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New beat

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New Beat
Origines stylistiques EBM
House
Acid
New wave
Origines culturelles années 1987 et 1990 Drapeau de la Belgique Belgique
Instruments typiques Sampler
TB-303
TR-808
Chant
Synthétiseur
Claviers
Popularité Europe, Etats-unis, Japon

Sous-genres

Hard Beat
Skizzo
Nougat beat

La new beat est un genre européen de musique électronique proche de l'acid house, dérivé de la new wave et de l'electronic body music. Ce genre est précurseur d'une forme de la techno.

New beat

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La new beat est une contribution de la Belgique à l’histoire mouvementée de la musique électronique.

Au début des années 80 l’underground belge était très orienté musique électronique notamment avec des lieux tels que : « the Happy house » à Aarscholt, « the Apelier » à Louvain et « On The Beach » à Kortrijk. Cette scène limitée à quelques petits avant-postes connaît un tournant important avec l'ouverture de « l’Ancienne Belgique ». Cette salle d'une capacité de 2000 personnes accueille le DJ "Fat Ronnie" qui y mixe dès 1983 des titres essentiellement new-wave en les ralentissant pour les mêler à des musiques de film. « Nous jouions toujours la musique du top 40, mais l’étincelle était là. Beaucoup de gens venaient à Anvers et ils commencèrent à l’appeler du nom du club AB music »[1]. L’inspiration de Fat Ronnie fit boule de neige quand Marc Grouls et une poignée d’autres DJ écoutèrent à Anvers dans une boutique d'imports US le dernier single « Flesh » du groupe électronique belge « A split second ». En ramenant la vitesse de ce 45 tours à celle d’un 33 tours accéléré de 8 %.

En 1988, à Bruxelles, l'EBM oldschool connait une période de popularité, les rythmes minimalistes et martiaux du « Headhunter » de Front 242 font fureur dans des clubs comme le Boccaccio à Destelbergen et l'Ancienne Belgique à Bruxelles, tandis que la house et l'Acid house à Chicago commencent à se faire connaître sur le continent.

Le croisement de toutes ces influences donne naissance à une musique de club fraîche, colorée et enthousiaste, qui récupère sans vergogne les hits d'Outre-Atlantique (le tube « Rock To The Beat » de One O One est entièrement copié sur le morceau Techno « Rock To The Beat » de Reese, alias Kevin Saunderson), plaquant des gimmicks, slogans ecstasy ou aciiiiiid criés sur des rythmes minimalistes ; le « smiley » jaune, emblème du mouvement, fleurit partout, ce fameux Smiley étant un emprunt d'idée à son créateur originel ; IBM.

La new beat se présentera sous différents aspects : sympas et festifs (Confetti's/"The C"), ouvertement sexuels (Taste Of sugar/"Hmm Hmm"), abordant la question des drogues (The Maxx/"Cocaïne") samplant et recyclant l'actualité nationale "Qui ?" de BSR, "On se calme" des "Bassline Boys", ou internationale "A.Z.A.P As Zaïre As Possible"- Le Marechal, critique de Mobutu à partir du sample de ses propres discours, "Gorba the Chief" de Sacher Musak...(1989 est l'année de la chute du mur de Berlin).

Les débouchés commerciaux de ce courant musical en plein essor conduisent de nombreux musiciens à enregistrer des titres sous des noms de groupes créés pour la circonstance. Les musiciens "manient le rythmes en boîtes et les samplers dans un souci évident de de croquer une part du gâteau avant qu'il ne rassisse" [2]. Le trio Morton Sherman Bellucci a par exemple publié une centaine de titres avec presque autant de pseudonymes différents (http://www.discogs.com/artist/Morton+Sherman+Bellucci). Les morceaux créés spécifiquement pour être des succès commerciaux se voient qualifiés de "nougat beat". La new beat donne lieu à des pastiches Marcel Henry "Le vieux beat", Grand Jojo "La (New) Beat".

Un courant d’échanges intenses et fructueux s’installe avec la House de Chicago, ainsi le titre Pump Up the Jam du groupe Technotronic connaîtra un important succès outre atlantique. Toutefois la multiplication opportuniste de titres dans le style new beat ajouté à un goût pour le plagiat maladroit conduiront à l'essoufflement de ce courant musical.

Après une vie intense de deux ans, l'hybridation avec l'Acid house tourne à un son plus dur, évoluant franchement vers la Techno. Le style skizzo ou schizzo va utiliser des sons ralentis souvent de courts échantillons de chœurs ou d'orchestres (ou en tous cas rappelant cet environnement sonore )joués sur un tempo plus rapide. C'est un moment très éphémère de ce passage du new beat à la techno. Cette dissociation entre le tempo et le son joué a conduit par analogie avec la pathologie de la schizophrénie à baptiser ce style "skizzo". Des titres comme celui du projet Angel Ice "je n'aime que toi" ou encore le fameux "James Brown is dead" des néerlandais de L.A Style (dont le son devient plus franchement techno)en sont particulièrement représentatifs.

Le courant s'offre une respectabilité et un label comme R & S Records, par exemple, accueillera la crème de la Techno internationale.

Avec ce courant musical sur ses terres, la Belgique peut être considérée comme une des nations ayant contribué à l'éclosion des différents genres de musique électronique qui apparaîtront dès le début des années 1990 une forme de techno très populaire en Europe (principalement d'origine belge) et notamment l'eurodance.

Anecdotes

Bien que les disques de new-wave étaient passés délibèrément au ralenti dès le début des années 80 (au moins dès 1983) la rumeur s'est répandue que le déclic se serait fait lorsqu'un DJ-producteur hannutois du club Boccaccio "passe par erreur" le morceau Flesh de A Split Second à 33 tours au lieu de 45 tours : le public apprécia ce nouveau rythme et les DJ ont "continué à passer les titres au ralenti".

La new beat connaît un tel engouement que le groupe de rock belge traditionnel "Sam Cooke Singers" en vient à chanter dans un morceau intitulé So Sad...(Ole time religion) "So sad they like this "new beat" their feets don't dance on nothing else no more" (C'est triste qu'ils aiment cette new beat leurs pieds ne dansent plus sur rien d'autre).

En se regroupant les pionniers de la new beat tentèrent, en vain, de limiter la multiplication des morceaux opportunistes et médiocres en apposant un logo "Approved by the Belgian New Beat Fondation".

Influences

Outre les liens évidents de la new beat avec l'apparition de la techno, Stromae revendique l'influence de la new beat dans son propre son [3].

Groupes représentatifs

Labels

Liens externes

Notes et références

  1. New Musical Express du 3 décembre 1988 : « New beat : one nation under a (slowed down) groove ». de Richard Noise.
  2. Best n°248 mars 1989 p.98
  3. R. Stromae : une redoutable machine à danser Ouest-France 28 07 2011