Also hat Gott die Welt geliebt

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Cantate BWV 68
Also hat Gott die Welt geliebt
Titre français Ainsi Dieu a-t-il témoigné son amour pour le monde
Liturgie Lundi de Pentecôte
Date de composition 1725
Auteur(s) du texte
1 : Salomo Liscow; 2, 4 : Christiane Mariane von Ziegler; 5 : Évangile Selon St Jean
Texte original
Traduction de J-P. Grivois, note à note

Traduction française interlinéaire

Traduction française de M. Seiler
Effectif instrumental
Solo : S
Coro : chœur SATB
Trompette I-III, trombone I-III, hautbois I/II, taille, cor, violon I/II, violoncelle piccolo, alto, basse continue
Partition complète [PDF]

Partition Piano/Voix [PDF]
Informations et discographie (en)
Informations en français (fr)

Commentaires (en)

Also hat Gott die Welt geliebt (Ainsi Dieu a-t-il témoigné son amour pour le monde) (BWV 68) est une cantate religieuse de Johann Sebastian Bach composée à Leipzig en 1725.

Histoire et livret[modifier | modifier le code]

Bach compose cette cantate durant sa deuxième année à Leipzig pour le lundi de Pentecôte[1],[2]. Pour cette destination liturgique, deux autres cantates ont franchi le seuil de la postérité : les BWV 174 et 173. Les lectures prescrites pour ce jour de fête sont tirées des Actes des Apôtres, le sermon de Pierre l'apôtre à Cornelius le centurion (10, 42,–48), et de l'évangile selon Jean, « Dieu a tant aimé le monde » de la rencontre de Jésus et Nicodème (3, 16–21[1].

Au cours de sa deuxième année à Leipzig, Bach compose des cantates chorales entre le premier dimanche après le dimanche de la Trinité et le dimanche des Rameaux mais pour Pâques revient à des cantates sur des textes plus variés, peut-être parce qu'il a perdu son librettiste. Neuf de ses cantates pour la période comprise entre Pâques et la Pentecôte sont basées sur des textes de Christiana Mariana von Ziegler, dont cette cantate[3]. Bach en a peut-être reçu commande en 1724 pour son premier cycle de cantates mais ne les a pas composées alors[4]. Il introduit ultérieurement la plupart d'entre elles dans son troisième cycle annuel de cantates mais garde celle-ci et Auf Christi Himmelfahrt allein BWV 128, composée pour l'Ascension dans son deuxième cycle, peut-être parce qu'elles commencent toutes deux par une fantaisie chorale comme la vox Christi[1]. La poétesse ouvre la cantate d'une manière inhabituelle avec la première strophe d'un cantique de Salomo Liscow de 1675. Il est proche du début de l'évangile : « Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais ait la vie éternelle ». Dans le dernier mouvement, elle cite le verset 18 de l'évangile, défini par Bach comme un inhabituel mouvement choral[1].

Bach dirige la cantate pour la première fois le lundi [5].

Structure et instrumentation[modifier | modifier le code]

La cantate est écrite pour trois trompettes, trois trombones, deux hautbois, taille (haubois ténor), cor, deux violons, violoncelle piccolo, alto, basse continue, ainsi que d'un soliste vocal (soprano) et un chœur à quatre voix.

Il y a cinq mouvements :

  1. chœur : Also hat Gott die Welt geliebt
  2. aria : Mein gläubiges Herze, soprano
  3. récitatif : Ich bin mit Petro nicht vermessen, basse
  4. aria : Du bist geboren mir zugute, basse
  5. chœur : Wer an ihn gläubet, der wird nicht gerichtet

Musique[modifier | modifier le code]

Le chœur d'ouverture est une fantaisie chorale comme dans les cantates chorales de Bach. La mélodie du cantique de Gottfried Vopelius (1682) est chantée par la soprano, doublée d'un cor[6]. Bach a changé le rythme de la mélodie à partir du tempo commun original de 12/8[5]. Le musicologue Julian Mincham note qu'il l'embellit à un degré tel qu'« elle ne semble plus guère être un choral »[6].

Les deux arias sont basées sur les arias de la cantate de la chasse de 1713, Was mir behagt, ist nur die muntre Jagd, BWV 208. L'aria de soprano Mein gläubiges Herze (« Mon cœur fidèle ») ressemble aux anciennes aria de la déesse des bergers Pales Weil die wollenreichen Herden (« Tandis que les troupeaux tous revêtus de laine »). Dans la cantate d'église, Bach utilise un violoncelle piccolo en obbligato, instrument qu'il a expérimenté dans les cantates du deuxième cycle de Leipzig (1724–25)[5]. John Eliot Gardiner la décrit comme « certainement l'une des expressions les plus rafraîchissantes et informelle de joie mélodique et de bonne humeur de Bach »[4]. L'aria de basse est basée sur l'aria du dieu Pan, Ein Fürst ist seines Landes Pan (« Un prince est Pan de son propre pays »). Klaus Hofmann note que « la splendide écriture des instruments à vent donne une indication du pathos avec lequel Pan ... est dépeint dans la musique de chasse de Bach »[5].

Le mouvement final n'est pas, comme dans de nombreuses cantates d'église, un simple choral à quatre voix, mais une structure semblable à un motet qui traduit un verset de l'Évangile de Jean. La juxtaposition de wer an ihn gläubet (« Celui qui croit en lui ») et wer aber nicht gläubet (« celui qui ne croit pas en lui ») est exprimée par une double fugue avec deux thèmes contrastés. Les voix sont doublées par un chœur de trombones[5]. Gardiner commente :

« Invariablement sa disposition des mots de Jean sont pleins de buts, plus que jamais dans le chœur final de la BWV 68 Also hat Gott die Welt geliebt quand, au lieu d'un choral, Jean présente le choix paralysant entre le salut ou le jugement dans la vie présente[4]. »

Enregistrements (sélection)[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d (de) Alfred Dürr, Die Kantaten von Johann Sebastian Bach, vol. 1, Bärenreiter-Verlag, (OCLC 523584)
  2. John Keillor, « Cantata No. 68, "Also hat Gott die Welt geliebt," BWV 68 (BC A86) », AllMusic (consulté le )
  3. Christoph Wolff, « The transition between the second and the third yearly cycle of Bach’s Leipzig cantatas (1725) » [PDF], pregardien.com (consulté le ), p. 2
  4. a b et c John Eliot Gardiner, « Cantatas for Whit Monday / Holy Trinity, Long Melford » [PDF], bach-cantatas.com, (consulté le ), p. 10–12
  5. a b c d et e Klaus Hofmann, « Also hat Gott die Welt geliebt / For God so Loved the World, BWV 68 » [PDF], bach-cantatas.com, (consulté le ), p. 5–6
  6. a et b Julian Mincham, « Chapter 49 BWV 68 Also hat Gott die Welt geliebt / God so loved the world. », jsbachcantatas.com, (consulté le )

Sources[modifier | modifier le code]

La première source est la partition.

Plusieurs bases de données fournissent des informations supplémentaires sur chaque cantate :

Traduction[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]