Bataille de Marengo

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Bataille de Marengo
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La bataille de Marengo. Tableau de Louis-François Lejeune.
Informations générales
Date 25 prairial an VIII
()
Lieu Proximité de Marengo
(70 km au nord de Gênes)
Issue Victoire française décisive
Belligérants
Drapeau de la France République française Drapeau du Saint-Empire Saint-Empire
Commandants
Napoléon Bonaparte
Louis Desaix
François Kellermann
Michael von Melas
Peter-Carl Ott
Forces en présence
24 000 hommes
24 canons
22 000 hommes
55 canons
Pertes
1 100 morts
3 600 blessés
900 prisonniers ou disparus[1]
963 morts
5 518 blessés
2 921 prisonniers
15 canons capturés[1]

Deuxième Coalition - Campagne d'Italie

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2e Campagne d'Italie

Coordonnées 44° 53′ 00″ nord, 8° 41′ 00″ est
Géolocalisation sur la carte : Italie
(Voir situation sur carte : Italie)
Bataille de Marengo
Géolocalisation sur la carte : Piémont
(Voir situation sur carte : Piémont)
Bataille de Marengo

La bataille de Marengo (14 juin 1800), vit s'opposer une force française commandée par Napoléon Bonaparte, alors Premier Consul, à l'armée impériale du Saint-Empire sous la direction du feld-maréchal baron Michael Friedrich Benedikt von Melas à Alessandria, Piémont, Italie. Les forces françaises parvinrent à repousser l'attaque surprise de Melas à la fin de la journée, refoulant les Impériaux hors d'Italie. Ce fait d'armes permit à Napoléon d'assoir un peu plus sa position au sein du triumvirat consulaire en tant que Premier Consul après son coup d'État, au mois de novembre précédent[2].

Contraint à la guerre, Bonaparte imagine une nouvelle campagne d'Italie, beaucoup plus audacieuse que la précédente. La situation militaire y est pourtant difficile, depuis que le général autrichien Melas a coupé (en février) l'armée française d'Italie en deux : il assiège à Gênes les troupes commandées par Masséna, et a repoussé Suchet derrière le Var. Bonaparte élabore à partir des événements en cours une vaste combinaison stratégique. Il se constitue une armée de réserve à Dijon laissant croire que le gros de l'assaut est confié au général Moreau vers l'armée autrichienne du Danube qu'il doit refouler loin devant. En fait, l'objectif est de la couper du Tyrol pour interdire l'acheminement de renforts en Italie ; dès lors, au lieu de pousser toutes ses troupes vers l'Est, Moreau, une fois l'action de l'armée du Rhin bien engagée, doit détacher vers le sud, à travers le col du Saint Gothard, 17 000 hommes du corps du général Lecourbe vers l'Italie, pour y rejoindre les troupes de Bonaparte, venues de Dijon au même moment par le col du Grand-Saint-Bernard. Cette armée est prévue pour fondre sur les derrières des troupes autrichiennes occupées au siège de Gênes d'un côté, et à attaquer le Var de l'autre.

L'Autriche, peu inquiète des préparatifs de l'armée de réserve, que l'on croit apprêtée en renforts pour Moreau, maintient son armée d'Allemagne sur la défensive, et concentre tout son effort sur l'Italie, rendant terrible le siège de Gênes où l'armée de Masséna est épuisée par la famine, les épidémies et les combats. Alors que la dureté du siège presse à agir, Moreau est lent à lancer ses opérations vers le Tyrol, ce qui retarde Bonaparte dans son franchissement des Alpes par les cols du petit et Grand-Saint-Bernard. Malgré les difficultés, le 23 mai, enfin, le passage est tout de même terminé dans de bonnes conditions créant la surprise escomptée. Le 2 juin, le « Petit Caporal » entre à Milan. Mais la stratégie initiale s'effondre lorsque le 4 juin, Masséna doit capituler à Gênes. La prise en étau de Mélas entre Masséna et lui est désormais impossible. Bonaparte doit modifier son plan. Il s'oriente donc plus au Nord, fortifie Milan, s'assure toute la ligne du Pô jusqu'à son affleurement avec les Apennins au défilé de la Stradella, fermant ainsi la presque totalité des lignes de retraite des différentes troupes du baron de Mélas vers l'Autriche. Il pense alors l'accrocher dans une bataille décisive entre Alexandrie et Tortone. Le 9 juin, à Montebello près de la Stradella, Lannes arrête une partie des Autrichiens en retraite, commandée par le Général Ott, et qui voulaient se faire jour sur Plaisance (Piacenza). Battus, ceux-ci se replient, puis se groupent derrière la Bormida à Mélas, qui arrive à son tour à Alexandrie. La longue hésitation de ce dernier à se décider sur la suite à donner aux opérations, pousse Bonaparte à aller le chercher plutôt qu’à l’attendre. Mais le 13 juin, il n'a toujours pas localisé le gros de l'armée ennemie. Il prescrit à deux divisions une reconnaissance pour trouver l'ennemi : la division Lapoype sur la rive gauche du Pô, et, au Sud la division de Desaix. Les Autrichiens se trouvent seulement à quelques lieues, de l'autre côté de la Bormida, et pendant la nuit du 13 au 14 juin, les Autrichiens bivouaquent en face des troupes françaises avec interdiction de faire du feu. Leur présence n'a pas été repérée à cause d'une mauvaise reconnaissance : deux ponts sont même négligés, alors que c'est par ceux-ci que, le matin du 14, l'armée tant recherchée débouche vers les troupes françaises.

