Thaïlande

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Royaume de Thaïlande

(th) ประเทศไทย

(th) Prathet Thai

Drapeau
Drapeau de la Thaïlande
Blason
Armoiries de la Thaïlande
Hymne Phleng Chat
Description de l'image Thailand (orthographic projection).svg.
Administration
Forme de l'État Monarchie constitutionnelle parlementaire unitaire
Roi Rama X
Premier ministre Prayut Chan-o-cha
Langues officielles Thaï
Capitale Bangkok

13° 45′ N, 100° 31′ E

Géographie
Plus grande ville Bangkok
Superficie totale 514 000 km2
(classé 51e)
Superficie en eau 0,4 %
Fuseau horaire UTC +7
Histoire
Entité précédente
Royaume de Lavo 450
Royaume de Siam 1350
Monarchie constitutionnelle
Démographie
Gentilé Thaïlandais
Population totale (janvier 2017) 68 229 099 hab.
(classé 22e)
Densité 133 hab./km2
Économie
Monnaie Baht (THB)
Développement
IDH (2017) 0,755[1] (élevé ; 83e)
Divers
Code ISO 3166-1 THA, TH
Domaine Internet .th
Indicatif téléphonique +66

La Thaïlande, en forme longue le royaume de Thaïlande, en thaï Prathet Thaï[2], ประเทศไทย ou Ratcha Anachak Thai, ราชอาณาจักรไทย, est un pays d’Asie du Sud-Est. Avant 1939, il s’appelait le royaume de Siam. Il est bordé à l’ouest et au nord-ouest par la Birmanie, au sud par la Malaisie, à l’est par le Cambodge et au nord-est par le Laos. Sa capitale est Krung Thep (กรุงเทพฯ, la Cité des anges), également appelée Bangkok. La langue officielle est le thaï et la monnaie le baht. C’est une monarchie constitutionnelle depuis 1932 dans laquelle le roi est officiellement titré Chef de l'État, Chef des Forces armées, partisan de la religion bouddhiste et défenseur de toutes les confessions. Sur un plan politique, la Thaïlande a connu 19 coups d'État tentés ou réussis par l'armée depuis 1932, le dernier en date ayant eu lieu le 22 mai 2014. Depuis 1946, plusieurs générations de Thaïlandais n'ont connu qu'un souverain, Bhumibol Adulyadej (Rama IX), dont le règne a duré soixante-dix ans, jusqu'à sa mort le 13 octobre 2016. Son fils Maha Vajiralongkorn (Rama X) lui a succédé le 1er décembre 2016. Il est le 10e souverain de la dynastie Chakri qui règne depuis 1782.

Le pays est classé 51e pays par ordre de superficie (514 000 km2) et 21e pays le plus peuplé du monde avec 68 299 099 habitants en janvier 2017, une superficie et une population très proches de ceux de la France métropolitaine. Il est constitué d'une large partie continentale prolongée au sud sur près de 1 000 kilomètres par la péninsule Malaise qu'il partage côté ouest avec la Birmanie et dans son sud avec la Malaisie. Environ 75 % de la population sont d'ethnie thaïe, 14 % sont des Chinois, et 3 % sont Malais[3], le reste étant composé de groupes minoritaires : les Môns, les Khmers et les diverses tribus des collines. La religion principale est le bouddhisme, pratiquée par environ 95 % des Thaïlandais.

La Thaïlande a connu une croissance économique rapide entre 1985 et 1995. C'est un des nouveaux pays industrialisés, comptant parmi les Tigres asiatiques. Son économie repose notamment sur le tourisme, avec des destinations touristiques bien connues comme la région de Chiang Mai, le parc d'Ayutthaya, la station balnéaire de Pattaya, la capitale Bangkok, les provinces méridionales de Phuket, de Phang Nga, de Krabi et de nombreuses îles dans le Golfe de Thaïlande et dans la Mer d'Andaman, comme celles de Ko Samui et de Koh Phi Phi. Les exportations contribuent aussi de manière significative à l'économie[4]. Il y a environ 2,8 millions d'immigrés légaux et illégaux en Thaïlande, dont un certain nombre d'expatriés des pays occidentaux[5]. La Thaïlande est l'un des pays les plus inégalitaires au monde : 1% de la population détient 66,9 % de la richesse du pays[6].

Histoire

Le premier royaume connu des historiens sur le territoire thaïlandais est le royaume de Funan. En effet, celui-ci remonte à peu près au premier siècle de notre ère. Ce dernier couvrait une grande partie de l’Asie du Sud-Est, il s’étendait ainsi sur le Cambodge, le sud du Vietnam, certaines parties de du Laos, La Birmanie, des péninsules malaisienne et enfin la Thaïlande. Il était le plus puissant de la région à cette époque et dura presque cinq siècles[7].

À partir du sixième siècle, les différents peuples qui composaient le royaume du Funan établissent la principauté de Dvaravati à partir du sixième siècle. On parle même de civilisation du Dvarvati. Cela s’étendait principalement en Thaïlande et dans le sud de la Birmanie. Cette période s’étend jusqu’au dixième siècle. L’ère du Dvaravati est un point charnière puisque c’est à cette période que les historiens attribuent l’arrivée du bouddhisme dans la région[7].

Dès le dixième siècle, la principauté de Dvaravati tombe sous l’allégeance du royaume des Khmers établi au siècle précédent. Techniquement, le Dvaravati était vassal du royaume khmer pendant un peu plus de deux siècles. Les historiens estiment qu’au début du treizième siècle, plusieurs chefs de différents clans et tribus thaï s’affranchissent progressivement de leur statut auprès du royaume khmer. En 1238, à Sukhotai, nait la première capitale de la Thaïlande. Un roi est élu cette année-là. Un écrit datant de 1292 retrouvé par les historiens, est considéré par les Thaïlandais comme le premier acte ratifié de la création de leur nation. On attribue la fin du Sukhotai à 1365, date à laquelle le roi décède. Ensuite, ce même royaume devient le royaume de Ayutthaya qui perdurera jusqu’au début du dix-huitième siècle. Cependant, au milieu du dix-huitième siècle, le royaume fut annexé et contrôlé par des forces militaires birmanes. S’ensuit près d’un siècle de batailles pour le contrôle du territoire entre militaires birmans et le royaume d’Ayutthaya, chacun leur tour récupérant le contrôle du territoire au gré de batailles[8].

De nombreux royaumes, principautés ou empires se partagent le pays dans une histoire imbriquée, les invasions et dominations étrangères se perpétuant jusqu’à la fin du XVIIe siècle.

Résumé chronologique :

  • Ier au VIe siècle, le royaume connu par son nom chinois de Funan domine la région
  • IIIe au Ve siècle, royaume connu sous le nom chinois de Dun-sun (sud)
  • VIe au XIe siècle, royaume môn de Dvâravatî (centre)
  • VIIe siècle, relation avec le royaume de Sriwijaya (sud)
  • VIIe au XIVe siècle, royaume de Lavo (sud)
  • VIIIe au XIIIe siècle, royaume môn de Hariphunchai (nord)
  • XIe et XIIe siècles, invasions khmères
  • XIIIe siècle, royaume thaï de Sukhothaï (centre) jusqu'en 1438.
  • XIIIe au XVIIe siècle, royaume thaï du Lanna (nord)
  • XIVe au XVIIIe siècle, royaume d'Ayutthaya (centre)
  • XVIIIe siècle à nos jours, dynastie Chakri à Bangkok (ou krungthep en thaï)
  • 1939 : Le pays prend le nom de Thaïlande

Monarchie parlementaire

Le 24 juin 1932, une révolution de palais, qui dura 3 heures, met fin à la monarchie absolue. La « révolution de 1932 », comme elle est nommée, a été menée par un groupe d’une centaine de personnes, le « Parti du Peuple (en) », composé à parts égales d’officiers commandés par Plaek Phibunsongkhram et de civils dirigés par Pridi[9].

Depuis lors, l'équilibre entre le pouvoir royal, l'armée et le camp démocratique reste précaire, et ce sont ainsi pas moins de 20 coups d'État qui ont été tentés ou réussis par les forces armées jusqu'à la première décennie du XXIe siècle[10]. Ces coups d'État ont également permis à la royauté de reprendre une grande part de son pouvoir perdu. La mesure la plus significative a été la restauration du « crime de lèse-majesté », lequel permet au pouvoir de condamner un opposant politique, un journaliste, ou quiconque, sur la simple accusation d'atteinte à l'image du roi ou de son entourage.

