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L’'''adénosine-5′-triphosphate''' ('''ATP''') est la [[molécule]] qui, dans la [[biochimie]] de tous les organismes vivants connus, fournit par [[hydrolyse]] l'énergie nécessaire aux [[Réaction chimique|réactions chimiques]] du [[métabolisme]]. C'est le [[précurseur]] d'un certain nombre de cofacteurs enzymatiques essentiels, comme le [[Nicotinamide adénine dinucléotide|NAD+]] ou la [[coenzyme A]], et c'est une [[coenzyme]] de transfert de groupements [[phosphate]] associée de manière non covalente aux [[enzyme]]s de la classe des [[kinase]]s (on parle de ''cosubstrat''). L'ATP a été découverte en 1929 par [[Karl Lohmann]], mais sa véritable structure n'a été découverte que quelques années plus tard. Cette molécule a été synthétisée en laboratoire pour la première fois en 1948 par [[Alexander Robert Todd]].
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== Structure ==
== Structure ==

Version du 23 août 2016 à 23:55

Adénosine triphosphate
Identification
No CAS 56-65-5
No ECHA 100.000.258
No CE 200-283-2
PubChem 5957
ChEBI 15422
SMILES
InChI
Propriétés chimiques
Formule C10H16N5O13P3  [Isomères]
Masse molaire[1] 507,181 ± 0,014 g/mol
C 23,68 %, H 3,18 %, N 13,81 %, O 41,01 %, P 18,32 %,
pKa 6,5
Propriétés physiques
fusion 187 °C (décomposition du
sel de disodium)
Masse volumique 1,04 g·cm-3 (sel de disodium)

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

L’adénosine triphosphate (ATP) est un nucléoside triphosphate qui, dans la biochimie de tous les êtres vivants connus, fournit l'énergie nécessaire aux réactions chimiques du métabolisme, à la locomotion, à la division cellulaire, ou encore au transport actif d'espèces chimiques à travers les membranes biologiques. Afin de libérer cette énergie, la molécule d'ATP est clivée, par hydrolyse, en adénosine diphosphate (ADP) et en phosphate. Les cellules régénèrent l'ATP à partir de l'ADP essentiellement de trois manières différentes : par phosphorylation oxydative dans le cadre de la respiration cellulaire, par photophosphorylation dans le cadre de la photosynthèse, et par phosphorylation au niveau du substrat au cours de certaines réactions chimiques exergoniques. Ainsi, le corps humain ne contient qu'environ 250 g d'ATP[2],[3] mais consomme et régénère chaque jour de l'ordre de son propre poids en ATP[4].

La molécule d'ATP consiste en un groupe triphosphate lié à l'atome de carbone 5’ d'un résidu de ribose dont l'atome de carbone 1’ est lié à l'atome d'azote 9’ d'un résidu d'adénine, une base purique. Les deux liaison anhydride phosphorique P–O–P du groupe triphosphate sont à haut potentiel de transfert, c'est-à-dire que leur clivage par hydrolyse libère une importante quantité d'énergie : il s'agit d'une réaction exergonique. Le couplage d'une telle réaction exergonique avec une réaction endergonique, c'est-à-dire qui absorbe de l'énergie, est susceptible de rendre cette dernière thermodynamiquement possible. De cette façon, les réactions du métabolisme qui nécessitent un apport d'énergie, telles que les réactions de biosynthèse, qui ne se produisent spontanément que très lentement ou pas du tout, peuvent se dérouler bien plus rapidement dans les cellules.

L'ATP est le précurseur d'un certain nombre de cofacteurs enzymatiques essentiels, comme le NAD+ ou la coenzyme A, et c'est une coenzyme de transfert de groupes phosphate associée de manière non covalente aux enzymes de la famille des kinases, qui interviennent dans la transduction de certaines voies de signalisation cellulaire par phosphorylation de protéines et d'enzymes cibles dont l'activité se trouve ainsi régulée, ainsi que de lipides. C'est également le substrat de l'adénylate cyclase, qui convertit l'ATP en AMP cyclique, lequel est un messager secondaire intracellulaire prenant la suite notamment d'hormones telles que le glucagon et l'adrénaline pour agir sur le métabolisme du glycogène, des glucides et des lipides en général[5]. Le rapport entre les concentration d'ATP et d'AMP est utilisé par les cellules pour déterminer leur charge énergétique, c'est-à-dire la quantité d'énergie dont elles disposent, ce qui leur permet d'orienter leur métabolisme selon la production ou le stockage de l'énergie métabolique, selon les cas[6]. Par ailleurs, l'ATP est utilisé par les ARN polymérases dans le processus de transcription de l'ADN en ARN ribosomique et en ARN messager.

