320e régiment d'infanterie

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

320e régiment d'infanterie
Création 2 au 11 août 1914
Dissolution 3 mars 1919
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de terre
Type Régiment d'infanterie
Rôle Infanterie
Inscriptions
sur l’emblème
La Marne 1914
Verdun 1916
Champagne 1918
Anniversaire Saint Maurice
Guerres Première Guerre mondiale
Batailles Bataille de la Marne
bataille de Verdun
Bataille des Frontières
Bataille de Champagne
Fourragères aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918
Décorations Croix de guerre 1914-1918
trois palmes
Commandant Lieutenant-colonel Malapert
Colonel Charpentier
Commandant historique Lieutenant-colonel Malapert

Le 320e régiment d'infanterie (320e RI) est un régiment d'infanterie de l'Armée de terre française, actif pendant la Première Guerre mondiale. Il est constitué en 1914 avec les bataillons de réserve du 120e régiment d'infanterie. Il est dissout en 1919.

Création et différentes dénominations[modifier | modifier le code]

  • 2 au  : création du 320e régiment d'infanterie, régiment de réserve issu du 120e RI à Péronne. À la mobilisation, chaque régiment d'active créé un régiment de réserve dont le numéro est le sien plus 200.

Chefs de corps[modifier | modifier le code]

  •  : lieutenant-colonel Malapert
  •  : colonel Charpentier

Historique des garnisons, combats et batailles du 320e RI[modifier | modifier le code]

Affectations et constitution[modifier | modifier le code]

Le régiment fait partie de la 104e brigade d'infanterie de la 52e division d'infanterie du 11e corps d'armée, rattaché à la 11e région militaire. Il reste avec la 52e DI d' à .

  • Constitution en 1914 : 2 bataillons, le 3e et le 6e.
  • Le , le 320e est réorganisé et complété par un 3e bataillon (le 5e)
  • Le le régiment se reforme et reçoit des hommes pour la formation d’un 4e bataillon (le 4e).

1914[modifier | modifier le code]

Bataille des Frontières

Août
  • La mobilisation pour la constitution du 320e régiment d’infanterie s’effectue à Péronne du au .
    À cette date, l’effectif est le suivant :
    39 officiers
    132 sous-officiers
    2 047 caporaux et soldats.
    Le régiment fait partie de la 104e brigade d'infanterie et de la 52e division d'infanterie

Le lieutenant-colonel Malapert prend le commandement du régiment qui est formé de deux bataillons (le 3e et le 6e)

Bataille de la Marne

Septembre
  • 6 septembre : appliquant les ordres du général Foch, le régiment cesse son repli à Connantre, aux environs de Fère-Champenoise et se porte immédiatement au mont Août. C’est le début de la bataille de la Marne
  • 7 septembre : le 320e se trouve à Allemant, à gauche des marais de Saint-Gond et occupe les crêtes 169 et 185, face au nord-ouest, l’ennemi venant de Saint-Prix à l'ouest de Fère-Champenoise.
  • 8 septembre : le régiment occupe également sur le mont Août.
  • Les 8 et , le 320e RI supporte une violente canonnade, repousse des vagues déferlantes d’ennemis et ne perd pas de terrain.
  • 9 septembre : la retraite des Allemands est générale. Le régiment poursuit l’ennemi en direction du nord, traverse la Marne à Condé-sur-Marne.
  • 14 septembre : le régiment arrive à arrive à Sept-Saulx, sur la Vesle.
    L’ennemi maintenant arrêté, s’organise défensivement entre l’Oise et la Meuse. De violents combats se livrent sur ce front. Chaque parti consolide ses points d’appui, approfondit ses tranchées, multiplie ses défenses.

À la guerre de mouvement succède la guerre de position.