Initialement, les deux assauts autrichiens traversant le ruisseau Fontanone, près du village de Marengo furent repoussés, et le Général Lannes vint renforcer l'aile droite française. Bonaparte comprit alors la stratégie et le positionnement de Melas et dépêcha immédiatement à 11 heures du matin une missive rappelant le détachement placé sous les ordres du général de division Louis Desaix, tout en faisant avancer sa réserve. Sur le flanc gauche de l'armée autrichienne, la colonne d'infanterie d'Ott tenait Castel Ceriolo, et son avant-garde se dirigeait à présent vers le sud afin d'attaquer le flanc de Lannes. Melas renouvela son assaut, et le centre français s'effondra. À 14 h 30, les Français se repliaient et les dragons autrichiens s'emparèrent de la ferme de Marengo[3]. Bonaparte arriva alors sur le champ de bataille avec sa réserve, mais les troupes de Berthier commençaient déjà à opérer un vaste mouvement de repli vers les vignes. Sachant que Desaix approchait, Bonaparte était gêné par la colonne d'infanterie d'Ott qui marchait vers le nord, déployant ainsi la Garde Consulaire afin de la retenir. Les Français se retirèrent en bon ordre vers l'est en direction de San Giuliano Vecchio, pendant que Melas formait une colonne pour les poursuivre avec l'appui de celle d'Ott qui progressait vers le nord[3].

L'arrivée de Desaix à 17h30 stabilisa la position française, pendant que le 9e Légère retardait l'avancée autrichienne, permettant à l'armée de se reformer au nord de Cascina Grossa. Lorsque les poursuivants autrichiens arrivèrent, l'intense mousqueterie mêlée aux feux de l'artillerie parvinrent à camoufler le mouvement de cavalerie du général de brigade François Étienne Kellermann, dont la charge parvint à briser la coordination autrichienne. Les Autrichiens se replièrent sur Alessandria, laissant derrière eux 9 400 morts ou prisonniers. Les pertes françaises étaient bien moindres, mais incluaient Desaix lui-même. Toute la ligne française poursuivit l'armée en déroute afin de sceller une victoire politique qui assura à Bonaparte le pouvoir à l'issue de son coup d'État. Cette bataille fera l'objet d'une véritable propagande, au point que Napoléon lui-même réécrivit la bataille trois fois[3].

Contexte

La victoire de Marengo scella le succès de la campagne d'Italie de 1800 menée par Napoléon, d'où la nécessité de la placer dans son contexte pour bien en comprendre l'importance. En osant une traversée des Alpes[4] avec son Armée de Réserve (officiellement commandée par Louis-Alexandre Berthier) à la mi-mai 1800, alors que les points de passage sont encore à peine praticables, Napoléon menaçait les lignes de communication de Melas en Italie du Nord. Les Français s'emparèrent alors de Milan le 2 juin, pour ensuite fondre sur Pavie, Piacenza et Stradella, coupant la principale voie d'approvisionnement à l'est, sur la rive sud du Pô. Napoléon espéra que le siège par Melas de la ville de Gênes (tenue par André Masséna), allait empêcher les Autrichiens de se préparer à son offensive. Cependant, Gênes tomba le 4 juin, libérant un grand nombre de troupes autrichiennes pour de futures opérations contre les Français[3].

Napoleon on a rearing white horse pointing his men to continue their advance through a mountain pass.
Bonaparte franchissant le Grand-Saint-Bernard de Jacques-Louis David

Le 9 juin, le général Jean Lannes repoussa Ott à Montebello. Cette victoire rendit Napoléon excessivement confiant en ses capacités et en celles de ses hommes. Il était désormais convaincu que Melas n'attaquerait pas, et mieux encore, que les Autrichiens étudiaient déjà les possibilités de retraite. Comme d'autres contingents français approchaient à l'ouest et au sud, Melas dut retirer la majorité des troupes qui tenaient position près de Nice, Gênes et Alexandrie, les repliant sur la route Turin-Mantoue

André Masséna

Stratégies autrichiennes et mouvements français

Les Autrichiens avaient prévu de se frayer un chemin vers l'est mais — grâce à un agent double connu sous le nom de François Toli —, ils essayèrent de tromper Bonaparte en lui faisant croire qu'ils se dirigeraient vers le nord, pour Milan, après avoir été rejoints par les forces en provenance de Gênes. L'espion conseillerait alors à Bonaparte de marcher à travers Sale au nord de la plaine, pour qu'il puisse attaquer les Autrichiens sur leur flanc gauche. Entretemps, le gros de l'armée autrichienne passerait à travers le village de Marengo, se dirigerait vers le nord, avant de tomber sur le flanc gauche de l'armée française. Ott arriva de Montebello le 12 juin, portant les effectifs autrichiens à 30 000 hommes, soit 2 000 de plus que les Français de Bonaparte, qui arriva à Sale le 13 juin[3]. La décision autrichienne de marcher vers l'est avait été prise à l'issue d'un conseil de guerre tenu le jour de l'irruption de Bonaparte à Sale. Les généraux les plus expérimentés de l'armée autrichienne avaient vigoureusement approuvé cette stratégie, l'alternative étant que l'armée autrichienne se repliât le long du Pô, abandonnant le Piémont à l'ennemi sans se battre. Néanmoins, en abandonnant la plaine de San Giuliano, où la redoutable cavalerie autrichienne aurait pu déterminer l'issue de la bataille en sa faveur, Melas a certainement commis une grave erreur[3].

