Rue de Lille (Paris)

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7e arrt
Rue de Lille
Voir la photo.
Rue de Lille en direction du musée d'Orsay
Voir la plaque.
Situation
Arrondissement 7e
Quartier St. Thomas d'Aquin
Invalides
Début Rue des Saints-Pères
Fin Rue Aristide-Briand
Morphologie
Longueur 1 060 m
Largeur 9,74 m
Historique
Création vers 1640
Dénomination décision du Conseil général du
Ancien nom Rue de Bourbon
Géocodification
Ville de Paris 5625
DGI 5686
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue de Lille
Géolocalisation sur la carte : 7e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 7e arrondissement de Paris)
Rue de Lille

La rue de Lille se situe à Paris dans le 7e arrondissement. Longue de 1 060 mètres, elle commence rue des Saints-Pères et se termine rue Aristide-Briand.

Elle peut désigner par métonymie, notamment l'École des langues orientales (qui occupe le no 2 depuis 1873) ou le parti gaulliste (UNR, UDR, puis RPR) qui occupait le no 123 de 1958 à 2001.

Ce site est desservi par la station de métro Solférino.

Histoire

Ouverte en 1640 [1]dans le Grand Pré aux Clercs, elle fut dénommée rue de Bourbon jusqu'en 1792 et de 1815 à 1830. En 1792, elle fut nommée rue de Lille pour commémorer la défense de cette ville.

