Luc Arbogast

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Luc Arbogast
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Luc Arbogast au Fensch Viking Fest à Florange le 30 septembre 2023
Informations générales
Naissance (48 ans)
à La Rochelle
Genre musical Musique d'inspiration médiévale, musique celtique
Années actives Depuis 1996
Labels Universal Music
CP records
Site officiel lucarbogast.fr

Luc Arbogast, né le à La Rochelle, est un musicien et chanteur français, qui s'inspire de la musique médiévale. Doté d'une voix de contreténor, il se produit sur scène en costume de style médiéval tout en arborant quelques symboles punk comme le piercing et des tatouages. Il a participé à la saison 2 de The Voice. Après cette prestation, il signe chez Mercury Records, une division d'Universal Music.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance et adolescence (1975-1985)[modifier | modifier le code]

Luc Arbogast naît à La Rochelle d’un père militaire et d’une mère allemande, Monica, qui travaille à Radio La Rochelle. Il a deux frères nés à Baden-Baden. Il passe son enfance en Charente-Maritime : Aunis, Loire-de-Vérines, Landrais, Salles-sur-Mer et Villeneuve-les-Salines. Le petit Luc découvre la musique dans la « chorale des Petits chanteurs à la Croix d'Aunis » avec laquelle il chante à la cathédrale Saint-Louis de la Rochelle[1].

Sa famille s'installe ensuite à Limoges pendant trois ans[2].

En 1985, ses parents s’installent en Alsace, dans la vallée de Munster[3] et Luc entame sa scolarité primaire d’abord à l’école communale de Metzeral, puis à celle de Munster, et en 1986 au collège Frédéric Hartmann de cette même commune[4],[5]. Il se familiarise avec le dialecte alsacien, et avec les Scouts de France, il apprend à jouer de la flûte, de la guitare (dont il répare une corde par un câble de frein à vélo), de l'harmonica, de la guimbarde et du piano[1],[6],[7].

À l’âge de dix ans, il participe à un spectacle son et lumière, Transhumance, qui raconte la création du Val Saint-Grégoire. Il entame des études secondaires au lycée Frédéric Kirschleger de Munster qu'il abandonne après la seconde, après avoir déclaré à son conseiller d'orientation : « Je veux être animateur, chanter des chansons dans les colos. Aujourd'hui je suis animateur dans des salles et des églises. »[8] Après plusieurs petits boulots (cracheur de feu, parfumeur, mannequin, vendeur en prêt à porter ou en sous-vêtement, entreprise de réfrigérateurs, « body piercer », etc.) , il décide de se consacrer uniquement au chant et de s’exprimer dans la rue[9],[10],[6].

Période punk-rock (1993-1995)[modifier | modifier le code]

Adolescent avec des convictions anarchistes, Luc Arbogast écoute du punk rock et du heavy metal et commence à jouer dans des groupes de punk rock[11]. Luc basculera de la culture punk-metal vers la musique traditionnelle, tout en continuant à diriger le groupe Chaos Squad, fondé en 1993 avec son frère Yann, fusionnant ces différents styles[12]. Le groupe s'arrêtera en 1995.

Débuts dans la musique médiévale (1995-2003)[modifier | modifier le code]

Luc Arbogast en concert dans une rue de Lyon en 2010.

En 1995, il s'oriente vers la musique médiévale et le classique, écoutant aussi la musique de Malicorne, Ange ou Harmonium. Il reprend des texte du XVe siècle, des sibylles du IXe et des chants de la Renaissance, mais compose également[13],[7].

En 1996, il découvre qu'il a un registre de contreténor de manière « fortuite »[14],[13]. Dans une interview réalisée par des internautes pour le magazine 20 Minutes[15], il explique avoir découvert sa voix lorsqu'une de ses amies lui avait prêté une mandoline pour l'accorder. Ainsi, sa voix serait « sortie tout seule ».

Toujours en 1996, il fonde le groupe Angenon[16], avec Toïvo Rolser, dont les compositions irlando-médiévales connaissent le succès dans les pub strasbourgeois. À la même période, il commence à se produire comme musicien de rue[17], sur les parvis des cathédrales ou lors de fêtes médiévales. Il reprend en particulier L'Écolier assassin de Malicorne, que son frère lui a fait découvrir[8].

Premiers albums autoproduits (2003-2012)[modifier | modifier le code]

Luc Arbogast en 2011 à Strasbourg avec une vielle à roue.

En 2003, il sort son premier album auto-produit Fjall d'Yr Vinur, d'inspiration scandinave[18].

