Cordes-sur-Ciel

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Cordes-sur-Ciel
Cordes-sur-Ciel
La cité médiévale de Cordes-sur-Ciel
Blason de Cordes-sur-Ciel
Blason
Cordes-sur-Ciel
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Occitanie
Département Tarn
Arrondissement Albi
Intercommunalité Communauté de communes du Cordais et du Causse
Maire
Mandat
Paul Quilès
2014-2020
Code postal 81170
Code commune 81069
Démographie
Gentilé Cordais
Population
municipale
953 hab. (2014)
Densité 115 hab./km2
Géographie
Coordonnées 44° 03′ 52″ nord, 1° 57′ 13″ est
Altitude Min. 159 m
Max. 320 m
Superficie 8,27 km2
Élections
Départementales Cordes-sur-Ciel
Localisation
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Liens
Site web Site officiel

Cordes-sur-Ciel (en occitan, Còrdas, en français Cordes jusqu'en 1993) est une commune française située dans le département du Tarn, en région Midi-Pyrénées.

Bastide construite en 1222 par le comte Raymond VII de Toulouse, haut lieu du catharisme, cette cité médiévale adapte ses rues tortueuses et ses maisons séculaires à un relief escarpé dominant la paisible vallée du Cérou. Site touristique fréquenté, Grand site de Midi-Pyrénées, elle est une étape du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Ses habitants sont appelés les Cordais et Cordaises. Ce village a été classé le Village préféré des Français présenté par Stéphane Bern sur France 2 le 1er juillet 2014.

Géographie

Localisation

Cordes-sur-Ciel est situé dans le nord-ouest du département du Tarn, dans la vallée du Cérou. La commune se trouve sur la Route nationale 122 et sur la rive gauche du Cérou, un affluent de l'Aveyron, à 1h15 environ par la route, de Toulouse.

Géologie et relief

L'altitude de la commune varie entre 159 et 320 mètres[1]. Le village a donné son nom au plateau calcaire qu'il occupe, le plateau cordais.

Hydrographie

La rivière appelée, le Cérou, coule en contrebas du village.

Voies de communication et transports

Accès depuis la gare Sncf de Vindrac, située à 4,7 km par la D600. Des taxis locaux prennent en charge les voyageurs à leur arrivée.
La D600 va de Vindrac à Albi.
La D922 relie Cordes sur Ciel à Gaillac où l'on peut rattraper l'A680 qui rejoint Toulouse.

Toponymie

À sa création, le village reçut le nom de Cordoa, vraisemblablement en référence à la ville de Cordoue[2]. En effet, il existait des ateliers de tannerie le long du Cérou et cette ville espagnole était connue pour son artisanat du cuir. D'autres villages du Tarn font référence à des villes espagnoles, comme Pampelune, Cadix ou Valence.

Lors de la révolution française, la ville est rebaptisée Cordes-la-Montagne[1].

En 1947, une journaliste romancière et poétesse, Jeanne Ramel-Cals, invente le nom de Cordes sur Ciel, le village évoquant la mer de nuages qui entoure le puech à l'automne et au printemps. Le nom de la commune est changé officiellement en 1993 par le ministre de l'intérieur et futur maire de Cordes-sur-Ciel, Paul Quilès[2].

Histoire

Photo aérienne de Cordes sur Ciel

La bastide de Cordes, verrou militaire nord du comté de Toulouse, est construite entre 1222 et 1229 sous l'impulsion de Raymond VII pour rallier les populations éparses, chassées notamment de la forteresse de Saint-Marcel incendiée par les troupes de Simon de Montfort en 1215, lors de la croisade des Albigeois des « Barons du Nord »[3]. Car on ne parlait pas à l’époque d’hérésie « cathare » dans ce pays de langue d’oc. Lors de la seconde croisade contre les Albigeois, la magnificence et la solidité des remparts de Cordes font reculer Humbert de Beaujeu qui renonce à la conquérir.

Conformément à la paix de Paris (1229), Jeanne, fille unique de Raymond VII de Toulouse, épousait en 1241 Alphonse II de France, comte de Poitiers, frère du roi Louis IX (Saint Louis). Le comté de Toulouse, jusqu'alors autonome, est rattaché à la Couronne de France à la mort d’Alphonse II et de Jeanne en 1271. Jamais conquise, Cordes devient ainsi terre de France en 1370. Une charte est octroyée aux Cordais leur permettant de construire des maisons protégées par les remparts. Ainsi furent bâties quelques magnifiques demeures entre la fin du XIIIe et le milieu du XIVe siècle, dont les façades ont résisté aux outrages du temps. L’unité architecturale de la bastide, dans le plus pur style gothique, lui valut le surnom de « Cité aux Cent Ogives ». Son âge d'or dure du XIVe siècle au XVIe siècle avec un maximum de 6 000 habitants. Son économie est basée sur le commerce et le tissage.