L'ATP a été découvert en 1929 par le biochimiste allemand Karl Lohmann[7] et parallèlement par les biochimistes américain Cyrus Fiske et indien Yellapragada Subbarao (en)[8]. C'est l'Allemand Fritz Albert Lipmann qui a proposé qu'elle joue le rôle d'intermédiaire entre réaction produisant et consommant de l'énergie, et elle fut synthétisée en laboratoire pour la première fois en 1948 par Alexander Robert Todd.

Structure

L'adénosine triphosphate est un nucléotide triphosphate constitué :

  • d'adénosine, c'est-à-dire d'adénine et de ribose (β-D-ribofurannose) ;
  • de trois groupements phosphate. Les groupements phosphate, en commençant par le groupe le plus proche du ribose, sont dénommés alpha (α), bêta (β) et gamma (γ) phosphate. Par conséquent, comme un nucléotide, c'est essentiellement un monomère d'ARN.

Propriétés chimiques et physiques

L'ATP est très soluble dans l'eau et est assez stable dans des solutions avec un pH compris entre 6,8 et 7,4.

Rôle

Le rôle principal de l'adénosine triphosphate est de fournir l’énergie nécessaire aux réactions chimiques des cellules. C’est un nucléotide servant à stocker et transporter l’énergie.

Source d'énergie

Du fait de la présence de liaisons riches en énergie (celles liant les groupements phosphate sont des liaisons anhydride phosphorique), la molécule d'ATP est utilisée chez tous les êtres vivants pour fournir de l'énergie aux réactions chimiques qui en consomment. L'hydrolyse de l'ATP en ADP ou AMP permet le transfert d'énergie des réserves de l'organisme (glycogène, amidon, lipides ...) vers les réactions chimiques du métabolisme. Chez l'homme, chaque molécule d'ADP est ainsi "rechargée d'énergie" en ATP plus de 1000 fois par jour.

La réaction d'hydrolyse de l'adénosine triphosphate (ATP) en adénosine diphosphate (ADP) et phosphate inorganique[9] HPO42- est une réaction exergonique (qui libère de l'énergie) dont la variation d'enthalpie libre standard vaut −30,5 kJ mol−1 :

ATP + 2 H2OADP + Pi + H3O+ : ΔG0′ = −30,5 kJ mol−1.

Au contraire, la réaction de synthèse de l'adénosine triphosphate à partir d'adénosine diphosphate et de phosphate inorganique est une réaction endergonique (qui consomme de l'énergie) dont la variation d'enthalpie libre standard vaut 30,5 kJ mol−1 :

ADP + Pi + H3O+ → ATP + 2 H2O : ΔG0′ = 30,5 kJ mol−1.

La réaction d'hydrolyse de l'ATP en adénosine monophosphate et pyrophosphate inorganique HP2O73- est une réaction encore davantage exergonique dont la variation d'enthalpie libre standard vaut −45,6 kJ mol−1 :

ATP + 2 H2OAMP + PPi + H3O+ : ΔG0′ = −45,6 kJ mol−1.

L'énergie est donc stockée dans les liaisons entre les groupements phosphate. La stabilité de ces liaisons en solution est assurée par leur énergie d'activation, que les enzymes ont la capacité d'abaisser pour en faciliter l'hydrolyse.

Si l'énergie est ainsi stockée dans les liaisons anhydrides, on peut se demander quel est l'intérêt pour les êtres vivants de synthétiser la molécule entière, et non uniquement des pyrophosphates libres. La réponse est probablement dans la capacité des enzymes à reconnaitre l'ATP, plus aisée à hydrolyser spécifiquement que des pyrophosphates libres, très semblables à tous les groupements phosphate présents dans les biomolécules.

L'ADP peut être phosphorylée par la chaîne respiratoire des mitochondries et des procaryotes ou par les chloroplastes végétaux pour redonner de l'ATP. Le coenzyme ATP/ADP est un donneur d'énergie universel, et c'est la principale source d'énergie directement utilisable par la cellule. Chez l'humain, l'ATP constitue la seule énergie utilisable par le muscle.

Messager cellulaire

L'adénosine monophosphate cyclique (ou AMPc) est produite à partir d'ATP par l'adénylcyclase, une enzyme membranaire activée par une hormone dont elle constitue un second messager intracellulaire.

Biosynthèse de l'AMPc par l'adénylate cyclase avec libération de pyrophosphate inorganique.

Contraction musculaire

L’adénosine triphosphate est un élément clé de la contraction musculaire, sans lequel nous serions incapables d’effectuer le moindre mouvement.

En effet, c’est sa présence et sa déphosphorylation (perte d’un groupement phosphate) qui permet la contraction musculaire par transformation de l’énergie chimique de la réaction en énergie mécanique. Il y a un déplacement physique des filaments, composants des fibres musculaires, les uns par rapport aux autres.

Les muscles sont composés de filaments de myosine épais et d’actine fins. Ils sont disposés de manière alternée, et forment des sarcomères, unité structurale du muscle. La taille du sarcomère, qui diminue pendant la contraction, permet de visualiser l’impact physique de la contraction du muscle.