Après avoir sorti trois autres albums autoproduits (Domus en 2004, Hortus Dei en 2007, Aux Portes de Sananda en 2009), il fonde en 2010 le collectif Centaures avec la troupe des musiciens qui ont participé aux enregistrements des différents albums de Luc enregistrés à Strasbourg. Ce collectif réunit des artistes et amis du chanteurs, musiciens, jongleurs de feu, pour des spectacles donnés en France et en Europe.

Luc publie en avril 2012 son cinquième album Canticum in Terra, avec comme musiciens Mélinda Bressan à la flûte traversière, Jean Louis Renou aux percussions, Aliocha Regnard au violon et à la nyckelharpa, et Sarah Picaud au chant. La même année, lors des championnats du monde de patinage artistique à Nice, le champion de patinage Brian Joubert patine sur sa chanson An Freij de An Neo Era. Au gala Les Étoiles de la glisse à Courchevel le , Luc Arbogast l’accompagne en chantant en direct Canción Sefaradí.

Participation à l’émission The Voice, la plus belle voix (2012-2013)[modifier | modifier le code]

En 2013, Luc Arbogast se présente au casting de la saison 2 de The Voice, la plus belle voix[19] devant plus de 9,3 millions de téléspectateurs[20], où il passe la première étape en choisissant l’équipe de la chanteuse Jenifer « parce que son univers suscite ma curiosité. Je veux confronter le sien et le mien[21] ». Il gagne sa « battle » contre Thomas Vaccari et accède ainsi aux primes, mais se fait éliminer aux directs.

Au total, il chante trois fois lors de l'émission en interprétant :

Malgré l'échec, The Voice lui permet de « mettre en lumière [son] travail de l'ombre » comme il le déclare. Il donne ainsi après l'émission un concert à la Fnac de Strasbourg devant 150 personnes, puis sur le parvis de la cathédrale devant 600 personnes[22].

Odysseus (2013-2014)[modifier | modifier le code]

Luc Arbogast chante devant la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg en mars 2013.

Le 5 mars 2013, Luc Arbogast chante devant les élèves de son ancienne classe de CE2 à l'école du Centre à Munster, avec le même instituteur Hubert Wende, qui dirige aussi l'harmonie Schwarzenbourg[4],[5].

Le 5 août suivant sort son 6e album Odysseus, le premier produit par une major (Universal/Mercury)[23], qui se classe la première semaine no 1 des ventes d'albums en France[24],[25] ; il est numéro un des ventes en France durant deux semaines, du 5 au 18 août 2013[26], détrôné par la suite par Stromae avec Racine carrée)[27]. Il est disque de platine (100 000 exemplaires) en deux semaines[28], puis double disque de platine, soit plus de 200 000 ventes[6]. Trois titres de ce disque entrent dans le classement français[29]. La pièce de l'album Nausicaa est une adaptation de la Moldau de Smetana[7].

En février 2014, il se produit dans la mythique salle de l'Olympia[22].

Le , un touriste américain filme Luc Arbogast en train de chanter Cant del Matin devant la cathédrale de Strasbourg[30] et met la vidéo sur YouTube. Celle-ci remporte un franc succès, notamment auprès d'une partie des médias internationaux, des États-Unis à l'Italie en passant par la Chine ou la Turquie[31]. Ainsi, le Huffington Post qualifie la performance de Luc comme « quelque chose d'encore jamais entendu »[31]. Globalpost décrit la voix comme « incroyable »[31].

Oreflam (2014-2015)[modifier | modifier le code]

Après l'« Ultréïa Tour », Luc lance une nouvelle tournée avec une première date à la salle Olympia de Paris, le [32].

Oreflam, 7e album de Luc Arbogast, sort le 25 août 2014 chez Universal Music Division Mercury Records. Il contient 15 chansons dont une reprise du générique de la série télévisée de HBO : Game of Thrones. L'album est disque d'or[6].

Luc Arbogast lors du concert de millénaire des fondations de la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg sur la place du château le 20 septembre 2014.

Le , à l'occasion du Millénaire des fondations de la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg, il donne un concert sur la place du château devant plus de dix mille spectateurs[3] pour, dit-il, « rendre hommage à la cathédrale et au public strasbourgeois[14]. »

Après un concert privé à la Maison de la Radio fin septembre 2014[33], Luc interprète La Veillée des Oiseleurs dans la cathédrale Saint-Michel de Bruxelles pour le site Bruxelles ma belle, site Internet ayant pour but de présenter les attraits de la ville avec des artistes interprétant leurs chansons[34].

Le , il réalise une performance dans The Voice, la plus belle voix où il interprète Vox Clamantis[35]. Le 17 septembre, Luc organise, avec le trio Myrdhin, un concert de soutien pour la ville de Dinan, dont une partie de ses remparts s'est effondrée quelques mois plus tôt[36].