Cordes, fidèle à « l'Église de Dieu » bien après le bûcher de Montségur en 1244, résista à l’Inquisition jusqu’en 1312, date de sa soumission officielle à l’Église catholique romaine. Les guerres de religions de la fin du XVIe siècle occasionnent peu de dommages à Cordes : elle est attaquée le 9 septembre 1568 par le baron de Paulin ; elle repousse l’assaut du vicomte Peyrole de Bruniquel, dans la nuit du 22 au 23 mai 1574.

Prosper Mérimée, alors chargé par Napoléon III d’établir un inventaire du patrimoine architectural français, la visita. La cité s’éveilla à nouveau à partir du milieu du XXe siècle, lorsque des artistes la redécouvrirent.

Albert Camus, après l’avoir visité dans les années 1950, disait « À Cordes, tout est beau, même le regret ». La cité est officiellement devenue « Cordes-sur-Ciel » en 1993.

Politique et administration

Administration municipale

Liste des maires

Cordes vue depuis la ville-basse
Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1954 1965 Jean Mauriès    
1965 1976 Emile Rouanet    
1976 1995 Robert Ramond    
En cours Paul Quilès PS ancien ministre
Période Identité Étiquette Qualité
1790 1792 Simon Pierre Mazars de Saint-Michel    
1792 1801 Jean Miquel    
1801 1806 Jean Loubers    
1806 1812 Bernard Mersiè    
1813 1813 Pierre Germain Mazars d'Alayrac    
1813 1815 Bernard Mersiè (neveu)    
1815 1826 Noël Miquel    
1826 1830 Jean Mazars    
1830 1833 Jean-Félix Mersiè    
1833 1835 Jean Berry    
1835 1840 Jean Mazars    
1840 1851 Jean Favarel    
1851 1864 Jacques Barthe    
1865 1869 Jean Boyer    
1869 1871 Hélène-Armand Deltel    
1871 1874 Oscar Rivenc    
1874 1876 Jean Conte    
1876 1883 Oscar Rivenc    
1884 1892 Jean-Jacques Granier    
1892 1896 Louis Irissou    
1896 1904 Pierre Sirven    
1904 1912 Louis Irissou    
1912 1918 Jean-Louis Favarel    
1919 1929 Paul Ichard    
1929 1932 Ulysse Valat    
1932 1944 Paul Maurel    
1944 1954 Ulysse Valat    

Population et société

Démographie

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans.

Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[4]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[5],[Note 1].

En 2014, la commune comptait 953 habitants, en diminution de −5,27 % par rapport à 2009 (Tarn : 2,72 %, France hors Mayotte : 2,49 %).

           Évolution de la population  [modifier]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
2 3002 3032 4732 4252 6022 6682 7792 7272 925
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
2 9112 8472 7192 5362 3782 2072 0991 9951 860
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
1 7981 8381 8221 6411 6301 2411 0861 1991 134
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2008 2013 2014
1 0981 1009671 0119329961 017940953
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[6] puis Insee à partir de 2006[7].)
Histogramme de l'évolution démographique

Enseignement

Cordes-sur-Ciel dispose d'une école primaire publique (192 élèves en 2013)[8] et d'un collège public[9].

Manifestations culturelles et festivités

Ménestrels devant l'église lors du festival annuel du Grand Fauconnier

Chaque année pour le 14 juillet à lieu le festival du grand fauconnier au cours duquel les passants assistent à des défilés en costume d'époque et des animations autour du Moyen Âge.

Santé

Sports

Économie

La commune vit grâce au tourisme et aux artistes qui se sont installés dans les maisons du village.

Culture locale et patrimoine

Lieux et monuments

Maison du Grand Veneur

Le village est entouré de quatre enceintes et de plusieurs portes comme la porte des Ormeaux, la porte de la Jane ou la porte de l'Horloge.

Le village a été classé parmi les « Plus Beaux Villages de France », mais n'est plus labellisé à ce jour.

