Aller au contenu

Utilisateur:Michel Abada/Article en cours de modificationP

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Previous Next Up

On appelle Évangiles de l'enfance les textes qui racontent la conception, la naissance et l'enfance de Jésus de Nazareth. Il s'agit des deux premiers chapitres des évangiles canoniques appelés selon Luc et selon Matthieu (aussi dénommés « récits de l'enfance »), qui ne sont pas antérieurs à la fin du Ier siècle[1], et de textes qui ont été déclarés apocryphes, à des dates diverses, par l'église Romaine.
« Les plus anciens de ces récits apocryphes sur la conception et la naissance de Jésus, se trouvent dans le Protévangile de Jacques, l'Ascension d'Isaïe et l'Apocalypse d'Adam. D'autres récits sont aussi rapportés dans les Odes de Salomon, les Actes de Pierre et l'Épître des Apôtres[2]. »

« D'un point de vue historique, il convient de ne surtout pas prendre les récits canoniques comme supérieurs aux récits apocryphes. À l'époque de leur rédaction — vers la fin du Ier siècle et durant tout le IIe siècle — les uns et les autres avaient forts probablement le même statut théologique[2]. »

À ces textes on peut en ajouter d'autres plus tardifs et dont la rédaction répond à d'autres objectifs, comme par exemple : l'Évangile de l'enfance selon Thomas, l'Évangile du Pseudo-Matthieu, l'Évangile arménien de l'Enfance, l'Évangile arabe de l'Enfance, l'Histoire de Joseph le charpentier.


Selon Charles Perrot : « Les récits de l'enfance de Jésus selon les Evangiles de Matthieu 1-2 et de Luc 1-2 posent de nombreux problèmes littéraires et historiques, tant leur écriture apparaît tardive, relevant plutôt du merveilleux à la manière des récits d'enfance du monde judéo-hellénistique. »[3].

Pour Raymond E. Brown : « nous ne savons pas quelles étaient les relations entre Marie et les prédicateurs apostoliques qui ont conservé la tradition. Certains l’imaginent leur racontant l’histoire de la naissance ; mais il n’y a rien qui le suggère dans le Nouveau Testament ni, d’ailleurs, dans les premiers siècles. L’idée que les récits de l’Enfance seraient simplement les souvenirs de Marie se heurte à un obstacle rédhibitoire : les deux récits de Matthieu et de Luc sont si complètement dissemblables qu’il est bien difficile d’imaginer qu’ils proviennent d’une même personne. Des savants plus romanesques ont parfois suggéré que Joseph était la source des récits dans Matthieu et Marie celle de Luc ; mais la réplique toute prête, avec un brin d’humour, est qu’en ce cas il est clair que Marie et Joseph ne se sont jamais parlé, car ils avaient des mêmes événements des souvenirs totalement différents »[4]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Simon Claude Mimouni, L'enfance de Jésus dans la littérature chrétienne des premiers siècles, Conférence 1994, École pratique des hautes études ; section des sciences religieuses, p. 289
  2. a et b Simon Claude Mimouni, Les traditions chrétiennes anciennes : l'enfance de Jésus dans la littérature chrétienne des premiers siècles, Conférence M. Simon C. Mimouni, In: École pratique des hautes études, Section des sciences religieuses, Annuaire. Tome 104, 1995-1996. 1995. p.  325.
  3. Charles Perrot, « Les récits de l'enfance de Jésus », Les Dossiers d'archéologie, 1999 - 2000, n° 249, pp. 100-105
  4. Raymond E. Brown, 101 questions sur la Bible, coll. Lire la Bible, n° 98, Paris, Cerf, 1993, question N°55