Napoléon savait qu'Ott était coincé à Alexandrie, mais il ignorait la position de Melas. Après sa rencontre avec l'espion et craignant de voir le général autrichien s'échapper, Bonaparte sépara ses forces dans un large périmètre en envoyant Desaix avec le général de division Jean Boudet (6 000 hommes) au Sud à Novi Ligure et le général de division Jean François Cornu de La Poype (3 500 hommes) au nord sur l'autre rive du Pô. Plus au nord, de Vercelli au Lac Majeur, étaient stationnées les divisions d'Antoine de Béthencourt et de Joseph Chabran, et au nord de Piacenza, était stationnée la division de Jean Thomas Guillaume Lorge[5]. Napoléon fut convaincu d'avoir vu juste lorsque la division du général Victor, avec l'aide de la cavalerie du général de division Joachim Murat, repoussa le Feldmarschallleutnant Andreas O'Reilly von Ballinlough du village de Marengo. Victor déploya ensuite les divisions des généraux de division Gaspard Amédée Gardanne et Jacques-Antoine de Chambarlhac de Laubespin le long du Fontanone. Les généraux autrichiens débattirent l'option de construire un pont au nord afin de prendre à revers la position française, mais le manque de temps et de pontonniers eut raison de cette stratégie, forçant les Autrichiens à traverser la rivière Bormida pour attaquer.

Champ de bataille

Petit bâtiment avec une cour entouré par des murs de briques en plus d'un clocher en arrière-plan.
Torre Garofoli, Quartiers de Napoléon avant la bataille

La bataille eut lieu à l'est d'Alexandrie, sur une plaine traversée par une rivière, la Bormida, sur laquelle les Autrichiens ont établi une tête de pont. Les trois principaux sites de bataille formaient un triangle, avec Marengo à l'ouest, Castel Ceriolo au nord et San Giuliano Vecchio à l'est. Un cours d'eau, le Fontanone, coule entre Marengo et la Bormida. Le Premier Consul établit ses quartiers à Torre Garofoli, encore plus à l'est.

Forces en présence

Plus d'informations ici : Marengo Order of Battle (en)

Au départ, 30 000 Autrichiens et 100 canons sont opposés à 22 000 Français et 15 canons. Cependant, à la fin de la bataille, l'arrivée de Desaix, avec ses 6 000 hommes, allait renforcer l'armée de Bonaparte[5].

La campagne de 1799 avait épuisé l'armée autrichienne d'Italie, les pertes et la maladie ayant réduit certains régiments à 300 hommes. La composante principale de l'armée était stationnée dans le Piémont et dans la plaine voisine du Pô, une poignée d'unités ayant été placées dans leurs quartiers d'hiver dans des zones mieux ravitaillées. Éloignées de leurs bases, d'où les régiments recevaient leurs renforts, les troupes vivaient dans des conditions misérables. L'armée de mars 1800 était à peine plus forte que celle ayant opéré en 1799[6]. L'équipement et les uniformes avaient été améliorés et mis à jour. Un nouvel uniforme avait été mis au point, muni d'un casque en cuir et accompagné de mousquets de plus petit calibre, cependant, seule une minorité de soldats purent en bénéficier en 1800. Des efforts avaient été fournis afin de pouvoir standardiser l'équipement, mais l'on dénombrait une multitude de calibres de mousquets, ainsi que plusieurs formes de sabres[7]. Melas divisa son armée en trois groupes, face à la Bormida, juste devant Alessandria. Au nord, le Feldmarschallleutnant Ott (Friedrich Heinrich von Gottesheim et son avant-garde, en plus des divisions de Joseph von Schellenberg et de Ludwig von Vogelsang), au sud la division d'O'Reilly, pendant que Melas lui-même assumait le commandement du centre, la plus importante formation, regroupant les divisions de Karl Joseph Hadik von Futak, Konrad Valentin von Kaim, Ferdinand Johann von Morzin et Anton von Elsnitz[8].

Face à eux, les 36 000 soldats de l'Armée française d'Italie n'étaient guère mieux lotis que leurs prédécesseurs de 1795. Le ravitaillement était inadéquat, la discipline et la cohésion faisaient défaut, les désertions creusaient les rangs, et parfois, des formations entières marchaient vers l'arrière à la recherche de nourriture. Leur valeur combative était donc douteuse. En établissant l'Armée de Réserve en France, le premier mouvement de Bonaparte fut de réviser intégralement le système d'approvisionnement en permettant aux troupes de bénéficier régulièrement de provisions et d'uniformes décents. Sans bénéficier de l'énorme supériorité de l'infanterie et de l'artillerie dont avaient disposé les armées françaises à l'occasion de plusieurs campagnes républicaines, l'essentiel du corps de réserve de Bonaparte, provenant principalement de la République Batave, avait servi en Vendée sous Guillaume Marie-Anne Brune afin de réprimer la rébellion royaliste. Des vétérans vinrent rejoindre ce corps, notamment en provenance de l'Armée des côtes de l'Océan[9]. La nouvelle doctrine militaire mettait l'accent sur l'attaque et l'action offensive, la mobilité et la baïonnette, plutôt qu'aux affrontements en ligne[10]. En face de l'armée autrichienne étaient stationnés, au sein et au sud de Marengo, le Corps de Victor (les divisions de Jacques-Antoine de Chambarlhac de Laubespin et Gaspard Amédée Gardanne), soutenu à gauche par la cavalerie de Kellermann, et au nord-est par le Corps de Lannes, avec deux brigades de cavalerie. À l'est de Castel Ceriolo se tenait la division de Jean-Charles Monnier, renforcée par la Garde, qui formait la réserve. Le Corps de Victor prendra de plein fouet l'attaque autrichienne[11].

