TV Libertés
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Philippe Milliau (d) (depuis ) |
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TV Libertés ou TVL est une Web TV, présente sur YouTube et lancée le par Martial Bild, ancien cadre du Front national[1]. Elle est dirigée par Philippe Milliau, ancien dirigeant du Bloc identitaire.
TV Libertés est classée à l'extrême droite et utilise le concept de « réinformation » pour promouvoir ses idées. La chaîne se définit elle même comme une télévision « libérée du politiquement correct »[2].
Histoire[modifier | modifier le code]
Création et but[modifier | modifier le code]
La web-télé TV Libertés fait suite au projet « Notre antenne » (NA-TV)[3] initié par Gilles Arnaud, directeur de l'Agence2presse et de ProRussia[4] (qu’il a « rapidement quitté »)[5], et Philippe Milliau, alors dirigeant du Bloc identitaire[6],[7],[8] (celui-ci étant assisté par un certain « Yann Pinault »)[9], le [10]. Ils projettent alors de créer une télévision « totalement libérée du politiquement correct »[2]. S'y étaient associés Yvan Blot, Renaud Camus, Paul-Marie Coûteaux, Pierre Descaves, Jean-Yves Le Gallou, Henry de Lesquen, Bernard Lugan[11], Roger Holeindre, Gérard Marin, Michel Marmin, Robert Ménard, Christian Millau, Guillaume de Thieulloy, Pascal Gauchon, Christian Marquant[12], François Bluche, Thierry Bouzard, Pierre Cassen, Olivier Dazat, Gérard Dussouy, Jean-François Mongibeaux, Jean Picollec, Marc Rousset, Rémi Soulié, Jean-Pierre Turbergue[13], ou Jean Raspail[14]. Jean-Michel Dubernard se retire après avoir constaté sa ligne éditoriale[15].
Le projet est présenté par Milliau lors de la Journée 2012 de la réinformation organisée par Polémia[16]. Il change d'orientation après qu'Yvan Blot et Jean-Yves Le Gallou poussent Milliau à renoncer à tout financement russe[10]. Se voulant le reflet télévisuel de Radio Courtoisie avec une ligne éditoriale identitaire[17], TV Libertés est officiellement lancée le . Philippe Milliau est président de la chaîne, tandis que Martial Bild, à partir du , devient le directeur[18][source insuffisante], et Arnaud Soyez, dit Arnaud Haisse, celle de la production[5]. Tristan Mordrelle, fils d'Olier Mordrel, est chargé de lever des fonds pour la chaîne[19].
TV Libertés depuis 2014[modifier | modifier le code]
Basée au Kremlin-Bicêtre[20] et diffusée sur YouTube, jusqu'en 2018 la chaîne devait initialement diffuser en direct la messe dominicale[21], sans que le projet aboutisse.
Elle se décline en [22] en un blog, Eurolibertés (sous la direction de Philippe Randa, et une webradio, Radio Libertés (sous la férule d'Arnaud Menu, dit Arnaud Naudin, ancien rédacteur en chef de Novopress). C'est aussi à cette époque que la chaîne se dote d'une société d'exploitation, Bouledogue Médias[22].
En 2014, le rapport de l'enquête administrative relative à la mort de Rémi Fraisse cite Pierre-Alexandre Bouclay, collaborateur de plusieurs organes de « réinformation », dont TV Libertés[23],[24],[25]. Jean-Yves Le Gallou y voit « une reconnaissance »[25],[26].
Ses résultats sont mitigés[27] : ses vidéos n'atteignent généralement que « quelques milliers de visionnages sur YouTube, loin des standards soraliens »[27]. Les financements proviennent censément des levées de fonds opérées par Mordrelle[19]. Mais Richard Haddad, l'animateur de Géopôles, concède que « le soutien financier de la Russie est un secret de Polichinelle »[19], ce que Philippe Milliau dément pourtant fermement[27], excipant du fait que Russia Today a « refusé de [...] fournir gratuitement ses images » aux équipes de TV Libertés[27]. De fait, la chaîne se montre « farouchement pro-russe »[19].
En , Marion Maréchal choisit la chaîne TV Libertés, en même temps que le quotidien régional Vaucluse Matin, pour annoncer son retrait de la vie politique[28],[29].