Crises politiques et coups d'état

En 1972, des centaines de paysans, peut-être plus de 3 000, soupçonnés de soutenir la rébellion communistes, sont massacrés par les forces armées dans la province du Phattalung, dans le Sud de la Thaïlande. Jusqu'alors, les suspects communistes arrêtés par l'armée étaient habituellement abattus et leurs corps laissés sur place. Cette fois-ci, la méthode des « barils rouges » a été introduite pour éliminer toute preuve possible. Les suspects ont été frappés jusqu'à être rendu semi-conscients, avant d'être jetés dans des barils contenant de l'essence et brûlés vifs[11].

En 1973, des manifestations essentiellement menées par des étudiants aboutissent au départ du dictateur militaire Thanom Kittikhachon, au prix de quelque 70 manifestants tués, et la Thaïlande s'ouvre à l'une des rares périodes démocratiques de son histoire[12]. Celle-ci prend fin trois ans plus tard : le 6 octobre 1976, à Bangkok, des militants d’extrême droite ultraroyalistes, appuyés par la police et par l’armée, ouvrent le feu sur une manifestation d'étudiants de gauche. Les manifestants qui tentent de s’enfuir à la nage, par le fleuve Chao Phraya, sont abattus. Ceux qui se rendent sont battus, certains à mort, et d’autres brûlés vifs. Plusieurs jeunes filles sont violées puis tuées. Les autorités font état de 46 morts, mais le bilan réel pourrait être d'une centaine de tués. Le même jour, l'armée conduit un putsch, avec l’assentiment du roi[12].

Années 1990

En 1997 est enfin adoptée la première constitution thaïlandaise.

Comme les autres pays asiatiques, la Thaïlande bénéficie au début des années 1990 d'un afflux massif de capitaux étrangers[13] qui se retirent ensuite, déstabilisant la monnaie puis l'économie de la Thaïlande et de ces pays[14].

XXIe siècle

Les provinces touristiques du sud du pays sont ravagées par le tsunami du 26 décembre 2004.

Chemises jaunes contre chemises rouges

Au cours des années 2000 et 2010, un camp dénommé les « chemises jaunes » (la couleur du jour du roi[15]) s'oppose aux « chemises rouges ». Les premières rassemblent surtout une élite urbaine, conservatrice, hostile à la démocratie dite « à l’occidentale » et fervente partisane de la monarchie. Elles soutiennent le Parti démocrate et l'armée. Les secondes représentent essentiellement les classes les moins aisées, séduites par les mesures de lutte contre la pauvreté. Favorables au maintien de la démocratie et de moins en moins favorables à la monarchie, elles soutiennent le parti Thai rak Thai devenu en 2008 le Pheu Thai dominé par la famille Shinawatra et qui remporte toutes les élections depuis 2001[10].

Un coup d'État a eu lieu le 19 septembre 2006, alors que le Premier ministre Thaksin Shinawatra était à New York, à l’occasion de l'Assemblée générale des Nations unies. L'armée a pris le pouvoir. Moins d'une semaine après la prise de pouvoir, l'armée déclare l'« état d’urgence généralisé ». Dès lors, celui-ci se retrouve appliqué à l'ensemble du pays et non plus seulement aux trois provinces musulmanes du sud.

Des blindés ont entouré les bureaux du gouvernement à Bangkok et les militaires ont pris le contrôle des chaînes de télévision, avant d'annoncer l'instauration d'une autorité provisoire fidèle au roi de Thaïlande. Le premier ministre Thaksin Shinawatra déchu s'est réfugié à Londres où il possède une résidence secondaire. Surayut Chulanon, ancien commandant en chef de l'armée, a été investi en qualité de premier ministre par le roi de Thaïlande. Si son gouvernement ne comporte que deux anciens militaires, sur vingt-six ministres, il est sous le contrôle absolu des généraux de l'état-major. Le gouvernement provisoire a soumis au référendum un projet de Constitution anti-démocratique visant à limiter le pouvoir des élus au profit de l’armée. Approuvé à hauteur de 56,69 %, il a mené à la tenue d’élections législatives pour le 23 décembre 2007 à la suite desquelles le Parti du pouvoir du peuple (PPP), issu du Thai rak Thai de Thaksin a obtenu 232 sièges sur 480, à la déception des putschistes. Samak Sunthorawet, chef du PPP, a été élu Premier ministre par les députés (contre Aphisit Wetchachiwa, le leader du Parti démocrate soutenu par les généraux), a formé un gouvernement. Le 18 décembre 2008, un gouvernement dominé par le Parti démocrate et soutenu par les généraux a été désigné par le Parlement avec Abhisit Vejjajiva comme Premier ministre.

Les luttes entre les « jaunes » et les « rouges » (partis politiques majeurs) bloquent le pays et en particulier la capitale de 15 millions d'habitants, Bangkok pendant des mois en 2010 et entre 2013 et 2015, avec de très fortes manifestations de rue et des violences[16].

En juillet 2011, la sœur cadette de Thaksin, Yingluck Shinawatra, a été élue avec une majorité écrasante. Elle est la première femme qui est devenue premier ministre en Thaïlande. Elle a été destituée le 7 mai 2014 par la Cour constitutionnelle de Thaïlande, sous la pression de la junte militaire dirigée par le général Prayut Chan-o-cha.

Le 23 janvier 2015, le gouvernement formé par la junte militaire a condamné Yingluck Shinawatra à 5 ans d'inéligibilité prétextant son plan de subvention coûteux aux riziculteurs. Le 20 mai 2014, l'armée instaure la loi martiale et la censure sur le territoire thaïlandais. Le coup d'État intervient le 22 mai par la voix du général Prayuth Chan-ocha, lorsqu'il annonce que les forces armées prennent le pouvoir « Pour que le pays revienne à la normale » et afin de « restaurer l'ordre et lancer des réformes »[17]. Plusieurs dizaines d’intellectuels, journalistes et militants sont détenus dans des camps militaires pour avoir enfreint la loi martiale dans les semaines qui suivent son adoption[18]. Toute critique à l'égard du Chef du gouvernement autoproclamé Prayut Chan-o-cha, de sa politique ou de ses proches est considérée, par ricochet, comme une atteinte au roi, et est punissable de 3 à 15 ans de prison comme tout autre crime de lèse-majesté[réf. nécessaire]. Cette mesure avait permis l'emprisonnement de nombreux opposants durant la période trouble des cinq années qui avaient suivi l'éviction du Premier ministre Thaksin Shinawatra par le coup d'État de septembre 2006. La dictature au pouvoir organise aujourd'hui une lutte acharnée et féroce à toute forme d'opposition, et a déjà bloqué des milliers de sites internet sur son territoire.

En octobre 2016, Rama X devient le nouveau roi de Thaïlande.

Conflits dans le sud de la Thaïlande

Les provinces du sud, l’ancien royaume de Patani, sont majoritairement musulmanes et secouées par des violences interreligieuses et séparatistes depuis les années 1970. Entre janvier 2004 et juin 2009, ces tensions ont fait 3 700 morts[19]. 87 musulmans sont morts le 25 octobre 2004 après une manifestation dans la province de Narathiwat (« massacre de Tak Bai »). Six mois plus tôt, au cours de la tuerie de la mosquée de Krue Se (en) 32 « rebelles » avaient été tués par les forces de l’ordre.

Le , le gouvernement thaïlandais impose l’état d’urgence dans le sud du pays pour rétablir la sécurité : des « rebelles » lancent des cocktails Molotov sur les bâtiments publics et des bonzes sont assassinés. Le , une série d’attentats et d’incendies fait quatre morts et 49 blessés dans les provinces méridionales[20].

Le , une série d’attentats fait trois morts et plusieurs dizaines de blessés dans la ville de Yala[21].

Système politique

Instauration d'une constitution

C’est l’année 1932 qui marque le début de la législation moderne thaïlandaise. En effet, avant la révolution de 1932, il n’y avait jamais eu de constitution écrite en Thaïlande. Le roi établissait toutes les lois et il n’y avait pas d’acte constitutif établit par celui-ci. Le roi était considéré comme chef suprême qui dirigeait en accord avec dieu (Dharma).