Bâtiments remarquables

Portail du n°1 (M.H.) de la rue de Lille.
  • no 1 : V. no 6 rue des Saints-Pères.
  • no 2 : Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO), dénommé antérieurement École nationale des langues orientales vivantes - communément « Langues'O » - installé à cet emplacement depuis 1874. Suite au transfert du siège de l'établissement en octobre 2011 vers le Pôle des langues et civilisations, des travaux ont été menés en 2011-2012 pour regrouper depuis octobre 2012 Rue de Lille les centres et équipes de recherche de l'INALCO.
  • no 4 : Bibliothèque de l'École des langues orientales - intégrée à la BULAC et transférée en 2010 au Pôle des langues et civilisations.
  • no 5 : Le psychanalyste Jacques Lacan avait son cabinet dans cet immeuble: « je vais au 5, rue de Lille, écrit Philippe Sollers, et je tombe sur l’adresse de Lacan, qui, on le sait, a exercé là, de 1940 à sa mort (en 1981), son très éprouvant métier de psychanalyste. Si le divan de Lacan pouvait parler, il mettrait en crise toute l’industrie romanesque et ses millions de livres pour rien. Cette adresse m’est familière. Bien que jamais allongé chez lui, c’est là que j’allais le chercher, certains soirs, pour dîner en sa compagnie à La Calèche, le restaurant d’en face. Le 5, c’était la promesse d’un plaisir. Mais le 5 rue de Lille (et c’est là que le temps se met à parler à voix basse) était aussi l’adresse d’un certain Darasse, le banquier d’Isidore Ducasse, comte de Lautréamont, lorsqu’il venait toucher la pension que lui envoyait son père depuis Montevideo (Darasse était en affaires avec ce pays lointain). [...] C’est au même banquier Darasse que Ducasse, le 12 mars 1870 (il meurt en novembre, à l’âge de 24 ans et demi, pendant le siège allemand de Paris), annonce que sa méthode a complètement changé après l’échec des Chants de Maldoror, pour dans Poésies I et II, donc) chanter exclusivement “l’espoir, l’espérance, le calme, le bonheur, le devoir”[2]. »
  • n° 7: Magasin de Livres possédé par Karl Lagerfeld
  • n° 9 : L'écrivain et journaliste afro-américain Richard Wright (1908-1960) a vécu dans cette maison.
  • n° 11 : Ancienne librairie Klincksieck. L'actrice Diane Kruger habite cet immeuble.[réf. nécessaire]
  • n° 19 : Max Ernst y habita de 1962 à sa mort le [réf. souhaitée]. Christine Deviers-Joncour acheta un appartement à cette adresse[3], appartement qui fut au centre de l’affaire Dumas.
  • no 23 : Karl Marx y habita de novembre 1846 à mars 1847[réf. souhaitée].
Ancienne entrée du couvent des Théatins
  • no 26 : Vestiges du couvent des théatins : Installés à Paris en 1644, les théatins achetèrent, grâce à la générosité du cardinal Jules Mazarin, une maison située à l'emplacement de l'actuel no 23 quai Voltaire, qui pouvait abriter 25 religieux. Ils décidèrent de faire construire une église, placée sous l'invocation de Sainte-Anne-la-Royale, en l'honneur d'Anne d'Autriche. Les travaux furent entrepris en 1661 sur des plans donnés par un architecte militaire, Maurizio Valperga. Dès octobre 1662, le général des théatins remplaçait celui-ci par un élève de Borromini, Camillo-Guarino Guarini, qui imagina un édifice baroque énorme et compliqué[4],[5] , dont le coût excédait les possibilités financières des théatins. Guarini abandonna le chantier en 1666 alors que seuls les bras et la croisée du transept avaient été construits. On se borna alors à couvrir le transept qui devint la nef de l'église. Le bâtiment fut ensuite terminé par l'architecte Nicolas Liévain vers 1720-1721. Des vestiges de la façade orientale sont visibles dans la cour du no 13 quai Voltaire, tandis que l'ancienne chapelle Saint-André-Avelin, construite par Liévain, subsiste, quoique remaniée, dans la cour du no 30 rue de Lille. Avaient en outre été créés deux passages ouverts sur le quai et sur la rue par des portails réalisés par l'architecte Pierre Desmaisons. Celui sur la rue de Lille a été conservé et constitue le no 26 de cette voie. Le portail donne accès à un vestibule sur lequel s'ouvrent les escaliers desservant les immeubles élevés de part et d'autre du passage. La cour rectangulaire est ornée d'un ordre dorique. L'ensemble a été gravé par La Marcade.
  • no 30 : Immeuble de rapport construit pour les Théatins en 1730.
  • no 41 : Le restaurant Le Télégraphe est installé dans l'ancienne maison des Demoiselles du téléphone, au décor Art nouveau.
  • no 43: Durant la Première Guerre mondiale, le 14 novembre 1918, deux avions militaires survolant Paris s'écrasent, l'un dans la Seine et l'autre sure le toit de ce bâtiment, démolissant une cheminée[6].
  • no  45 : Théodore de Gargan y habita de 1840 à janvier 1848
  • no 46 : Immeuble abritant la présidence de l'École pratique des hautes études (EPHE)
  • no 48: Construit à l'étage, le Temple de l'église protestante baptiste a une structure de métal et a été l'un des premiers bâtiments reconstruits sur les ruines des destructions de la Commune.

Modèle:Message galerie

N°67, entrée de l'hôtel de Pomereu (CDC).
N°64, entrée de l'hôtel de Salm.