La bataille

Attaque autrichienne

Les troupes autrichiennes quittèrent Alessandria pour se diriger vers l'est, afin de traverser la Bormida ; là où deux ponts débouchant sur un bras plus étroit de la rivière, rendaient la traversée plus aisée. Le travail médiocre de l'état-major autrichien empêcha le déroulement rapide des opérations, et toute l'armée dut traverser la rivière sur un seul pont étroit[12]. L'opération débuta à 6 heures du matin, les premiers coups de feu étant tirés vers 8 heures, mais l'attaque ne fut véritablement lancée qu'à 9 heures[3].

Les 1 200 hommes composant l'avant-garde du Colonel Johann Maria Philipp Frimont et une division de 3 000 hommes d'O'Reilly repoussèrent les avant-postes français et se déployèrent de façon à former l'aile droite de l'ensemble de l'armée autrichienne, repoussant par la même occasion les Français de la ferme de Pedrabona et de celle de Stortiglione, plus au sud [3]. Le centre autrichien (18 000 hommes sous les ordres de Melas) avança vers Marengo jusqu'à ce qu'il soit stoppé par l'infanterie du général de division Gardanne, déployée en face du Fontanone[13]. Sur la gauche des Autrichiens, les 7 500 Autrichiens d'Ott attendaient que la route soit libre pour se diriger vers le village de Castel Ceriolo, au nord des positions françaises. Ce mouvement menaçait à la fois l'armée française d'un encerclement fatal, mais également ses lignes de communication vers Milan[14].

Les hommes de Gardanne purent contenir l'avancée autrichienne, faisant perdre à Melas des hommes et du temps. Quand la division de Gardanne fut épuisée, Victor la retira derrière le Fontanone et lança sa seconde division sous le général de division Chambarlhac (cet officier perdit cependant son sang froid et se débanda). Les Français purent conserver le village de Marengo et la ligne du Fontanone jusqu'à midi, avec leurs deux flancs exposés. Dans un premier temps, Melas lança la division du Feldmarschallleutnant von Futak (quatre bataillons) sur les défenses de Victor, soutenue par la batterie d'artillerie de l'avant-garde de Frimont, le long du Fontanone [3]. À cause du terrain boueux, la division de von Futak s'exposa à des feux croisés ; son chef tombant, cette offensive fut un échec. Le commandement autrichien fit alors donner la division du Feldmarschallleutnant von Kaim, mais cette dernière fut également repoussée à 11 heures. Finalement, alors que la position française était renforcée par la cavalerie de Kellermann, et que la formation de Lannes était en marche, le Feldmarschallleutnant von Morzin fit attaquer la position française avec ses grenadiers d'élite à Marengo[15]. Mais Melas commit également une sérieuse faute tactique, en détachant le corps de 2 300 hussards du GeneralMajor Nimptsch et deux batteries d'artillerie par-dessus le pont de la Bormida afin de contenir le corps du Général Louis Gabriel Suchet, que les Autrichiens croyaient avoir repéré à 9 heures en provenance d'Acqui Terme et se dirigeant vers Alessandria par le sud[16]. Retarder la traversée de la gauche autrichienne signifiait que la brigade de Nimptsch ne pourrait prendre part à la bataille car située à 30 kilomètres de là[15].

Combat indécis au centre près de Marengo

Portrait de Kellermann vêtu de son uniforme bleu de général français aux épaulettes jaunes, à la ceinture rouge et au collier typique. Ses cheveux et ses yeux sont marron. Il arbore ici trois décorations.
François Étienne Kellermann joua un rôle important pendant la bataille.

Il faudra attendre jusqu'à 10 heures pour que Napoléon (situé à 5 kilomètres de Marengo) comprenne que le mouvement des Autrichiens n'était pas une diversion couvrant la retraite de Melas, mais bien une attaque massive dans le but de briser son centre. Ses subordonnés ayant dépêché leurs troupes en soutien au corps de Victor, dans le but de contenir les vagues autrichiennes, le corps de Lannes se déploya sur le flanc droit. Les bataillons de Bellegarde rattachés à la division de Kaim traversèrent le Fontanone au nord de Marengo et occupèrent la ferme de la Barbotta. Lannes repoussa l'infanterie de Bellegarde grâce à celle de Watrin, puis il fit traverser le Fontanone à ses hommes. Cependant, ils furent rapidement repoussés par l'intense barrage d'artillerie des batteries autrichiennes. La cavalerie lourde de Kellermann et le 8e de dragons se déplacèrent vers la gauche et vinrent écraser la brigade de dragons légers de Pilatti qui essayait de traverser le Fontanone afin d'envelopper Victor[15]. À droite, le général de brigade Pierre Champeaux fut tué dans sa tentative de stopper la progression de la colonne d'Ott. Une petite partie du 6e régiment d'infanterie légère occupa Castel Ceriolo au nord, mais vers 11h30, les troupes d'Ott vinrent le reprendre aux Français, mettant la pression au niveau de l'aile droite française. Il ne put cependant prévoir l'arrivée d'un corps français en provenance de Sale (au nord-est), envoyant l'avant-garde renforcée de von Gottesheim dans le but de prendre de flanc Lannes au nord[15]. À 11 heures, Bonaparte arriva sur le champ de bataille. Il rappela rapidement tous les détachements éloignés de sa position et fit donner ses dernières réserves. Dès leur arrivée, la division de Jean-Charles Monnier et la garde consulaire furent envoyées au combat afin de renforcer le flanc droit, au lieu de venir aider Victor à Marengo où ses hommes commençaient à manquer de munitions[17].