Il y a des têtes de myosine fixées sur les filaments d’actine en temps normal. Lorsque l’ATP se fixe à ces têtes semblables à de petits crochets, elles se détachent de l’actine. L’ATP se transforme en ADP en perdant un groupement phosphate (phosphate inorganique). Cette réaction qui fournit de l’énergie chimique permet aux têtes de myosine de se fixer sur l’actine à nouveau, mais cette fois plus loin du centre du sarcomère qu’auparavant. En relâchant l’ADP, les têtes de myosine pivotent vers le centre du sarcomère, retournant ainsi à leur position initiale, en tirant les filaments d’actine.

De ce fait, la taille des sarcomères est réduite (contraction du muscle) grâce à la réaction exo-énergétique de la déphosphorylation de l’ATP.

Stockage de l'ATP

Les stocks d'ATP de l'organisme ne dépassent pas quelques secondes de consommation. En principe, l'ATP est recyclée en permanence, et tout processus qui bloque sa production (ce qui est le cas de certains gaz de combat conçus à cet effet, ou de poisons, comme le cyanure, qui bloque la cytochrome oxydase de la chaîne respiratoire mitochondriale, ou l'arsenic qui remplace le phosphore et rend inutilisables les molécules phosphorées) provoque en conséquence une mort rapide de l'organisme contaminé.

C'est alors qu'interviennent les molécules de créatine : elles lient un phosphate par une liaison riche en énergie tout comme l'ATP. L'ADP peut donc ainsi redevenir de l'ATP par couplage avec l'hydrolyse de la créatine-phosphate. La créatine recycle donc en quelque sorte le phosphate libéré par hydrolyse de la molécule d'ATP originale. Elle permet de conserver une énergie aussi facilement mobilisable que l'ATP, sans pour autant épuiser les réserves d'ATP.

L'ATP ne pouvant être stockée à l'état brut excepté au sein des vésicules synaptiques, seuls des intermédiaires de la chaîne de production de l'ATP peuvent être stockés. Exemple du glycogène qui pourra se transformer en glucose et alimenter la glycolyse si l'organisme a besoin de plus d'ATP. L'équivalent végétal du glycogène est l'amidon. L'énergie peut aussi être stockée sous forme de graisses, par néo-synthèse d'acides gras.

Notes et références

  1. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. (en) « 'Nature's batteries' may have helped power early lifeforms », sur Science Daily, (consulté le )
  3. (en) David E. Bryant, Katie E. R. Marriott, Stuart A. Macgregor, Colin Kilner, Matthew A. Pasek et Terence P. Kee, « On the prebiotic potential of reduced oxidation state phosphorus: the H-phosphinate–pyruvate system », Chemical Communications, vol. 46, no 21,‎ , p. 3726-3728 (PMID 20386792, DOI 10.1039/C002689A, Bibcode 2010LPICo1538.5264B, lire en ligne)
  4. (en) Susanna Törnroth-Horsefield et Richard Neutze, « Opening and closing the metabolite gate », Proceedings of the National Academy of Sciens of the United States of America, vol. 105, no 50,‎ , p. 19565-19566 (PMID 19073922, PMCID 2604989, DOI 10.1073/pnas.0810654106, www.pnas.org/content/105/50/19565.full.pdf)
  5. (en) Eunüs S. Ali, Jin Hua, Claire H. Wilson, George A. Tallis, Fiona H. Zhou, Grigori Y. Rychkov et Greg J. Barritt, « The glucagon-like peptide-1 analogue exendin-4 reverses impaired intracellular Ca2+ signalling in steatotic hepatocytes », Biochimica et Biophysica Acta (BBA) - Molecular Cell Research, vol. 1863, no 9,‎ , p. 2135-2146 (PMID 27178543, DOI 10.1016/j.bbamcr.2016.05.006, lire en ligne)
  6. (en) D. Grahame Hardie et Simon A. Hawley, « AMP-activated protein kinase: the energy charge hypothesis revisited », BioEssays, vol. 23, no 12,‎ , p. 1112-1119 (PMID 11746230, DOI 10.1002/bies.10009, lire en ligne)
  7. (en) Karl Lohmann, « Über die Pyrophosphatfraktion im Muskel », Naturwissenschaften, vol. 17, no 31,‎ , p. 624-625 (DOI 10.1007/BF01506215, lire en ligne)
  8. (en) Koscak Maruyama, « The Discovery of Adenosine Triphosphate and the Establishment of Its Structure », Journal of the History of Biology, vol. 24, no 1,‎ , p. 145-154 (DOI 10.1007/BF00130477, JSTOR 4331161, lire en ligne)
  9. Biologie moléculaire de la cellule Par Harvey Lodish, Arnold Berk, Paul Matsudaira, James Darnell, Chris A. Kaiser, Pierre L. Masson - page 301

Voir aussi