Société des compositeurs de musique

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Société des compositeurs de musique
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Création Voir et modifier les données sur Wikidata
Disparition Voir et modifier les données sur Wikidata
Fondateurs Charles Delioux, Charles Poisot, Victor Massé et Jean-Baptiste WeckerlinVoir et modifier les données sur Wikidata

La Société des compositeurs de musique est une société savante française en activité de à .

La locution « compositeur de musique » fait référence à la musique instrumentale. Elle se distingue de celle de « compositeur dramatique » qui fait référence à l'opéra et l'art lyrique, dont les intérêts sont défendus par la Société des auteurs et compositeurs dramatiques fondée en par Beaumarchais.

À cette époque, la production lyrique est très majoritairement représentée dans la presse musicale en France. « Le développement des concerts publics de musique instrumentale dont l’essentiel des revenus provient des recettes de billetterie fait en sorte que les programmations s’articulent autour des œuvres les plus populaires. Ainsi, les extraits d’opéras français, mais aussi étrangers comme l’ouverture du Freischütz de Weber ou le chœur des Pèlerins extrait de Tannhaüser ont beaucoup de succès. Certaines œuvres de Saint-Saëns (Concerto pour piano et orchestre no 3, op. 29) appartiennent déjà au répertoire, mais en général les programmations de la plupart des sociétés musicales françaises ne permettent que très difficilement aux jeunes compositeurs de faire entendre leur musique[1]. » Un des objectifs de la Société des compositeurs de musique est donc de promouvoir les œuvres des sociétaires compositeurs qui ont des difficultés de reconnaissance et de professionnalisation.

Pour ce faire, à partir de 1873, elle organise et récompense annuellement des concours de composition sur des genres très variés (quatuor à cordes, messe courte, symphonie pour grand orchestre, petite suite pour vents...). Il arrive que certains prix sur un genre imposé ne soient pas attribués.

La Société des compositeurs de musique cesse ses activités après 1923.

Création[modifier | modifier le code]

La Société des compositeurs de musique est créée en 1862 par le pianiste Charles Delioux, élève de Fromental Halévy, Charles Poisot, Victor Massé, Jean-Baptiste Weckerlin[2].

Beaucoup de compositeurs et de compositrices qui y adhèrent composent de la musique instrumentale plus que de la musique lyrique[2].

À partir de 1863, la Société publie les « Bulletins de la Société des compositeurs de musique[3] ».

Elle est d'abord installée au 95 rue de Richelieu à Paris puis au 52 rue de la Chaussée-d'Antin.

Statuts[modifier | modifier le code]

Les buts indiqués dans les statuts de l'association adressent un objet commun aux sociétaires, la composition, et revendiquent :

  1. « de former un centre permanent de réunion pour établir et entretenir entre les compositeurs de musique des relations sympathiques et suivies ;
  2. de sauvegarder par une entente cordiale les intérêts artistiques et professionnels des sociétaires ;
  3. de donner une impulsion puissante et féconde à l'art musical. »

Évolution[modifier | modifier le code]

Après la guerre de 1870, les événements de la Commune de Paris et la destruction du Théâtre-Lyrique, l'association abandonne peu à peu ses activités de cercle avec des réunions mensuelles, des concerts-lectures et des conférences, et se tourne vers la défense d'une corporation nationaliste.

Ayant démissionné en 1886 de la Société nationale, Camille Saint-Saëns prend la présidence et se sert de l'association pour organiser à partir de 1887 une série de concerts annuels avec tirage au sort des œuvres des sociétaires et interdits aux œuvres étrangères. Ces concerts sans ligne directrice et présentant des œuvres de qualité très inégale ne rencontrent pas la faveur du public.

Présidents[modifier | modifier le code]

Comme présidents de la Société se sont succédé[4] :

Président d'honneur[modifier | modifier le code]

Concours et œuvres[modifier | modifier le code]

La Société des compositeurs de musique organise, à partir de 1873 et jusqu'en 1923, des concours de musique. Plusieurs compositeurs et compositrices y sont régulièrement primés, comme André Messager (1875), Paul Taffanel (1876 et 1877), Clémence de Grandval (1882), Léon Boëllmann (1886) ou Mel Bonis (1898)[2].

Liste des adhérents[modifier | modifier le code]

Il a été dénombré 400 compositeurs, dont 26 femmes compositrices, sur la cinquantaine d'années d'existence de la SCM (liste non exhaustive)[5] :

Références[modifier | modifier le code]

  1. Michel Duchesneau, « 1871 La Société Nationale de musique », dans Nouvelle Histoire de la Musique en France (1870-1950), emf.oicrm.org, (lire en ligne [PDF]).
  2. a b et c Laure Schnapper, « La Société des compositeurs de musique ou l'émergence d'une nouvelle corporation », Les sociétés de musique en Europe 1700-1930,‎
  3. Bulletins de la Société des compositeurs de musique (1863) sur Gallica.
  4. Schnapper 2008, p. 5.
  5. Schnapper 2008, p. 1-4.
  6. « Diplôme de membre actif de la Société des compositeurs de musique. Mel Bonis en date du 20 février 1899 », sur bruzanemediabase.com (consulté le ).
  7. « Lettre datée du 3 novembre 1887 informant Marie Jaëll de son admission à la Société des Compositeurs de Musique de Paris sur proposition de Camille Saint-Saëns et Gabriel Fauré », sur mariejaell-alsace.net (consulté le ).

Sources[modifier | modifier le code]

  • Laure Schnapper, « La Société des compositeurs de musique ou l'émergence d'une nouvelle corporation », Les sociétés de musique en Europe 1700-1930, Berliner Wissenschaft-Verlag,,‎ , p.349-370.
  • Laure Schnapper, « Société des compositeurs de musique, Liste des membres (1862-1911) avec leurs dates d’adhésion à l’association », aucun,‎ (lire en ligne).

Laure Schnapper, "La Société des Compositeurs de Musique", Revue Internationale de Musique Française, XVI, avril 1985, p. 95-106.

Liens externes[modifier | modifier le code]