Canton (Suisse)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 11 février 2022 à 15:53 et modifiée en dernier par Hombre del rio (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Les vingt-six cantons suisses sont les États fédérés de la Confédération suisse. Par ordre alphabétique, il s'agit des cantons d'Appenzell Rhodes-Extérieures, d'Appenzell Rhodes-Intérieures, d'Argovie, de Bâle-Campagne, de Bâle-Ville, de Berne, de Fribourg, de Genève, de Glaris, des Grisons, du Jura, de Lucerne, de Neuchâtel, de Nidwald, d'Obwald, de Saint-Gall, de Schaffhouse, de Schwytz, de Soleure, du Tessin, de Thurgovie, d'Uri, du Valais, de Vaud, de Zoug et de Zurich.

Généralités

Carte des cantons de la Suisse.

Les 26 cantons ont chacun leurs propres constitution, parlement, gouvernement et tribunaux. Les abréviations de deux lettres désignant les cantons suisses sont largement utilisées. Par exemple, elles servent aux plaques d'immatriculation et aux codes ISO 3166-2 avec le préfixe « CH- » (ex. : CH-SZ pour le canton de Schwytz). Les Conférences des directeurs cantonaux, regroupées dans la Maison des cantons, constituent des institutions intercantonales.

Données cantonales

Liste des cantons suisse par ordre constitutionnel :

Abr. Armoiries Canton[1] Depuis Chef-lieu Population
(décembre 2022)[2]
Population
(en % du total suisse)
Superficie[3]
(en km2)
Superficie
(en % du total suisse)
Densité
(en hab./km2)
Nombre de
communes[4]
Langues officielles
ZH Zurich
(Zürich)
Zurich +1 579 967, 17,9 +1 729, 4,2 914 162 allemand
BE Berne
(Bern)
Berne +1 051 437, 11,9 +5 959,44 14,4 176 346 allemand
français
LU Lucerne
(Luzern)
Lucerne +0424 851, 4,8 +1 493,44 3,6 284 83 allemand
UR Uri Altdorf +0037 317, 0,4 +1 076,57 2,6 35 20 allemand
SZ Schwytz
(Schwyz)
Schwytz +0164 920, 1,9 +0906,92 2,2 182 30 allemand
OW Obwald
(Obwalden)
Sarnen +0038 700, 0,4 +0490,59 1,2 79 7 allemand
NW Nidwald
(Nidwalden)
Stans +0044 420, 0,5 +0275,9 0,7 161 11 allemand
GL Glaris
(Glarus)
Glaris +0041 471, 0,5 +0685,3 1,7 61 3 allemand
ZG Zoug
(Zug)
Zoug +0131 164, 1,5 +0238,69 0,6 550 11 allemand
FR Fribourg
(Freiburg)
Fribourg +0334 465, 3,8 +1 670,7 4 200 136 français
allemand
SO Soleure
(Solothurn)
Soleure +0282 408, 3,2 +0790,49 1,9 357 109 allemand
BS Bâle-Ville
(Basel-Stadt)
Bâle +0196 786, 2,2 +0037, 0,1 5319 3 allemand
BL Bâle-Campagne
(Basel-Landschaft)
Liestal +0294 417, 3,3 +0517,56 1,3 569 86 allemand
SH Schaffhouse
(Schaffhausen)
Schaffhouse +0085 214, 1 +0298,42 0,7 286 26 allemand
AR Appenzell Rhodes-Extérieures
(Appenzell Ausserrhoden)
Herisau[5] +0055 759, 0,6 +0242,86 0,6 230 20 allemand
AI Appenzell Rhodes-Intérieures
(Appenzell Innerrhoden)
Appenzell +0016 416, 0,2 +0172,52 0,4 95 6 allemand
SG Saint-Gall
(St. Gallen)
Saint-Gall +0525 967, 6 +2 025,54 4,9 260 77 allemand
GR Grisons
(Graubünden, Grischun, Grigioni)
Coire +0202 538, 2,3 +7 105,44 17,2 29 106 allemand
romanche
italien
AG Argovie
(Aargau)
Aarau +0711 232, 8,1 +1 403,73 3,4 507 211 allemand
TG Thurgovie
(Thurgau)
Frauenfeld +0289 650, 3,3 +0991,02 2,4 292 80 allemand
TI Tessin
(Ticino)
Bellinzone +0354 023, 4 +2 812,2 6,8 126 115 italien
VD Vaud Lausanne +0830 431, 9,4 +3 212,03 7,8 259 309 français
VS Valais
(Wallis)
Sion +0357 282, 4,1 +5 224,25 12,7 68 126 français
allemand
NE Neuchâtel Neuchâtel +0176 571, 2 +0802,93 1,9 220 31 français
GE Genève Genève +0514 114, 5,8 +0282,48 0,7 1820 45 français
JU Jura Delémont +0073 865, 0,8 +0838,55 2 88 53 français
CH Suisse
(Schweiz, Svizzera, Svizra)
(Confédération des III cantons)

