Ivry-la-Bataille
Ivry-la-Bataille | |
![]() Le village vu du château. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Normandie |
Département | Eure |
Arrondissement | Évreux |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Pays de Dreux |
Maire Mandat |
Sylvie Hénaux 2020-2026 |
Code postal | 27540 |
Code commune | 27355 |
Démographie | |
Gentilé | Ivryens |
Population municipale |
2 694 hab. (2018 ![]() |
Densité | 347 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 53′ 04″ nord, 1° 27′ 42″ est |
Altitude | Min. 55 m Max. 137 m |
Superficie | 7,76 km2 |
Unité urbaine | Ivry-la-Bataille (ville-centre) |
Aire d'attraction | Paris (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Saint-André-de-l'Eure |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | http://www.ville-ivry-la-bataille.fr/ |
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Ivry-la-Bataille est une commune française située dans le département de l'Eure en région Normandie.
Ses habitants sont les Ivryen(ne)s.
Géographie[modifier | modifier le code]
Localisation[modifier | modifier le code]
Hydrographie[modifier | modifier le code]
La commune est traversée par l'Eure, affluent de la Seine, qui a joué un rôle important dans le développement de la ville.
Urbanisme[modifier | modifier le code]
Typologie[modifier | modifier le code]
Selon la terminologie définie par l'Insee et le zonage publié en 2020, Ivry-la-Bataille est une commune urbaine[Note 1]. Elle appartient en effet à l'unité urbaine d'Ivry-la-Bataille, une agglomération inter-régionale regroupant 3 communes[2] et 5 085 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[3],[4].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire regroupe 1 929 communes[5],[6].
Toponymie[modifier | modifier le code]
Le nom de la localité est attesté sous la forme Ebriaco en 1023, et Ibriacum au XIe siècle[7].
Dans le nom d'Ivry-la-Bataille, « Ivry » vient du gaulois Eburiacum « lieu des ifs » comme Ivry-sur-Seine ; le suffixe « la-Bataille » fait allusion à une victoire, la bataille d'Ivry, remportée par Henri IV en 1590.
Au cours de la Révolution française, la commune porta provisoirement le nom d'Ivry-la-Hauteur[8].
Histoire[modifier | modifier le code]
Au temps de l'Empire romain, le bourg se nommait Iberium ou Heriacum[9].
Au Moyen Âge, le bourg d'Ivry, situé au pied de son château était ceint d'une muraille percée de portes fortifiées. Vers 1839, près de l'église, il n'en subsistait plus que les débris d'une porte flanqué à l'origine de deux tours, construites en appareil irrégulier. De cette période, il reste des celliers creusés dans le calcaire, à la base du promontoire dominant la ville, destinés à abriter des tonneaux de vin, la vigne étant omniprésente à l'époque médiévale. Jean de Wavrin, dans une chronique du XVe siècle, au moment de la reconquête du château en 1424, dit, que les Anglais arrivent « en une belle plaine au-dessus des vignes »[10].
Dès 1300[11], les archives font état d'échanges fluviaux entre Ivry et Rouen via l'Eure puis la Seine. Charles VII, au milieu du XVe siècle, ordonne aux baillis d’Évreux et de Chartres de « mettre ladite rivière de Chartres à la Seine, en telle disposition et ordonnances que les vaisseaux et bateaux y pussent passer ». Dans un compte de la baronnie d'Ivry, il est dit que « du au dernier jour de septembre 1548, il est passé par Ivry 437 bateaux montants et 367 descendants ». De même en , on précise qu'a transité par bateau « grande quantité de pierres, bois, fer et plâtres pour les bâtiments de Madame »[Note 3],[11].
En 1590, c'est dans les environs que le roi de France Henri IV battit les Ligueurs. Une pyramide érigée en mémoire de cette bataille fut détruite pendant la Révolution française, et rebâtie sous Napoléon Bonaparte : « Le , le premier consul Napoléon Bonaparte se rend sur les lieux de la bataille d'Ivry[12] ».
