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== Composants et usages thérapeutiques ==
== Composants et usages ==
=== Composants ===
=== Composants ===
Les composants d{{'}}''O. grandiflora'' sont typique d'une Apiacée sans être originaux. D'un point de vue général, la plante comporte des sucres tels que le [[glucose]], l'[[ombelliferose]] et le [[saccharose]]. Plus spécifiquement, la [[feuille]] est composée d'[[alcanes]] ([[hentriacontane]] ({{unité|3%}}), [[nanocosane]] ({{unité|6%}}) et [[pentacosane]] ({{unité|4%}})), de [[cétone]]s, de [[monoterpène]]s : [[bêta-Phellandrène]] ({{unité|8%}}), [[sabinène]] ({{unité|8%}}) et [[terpinène|γ-terpinène]] ({{unité|2%}})), de [[sesquiterpène]]s ([[cardinène]] ({{unité|7%}}), [[caryophyllène]] ({{unité|3 à 4%}}), [[germacrène]] ({{unité|61 à 66%}}) et de [[diterpène]] ([[néophytadène]] ({{unité|2%}})). Le fruit, quant à lui est composé d'[[acide oléïque]] ({{unité|17%}}), d'[[acide pétrosélinique]] ({{unité|62%}}) et de [[flavonoïde]]s<ref name=Reduron2007/>.
Les composants d{{'}}''O. grandiflora'' sont typique d'une Apiacée sans être originaux. D'un point de vue général, la plante comporte des sucres tels que le [[glucose]], l'[[ombelliferose]] et le [[saccharose]]. Plus spécifiquement, la [[feuille]] est composée d'[[alcanes]] ([[hentriacontane]] ({{unité|3%}}), [[nanocosane]] ({{unité|6%}}) et [[pentacosane]] ({{unité|4%}})), de [[cétone]]s, de [[monoterpène]]s : [[bêta-Phellandrène]] ({{unité|8%}}), [[sabinène]] ({{unité|8%}}) et [[terpinène|γ-terpinène]] ({{unité|2%}})), de [[sesquiterpène]]s ([[cardinène]] ({{unité|7%}}), [[caryophyllène]] ({{unité|3 à 4%}}), [[germacrène]] ({{unité|61 à 66%}}) et de [[diterpène]] ([[néophytadène]] ({{unité|2%}})). Le fruit, quant à lui est composé d'[[acide oléïque]] ({{unité|17%}}), d'[[acide pétrosélinique]] ({{unité|62%}}) et de [[flavonoïde]]s<ref name=Reduron2007/>.


=== Usages alimentaires et thérapeutiques ===
=== Usages antiques ===
D'après Ajason de Grandsagne, lorsque [[Pline l'Ancien]] écrit dans son ''Histoire naturelle'' à propos du ''Caucalis'', une plante nommée avant lui par [[Dioscoride]] {{Grec ancien|Καυϰαλίς}}, il désigne le Caucalis à grandes fleurs, espèce commune de la [[Grèce antique]]. Cependant, A. de Grandsagne met sérieusement en doute les affirmations du savant [[Rome antique|romain]]<ref>{{Ouvrage |prénom1=Ajasson de |nom1=Grandsagne |titre=Histoire naturelle de Pline. Traduction nouvelle par M. Ajasson de Grandsagne |éditeur=C. L. F. Panckoucke, |date=1829 |volume=13 |doi=10.5962/bhl.title.16747 |lire en ligne=https://www.biodiversitylibrary.org/page/16541969#page/502 |consulté le=2020-12-24}}</ref>.
D'après Ajason de Grandsagne, lorsque [[Pline l'Ancien]] écrit dans son ''Histoire naturelle'' à propos du ''Caucalis'', une plante nommée avant lui par [[Dioscoride]] {{Grec ancien|Καυϰαλίς}}, il désigne le Caucalis à grandes fleurs, espèce commune de la [[Grèce antique]]. Cependant, A. de Grandsagne met sérieusement en doute les affirmations du savant [[Rome antique|romain]]<ref>{{Ouvrage |prénom1=Ajasson de |nom1=Grandsagne |titre=Histoire naturelle de Pline. Traduction nouvelle par M. Ajasson de Grandsagne |éditeur=C. L. F. Panckoucke, |date=1829 |volume=13 |doi=10.5962/bhl.title.16747 |lire en ligne=https://www.biodiversitylibrary.org/page/16541969#page/502 |consulté le=2020-12-24}}</ref>.