Positionnement politique[modifier | modifier le code]

L'Express qualifie TV Libertés, avec plusieurs autres sites internet, de « résidences secondaires communes » de « la nouvelle droite ultra »[30]. Le terme de « réinformation », concept d'extrême droite, a été théorisé par Jean-Yves Le Gallou, une des figures de la chaîne[31]. Pour Marianne, « ce média alternatif fondé par des anciens du Front national s'est imposé dans la « réacosphère » depuis sa création en 2014. Sous ses allures de chaîne neutre et professionnelle, TV Libertés fustige les « commentateurs officiels » et défend une ligne résolument identitaire […] Elle apparaît désormais comme le pendant télévisuel de la vieillissante Radio Courtoisie, antenne traditionnelle de l'extrême droite, dont elle a d'ailleurs récupéré plusieurs animateurs »[32]. Selon Slate, Jean‑Yves Le Gallou a créé la chaîne pour « diffuser les thèses de l’extrême droite, en particulier identitaires » visant « à rendre acceptables les thèses d'extrême droite auprès de l’opinion publique »[33].
Europe 1 définit TV Libertés comme une « chaîne de télévision d'extrême droite ». Alors que sa chaîne YouTube est fermée pour atteinte aux droits d'auteur en , elle est soutenue par plusieurs personnalités du Rassemblement national dont Marine Le Pen, Jean-Frédéric Poisson du Parti chrétien-démocrate, Thierry Mariani des Républicains ou encore Nicolas Dupont-Aignan de Debout la France[34]. La Voix du Nord parle également de « chaîne d'extrême droite », alors qu'un journaliste de Valeurs actuelles est venu s'y justifier d'un article polémique sur la ville de Roubaix[35]. Selon Rue89, la chaîne fait partie de l'« extrême droite sur internet » et est « clairement portée sur les thèmes de l’extrême droite » avec des dirigeants issus de cette mouvance[36].
Selon France Inter, TV Libertés fait partie des « sites internet d'extrême-droite » de « désinformation et de manipulation », qui « sous couvert de « ré-information » […] sape[nt] la légitimité des médias et prospère[nt] sur internet ». TV Libertés participe à la cérémonie des Bobards d'or, organisée par la fondation Polémia créée par Jean-Yves Le Gallou, ancien cadre du Front national[37]. Pour le Décodex du journal Le Monde, TV Libertés « est très proche de l'extrême droite, reçoit régulièrement des figures de cette dernière et diffuse des informations biaisées »[38]. Selon BFM TV, TV Libertés est « une webtélévision d'extrême droite qui se targue de « réinformer » les Français sur les questions migratoires et sécuritaires »[39].
Controverses[modifier | modifier le code]
Olivier Biffaud note en 2018 qu'elle « œuvre également pour un regroupement des droites, c'est-à-dire de la droite et de son extrême »[40]. Milliau se refuse toutefois à recevoir Dieudonné ou Alain Soral, estimant qu'ils posent « un problème de personnalité », et plus généralement ceux qu'il estime « marqué[s] au fer rouge »[41]. Des militants de la mouvance identitaire se plaignent également d'être invisibilisés, supposant que Milliau pourrait avoir conçu de la rancune à l'égard du Bloc identitaire après son exclusion en 2012[41]. Enfin, à partir de 2016, Henry de Lesquen, alors en conflit avec la rédaction de Radio Courtoisie qu'il dirige [41], affirme être l'objet d'un complot mené « en sous-main par les nazis néopaïens et anti-chrétiens de TV Libertés »[42].