  • Ce village est connu, entre autres, pour son puits de la halle qui fait plus de 100 mètres de profondeur (113,47 mètres).
  • La maison du Grand Veneur est une grande bâtisse de grès dont la façade a trois étages. C'est l'une des façades les plus sculptées du village. Le siège de la Mairie est situé dans la Maison Fonpeyrouse.
  • L'église Saint-Michel, de style gothique méridional, date en grande partie du XIIIe siècle, en dépit de remaniements au XVe siècle. Le clocher date du XIVe siècle. L'intérieur conserve des fresques d'inspiration renaissance réalisées par le peintre Gayral de 1841 à 1844 et plusieurs tableaux datant de cette période (Saint Louis de Gonzagues en prière, Apothéose de saint Jacques...).
Église Saint-Michel, Cordes-sur-Ciel
  • Le lieu-dit du « pied haut » situé non-loin du village qui permet un point de vue global sur la bastide. S’y rendre à l’aube permet de voir la cité émerger des nuages.
Couvent des Capucins de Gaillac

Couvent de 1660 situé chemin des Capucins, rue La Peyrade[10]. En 1826 il est mis à la disposition de la Communauté des sœurs de Saint Joseph d'Oulias (Rhône). Depuis 1975, c'est le principal foyer de la Communauté des Béatitudes, anciennement Communauté du Lion de Juda et de l'Agneau Immolé. Le couvent des capucins est actuellement en vente.

Jardin du Paradis

Situé sur les premières terrasses fortifiées de la cité médiévale de Cordes sur Ciel, ce jardin étonne avec ses jeux d'eau, ses tapis de fleurs et ses essences exotiques. Avec ses influences orientales, il offre au visiteur un voyage où tous les sens sont en éveil. Chaque année, un thème et des animations sont proposés aux visiteurs[11].

Musées

  • Cordes abrite le musée du sucre et du chocolat. Il regroupe une centaine de pièces d'Art réalisées exclusivement à base de Sucre sur des thèmes aussi divers que le Moyen Âge, la mythologie, les fleurs, la nature, les technologies ou encore les contes et légendes.
  • Le Musée Charles Portal histoire et architecture est installé à la porte des Ormeaux, édifice médiéval classé monument historique, typique de la construction militaire de Cordes. L'architecture cordaise y est expliquée et des pièces historiques sont présentées (faucons sculptés, ancienne porte de la mairie du XVIe siècle, serrures...), un film traite l'énigmatique puits de la halle (113 m de profondeur). Sont exposées des collections de Cordes et de sa région depuis la préhistoire jusqu'au XVIe siècle: très belles pièces gallo-romaines, mérovingiennes et médiévales, fac-similés d'archives de l'histoire de la ville, mesures à grain... De la terrasse, très belles vues sur l'ouest cordais et sur les vieilles rues. Le musée a le label « Musée de France ».
  • La Maison du Grand Fauconnier (également classée Monument Historique) abrite le Musée d'Art Moderne et Contemporain, offrant une rencontre unique entre le patrimoine architectural historique et la création artistique. Abordant des styles et des mouvements divers, les collections du musée proposent un parcours à travers l'art au XXe siècle. On peut y admirer les œuvres d’Yves Brayer (1907-1990), un des plus importants peintres figuratifs du XXe siècle. Grâce à la donation du poète André Verdet, à la fois peintre, céramiste, philosophe, témoin et acteur de l'émergence de l'art moderne des années 1960, on y découvre également des œuvres de Picasso, Miró, Léger, Klee, Magnelli, Prévert, Arman, Appel, Kijno, Fromanger, Christo... accompagnés d'un buste en terre cuite de Cyril de La Patellière à l'effigie d'André Verdet modelé à son domicile de Saint-Paul-de-Vence en novembre 1999. Le Musée d'Art Moderne et Contemporain de Cordes possède aussi la quasi-totalité de l'œuvre de Maurice Baskine (1905-1968), ancien membre du groupe surréaliste, des tableaux du Cordais Francis Meunier (1924- 1995), également membre du groupe surréaliste, et une quinzaine d’œuvres d’Aline Gagnaire (1922-1997), membre de l'Ouvroir de Peinture Potentielle (Oupeinpo).

Personnalités liées à la commune

Héraldique


Blason de cordes-sur-Ciel

« De gueules au château donjonné d'argent mouvant de la pointe, ouvert du champ et maçonné de sable, surmonté d'une croix cléchée, vidée et pommetée de douze pièces d'or, au chef cousu d'azur chargé de trois fleurs de lys d'or »[12]

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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Notes et références

Notes

  1. Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.

Références