Devant Reims

  • 17 septembre : le régiment part pour Reims et s’établit face à Bétheny
  • 19 septembre : la cathédrale, certains quartiers de Reims sont bombardés. Le 320e RI vient au secours de la population, terrorisée par les incendies.
  • 20 septembre : de violents combats se livrent au nord et à l’est afin d’expulser les envahisseurs des forts à partir desquels ils lancent leurs projectiles.
  • 22 septembre : la 52e DI attaque Betheny tenue par les Allemands.
  • 23 septembre le 49e bataillon de chasseurs à pied, de la 52e DI s’empare de Betheny. Le 320e reçoit l’ordre d’appuyer le 347e RI qui attaque la position du Linguet. Partant de Betheny le régiment est pris sous un feu violent d’artillerie et les compagnies du 320e ne peuvent pas progresser sur les pentes du Linguet. L’ordre de repli est donné et les compagnies reprennent leurs emplacements dans les tranchées.
Octobre
  • 12 octobre : seconde tentative, l’objectif du 320e est le pont des Cavaliers de Courcy, sans résultat.
  • 13 octobre : troisième tentative, les vagues d’assauts françaises sont clouées sur place par les tirs de mitrailleuses.
  • 14 octobre : quatrième tentative qui échoue, sauf une compagnie du 320e qui se maintient à l’est des Cavaliers de Courcy.
  • 15 octobre : avec le soutien du 245e RI, le 320e s’empare enfin du pont des Cavaliers de Courcy sur le canal. Le soir le régiment aura encore progressé de 400 mètres.
  • À partir de maintenant les combats cessent, les adversaires restent sur leurs positions et s’y retranchent fortement.
Novembre
  • Du au , aucun fait saillant ne caractérise cette période. La 104e brigade dont le 320e fait partie, reste sur ses positions et effectue des travaux de terrassement.

1915[modifier | modifier le code]

Septembre
Novembre

1916[modifier | modifier le code]

Janvier
  • Jusqu’au 25 janvier le régiment reste en ligne dans le secteur des Marquises
Février
Mars
Mai
  • du 2 mai au 24 mai, le 320e occupe le secteur de Bétheny
  •  : le régiment est définitivement relevé du secteur de Reims.

Verdun

Juin
Juillet
  • Jusqu’au 2 juillet le régiment se reforme et reçoit des hommes pour la formation d’un 4e bataillon.

L’Alsace – Le Sudel

Octobre
  • En octobre la neige fait son apparition dans les Vosges et la température baisse brusquement.
Novembre
  • Vers la mi-novembre, les Allemands écrasent les tranchées de torpilles malgré le froid intense. On enregistre -32 °C au Ballon de Guebwiller, -30 °C au Sudel, le vin gèle dans les tonneaux.
Décembre

1917[modifier | modifier le code]

Janvier
Avril
Mai
  • Les 7, 8 et 9 mai les Allemands avec un nombre considérable d’engin de tranchées, exécutent des tirs systématiques de destruction.
  • Le à 1 heure du matin, l’ennemi attaque. À l’Hilsenfirtz, les guetteurs français alertent l’artillerie qui déclenche un tir de barrage, faisant refluer en désordre l’assaillant.
    Sur Metzeral, l’attaque a surpris les soldats occupés à réparer les défenses, mais la situation se rétabliet vite et les Allemands battent également en retraite.
Juin
Juillet
Août

Verdun

Septembre
  • 1er septembre : le 320e embarque en train à Bas d’Evette.
  •  : il débarque à Nançois-le-Petit et Longeville au sud-est de Bar-le-Duc, et cantonne dans les villages de Guerpont et de Silmont.
  • Les 11 et 12 septembre le régiment est transporté en camions et autos à Verdun.
  •  : il relève des éléments du 169e RI dans le quartier des Quatre-Chemins, dans la zone de Le Chaume, dans le bois des Caurrières.
  • Dans la nuit du 13 au 14, le 320e subit un violent bombardement.
  •  : à h 30, il est assailli par des troupes spéciales. Le régiment résiste, mais refoulé par les forces ennemies, écrasé par l’artillerie allemande, il recule jusqu’au quartier des Quatre-Chemins où il réussit à se maintenir, à se réorganiser pour contre-attaquer.
    Vers 16 heures, le 320e RI et les éléments restant du 169e RI contre-attaquent et rejettent l’assaillant du plateau des Caurrières.
    Les débris des bataillons les plus touchés se rassemblent dans les abris du ravin de l’Ermitage, en réserve.
  • Du 16 au 23 septembre la zone de Le Chaume est soumise à de violents bombardements.
  •  : vers h 30, les Allemands lancent une violente attaque, sur la zone Le Chaume. Le front fléchit mais ne rompt pas. Vers h Les 245e RI et 320e contre-attaquent et reprennent le terrain perdu. Le positions sont confortées avec l’aide des 279e RIT et 380e RI.

De cette journée vient le surnom, donné par les Allemands, de la 52e DI « division des Tigres »

  • Du 24 au 27 septembre, les bataillons sont encore soumis à des bombardements intenses, mais aucune attaque d’infanterie ne se produit.
  • Dans la nuit du 27 au 28 septembre le 320e est relevé.
  • À partir du 29 septembre il cantonne à Guerpont et Silmont où il est recomplété par les officiers et les hommes du 245e RI dissous.