En 1860 la commune compte 950 habitants, et possède des tanneries[Note 4] et une filature de coton, actionnés par la force motrice des eaux de l'Eure. Le partage de cette dernière, entre bateaux et moulins, nécessite de réguler son débit. Il subsiste, rue de la Porte-à-Bateaux, une vanne qui retenait l'eau afin d'alimenter les moulins et ouverte le passage des bateaux[11].
L'Eure, voie d'échange, est déclassé en 1869 ; le train arrive à Ivry à partir de 1873[11]. De 1873 à 1969, elle sera desservie par une gare sur la ligne ferroviaire de Saint-Georges-Motel au Grand-Quevilly.
Au XIXe siècle, les halles, situées au centre de la Grand-Rue, aujourd'hui rue Henri-IV, sont supprimées. On construit, près de l'église, le bâtiment de l'Arsenal, qui dès 1898, abrite les pompiers et leurs véhicules et matériels. La distillerie Bridot située près de l'hôtel de ville, reconvertit en salle polyvalente, est fondée à la même époque, comme les bâtiments de l'hôtel de ville[11].
Héraldique[modifier | modifier le code]
Ces armes se blasonnent ainsi : d'or à trois chevrons de gueules
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Politique et administration[modifier | modifier le code]
Tendances politiques et résultats[modifier | modifier le code]
Liste des maires[modifier | modifier le code]
Démographie[modifier | modifier le code]
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[14]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[15].
En 2018, la commune comptait 2 694 habitants[Note 5], en augmentation de 1,05 % par rapport à 2013 (Eure : +0,83 %, France hors Mayotte : +2,36 %).
Lieux et monuments[modifier | modifier le code]
- Église Saint-Martin, des XVe et XVIe siècles, inscrite au titre des monuments historiques depuis 1958[17].
- Dans l’église, un magnifique vitrail, don de madame veuve Auguste Laval, née Julie Ledoux, belle-sœur de Jacques-Désiré Laval, résume toute la vie du bon Père. Au centre y est représenté le Père, prêchant aux noirs de l’île Maurice et, sur son lit de mort, guérissant Caroline Prosper. De chaque côté, en haut du vitrail, deux images en l’honneur des saints patrons d’Auguste Lavallois Pierre et de sa femme Julie ; plus bas, des paysages de l'île Maurice, la rade de Port-Louis, le Pouce, des champs de canne, le tombeau de l’apôtre, l’ancienne cathédrale et l’église de Pamplemousses.
C’est dans cette même église que le docteur Laval regroupa les fidèles pour y célébrer le mois de Marie, devant une statue de la Vierge qui existe toujours.
- Abbaye bénédictine Notre-Dame (ancienne), du XIe siècle, dont il ne reste que le portail d'entrée, une statue et une arcade romane. Ces vestiges sont classés au titre des monuments historiques depuis 1932[18].
- Château d'Ivry-la-Bataille, forteresse médiévale des Xe et XIIIe siècles, classé au titre des monuments historiques depuis 1990[19]. Fief de la famille d'Ivry.
- Maison dite « d'Henri IV ou de l'Ange », du XVIe siècle, dans le centre du bourg, inscrite au titre des monuments historiques depuis 1932[20]. Une tradition fausse prétend que le souverain y aurait séjourné après la bataille d'Ivry. Le mur gouttereau donnant sur la rue de Garenne, est à pan de bois avec un décor sculpté dont des engoulants (têtes animales monstrueuses) qui encadrent les sablières et des représentations humaines ou animales qui rehaussent les poteaux au niveau de l'encorbellement. On peut également voir au-dessus d'un profil féminin encadré dans un médaillon, Saint Martin.
- Maison « du bailli » : située également rue de Garenne, elle occupe la totalité d'un îlot délimité au nord par la rue des Belles-Femmes, et on peut voir à la base sud du logis une fenêtre à meneau horizontal datable de la fin du XVe ou du début du XVIe siècle[21], et dans un angle une tourelle d'escalier.
- « Grotte du Sabotier » cavité aménagée à mi-pente entre le château et le bourg, qui, à la suite de fouilles récentes ont permis d'affirmer qu'au XVIIIe siècle la grotte avait abrité un culte votif funéraire.
Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]
- Jacques-Désiré Laval (1803 † 1864), s’installa dans cette ville, avec l’accord des trois médecins de la région, et y retrouva la pratique de la foi. Il y passa une année, d’ à . Sa demeure était l’ancienne gendarmerie, non loin du pont de l’Eure.
- La tombe d’Auguste Laval, né à Croth le , se trouve dans le cimetière du village.
- François-Joseph Mauduit, auteur d'un ouvrage sur Ivry, sa ville de naissance[22].
- Charles-Henri Brasier (1864 † 1941), industriel automobile, est né à Ivry-la-Bataille.
- Raymond Bussières (1907 † 1982), acteur, est né à Ivry-la-Bataille.
- Stefan Wul (pseudonyme de Pierre Pairault), écrivain, était dentiste à Ivry-la-Bataille du début des années 50 jusqu'à sa retraite à la fin des années 80.
Jumelages[modifier | modifier le code]
Laudenbach (Allemagne) depuis 1977[23].
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- François-Joseph Mauduit, Histoire d'Ivry-la-Bataille et de l'abbaye de Notre-Dame d'Ivry, d'après les notes et pièces inédites recueillies par feu M. F.-J. Mauduit, rédigées et classées par un membre de la Société libre d'agriculture, sciences, arts et belles-lettres de l'Eure, Évreux, Imprimerie de Charles Hérissey, , 609 p. (lire en ligne).
- Erik Follain et Dominique Pitte, « À la découverte du passé d'Ivry-la-Bataille », Patrimoine normand, no 94, juillet-août-septembre 2015, p. 45-52 (ISSN 1271-6006).
Articles connexes[modifier | modifier le code]
Liens externes[modifier | modifier le code]
Notes et références[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
- Une commune rurale est une commune n'appartenant pas à une unité urbaine. Les autres communes sont dites urbaines.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- On est en pleine construction du château d'Anet.
- Des tanneries s'installent sur les berges de l'Eure dès le Moyen Âge, ainsi que des moulins à grain et des installations pour fouler le drap.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références[modifier | modifier le code]
- « Géoportail (IGN), couche « Communes 2016 » activée ».
- « Unité urbaine 2020 d'Ivry-la-Bataille », sur https://www.insee.fr/ (consulté le 3 décembre 2020)
- « Base des unités urbaines 2020 », sur https://www.insee.fr/, (consulté le 3 décembre 2020)
- Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur https://www.insee.fr/, (consulté le 3 décembre 2020)
- « Base des aires d'attraction des villes 2020 », sur https://www.insee.fr/, (consulté le 3 décembre 2020)
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc, Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur https://www.insee.fr/, (consulté le 3 décembre 2020)
- Follain et Pitte 2015, p. 45.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Dictionnaire universel d'Histoire et de Géographie, éd. Hachette, année 1860, page 901.
- Follain et Pitte 2015, p. 46-47.
- Follain et Pitte 2015, p. 49.
- Le Journal de Rouen, 2 novembre 1802.
- « Maire d’Ivry-la-Bataille, Patrick Maisons ne se représentera pas aux élections municipales de 2020 », Paris-Normandie, (lire en ligne)
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- « Église », notice no PA00099461, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Ancienne abbaye », notice no PA00099459, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Château », notice no PA00099460, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Maison dite de Henri IV », notice no PA00099462, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Stéphane William Gondoin, « Les châteaux forts au temps de Guillaume le Conquérant », Patrimoine normand, no 94, juillet-août-septembre 2015, p. 46 (ISSN 1271-6006).
- Cans Albert, « Histoire d'Ivry-la-Bataille et de l'Abbaye d'Ivry [compte-rendu] », revue d'histoire moderne & contemporaine, Évreux, vol. 1, no 5, , p. 533-534 (lire en ligne).
- Jumelage d'Ivry-la-Bataille sur l'atlas français de la coopération décentralisée et des autres actions extérieures du ministère des Affaires étrangères, consulté le 12 janvier 2013.