François Cheng

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François Cheng
Fonction
Fauteuil 34 de l'Académie française
depuis le
Biographie
Naissance
Nom de naissance
程季贤
Cheng Jixian
Nationalités
chinoise (jusqu'en )
française (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Activité
Période d'activité
depuis Voir et modifier les données sur Wikidata
Père
Cheng Qibao (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Autres informations
Membre de
Genre artistique
Essai, poésie, roman
Distinction
Prix Femina (1998), Grand prix de la francophonie de l'Académie française (2001), membre de l'Académie française (fauteuil 34)
Œuvres principales

François Cheng (nom d'auteur ; nom chinois : 程抱一 ; pinyin : Chéng Bàoyī ; litt. « qui embrasse l'unité ») est un écrivain, poète et calligraphe français, né chinois le à Nanchang (province du Jiangxi, Chine). Il a été naturalisé français en 1971. Il est membre de l'Académie française depuis 2002.

Ses travaux se composent de traductions des poètes français en chinois et des poètes chinois en français, d’essais sur la pensée et l’esthétique chinoises, de monographies consacrées à l’art chinois, de recueils de poésies, de romans et d’un album de ses propres calligraphies.

Biographie

Né Cheng Chi-hsien (程纪贤), il est issu d'une famille de lettrés et d'universitaires. Après des études à l'université de Nankin, François Cheng arrive à Paris avec ses parents en 1948 lorsque son père (1895-1975) obtient un poste à l'Unesco en tant que spécialiste des sciences de l’éducation. Alors que sa famille émigre aux États-Unis en 1949 en raison de la guerre civile chinoise, il décide de s'installer définitivement en France, motivé par sa passion pour la culture française.

Apprentissage du français

Il se consacre à l'étude de la langue et de la littérature françaises en vivant dans le dénuement et la solitude[1] avant de faire dans les années 1960 des études universitaires, en préparant un diplôme de l'École pratique des hautes études (EPHE)[2],[3]. Dans les années 1960, il enseigne au Centre de linguistique chinoise, le futur Centre de recherches linguistiques sur l'Asie orientale[4]. Il se lance aussi dans des traductions en chinois de poèmes français, puis celles de poèmes chinois en français[5].

En 1969, il est chargé d’un cours à l'université Paris-VII. À partir de là, il mènera de front l’enseignement et une création personnelle. Il est naturalisé français en 1971. En 1974, il devient maître de conférences puis professeur à l’Institut national des langues et civilisations orientales.

Premières publications

Tout d'abord, il publie de la poésie en chinois à Taïwan et à Hong Kong. Ce n'est que tardivement (en 1977) qu'il écrit en français, sur la pensée, la peinture et l'esthétique chinoises et aussi des ouvrages poétiques. Jugeant avoir acquis assez d'expérience, il peut ensuite se lancer dans l'écriture de romans.

Dialogue avec les arts plastiques

François Cheng n'est pas seulement écrivain, il est également plasticien : il est l'auteur de nombreuses calligraphies. Il évoque cet art dans de nombreux ouvrages tels que Vide et plein : le langage pictural chinois (1979) ou encore Et le souffle devient signe (2001).

Il collabore également avec d'autres artistes, tels que le peintre coréen et prêtre dominicain Kim En Joong : ils publient communément Quand les âmes se font chant en 2014 chez Bayard, ouvrage réédité en 2018, qui se présente comme le dialogue entre des œuvres de deux artistes : « Le livre renoue avec l’ancestral dialogue qui prévaut en Asie entre la peinture et la poésie. Quand ses pages s’entrouvrent, elles semblent les deux ailes prêtes à s’élancer, elles suggèrent le jaillissement, le bond et l’ouvert, la palpitation d’un élan. La rainure du livre concrétise en miniature – comme ces jardins asiatiques de minuscule dimension – une réalité cosmogonique et un concept philosophique. Ravin du livre, le pli unit et sépare les deux propositions artistiques[6]. »

Engagements politiques et artistiques

Depuis 2008, il est membre du comité d'honneur de la fondation Chirac[7], créée pour agir en faveur de la paix dans le monde. Il est également membre d'honneur de l'Observatoire du patrimoine religieux (OPR), une association multiconfessionnelle qui œuvre à la préservation et au rayonnement du patrimoine cultuel français.

Vie privée

Son prénom français fait référence à saint François d'Assise[8].

Il est le père de la sinologue Anne Cheng.

Honneurs et distinctions

En 2000, François Cheng reçoit le prix Roger-Caillois pour ses essais et son recueil de poèmes Double Chant.

En 2001, il reçoit le grand prix de la francophonie de l'Académie française.

Le , il devient membre de l'Académie française ; premier Asiatique élu, il est le vingtième récipiendaire du fauteuil 34. Il y est reçu le par Pierre-Jean Remy[9].

Il est membre du Haut Conseil de la francophonie.

Décorations

Œuvres

Recueils

Essais

Calligraphies

  • Vide et plein : le langage pictural chinois, éditions du Seuil, 1979
  • Et le souffle devient signe, Iconoclaste, 2001

Notes et références

  1. François Cheng, Assise, Albin Michel, Paris 2013, p. 10
  2. Francois Cheng (Cheng Chi-Hsien), Analyse formelle de l'œuvre poétique d'un auteur des Tang, Zhang Ruo-xu, sous la direction d'Alexis Rygaloff, École pratique des hautes études, 1969, édition EPHE - Paris Mouton, 1970.
  3. François Cheng ou dire la Chine en français par Yinde Zhang, Revue de littérature comparée 2/2007 (no 322), p. 141-152.
  4. « Dictionnaire de la Littérature française du XXe siècle »
  5. Antoine Gaudemar, Les tribulations d'un Chinois en Cheng. Passeur en France de la culture chinoise et en Chine de la poésie française, François Cheng narre, dans « le Dit de Tianyi », l'itinéraire d'une génération de Chinois qui s'achève dans le chaos de la Révolution culturelle. Libération, 5 novembre 1998.
  6. a et b Marine d'Avel, « “Quand les âmes se font chant” : dialogue entre le poète François Cheng et le peintre Kim En Joong », sur Profession Spectacle,
  7. Comité d'honneur de la Fondation Chirac
  8. Assise, une rencontre inattendue, Paris, Albin Michel, 2014, 51 p.
  9. « Réponse au discours de réception de M. François Cheng à l'Académie française », sur academie-francaise.fr (consulté le ).
  10. « La Légion d'honneur du Nouvel An », Le Figaro, 1er janvier 2009.
  11. a et b « François Cheng », sur academie-francaise.fr.

Voir aussi

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Bibliographie

  • Madeleine Bertaud, François Cheng : un cheminement vers la vie ouverte, Paris, éditions Hermann, 2009 ; et 2de édition, révisée et complétée, Hermann, 2011.
  • Id., Lire François Cheng / poète français, poète de l'être, Hermann, 2017.
  • Madeleine Bertaud et Cheng Pei, François Cheng à la croisée de la Chine et de l'Occident, Actes du colloque de Paris-Shanghai (), Genève, Droz, 2014.
  • Yinde Zhang, « François Cheng ou Dire la Chine en français », in Revue de littérature comparée, 2/2007, no 322, p. 141-152. [lire en ligne]
  • ARDUA, François Cheng Écriture et quête de sens, Actes du colloque de Bordeaux (), éditions Passiflore, .
  • Madeleine Bertaud: François Cheng, Enfin le royaume / Quatrains, édition introduite et commentée par Madeleine Bertaud, Genève, Droz, "Textes Littéraires Français", 2020.

Liens externes