(État fédéral)

Berne (de facto) +8 815 385, 100 +41 284,57 100 214 2 212 allemand
français
italien
romanche[6]

Dénomination juridique

La majorité des cantons dits latins (de) – c'est-à-dire où l'on parle majoritairement une langue issue du latin, soit le français dans les cantons romands et l'italien au Tessin, le romanche étant minoritaire partout – sont constitutionnellement des républiques. Les cantons de Genève, du Jura, de Neuchâtel et du Tessin[7] incluent officiellement « la république et canton » dans leur nom complet. De plus, le Valais[8] et Vaud[9] se décrivent comme républiques dans leur constitution cantonale.

La raison de cette dénomination est notamment historique et linguistique ; elle découle de la langue utilisée dans les Républiques françaises et italiennes d'alors qui faisaient (et font) référence au terme « république ». Les vingt autres cantons sont constitutionnellement des États (Staaten en allemand, Staat au singulier), en relation avec les liens et la langue partagée avec le monde germanophone.

Particularités cantonales

Six cantons étaient considérés jusqu'en 1999 comme des demi-cantons : Nidwald, Obwald, Appenzell Rhodes-Intérieures, Appenzell Rhodes-Extérieures, Bâle-Ville et Bâle-Campagne. Depuis lors[10], ils sont nommés cantons au même titre que les autres. Cette modification de la Constitution ne change que la dénomination des demi-cantons ; ceux-ci conservent leurs règles constitutionnelles particulières, à savoir qu'ils ne bénéficient que d'un seul siège au lieu de deux[11] au Conseil des États[12] et qu'ils ne comptent que pour moitié dans le décompte des voix des cantons lors de votations fédérales[13].

Cinquième Suisse

L'expression « Cinquième Suisse » est notamment utilisée lors de commentaires après des votations ou des élections pour désigner les Suisses de l'étranger. Plus de 716 000 expatriés sont recensés[14] en 2012.

Entrées dans la Confédération et modifications territoriales

Les entrées des cantons dans la Confédération suisse s'est construite par alliances et conquêtes progressives de territoires à travers les siècles[15].

Le , Napoléon Bonaparte impose l'Acte de Médiation qui définit une nouvelle Constitution pour le pays ainsi qu'un nouveau découpage des frontières cantonales. Cela donne naissance à la Confédération des XIX cantons qui est en réalité un État soumis au contrôle français.

Après la chute de Napoléon Bonaparte et la fin du régime de l'Acte de Médiation, la Confédération des XXII cantons est proclamée. C'est au Congrès de Vienne qu'aboutissent les négociations pour l'entrée dans la Confédération de trois nouveaux cantons ainsi que des modifications de frontières en 1815.

  • Le  : séparation de la partie francophone du canton de Berne : création du canton du Jura[18].

Représentation des cantons au parlement fédéral

Conseil national

Au Conseil national, les sièges sont répartis entre les cantons proportionnellement à leur population résidante et chaque canton constitue une circonscription électorale. Le Conseil fédéral arrête par voie d'ordonnance le nombre de sièges par canton pour l'élection à venir[19]. La méthode de calcul utilisée est définie par l’article 17 de la loi sur les droits politiques[20].