La révolution, guidée par le Parti du Peuple thaïlandais (en), et s’insurgeant contre la monarchie absolue, résulte d’un coup d’État et d’une prise de pouvoir. À la suite de cela, une constitution est rédigée. La toute première constitution thaïlandaise reconnaît le régime politique comme monarchie constitutionnelle - en tout cas en théorie. Plusieurs constitutions ont ainsi alterné jusqu’à la rédaction de la constitution du peuple en 1997. C’est cette constitution qui marque une véritable participation du peuple thaïlandais au sein du régime. En effet, cette constitution prévoyait deux chambres élues. La constitution reconnaissait l’existence de nombreux droits civiques et la mise en place de mécanismes institutionnels pour assurer la stabilité du régime et également des organes de contrôle et de sanction (cour constitutionnelle, tribunaux…)[22],[23].

Jusqu'aux années 2000, l’ordre hiérarchique traditionnel réserve l'espace politique à des personnes qualifiées de « supérieures » en termes moraux et de compétences, excluant les travailleurs pauvres et les petits paysans jugés trop incultes pour participer à la vie politique. L’ensemble des Premiers ministres thaïlandais ont mené des politiques non disruptives, avec peu d’impact sur la structure sociale. Thaksin Shinawatra introduit néanmoins certaines réformes sociales et politiques, mais ne peut les mener à bien face à l'opposition de l'armée[24].

Suspension de la constitution de 1997 et nouvelle constitution

Le 19 septembre 2006, l’armée effectue un coup d’État contre le Premier ministre Thaksin Shinawatra. La constitution de 1997 est abrogée aussitôt. Le pays est par la suite dirigé par l’entremise des lois martiales. Une constitution provisoire est publiée par l’armée le 1er octobre 2006. Les forces militaires organisent le 19 août 2007 le premier référendum de l’histoire en Thaïlande. 58,34 % de la population approuve le vote de la nouvelle constitution proposée par les militaires.

La tenue de ce référendum et son adoption prévoyaient de favoriser un retour à la démocratie et la tenue d’élections pour y parvenir. En décembre 2007, des élections furent organisées. La loi martiale est instaurée après la crise de 2013-2014, interdisant les rassemblements politiques[18].

Le gouvernement se divise en trois branches, pouvoir exécutif, pouvoir législatif et judiciaire[23].

  • Pouvoir législatif : il est constitué de la chambre basse (Chambre des députés / Saphaa Phuu Thaen Ratsadon), de 393 membres élus pour quatre ans, et de la chambre haute (Sénat / Wuthisaphaa), de 270 membres élus pour six ans.
  • Pouvoir exécutif : il est composé du Premier ministre élu par l’Assemblée Nationale et ses trente-cinq membres de son cabinet. Le Premier ministre est le chef du gouvernement.
  • Pouvoir judiciaire : le pouvoir judiciaire fonctionne indépendamment des deux autres ordres. Il est composé d’une cour judiciaire et une cour constitutionnelle chargée de vérifier la constitutionnalité de toutes les lois et actes entrepris[22].

Rôle du monarque

Depuis 2016, le roi Rama X est à la tête du pays. Chef de l’armée, ses pouvoirs sont soumis et contraints par la constitution. Il est également tenu d’être bouddhiste et de défendre la pratique de la religion à travers son mandat.

Il est protégé des critiques notamment par l'article 112 du code pénal thaïlandais, assimilé à un crime de lèse-majesté, relevant de la sécurité nationale et pouvant aboutir à plusieurs dizaines d'années de prison[25]. Cette loi est fortement critiquée, étant applicable à tout individu (y compris hors de Thaïlande), et utilisée pour empêcher le débat démocratique depuis la prise de pouvoir d'une junte militaire au milieu du XXe siècle.

Relations étrangères

La section suivante a pour objectif de dresser un bref état des lieux des principales relations bilatérales entretenues par la Thaïlande : au niveau de l’organisation de l’ANASE, des États voisins et des quelques plus grandes puissances mondiales.

Organisation régionale :

ANASE :

La Thaïlande fait partie des cinq membres fondateurs de l’ANASE en 1967 aux côtés de quatre autres États : la Malaisie, Singapour, les Philippines et l'Indonésie[26].La déclaration de Bangkok signée par les cinq pays est l’acte constitutif de l’association qui a pour buts premiers de promouvoir la stabilité, la paix et d’accélérer le progrès économique, social et le développement de la culture. L’ANASE compte aujourd’hui dix membres. Selon le gouvernement thaïlandais, la participation à l’ANASE est un point central de sa politique régionale. Entre 2008 et 2012 le secrétaire général de l’ANASE était thaïlandais. Sous ce mandat, la Thaïlande met en avant plusieurs avancées significatives au sein de l’ANASE. Par exemple en 2009, c’est sous l’initiative de la Thaïlande que le plan de route pour la communauté de l’ANASE est voté pour une durée de six ans. Ce plan met en place une série de mécanismes pour guider l’association dans le développement de trois piliers : la communauté socio économique, la communauté politique et sécuritaire et la communauté économique. La Thaïlande revendique également son rôle central au sein de l’ANASE dans la promotion et développement des droits humains au sein de la communauté. C’est sous son impulsion et son secrétariat que fut créée La Commission Intergouvernementale de l’ANASE pour les Droits Humain en 2009[27],[28].

Chine :

La Chine (RPC) et la Thaïlande, au-delà de l’établissement de leurs relations formelles en 1975, disposent d’un passé commun depuis le début de notre ère. Au départ c’est avec Taïwan (République de Chine) que la Thaïlande établit des relations diplomatiques. En 1963, le roi thaïlandais de l’époque Bhumibol se rendit à Taipei. Cependant, en 1975 ce dernier coupe les relations avec Taïwan (République de Chine) au profit de la République Populaire de Chine. En effet, avant cela, le choix d’établir des relations avec Taïwan plutôt que la République populaire de Chine fût principalement la résultante de suspicions communes. La République populaire de Chine supportait activement les mouvements d’extrême gauche thaïlandais et la Thaïlande était méfiante vis-à-vis de l’implication de la République populaire de Chine dans le conflit prenant par alors au Cambodge. Cependant, en 1978 la République populaire de Chine soutient publiquement la Thaïlande dans sa présence au sein du conflit au Cambodge[27].

Commercialement, les deux pays sont d’actifs partenaires économiques. En 2003, les deux pays ont signé un accord bilatéral de libre-échange, majoritairement concernant les produits agricoles. La Chine est le second plus gros marché d’exportation de la Thaïlande. La Chine prévoit dans les prochaines années de créer le « China City Complex » en Thaïlande. Il s’agit d’un organisme ayant pour but d’augmenter de façon considérable les échanges entre les deux pays et au niveau ne l’ANASE[27].

Militairement, l’armée royale thaïlandaise se fournit en grande partie en Chine. Les deux pays ont pour projet d’ouvrir une usine commune d’armes en Thaïlande à Khon Kaen.

Indonésie :

Avant l’établissement de relations bilatérales moderne, l’Indonésie et la Thaïlande ont des relations depuis le huitième siècle environ. Pendant la période coloniale durant laquelle l’Indonésie était sous le joug néerlandais, la Thaïlande effectuait des visites diplomatiques auprès des dirigeants coloniaux. Le roi Rama V, s’est rendu à Java à trois reprises. C’est une fois l’indépendance de l’Indonésie obtenue en 1945 et leur reconnaissance en tant que nation souveraine quatre ans plus tard par les Pays-Bas, que la Thaïlande établit des relations avec la nouvelle nation indonésienne. Les deux pays sont parmi les membres fondateurs de l’ANASE[26].Ils font également communément parti de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique et du Mouvement des Non Alignés.

Économiquement, l’Indonésie est le sixième partenaire économique de la Thaïlande. En 2012, leurs échanges économiques s’élevaient à 17 milliards de dollars américains. Au sein de la communauté de l’ANASE elle est le troisième. Cependant, aucun accord bilatéral n’a été signé pour promouvoir les échanges et préserver leurs intérêts économiques[27].

Philippines :

Les historiens établissent des relations entre les Philippines et la Thaïlande depuis le treizième siècle. Durant la période coloniale, lorsque les Espagnols prirent le contrôle du territoire dès le seizième siècle, les relations entre les deux pays existaient car le Royaume d’Espagne voyait la Thaïlande comme une possible expansion de sa domination coloniale[22].