Percée autrichienne au Fontanone

Vers 12 h 30, Lannes fit mouvement avec le reste de ses forces dans le but d'affronter Gottesheim, pendant que Kaim attaquait encore une fois, mais cette fois-ci, ciblant les ailes de Victor. Un petit pont fut jeté par-dessus le Fontanone, permettant aux Autrichiens de traverser sous le couvert de leur artillerie. Les grenadiers de von Latterman traversèrent afin d'engager les deux demi-brigades de Rivaud (futur Rivaud de La Raffinière ) qui tenaient le village de Marengo, les quatre escadrons de Frimont et de Bellegarde ayant repoussé Watrin. O'Reilly reprit Stortiglione à Rivaud vers 14 heures tandis qu'au nord, Ott préparait la colonne de von Schellenberg afin de l'envoyer en soutien à Gottesheim. Après avoir sécurisé le pont du Fontanone, la cavalerie de Pilatti traversa mais fut également chargée et repoussée par celle de Kellermann. Cependant, la position de Victor était devenue intenable, et celui-ci se replia vers le sud-est à travers les vignes, couvert par Lannes. Les troupes stationnées à la ferme de Marengo furent laissée à leur sort, et Melas s'empara de la ferme grâce à deux escadrons de cavalerie qu'il commanda personnellement[15].

Vers 14 heures, les Français attaquèrent Castel Ceriolo, retardant l'avancée de la colonne de Schellenberg en l'attaquant au niveau de sa queue[15]. Epaulé par Frimont, Ott parvint à défaire Monnier, forçant les deux tiers de son armée à une retraite vers le nord-est. Au même moment, Marengo passait sous contrôle autrichien, d'où une retraite des troupes de Bonaparte[18]. Alors que les Autrichiens traversaient le Fontanone, l'artillerie autrichienne pilonnait l'infanterie française dissimulée dans les vignes. Dans une nouvelle tentative pour endiguer l'avancée autrichienne de Schellenberg, Bonaparte fit donner le principal bataillon de la Garde des Consuls et son artillerie ; ceux-ci s'efforçant de flanquer la colonne. Après avoir repoussé les dragons autrichiens avec l'aide des débris de cavalerie de Champeaux (commandée par Joachim Murat), ils attaquèrent la tête de la colonne. Après un quart d'heure de mousqueterie, aux environs de 16 heures, le gros de la Garde était quasiment anéanti par la cavalerie de Frimont[15].

Les Français reculèrent de 3 kilomètres, se regroupant au niveau de San Giuliano dans le but de le défendre. Cependant, submergés par le nombre et expulsés de leurs positions défensives, les Français ne pouvaient tenir tête aux Autrichiens. Déjà, ceux-ci pensaient la victoire acquise. Melas, 71 ans et légèrement blessé après la mort de deux chevaux sous lui, désigna comme commandant des opérations son chef d’état-major, le général Anton von Zach, assisté de Kaim ; ceci, dans l'espoir d'aller lui-même à Vienne pour annoncer son éclatante victoire. Au centre, les Autrichiens formèrent une colonne massive afin de poursuivre et de chasser les Français qui se repliaient ou se débandaient, l'avant-garde de Saint-Julien se positionnant en tête de colonne. Elle se forma à Spinetta, au sud-est de Marengo, et avança vers la nouvelle route. Cependant, la lenteur de ses flancs fit prendre à l'armée autrichienne une forme de croissant, étirant son[pas clair][15]. Sur l'aile droite, O'Reilly perdit du temps à poursuivre un détachement de 300 hommes sous les ordres d'Achille Picot de Dampierre (finalement capturé), et se dirigea vers le sud-est, ce qui éloigna ses hommes du principal corps d'armée autrichien, et donc de l'action qui allait se jouer[19]. Sur l'aile gauche, Ott hésita à exercer une pression sur l'aile française, la petite brigade de cavalerie de Jean Rivaud rôdant au nord, derrière ses lignes[20].