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • André Paul, L'Évangile de l'enfance selon saint Matthieu, Cerf, 1968
  • Charles Perrot, Les Récits de l'enfance de Jésus- Matthieu 1-2 – Luc 1-2, Cerf, 1976
  • René Laurentin, Les évangiles de l'enfance du Christ: vérité de Noël au-delà des mythes : exégèse et sémiotique, historicité et théologie, Desclée, 1982 (recension par Dubois Jean-Daniel, Archives des sciences sociales des religions, 1984, vol. 57, n° 2, p. 249. [1]
  • Jean Daniélou, Les Évangiles de l'Enfance, Desclée de Brouwer, 1993
  • Marie-Émile Boismard, L'Évangile de l'enfance (Luc 1 - 2) selon le proto-Luc, (Études bibliques 35), Paris, J. Gabalda, 1997
  • Raymond E. Brown, The birth of Messiah. A Commentary on the Infancy Narratives in the Gospels of Matthew and Luke, Anchor Bible, 1999 (édition mise à jour)
  • James Keith Elliott, A synopsis of the apocryphal nativity and infancy narratives, Brill, 2006
  • Claire Clivaz, Andreas Dettwiler et Luc Devillers (éds.), Évangiles de l’enfance : des récits aux identités, des identités aux récits. Infancy Gospels : Stories and Identities, Mohr, 2011
  • Enrico Norelli, « Avant le canonique et l'apocryphe : aux origines des récits de la naissance de Jésus », Revue de théologie et de philosophie, 1994, vol. 126, no4, pp. 305-324 [2]
  • Enrico Norelli, Marie des apocryphes: enquête sur la mère de Jésus dans le christianisme antique, Labor et Fides, 2009 [3]


Les évangiles de l'enfance[modifier | modifier le code]

Viennent ensuite les récits de l'enfance de Jésus, qui ont été ajoutés au début des évangiles de Matthieu et Luc, qui «  posent de nombreux problèmes littéraires et historiques, tant leur écriture apparaît tardive, relevant plutôt du merveilleux à la manière des récits d'enfance du monde judéo-hellénistique[1] », et qui donnent des indications chronologiques imprécises et contradictoires.

Ces évangiles de l'enfance sont écrits environ une génération après l'écriture des évangiles dont la rédaction s'étale d'environ 65-70 jusqu'à 115. Avec l'évangile appelé Nativité de Marie, mais rebaptisé protévangile de Jacques il y a trois évangiles de l'enfance, tous trois ont été écrits de façon indépendante[2], probablement par des judéo-chrétiens dans le même but principal, essayer de réfuter les arguments de leurs détracteurs juifs, pour qui des éléments de la naissance de Jésus rendaient impossible qu'il soit le Messie annoncé. Si l'on excepte les apparitions de Jésus après sa résurection, notamment pour l'évangile selon Marc, les récits de l'enfance constituent la part la plus tardive des évangiles canoniques[2]. Ils sont construits sur le modèle d'autres traditions (celle de la naissance de Moïse pour Matthieu, celles de la naissance de Jean le Baptiste et de l'enfance de Samuel dans l'ancien Testament pour Luc). Néanmoins pour le théologien J. A. Fitzmeyer, ils semblent utiliser certains détails remontant à des traditions chrétiennes antérieures, et certains de ces détails sont communs aux deux évangiles[2]. Ce sont dans ces détails communs que certains auteurs recherchent des éléments historiques, sur la base du critère d'historicité d'attestation multiple dans des sources littérairement indépendantes[2]. En revanche, des historiens spécialistes de l'histoire des religions comme François Blanchetière émettent les plus sérieux doutes sur la possibilité de parvenir à trouver des éléments historiques dans ces récits[3].

Depuis longtemps les critiques ont noté les contradictions et les invraisemblances des deux récits de la naissance de Jésus des évangiles canoniques. Ceux-ci sont non seulement différents mais inconciliables. Tous deux situent cette naissance à Bethléem (pour que la prophétie du prophète Michée soit accomplie)[4].

  1. Charles Perrot, « Les récits de l'enfance de Jésus », Les Dossiers d'archéologie, 1999 - 2000, n° 249, pp. 100-105
  2. a b c et d J. A. Fitzmeyer « The virginal conception of Jesus in the New Testament », Theological Studies 34 (1973), pp. 561-562
  3. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Blanchetière_118
  4. Jacques Giri, Les nouvelles hypothèses sur les origines du christianisme: enquête sur les recherches récentes, éd. Karthala, 2007, p. 133.