En 1949, trois ans après avoir obtenu leur indépendance des États-Unis, les Philippines et la Thaïlande signent un Traité d’Amitié. Les deux États sont membres fondateurs de l’ANASE[26].Contrairement à ses relations avec d’autres États de la région, la Thaïlande a signé un grand nombre d'accords bilatéraux avec les Philippines. En effet, depuis 1949, vingt-trois ententes bilatérales ont été signées dans le domaine de la défense, du tourisme, de l’économie, l’agriculture, les télécommunications et l’échange de techniques et savoir faire[29].

Un volet important de leur relation, qui est d’ailleurs énoncé de manière claire par l’Ambassade des Philippines en Thaïlande, est la coopération mutuelle en cas de catastrophes naturelles. En mai 2010, la Thaïlande a délivré cinq cent vingt tonnes de riz au gouvernement philippin pour venir en aide aux victimes du typhon Ondoy. En 2011, la Thaïlande a ainsi donné cent mille dollars américains aux victimes de la tempête Sendong. De leur côté, les philippines ont envoyé des experts légaux et criminels pour aider la Thaïlande a identifier les victimes du Tsunami ayant eu lieu cette même année[29].

Les deux capitales des pays, Manille et Bangkok, sont jumelées depuis 1997[27].

Vietnam :

La Thaïlande, a l’époque ou elle était le Royaume du Siam, a affronté le Vietnam dans de multiples guerres au cours des dix-huitièmes et dix-neuvième siècles, principalement entre le royaume Ayutthaya (Siam) et Rattanakosin (Vietnam). C’est l’établissement des colons français au Vietnam, à l’époque Indochine Française, qui mit fin à ces affrontements[7].

Les relations modernes entre les deux États datent de 1986. Vers la fin de la guerre froide, le Vietnam change de direction concernant sa politique étrangère et accepte également les règles du jeu de la coopération propre à son adhésion à l’ANASE. En effet, face à une crise interne économique et politique le Vietnam décide d’adopter de nouvelles réformes « compréhensives » appelées Doi Moi. Au sein de ces nouvelles réformes, on trouve la création et le développement des relations bilatérales avec la Thaïlande. Cependant, au départ, des suspicions mutuelles politiques, économiques et territoriales perdurent. Ainsi, des mesures de construction de confiance mutuelles sont mises en place concernant les points les plus sensibles. Le premier point de discorde étant les conflits territoriaux. En 1997, un accord est signé pour délimiter de façon claire la zone maritime de chaque partie dans le conflit les opposant au sein du Golf de Thaïlande et créa une patrouille maritime commune pour la zone[30].

Aujourd’hui, les deux pays ont signé plus de trente accords bilatéraux dans les domaines de l’économie, de la politique et de la sécurité. En 2004, ils créent même un cabinet de consultation bilatérale pour la coopération stratégique[30].

Commercialement, les deux pays échangent énormément, mais le Vietnam souffre depuis 2007 d’un déficit commercial dans ses échanges avec la Thaïlande. De plus les deux pays se concurrencent sur de nombreux marchés d’exportations et de développement, et notamment deux majeurs : celui du riz et du niveau d’attractivité des investissements direct étrangers[31].

Cependant, depuis le coup d'État de 2006 en Thaïlande, qui a destitué le Premier ministre Thaksin Shinawatra, tous ces mécanismes tournent au ralenti. Un second cabinet de consultation commune, à la suite de celui de 2004 était prévu pour 2008 et n’a pas eu lieu et les visites de la part des chefs d’États se font très rares[30].

Cambodge :

Historiquement, le Cambodge et la Thaïlande entretiennent des relations depuis le treizième siècle. Les deux nations ont une longue histoire commune, marquée par de nombreux conflits qui perdurent encore aujourd’hui[32].

Au douzième siècle, lors de la mort du dernier roi Khmer Jayavarman VII en 1218, l’Empire Khmer connu un déclin graduel. La Thaïlande, ainsi que la Chine, a tenté de tirer profit de cette situation en cherchant à prendre le contrôle de plusieurs territoires. L’Empire survivra jusqu’en 1431, date à laquelle la Thaïlande réussit à prendre le contrôle d’Angkor Thom et força le roi en place à cette période à l’exil. Un siècle plus tard, la Thaïlande a tenté une nouvelle fois de prendre le contrôle de plusieurs parties du territoire cambodgien. Au fil des siècles, le Cambodge s’est senti de plus en plus menacé par ses voisins, la Thaïlande et le Vietnam. En 1863, le roi du Cambodge Norodom, incite la France à prendre le contrôle du Cambodge sous forme de protectorat, et le resta jusqu’en 1953. Pendant la période du protectorat français, la présence de l’administration française, mit un terme aux rivalités entre les deux pays. Durant cette période les relations bilatérales entre les deux États n’étaient que peu existantes. Ces éléments historiques, sont importants pour comprendre l’origine des relations tumultueuses entre les deux États[27].

Pendant la Guerre froide, le Cambodge suivait une politique neutre, mais reconnaissait la République populaire de Chine. La Thaïlande, au contraire, était un allié de États-Unis. De plus, à cette même période, le Cambodge est dirigé par les Khmers Rouges sous le régime du Kompuchea Démocratique. Ce mouvement, responsable du génocide cambodgien, força de nombreux Cambodgiens à s’exiler et demander asile en Thaïlande.

En 2003, des émeutes ont éclaté dans la capitale cambodgienne de Phnom Penh. Un journal cambodgien a alors publié les propos d’une actrice thaïlandaise qui affirmait que la ville d’Angkor Watt, devait appartenir à la Thaïlande. Cet évènement qui peut sembler minime, a déclenché des émeutes dans les rues de Phnom Pen. Il a également contribué à refroidir davantage les relations, déjà peu existantes, entre les deux pays. À la suite de cet évènement, le Premier ministre cambodgien a banni les émissions de télévision thaïlandaises[27].

En 2008, une dispute frontalière a démarré entre les deux pays. Le conflit a eu lieu au niveau du temple de Preah Vihear, au nord est du Cambodge. Le temple est situé sur une falaise qui appartient au Cambodge, mais l’accès à ce temple ne peut se faire exclusivement que par la Thaïlande. Des soldats thaïlandais ont alors pénétré sur le territoire et des tirs ont été échangés. Depuis ce jour, la dispute sur l’appartenance du territoire est toujours d’actualité et a fait plusieurs morts et blessés. Le conflit est aujourd’hui devant la Cour internationale de justice[33].

L’ambassade de Thaïlande au Cambodge, exprime le désir de transformer les huit cents kilomètres de frontière entre les deux pays, en une zone de paix et de stabilité. De plus, elle souhaite renforcer les relations bilatérales avec le Cambodge. L’ambassadeur de Thaïlande au Cambodge actuel, Panyarak Poolthup déclare ainsi sur le site officiel de l’Ambassade de Thaïlande au Cambodge, que la Thaïlande et le Cambodge partagent une culture, une religion et des racines qui doivent servir de socle pour bâtir de fortes et prospères relations bilatérales.

Économiquement, peu d’accords bilatéraux existent entre les deux pays. Cependant, les gouvernements thaïlandais et cambodgien ont fait part de leur intention de doubler leurs échanges commerciaux d’ici 2020, avec la signature d’un accord en 2015[31].

En 1999, le pays rejoint l’ANASE, dont la Thaïlande est également membre[26].

Laos :

Historiquement, les deux pays frontaliers, ont des relations depuis l’existence de chacun des deux pays. Cependant, les relations bilatérales entre les deux États ont souvent été conflictuelles[27].

En 1980 un conflit entre des patrouilles maritimes laotiennes et thaïlandaises a éclaté, ce qui a conduit la Thaïlande à fermer complètement ses frontières avec le Laos. Ce n’est qu’en 1988 que le Premier ministre thaïlandais Chatchai Chunhawan rétablit le contact économique et frontalier entre les deux pays. S’en suit alors une période d’échanges économiques, d’accord bilatéraux et d’assistance mutuelle dans de nombreux domaines (culture, infrastructures, éducation), très prospère. Par exemple, En 2011, lors des inondations meurtrières en Thaïlande, le gouvernement laotien a fait d’un d’1,5 millions de bahts au gouvernement thaïlandais afin de venir en aide aux victimes. En 2012, le gouvernement thaïlandais a accordé deux prêts de 718 et 84 millions de bahts, au Laos pour la construction d’infrastructures et le développement d’un aéroport. La Thaïlande exprime publiquement son désir de renforcer ses liens avec le Laos, dans tous les domaines. De plus, la Thaïlande souhaite investir d’avantage dans le développement du secteur privé au Laos[27],[34].

