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Sentier de grande randonnée

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Balise en bord du GR 10.

Les sentiers de grande randonnée (GR) sont des itinéraires balisés de randonnée pédestre d'une longueur permettant d'effectuer des randonnées de plusieurs jours ou semaines[1]. Même s'ils empruntent en majorité des sentiers, notamment en zone montagneuse ou forestière, les GR peuvent également emprunter d'autres types de voies de communication comme des chemins, routes, voies vertes, etc.

En France, ces sentiers sont gérés par la Fédération française de la randonnée pédestre (FFRandonnée).

Histoire

Au XIe siècle déjà, la Catalogne est le premier pays d'Europe à éditer une loi relative à la liberté d'utiliser les chemins pour tous[2].

Dès la fin du XIXe siècle plusieurs collèges de jeunes gens organisent des caravanes visitant à pied une région pendant quelques jours. Le Club Alpin Français organise des randonnées analogues, ainsi en forêt de Fontainebleau dès 1910. Le jeune scoutisme systématise l'exercice avant 1914.

La randonnée pédestre, qui reste relativement peu répandue en France, est favorisée par l'apparition des congés payés en 1936. Cet intérêt nouveau pour la marche motive un passionné, Jean Loiseau un ancien des caravanes et du scoutisme, à se renseigner sur le principe du balisage de sentier, puis à lancer le projet de créer de grandes routes dédiées à la marche[3].

Le premier sentier de grande randonnée, le tronçon de 28 km du GR 3 entre Orléans et Beaugency, est inauguré en 1947 grâce à l'action de Jean Loiseau[4], à la création du « Comité national des sentiers de grande randonnée » (CNGR devenu par la suite FFRP) réunissant différents club locaux de randonnées[3].

L'idée est exportée en Belgique en 1959, et le tronçon belge du GR 5 (reliant la Hollande à la Méditerranée) est créé en 1962. En 1969, le « Comité national belge des sentiers de grande randonnée » se constitue en association sans but lucratif[5], et la même année se crée la Fédération européenne de la randonnée pédestre qui permettra la création de onze sentiers européens.

En 1977, le comité catalan des sentiers édite le premier topo-guide correspondant au secteur Paüls-Fredes du GR-7. D'autres topo-guides ont été édités par la suite[2].

Les derniers GR créés en France sont :

Par ailleurs, le GR 89 est en cours de création[6].

Données

Il existe de nombreux itinéraires décrits dans les topo-guides édités par la fédération. En France, la distance cumulée des GR est d'environ 60 000 kilomètres. En Belgique, toutes variantes et alternatives confondues, cela représente environ 6 400 kilomètres de traits blancs et rouges (4 000 km en Wallonie et 2 400 km en région flamande)[5].

En France, outre les sentiers de grande randonnée (GR), il existe également :

  • les sentiers de grande randonnée de pays (GRP ou GRdP), généralement en boucle et destinés à la découverte d'une région ;
  • les sentiers de petite randonnée (PR) ou sentiers de promenade et randonnée. En Wallonie, ils prennent le nom de « Randonnées en boucle » (RB), itinéraires de 15 à 25 km, partiellement balisés par les traits rouges et blancs des GR avoisinants. Il y a ainsi des RB dans les provinces de Brabant wallon, Hainaut, Liège, Luxembourg et Namur. Enfin, il y a des RB tracés dans les Parcs naturels de Wallonie[7].

Propriété intellectuelle

Marques déposées

Les mots « Sentiers de Grande Randonnée »[8], les sigles « GR »[9], « GR de Pays »[10], « PR »[11] et les balisages sont des marques déposées en France.

Les mêmes termes et balisages sont utilisés dans d'autres pays, notamment en Belgique, où GR signifie à la fois Grande Randonnée et son équivalent flamand Grote Routepaden. Dans ce pays, les associations belges « Les Sentiers de Grande Randonnée » (en abrégé : S.G.R.) et « De Grote Routepaden » sont copropriétaires de la marque « GR ».

Tracés des sentiers

En France, le code de la propriété intellectuelle ne reconnaît pas de protection de la propriété littéraire et artistique sur les itinéraires de randonnée. En 1996, la Fédération française de la randonnée pédestre attaque les éditions Franck Mercier pour avoir reproduit ses itinéraires sans autorisation. La cour d’appel de Chambéry rend un arrêt le donnant raison à l’entreprise en arguant que les itinéraires, parce qu’accessibles à tous, seraient dans le domaine public. La Cour de cassation casse cet arrêt le en affirmant le manque de base légale, les itinéraires pouvant être considérés comme « une création de l'esprit, puisant son originalité dans la mise en œuvre de critères géographiques, culturels ou humains traduisant la personnalité de leur auteur[12],[13] ». La cour d’appel de Grenoble confirme le le caractère original de ces itinéraires, en retenant les critères suivants :

« 

  • les fonds de carte IGN, sur lesquels les itinéraires sont figurés, montrent, pour chacun, une pluralité de voies en réseau ;
  • l’établissement de l’itinéraire a, ainsi, consisté, par des choix successivement effectués à chaque intersection, à définir une suite de sections de voies
  • ces choix ainsi que la détermination des points de départ et d’arrivée des itinéraires, lesquels peuvent être identiques ou distincts, selon qu’il s’agit d’une traversée ou d’une boucle, caractérisent l’originalité de chaque itinéraire, révélatrice de la subjectivité des auteurs. »[14]

Il peut être difficile de démontrer l’originalité d’un GR, car de nombreux sentiers ne font que reprendre des itinéraires pré-existant[15].

