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Musée Picasso (Paris)

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Musée Picasso
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Le musée Picasso côté jardin.
Informations générales
Nom local
Musée Picasso ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Type
Musée d'art, musée national (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Ouverture
Gestionnaire
Établissement public du musée national Picasso de Paris (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Visiteurs par an
629 312 ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Collections
Nombre d'objets
plus de 5 000
Bâtiment
Architecte
Localisation
Pays
Commune
Adresse
Hôtel Salé, 5 rue de Thorigny, 3e arrondissement de Paris
Coordonnées
Carte

Le musée Picasso est un musée de Paris consacré à l'œuvre de Pablo Picasso, créé en 1985 dans l'hôtel Salé, un hôtel particulier du Marais, dans le 3e arrondissement.

L’hôtel Salé, autrefois ironiquement qualifié de « maison du bourgeois gentilhomme » en référence à la comédie de Molière, est construit entre 1656 et 1659 par Jean Boullier de Bourges, pour le compte de Pierre Aubert de Fontenay, gentilhomme tourangeau et son épouse, Marie Chastelain, propriétaire d’un terrain de 3 700 m² acquis auprès des Hospitalières-Saint-Gervais. L’ancien laquais, ambitieux et vaniteux, s’enrichit en tant que fermier des gabelles (il perçoit l’impôt sur le sel). L’hôtel conserve le surnom de « salé » après sa ruine, provoquée par le procès de Fouquet en 1661.

Modèle:Monument historique (France)

Modèle:Station du métro de paris

Les propriétaires successifs

Le fronton de l'Hôtel Salé côté jardin

L’édifice compte quelques locataires célèbres, parmi lesquels l’ambassadeur de Venise (entre 1668 et 1688), François de Neufville, duc de Villeroy et maréchal de France, qui se charge de la décoration intérieure. L’hôtel, mis en vente par adjudication, est ensuite acquis par Nicolas Le Camus (premier président de la Cour des aides) par adjudication en 1728, puis revendu à Philibert Thiroux de Chammeville en 1756. À son décès, en 1771, c’est sa fille et son gendre, Louis Leclerc, marquis de Juigné, qui en héritent. Ils ne l'habitent pas. Ils l'ont loué au marquis de Luzerne ancien ministre de la Marine. Ces deux familles ont émigré. Saisi à la Révolution française comme bien d’émigrés, l’édifice devient le dépôt national littéraire dans lequel seront rassemblés les ouvrages provenant des couvents environnants. Par la suite vendu au citoyen Robert Morel pour le citoyen Louis Nicolas Aubry ; celui-ci le revendit le 26 messidor an VI (14 juillet 1798) au citoyen Roussille Morainville originaire de Valuéjols dans le Cantal (acte de vente établi par les Notaires Maistre et Tirou).

Propriété de la famille Roussille, l’hôtel abrite plusieurs institutions, dont la pension Ganser et Beuzelin qui aura pour élève Balzac en 1815, puis l’École centrale des Arts et Manufactures, depuis 1829 (bail authentique signé le 13 janvier 1829).

Ce bail, qui dura jusqu'en 1884, fut ensuite remplacé par une autre location au bronzier d'art : "Henri Vian" (grand-père de Boris Vian), qui en fit son domicile et y créa une salle d'exposition de ses œuvres. Entre temps, le 27 février 1916, décède Mademoiselle Marie-Lucie Roussille née en 1848. Elle était l'unique propriétaire de toute la fortune des Roussille. Par son testament du 12 août 1915, elle donne l'exclusive propriété de l'Hotel Salé à son petit-neveu : Gabriel Lamouroux, dont elle fait son légataire universel et exécuteur testamentaire pour le partage des autres biens.

Gabriel Lamouroux avocat à Mauriac Cantal, nouveau propriétaire de l'Hôtel Salé, eut le mérite d'en réparer toutes les toitures, et, après le départ des Vian pour la Gironde, de trouver un nouveau locataire. Ce fut la ville de Paris pour l'École (parisienne) des Métiers d'Arts.