Les deux pays sont tous les deux membres de l’ANASE[26].

Birmanie :

Les relations entre la Birmanie et la Thaïlande sont marquées par une longue histoire commune de conflits. Entre le seizième siècle et la Seconde Guerre mondiale, les deux États se sont affrontés dans de nombreuses guerres. Quatre grandes guerres exclusivement entre les deux pays sont à noter : 1547-1549, 1594–1605, 1765–1767 et 1785–1786.

Au dix-neuvième siècle, la Birmanie devint une colonie de l’Empire Britannique. Cela mit fin aux affrontements mais réduit aussi considérablement les interactions entre les deux pays.

Durant la Seconde Guerre mondiale, la Thaïlande envoya des troupes armées dans les États birmans de Shan et Kayah dans le but de se procurer de l’opium, mais cela créa un incident diplomatique. Ce n’est qu’une fois la guerre terminée, avec la création de l’ANASE, dont les pays sont membres que leurs relations diplomatiques furent officiellement établies. En 2010, après les élections législatives birmanes, un conflit frontalier a éclaté entre les deux pays. Forces armées nationales birmanes et l’armée de libération de Karen (qui milite pour l’indépendance du peuple Karen en Birmanie) se sont affrontées pendant deux ans, ce qui a forcé plus de 10 000 réfugiés à fuir vers la Thaïlande et a ainsi impliqué le pays dans le conflit.

En 2019, Les relations entre les deux pays sont très peu développées, mais les deux États maintiennent respectivement des ambassades en Thaïlande et en Birmanie[35].

États-Unis :

La Thaïlande est le premier pays asiatique a établir des relations formelles avec les États-Unis. En 1856, un traité d’Amitié, de commerce est de navigation est signé entre un représentant du gouvernement américain et le roi Rama IV, qui accordaient notamment aux Américains des droits extra territoriaux au sein de certaines parties du pays[36].

Économiquement, En 1966, les deux pays signent un traité d’amitié et de relations économiques qui facilitent l’accès à leurs marchés respectifs. En juin 2004, les deux pays négocient un accord de libre-échange. Cependant, le coup d’État de 2006 suspend la ratification de cet accord[37].

Le coup d’État de 2014 fut publiquement condamné par les États-Unis. Le secrétaire général de l’époque, John Kerry déclare publiquement que cet acte aura des conséquences négatives pour les relations bilatérales avec la Thaïlande, en précisant que cela sera particulièrement le cas concernant les relations de coopération militaire[38].

Militairement, les deux pays sont signataire du pacte de Manille de 1954, plus connu sous le nom Organisation du Traité de l'Asie du Sud-Est (OTASE). Les États-Unis ont aidé la Thaïlande dans la construction et le renforcement de son armée, tant au niveau des infrastructures que de la technique militaire. En effet, des programmes d’entraînement des soldats thaïlandais par l’armée américaine furent mis en place. Les États-Unis ont ainsi dépensé près de vingt-neuf millions de dollars américains dans l’établissement de ces programmes. Cependant, le coup d’État de 2006 a entraîné la suspension de ces programmes et c’est encore le cas actuellement[36].

L’engagement des États-Unis dans la lutte contre le terrorisme sur la scène internationale se concentre, parmi une série d’États, sur la Thaïlande. En effet, aux côtés de la piraterie, le terrorisme est devenu un des deux nouveaux enjeux de sécurité en Thaïlande. Un exemple probant de cela remonte à 2003 lorsque conjointement, la CIA et la police thaïlandaise ont capturé un combattant indonésien prêtant allégeance à Al-Qaïda[27].

France :

Historiquement, les premiers contacts entre la Thaïlande et la France remontent au milieu du seizième siècle lorsqu’un prêtre français décida de se rendre sur le territoire afin d’y prêcher le christianisme, sans succès probant. La France avait alors pour ambition de répandre le christianisme et d’établir un protectorat au sein du royaume de Siam. En 1856, les deux pays signent un traité d’amitié et de commerce par Napoléon III et le roi Rama IV. Ce traité doit garantir une paix constante et une amitié continuelle entre les deux pays. La deuxième guerre mondiale verra s’affronter les deux États, notamment lors de la bataille de Koh Chang. En 1960, le roi Bhumibol et son épouse se rendent à Paris et sont reçus par le président Charles de Gaulle[39].Cette visite marque le début de l’établissement des relations modernes entre la France et la Thaïlande. Cependant, à l’inverse, depuis le traité de 1856, ce n’est qu’en 2006 qu’un président français (Jacques Chirac) se rend en visite officielle en Thaïlande. La Thaïlande est le partenaire le plus ancien de la France en Asie du Sud-Est. En 2016, les deux pays ont célébré 160 ans de relations bilatérales[22],[40].

Économiquement, la Thaïlande est le deuxième partenaire économique de la France au sein de l’ANASE, avec 2,3 milliards de dollars américains d’exportations. Selon le Ministère des Affaires étrangères français, plus de deux cent quatre-vingts entreprises françaises se sont implantées en Thaïlande. En Europe, la France est le cinquième investisseur de la Thaïlande[40].

En matière d’éducation, la France a mis en place, comme dans de nombreux pays, un programme bilatéral de bourses d’excellence. Celui-ci permet à des étudiants méritants de venir effectuer leurs études et inversement[40].

Forces armées

La force militaire de la Thaïlande se nomme Forces armées royales de Thaïlande. Elle est composée de trois divisions : la force armée royale maritime, la force armée royale aérienne et la force armée royale de terre. On compte actuellement 30 600 soldats actifs et 245 000 réservistes. Le chef de l’armée thaïlandaise est le roi mais ce titre n’est qu’honorifique. Dans les faits c’est le Premier ministre qui la dirige. C’est la seizième puissance militaire mondiale. Selon le quatrième chapitre de la constitution de 2007, il est du devoir de tous les citoyens de servir dans l’armée. Dans les faits, seulement les hommes de plus de vingt et un an peuvent le faire. Ainsi chaque année, tous les hommes de plus de vingt et un an sont éligibles au service militaire pour une période de six mois à deux ans. Dans les faits, on effectue un tirage au sort et seuls les personnes sélectionnées sont tenues de réaliser leur service militaire[22].

Géographie

La Thaïlande fait partie de la péninsule indochinoise, jusqu’à l’isthme de Kra, qui marque la transition avec la péninsule Malaise. Le pays s’étend sur environ 805 km d’est en ouest et 1 770 km du nord au sud.

Au centre, on trouve une vaste plaine, la plaine alluviale de la Chao Phraya, le plus grand fleuve thaïlandais. C’est la région la plus dense au niveau de la population et la plus riche du point de vue agricole.

Bangkok est située à proximité du fertile delta du Maenam Chao Phraya (Mae Nam - แม่ น้ำ - littéralement mère-eau (l’eau mère de la vie), veut dire rivière ou fleuve en thaï). Tout autour de ce bassin s’élèvent des massifs montagneux. Les massifs qui longent la frontière birmane sont les sommets les plus élevés, culminant à 2 595 mètres au Doi Inthanon. Quant à la région péninsulaire, bordée d’étroites plaines côtières, elle atteint son point culminant au Khao Luang à 1 786 m.

Carte par le The World Factbook.

À l’est du bassin du Chao Phraya, on trouve une autre chaîne montagneuse, d’axe nord-sud, qui culmine à 1 270 mètres grâce au Doi Pia Fai.

Un plateau bas et aride s’étend au nord et à l’est de cette chaîne : c’est le plateau de Khorat, qui occupe le tiers oriental du pays (appelé l’Isan) et borde la vallée du Mékong (Mae Nam Khong), à la frontière avec le Laos.

Climat

La Thaïlande bénéficie d’un climat de mousson[41]. On distingue deux saisons :

  • Une saison sèche : de décembre à avril
  • Une saison de mousson : de fin mai à novembre
  • Dans le nord du pays, on distingue une troisième saison appelée « saison froide »

La saison sèche est plus courte au sud en raison de la proximité de la mer. La température varie entre 19° et 38 °C en moyenne[réf. nécessaire].

Selon le Climate Institute, une association spécialisée dans des solutions pratiques au changement climatique, les changements climatiques menacent en grande partie l’agriculture notamment avec l’augmentation des températures, aux inondations, aux sécheresses, tempêtes et à l'élévation du niveau de la mer. Le pays a subi plus de 1,75 milliard de pertes dues à ces catastrophes[réf. nécessaire]. Ces dernières années, les conditions climatiques ont aggravé la situation, ce qui a abouti à des catastrophes à grandes échelles. Ces cataclysmes ont dévasté l’agriculture et l’économie. L'imprévisibilité des précipitations, des changements de températures et bien d’autres faits néfastes vont s’intensifier dans les années à venir[réf. nécessaire]. Ce qui veut dire que la Thaïlande devra faire face à des sécheresses en plein milieu de la saison des pluies[42][source insuffisante].

Environnement

Les principale sources de pollution sont la circulation automobile et les industries utilisant le charbon. Les réglementations existantes ne sont pas respectées et la répression contre les manquements reste faible. La pollution de l'air diminue l’espérance de vie des Thaïlandais de quatre années[43].

La Thaïlande a vu ses importations de déchets décupler.en 2018, en conséquence de la décision de la Chine de cesser ses propres importations..Les problèmes écologiques et sanitaires se sont accentués en conséquence[44].

Provinces

Le pays est divisé administrativement en 77 provinces, en considérant que Bangkok est elle-même une province, (jangwat - จังหวัด, singulier et pluriel), réparties en cinq groupes. Le nom de chaque province est dérivé du nom de sa capitale.

Ce n’est que par l’effet du Traité anglo-siamois de 1909 que l’ancien royaume de Patani devint partie intégrante du royaume de Siam, sous la forme de quatre nouvelles provinces : Pattani, Yala, Narathiwat et Satun.

Économie

Les bénéfices de la croissance et de l’industrialisation de ces dernières décennies ont été essentiellement captés par l’aristocratie traditionnelle et les nouvelles élites économiques et financières. Selon le rapport du Crédit suisse de 2018 sur la répartition de la richesse mondiale, 1 % de la population détient 66,9 % de la richesse du pays. Les stratégies de bas salaires/hauts profits ainsi que le désinvestissement de l’État envers les campagnes a conduit à une fracture rurale-urbaine et à l’exclusion de pans entiers de la société confrontés à l’exode, à la massification du secteur informel, à l’absence de protection sociale ou aux difficultés d’accès à l’éducation et aux services de base[6].

La Thaïlande est membre de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC).

L’agriculture, la transformation et l’exportation de produits agricoles, notamment du riz, ont formé l’ossature de son économie. Bien que parmi les pays les plus prospères d’Asie, le fait qu’elle dépende d’une monoculture l’a rendue extrêmement sensible aux fluctuations des cours mondiaux du riz et aux variations de la production. Le gouvernement thaïlandais s’est efforcé d’atténuer cette fragilité en cherchant à diversifier l’économie et à promouvoir des méthodes de culture scientifiques comme l’irrigation contrôlée des rizières, de façon à stabiliser la production même lorsque les précipitations sont insuffisantes. Les élevages de crevettes sont aussi une source majeure d’exportations. La Thaïlande compte ainsi plus de 30 000 élevages donnant une production de 280 000 tonnes en 2006. Ces exportations génèrent un chiffre d’affaires de 2 milliards de dollars et ont majoritairement lieu vers l’Europe, le Japon et les États-Unis. Mais une partie de la pêche qui sert à alimenter les crevettes est régulièrement accusée au début des années 2010 de détruire les mangroves naturelles et d'être réalisée par des migrants réduits en esclavage[45]. Le PIB du secteur agricole, du fait d'une moindre croissance que l'industrie ou le tourisme, ne représente plus que 8,4 % du PIB en 2012. La Thaïlande est aussi traditionnellement un important exportateur de produits issus de la canne à sucre, grâce à son climat et à des sols propices. Sur les six premières années de la décennie 2010, le pays a confirmé sa cinquième place au palmarès des producteurs mondiaux de sucre[46].

Thaïlande, 1 Salung avec motifs de temple et d'éléphant

Les Japonais investissent en Thaïlande et provoquent une industrialisation rapide dans les années 1980 et 1990, en particulier dans les industries électroniques et la sous-traitance mécanique, créant de nombreuses usines à bas coût pour alimenter leur machine industrielle.

À partir du milieu des années 1980, le tourisme joue un rôle majeur dans le développement économique du pays. La croissance annuelle fut exceptionnelle entre 1985 et 1993 (de l’ordre de 10 %). Elle est encore de 8 % en 1993, année où le PNB s’élevait à 136,9 milliards de dollars. Le Japon, les États-Unis, l’Allemagne, la Malaisie, la Chine et les Pays-Bas sont les principaux partenaires commerciaux de la Thaïlande.

Les familles thaïes d’origine chinoise, qui ne comptent qu'environ 6 % de la population, contrôlent la plupart des secteurs économiques du pays[47].

Après le tsunami de fin 2004 qui a touché toute l'infrastructure hôtelière et la côte sud-ouest, les touristes désertent les lieux, laissant des commerçants thaïs exsangues. La majorité des centaines de morts de décembre 2004 sur les côtes étaient étrangers, en particulier Allemands, Suédois, Danois, Anglais et Australiens. Les prix de l'immobilier ont baissé à Koh Lanta (par exemple) de presque 50 %. Grâce à ses autres ressources touristiques, la Thaïlande s'est remise de ce cataclysme avec une croissance touristique de plus de 10 % en 2006 par rapport à 2005 après la chute et les annulations dues au tsunami.

Depuis 2001, le Produit intérieur brut (PIB) de la Thaïlande enregistre des taux de croissance particulièrement soutenus : 6,9 % en 2003, 6,1 % en 2004 et 4,5 % en 2005. La croissance prévisionnelle du PIB pour 2014 est d’environ 1,5 % selon la Banque mondiale. Le dynamisme de l’économie thaïlandaise repose sur une demande interne robuste (consommation et investissements privés), qui la rend moins sensible que certains de ses voisins aux à-coups de la demande mondiale. Ces bonnes performances ont permis au royaume de s’affirmer comme puissance économique régionale.

L’industrie (39,2 % PIB), fortement exportatrice, demeure le principal poumon économique du pays, loin devant le tourisme (env. 10 % PIB) : la Thaïlande est particulièrement compétitive dans les industries électroniques, chimiques, papetières, de construction (Siam Cement, 2e groupe Thaï, 24 000 salariés, cinq divisions : BTP, ciment, chimie, papier et distribution) et d'assemblage, les industries agroalimentaires et le tourisme. Elle attire également de nombreuses multinationales qui se servent de leur filiale thaïlandaise comme base d’exportation régionale, voire mondiale. Cependant, le montant élevé des importations thaïlandaises de matières premières devrait peser sur la croissance économique de 2005, notamment en raison de la hausse des prix du pétrole.

Grâce à un pilotage fin de sa politique économique, le gouvernement a largement contribué aux performances actuelles. Selon une stratégie baptisée « dual track » (la voie double), le gouvernement ajuste son soutien en fonction de la conjoncture internationale : en période de ralentissement, les dépenses publiques soutiennent la consommation ; en période plus favorable, le rythme des dépenses diminue et le gouvernement peut s’attaquer aux réformes plus structurelles.

Cette politique est rendue possible par la situation remarquable des finances publiques : l’élargissement de la base fiscale conjugué à l’augmentation naturelle des revenus (du fait de la conjoncture) a permis au gouvernement de mettre un terme au déficit budgétaire dès 2003 et d'afficher un excédent de 0,7 % en 2012. Pour atténuer l’impact du ralentissement de 2005, les autorités avaient mis sur pied un vaste programme d’investissements publics destiné à moderniser en profondeur les infrastructures du pays, routes, transports et télécommunications en particulier. Outre un effet positif pour la croissance, ces projets d'investissement de long terme renforcent l'économie du pays et créent de nouvelles opportunités d’échanges et de croissance.

De 2006 à 2013, l'économie thaïlandaise a connu une croissance plus faible, avec une moyenne de 4 %, dopée par une industrie forte (39,2 % du PIB en 2012), de fortes exportations agricoles, une forte activité commerciale (13,4 % PIB, 2012) et logistique (9,8 % PIB, 2012) et dans une moindre mesure par la consommation intérieure. Et pourtant, du fait de l'affaiblissement des exportations en 2012 et 2013 à cause de plusieurs chocs économiques et politiques, la consommation intérieure voit sa part dans la croissance grandir au fil des ans. Le PIB était de 366 milliards de dollars en 2012, faisant ressortir un PIB/habitant de 5 390 $ par habitant, soit 449 $ (environ 400 ) par mois et par habitant en moyenne.

