Régiment d'infanterie français

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Les régiments d'infanterie sont les unités les plus anciennes de l'armée française.

Historique[modifier | modifier le code]

L'armée de terre française de dispose lors de la mobilisation française de 1914 de 173 régiments d'infanterie d'active (numérotés de 1 à 173) de 2 000 hommes, de 59 d'infanterie coloniale et indigène (aux effectifs généralement moindres que les unités métropolitaines) tandis que 145 régiments d'infanterie territoriaux se forment.

En 2012, l'infanterie représente environ 20 % des effectifs des forces terrestres, dont 20 régiments sur les 81 de l’armée de terre. Ces régiments peuvent fournir 80 compagnies de combat, soit une force de 14 000 fantassins. À ces régiments, il faut ajouter une série de formations et d’unités de taille variable. Au total, l’infanterie représente environ 20 000 personnes dont 2 % de femmes[1].

François Ier[modifier | modifier le code]

En 1515, François Ier modifie la composition des compagnies d'ordonnances en la portant à huit chevaux[2],[3] :

La solde de ces troupes étant devenue insuffisante, le roi réduisit, en 1530, les compagnies à 80 lances[4] et augmenta la solde des hommes d'armes d'un cinquième, en leur répartissant la paye des lances réformées.
Une ordonnance de 1534 créée 7 légions de volontaires qui devaient présenter un effectif total de 42 000 hommes dont 30 000 hallebardiers et 12 000 arquebusiers. Toutefois sa mise en place qui était compliquée, pour l'époque, fut abandonnée. En 1558, Henri II, recréa par une nouvelle ordonnance cette légion qui ne put voir le jour, à cause des guerres de Religion plusieurs compagnies se déclarant en faveur du Prince de Condé. Ces compagnies prirent alors le nom de régiments, nom emprunté aux Allemands et aux Suisses[3].
L'armement de ces soldats d'infanterie éprouvait des révolutions : l'arc, l'arbalète, l'arquebuse, la hallebarde, le mousquet à rouet et à mèche seront successivement abandonnés.

Henri IV[modifier | modifier le code]

Soldat du régiment de Picardie en 1710.

Lorsque Henri IV monte sur le trône, on trouve 4 régiments d'infanterie[3] connu sous le nom de Vieux Corps et célèbres par leurs divers exploits. Ce sont les

Lors de la guerre de Savoie, plutôt que de compléter les Vieux Corps avec des régiments nouveaux, il les complète avec des milices. Toutefois il va entreprendre une lutte à mort contre la maison d'Autriche et à sa mort, en 1610, l'infanterie française est composée de 13 régiments, tous composés de « vieux » soldats :

  1. Les Gardes-Françaises
  2. Régiment de Picardie
  3. Régiment de Champagne
  4. Régiment de Navarre
  5. Régiment de Piémont
  6. Régiment de Nérestang
  7. Régiment de Balagny
  8. Régiment du Bourg de l'Espinasse
  9. Régiment de Sault
  10. Régiment de Vaubécourt
  11. Régiment de Beaumont
  12. Régiment de Portes
  13. Régiment d'Ornano-Corse

Les 11 premiers ont vécu sous le même nom jusqu'à la Révolution. Ces 13 régiments totalisaient un effectif de 50 000 hommes soit 3 846 hommes par régiment[5]

Louis XIII[modifier | modifier le code]

Pour établir une ligne de démarcation tranchée entre les anciens et les nouveaux corps ainsi que pour encourager les jeunes régiments, le colonel général de l'infanterie ne voulut avoir des compagnies colonelles que dans les régiments anciens. Ainsi la possession d'un drapeau blanc devint le privilège et la marque des corps permanents, mais on laissait aux formations temporelles la possibilité d'obtenir le drapeau blanc si elles s'en montraient dignes. C'est ainsi que le drapeau blanc est devenu, pendant la première moitié du XVIIe siècle, le synonyme de régiment entretenu[5].
En 1616, le nombre de drapeaux blancs était de 12 et il ne varia pas jusqu'en 1635. Ces corps étaient :

  1. Les Gardes-Françaises
  2. Régiment de Picardie
  3. Régiment de Champagne
  4. Régiment de Navarre
  5. Régiment de Piémont
  6. Régiment de Normandie
  7. Régiment de Chappes
  8. Régiment de Rambures
  9. Régiment du Bourg de l'Espinasse
  10. Régiment de Sault
  11. Régiment de Vaubécourt
  12. Régiment de Beaumont

Les six premiers étaient appelés Vieux Corps et les six autres Petits Vieux. Les guerres de religion et de la Valteline, donnèrent lieu à la création d'un grand nombre de régiments français et suisses. Il en fut beaucoup levé de 1626 à 1628 lors du blocus et du siège de La Rochelle.

