Godeliève Mukasarasi

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Godeliève Mukasarasi
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Prix international de la femme de courage ()
Prix de la liberté John Humphrey (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Godeliève Mukasarasi, née en 1956, est une travailleuse sociale rwandaise, qui a aidé les personnes ayant subi des traumatismes et des violences sexuelles pendant le génocide.

Éléments biographiques[modifier | modifier le code]

Godeliève Mukasarasi est née en 1956 à Gitarama, dans le district de Muhanga, où elle travaille en tant que travailleuse sociale[1]. Elle est Hutu, son mari est Tutsi[2],[3]. À la suite du génocide de 1994, elle fonde un groupe appelé SEVOTA, pour aider et soutenir les femmes veuves et les orphelins. L'organisation met l'accent sur la création d'espaces sûrs pour dialoguer entre survivants et pour proposer des activités pour les enfants[1],[4]. Godeliève Mukasarasi croit à la reconstruction par la parole, et est persuadée de la nécessité d'aider les femmes violées à s'exprimer, à échanger, à confier leurs sentiments pour mieux vivre avec leurs enfants, fruits de la violence qui leur a été faite et rejetés par leur communauté. Ces femmes ont été quelquefois mutilées et ont pour partie été volontairement contaminées du virus du sida par leurs agresseurs[2],[3].

En , elle reçoit le Prix de la créativité des femmes en milieu rural de la Fondation du Sommet mondial des femmes (WWSF : Women's World Summit Foundation) à Genève[5]. En , son mari, Emmanuel Rudasingwa, et sa fille sont tués par une bande armée. Dans son témoignage aux enquêteurs, elle attribue l'attaque à des Hutus récemment revenus du Zaïre, en représailles aux conversations de son mari avec les représentants du Tribunal pénal international pour le Rwanda[6].

Elle reçoit le prix de la liberté John Humphrey 2004. Un documentaire est réalisé sur elle et sur l'action de son ONG, SEVOTA, par André Versaille et Benoît Dervaux, chef opérateur de Luc Dardenne : Rwanda, la vie après - Paroles de mères. Ce documentaire a reçu le prix du public au 28e festival international des programmes audiovisuels de Biarritz (FIPA), et est diffusé par Arte quelques années plus tard[2],[3]. Le témoignage des femmes et des enfants accueillis par SEVOTA a inspiré également un spectacle de Dorothée Munyaneza, Unwanted[7].

Le , elle reçoit le prix international de la femme de courage[8].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) « Godeliève Mukasarasi (Rwanda) », Droits et Démocratie,‎ (lire en ligne)
  2. a b et c Marc Belpois, « Rwanda, la vie après : l'horreur en face et sur Arte », Télérama,‎ (lire en ligne)
  3. a b et c Siegfried Forster P, « «Rwanda. Paroles de mères », la survie après le viol », Radio France internationale,‎ (lire en ligne)
  4. « Visions du Rwanda Godelieve Mukasarasi », sur le site de l'ONU (consulté le )
  5. « WWSF Prix pour la créativité des femmes en milieu rural », Women's World Summit Foundation (consulté le )
  6. (en) Connie Walsh, « Witness Protection, Gender and the ICTR », Coalition for Women's Human Rights in Conflict Situations,‎ (lire en ligne)
  7. AFP, « Dorothée Munyaneza, chorégraphe, chanteuse et rescapée du génocide du Rwanda », Le Point,‎ (lire en ligne)
  8. (en) « 2018 International Women of Courage Award », sur le site du département d'État des États-Unis (consulté le ).