Sayaka Osakabe
Naissance |
Kanagawa, Japon |
---|---|
Pays de résidence | Japon |
Profession |
Directrice artistique |
Autres activités |
Militante sociale, présidente de Matahara Net |
Sayaka Osakabe (小酒部 さやか, Osakabe Sayaka ) est une militante sociale pour les droits des femmes japonaise qui agit pour la défense des droits des femmes.
Biographie
[modifier | modifier le code]Enfance et formation
[modifier | modifier le code]Sayaka Osakabe naît le , à Kawasaki (préfecture de Kanagawa), au Japon[1][n 1]. Elle est l'aînée d'une famille japonaise appartenant à la classe moyenne et dont le père est un salarié du secteur privé et la mère femme au foyer[1].
En 1999, elle abandonne des études de droit entamées à l'université Meiji Gakuin et s'inscrit à l'Académie des beaux-arts Suidōbata[l 1], une école d'art de l'enseignement professionnel. En mars 2005, elle sort diplômée en design graphique de l'université des beaux-arts Tama[3].
Carrière professionnelle
[modifier | modifier le code]En 2005, Sayaka Osakabe est embauchée comme conceptrice en communication visuelle par l'agence de publicité japonaise Asatsu-DK[3]. Elle démissionne deux ans plus tard et commence à enchaîner des emplois à temps partiel[4],[3].
En 2012, Sayaka Osakabe rejoint la rédaction d'un éditeur de presse magazine. Soucieuse de préserver son poste, elle s'investit dans son travail, jusqu'au surmenage professionnel. En octobre 2012, elle fait une fausse couche[5],[1]. Malgré la pression qu'elle subit sur son lieu de travail, elle est de nouveau enceinte l'année suivante. Sommée de démissionner, elle tente de se maintenir à son poste. Fin 2013, elle fait une seconde fausse couche[6],[1],[4]. Elle se retourne contre son employeur, en lançant une action en justice. Elle obtient gain de cause en 2014, sous forme d'indemnités et d'une lettre dexcuses[1].
Engagement contre le harcèlement maternel
[modifier | modifier le code]En juillet 2014, elle crée le site web MataharaNet[3],[6]. Elle y publie des informations et des témoignages sur le matahara[n 2], un néologisme qu'elle a forgé pour désigner le « harcèlement maternel[8] » dont elle a été elle-même victime[6],[4],[7]. Les réseaux sociaux, puis les médias nationaux s'emparent du sujet[1],[9]. Fin 2014, via sa plateforme internet, l'ONG MataharaNet fondée par Sayaka Osakabe apporte son soutien à une femme kinésithérapeute victime de matahara sur son lieu de travail et dont les recours légaux locaux sont épuisés. Le cas de la praticienne hospitalière, rétrogradée car tombée enceinte, est porté devant la Cour suprême du Japon. Celle-ci rend un véridique favorable à la plaignante, précisant ainsi l'illégalité spécifique du harcèlement maternel[10],[11].
Le , le département d'État des États-Unis récompense l'engagement de Sayaka Osakabe dans la lutte contre le matahara en lui décernant le prix international de la femme de courage[6],[12],[1].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- L'année de naissance, 1978, publiée par la source citée, un article du quotidien français Libération, est manifestement erronée. La notice d'autorité publiée par la Bibliothèque nationale de la Diète indique l'année 1977[2].
- Le terme « matahara » est un néologisme, mot-valise réunissant les mots importés de l'anglais « maternity » et « harassment »[7]. Il se traduit en français par « harcèlement maternel[8] » ou « harcèlement pour cause de maternité »)[6].
Notes lexicales bilingues
[modifier | modifier le code]- Académie des beaux-arts Suidōbata (すいどーばた美術学院, Suidōbata bijutsugakuin ).
Références
[modifier | modifier le code]- Arnaud Vaulerin, « Sayaka Osakabe: mères, courage ! », Libération, (consulté le ).
- (ja) Bibliothèque nationale de la Diète, « 小酒部, さやか, 1977 » [« Sayaka Osakabe, (1977) »], sur id.ndl.go.jp, (consulté le ).
- (ja) « 小酒部さやか » [« Sayaka Osakabe »], Nihon keizai shinbun, (consulté le ).
- (en) Michael Hoffman, « Growing up to the idea of fighting back » [« En venir à l'idée de répliquer »], sur The Japan Times, thejapantimes, (consulté le ).
- (ja) « 証言 小酒部 さやかさん » [« Témoignage : Sayaka Osakabe »], sur NHK, (consulté le ).
- Philippe Mesmer, « Au Japon, les femmes en révolte contre le « matahara » », Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
- Salomé Grouard, « Au Japon, la stigmatisation des féministes », sur Slate.fr, (consulté le ).
- « Au Japon, le tabou du harcèlement maternel » [vidéo], France Info, (consulté le ).
- (en) Reuters, « Maternity harassment a serious problem for Japan's working women », South China Morning Post, (consulté le ).
- (en) Madeline Bielski, « Matahara: An Issue with a Larger Context » [« Mathara : un problème au contexte plus large »], sur The Diplomatic Courier, (consulté le ).
- (en) Justin McCurry, « Japanese women suffer widespread 'maternity harassment' at work » [« Le « harcèlement maternel » est répandu au Japon »], The Guardian, (consulté le ).
- (ja) « 小酒部さやかさんに「世界の勇気ある女性賞」 マタハラNetの創設者 » [« Sayaka Osakabe, fondatrice de MataharaNet reçoit le Prix international de la femme de courage »], HuffPost, (consulté le ).