Louis XVI[modifier | modifier le code]

Une ordonnance du réduit tous les régiments d’infanterie à 2 bataillons, à l'exception du régiment du Roi qui restera à 4 bataillons, « afin d'établir une uniformité de constitution dans son infanterie, tant française qu'étrangère ».

Les régiments de

  1. Picardie,
  2. Champagne,
  3. Navarre,
  4. Piémont,
  5. Normandie,
  6. La Marine,
  7. Béarn,
  8. Bourbonnais,
  9. Auvergne,
  10. Flandre et
  11. Guyenne

sont dédoublés pour former 22 régiments de 2 bataillons chacun.

Les 1er et 3e bataillons de chacun de ces 11 régiments conserveront leurs anciennes dénominations.

Les 2e et 4e bataillons forment les nouveaux corps sous les noms de

  1. Provence,
  2. Ponthieu,
  3. Armagnac,
  4. Blaisois,
  5. Neustrie,
  6. Auxerrois,
  7. Agénois,
  8. Forez,
  9. Gâtinais,
  10. Cambrésis,
  11. Viennois.

Ces nouveaux régiments prennent rang immédiatement après ceux dont ils ont été tirés et dans l'ordre dont ils sont nommés ci-dessus. Une nouvelle ordonnance en date du , indique « Concernant le régiment des Gardes françaises ne sera plus composé que de 24 compagnies de fusiliers et de 6 compagnies de grenadiers. Les compagnies excédantes seront supprimées »

Révolution française[modifier | modifier le code]

Abolition des noms[modifier | modifier le code]

L'ordonnance Duportail du indiquait l'abandon des dénominations régiments d'Ancien Régime et l'attribution d'un simple numéro qui devait correspondre au rang qu'ils occupaient ultérieurement.

Première formation de demi-brigades[modifier | modifier le code]

La loi du sur l'organisation des armées indiquait que 196 demi-brigades seraient formées. Chacune d'elles serait formée d'un bataillon des ci-devant régiments de ligne d'Ancien Régime, et de deux bataillons de volontaires. Finalement 198 bataillons de ligne, d'Ancien Régime, unis à 396 bataillons de volontaires, formèrent 198 demi-brigades d'infanterie de ligne nombre qui fut portée ensuite à 211 demi-brigades ainsi que 32 demi-brigades d'infanterie légère.
La numérotation des unités restait toutefois identique à celle de l'ordonnance Duportail

Deuxième formation de demi-brigades[modifier | modifier le code]

Un arrêté du Directoire exécutif du réduisit à 100 les demi-brigades d'infanterie de ligne et à 30 celles d’infanterie légère. Un second arrêté du porte à 110 le nombre des premières. Conformément à ces deux dispositions, les nouvelles demi-brigades tirèrent au sort le numéro qu'elles devaient prendre entre elles.

Filiation des régiments[modifier | modifier le code]

En 1839, il est décidé de créer une filiation fictive. Toutes les unités (demi-brigade d'infanterie et régiment d'infanterie) ayant porté le même numéro sont unis dans leurs traditions, sans tenir compte des réorganisations qui font que les unités n'ont parfois aucun rapport entre elles. De plus, le régiment d'ancien régime ancêtre de l'actuel régiment sera celui qui a pris le numéro correspondant en 1791[6].

Liste[modifier | modifier le code]

Goumiers et tabors[modifier | modifier le code]

Goumier marocain en 1944.

Les goums sont de petites unités de 200 hommes environ, regroupés par trois ou quatre dans des tabors (avec donc des effectifs proches d'un bataillon). Pendant la Seconde Guerre mondiale, quatre groupements de tabors sont constitués.

