Château d'Ussé

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Château d'Ussé
Image illustrative de l’article Château d'Ussé
Façade d'entrée avec châtelet, chapelle intégrée et tour d'angle.
Période ou style Inspiration médiévale et Renaissance
Type Château de la Loire
Début construction XVe siècle
Fin construction XVIe et XVIIe siècles
Propriétaire actuel Casimir et Caroline de Blacas d'Aulps
Destination actuelle Propriété privée (ouverte au public et lieu de réception)
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1927)
Logo monument historique Classé MH (1931, 1951)
Coordonnées 47° 14′ 59″ nord, 0° 17′ 28″ est[1]
Pays Drapeau de la France France
Anciennes provinces de France Touraine
Région Centre-Val de Loire
Département Indre-et-Loire
Commune Rigny-Ussé
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château d'Ussé

Le château d'Ussé se trouve à Rigny-Ussé, en Indre-et-Loire (région Centre-Val de Loire, France). Il fait partie des châteaux de la Loire.

Domaine privé ouvert à la visite, il appartient au 7e Duc de Blacas.

Il fait l'objet de multiples protections au titre des monuments historiques[2] : un classement depuis le pour la chapelle, un classement le pour les façades et les toitures du château, les fossés, les terrasses, les façades et les toitures des pavillons d'entrée et des communs, l'orangerie et le parc et une inscription le pour toutes les autres parties du château non classées.

Localisation[modifier | modifier le code]

Ce château est bâti au bord d'un bief qui prend l'eau dans l'Indre, un affluent de la Loire, et qui alimentait le moulin jusqu'au . Il est situé à 33 km à l'ouest de Tours et à 14 km de Chinon, sur la commune de Rigny-Ussé.

Historique[modifier | modifier le code]

Le site est habité depuis la Préhistoire, comme l'attestent les traces retrouvées sur les lieux. On note également une présence gallo-romaine (petit tumulus et tombes), et certaines rumeurs en font le domaine du gallo-romain Uccius ; en effet, ces riches propriétaires ont souvent laissé leur nom aux petites agglomérations qui y sont apparues devenues paroisses puis communes.

Cité au VIe siècle sous le nom d'Ucerum (chronique de Turons), le site d'Ussé, adossé à la forêt de Chinon, occupe un espace stratégique, contrôlant la route de Chinon, et la navigation de la Loire et de l'Indre.

Le premier seigneur connu d'Ussé[3] fut en 1004, Guelduin/Gelduin/Gilduin Ier de Saumur (dit le diable de Saumur), seigneur de Saumur, d'Ussé et de Pontlevoy, portant les couleurs des comtes de Blois Thibaut II puis Eudes II (deux frères, comtes de Blois en 996-1004 puis 1004-1037 ; le Saumurois et la Touraine relevaient alors des comtes de Blois, mais le comte d'Anjou Foulque Nerra s'employait à les leur enlever). Il édifia la première forteresse en bois.

Son fils Guelduin II lança en 1040 la construction en pierre d'un premier château.

En 1099, Olivier d'Ussé est le seigneur des lieux. Sa famille semble conserver la seigneurie jusqu'au XIVe siècle, et l'époux de Marie d'Amboise, fille d'Ingelger d'Amboise et dame de Saint-Calais, autre Olivier d'Ussé qui vendit Saint-Calais à Jean III de Bueil vers 1391-1393, semble bien être l'un de ses membres. Au tournant des XIVe et XVe siècles, Ussé passe aux familles de Montjean puis de Bueil[4]. Jeanne, fille de Vaslin d'Ussé, épouse Briant V de Montjean, d'où Jean de Montjean, père lui-même de Jeanne de Montjean mariée à Jean V de Bueil, fils de Jean IV et petit-fils de Jean III qu'on vient d'évoquer[5].

Vers la fin de la guerre de Cent Ans, en 1424, Jean V de Bueil (1405/1406-1478), comte de Sancerre et amiral de France, seigneur d'Ussé et capitaine notable des armées du roi, membre d'une des plus illustres familles tourangelles, fait construire la structure de base du château actuel. Il meurt en 1478.

Son fils Antoine (né vers 1440/1445 et mort après 1506), comte de Sancerre en 1478 et sire d'Ussé en 1456, épouse en 1462 Jeanne de Valois, fille de Charles VII et d'Agnès Sorel, qui lui apporte une dot de 40 000 écus d'or. Dans les années 1460, il entreprend la reconstruction du château dans le style du XVe siècle. Surendetté, Antoine de Bueil vend Ussé à Jacques d'Espinay en 1485.

