Saumurois

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Saumurois
Image illustrative de l’article Saumurois
Saumur. Maine-et-Loire, dessin de Hubert Clerget (1818-1899)

Pays France
Région française Pays de la Loire
Département français Maine-et-Loire
Siège du pays Saumur
Géologie Tuffeau, Falun
Production Céréale, Vigne
Régions naturelles
voisines
Val de Loire tourangeau
Val d'Anjou
Mauges
Baugeois
Loudunais
Thouarsais
Pays (div. territoriale) Pays Saumurois

Image illustrative de l’article Saumurois
Localisation du Saumurois (en France en 1789)

Le Saumurois est une région naturelle et historique angevine du Val de Loire, au sud-est du département de Maine-et-Loire, dans l'ouest de la France (Pays de la Loire). Sa capitale est la ville de Saumur.

Son identité est dominée par la Loire, par la pierre de tuffeau, et de nombreux châteaux et habitats troglodytes.

Le terme « Saumurois » peut se rapporter au territoire du Saumurois, aux habitants de la commune de Saumur ou bien encore à la zone de l'intercommunalité saumuroise.

Géographie[modifier | modifier le code]

Situation[modifier | modifier le code]

Région naturelle française[1] et ancienne division de la province d'Anjou[2], le Saumurois s'étend sur la partie sud-est du Maine-et-Loire. Située dans le prolongement de la Touraine, ce territoire s'étend du Layon à l'Ouest à la Loire au Nord[3],[4],[5] jusqu'à la confluence avec la Vienne[6].

Une partie de la région se situe dans le Parc naturel régional Loire-Anjou-Touraine[7], au cœur du Val de Loire classé au patrimoine mondial de l'UNESCO[8].

Relief et géologie[modifier | modifier le code]

L'Anjou méridional se compose à l'Ouest de terrains primaires (Mauges) et à l'Est de terrains secondaires et tertiaires (Saumurois). Dans ces derniers, on se trouve sur une plaine sédimentaire aux plateaux peu élevés, et généralement calcaires, qui encadrent la vallée de la Loire[9].

Le Saumurois est un vaste plateau aux sols à dominante calcaire (tuffeau) situé à l'extrémité sud-ouest du Bassin parisien. Au nord, dans la partie saumuroise de la vallée angevine, on trouve de nombreuses cavités creusées dans le tuffeau (troglodytes). Le tuffeau est de la craie micacée ou sableuse à grain fin, de couleur blanche ou crème, issue de strates de l'ère secondaire au crétacé supérieur.

Au nord-ouest, la vallée du Layon marque la transition entre Mauges et Saumurois[10]. Cette vaste région viticole est principalement constituée de schistes.

Hydrographie[modifier | modifier le code]

La Loire à Montsoreau.

Outre la Loire et le Layon, le Saumurois est traversé par le Thouet, et ses affluents angevins la Losse et la Dive, et par l'Aubance.

De Montsoreau aux Ponts-de-Cé, la Loire a conservé des caractéristiques de fleuve avec un lit mobile, malgré des aménagements souvent anciens[11].
Jusqu'à Angers, la vallée de la Loire est souvent bordée de petites falaises de tuffeau et de calcaire. De nombreux îlots et bancs de sable parsèment le cours de la Loire, dont la profondeur et la largeur varient d’une saison à l’autre.

Affluent de la Loire, le Layon est une rivière qui court principalement en Maine-et-Loire, de Cléré-sur-Layon (en limite des Deux-Sèvres) à Chalonnes-sur-Loire[12].
La vallée du Layon est assez encaissée et présente une situation géographique particulière, se situant dans la zone climatique la plus chaude du département : le niveau d'ensoleillement y est élevé et les précipitations plus faibles que la moyenne[11].

Végétation[modifier | modifier le code]

Vignobles de la vallée de la Loire.

Une partie du territoire se compose de forêts jalonnées de clairières, tandis qu'une autre se compose d'une grande plaine ponctuée de bosquets de peupliers. On y rencontre également des pépinières (roseraies de Doué-la-Fontaine) et de nombreux vignobles (appellations saumur-champigny, saumur, coteaux-du-layon).