La pointe de Saint-Mihel

Octobre
Novembre
  • Le régiment participe à plusieurs coups de main en novembre et repousse plusieurs attaques ennemies.

1918[modifier | modifier le code]

Janvier
Avril

Il séjourne en arrière des lignes, au fort de Troyon et au camp de la Gaufière, où il effectue des travaux.

Verdun

Mai
Juin
  • 6 juin : le régiment prend le secteur des Quatre Chemins, Chambrettes et Les Fosses et effectue plusieurs coups de main.
Juillet

Bataille de l’Aisne et Seconde bataille de la Marne

  • 14 juillet : le 320e débarque à Saint-Rémy-sur-Bussy et Bussy-le-Château.
  • 15 juillet : la grande offensive allemande se déclenche entre Château-Thierry et Reims d’une part et Reims et l’Argonne de l’autre.
  • 18 juillet : le 320e arrive à Coulombs-en-Valois.
  • 20 juillet : le 320e relève le 152e RI aux abords ouest de Bonnes, que l’ennemi occupe, avec pour mission d’attaquer le village et de refouler l’occupant en direction de Fère-en-Tardenois.
  • 21 juillet : le régiment enlève le village de Bonnes à la baïonnette, et continue sa progression, en combattant sur les fermes des Vallées, la crête de Plaisance, les bois du Roi et du Châtelet et arrive en fin de journée à 200 mètres de la cote 211 et de La Couarderie. Le 320e RI a progressé de 6 kilomètres et s’y maintient.
  • 22 juillet : le régiment est replacé entre Le Charmel et la route de Château-Thierry, avec pour mission d’attaquer le bois du Châtelet. Les Allemands contre-attaquent, mais sont refoulés. Au soir les positions n’ont guère changé.
  • 23 juillet : le combat continue pour la conquête du bois, plus de 200 Allemands y seront tués, mais les positions bougent à peine. Les Allemands évacuent le bois dans la nuit.
  • 24 juillet : le régiment progresse dans la direction de La Grange aux Bois à Beaumé et réussit à s’infiltrer dans le bois de la Tournelle avançant de 5,5 kilomètres dans la journée.
  • 25 juillet la progression en direction de la ferme Préau est très limitée.
  • 26 juillet : la défense allemande est toujours très forte, le régiment ne progresse que de 700 mètres. Dans la nuit le 320e RI est relevé par 10e régiment de tirailleurs, mais reste en réserve de division d’infanterie.

Depuis le 21 juillet le 320e RI a progressé de 13 kilomètres, capturé une trentaine de prisonniers, 2 canons, 67 mitrailleuses et de nombreuses munitions.

Août
  • 2 août : le régiment, en réserve de corps d’armée, n’étant plus en contact immédiat avec l’ennemi, se met en marche et le
  • 3 août : franchit l’Ourcq à Fère-en-Tardenois et se porte sur la route menant à Loupeigne
  • 5 août : le régiment passe en réserve d’armée et reste à son emplacement
  • 9 août : le 320e va s’installer au sud-ouest de La Ferté Millon.
  • 20 août : le colonel Malapert est remplacé par le colonel Charpentier

La Vesle

Septembre

L’Aisne

Octobre
  • 1er octobre : Après des tirs de destruction sur les positions, le 320e passe le canal latéral à l'Aisne, faisant 70 prisonniers et s'emparant d’un matériel important
  • Du 2 au 9 octobre, toutes les tentatives de passage de l’Aisne échouent.
  • 10 octobre : les Allemands se replient, le 320e passe le fleuve à l’est de Maizy, et exécute un mouvement afin de dégager de la rive sud la 6e DI clouée par les mitrailleuses allemandes.

Le régiment s’empare de Hangard et Beaurieux et fait 63 prisonniers et capture une dizaine de mitrailleuses.

Novembre - décembre
  • 1er novembre : le 320e appuie le 328e RI qui lance une reconnaissance, mais est obligé de se replier, toutefois 2 mortiers Jouhandeau-Deslandres sont détruits. En réponse l’artillerie allemande réagit violemment et le
  • 2 novembre bombarde à l’ypérite les positions des carrières tenues par le 320e, qui sont partiellement évacuées. Les Allemands en profitent pour occuper le terrain, mais sont repoussés.
  • 3 et 4 novembre : l’artillerie ennemie est toujours très active.
  • 5 novembre : les Allemands amorcent un mouvement de repli. Ils sont immédiatement poursuivis, et le régiment passe La Selve, la ferme de Montigny-la-Cour et s’empare de Dizy-le-Gros. Le régiment a progressé de 8 kilomètres, et est soutenu par les unités italiennes se trouvant sur le Hurtaut et le Thuel
  • 6 novembre : le 320e est mis en réserve de division et suit le mouvement.
  •  : il est à Renwez.