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{{Citation bloc|Le Caucalis est aussi usité comme aliment. Il ressemble au fenouil. Sa tige est courte, sa fleur blanche. Il passe pour un bon [[wikt:cordial|cordial]]. Son suc, pris intérieurement, fortifie l'[[estomac]], provoque les [[urine]]s, expulse les [[Calcul (médecine)|calcul]]s et le gravier, et apaise les démangeaisons de la [[vessie]]. Il atténue le phlegme de la [[rate]], du [[foie]] et des [[rein]]s. La graine excite le [[Cycle menstruel|flux menstruel]], et purge la [[bile]] après l'[[accouchement]]. On la prescrit aux hommes pour la [[gonorrhée]]. [[Chrysippe de Soles|Chrysippe]] prétend que, prise jeun dans du vin, elle favorise la [[Conception (reproduction)|conception]]. On l'applique sur les plaies faites par les animaux marins venimeux, comme Pétrichus le dit dans son poème.|Traduction française d'Ajason de Grandsagne, {{date|1829}}<ref name=Pline-GrandSagne/>}}
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=== Usage moderne ===
Une étude [[ethnobotanique]] de 2012 portant sur l'usage des plantes faites par les populations rurales des [[Alpes albanaises]] du [[Kosovo]] montre que la [[décoction]] de parties aériennes de Caucalis à grandes fleurs est utilisée pour traiter la [[constipation]]. L'étude indique également que cette espèce est complètement inconnue de la littérature phytopharmacologique<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Behxhet |nom1=Mustafa |prénom2=Avni |nom2=Hajdari |prénom3=Feriz |nom3=Krasniqi |prénom4=Esat |nom4=Hoxha |titre=Medical ethnobotany of the Albanian Alps in Kosovo |périodique=Journal of Ethnobiology and Ethnomedicine |volume=8 |numéro=6 |date=2012 |doi=10.1186/1746-4269-8-6 |lire en ligne=https://www.researchgate.net/publication/221784177_Medical_ethnobotany_of_the_Albanian_Alps_in_Kosovo |pages=14}}</ref>


== Notes et références ==
== Notes et références ==

Version du 24 décembre 2020 à 16:09

Caucalis à grandes fleurs, Orlaya à grandes fleurs

Orlaya grandiflora, en français Caucalis à grandes fleurs ou Orlaya à grandes fleurs, est une espèce de plantes à fleurs de la famille des Apiaceae et du genre Orlaya. C'est une plante annuelle de 5 à 40 cm de haut, à fleurs blanches, produisant pour fruits des akènes piquants. L'espèce est endémique d'Europe, poussant dans une large gamme d'habitats ouverts. Elle est parfois cultivée comme plante ornementale pour ses fleurs blanches décoratives. Cependant, la modernisation des pratiques agricoles constitue une menace pour l'espèce qui devient rare à l'état sauvage.

Taxonomie

Dessin en couleurs de la plante, avec la tige et les feuilles vertes, les fleurs blanches et les fruits visibles.
Johann Georg Sturm, Deutschlands Flora in Abbildungen., 1796 : illustration botanique de Orlaya grandiflora.

L'espèce est décrite en premier par le naturaliste suédois Carl von Linné en , qui la classe dans le genre Caucalis sous le nom de Caucalis grandiflora L., 1753 (basionyme)[2],[3],[4]. Elle est ensuite déplacée dans le genre Orlaya par le botaniste allemand Georg Franz Hoffmann en , sous le nom de Orlaya grandiflora (L.) Hoffm., 1814, actuellement reconnu comme correct. Le genre Orlaya est dédié à Johann Orlay, médecin et botaniste russo-hongrois en [5],[6].

En français, l'espèce est dénommée par ses noms vulgarisés « Orlaya à grandes fleurs » et « Caucalis à grandes fleurs » ou encore « Caucalide à grandes fleurs », bien que ce dernier nom ne soit pas recommandé. Elle ne semble pas connaître de noms vernaculaires[7].