À l'est, la vallée du Layon constitue un corridor écologique particulier, composé d'une grande richesse botanique avec une flore originale et diversifiée. Une partie de la vallée se situe en zone naturelle d'intérêt écologique, floristique et faunistique (ZNIEFF)[11].

Plusieurs zones de protections sont présentes sur le Saumurois[11] :

Unités paysagères[modifier | modifier le code]

Le territoire du Saumurois comprend quatre unités paysagères[13] : Plateau Saumurois, Plateaux de l'Aubance, la partie Sud de l'unité paysagère du Val d'Anjou et la partie Est de celle du Couloir du Layon.

L'unité paysagère Plateau Saumurois recouvre la quasi-intégralité du territoire du même nom, de Saint-Jean-des-Mauvrets à Antoigné pour sa limite Ouest. Situé aux marches du Bassin parisien, le plateau est profondément entaillé par le réseau hydrographique. On y rencontre des cultures, de la vigne et des bois, ainsi que de nombreuses carrières de tuffeau et de falun qui ont servi de matériaux de construction[14].

L'unité paysagère Plateaux de l'Aubance se situe de Mûrs-Erigné, au nord, aux forêts de Beaulieu et de Brissac, au sud. Ces terres armoricaines sont soulignées par un relief ondulé tantôt par le vignoble, tantôt par le bocage. En outre on y rencontre des fonds de vallée densément végétalisés[15].

L'unité paysagère Val d'Anjou recouvre ici la partie sud de la vallée angevine. Cette langue fertile de 80 km, s'étire de Bourgueil (à l'est) à Angers (à l'ouest)[16].

L'unité paysagère Couloir du Layon marque la transition entre les Mauges et le Saumurois. On y rencontre des coteaux escarpés où sont implantés des vignes ; ce territoire schisteux et ensoleillé étant favorable à cette culture. Cette grande cassure du socle hercynien, survenue lors du plissement alpin, se compose d'une grande richesse géologique. Au nord, les terres schisteuses ont été le siège de nombreuses exploitations de charbon (Corniche Angevine)[10].

Climat[modifier | modifier le code]

Le climat angevin est tempéré, de type océanique. Il est particulièrement doux, compte tenu de sa situation entre les influences océaniques et continentales. Généralement les hivers sont pluvieux, les gelées rares et les étés ensoleillés.

Le climat du Saumurois est plus continental : plus sec et chaud l'été. Les nuages ayant perdu une partie de leur humidité, ils donnent moins de précipitations sur cette partie du département[17].

Histoire[modifier | modifier le code]

Étendue de la sénéchaussée de Saumur sous l'Ancien Régime.

Préhistoire et Antiquité[modifier | modifier le code]

Le pays saumurois a été peuplé dès la Préhistoire. La répartition des sites mégalithiques en Maine-et-Loire présente une plus forte densité dans le Baugeois et le Saumurois (Antoigné, Charcé-Saint-Ellier-sur-Aubance, Distré, Gennes…)[18].

Au IVe siècle un monastère est fondé à Cunault par saint Maxenceul, évangéliseur de la région.

Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Au Xe siècle, les premières fortifications du Saumurois voient le jour : Thibaud Ier le Tricheur, comte de Blois, construit le château de Saumur, et son fils Eudes Ier de Blois élève le château de Montsoreau ; c'est d'ailleurs l'époque où la Touraine toute proche relève encore des comtes de Blois. Mais très tôt, ils deviendront la propriété du comte d'Anjou Foulques Nerra (comte en 987-1040) qui s'immisce aussi en Touraine et lutte contre Eudes Ier et son fils Eudes II de Blois (prise de Tours en 1044 par le fils de Nerra, Geoffroy II d'Anjou, aux dépens de Thibaud III de Blois-Champagne, fils d'Eudes II).

Au XIIe siècle, Gautier Ier de Montsoreau, vassal direct du comte d'Anjou[19], donne la terre de Fontevraud à Robert d'Arbrissel pour qu'il fonde l'abbaye de Fontevraud, siège de l'ordre de Fontevraud[20]. Henri II Plantagenêt en fit une abbaye royale et la nécropole de sa dynastie. C'est pourquoi lui-même et son fils Richard Cœur de Lion y ont toujours leurs gisants, de même qu'Isabelle d'Angoulême, femme de Jean sans Terre, et Aliénor d'Aquitaine qui y finit ses jours[21].