Contre-attaque française

Louis Charles Antoine Desaix par Andrea Appiani

Pendant ce temps, Desaix, qui commandait la force que Bonaparte avait détaché de son armée auparavant, s'était hâté dans sa progression et avait atteint un petit carrefour au nord de Cascina Grossa (3 kilomètres à l'ouest de San Giuliano)[15]. Peu avant 17 heures, il vint prévenir en personne Bonaparte que sa force (9 000 hommes, neuf canons provenant de la division de Boudet), approchait. On rapporte qu'après avoir questionné Bonaparte sur la situation, Desaix répondit : « Cette bataille est perdue. Cependant, nous avons encore le temps d'en remporter une autre »[21]. Il vint renforcer les troupes de Bonaparte avec ses troupes, répartis comme il suit :

Carte en noir et blanc de la bataille, représentant Castel Ceriolo au coin supérieur gauche et San Giuliano au centre inférieur droit. Les Français sont positionnés à gauche de San Giuliano et s'étendent jusqu'à la droite de Castel Ceriolo. Les colonnes autrichiennes avancent de la gauche en direction de San Giuliano, mais sont arrêtées par l'arrivée de Desaix et la charge de Kellermann.
Situation au début de la contre-attaque française

Bonaparte fit rapidement déployer les troupes fraîchement arrivées à l'entrée du village de San Giuliano, alors qu'à leur habitude, les Autrichiens furent lents à lancer leur attaque. Boudet et la 9e demi-brigade légère furent rapidement déployés dans les vignes, où ils se heurtèrent à la colonne de Saint-Julien. Pendant que celle-ci se plaçait en ordre de bataille, Boudet et son infanterie légère se replièrent sur la position de Desaix. Il mit la brigade du Général de Brigade Guénand au nord, pendant que les restes de la force française (Monnier et Lannes) étaient positionnées encore plus au nord. Les Autrichiens déployèrent trois batteries d'artillerie sur le côté nord de la route, soutenues par un régiment de dragons[15]. Le général de brigade Auguste de Marmont massa les canons restants et les fit tirer contre les colonnes autrichiennes qui avançaient. La division de Boudet avança en ligne contre la tête de la colonne, repoussant la principale brigade autrichienne de Saint-Julien. Zach fit donner la brigade de grenadiers de Latterman afin de supporter les colonnes autrichiennes. Voyant que la bataille devenait des plus indécises, Napoléon envoya Desaix à la tête de la cavalerie pour une charge qui se voulait décisive. La 9e demi-brigade légère contenait l'avancée autrichienne, alors que l'artillerie de Marmont arrosaient de mitraille les colonnes ennemies[15], cette confusion étant exacerbée par l'explosion d'un train de munitions autrichien. Au sommet de cette confusion, la formation de Latterman fut chargée par les 400 cavaliers de Kellermann, qui fut désintégrée par la puissance de cette charge ayant enfoncé son flanc gauche. Au moment décisif, Desaix, au cheval plus léger et donc plus rapide, se retrouva isolé. Il fut alors atteint par une balle au torse qui le désarçonna, décédant ainsi au faîte de sa gloire[15]. Zach et au moins de 2 000 de ses hommes furent capturés[22].

Peinture à l'huile montrant Napoléon au premier plan observant le corps de Desaix. Desaix est vêtu d'une chemise blanche et son torse est mis à nu afin de montrer la blessure. Un grand nombre de curieux assistent également à la scène.
Napoléon regardant le corps de Desaix

Murat et Kellermann se retournèrent directement contre les dragons de Liechtenstein qui furent trop lents à réagir et furent tout autant annihilés[15]. Les cavaliers autrichiens défoncèrent les rangs de Pilatti, les entraînant dans leur débandade. Alors que la cavalerie de Kellermann continuait sa poursuite, l'infanterie autrichienne épuisée perdit tout espoir et se débanda dans un violent sauve-qui-peut. Les artilleurs autrichiens se replièrent également, pressés par les sabres français, pendant que toute la ligne avançait vers l'ouest[23]. La 2e brigade de grenadiers de von Weidenfeld et quelques unités de cavalerie n'ayant pas pris part à la débandade retinrent Boudet suffisamment longtemps pour permettre à la cavalerie d'O'Reilly de revenir et de soutenir Frimont dans sa défense du village de Marengo alors que la nuit tombait, permettant au centre autrichien de se replier au-delà de la Bormida[24]. Ott ne put intervenir, et trouva sa route pour Castel Ceriolo coupée par un contingent français avançant vers le nord-ouest par rapport au bloc central, mais il put cependant se frayer un chemin pour la tête de pont sur la Bormida[25]. Les Autrichiens rétrogradèrent vers Alessandria, abandonnant près de la moitié de leurs forces. Ces douze heures de bataille leur avaient coûté 15 drapeaux, 40 canons, 8 000 prisonniers, 6 500 morts et blessés[26]. Les Français, quant à eux, déploraient 4 700 morts et blessés, 900 disparus ou capturés, mais ils se rendaient maîtres du champ de bataille et avaient désormais l'initiative stratégique[27]. La dépouille de Desaix fut retrouvée parmi les morts[28].

Conséquences

Bonaparte devant revenir à Paris afin de présenter lui-même sa victoire à la population, il envoya le matin suivant Berthier faire une visite surprise aux quartiers généraux autrichiens[25]. 24 heures après la bataille, Melas entra en négociations (la Convention d'Alessandria) qui poussa les Autrichiens à évacuer le nord-est de l'Italie et de se replier à l'ouest du Tessin, tout en suspendant leurs opérations militaires en Italie.
La victoire de Marengo amena la reddition de Turin que les Autrichiens se soumirent à restituer pour obtenir la faculté de retirer leur armée d'Italie.
Ainsi par un seul succès, le premier consul se faisait restituer les places de la Lombardie et du Piémont qui avaient été conquises par les alliés au prix de combats meurtriers et de sièges longs et difficiles.