Orlaya grandiflora a pour synonymes :

  • Caucalis daucoides L., 1753[2],[8],[note 1]
  • Caucalis grandiflora L., 1753 (basionyme)[2],[3],[4],[8]
  • Caucalis maritima Lam., 1779[2]
  • Caucalis tenuifolia Salisb., 1796[2]
  • Daucus grandiflorus (L.) Scop., 1771[2],[4]
  • Lisaea grandiflora (L.) Boiss.[4]
  • Muitis daucoides (L.) Raf., 1840[2],[8]
  • Nigera daucoides (L.) Bubani, 1899[2],[8]
  • Orlaya adpressa Simonk.[2]
  • Orlaya daucoides (L.) Greuter, 1967[2],[8]
  • Orlaya grandiflora subvar. pusilla Coss. & Germ., 1861[2]
  • Orlaya grandiflora var. pusilla (Coss. & Germ.) Rouy & E.G.Camus, 1901[2]
  • Orlaya media Calest.[3]
  • Orlaya platycarpos Koch[8]
  • Platyspermum grandiflorum (L.) Mert. & W.D.J.Koch, 1826[2],[3],[4],[8]
  • Selinum grandiflorum (L.) E.H.L.Krause, 1904[2]

Description

Appareil végétatif

C'est une plante annuelle de 5 à 70 cm de hauteur, sans rosette, à tige dressée, rameuse dès la base, cannelée, rude, glabre[9],[10] ; les feuilles sont glabres ou un peu velues[9] ; les inférieures sont pétiolées, 2 à 3 fois pennatiséquées, à folioles découpées en segments lancéolés-linéaires, pointus, mucronés et à bords un peu rugueux ; les feuilles supérieures sont sessiles, disposées sur une gaine membraneuse, entières ou bifides[11]. Le système racinaire est pivotant, la racine primaire étant fusiforme, et les racines latérales minces, légèrement ramifiées, orientées vers le bas. Le tout s'enfonce dans la terre de 35 à 45 cm de profondeur en moyenne, voire jusqu'à 70 cm pour les cas exceptionnels. Elle sent une odeur forte rappelant celle de la Carotte sauvage[9],[10],[11],[12],[13].

Le cotylédon, linéaires-lancéolés, mesure de 30 à 50 mm (rarement jusqu'à 75 mm) de long. Il est constitué d'un hypocotyle court à moyen et de deux feuilles primaires ovales au limbe bipenné à multipenné[12].

Appareil reproducteur

Les ombelles sont munies de 5–8 rayons (rarement de 3 à 12) sub-égaux, anguleux et cannelés ; l'involucre se compose de 5 à 8 bractées (rarement 3 ou 4) de grandes tailles, largement blanchâtre-scarieuses au bord ; l'involucelle est formée de bractéoles brusquement acuminées, membraneuses-ciliées au bord, les externes étant plus grandes. Les fleurs sont composées de sépales vert pâles linéaires et de pétales blancs. Les pétals périphériques, longs de 8–18 mm, sont environ 7 à 10 fois plus grands que les pétales du centre, et sont profondément divisés en deux lobes. Les anthères sont blanches roussissant en vieillissant et produisant un pollen blanc et les étamines verdâtres[11],[10],[13].

Les fruits sont des akènes de 6–8 mm de long, atténuées au sommet, couvertes d'aspérités. Ils portent des aiguillons blanchâtres jamais crochus plus courts que la largeur de l'akène. Leurs côtes saillantes primaires sont glabres ou velues mais ne portent pas d'aiguillons ; à l'inverse des côtes secondaires qui portent des aiguillons peu dilatés à la base et parfois crochus. Ces côtes sont plus ou moins relevées à maturité[11],[10],[13].

Variabilité

D'un point de vue général, la morphologie d'Orlaya grandiflora est assez peu variable. Une variété naine nommée Orlaya grandiflora var. pusilla Coss. & Germ., 1845 est décrite pour ses pétales externes courts ainsi qu'une variété plus robuste nommée Orlaya grandiflora var. montana Guilhot décrite pour ses fruits plus petits. Cependant, ces variétés sont aujourd'hui considérées comme faisant partie de la variabilité générale de l'espèce[13], voire comme inexistante[12].

Confusions possibles

L'espèce est assez facile à identifier lorsque la plante est en fleur. À maturité, l'étude précise du fruit permettra sa détermination et sa distinction des genres et espèces proches. À l'inverse, la distinction peut être plus délicate en cas de fruits immatures[11],[13].