La fortune cumulée des 50 Thaïlandais les plus riches s’élève à plus de 160 milliards de dollars en 2019[48].

Démographie

Évolution de la démographie entre 1950 et 2015, en milliers d’habitants [49]
Carte ethnique

Statistiques de The World Factbook : (Estimations )[3]

  • Population : 68 229 099 habitants.
  • Espérance de vie : 75,8 ans
  • Taux de naissance : 11,1 pour 1 000
  • Taux de mortalité : 7,9 pour 1 000
  • Taux de croissance : 0,32 % par an
  • Taux de fécondité : 1,51 enfant/femme
  • Taux d’alphabétisation : 96,7 % (de la population de + de 15 ans)
  • Taux de mortalité infantile : 9,4 pour 1 000 naissances
  • Taux de présence du virus VIH : 1,12 % de la population (est. 2015)
  • La Thaïlande est un pays bouddhiste, avec une minorité musulmane (4,6 % de la population) vivant principalement dans le sud, et environ 300 000 catholiques (0,5 % de la population).
  • Richesse par habitant (PIB/habitant) : 16 800 dollars (est. 2016)

Culture

Danses

La culture de la Thaïlande est profondément imprégnée par le bouddhisme theravāda, religion officielle. Une grande part des arts — peinture, sculpture, architecture, danse et musique — subit cette influence et est au service des représentations traditionnelles du bouddhisme et de ses dérivés. Conformément aux enseignements de Bouddha, les moines pratiquent l’ascétisme. Tous les matins, ils vont chercher leur nourriture auprès des habitants et des commerçants vers 6 h du matin (même dans la capitale mégapole, Bangkok - Krung Thep en thaï).

On observe aussi une grande pérennité des croyances animistes. Elles se manifestent dans la croyance aux amulettes magiques et dans le culte domestique rendu aux « esprits du lieu » (chao thi), auxquels sont consacrées les maisons des esprits, petits édicules présents devant les habitations ou magasins (quand cela est possible) et que les Thaïs remercient ou prient tous les jours s’ils le peuvent par des offrandes (des colliers de fleurs et de la nourriture).

En Thaïlande, on parle « des cultures » plutôt que de « la culture », à savoir : culture bouddhique, culture profane traditionnelle et culture musulmane. Les musulmans vivent dans le sud du pays, sur la péninsule, près de la frontière avec la Malaisie, dans les trois provinces de Pattani, Yala et Narathiwat.

À l’origine, les Thaïs seraient venus de Chine du sud (province du Yunnan) à partir du XIe siècle[50]. Toutefois, la langue thaïe n’a pas de parenté avec le chinois. Elle appartient au groupe tai de la branche dite kam-tai de la famille des langues taï-kadaï.

La culture bouddhique et traditionnelle englobe la Thaïlande entière, et comprend en gros deux types de cultures : la culture laotienne dans les provinces du Nord-est et du Nord (appelé jadis « Lanna-Lao », puis « Lanna-Thai »), et la culture thaïlandaise proprement dite (dite siamoise). Lorsque le pouvoir s’installe à Bangkok en 1782, après la destruction d’Ayuthaya par les Birmans en 1767, les dirigeants siamois font appel aux artistes et artisans lao pour construire la ville elle-même. La pagode du Bouddha d’Émeraude « Wat Prakao » (à prononcer « ouat prakéo ») à Bangkok fut érigée par eux, emmenés de force par les Siamois, après le sac de Vientiane (capitale du royaume lao) par l’armée siamoise vers 1778.

Le Nord-Est, ou Isan, est habité par des populations proches des Lao, que l’on appelle « Thaï Isan ». Ils ont une culture distincte (très fortement influencée maintenant par la télévision thaïlandaise), car ce territoire faisait partie intégrante du royaume lao de Lan Xang, avant l’arrivée des Français en 1893. Annexé définitivement par le Siam dans les années 1900, après le Traité franco-siamois du 3 octobre 1893, ce territoire prit le nom d’Isane (« Nord-est ») vers 1907-1910. Depuis lors, les lao du Nord-Est ou les « lao isane » perdent leur identité ethnique, actuellement sous le nom « thaï isane » (la nourriture isane est très spécifique à la région et désormais recherchée et reconnue dans toute la Thaïlande), parlant toujours lao et ont du mal à sauvegarder leur culture. Dans les années 1930, les lao du nord-est étaient opprimés par le pouvoir en place (sous P. Pribun-Sangkhrama) : ils n’avaient pas le droit de parler lao, de chiquer du bétel, de porter des jupes lao pour les femmes, etc.

Fêtes et jours fériés
Date Nom français Nom local Remarques
1er janvier Jour de l'an วันขึ้นปีใหม่ (Wan Khuen Pi Mai)
5 février วันมาฆบูชา (Wan Makhabucha) D’après le calendrier lunaire thaï
6 avril Journée du roi Chakri วันจักรี (Wan Chakkri) Célèbre le roi Rama Ier, fondateur de la dynastie Chakri
13 avril Nouvel an Thaï วันสงกรานต์ (Wan Songkran) Début de la saison des pluies
mai Wan Vaisakh Bucha D’après le calendrier lunaire thaï (en)
mai Cérémonie du Labourage royal วันพืชมงคล (Wan Phuetchamongkhon) Congé du gouvernement
1er mai Fête du travail Wan rang kjang Fermeture des banques
5 mai Journée du couronnement Wan chattra mongkhon Célèbre le couronnement du roi Bhumibol Adulyadej (Rama IX) en 1950
juillet วันอาสาฬหบูชา (Wan Asanhabucha) D’après le calendrier lunaire thaï (en)
juillet Carême bouddhiste วันเข้าพรรษา (Wan Khao Phansa) D’après le calendrier lunaire thaï (en)
1er juillet Journée de la mi-année Fermeture des banques
12 août Fête des mères Wan Mea Célèbre l’anniversaire de la reine
23 octobre Journée du roi Chulalongkorn วันปิยมหาราช (Wan Piyamaharat) Célèbre l’anniversaire de la mort du roi Chulalongkorn (Rama V)
Première pleine lune de novembre Fête des Lumières Loi Krathong Fin de la saison des pluies
5 décembre Fête des pères Wan phor Célèbre l’anniversaire du roi Bhumibol Adulyadej
10 décembre Journée de la constitution วันรัฐธรรมนูญ (Wan Ratthathammanun) Célèbre le changement en monarchie constitutionnelle en 1932
31 décembre Veille du nouvel an วันสิ้นปี (Wan Sin Pi)

Langues

Si la langue officielle parlée par au moins 85 % de la population est le thaï, les linguistes dénombrent plus de 60 langues en Thaïlande.

Le thaïlandais ou thaï est proche des deux dialectes lao parlés au Laos (dont le plus important est le Lao Soung avant le Lao Soum), La seconde langue maternelle est le chinois, langue présente en deux dialectes (entre 1 et 2 000 000 de locuteurs), dont le Hakka, avec environ 70 000 locuteurs. L'anglais est la seconde langue administrative et la langue commerciale, et est parlé en seconde langue par 3 500 000 locuteurs réels ou partiels. Mais l'anglais a tendance à faire jeu égal avec le chinois, qui, cependant a toujours été important comme langue commerciale. Le français, qui fut la troisième langue administrative après le thaï et l'anglais, de 1885 à 1945, et la seconde langue diplomatique, après l'anglais, est très peu parlé par les Thaïlandais de nos jours (moins de 2 000 francophones), mais de nombreux ressortissants français, belges, ou canadiens francophones vivent dans le sud de la Thaïlande, dans les zones touristiques. Le roi parle le thaï, l'anglais et le français, ce qui était dans la norme de l'éducation d'un prince avant 1946. Le successeur du roi Rama IX parle le thaï, l'anglais, et le chinois mandarin.

Cuisine

La cuisine thaï est très parfumée car elle utilise une variété d'herbes et de racines. Le pays est riche en fruits de mer, en poissons, en produits fermiers, en légumes, en herbes, en épices et en fruits. La présentation ajoute au plaisir de la dégustation. La sculpture des fruits et des légumes est en effet un art dans lequel excellent les Thaïlandais.

Santé

La constitution thaïlandaise garantit l’accès aux soins à chaque citoyen dans différents domaines. Elle précise que l’État doit fournir un service de santé publique à la population, c’est pourquoi des indicateurs ont été créés afin de mesurer la couverture moyenne des services.