Metamorphosis (2016-2020)[modifier | modifier le code]

Le , il participe au Summerlied à Ohlungen[37],[38]. Le 7 octobre 2016, il dévoile la pochette et le titre de son prochain album, Metamorphosis, qui sort le 11 novembre 2016. Après une prestation au Moulin 9 de Niederbronn-les-Bains le 11 mars 2017, il revient à la salle Olympia le 26 mars.

Le , il est décoré par l'Ordre de la Courtoisie française pour son investissement dans la représentation de la France et de ses traditions[39].

Entre le 6 avril et le , Luc Arbogast part en tournée en France dans le cadre de « The Alkemyan Tour »[40]. Pour la première fois depuis ses débuts, il se produit seul sur scène, accompagné de son bouzouki. Concernant la thématique de la tournée, il insiste sur le rapport entre l'homme et la nature, puisqu'il rappelle que ce lien sacré qui existe entre l'être humain et les divinités de la nature primitive n'a jamais disparu.

Songe d'une nuit d'hiver (depuis 2020)[modifier | modifier le code]

Le 15 décembre 2020, Luc Arbogast sort l'album Songe d'une nuit d'hiver où il reprend des anciens chant de Noël, ainsi que des compositions qui parlent de l'hiver avec l'esprit alsacien[3].

La même année, il crée la tournée de concerts « Via Antika Tour » avec de nouveaux titres et arrangements[41],[42]

Style musical[modifier | modifier le code]

Luc Arbogast présente un grelot avec un laúd en bandoulière le 1er juillet 2010 au Temple protestant de Montigny-lès-Metz.

Autodidacte jouant à l'oreille sans connaître le solfège, Luc Arbogast chante et joue une musique inspirée de la musique médiévale, et des traditions paysannes[7]. Il s'accompagne de grelots, d'une vielle à roue, d’un laúd et d'un bouzouki irlandais, ce dernier découvert par hasard, puisque selon lui : « Ses notes basses soulignent le lien avec la terre, ses aiguës, le lien avec le ciel[43]

Parmi ses inspirations figurent les Cantigas de Santa María, les Lieder de Walter von der Vogelweide, les œuvres d'Hildegarde de Bingen, et de Guillaume de Machaut[44].

Le chanteur écrit des chansons qui célèbrent l'amour courtois autant que la communion avec la nature, ou bien des morceaux classiques, « résolument tournés vers l'avenir » qu'il réinterprète en ancien occitan, ancien français, énochien ou encore en allemand médiéval[43],[10]. Luc Arbogast est fasciné par le Moyen Âge « parce que de cette époque difficile, où la société était si cloisonnée entre les paysans, les nobles et le clergé, sont nées les plus belles mélancolies[43]».

Ses concerts laissent rarement les auditeurs indifférents, certains lui déclarant ensuite : « Vous m’avez laissé croire aux anges le temps de votre concert », « La grâce et la sublimation étaient au rendez-vous », « Votre voix, poétique et mystérieuse, est un raz de marée de bonheur »[9].

Musicothérapie[modifier | modifier le code]

Luc Arbogast organise aussi des stages de musicothérapie, comme il le confie : « Le chant, c'est un très bon outil pour soigner les blessures. Physique ou de l'âme... »[7]

Vie privée[modifier | modifier le code]

Pour des raisons familiales et pour son « besoin de tranquillité d'esprit pour l'inspiration », Luc Arbogast vit en Auvergne[7],[12]. Il est père d'un garçon né en 2007[45].

Récompenses[modifier | modifier le code]

Discographie[modifier | modifier le code]

Luc Arbogast en interview le 1er juillet 2010 à Montigny-lès-Metz

Radio[modifier | modifier le code]