Au Moyen Âge, le Val de Loire fut le théâtre de luttes, comme celles pour la succession à la couronne d'Angleterre ou celle de la lutte entre Capétiens et Plantagenêts pour la possession du Royaume de France.

Époque moderne[modifier | modifier le code]

Le château Renaissance de Brézé est reconstruit au début du XVIe siècle[22].

En 1776, le Layon est canalisé pour répondre aux besoins du commerce viticole[23] et de l'industrie.

Sous l'Ancien Régime, la sénéchaussée de Saumur couvrait un territoire qui s'étendait de Bourgueil jusqu'à Gizeux au Nord, au-delà de Loudun, vers le Sud-Est jusqu'à Mirebeau, à l'Est jusqu'à la ville de Richelieu, au Sud jusqu'à Bouillé-Loretz et Argenton-l'Église, enfin à l'Ouest jusqu'au confins des Mauges.

Époque contemporaine[modifier | modifier le code]

À la création des départements en 1790, le Maine-et-Loire fut organisé en huit districts : Angers, Baugé, Châteauneuf, Cholet, Saint-Florent, Saumur, Segré et Vihiers[24].

En 1800, ils furent remplacés par les arrondissements d'Angers, de Baugé, de Beaupréau, de Saumur et de Segré, et en 1926, l'arrondissement de Saumur intégrera plusieurs cantons du Baugeois[25].

Il faut attendre le milieu du XIXe siècle pour voir se développer les ponts sur la Loire ; période où fut construit ceux de Saint-Hilaire-Saint-Florent (1840), de Saint-Mathurin (1847), des Rosiers (1847), de Montjean (1850), de Chalonnes (1841) ou de Saint-Florent (1852)[26].

Au début de la Seconde Guerre mondiale, en , l'armée allemande arrive en Anjou. Le passage de la Loire sera vaillamment défendu, en vain, et notamment à Saumur, comme aux Ponts-de-Cé ou à Chalonnes[27].

Culture et patrimoine[modifier | modifier le code]

Vue aérienne oblique de l'abbaye de Fontevraud.

Patrimoine architectural[modifier | modifier le code]

Le pays saumurois comporte un patrimoine architectural important : châteaux, manoirs, vieux bourgs, abbayes ou églises. Plusieurs ouvrages sont classés aux Monuments historiques[28].

Les troglodytes[modifier | modifier le code]

La région du Saumurois abrite une très grande concentration de troglodytes. Pour les besoins de constructions on creusa la terre pour en extraire le tuffeau. Par la suite ces carrières furent transformées en habitations mais également en champignonnières et caves à vin.

Maisons troglodytiques à Rochemenier

Le plateau Saumurois, aux sols à dominante calcaire (tuffeau), compte près de 1 200 kilomètres de galeries souterraines et troglodytes ainsi que de 14 000 cavités dont la moitié sont à l'abandon. De nombreuses galeries sont utilisées par les entreprises angevines de vins pétillants de Saumur et par les champignonnières produisant les champignons de Paris.

Autres lieux[modifier | modifier le code]

Personnalités historiques[modifier | modifier le code]

Intercommunalités[modifier | modifier le code]

Structure de pays[modifier | modifier le code]

Le pays Grand Saumurois est un syndicat mixte regroupant la communauté d'Agglomération de Saumur Loire Développement, la communauté de communes de la région de Doué-la-Fontaine, la communauté de communes du Gennois et la communauté de communes Loire Longué.

Communauté d'agglomération[modifier | modifier le code]

La communauté d'agglomération de Saumur Loire Développement est une vaste intercommunalité comportant 32 communes : Allonnes, Antoigné, Artannes-sur-Thouet, Brain-sur-Allonnes, La Breille-les-Pins, Brézé, Brossay, Chacé, Cizay-la-Madeleine, Le Coudray-Macouard, Courchamps, Distré, Épieds, Fontevraud-l'Abbaye, Montreuil-Bellay, Montsoreau, Neuillé, Parnay, Le Puy-Notre-Dame, Rou-Marson, Saint-Cyr-en-Bourg, Saint-Just-sur-Dive, Saint-Macaire-du-Bois, Saumur, Souzay-Champigny, Turquant, Varennes-sur-Loire, Varrains, Vaudelnay, Verrie, Villebernier et Vivy.