Après avoir stationné dans la région de Renwez, le régiment, par étapes, sur des routes défoncées cantonne à Mesnil-sur-Oger dans la région d’Épernay, où il reçoit la Fourragère.
Puis par Vitry-le-François et Saint-Dizier, le régiment se rend par étape en Lorraine reconquise.

1919[modifier | modifier le code]

  • 2 février le régiment est cité pour la 3e fois à l’ordre de l’Armée.

L’armistice entraînant la dissolution des unités de réserve, la 52e DI commence cette opération en février.

  • 17 février : à la caserne Teyssier de Bitche la dissolution des 3 bataillons du 320e régiment d'infanterie commence.
  • 3 mars : la dissolution est terminée.
  • 11 mars : le drapeau du 320e régiment d'infanterie accompagné de sa garde part de Péronne et arrive le 12 mars à Ancenis, où il est reçu au dépôt.

Drapeau[modifier | modifier le code]

Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[4] :

Décorations[modifier | modifier le code]

Sa cravate est décorée de la croix de guerre 1914-1918 avec trois citations à l'ordre de l'armée.

il a le droit au port de la fourragère aux couleurs de la Croix de guerre 1914-1918 décernée le .

Fourragère aux couleurs de la Croix de guerre 1914-1918
Fourragère aux couleurs de la Croix de guerre 1914-1918
  • Croix de guerre le
    • Citation du

Ordre général no 958 de la IIe Armée
Le général commandant la IIe Armée cite à l’ordre de l’Armée, le 320e régiment d’infanterie :
Sous les ordres du colonel Malapert, chef de corps animé des plus beaux sentiments de bravoure et de devoir, a brillamment repoussé, le , une violente attaque ennemie de beaucoup supérieure en nombre.
A fait subir des pertes importantes à l’adversaire, a fait des prisonniers et, avec une élite de braves, a, dans des conditions particulièrement difficiles, maintenu intégralement ses positions.

  • Citation du

Ordre général no 261 de la VIe Armée
Le général Degoutte, commandant la VIe Armée, cite à l’ordre de l’Armée le 320e régiment d’infanterie :
Sous la direction sage et éclairée du colonel Malapert, chef adoré de ses hommes, a pris une part glorieuse aux opérations victorieuses des journées du au au sud de l’Ourcq, a réalisé une avance de 13 kilomètres, enlevant un village (Bonnes) et des bois fortement organisés et énergiquement défendus. A facilité la progression des unités voisines opérant à sa droite, a fait des prisonniers, prix 2 canons, 67 mitrailleuses et un matériel important.

  • Citation du

Ordre 13.184/D du GQG des Armées de l’Est
Le maréchal de France, commandant en chef les Armées de l’Est, cite à l’ordre de l’Armée le 320e régiment d’infanterie :
Sous le commandement du colonel Charpentier, et grâce à l’impulsion méthodique et énergique de ce chef de corps, au cours des opérations du au , a, par ses manœuvres habiles et soigneusement préparées, forcé le passage de l’Aisne doublée du canal, énergiquement défendus par un ennemi opiniâtre, surprenant et faisant des prisonniers presque tous les défenseurs ; a en outre attaqué avec succès la ligne Hundling. A fait au cours de ces opérations de nombreux prisonniers en s’emparant d’un important matériel de guerre.
Au GQG, le
Le Maréchal de France commandant les Armées de l’Est
Signé : Pétain

Faits d'armes faisant particulièrement honneur au régiment[modifier | modifier le code]

(*) Bataille portée au drapeau du régiment.

Sources et bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Historique du 320e régiment d’infanterie, Paris, Nancy, Librairie Chapelot (lire en ligne).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Les Cavaliers de Courcy sont des levées de terre, bordées d'arbres, situées de chaque côté du canal de l’Aisne à la Marne, situés à 2 km au nord de Reims sur les communes de La Neuvillette et de Béthény.
  2. Les Marquises sont situés sur la commune de Val-de-Vesle au sud-est de Reims sur la RD 931
  3. La Hundling-Stellung, dernière ligne de défense allemande composée de tranchées, casemates, barbelés.... qui passait par Saint-Quentin-le-Petit.
  4. Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]