En 2003, avec son neuvième plan national de développement de la santé, l’État s’est engagé à assurer à tous les citoyens de Thaïlande de bonnes conditions de santé. Cette politique s’attache, non seulement à traiter les maladies, mais aussi à toucher les populations marginalisées telles que les pauvres des zones urbaines, les immigrants sans papiers, etc. Une loi, adoptée en 2002, prévoit le développement d’une caisse nationale d’assurance.

Tourisme

Le « pavillon flottant » du palais royal de Bang Pa-In.

Longtemps restreinte au tourisme balnéaire vers les plages de sa péninsule, la Thaïlande souhaite développer les voyages culturels et attirer les touristes vers les provinces du nord, riches en vestiges archéologiques.

Parmi les monuments des provinces, on peut citer :

Visas

Les visiteurs entrant en Thaïlande doivent être en possession d’un passeport en cours de validité (encore valide au moins 6 mois à compter de la date d’entrée dans le pays). Les visiteurs, membres de la Communauté européenne, entrant en Thaïlande pour des motifs touristiques, sont dispensés de visa d’entrée : c’est le « transit without visa » (ou exemption de visa), une formalité gratuite, mais limitée dans le temps (30 jours)[51] et extensible de 30 jours supplémentaires dans un des bureaux d'immigration du pays[52], délivré dans les aéroports. Aux postes frontières, il n’est délivré qu’au maximum deux fois par année calendaire.

Pour la plupart des pays de l'Union Européenne, il est possible de demander un visa touristique valable 60 jours renouvelable 30 jours en payant 1900 baths (environ 50 ) au bureau d'immigration local. Il n'est pas possible de revenir dans le pays après la sortie même si le délai de 3 mois n'est pas dépassé, sauf si ce visa comporte des entrées multiples.

  • Le visa touristique de 6 mois (METV)[53], pour les personnes qui peuvent présenter un relevé de compte créditeur de 5 000 euros au cours des six derniers mois[réf. nécessaire].
  • Le visa non-immigrant O, qui donne le droit de rester 90 jours et qui est destiné aux personnes ayant de la famille thaïlandaise, aux personnes accompagnant une autre titulaire du visa OA ou B, les personnes participant à une mission humanitaire ou de bénévolat ou celles ayant plus de 50 ans.
  • Le visa O-A, destiné aux personnes retraitée et de plus de 50 ans.
  • Le visa non-immigrant B, pour les personnes souhaitant travailler, effectuant un stage rémunéré ou exerçant une mission professionnelle.
  • Le visa non-immigrant ED, pour les personnes étant en stage non rémunéré, les étudiants suivants des cours dans des établissements scolaires reconnu par le ministère de l'éducation nationale thaïlandais, l'échange scolaire et universitaire, la scolarisation dans une école internationale, la participation à une conférence d'organisation internationale et c'est aussi le visa que l'on vous donnera si vous désirez devenir moine.

Transport

Un Airbus A380 de la compagnie nationale Thai Airways

Les transports en Thaïlande sont variés, sans qu'un moyen de transport particulier ne prédomine. Les bus sont fortement utilisés pour les trajets longue distance et à Bangkok, tandis que les motos supplantent les vélos dans les villes. Le transport routier est le principal moyen de transport des marchandises dans le pays. Le réseau ferré existe depuis longtemps mais les lignes sont lentes, bien qu'il soit prévu de déployer des lignes à grande vitesse dans plusieurs régions de Thaïlande. Le transport aérien intérieur a récemment connu un gain de popularité, grâce à l'arrivée de compagnies low-cost. Dans les grandes villes, il existe un service public de moto-taxis. À Bangkok, le nombre de taxis en circulation est impressionnant. Depuis l'ouverture du métro aérien de Bangkok en 1999, le nombre de passagers journaliers a dépassé les 800 000 et plusieurs lignes additionnelles sont en construction. L'automobile, dont la croissance rapide a contribué à l'engorgement du trafic de Bangkok au cours des deux dernières décennies, a gagné en popularité, en particulier auprès des touristes, des expatriés, de la classe aisée et d'une partie grandissante de la classe moyenne. Le réseau autoroutier se construit graduellement. La plupart des cours d'eau navigables accueillent des bateaux ou offrent des services de transport. Enfin, on note plusieurs moyens de transport particuliers, tels que le tuk-tuk ou le voyage à dos d'éléphant en zone rurale.

Train

Le réseau ferroviaire thaïlandais.

Le réseau ferroviaire thaïlandais est géré par la compagnie nationale State Railway of Thailand (SRT) en thaï การรถไฟแห่งประเทศไทย. Ce réseau comprend plus de 4 000 km de voies ferrées.

La gare Hua Lamphong, au centre de Bangkok, est le point de départ des lignes de trains partant vers tout le pays. Les quatre lignes principales sont le réseau nord, qui va jusqu'à Chiang Mai, le réseau nord-est, qui va jusqu'à Ubon Ratchathani et la frontière laotienne, le réseau est, qui va jusqu'à Aranyaprathet à la frontière cambodgienne, et le réseau sud, qui va jusqu'à la frontière malaisienne. La gare de Thonburi est le point de départ des trains pour Kanchanaburi et son célèbre pont.

Le train de prestige, le Eastern and Oriental Express, circule régulièrement entre Bangkok et Singapour, et entre Bangkok et Chiang-Mai chaque semestre.

Bangkok est la seule ville du pays équipée d'un métro (depuis 1999 pour sa partie aérienne et depuis 2004 pour sa partie souterraine) et d'un service de bus touristique.

Route

Le réseau routier thaïlandais comporte environ 64 600 km de routes.

Les voies rapides relient toute la Thaïlande. Elles sont souvent traversées par des passages piétons, espacés d'environ 250 m en zone urbaine. Elles n'ont pas de voies d'insertion ni de décélération mais ont une séparation centrale, excepté à Bangkok où abondent les voies pour demi-tour. De nombreuses routes à deux voies ont été converties en quatre voies à séparation centrale, augmentant ainsi grandement sécurité et vitesse.

Le système autoroutier est restreint (145 km) mais le gouvernement thaïlandais prévoit des investissements massifs pour l'étendre.

Le bus est un moyen de transport majeur pour les personnes et les marchandises, et le plus populaire pour les trajets longue-distance. Il existe des bus luxueux pour les circuits touristiques, tandis que les bus de ville ou de seconde classe sont souvent anciens et couverts de peinture et de publicités.

Transport aérien

Le principal aéroport de Thaïlande est l'aéroport de Suvarnabhumi à Bangkok, avec plus de 55 millions de passagers en 2017. Viennent ensuite les aéroports internationaux de Don Mueang (Bangkok), Phuket et Chiang Mai.

La compagnie nationale est Thai Airways International, fondée en 1988, qui compte 84 destinations dans 37 pays en 2018. Elle fait partie des dix meilleures compagnies du monde selon Skytrax cette année-là[54]. Elle possède une filiale low-cost nommée Thai Smile. La compagnie privée Bangkok Airways opère des vols réguliers depuis 1986 et possède trois aéroports en Thaïlande dont celui de Ko Samui. Elle dessert 12 destinations en Thaïlande et 18 à l'étranger[55]. Le nombre d'avions des compagnies à bas prix basées en Thaïlande est passé de 42 en 2013 à 136 en 2018. Les trois plus grandes compagnies sont AirAsia (filiale de la compagnie malaisienne AirAsia), Thai Lion Air (filiale de la compagnie indonésienne Lion Air) et Nok Air (dont l'actionnaire principal est Thai Airways)[56].

Transport fluvial

Marché flottant dans la province de Ratchaburi.

De nombreux cours d'eau sont navigables dans le pays, formant un réseau de 3 999 km. À Bangkok, la Chao Phraya est une artère principale de communication sur laquelle naviguent ferries [57], bateaux-taxis ou encore les barques traditionnelles long-tails propulsées à l'aide d'un moteur de camion.

Des ferrys relient des centaines d'îles au continent, et circulent aussi sur les rivières navigables. Il existe de nombreux ferrys internationaux.

Notes et références

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  15. Dans la tradition culturelle thaïe, chaque jour de la semaine a une couleur déterminée : lundi, jaune ; mardi, rose ; mercredi, vert ; jeudi, orange ; vendredi, bleu ; samedi, violet ; dimanche, rouge.
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Voir aussi

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Bibliographie

Articles connexes

Liens externes