Pour approfondir[modifier | modifier le code]

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Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Saumurois.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Bénédicte et Jean-Jacques Fénié, Dictionnaire des pays et provinces de France, Éditions Sud-Ouest, 2000
  2. Liste contenue dans les lettres patentes royales publiées le 4 mars 1790
  3. Louis Poirier, Bocage et plaine dans le sud de l'Anjou, Annales de Géographie, 1934, t. 43 no 241 p. 22
  4. Encyclopédie Larousse, Anjou (géographie) et Maine-et-Loire, consulté le 12 janvier 2015
  5. Département de Maine et Loire - DIREN Pays de la Loire - DDE Maine et Loire, Atlas des paysages de Maine-et-Loire, Le Polygraphe, 2003 - Données consultables sur WikiAnjou.
  6. Encyclopédie Larousse, Saumurois, consulté le 12 janvier 2015
  7. Parc naturel régional Loire-Anjou-Touraine, Liste des communes du parc, consultée le 6 juin 2011
  8. UNESCO, Centre du patrimoine mondial, Val de Loire entre Sully-sur-Loire et Chalonnes, consulté le 7 juin 2011
  9. Louis Poirier, Essai sur la morphologie de l'Anjou méridional (Mauges et Saumurois), Annales de Géographie, 1935, t. 44 no 251 p. 474
  10. a et b Atlas des paysages de Maine-et-Loire, op. cit., p. 146 et suivantes
  11. a b c et d DREAL Pays de la Loire, Données environnementales GéoSource, consultées le 11 juin 2011
  12. IGN et BRGM, Géoportail cours du Layon, consulté le 31 août 2011
  13. Atlas des paysages de Maine-et-Loire, op. cit., p. 57
  14. Atlas des paysages de Maine-et-Loire, op. cit., p. 86 et suivantes
  15. Atlas des paysages de Maine-et-Loire, op. cit., p. 140 et suivantes
  16. Atlas des paysages de Maine-et-Loire, op. cit., p. 72 et suivantes
  17. Comité météorologique départemental, Le climat de Maine-et-Loire, consulté le 7 juin 2011
  18. Michel Gruet, Mégalithes en Anjou, 1967, Actualisation de 2005 par Charles-Tanguy Le Roux, Cheminements
  19. Raimbault, Notice historique sur le château et la commune de Montsoreau, Angers, Arch. Départementales du Maine-et-Loire, , p.304-314
  20. Ministère de la Culture, Monuments historiques et Inventaire général du patrimoine culturel, base Mérimée consultée le 31 août 2011
  21. Martin Aurell, L’Empire des Plantagenêt 1154-1224, Éditions Perrin coll. Tempus, 2004
  22. Célestin Port, Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire, 1874 1878, Édition révisée de 1965 par Levron et d'Herbecourt, p. 519
  23. Norois Revue géographique de l'Ouest et des pays de l'Atlantique Nord, Numéro 44, Viticulture et agriculture de six communes de la Vallée du Layon par Mireille Rousselle-Touchard, SFIL et Texier, Octobre décembre 1964, p. 460
  24. Jean Sibenaler, Les premiers préfets de Maine-et-Loire, Cheminements, 2000, p. 17
  25. Célestin Port, Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire, 1874, Édition révisée de 1965, t. 1 p. 246 et suivantes
  26. Art et histoire, Base d'ouvrages en service ou construits au XIXe siècle en France, consulté le 31 août 2011
  27. P.Wagret J.Boussard J.Levron S. Mailliard-Bourdillon, Visages de l'Anjou, Horizons de France, 1951, p. 78
  28. Ministère de la Culture, Monuments historiques et inventaire du patrimoine culturel, base Mérimée, consulté le 21 juillet 2011