Infanterie de ligne[modifier | modifier le code]

1er-20e RI[modifier | modifier le code]

21e-40e RI[modifier | modifier le code]

41e-60e RI[modifier | modifier le code]

Fantassins du 48e régiment d'infanterie français durant la bataille de Guise en 1914.

61e-80e RI[modifier | modifier le code]

81e-100e RI[modifier | modifier le code]

101e-120e RI[modifier | modifier le code]

121e-140e RI[modifier | modifier le code]

141e-160e RI[modifier | modifier le code]

161e-180e RI[modifier | modifier le code]

181e-211e demi-brigades[modifier | modifier le code]

201e-240e RI[modifier | modifier le code]

Les régiments qui suivent sont les régiments de réservistes.
Chaque régiment d'active avait reçu l'ordre de se dédoubler en temps de guerre en affectant les réservistes à un nouveau régiment dont le numéro est augmenté de 200.

241e-280e RI[modifier | modifier le code]

281e-320e RI[modifier | modifier le code]

321e-360e RI[modifier | modifier le code]

361e RI et suivants[modifier | modifier le code]

Infanterie légère[modifier | modifier le code]

Par décret du , les régiments d'infanterie légère étaient réunis aux régiments d'infanterie de ligne, pour prendre le numéro d'ordre à la suite de ceux-ci, le 1er régiment d'infanterie légère devenant le 76e régiment d'infanterie de ligne et ainsi de suite jusqu'au 27e régiment d'infanterie légère, qui devenait le 102e régiment d'infanterie de ligne. Le même décret reportait la dénomination d'infanterie légère aux bataillons de chasseurs à pied.
En effet les exercices et les services des régiments d'infanterie de ligne et d'infanterie dite légère étaient depuis longtemps les mêmes. La différence n'était plus que dans quelques petits détails d'uniforme.
Plus tard, par décret du , les 101e et 102e de ligne (anciens 26e et 27e légers), seraient licenciés, et le nombre des régiments de ligne serait fixé à 100.

Infanterie territoriale[modifier | modifier le code]

Pendant la Grande Guerre, le régiment d'infanterie territorial, ou RIT, était une formation militaire composée des hommes âgés de 34 à 49 ans, considérés comme trop âgés et plus assez entraînés pour intégrer un régiment de première ligne d’active ou de réserve.

Les Territoriaux ou Pépères, initialement chargés de différents services de gardes, ont joué un grand rôle pendant la Première Guerre mondiale.

Régiments d'infanterie de la Garde impériale de Napoléon 1er[modifier | modifier le code]

Liste des unités de la Garde impériale (Premier Empire)

Régiments régionaux 1939-1940[modifier | modifier le code]

La compagnie cycliste du 212e régiment régional de Paris salue l'aviatrice Maryse Bastié le .

Pionniers[modifier | modifier le code]

Le sergent Souplex du 418e régiment de pionniers, début 1940.

À la mobilisation de l'été 1939, des régiments de pionniers ont été mis sur pied. Composés de personnels des classes déjà anciennes et prévus pour effectuer des travaux d'organisation du terrain (construction d'obstacles défensifs, de dépôts de munitions et de carburant, coupes de bois, etc.), ils étaient assez mal armés et peu aptes à combattre. Mais les impératifs de la situation de mai-juin 1940 conduisirent le commandement à les utiliser comme infanterie d'appoint. Il existait des régiments de pionniers d'armée et de réserve générale (série des numéros 400) et des régiments de pionniers de corps d'armée (série des numéro 600).





Tirailleurs Nord-Africains[modifier | modifier le code]

Tirailleurs algériens[modifier | modifier le code]

Tirailleurs tunisiens[modifier | modifier le code]

Les régiments de tirailleurs algériens avec numéros multiple de 4 deviennent tirailleurs tunisiens en 1921.