La position de Bonaparte en tant que Premier Consul fut renforcée grâce à l'issue victorieuse de la bataille et de la campagne menée[25]. Après cette victoire, Napoléon pouvait enfin souffler. En effet, les généraux qui lui avaient été hostiles avaient bien constaté que sa chance ne l'avait pas quitté. Ainsi, il surpassait Schérer, Joubert, Championnet et même Moreau qui n'avaient jamais réussi à administrer une défaite décisive à la Coalition. La victoire de Moreau à Hohenlinden, bien qu'ayant mis fin à la guerre, fut minimisée par Napoléon, qui ensuite s'imposa comme le sauveur de la patrie, et même de la République. Il avait en effet rejeté les offres de Louis XVIII qui considérait le Consulat comme une simple transition entre la Révolution et la restauration d'un roi. Enfin, sa victoire à Marengo lui laissait les coudées franches pour remodeler la France[29].

Propagande

Cette victoire in extremis de Marengo fut présentée comme mythique et épique dans un bulletin de l'armée et dans trois « Rapports Officiels » excessivement romancés durant le règne de Napoléon. Des légendes furent inventées concernant la Garde et la 72e demi-brigade, qui avait été sous son commandement personnel[25].

Le général Kellermann se distingua à Marengo. Melas, piégé à Alessandria, ses espoirs de percer à l'est détruits, envoya le soir même à Vienne un message dans lequel il expliquait que « la charge de Kellermann avait jeté ses soldats dans la débandade, et ce soudain et terrible renversement de situation s'acheva en annihilant le courage de ses troupes. Le désordre semé par la charge de cavalerie désorganisa notre infanterie et précipita notre retraite »[30]. Au même moment, Murat écrivait à Berthier : « Je me dois d'évoquer Kellermann qui, grâce à une puissante et judicieuse charge, fit pencher la balance en notre faveur »[30]. Cependant, dans le Bulletin de l'Armée publié le jour suivant, Napoléon essaya d'éclipser Kellermann en mettant en avant la charge de Bessières : « Le chef de brigade Bessières se porta à l'avant des terribles Grenadiers de la Garde, et exécuta une charge avec autant de vigueur que de valeur, pénétrant la ligne de cavalerie ennemie ; brisant les rangs ennemis et résultant dans une déroute massive »[31].

Un autre document qui tentait de justifier la manœuvre de retraite en la présentant comme un mouvement à l'importance stratégique fut la Relation de la bataille de Marengo de Berthier, publié en 1804. Berthier suggérait que le déploiement des divisions de Boudet et de Desaix nécessitait du temps, que cette manœuvre sut leur prodiguer : « Le général ennemi interpréta de manière faussée cette manœuvre, pensant que l'armée se repliait massivement, alors qu'en réalité il ne s'agissait que d'un mouvement de conversion »[30]. Cependant, il est certain que l'arrivée de Desaix, bien qu'attendue, ne l'était certainement pas avant la retraite. Le bulletin explique que les forces de Desaix attendaient en réserve avec l'artillerie, ce qui est faux, puisque ce dernier n'arriva que tard dans la journée. Plusieurs participants à la bataille mirent au jour les conditions précaires dans lesquelles fut livrée la bataille, notamment Marmont dans ses Mémoires, ou encore le capitaine Coignet : « Nous étions en train de nous replier en bon ordre mais également prêts à courir et à nous débander au premier signe de danger »[32], le capitaine Gervais confirmant : « Pendant cette bataille, nous étions plusieurs fois sur le point d'être vaincus. La cavalerie autrichienne, sur un terrain favorable pour maximiser son potentiel destructeur, nous chargea maintes fois. Nous étions souvent obligés de concentrer nos feux ou même de nous replier. »[33] Enfin, le général Thévenet concluant : « Il n'y a aucun doute qu'une partie de l'armée française fut repoussée au-delà de la Scrivia. »[réf. souhaitée]

Musée de Marengo

Le Museo della Battaglia di Marengo (Musée de la bataille de Marengo), est situé sur la Via della Barbotta, Spinetta Marengo, Alessandria. C'est à cet endroit qu'eurent lieu les principaux affrontements entre les armées française et autrichienne. Le musée est fermé définitivement faute d'argent.

Postérité

Devenu empereur, Napoléon voulait être sûr que cette victoire ne serait pas oubliée ; ainsi, en plus d'une propagande active, il chargea le général Chasseloup de construire une pyramide à l'endroit où avait eu lieu la bataille. Le 5 Mai 1805, une cérémonie eut lieu sur le champ de bataille. Napoléon, habillé comme il l'était le 14 Juin 1800 mais accompagné de l'Impératrice Joséphine, vint assister à une parade militaire, assis sur un trône, à l'ombre d'une tente. Puis, Chasseloup présenta à Napoléon la première pierre, sur laquelle était inscrit : « Napoléon, Empereur des Français et Roi d'Italie, aux Mânes morts pour la patrie en ce jour de la bataille de Marengo »[34]. La pyramide faisait en fait partie d'un gigantesque projet architectural visant à glorifier les conquêtes de Napoléon en Italie. Le champ de Marengo était supposé devenir le site de la « Cité des Victoires », dont les boulevards nommés d'après les victoires en Italie, convergeraient vers la Pyramide. Le projet fut abandonné en 1815 après la Restauration, les pierres étant ôtées par les paysans. La colonne érigée en 1801 fut même déplacée, pour n'être restaurée qu'en 1922[34].