Bâtiments détruits

  • no 62 : Palais d'Orsay, à l'emplacement de l'actuel Musée d'Orsay, entre le quai Anatole-France et la rue de Lille. Le Palais d'Orsay a été construit à partir de 1810, et occupé par le Conseil d’État au rez-de-chaussée à partir de 1840, rejoint deux ans plus tard par la Cour des comptes au premier étage. Il est incendié pendant la Commune de Paris, et détruit à la fin du siècle. L'actuel bâtiment a été inauguré en 1910.
  • no 63 : Hôtel de Maillebois : Incendié sous la Commune. Les vestiges ont été incorporés dans l'hôtel de Pomereu.
  • no 67 : Hôtel Duret : Construit pour le président François Duret et incorporé dans l'hôtel de Pomereu.
  • Lors du percement de la rue de Solférino :
    • Deux maisons construites en 1777 pour le maître-menuisier Jean Desjardins par l'architecte Jean-Baptiste Louis Élisabeth Le Boursier, dont un hôtel qui fut loué à Jacques Stuart, grand amiral de la Jamaïque, puis au duc de Berwick.
    • no 72 : Deux hôtels jumeaux construits en 1784 par l'architecte Antoine-Charles Aubert pour Claude-Louis, marquis de Saisseval, capitaine de dragons et spéculateur immobilier, ami de Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, et son beau-père, M. du Roure, entre la rue de Bourbon et le quai d'Orsay. La composition ménageait deux portes cochères symétriques sur la rue de Bourbon, une façade unique vers la Seine, ornée d'un ordre colossal[11]. Sous la Révolution française, l'hôtel de Saisseval abrita les répétitions de la messe de la fête de la fédération peu avant le 14 juillet 1790 : Talleyrand, appelé par le roi à célébrer celle-ci alors qu'il connaissait mal le rite, la répéta plusieurs jours devant une cheminée de cet hôtel, notamment aidé par Mirabeau, parfois en parodiant joyeusement le culte[12].
  • no 79 : Hôtel Daru : Adresse parisienne de Stendhal, protégé de la famille Daru, en 1800, dans un bâtiment en fond de cour.

Notes et références

Bibliographie

  • Jean-Marie Pérouse de Montclos (dir.), Le guide du patrimoine. Paris, Paris, Hachette, 1994
  • M. Constans (dir.), La rue de Lille. L'hôtel de Salm, Paris, Délégation à l'action artistique de la Ville de Paris, 1983(ISBN 2905118571)
  • Jean-Guy Godin, "Jacques Lacan, 5 rue de Lille" Seuil 1990

Références

  1. Dictionnaire historique des rues de Paris, Jacques Hillairet, éditions de Minuit, p.45
  2. Philippe Sollers, Les Voyageurs du Temps, Paris, Gallimard, 2009, pp. 205-206
  3. Libération en ligne du 16 juin 1999 : http://www.liberation.fr/societe/0101285338-christine-deviers-joncour-espere-remettre-les-juges-a-zero-l-ex-amie-de-roland-dumas-demande-l-annulation-de-l-instruction
  4. Il est connu par les planches gravées de l'ouvrage posthume de Guarini : Architettura civile (1737).
  5. Jacques-François Blondel, Architecture françoise, ou Recueil des plans, élévations, coupes et profils des églises, maisons royales, palais, hôtels & édifices les plus considérables de Paris, p. 290-292, chez Charles-Antoine Jombert, Paris, 1752-1756 [1]
  6. « 1914-1918 : la guerre aérienne dans le fonds de l'Excelsior », sur http://www.parisenimages.fr/ (consulté le )
  7. Source : Alexandre Gady, Les hôtels particuliers de Paris, Paris, Parigramme, 2008, p. 278
  8. Gérard Socarrieu, Le Château de Vert-Bois à Rueil-Malmaison, dans La Victoire de Marianne, Rueil-Malmaison, 1992.
  9. LeMonde.fr : Emplois contestés du RPR : Jacques Chirac entendu comme témoin assisté
  10. Source : Alexandre Gady, Les Hôtels particuliers parisiens, Paris, Éditions Parigramme, 2008, p. 293
  11. Une autorisation de portail fut délivrée par les Trésoriers de France le . Le projet fut reçu par la Chambre des bâtiments le (Arch. nat., Z1J 1123). L'élévation sur la Seine a été gravée par Le Campion.
  12. Source : G. Lacour-Gayet, « Talleyrand à l'Assemblée constituante », Revue de Paris, numéro du 15 juillet 1927, p. 67-68 ; Jacques Dyssord, Les belles amies de Talleyrand, Paris, 2001, chap. 21

Voir aussi

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