Tirailleurs marocains[modifier | modifier le code]

Tirailleurs indochinois[modifier | modifier le code]

Tirailleurs annamites[modifier | modifier le code]

Tirailleurs cambodgiens[modifier | modifier le code]

Tirailleurs tonkinois[modifier | modifier le code]

(ont tous fait partie des bataillons de marche des Forces françaises libres)

Tirailleurs sénégalais[modifier | modifier le code]

Du 1er au 20e RTS[modifier | modifier le code]

Du 21e au 40e RTS[modifier | modifier le code]

Bataillons de tirailleurs sénégalais[modifier | modifier le code]

Bataillons de marche en Indochine[modifier | modifier le code]

Le 13e régiment de tirailleurs sénégalais comprenait également un bataillon de marche.

Tirailleurs sénégalais du Cameroun[modifier | modifier le code]
Tirailleurs sénégalais de la Côte française des Somalis[modifier | modifier le code]
Tirailleurs sénégalais du Dahomey[modifier | modifier le code]

Fait partie des forces africaines de souveraineté

Tirailleurs sénégalais de Guinée[modifier | modifier le code]
Tirailleurs sénégalais du Levant[modifier | modifier le code]
Tirailleurs sénégalais du Maroc[modifier | modifier le code]
Tirailleurs sénégalais du Niger[modifier | modifier le code]
Tirailleurs sénégalais de l'Oubangui-Chari[modifier | modifier le code]
Tirailleurs sénégalais de renfort[modifier | modifier le code]
Tirailleurs sénégalais du Soudan[modifier | modifier le code]
Tirailleurs sénégalais du Tchad[modifier | modifier le code]

Tirailleurs du Cameroun[modifier | modifier le code]

Fait partie des forces africaines de souveraineté

Tirailleurs de Brazzaville[modifier | modifier le code]

Fait partie des forces africaines de souveraineté

Tirailleurs du Congo-Gabon[modifier | modifier le code]

Fait partie des forces africaines de souveraineté

Tirailleurs malgaches[modifier | modifier le code]

Zouaves[modifier | modifier le code]

Drapeau du 1er zouaves en 1900

Infanterie légère d'Afrique[modifier | modifier le code]

Régiments parachutistes métropolitains puis TDM (sauf Légion étrangère)[modifier | modifier le code]

Parachutistes français à bord d'un Douglas C-47 Skytrain à la fin des années 1950.

Troupes de marine (sauf parachutistes)[modifier | modifier le code]

Troupes coloniales (sauf troupes de marine, chasseurs et tirailleurs)[modifier | modifier le code]

Les régiments d'infanterie les plus décorés[9][modifier | modifier le code]

Les 4 drapeaux de régiments d'infanterie décorés à la fois de la médaille militaire et de la légion d'honneur[modifier | modifier le code]

Les 32 drapeaux de régiments d'infanterie décorés de la légion d'honneur[modifier | modifier le code]

Les 5 régiments d'infanterie les plus cités au cours des deux guerre mondiales[modifier | modifier le code]

Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Liste des 16 régiments d'infanterie décorés de la fourragère rouge à la couleur de la légion d'honneur (6-8 citations à l'ordre de l'Armée) et de la double fourragère (9-11 citations à l'ordre de l'Armée) :

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Liste des 29 régiments d'infanterie décorés de la fourragère (au moins 2 citations à l'ordre de l'Armée) :

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Jean-Dominique Merchet, « "Pour l'infanterie, l'Afghanistan a été une expérience unique" », sur Secret Defense, (consulté le )
  2. Seuls les six premiers étaient des combattants
  3. a b et c France Militaire, histoire des armées Françaises par Abel Hugo 1833
  4. Avant cette réforme, on comptait des compagnies de cent, de soixante, de cinquante, de quarante, de trente et même de 25 lances
  5. a et b Histoire de l'ancienne infanterie française de Louis Susane
  6. Christian Benoît, « La symbolique de l’Armée de terre : de l’usage à la réglementation de l’usage », dans Cultures et logiques militaires, Presses universitaires de France, (ISBN 978-2-13-071935-9, DOI 10.3917/puf.thieb.1999.01.0049, lire en ligne), p. 49
  7. Du nom de la région Île-de-France l'autre régiment d'Île-de-France (108e RI) correspond à l'Île-de-France devenue Île Maurice
  8. Du nom de l'Île-de-France devenue Île Maurice, l'autre régiment d'Île-de-France (39e RI) correspond à la région Île-de-France
  9. France phaléristique

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]