Nocturne no 20 de Chopin

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Nocturne no 20
Opus posthume P 1 no 16
Reminiscence
Lento con gran espressione
Image illustrative de l’article Nocturne no 20 de Chopin
Frédéric Chopin vers 1840.

Genre Musique classique, musique romantique, nocturne
Musique Frédéric Chopin
Effectif Piano seul
Durée approximative 4:57
Dates de composition 1830
Dédicataire À sa sœur Ludwika Chopin
Partition autographe 1870 (posthume)
Fichier audio
Nocturne no 20 en do dièse mineur (4:12)
noicon
Piano : François-René Duchâble.

Le nocturne no 20 en do dièse mineur, opus posthume P 1 no 16, KKIVa/16 (surnommé Reminiscence ou Lento con gran espressione, Lent avec une grande expression) est un nocturne romantique pour piano seul, composé par Frédéric Chopin en 1830, publié en 1870, 20e de ses 21 Nocturnes. Dédié à sa sœur aînée Ludwika Chopin, il est un des chefs-d'œuvre de son œuvre[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Premières mesures du nocturne.
Un thème contrastant avec la première partie

Chopin écrit ce nocturne lent, nostalgique, romantique, et émouvant, vers l'âge de 18 ans, alors qu'il est étudiant prodige à la Haute École de Musique de Varsovie, capitale de sa Pologne natale, avant de commencer l'étude de son second Concerto op. 21 de 1829, au moment de ses premiers sentiments amoureux non déclarés pour la jeune étudiante-cantatrice polonaise du conservatoire Constance Gladkowska (en), qu'il accompagne au piano « J'ai, peut-être pour mon malheur, trouvé mon idéal, je le vénère de toute mon âme. Il y a déjà six mois que j'en rêve chaque nuit et je ne lui ai pas encore adressé la parole ». Pour le musicologue André Boucourechliev « rien n'est plus révélateur de sa personnalité que cette passive contemplation amoureuse ». Chopin fuit alors l'invasion de sa Pologne natale par l'Empire russe du tsar Nicolas Ier, pour s'installer définitivement à Paris, où il devient rapidement un des plus importants pianistes virtuoses et compositeurs de musique classique de la période romantique du XIXe siècle (dont il est un des maîtres). Il termine et peaufine ce nocturne plus tard, à l'automne 1830, lors de son séjour à Vienne en Autriche, avant son arrivée à Paris. Il le dédie et l'envoie alors à sa sœur aînée Ludwika Chopin[2] (sa professeur de composition, de piano, et confidente) avec la dédicace suivante : « À ma sœur Ludwika comme un exercice avant de commencer l'étude de mon second Concerto[3],[4]. » Oublié, et publié pour la première fois en 1870, à titre posthume, plus de vingt ans après la disparition du compositeur, ce chef-d'œuvre est souvent appelé Lento con gran espressione (lent avec une grande expression), du fait de son tempo, ou encore « Reminiscence »[5],[6].

La pièce est connue pour avoir été jouée par la pianiste concertiste polonaise Natalia Karp, survivante de la Shoah, pour l'anniversaire d'Amon Göth, commandant du camp de concentration de Płaszów de la Seconde Guerre mondiale, près de Cracovie, surnommé le « boucher d'Hitler ». Celui-ci fut si impressionné par sa performance qu'il épargna sa vie et celle de sa sœur[7]. La pièce est reprise pour la musique du film Le Pianiste de 2002, de Roman Polanski, interprétée par le pianiste polonais Janusz Olejniczak[8].

Structure musicale[modifier | modifier le code]

Le thème de la partie du milieu en 3/4.

La pièce est notée Lento con gran espressione. Après une introduction mélancolique et douce le thème principal débute à la cinquième mesure avec la main gauche jouant des arpèges en portamento liés à travers toute cette partie, conférant une qualité constante et obsédante à la musique. Le thème glisse alors vers un pianissimo rêveur à la mesure 21 avant de revenir au thème original à la mesure 47 pour terminer sur une tierce picarde. Le thème de la partie du milieu ressemble à celui du premier mouvement du second concerto pour piano de Chopin composé à la même époque.

Cinéma, télévision, musique de film[modifier | modifier le code]

Ce nocturne est joué dans le film Le Pianiste de Roman Polanski. Il est joué deux fois, jamais en entier, au début et à la fin du film par le protagoniste Władysław Szpilman, aux studios d'enregistrement de la radio à Varsovie, car c'est cet air qui a été joué pour la dernière fois avant l'invasion nazie et qui l'a été pour la première fois à la libération, avec l'hymne. Le nocturne est interprété dans le film par le pianiste polonais Janusz Olejniczak.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. [vidéo] Chopin: Nocturne n°20 parLise de la Salle sur YouTube
  2. « Chopin - Nocturne n°20 en do dièse mineur, op. posthume », sur www.radiofrance.fr (consulté en ).
  3. (en) « Narodowy Instytut Fryderyka Chopina ».
  4. William Murdoch, Chopin: His Life, .
  5. (en) « Manuscrits ».
  6. (en) « Nocturnes: Comp ».
  7. (en)David Charters, « Natalia Karp », LiverpoolDailyPost.co.uk.,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. [vidéo] From The Pianist: Chopin Nocturne C sharp minor sur YouTube

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]