Une colonne haute de 1,50 mètre avec un aigle au sommet.
La colonne à Marengo

Napoléon ordonna que plusieurs bâtiments de la Marine française soient nommés ou renommés en Marengo, notamment le Sceptre, le Jean-Jacques Rousseau, le Ville de Paris et le Marengo. En 1802, le département de Marengo fut nommé en hommage à la bataille[35]. Plus encore, le cheval de Napoléon, que ce dernier avait monté depuis le 14 Juin jusqu'au 18 Juin 1815 à la bataille de Waterloo, fut nommé Marengo[36].

Après la chute de Napoléon, le comté de Marengo, en Alabama, premier établissement de réfugiés bonapartistes de la Vine and Olive Colony fut nommé ainsi en l'honneur de cette victoire. Depuis, une série de collectivités portent ce nom en Amérique du Nord (consulter Listes de endroits nommés Marengo). Un musée y accueille chaque année des représentations de la bataille afin de commémorer la victoire française[37].

La bataille de Marengo dans les arts

Peinture

Littérature

  • À la suite de l'arrivée des premiers messagers à Paris, Fouché et Talleyrand complotent avec un tiers. À l'arrivée des seconds messages, ils détruisent les documents compromettants, sauf ce troisième homme, que Fouché fait enlever. C'est le thème d'Une ténébreuse affaire de Balzac.

Musique

Opéra

  • Vittoria, vittoria ! Dans le palais Farnese, le peintre Mario Cavaradossi, torturé par le chef de la police, le baron Scarpia, laisse ainsi éclater sa joie à l'annonce de la victoire de Bonaparte à Marengo. (Tosca, opéra de Giacomo Puccini, acte II).

Chanson

  • Le général Lasalle aurait composé Fanchon, considérée comme « la » chanson des soldats napoléoniens, également connue comme La Madelon de Marengo[38] ou Le Chant des Marie-Louise, lors du repas qui suivit la bataille et auquel assistait Bonaparte[39].

La légende impériale veut que "La Chanson de l'oignon" fut aussi composée le jour de cette bataille. En tout cas, elle continua de célébrer cette potion magique des soldats de Napoléon pendant toutes les guerres de l'Empire.

Cuisine

  • Une recette de sauté de poulet avec des oignons et des champignons dans une sauce au vin et à la tomate, le poulet Marengo, commémore la bataille. Une autre fut improvisée par le cuisinier du Premier Consul avec du poulet, des œufs et des écrevisses.

Bibliographie

  • Louis-Alexandre Berthier, Relation de la bataille de Marengo, Imprimerie impériale, 1805
  • Jean de Cugnac, La Campagne de Marengo, R. Chapelot, 1094
  • Alberto Adamo di Neipperg, Aperçu militaire sur la bataille de Marengo, Imprimerie scientifique et littéraire Bussière, 1906
  • La bataille de marengo et ses préliminaires racontés par quatre témoins, Teissedre, 1999, (ISBN 978-2912259257)

Jeux de simulations historiques

  • Marengo 1800, de Frédéric Bey et Marc Brandsma (série Jours de Gloire, Vae Victis n°35, 2000)
  • Bonaparte at Marengo de Bowen Simmons (Simmons Games, 2005)

Notes et références

  1. a et b Thierry Lentz, Le grand Consulat 1799 - 1804, Fayard,
  2. Hollins, Encyclopedia, p. 605-606
  3. a b c d e f g h et i Hollins, Encyclopedia, p. 606
  4. Shosenberg, p. 63.
  5. a et b Benoît, p. 117.
  6. Hollins, The Battle of Marengo 1800, p. 16
  7. Hollins, The Battle of Marengo 1800, p. 15
  8. Benoît, p. 117–118
  9. Hollins, The Battle of Marengo 1800, p. 17
  10. Hollins, The Battle of Marengo 1800, p. 18
  11. Benoît, p. 118
  12. Arnold, p. 146
  13. Arnold, p. 149
  14. Benoît, p. 119
  15. a b c d e f g h i j k l et m Hollins, Encyclopedia, p. 607
  16. Arnold, p. 151
  17. Arnold, p. 158
  18. Arnold, p. 162
  19. Arnold, p. 160
  20. Arnold, p. 173
  21. Chandler, p. 269
  22. Arnold, p. 177–180
  23. Hollins, Encyclopedia, p. 607-608
  24. Arnold, p. 180–181
  25. a b c et d Hollins, Encyclopedia, p. 608
  26. Fremont-Barnes, Gregory. The French Revolutionary Wars, Routledge: New Edition, 2001, ISBN 978-1-57958-365-1, p.56, parle de 6 000 morts et de 8 000 prisonniers, en plus de 40 canons.
  27. Benoît,p. 122
  28. Benoît, p. 137
  29. Benoît, pp. 124–125
  30. a b et c Benoît, p. 123
  31. Benoît, p. 124
  32. Benoît, p. 125
  33. Benoît, p. 135
  34. a et b Benoît, p. 138
  35. Vosgien, Lyon et Paris. Les départements de l'Empire Français en 1809.
  36. Hamilton, Jill, Marengo, the Myth of Napoleon's Horse, p. 32.
  37. Hicks, Peter, Marengo Museum : opening weekend.
  38. Si le thème et le nom en sont semblables, il ne s'agit cependant pas de La Madelon interprétée par Charles-Joseph Pasquier dit Bach en 1914 et qui allait devenir la chanson des poilus.
  39. La Madelon de Marengo sur le site desaix.unglog.fr et La Grande Armée, Georges Blond, Éditions Robert Laffont, p. 456.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes