Thaïs d'Escufon

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Thaïs d'Escufon
Thaïs d'Escufon en 2023.
Fonction
Porte-parole
Génération identitaire
-
Anaïs Lignier (d)
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (24 ans)
ToulouseVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Anne-Thaïs du TertreVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Autres informations
Idéologie
Membre de
Génération identitaire (-)
Asla (d) ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Condamnée pour
Délit (en) ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Condamnations
Emprisonnement avec sursis (d) (), amende ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web

Thaïs d'Escufon, née le à Toulouse, est une militante politique française d'extrême droite. Elle est la porte-parole de Génération identitaire de 2018 à sa dissolution par le gouvernement français en 2021.

Biographie

Famille et études

Anne-Thaïs du Tertre d'Escoeuffant[1],[2],[3], dite Thaïs d'Escufon[4], est née à Toulouse le au sein d'une famille nombreuse catholique[note 1],[5]. Elle grandit en Haute-Garonne à Drémil-Lafage, à dix kilomètres de Toulouse[4].

Engagements associatifs et politiques

Elle est un temps membre de l'Action française[6], puis s'engage ensuite au sein de Génération identitaire (GI). En , elle participe à une action contre les locaux de l’ONG SOS Méditerranée[7]. Elle acquiert une notoriété importante à l'occasion d'une action d'agitprop en , en marge d'une manifestation contre le racisme et les violences policières organisée par le comité Adama[4].

Devenue porte-parole de Génération identitaire, Thaïs d’Escufon intervient dans les médias, souvent marqués à droite ou d'extrême droite, mais aussi d'obédience plus généraliste, pour y exposer les thèses de son organisation[8].

Alors qu'elle construit sa présence sur les réseaux sociaux[9],[10], elle fait partie des cadres de Génération identitaire qui sont bannis du réseau social Twitter en [11]. Sur Instagram, son compte est régulièrement suspendu, puis recréé. Son compte sur le réseau TikTok est également supprimé en [12]. En , elle lance sa propre chaîne YouTube[13]. La même année, L'Express la qualifie d'influenceuse[14].

De à , elle est community manager du cadre-dirigeant du Rassemblement national Sébastien Chenu. Ce dernier, disant n'avoir découvert l'engagement identitaire de Thaïs d'Escufon que lors de son passage à l'émission Touche pas à mon poste, met un terme à son emploi[15].

En , peu après la dissolution de Génération identitaire, elle lance l'Asla avec d'autres ex-GI, une association se présentant comme destinée à soutenir les « lanceurs d'alerte », bien que ce qualificatif lui soit contesté par d'autres associations de soutien aux lanceurs d'alerte. Dans une vidéo publiée sur YouTube, elle prétend que l'Asla « aura pour unique fonction de communiquer sur les procédures judiciaires[16] ». Dans les faits, une partie importante des anciens membres de Génération identitaire en font partie depuis la dissolution du groupe, et les thématiques abordées sont proches[17],[18],[19].

En , Thaïs d'Escufon annonce jouer aux côtés d'autres militants d'extrême droite dont Julien Rochedy et Papacito, dans un film sur le Moyen Âge, alors que le tournage n'a pas encore commencé[20]. Le projet est finalement abandonné[21].

Lors de l'élection présidentielle de 2022, elle soutient Éric Zemmour[22].

Affaires judiciaires

En , elle comparaît devant le tribunal correctionnel de Toulouse pour « provocation publique à la haine raciale et injures publiques », à la suite de Mission Pyrénées, une opération anti-migrants de Génération identitaire visant à bloquer la frontière entre la France et l'Espagne[23],[24]. Selon le procureur, Thaïs d'Escufon avait « stigmatisé » les migrants dans une vidéo YouTube publiée le 21 janvier en affirmant qu'il était « scandaleux qu'un migrant puisse traverser la frontière ». En septembre 2021, elle est condamnée pour « injures publiques » à deux mois de prison avec sursis et à 3 000 euros d'amende[25], condamnation dont elle annonce faire appel[26].

En , elle est finalement relaxée, tout comme Jérémie Piano, par la cour d'appel de Toulouse[27].

Un an d’emprisonnement, dont six mois fermes, a été requis contre elle en octobre 2022 par le parquet de Marseille pour la violente intrusion au siège de SOS Méditerranée le par 23 membres du groupe d’extrême droite Génération identitaire (dissous en )[28]. Le , elle est condamnée à huit mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Marseille[29] « eu égard à sa personnalité et à sa désinvolture ressortant de ses propos dans les médias relevant une absence de prise de conscience ». L'ensemble des condamnés devront verser solidairement de 2 000 à 6 000 euros à chacun des 7 salariés de SOS Méditerranée au titre du préjudice moral et plus de 42 000 euros à SOS Méditerranée pour atteinte à l'image et à la réputation[30].

En , elle porte plainte pour agression sexuelle et séquestration. Un homme se serait introduit chez elle alors qu'elle rentrait d'une séance de sport et avait ses écouteurs dans les oreilles. Elle affirme également que l'homme se serait présenté à elle comme « un migrant d'origine tunisienne »[31],[32],[33].

En , la DILCRAH saisit l'ARCOM et le procureur de la République, à la suite de propos tenus par Thaïs d'Escufon lors d'une émission sur BFM TV, où elle était invitée pour parler d'un fait divers médiatisé, au sujet d'une jeune femme violée par un immigré sous OQTF en déclarant : « Le principal danger pour les femmes, ce sont les hommes immigrés africains, noirs et arabes ! »[34]

Positionnement

Thaïs d'Escufon appartient à la mouvance identitaire[4],[35]. Elle relaie sur Twitter la théorie complotiste et raciste du grand remplacement et affirme défendre la « race blanche » en multipliant « les messages rageurs contre « le péril mortel de l'invasion migratoire » et les appels à la « reconquête ». »[4]. Elle partage également des propos complotistes à propos du vote électronique, qui permettrait selon elle d'exclure les électeurs non-vaccinés et de tuer le mouvement identitaire[36].

Masculiniste et antiféministe, elle cible sur YouTube un public incel et appartient au mouvement tradwife. Elle estime que les femmes doivent se cantonner à jouer le rôle de mère et d'épouse dévouée[35],[37],[38],[39].

Notes et références

Notes

  1. La famille du Tertre est une famille noble d'ancienne extraction originaire du Boulonnais dont la filiation remonte à 1468.

Références

  1. « Présentation de la société MADAME ANNE-THAIS DU TERTRE », sur societe.com, (consulté le )
  2. La Dépêche du Midi, « Saint-Orens-de-Gameville. Basic Einstein ou la relativité expliquée aux lycéens », La Dépêche,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. Par Le Parisien avec AFP Le 9 septembre 2021 à 13h06, « Prison avec sursis pour Thaïs d’Escufon, ex-porte-parole de Génération identitaire », sur leparisien.fr, (consulté le )
  4. a b c d et e Pierre Plottu et Maxime Macé, « Thaïs d’Escufon, Gauloise sans filtre », sur liberation.fr, (consulté le ).
  5. Régis Valette, Catalogue de la noblesse française, Éditions Robert Laffont, 2007, page 181.
  6. Lucie Delaporte, « Dans les comités locaux, des factieux derrière Zemmour », sur mediapart.fr, (consulté le )
  7. Blaise Gauquelin, « De Toulouse à Budapest, voyage au cœur de la jeunesse identitaire », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le )
  8. « Thaïs D’Escufon, cheval de Troie rempli d’idées racistes : une aubaine pour C8 », sur madmoizelle.com, (consulté le ).
  9. Hakima Bounemoura, « Comment l’extrême droite se lance à l’assaut de TikTok », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
  10. Clea Chakraverty, « Quand l’extrême droite joue au féminin », sur theconversation.com, (consulté le ).
  11. Pierre Plottu et Maxime Macé, « Twitter tente de clouer le bec de Génération identitaire », sur liberation.fr, (consulté le ).
  12. Lucas Chedeville, « L'extrême droite française à l'assaut de TikTok, qu'elle juge «envahi par le discours gauchiste» », sur slate.fr, (consulté le ).
  13. « La dissolution de Génération identitaire actée mais sa porte-parole se relance avec une chaîne YouTube », sur france3-regions.francetvinfo.fr, (consulté le )
  14. « Thaïs d’Escufon, Julien Rochedy… Quand les influenceurs d’extrême droite instrumentalisent la biologie », sur L'Express, (consulté le )
  15. Pauline de Saint Remy, « G.I. gêne — Hidalgo réunit ses maires — Objectif 100 milliards », sur politico.fr, (consulté le ).
  16. Olivier Tesquet, « Alerte : le groupuscule d’extrême droite Génération identitaire bouge encore », sur telerama.fr, (consulté le )
  17. « Alerte : le groupuscule d’extrême droite Génération identitaire bouge encore », sur Télérama, (consulté le )
  18. Lucie Delaporte, « De Génération identitaire à «l’Association de défense des lanceurs d’alerte» », sur Mediapart (consulté le )
  19. « Justice. Dissous, Génération identitaire s'est-il reconstitué sous un autre nom ? », sur ledauphine.com (consulté le )
  20. Pierre Plottu et Maxime Macé, « Papacito, Thaïs d'Escufon et leur bande veulent faire un film historique » Accès libre, sur StreetPress, (consulté le )
  21. Pierre Plottu et Maxime Macé, « Valek, précurseur de la nouvelle vague de la fachosphère » Accès libre, sur StreetPress, (consulté le )
  22. Nicolas Massol, « En meeting, Zemmour ne doute de rien et se pose en «défenseur» des femmes » Accès payant, sur Libération, (consulté le )
  23. « La militante d'extrême-droite de Toulouse Thaïs d'Escufon jugée pour l'opération anti-migrants de Génération Identitaire », sur france3-regions.francetvinfo.fr, (consulté le ).
  24. « De la prison avec sursis requise contre Thaïs d’Escufon, l’ex-égérie de Génération identitaire », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
  25. « Prison avec sursis pour l'ex-porte-parole de Génération identitaire », lepoint.fr, 9 septembre 2021.
  26. « Génération Identitaire : condamnée, Thaïs d'Escufon dénonce la « justice rouge » », sur marianne.net, (consulté le ).
  27. Ex-Génération identitaire : deux militants relaxés en appel, ladepeche.fr, 14 septembre 2022
  28. Clara Martot (Marsactu), « Face au « mépris » de Génération identitaire, le parquet de Marseille requiert de la prison ferme », sur Mediapart (consulté le )
  29. David Coquille, « Deux « identitaires » écopent d’emprisonnement ferme » Accès payant, sur La Marseillaise, (consulté le )
  30. Laurent d'Ancona, « Marseille : les militants identitaires lourdement condamnés » Accès payant, sur La Provence, (consulté le )
  31. « L'ancienne porte-parole de Génération identitaire, Thaïs d'Escufon, porte plainte pour agression sexuelle », sur ladepeche.fr (consulté le )
  32. « L’ex-porte-parole de Génération identitaire dépose plainte pour agression sexuelle », sur leparisien.fr, (consulté le )
  33. « Faits divers. Lyon : Thaïs d'Escufon, ex-porte-parole de Génération identitaire, porte plainte pour une agression sexuelle », sur ledauphine.com (consulté le )
  34. Élodie Safaris, « "Viol par un OQTF" : en finir avec le cliché du silence féministe », sur Arrêt sur images, (ISSN 2491-0066, consulté le ).
  35. a et b Clément Guillou, « A la soirée de « Valeurs actuelles », Manuel Valls s’inquiète du « risque civilisationnel » devant le gratin de l’extrême droite », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le )
  36. La Rédaction, « Conspiracy News #52.2021 », sur Conspiracy Watch | L'Observatoire du conspirationnisme, (consulté le )
  37. Daphné Deschamps, « Le virage « tradwife » de Thaïs d’Escufon » Accès libre, sur StreetPress, (consulté le )
  38. Maxime Macé et Pierre Plottu, « Les influenceuses identitaires, des clics et des réacs » Accès payant, sur Libération, (consulté le )
  39. « Ces influenceuses antiféministes qui réhabilitent le mythe de la « bonne épouse » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )

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