Conseil des États

Au Conseil des États, leur nombre est identique, quelles que soient la taille et la population du canton, à savoir deux chacun et un par ancien demi-canton.

Demi-canton

Six des vingt-six cantons suisses sont parfois appelés demi-canton, car ils se sont séparés de leur canton commun, ne disposent que d'un siège au lieu de deux au Conseil des États, et ils ne comptent que pour moitié lors des votations fédérales. Il s'agit des cantons de Nidwald et d'Obwald, d'Appenzell Rhodes-Intérieures et d'Appenzell Rhodes-Extérieures, Bâle-Campagne et Bâle-Ville.

La constitution du 18 avril 1999 a supprimé la notion de demi-canton. Bien que ces six entités ne disposent toujours que d'un siège au lieu de deux au Conseil des États et qu'elles ne comptent que pour moitié lors des votations fédérales.

Dans la culture

Dans l'introduction de certaines éditions de l'album de bande dessinée Les Helvétiques (aventure de Corto Maltese), Hugo Pratt présente les 26 cantons à travers de courts textes, accompagnés de ses aquarelles. Ces documents évoquent le voyage fait par le héros, qui visite tous les cantons en 1924.

Notes et références

  1. Entre parenthèses le nom du canton dans ses langues officielles autres que le français.
  2. « Population résidante permanente par canton », sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
  3. Annuaire statistique du canton de Fribourg, Service de la statistique du canton de Fribourg, (lire en ligne), p. 67.
  4. Au .
  5. Siège du gouvernement et du parlement ; le siège de l'autorité judiciaire se trouve à Trogen).
  6. Au niveau fédéral, le romanche est reconnu comme langue nationale mais pas officielle, selon l'« article 70 de la Constitution ».
  7. Constitution de la République et Canton du Tessin : « Le Canton du Tessin est une république démocratique [… qui] est membre de la Confédération suisse et sa souveraineté n'est limitée que par la constitution fédérale. »
  8. RS 131.232 Constitution du Canton du Valais - Article 1, consulté le 15 mai 2013 : « Le Valais est une république démocratique, souveraine […] incorporée comme Canton à la Confédération suisse. »
  9. RS 131.231 Constitution du canton de Vaud - Article 1, consulté le 15 mai 2013 : « Le Canton de Vaud est une république démocratique [… qui] est l'un des États de la Confédération suisse. »
  10. Chancellerie fédérale. Votation populaire du 18 avril 1999.
  11. Art. 150, al. 2 de la Constitution fédérale suisse.
  12. Page d'accueil Assemblée fédérale deux sièges pour chacun des 20 cantons et d'un siège pour chacun des 6 demi-cantons.
  13. Art. 152, al. 4 de la Constitution fédérale suisse.
  14. « Près de 716’000 Suisses vivent à l’étranger », communiqué de presse, consulté le 30 avril 2013.
  15. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z aa ab ac ad ae et af Grégoire Nappey et Mix & Remix, Histoire Suisse, Le Mont-sur-Lausanne, LEP Loisir et Pédagogie SA, , 96 p. (ISBN 978-2-606-01200-7), p. 1-96
  16. (de) Kanton Appenzell Innerrhoden, « 1597 - Die Landteilung » Accès libre, sur www.ai.ch (consulté le )
  17. « Pourquoi existe-t-il des demi-cantons? - Helvetia Historica », Helvetia Historica,‎ (lire en ligne, consulté le )
  18. République et Canton du Jura, « Les dates-clés de la République et Canton du Jura » Accès libre, sur www.jura.ch (consulté le )
  19. « Article 16 de la loi fédérale du 17 décembre 1976 sur les droits politiques (LDP) », sur www.admin.ch (consulté le )
  20. « Article 17 de la loi fédérale du 17 décembre 1976 sur les droits politiques (LDP) », sur www.admin.ch (consulté le )

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Article connexe

Lien externe