Manifestations de décembre 1960

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En , des manifestations pour l'indépendance de l'Algérie éclatent dans plusieurs villes algériennes et notamment à Alger et ses quartiers populaires[1], ces manifestations avaient été organisées en signe de soutien au FLN et au GPRA pour l’indépendance de l’Algérie. Après la bataille d'Alger et le démantèlement des cellules du FLN, elle prouve que le sentiment nationaliste reste fort dans la population algérienne et ce dans toutes les catégories sociales.

Au moins 260 manifestants sont tués par l'armée et la police française[2].

Déroulement

Les manifestations s'étendirent à tous les quartiers populaires : Belcourt, le quartie de Diar el Mahçoul à Salembier (Madania actuellement), El Harrach, Kouba, Birkhadem, Diar el Ada, la Casbah et Climat de France (Oued Koriche)[3].

Ces manifestations prennent vite l'allure d'un soulèvement populaire contre le colonialisme et la population affrontera directement les forces de l'ordre et les parachutistes. Plusieurs parties des quartiers européens comme la rue Michelet (actuellement rue Didouche Mourad) et Bab el Oued sont envahies.

Charles de Gaulle autorise l’armée à ouvrir le feu sur les manifestants, tuant au moins 260 personnes[2].

Les manifestations, qui durèrent plus d'une semaine, s'étendirent également à plusieurs villes algériennes Oran, Chlef, Blida, Constantine, Annaba et autres au cours desquelles le peuple portait les mêmes slogans.

Ces manifestations sont survenues avec la venue de De Gaulle et ont été durement réprimées, alors que l’ONU approuve de nouveau l’autodétermination[4],[5], elles sont un démenti sévère de la propagande gaulliste, qui présentait le peuple algérien comme loyal à la France et le FLN comme une minorité terroriste, car elle prouve l'adhésion de la population à la lutte pour l'indépendance et son soutien au FLN. Sur le plan militaire et sécuritaire, elle prouve aussi que depuis la bataille d'Alger l'armée française a une maitrise fragile du terrain car elle n'a pu empêcher la descente de la population dans les quartiers européens[6].

Ainsi, pour la cause algérienne, ces manifestations sont une démonstration de force, au moment où l'Assemblée Générale de l'ONU, qui a inscrit la question algérienne à son ordre du jour le , doit en délibérer le [7],[8].

Postérité

L'Algérie organise chaque année une commémoration et a construit « récit officiel ». En effet, selon l’historien Daho Djerbal, « tout est fait dans les manuels scolaires comme dans les publications soutenues par le pouvoir gouvernemental pour désamorcer le caractère révolutionnaire des manifestations de décembre 1960  ». L'historien Mathieu Rigouste relève que « côté français, ces manifestations ont tout simplement disparu de l’histoire officielle. Elles ont été dissimulées, de même que leur répression[2]. »

Filmographie

Long métrage
Documentaire

Bibliographie

  • Mathieu Rigouste, Un seul héros, le peuple. La contre-insurrection mise en échec par les soulèvements algériens de décembre 1960, Premiers Matins de novembre Éditions, 2020.

Odonymie

Plusieurs odonymes de villes algériennes rappellent la date du qui marque le début de ces manifestations de grande ampleur :

Notes et références

  1. Boualem Bourouiba, Les syndicalistes algériens : leur combat de l'éveil à la libération, Paris/Montréal (Québec), L'Harmattan, coll. « Histoires et Perspectives Méditerranéennes », , 454 p. (ISBN 2-7384-6880-2, lire en ligne), p. 27
  2. a b et c Mathieu Rigouste, « Décembre 1960, les Algériens se soulèvent », sur Le Monde diplomatique,
  3. Du capitaine Lamoricière à la république bananière,Par Mustapha Bougouba, p 60 à 70
  4. Le Petit Futé Algérie Par Jean-Paul Labourdette,Marie-Hélène Martin p75[1]
  5. Résolution 1573 ( XV ) des Nations Unies Lire en ligne
  6. Mouloud Feraoun, Chroniques et notes sur la Guerre d'Algérie, Décembre 1960
  7. « ? »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur 1novembre54.com (consulté le )
  8. Sur les enjeux de la résolution du 19 décembre 1960, N° 1573 de la XVe session de l'Assemblée Générale des Nations Unies: Maurice Flory, Algérie algérienne et droit international, pp. 976-979, Lire en ligne

Voir aussi