Émissions[modifier | modifier le code]
Émissions en production[modifier | modifier le code]
- Le Journal présenté par Élise Blaise et Olivier Frèrejacques,
- Politique Éco présentée par Olivier Pichon (et anciennement Jean-Christophe Mounicq),
- Le Samedi politique présentée par Élise Blaise,
- Bistro Libertés présentée par Martial Bild,
- I-média présentée par Jean-Yves Le Gallou et Hervé Grandchamp (puis Nicolas Faure),
- Passé présent présentée par Philippe Conrad, Catherine Gourin et Jean-Pierre Turbergue,
- Terres de sport présentée par Pierre Bergerault,
- Têtes à clash présentée par Franck Tanguy,
- Les Conversations présentée par Paul-Marie Coûteaux,
- La Petite Histoire présentée par Christopher Lannes,
- Les Idées à l'endroit présentée par Alain de Benoist,
- Le Plus d'Éléments présentée par Olivier François et Patrick Péhèle,
- Perles de culture présentée par Anne Brassié,
- Terres de mission présentée par Daniel Hamiche, Jean-Pierre Maugendre et Guillaume de Thieulloy,
- Géopôles présentée par Richard Haddad,
- Livre libre présentée par Gilbert Collard puis Bruno Gollnisch,
Émissions suspendues[modifier | modifier le code]
- Nos chers vivants présentée par Arnaud Guyot-Jeannin,
- Artisans de France présentée par Pierre Chabot et Patrick Rizzi,
- La France de Campagnol présentée par Christian Combaz,
- Juvin en libertés présentée par Hervé Juvin,
- Le Club TVL présentée par Julien Rochedy,
- Témoins à charge présentée par Charlotte d’Ornellas puis Floriane Jeannin,
- Oxygène présentée par Élise Blaise.
Principaux collaborateurs[modifier | modifier le code]
- Martial Bild, directeur général,
- Elise Blaise, directeur de la rédaction,
- Arnaud Soyez, directeur technique et production
- Olivier Frèrejacques, rédacteur en chef adjoint
- Pierre Bergerault, responsable de Radio Libertés
- Thibault Bastide, rédacteur du journal.
- Raphaël d'Hauteville, responsable des studios
- Alix Duchenne, gestion des réseaux sociaux[réf. souhaitée]
- Floriane Jeannin[43]
- Benjamin Nicolas, responsable technique et génériques
- Ignace, caricaturiste de l'émission Bistro Libertés[18]
- François Billot de Lochner, auteur d'une chronique suivant le journal du soir.
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Réinformation » (voir la liste des auteurs).
- Marc Hélène Sergent, « Gaëtan Dussausaye (FNJ), le bon petit gars de la Marine libre », Les Inrocks, (lire en ligne)
- Saïd Mahrane, « Venner, l'incroyable itinéraire du suicidé de Notre-Dame », sur www.lepoint.fr, Le Point, (consulté le 15 septembre 2019)
- Nicolas Hénin, La France russe : enquête sur les réseaux de Poutine, Paris, Fayard, , 321 p. (ISBN 978-2-213-70113-4, lire en ligne).
- « L'extrême droite est devenue russophile. Voici une plongée dans les mystères du pourquoi et du comment », sur Slate.fr, (consulté le 14 septembre 2019)
- Albertini et Doucet 2016, p. 226.
- Philippe Milliau est débarqué du Bloc identitaire, la rançon d'un putsch manqué, Le Monde, 19/3/2012
- « La Horde – Bouclay, journaliste TV d’extrême droite, « inflitré » sur la zad du Testet », sur lahorde.samizdat.net (consulté le 15 septembre 2019)
- « Identitaires bretons. Le QG de Guerlesquin est à vendre », sur letelegramme.fr, (consulté le 15 septembre 2019)
- « L'extrême droite à la recherche de fonds - 24/01/2013 - », sur La Lettre A, (consulté le 14 septembre 2019)
- Anton Shekhovtsov (en), Russia and the Western Far Right : Tango Noir, Londres, Routledge, , 294 p. (ISBN 978-1-138-65864-6, lire en ligne).
- Fabien Fournier, « Jean-Michel Dubernard se retire d'un projet de télé d'extrême droite | », sur www.lyoncapitale.fr, (consulté le 14 septembre 2019)
- Fabien Lécuyer, « Vers une « télévision patriotique française » ? », sur 7seizh.info, (consulté le 14 septembre 2019)
- Lettre de Gérard Marin en , suivie d'une liste de parrains du projet.
- Olivier Faye, Abel Mestre et Caroline Monnot, « La télé identitaire, la drôle d'agence de presse et le "soft power" russe », sur lemonde.fr, (consulté le 7 août 2020).