  • 11 octobre 2014 : concert privé sur France Bleu, présenté par Elodie Suigo

Théâtre[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « L' "ovni" médiéval de The Voice a décollé d'Aunis », L'hebod Charente-Maritime,‎ (lire en ligne [jpg])
  2. « Luc Arbogast, chanteur barock... », Le Populaire du Centre,‎ (lire en ligne [jpg])
  3. a b et c « Luc Arbogast revient jouer devant la cathédrale de Strasbourg avant une série de concerts », sur France 3 Grand Est, (consulté le )
  4. a et b « Munster : un troubadour à l’école, Luc Arbogast de retour dans sa classe, sur le site dna.fr du 8 mars 2013.
  5. a et b Pierre Maenner, « Le retour de l'enfant prodigieux », L'Alsace,‎ (lire en ligne [jpg])
  6. a b c et d « L'univers médiéval de Luc Arbogast à découvrir ce soir à la salle Marcillet », L'Ardennais,‎ (lire en ligne)
  7. a b c d e et f Serge Hartmann, « Luc Arbogast couleur platine », DNA,‎
  8. a et b « L'habit ne fait pas la voix », La Montagne,‎ , jpg (lire en ligne)
  9. a et b « Luc Arbogast, le chanteur en direct du Moyen Âge », sur La Semaine, (consulté le ).
  10. a et b Sacha Reins, « Luc Arbogast le sacre d'un troubadour », Paris Match,‎ (lire en ligne)
  11. Article de Nathalie Paul sur le site http://www.concertlive.fr, consulté le 13 août 2013.
  12. a et b Antoine Petry, « La voix de son être », Vosges matin,‎ (lire en ligne [jpg])
  13. a et b Claire Cartier, « J'ai tout misé sur ma voix », Le petit bleu,‎ (lire en ligne [jpg])
  14. a et b « Luc Arbogast site officiel », sur www.lucarbogast.fr (consulté le )
  15. « Vous avez interviewé Luc Arbogast pour la sortie de son album «Odysseus» », sur 20minutes.fr (consulté le )
  16. « Biographie », sur Luc Arbogast (consulté le )
  17. « Luc Arbogast chante le Moyen Âge dans les rues de Lyon » sur le site francetv.fr, consulté le 12 décembre 2011.
  18. « Luc Arbogast en concert au Tigre en septembre », L'Oise hebdo,‎ (lire en ligne [jpg])
  19. [vidéo]« Luc Arbogast au casting de The Voice » le 2 février 2013.
  20. Source Médiamétrie
  21. « Luc Arbogast cartonne à « The Voice » : une voix venue d’ailleurs », sur le site dna.fr du 6 février 2013.
  22. a et b « Luc Arbogast phénomène en platine », Le Républicain Lorrain,‎ (lire en ligne [jpg])
  23. « Luc Arbogast à l'assaut du top, Odysseus entre à la première place des ventes », par François Alvarez, sur music-story.com, consulté le 21 août 2013.
  24. « Luc Arbogast Odysseus », sur chartsinfrance.net (consulté le )
  25. « Luc Arbogast : numéro 1 des ventes d'album devant Daft Punk », sur culturebox.francetvinfo.fr, consulté le 20 août 2013.
  26. « Luc Arbogast : son nouvel album "Odysseus" (déjà) certifié disque de platine », sur chartsinfrance.net (consulté le ).
  27. « Stromae décroche son premier numéro 1 au Top Albums avec "Racine Carrée" », sur chartsinfrance.net (consulté le ).
  28. « The Voice : Luc Arbogast disque de platine », sur www.stars-actu.fr, consulté le 30 août 2013.
  29. « Luc Arbogast », sur lescharts.com (consulté le )
  30. « VIDEO. Luc Arbogast de «The Voice 2» cartonne sur YouTube », sur 20minutes.fr, (consulté le )
  31. a b et c « Luc Arbogast fait le tour du monde », sur Luc Arbogast, (consulté le )
  32. « octobre, 2013 | Luc Arbogast », sur www.lucarbogast.fr (consulté le )
  33. « octobre, 2014 | Luc Arbogast », sur www.lucarbogast.fr (consulté le )
  34. « décembre, 2014 | Luc Arbogast », sur www.lucarbogast.fr (consulté le )
  35. « mars, 2015 | Luc Arbogast », sur www.lucarbogast.fr (consulté le )
  36. « septembre, 2015 | Luc Arbogast », sur www.lucarbogast.fr (consulté le )
  37. « mai, 2016 | Luc Arbogast », sur www.lucarbogast.fr (consulté le )
  38. « Programmation 2016 », sur summerlied.org (consulté le )
  39. « Médaille de l'Ordre de la Courtoisie Francaise », sur Luc Arbogast, (consulté le )
  40. « THE ALKEMYAN TOUR 2019 », sur Luc Arbogast, (consulté le )
  41. « Arry. Via Antika : deux concerts de Luc Arbogast pour la Sainte-Agathe », sur www.republicain-lorrain.fr (consulté le )
  42. Collectif Centaures, « VIA ANTIKA 2021-2022 », sur Luc Arbogast, (consulté le )
  43. a b et c Catherine Piettre Le Point no 1727 du 20 octobre 2005.
  44. « Luc Arbogast - Traditionnel mystico-médiéval » sur le site accrofolk.net, consulté le 12 décembre 2011.
  45. Michelle Freudenreich, « Un troubadour à l'école », DNA,‎ (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Origines historiques[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]