Prieuré Saint-Pierre-et-Saint-Paul d'Abbeville

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Prieuré Saint-Pierre-et-Saint-Paul d'Abbeville
Façade de l'église prieurale.
Façade de l'église prieurale.

Ordre Bénédictin
Abbaye mère Abbaye de Cluny
Fondation XIe siècle
Fermeture XVIIIe siècle
Diocèse Amiens
Dédicataire Saint Pierre et saint Paul
Localisation
Pays Drapeau de la France France
Région historique Picardie Picardie
Subdivision administrative région Hauts-de-France
Commune Abbeville Abbeville (Somme)
Coordonnées 50° 06′ 33″ nord, 1° 50′ 08″ est
Géolocalisation sur la carte : Somme
(Voir situation sur carte : Somme)
Prieuré Saint-Pierre-et-Saint-Paul d'Abbeville
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Prieuré Saint-Pierre-et-Saint-Paul d'Abbeville

Le prieuré Saint-Pierre-et-Saint-Paul d'Abbeville était un prieuré clunisien fondé à Abbeville en 1075 et disparu à la fin du XVIIIe siècle.

Histoire[modifier | modifier le code]

Fondation du prieuré Saint-Pierre[modifier | modifier le code]

En 1075, Guy Ier de Ponthieu fonda un prieuré. En 1100, grâce à un don du roi de France Philippe Ier, le prieuré fut installé à Abbeville. Le territoire donné par le roi était autrefois occupé par un château (castrum) mais situé à l'extérieur des remparts. Le comte Guy de Ponthieu fit don au prieuré de la seigneurie de Barly près de Labroye[1].

La fondation du prieuré fut confirmée par l'évêque Geoffroy d'Amiens, en 1106[1]. Le prieuré fut affilié dès l'origine à l'abbaye de Cluny[2].

Apogée du monastère[modifier | modifier le code]

Le prieuré fut dédié à saint Pierre et saint Paul, selon la dévotion clunisienne. De nombreuses églises furent bâties sur les terres du prieuré par les moines clunisiens. Trois autres prieurés étaient dans la dépendance de Saint-Pierre-et-Saint-Paul d'Abbeville : le prieuré du Saint-Esprit d'Abbeville qui était en fait un hôpital, le prieuré Saint-Denis d'Amiens qui servait surtout de résidence au prieur d'Abbeville quand il séjournait dans la cité épiscopale et le prieuré Saint-Michel de Doullens[3].

Au XIIIe siècle, le monastère fut englobé dans la nouvelle ceinture de rempart, au centre d'un vaste enclos sur le territoire de la vicomté de Saint-Pierre, sur lequel les moines exercèrent une juridiction jusqu'au début du XIVe siècle.

Les moines détruisirent l'église romane alors en place pour la remplacer par une église gothique. Le prieuré d'Abbeville était l'un des plus importants des prieurés clunisiens par le nombre de moines, on en comptait plus d'une vingtaine[4] et même une quarantaine durant la période prospère de l'ordre[5].

Déclin du prieuré[modifier | modifier le code]

Le prieuré est parvenu à garder, pendant tout le Moyen Âge, malgré la Guerre de Cent Ans, une certaine prospérité[2]. Cependant, son évolution suivit celle de l'ordre de Cluny à partir de la seconde moitié du XIIIe siècle. En 1350, le prieuré comptait encore 25 moines, il n'en comptait plus que 15 en 1460[5].

Disparition du prieuré[modifier | modifier le code]

Au XVIIIe siècle, le prieuré fut démoli dans sa totalité et reconstruit. L'église fut reconstruite en style néo-classique de 1774 à 1777 sur les plans de François II Franque, architecte du roi Louis XV[6]. Les bâtiments conventuels furent eux aussi reconstruits. Le décret du , interdisant les vœux monastiques et supprimant les ordres religieux réguliers, le prieuré d'Abbeville fut supprimé.

De 1818 à 1905, les Ursulines occupèrent le prieuré. En 1918, la Croix-Rouge française y installa un hôpital[7].

Vestiges[modifier | modifier le code]

L'église du XVIIIe siècle est fermée au public[8]. Les façades et les toitures du corps de logis ainsi que l'église sont inscrites à l'inventaire des monuments historiques[6]. Certains des vestiges de l'église Saint-Jacques d'Abbeville détruite début 2013 y sont entreposés.

Les bâtiments subsistant de l’ancien prieuré, corps de logis en brique et pierre datant du XVIIIe siècle sont occupés par un lycée privé pour partie et par la bibliothèque municipale.

Prieurs[modifier | modifier le code]

Pour approfondir[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jacques Sanson, Histoire ecclésiastique de la ville d'Abbeville au diocèse d'Amiens, Amiens, Pélican, (lire en ligne)
  • Jacques Thiébaut (préf. Philippe Contamine), « Philippe Racinet, Un prieuré clunisien au Moyen Age, XIIe – XVe siècles, Saint-Pierre-Saint-Paul d'Abbeville », Bulletin Monumental, Société d'émulation d'Abbeville, vol. 138, no 2,‎ (lire en ligne)
  • Philippe Racinet, « Les prieurés clunisiens en Picardie au Moyen Age et au XVIe siècle », Revue archéologique de Picardie, vol. 4, no 1,‎ (lire en ligne)
  • Marcel Pacaut, L'Ordre de Cluny (909-1798), Paris, Fayard, , 434 p. (ISBN 978-2-213-01712-9)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Sanson 1646
  2. a et b Jacques 1980, p. 238-239
  3. Racinet 1982, p. 199-230
  4. Dom Gaston Charvin, Atlas des monastères de l'Ordre de Cluny au Moyen Âge, Paris, Éditions de Boccard,
  5. a et b Modèle:Harfsp
  6. a et b Notice no PA80000005, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture, consulté le 7 avril 2013.
  7. http://chapellest2p.h.c.f.unblog.fr/files/2013/02/prieure-st-pierre-st-paul.pdf
  8. « Site de l'association de défense de la chapelle »
  9. Travaux de l'Académie nationale de Reims, 1898 sur Gallica