Cette espèce appartient au groupe des Apiacées dont les côtes secondaires des fruits sont formées d'aiguillons ; une tribu nommée Scandiceae. Dans ce groupe, Orlaya grandiflora se distingue des Caucalis et des Torilis par des bractées toujours présentes et par une ombelle portant sur sa périphérie des pétales généralement supérieurs à 4 mm de long. De plus, les fruits des Torilis possèdent des aiguillons aux multiples crochets[14],[13].

Caucalis platycarpos, également nommé Orlaya platycarpos[14],[13], est une espèce très proche, quoique plus méditerranéenne. Les fruits d'O. grandiflora sont fortement rétrécis vers leur sommet et portent des aiguillons sans teintes pourpres et dont la base n'est pas réunie à maturité. Alors que les fruits de C. platycarpos sont irréguliers, et au moins pour partie, ne se rétrécissent pas au sommet, et portent des aiguillons teintés de pourpres dont la base est réunies à maturité. De plus, l'ombelle d'O. grandiflora comporte en moyenne de 5 à 8 rayons (rarement 4) portant chacun 3 à 8 bractées dont les sépales sont linéaires et les pétales externes sont inférieurs à 8 mm de long ; alors que C. platycarpos comporte de 2 à 4 rayons (rarement 5) portant chacun 2 à 3 bractées dont les sépales sont lancéolés et les pétales externes sont supérieurs ou égaux à 8 mm[14],[13].

Orlaya daucoides[note 2], autre espèce très proche au statut débattu, possède moins de rayons et des pétales extérieurs plus courts[15].

Biologie

Développement

Le Caucalis à grandes fleurs est une plante annuelle thérophyte. Elle germe en automne[13] et développe ses parties végétatives du printemps à l'été. Sa floraison a lieu du mois d'avril pour les stations les plus méridionales au mois de septembre pour les plus septentrionales, avec un pic durant les mois de mai à juillet. Une fois son cycle annuel établit, la plante disparaît totalement à l'exception de ses graines[11],[10],[12].

Fécondation

Au centre de l'ombelle se trouvent les fleurs mâles entourées par une couronne de fleurs hermaphrodites (plus rarement uniquement femelles) pourvues des pétales élargis. Ces fleurs hermaphrodites sont protandres, c'est à dire que la floraison des fleurs mâles et femelles est disjointe, ce qui évite l'autofécondation. L'espèce est néanmoins autocompatible sans que le résultat ne soit fertile[13].

À l'instar de nombreuses Apiacées, sa pollinisation est mise en œuvre par des insectes et plus spécifiquement par des mouches. La grande visibilité de ses fleurs due à ses larges pétales externes et dont l'échancrure sombre pointe vers le centre de l'ombelle ainsi que l'odeur forte et sucrée de miel de chataîgnier des nectaires représentent un ensemble très attractif et efficace. Ses graines, quant à elles, sont disséminées par gravité et, grâce aux multiples aiguillons recouvrant les fruits qui s'accrochent aux poils, par l'intermédiaire des mammifères[12],[13].

Parasitisme

Orlaya grandiflora peut être parasité par un oïdium de l'ordre des Erysiphales nommé Erysiphe heraclei. Commun à de nombreuses Apiacées, il s'agit d'un mycélium blanc, farineux et floconneux envahissant les feuilles, la tige et l'inflorescence[16],[17].

Au rayon des plantes parasites, ce sont deux espèces d'Orobanches polyphages, Orobranche alsatica et Orobranche picridis, qui sont capables de se fixer sur les racines d'O. grandiflora afin de prélever eau et sels minéraux[13].

Trois espèces d'insectes sont également des parasites potentiels d'O. grandiflora. Bactericera trigonica, une Psylle de la famille des Triozidae, dont la larve, entourée de fils de cire brillants, se nourrit du limbe sur la surface inférieure de la feuille. Aceria peucedani, un Acarien oligophage de la famille des Eriophyidae, qui provoque une galle transformant la feuille, et parfois l'inflorescence, en une masse duveteuse souvent rougie. Phytomyza chaerophylli, une mouche de la famille des Agromyzidae, dont la larve oligophage provoque, sur la feuille, une mine s'élargissant fortement et dessinant un trou circulaire lors de sa sortie afin de se puposer dans le sol[17].

