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Porte Saint-Antoine

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Porte Saint-Antoine
La seconde porte Saint-Antoine, les bastions et la Bastille dans un dessin réalisé au XVIIIe siècle par Jean-Baptiste Lallemand.
Présentation
Type
Entrée de Paris
Construction
1re porte : c.1200 ; 2e, 1356
Démolition
1re porte : 1382 ; 2e, 1778
Hauteur
env. 15 ?
État de conservation
démoli ou détruit (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation
Pays
Commune
Coordonnées
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La porte Saint-Antoine, aujourd'hui disparue, était une des portes de Paris, à l'extrémité orientale de la ville.

Il y eut successivement deux portes Saint-Antoine, la première du tout début du XIIIe siècle et la seconde qui a existé du milieu du XIVe jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, à deux endroits différents le long de la rue Saint-Antoine, dans l'actuel 4e arrondissement de Paris. La seconde fut la plus connue, protégée par la forteresse de la Bastille.

Historique

Première porte

Une des plus anciennes voies de la capitale fut, dès l'époque romaine, celle qui partait du centre de Paris à destination de Meaux et de Melun. Le début de cette route dans Paris était la rue du Pourtour-Saint-Gervais (l'extrémité occidentale de l'actuelle rue François-Miron), jusqu'à la porte dans l'enceinte du Xe siècle près de la place Baudoyer (à l'actuel croisement des rues du Pont-Louis-Philippe et François-Miron) : la porte Baudoyer[1] (48° 51′ 20,9″ N, 2° 21′ 22,71″ E)[2]. Au-delà des murailles, la route portait le nom de rue Saint-Antoine (aujourd'hui rue François-Miron, de la rue des Barres à la rue de Fourcy), car elle desservait l’abbaye Saint-Antoine-des-Champs (à l'emplacement actuel de l’hôpital Saint-Antoine, dans le 12e arrondissement), créée au tout début du XIIIe siècle.

L'enceinte de Philippe Auguste dans le quartier Saint-Paul avec l'emplacement de la porte Saint-Antoine (plan de Braun et Hogenberg, vers 1530).

Quand Philippe Auguste fit édifier l'enceinte qui porte son nom, une nouvelle porte fut construite 450 mètres au-delà de la précédente porte, au niveau du no 101 de la rue Saint-Antoine, juste à l'est du croisement de cette dernière rue avec la rue de Sévigné, devant l'actuelle église Saint-Paul-Saint-Louis (48° 51′ 18″ N, 2° 21′ 41″ E). Cette première porte est parfois elle aussi appelée « porte Baudoyer » ou « porte Baudet » ; elle est démolie en 1382 pour faciliter la circulation[3],[4].

Ce site est desservi par la station de métro Saint-Paul.

Seconde porte

Fortifications

Reconstitution des fortifications orientale de Paris en 1420 : de gauche à droite les fossés enjambés par les ponts (avec ponts-levis), la Bastille et la porte Saint-Antoine fortifiée.
Porte Saint-Antoine sur le plan de Truschet et Hoyau (c.1550).

Charles V ordonna en 1356 l'édification d'une nouvelle muraille, qui remplaça sur la rive droite l'enceinte de Philippe Auguste[5].
Seules six portes furent créées pour permettre le contrôle de l'accès à la capitale. Parmi elles était la porte Saint-Antoine, élevée à la hâte et protégée par deux tours. Elle se situait au débouché de la rue Saint-Antoine, au delà des fossés de la Bastille sur l'actuelle place de la Bastille (48° 51′ 11,44″ N, 2° 22′ 06,13″ E), place qui occupe maintenant l'emplacement des fossés et du glacis. On la construisit sous Henri II, afin d'enfermer la forteresse dans Paris. Le tracés des deux tours est actuellement toujours visible sur le pavage de la place.

Le roi, qui, à la suite d'une émeute menée par Étienne Marcel, avait fui sa résidence du palais de la Cité pour ses hôtels du Marais, ordonna la construction du « chastel Saint-Antoine »[6], pour protéger sa résidence, à l'emplacement de la porte Saint-Antoine (dont les deux tours devinrent les tours dites du Trésor et du Comté) : cette forteresse pris le nom de Bastille Saint-Antoine (ou simplement la Bastille), terminée en 1382. Une nouvelle porte fortifiée fut construite un peu plus au nord, au débouché de la rue de la Bastille (48° 51′ 13,54″ N, 2° 22′ 06,9″ E).

L'enceinte de Charles V fut transformée en enceinte bastionnée au XVIe siècle, avec les bastions 11 (le « grand bastion de la porte Saint-Antoine »)[7] et 12 (« de la pointe de la Bastille ») qui encadraient au nord et au sud la porte Saint-Antoine[8]. Au delà de la porte, extra-muros, commence à s'urbaniser un nouveau quartier (rattaché au 15e quartier de la Ville en 1702)[9], le faubourg Saint-Antoine. Quatre routes devenues des rues formaient un carrefour à l'est de la porte : la rue de la Roquette, la rue de Charonne, la rue du Faubourg-Saint-Antoine et la rue de Charenton[10].

Ce site est desservi par la station de métro Bastille.

Arc de triomphe

Gabriel Pérelle, La porte Saint-Antoine, 1671.

On prétend qu'Henri II fit ériger une nouvelle porte Saint-Antoine, à une arche, pour servir d'arc de triomphe à sa mémoire[11]. D'autres assurent qu'elle fut élevée pour l'entrée du roi Henri III, revenant de Pologne en 1573[11], mais il n'y a aucun élément de preuve.

Les sculptures, deux fleuves décorant les impostes de l'arc, avaient été créées par Jean Goujon.Nicolas-François Blondel, en 1670, ajouta deux arcades au monument qui fut consacré à Louis XIV, en souvenir de l'entrée du souverain par cette porte lors de son mariage en 1660. Pour la cérémonie, Gérard Van Opstal exécuta trois statues : la France, l’Espagne et l’Hyménée. Les niches comportaient des statues réalisées par Michel Anguier[12].

Événements

Étienne Marcel surpris à la porte Saint-Antoine en 1358.

Destruction

N'ayant plus l'utilité première de protection et devenant une entrave à la circulation, la porte Saint-Antoine fut détruite en 1778.

Voir aussi

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Notes et références

Bibliographie

  • Jacques Hillairet, Connaissance du vieux Paris : rive droite, rive gauche, les îles & les villages, t. 1 : Rive droite, Paris, éditions Payot & Rivages, (1re éd. 1956), 377 p., 3 t. en 1 vol.  (ISBN 978-2-86930-648-6).
  • Renaud Gagneux et Denis Prouvost, Sur les traces des enceintes de Paris : promenade au long des murs disparus, Paris, éditions Parigramme, , 246 p. (ISBN 2-84096-322-1).

Articles connexes