- Fabien Fournier, « Jean-Michel Dubernard se retire d'un projet de télé d'extrême droite | », sur www.lyoncapitale.fr, (consulté le 15 septembre 2019)
- Grégory Marin, « Les fâcheux veulent parler aux fâchés », humanite.fr, (lire en ligne)
- Louis Hausalter, « TV Libertés, la webtélé des ultra-réacs qui se rêve en « Fox News à la française », sur marianne.net, .
- Marie-Simone Poublon et Philippe Randa, Le défi-TV Libertés, Paris, Dualpha, , 132 p. (ISBN 978-2-35374-417-6 et 2-35374-417-6, OCLC 1101181654), p. 10-11, 13-14, 30, 42-54, 55-56
- Albertini et Doucet 2016, p. 228.
- Albertini et Doucet 2016, p. 225.
- « "Notre Antenne", la web-TV d'extrême droite », sur ozap.com (consulté le 14 septembre 2019)
- Albertini et Doucet 2016, p. 227.
- Sénécat 2014.
- « Sivens: les "références gênantes" du rapport de la gendarmerie », sur lexpress.fr, .
- David Perrotin, « Sivens : la gendarmerie s’appuie sur la fachosphère », sur nouvelobs.com, .
- « Wikistrike, Quenel+, TV Libertés: dans la nébuleuse des sites de "vraie information" », sur LExpress.fr, (consulté le 15 septembre 2019)
- Albertini et Doucet 2016, p. 229.
- Nathalie Deumier, « PACA : Marion Maréchal-Le Pen explique pourquoi elle quitte la politique », sur France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur, (consulté le 8 janvier 2020)
- Jean-Michel Le Ray et Daniel Morin, « Marion Maréchal Le Pen annonce qu'elle quitte la vie politique », sur France Bleu, (consulté le 8 janvier 2020)
- « Le plan secret de l'ultra-droite », sur LExpress.fr, (consulté le 15 septembre 2019)
- Adrien Sénécat, « Wikistrike, Quenel+, TV Libertés: dans la nébuleuse des sites de "vraie information" », L'Express, (lire en ligne, consulté le 7 août 2020).
- TV Libertés, la webtélé des ultra-réacs qui se rêve en "Fox News à la française", Marianne, 29 avril 2016
- Les sites de «réinformation», la stratégie payante de l'extrême droite sur internet, Slate, 10/4/2018
- Le compte YouTube de la chaîne d'extrême droite TV Libertés fermé, le RN s'insurge, Europe 1, 15/6/2018
- « Après son reportage sur Roubaix, « Valeurs actuelles » réplique sur une chaîne d’extrême-droite - La Voix du Nord », sur www.lavoixdunord.fr (consulté le 15 septembre 2019)
- Sivens : la gendarmerie s’appuie sur la fachosphère, Rue89, 21/11/2016
- Comment les sites internet d'extrême-droite discréditent le travail des médias, France Inter, 7/2/2017
- [https://www.lemonde.fr/verification/source/tv-libertes/ Décodex
- Jean-Marie Le Pen invité masqué d'une TV d'extrême droite, BFMTV, 10/2/2016
- Olivier Biffaud, « Droite et extrême droite, le grand rapprochement », sur slate.fr, .
- Albertini et Doucet 2016, p. 231.
- Alexandre Piquard et Olivier Faye, « Raciste déclaré, le président de Radio Courtoisie, Henry de Lesquen, est prié de démissionner », sur lemonde.fr, Le Monde, (consulté le 15 septembre 2019)
- « Floriane Jeannin (@FlorianeJeannin) | Twitter », sur twitter.com (consulté le 5 février 2020)
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Adrien Sénécat, « Wikistrike, Quenel+, TV Libertés: dans la nébuleuse des sites de "vraie information" », sur lexpress.fr,
- « Les petits soldats de la « réinformation », dans Dominique Albertini et David Doucet, La Fachosphère : comment l'extrême droite remporte la bataille du net, Paris, Flammarion, (ISBN 978-2-0813-5491-3), p. 195-233
- Marie-Simone Poublon & Philippe Randa, TV Libertés - Le défi, Dualpha, Paris, 2019, 132 p. (ISBN 9782353744176)