Habitat et écologie

Photographie en couleurs de fleurs blanches dans une prairie avec en arrière-plan des arbres, des collines, un plan d'eau.
Caucalis à grandes fleurs dans leur habitat, une pelouse calcaire thermophile.

Le Caucalis à grandes fleurs est une plante messicole et rudérale qui apprécie les champs cultivés, les bords de chemins, les vignes, les pelouses sèches et autres sites rudéralisés[11], les lisières forestières[18].

O. grandiflora est une espèce de plaine qui ne se rencontre en montagne qu'à la faveur d'un microclimat chaud et sec[13]. Elle est présente jusqu'à 1 500 m d'altitude en France[11], 1 000 m dans le Jura souabe, 1 100 m dans les Alpes centrales et seulement 650 m en Turquie[12].

Données autoécologiques

Il s'agit d'une espèce héliophile, thermophile et xérophile appréciant les zones ayant plus de 220 jours de température moyenne supérieure à 5 °C et comprenant au minimum une moyenne de 18 °C en été et une moyenne supérieure à −4 °C en hiver[12]. D'un point de vue édaphique, elle porte une préférence nette pour les sols calcaires[11],[18] et argilo-calcaires[11] sans pour autant dédaigner les sols basaltiques[13]. Elle préfère les textures aérées et filtrantes sableuses ou caillouteuses et plus rarement argileuses, toujours en situation sèche et chaude[13]. Enfin, elle apprécie les sols moyennement riches à pauvres en humus et pauvres en éléments nutritifs[12],[7].

Orlaya grandiflora est donc une bioindicatrice fiable de sols secs, riches en base et recemment perturbés[13]

Phytosociologie

Orlaya grandiflora est une plante messicole ; en ce sens, elle se rencontre au sein des cultures de céréales basophiles en compagnie du Mouron blanc, du Coquelicot, de l'Adonis flamme et du Bleuet. Cette végétation compagne des moissons de sol calcaire est caractérisé par l'alliance phytosociologique nommée « Caucalidion lappulae » ; une association végétale propre aux habitats anthropogènes eurosibériens. Elle se caractérise par des espèces annuelles adaptées à des sols fortement remaniés et à croissance parallèle avec les céréales. Ces champs abandonnés, les annuelles dont O. grandiflora laissent progressivement place à des espèces de friches, à des bisannuelles puis à des vivaces[12],[19],[20],[7]. Entre temps, on retrouve l'espèce dans les franges thermophiles de l'association nitrophile Galio-Alliarion et dans les associations pionnières à chiendent et à Liseron des champs du Convolvulo-Agropyrion et du Dauco-Melilotion en compagnie de la Carotte sauvage[12],[11].

Échappée des champs de céréales, Orlaya grandiflora a colonisé et puis s'est naturalisée au sein des pelouses calcaires rupicoles et xérophiles à meso-xérophyles sub-méditerranéennes et sous-continentales de l'Alysso-Sedion albi, du Xerobromion erecti avec le Brome érigé de l'Onopordon acanthii avec l'Onopordon à feuilles d'acanthe et des pelouses plus perturbées du Festucetalia vallesiacae[12],[13]

Quant aux biotopes purement méditerranéens, il s'agit principalement des pelouses basophiles méridionales de l'Aphyllanthion monspeliensis caractérisées par la présence de l'Aphyllanthe de Montpellier ; biotope dont le caractère originel d'Orlaya grandiflora ne fait pas consensus[13],[12].

Archéobotanique

Photographie de fleurs blanches, rouges, oranges et bleues entremêlées sur fond vert.
Orlaya grandiflora en compagnie des messicoles Coquelicots et Bleuets.

À l'instar des autres espèces du genre Orlaya, O. grandiflora est une espèce indigène du bassin méditerranéen. Plus précisément, certaines interprétations proposent un biotope primaire situé dans les clairières récemment ouvertes des maquis et garrigues ainsi que les pentes caillouteuses bien exposées et souvent perturbées[13]. D'autres proposent un biotope primaire plus restreint se situant au Sud-Est de l'Europe sur des stations perturbées de chênaie sèches[12].