Balisage

Balises définies par la FFRandonnée.
Signalisation en Espagne.

Les sentiers et les balisages sont entretenus par les bénévoles des fédérations nationales.

Les GR sont marqués sur le terrain par un balisage :

  • Belgique, Espagne, France (exception faite du Massif vosgien au sein duquel prévaut le balisage spécifique du Club vosgien), Pays-Bas, Portugal[16] : deux traits de peinture horizontaux, un rouge et un blanc. Le rouge est celui des marques de bûcheron, le blanc est plus visible au crépuscule ; ce choix peut aussi être vu comme une réminiscence des deux couleurs prédominantes dans les peintures et les masques des Amérindiens, dont la culture a fortement influencé Jean Loiseau, inspirateur des GR[17] ;
  • Luxembourg : rectangles ou ronds jaunes ;
  • Italie : marquage rouge-blanc-rouge[16] ;
  • Suisse : traits horizontaux blanc-rouge-blanc (chemins pédestres de montagne) ou losanges jaunes (chemins pédestres). Les itinéraires de haute montagne (itinéraires alpins) sont quant à eux balisés en blanc-bleu-blanc[16].

Les GRdP sont également balisés. En France, le balisage est identique au balisage des GR mais les traits blancs sont remplacés par des traits jaunes (hormis, là encore, pour les sentiers du Massif vosgien où prévaut la signalétique spécifique au Club vosgien). En Suisse, les panneaux sont entièrement jaunes pour les chemins pédestres, jaunes avec une pointe en blanc-rouge-blanc pour les chemins pédestres de montagne et bleus avec une pointe en blanc-bleu-blanc pour les itinéraires alpins (haute montagne).

Certains GR peuvent faire l'objet d'une interdiction d'accès, généralement provisoire, notamment par arrêté municipal de la commune concernée ou traversée, sur une partie de leur tracé à la suite d'un glissement de terrain, d'un éboulement ou de l'exposition à un danger particulier, etc. Certaines portions d'itinéraire peuvent être débalisées avec mise en place d'un parcours de contournement (GR 51 entre les villages de Gorbio et Sainte-Agnès par exemple dont le parcours de contournement est devenu le GR officiel), ce qui peut entraîner un allongement de la durée, de la distance et du dénivelé de la randonnée initialement prévue.

Notes et références

  1. « Les itinéraires de rando », sur Fédération française de la randonnée pédestre (consulté le )
  2. a et b Ángei Mauri, « SENTIERS DE GRANDE RANDONNÉE », sur core.ac.uk, (consulté le ).
  3. a et b « Historique », sur Fédération française de la randonnée pédestre (consulté le )
  4. Charles Lescurier, « GR : ces sentiers qui irriguent le territoire », sur Le Figaro, (consulté le ).
  5. a et b SGR Belgique, « Information générale sur les sentiers de grande randonnée et la randonnée pédestre », sur www.grsentiers.org, (consulté le )
  6. « Puy-de-Dôme: le chemin de Montaigne renaît », sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes (consulté le ).
  7. Léon Lambiet, Randonnées en Boucle dans la province de Liège : Topo-Guide RB Liège, Liège, , 2e éd., 144 p. (ISBN 978-2-930488-12-7).
  8. Marque française: SENTIERS DE GRANDE RANDONNEE, renouvelée sous le numéro 1236675, le 18/04/1983 auprès de l'INPI, Paris, par Fédération Française de la Randonnée Pédestre, Comité National des Sentiers de Grande Randonnée. Renouvellement du dépôt du 19 avril 1973.
  9. Marque française : « GR » enregistrée sous les numéros 3283810, 1294468 et 1241077
  10. Marque française : « GR Pays » enregistrée sous le numéro 97684439
  11. Marque française : « PR » enregistrée sous le numéro 1276346.
  12. Cour de Cassation, Chambre civile 1, du 30 juin 1998, no 96-15.151, Publié au bulletin
  13. « Un circuit de randonnée est-il protégeable au titre de la propriété littéraire et artistique ? »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur legalnews.fr, (consulté le ).
  14. Raphaëlle Riester, « La Protection juridique des itinéraires de randonnée », sur VoxPI, (consulté le ).
  15. Vincent De Château-Thierry, « Les droits opposés à OSM - le cas des GR », sur fr.slideshare.net (consulté le ).
  16. a b et c « Balisage en Europe », sur Fédération européenne de la randonnée pédestre, (consulté le )
  17. Antoine de Baecque 2014, cité par Charlie Buffet, « Le sens de la marche », Libération,‎ (lire en ligne).

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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