Gabriel Lamouroux décède le 3 novembre 1962 et le 24 mars 1964, ses héritiers et certains de ses locataires furent convoqués au Tribunal de Grande Instance de Paris, pour y entendre la lecture de l'Ordonnance d'expropriation de l'Hôtel (la ville voulait y faire le Musée du Costume). La décision de la justice, contestée par les victimes, fut confirmée le 3 février 1966 par un jugement du Tribunal des expropriations. [1]

La ville de Paris ne créa pas le Musée du costume, mais, après le décès du célèbre peintre Picasso, elle céda l'Hôtel Salé au gouvernement qui en fit le Musée Picasso (inauguré en 1985).

Son architecture

Le musée Picasso côté cour
Porche

Le porche ouvre sur une cour en hémicycle légèrement ovale bordée d’ailes basses surmontées d’un toit en terrasse couronné d’une balustrade de pierre. Le côté gauche n’est qu’une construction en trompe-l'œil. Le passage de l’aile droite donne accès à une petite cour, qui abritait autrefois les écuries et les cuisines, débouchant directement rue des Coutures-Saint-Gervais. Un corridor reliait alors directement les cuisines et le corps central du logis.

Façade principale

La façade principale comprenant un étage et un attique au-dessus du rez-de-chaussée, présente un avant-corps de trois travées, couronné d’un fronton sculpté aux armes d’Aubert (têtes de chiens), et un second avant-corps, d’une seule travée centrale. Côté jardin, la façade est la plus grande du Marais.

Corps de logis

Le corps de logis, doublé en profondeur pour y aménager une enfilade côté cour et côté jardin, permet par la suite la mise en place d’un escalier sculpté. Plusieurs artistes contribueront au décor de l’hôtel, parmi lesquels Claude Buirette pour les lambris et menuiseries, son fils Jacques, les frères Marsy et Martin Desjardins.

Le musée

Intérieur

L’hôtel Salé, entièrement restauré à l’exception des lambris du salon qui ont été masqués, abrite depuis 1985 le musée Picasso, aménagé par l’architecte Roland Simounet et inauguré le . Il renferme la plus riche collection mondiale d'œuvres de l’artiste et couvre toutes ses périodes. Les héritiers ont apporté dans un premier temps, par la procédure de dation en paiement, 203 peintures, 158 sculptures, 16 papiers collés, 29 tableaux reliefs, 83 céramiques et plus de 3 000 dessins et estampes.

Ensuite, une donation, initiée par Jacqueline Picasso, est venue enrichir le musée en 1990. Elle concerne le Portrait de Jacqueline aux mains croisées, ainsi que 24 carnets de dessins supplémentaires, des sculptures et des céramiques. À ce jour, la collection comprend 251 peintures, 160 sculptures, 16 papiers collés, 29 tableaux-reliefs, 107 céramiques, 1 500 dessins et 58 carnets, la totalité de l'œuvre gravée, avec les différents états de chaque planche, et les livres illustrés.

Les salles d’exposition présentent également certaines pièces provenant de la collection personnelle de Picasso parmi lesquelles des œuvres de Cézanne, Matisse, le Douanier Rousseau, Derain, Braque, Miró, et des objets d’art africain.

Les éléments décoratifs, lustres, banquettes, chaises, tables, sont spécialement crées pour le musée Picasso par Diego Giacometti.

Le vol d'un carnet de dessins, dont la valeur est estimée à 8 millions d'euros, y a été constaté le 9 juin 2009[2].

Une vaste opération de réaménagement du musée entraîne sa fermeture à compter du 23 août 2009 et le déménagement de ses collections. Les travaux commencent début 2010 pour une durée de 24 mois.

Les artistes liés à Picasso

Antonin Mercié, Rodin, Dali, Henri Rousseau, Modigliani, Lipchitz, Brauner, Man Ray, Duchamp, Leger, Isamu Noguchi, Juan Gris, Picabia, Delaunay, Albert Gleizes, Braque, Brancusi, Botarro

Directeurs du musée Picasso

  • 1989-2005 : Gérard Regnier (plus connu sous son nom de plume, Jean Clair)
  • Depuis le  : Anne Baldassari

Expositions

  • Bacon Picasso : la vie des images
  • Autour des Demoiselles d'Avignon

Références

  1. Sources : Testament de Mademoiselle Marie-Lucie Roussille, ordonnance du Tribunal de Grande Instance de la Seine (documents en possession de Gustave Heraud - gendre de Gabriel Lamouroux)
  2. Alexandra Guillet, « Vol au musée Picasso », LCI, .

Voir aussi

Articles connexes

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Liens externes