Associée aux cultures de céréales, elle a suivie les migrations humaines et leurs échanges commerciaux sur l'ensemble de l'Europe méditerranéenne et continentale depuis au moins l'Âge du bronze et l'Âge du fer. Il s'agit alors d'une archéophyte[12],[21].

Durant l'Antiquité de l'Empire romain, le Caucalis à grandes fleurs accompagne la romanisation de l'agriculture de la Gaule et plus généralement des Celtes continentaux. En effet, le nouvel usage du pain, la venue de nouvelles céréales et les échanges commerciaux sur de plus longues distances se traduisent par une diversification de la flore messicole et une apparition de nouveaux parasites et ravageurs de culture provenant de la sphère méditerranéenne. Ce cortège floristique est notamment représenté par Orlaya grandiflora mais aussi par le Myagre, la Nielle des blés, le Grémil des champs et le Torilis anthrisque[22],[12].

Dans la Picardie du Moyen-Âge des IXe, Xe et XIe siècles, O. grandiflora est caractéristique des semis d'automne de blé tendre et de légumineuses sur sols calcaire[23].

Répartition

Représentation de l'Europe géographique où une grande partie de l'Europe occidentale et centrale est grisée. Quelques points sont disposés de façon éparse.
Aire de répartition d'Orlaya grandiflora.

Originaire du bassin méditerranéen[13], si ce n'est uniquement du Sud-Est de cette région[12],O. grandiflora est une archéophyte au moins en Europe continentale. Elle est considérée comme indigène en France[2] et en Allemagne[24] alors qu'elle a le statut d'archéophyte en Suisse[10].

Le Caucalis à grandes fleurs est présent dans le sud, le centre et l'ouest de l'Europe (de l'Espagne, jusqu'en Roumanie et en Turquie, et au nord, jusqu'au sud de la Suède ; elle est quasiment absente des îles Britanniques)[25]. Quelques exceptions à cette répartition européenne sont mentionnées, notamment sur le pourtour de la mer Noire et au Sud de la mer d'Aral[12].

Disséminée dans presque toute la France métropolitaine, excepté l'étage montagnard, la Bretagne et la Corse jusque dans les années , cette espèce semble avoir disparu d'une bonne partie du territoire, en particulier des régions les plus septentrionales. Ormis quelques mentions ça et là, restent des stations aux populations stables et fournies en région méditerranéenne[11],[7],[26] (Provence et vallée du Rhône) notamment dans les oliveraies et lavandaies ainsi que dans les moissons maigres. Cependant, elle régresse également dans la Drôme où se trouvent pourtant nombre de stations favorables[13]. En Suisse, elle est également sporadique dans les cantons de Neuchâtel et de Berne et très rare ailleurs[10].

Menaces et conservation

La forte régression que subit cette espèce depuis les années semble être principalement due à la modernisation des pratiques agricoles[11] et en particulier au désherbage des cultures par les pesticides[13].

En France, l'espèce est inscrite sur la Liste rouge de la flore vasculaire, classée « préoccupation mineure » (LC) à l'échelle du nationale. Elle est classée « en danger critique d'extinction » (CR) en Alsace, Centre-Val de Loire, Franche-Comté et Lorraine, et « en danger » (EN) en Bourgogne et Pays de la Loire[2]. En Suisse, elle est présente sur la liste rouge nationale comme espèce vulnérable[10].

En Autriche, dans les paysages du bassin et des vallées de Carinthie ainsi que dans les contreforts au nord des Alpes, elle est en voie d'extinction[27]. En Allemagne, elle est également menacée d'extinction mais n'a pas de statut de protection particulier[24] alors qu'elle est considérée comme « en danger » en Tchéquie[28].

Plante ornementale

Photographie en couleurs d'une prairie recouverte de fleurs blanches.
Prairie d'Orlaya grandiflora.

L'espèce est parfois cultivée comme plante ornementale. Elle est vendue sous forme de graines en tant qu’annuelle. Très florifère, Orlaya grandiflora est facile de culture sans jamais être envahissante. Elle aime le soleil et la chaleur, capable de pousser dans les terrains pauvres et difficiles. Elle aime que le sol soit drainant et calcaire, supportant même les terrains excessivement basiques. Plus la terre est pauvre, moins la plante sera haute. Au contraire en terre humifère, elle atteint 70 cm. Mais dans les deux cas de figures, elle croît facilement et fleurit, se ressème parfois spontanément, ce qui offre de beaux massifs naturels et sans travail. Les semis indésirables s’arrachent très facilement[29]. La plante a remporté l'Award of Garden Merit de la Royal Horticultural Society[30],[31]. Il existe un cultivar : Orlaya grandiflora 'White Finch'. Il a pour particularité d'être plus grand que la plante type : il peut atteindre un mètre de haut[32],[33].

Composants et usages

Composants

Les composants d'O. grandiflora sont typique d'une Apiacée sans être originaux. D'un point de vue général, la plante comporte des sucres tels que le glucose, l'ombelliferose et le saccharose. Plus spécifiquement, la feuille est composée d'alcanes (hentriacontane (3 %), nanocosane (6 %) et pentacosane (4 %)), de cétones, de monoterpènes : bêta-Phellandrène (8 %), sabinène (8 %) et γ-terpinène (2 %)), de sesquiterpènes (cardinène (7 %), caryophyllène (3 à 4 %), germacrène (61 à 66 %) et de diterpène (néophytadène (2 %)). Le fruit, quant à lui est composé d'acide oléïque (17 %), d'acide pétrosélinique (62 %) et de flavonoïdes[13].

Usages antiques

D'après Ajason de Grandsagne, lorsque Pline l'Ancien écrit dans son Histoire naturelle à propos du Caucalis, une plante nommée avant lui par Dioscoride Καυϰαλίς, il désigne le Caucalis à grandes fleurs, espèce commune de la Grèce antique. Cependant, A. de Grandsagne met sérieusement en doute les affirmations du savant romain[34].

« Estur et caucalis, feniculo similis, brevi caule, flore candido, cordi utilis. Succus quoque ejus bibitur, stomacbo perquam commendatus, et urin, calculisque et arenis pellendis, et vesicse pruritibus. Extnut et iienis, jocineris, renumque pituitas. Semen menses feminarum adjuvat, bilemqne a parlu siccat. Datur et contra profluvia genitur viris. Chrysippus et conceptionibus eam putat conferre multum : bibitur in vino jejuais. Illinitur et contra venena marinorum , sicut Petrichus in carmin suo signifcat »

— Citation latine originale de Pline l'Ancien, Histoire naturelle, Livre XXII, XV, Ier siècle apr. J.-C.[35]

« Le Caucalis est aussi usité comme aliment. Il ressemble au fenouil. Sa tige est courte, sa fleur blanche. Il passe pour un bon cordial. Son suc, pris intérieurement, fortifie l'estomac, provoque les urines, expulse les calculs et le gravier, et apaise les démangeaisons de la vessie. Il atténue le phlegme de la rate, du foie et des reins. La graine excite le flux menstruel, et purge la bile après l'accouchement. On la prescrit aux hommes pour la gonorrhée. Chrysippe prétend que, prise jeun dans du vin, elle favorise la conception. On l'applique sur les plaies faites par les animaux marins venimeux, comme Pétrichus le dit dans son poème. »

— Traduction française d'Ajason de Grandsagne, [35]

Usage moderne

Une étude ethnobotanique de 2012 portant sur l'usage des plantes faites par les populations rurales des Alpes albanaises du Kosovo montre que la décoction de parties aériennes de Caucalis à grandes fleurs est utilisée pour traiter la constipation. L'étude indique également que cette espèce est complètement inconnue de la littérature phytopharmacologique[36]

Notes et références

Notes

  1. Synonyme ambigu : serait synonyme de Orlaya daucoides (L.) Greuter qui formerait une espèce différente selon Catalogue of Life et Plants of the World online. À ne pas confondre avec Caucalis daucoides L., 1767 et Caucalis daucoides auct. non L. qui, selon l'INPN et Catalogue of Life, seraient synonymes de Caucalis platycarpos L., 1753.
  2. Idem.

Références

  1. IPNI. International Plant Names Index. Published on the Internet http://www.ipni.org, The Royal Botanic Gardens, Kew, Harvard University Herbaria & Libraries and Australian National Botanic Gardens., consulté le 21 décembre 2020
  2. a b c d e f g h i j k l m n o et p MNHN & OFB [Ed]. 2003-présent. Inventaire national du patrimoine naturel (INPN), Site web : https://inpn.mnhn.fr, consulté le 21 décembre 2020
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Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Liens externes