D'origine bretonne, Jacques d'Espinay (v. 1445/1450-v. 1521), seigneur de Segré, est le fils du chambellan du duc François II de Bretagne. Il devient lui-même chambellan des rois Charles VIII et Louis XII, puis accède à la fonction de grand-maître de l'hôtel de la reine. Il poursuit les travaux du château et fonde en 1521 la collégiale, destinée à devenir la chapelle funéraire de sa famille.

Son fils Charles d'Espinay et sa belle-fille Lucrèce de Pons poursuivent les travaux. Leur fils René leur succède en 1534. La chapelle, dédiée à sainte Anne, est consacrée le .

Lui-même criblé de dettes, René d'Espinay vend le château en 1557 à Suzanne de Bourbon-Montpensier (1508-1570), fille de Louis de Bourbon-Vendôme, prince de La Roche-sur-Yon et de la duchesse Louise de Bourbon-Montpensier, épouse en 1529 de Claude Ier de Rieux, comte d'Harcourt (mort en 1532).

La fille de Suzanne de Bourbon, Louise de Rieux (c.1531-c.1570), comtesse d'Harcourt, apporte le domaine à son époux René de Lorraine-Guise, marquis d'Elbeuf. Toujours par mariage, Ussé passe ensuite à Henri de Savoie, duc de Nemours, qui meurt en 1632 : car la fille de René et Louise de Rieux, Marie de Lorraine d'Elbeuf (1555-1605), avait épousé en 1576 son cousin Charles Ier de Lorraine, duc d'Aumale (1555-1631), et leur fille Anne d'Aumale (1600-1638) se maria en 1618 à Henri de Savoie, duc de Nemours (1572-1632).

Après une succession de propriétaires (ainsi, en 1653 et 1658, on trouve Christophe Fournier de Blamécourt puis François-Armand Fournier du Plessis), le château est acquis en 1659 par Thomas Bernin, marquis de Valentinay, secrétaire du Roi ; c'est en 1664 qu'il fait aménager les jardins d'après des dessins de Le Nôtre.

Dessin coloré représentant le château d'Ussé, 1699.

En ou , la châtellenie d'Ussé est érigée en marquisat en faveur de Louis Ier Bernin de Valentinay (c.1627-1709 ; fils de Thomas), receveur général des finances à Tours, contrôleur général de la Maison du roi, ami de Charles Perrault qu'il recevra plusieurs fois au château. Le domaine comprenait également les terres de Rivarennes (voir à cet article) et Bréhémont.

Il est écrit dans le dossier : « La Seigneurie d'Ussé est très considérable, et d'une grande étendue, consistant en un château avec cinq grosses tours et fermé de fossés à fond de cave et pont-levis, dans l'enceinte duquel est une église (chapelle actuelle), qui en est la paroisse où il y a un Chapitre composé d'un Doyen et de cinq chanoines de la Fondation des Seigneurs du dit lieu, avec un parc de soixante arpents, clos de murs, et avec tous les ornements qui peuvent rendre une terre capable de porter un titre éminent ».

Le fils de Louis Ier, Louis II Bernin de Valentinay (1663-1740), marquis d'Ussé, épouse en Jeanne-Françoise Le Prestre de Vauban, décédée le , seconde fille du maréchal de France.

Ils auront trois enfants : Louis III Sébastien, marquis d'Ussé (1696-1772 ; sans postérité), et deux filles dont la cadette sera religieuse à Sainte-Marie-de-Saint-Denis, et l'aînée Henriette-Magdeleine, dernière marquise d'Ussé, restera sans postérité. Vauban viendra d'ailleurs plusieurs fois au château et plusieurs plans de fortification y furent réalisés. Il est au demeurant l'auteur de la construction « italienne » et des terrasses du château, ainsi que de l'allée dite des Cavaliers.

Voltaire y aurait séjourné et écrit une partie de La Henriade.

En 1780, les lointains descendants et héritiers des Bernin de Valentinay (Anne-Claude Bonnin de La Bonninière, 2e marquis de Beaumont[note 1],[6],[7],[8]) vendent le château aux Rohan-Guéméné-Montbazon (notamment Charles-Alain-Gabriel), qui le cèdent en à Louis-Vincent Roger de Chalabre, dernier seigneur d'Ussé, entrepreneur de jeux et manieur d'argent lié à la reine Marie-Antoinette[9], avec l'ensemble du marquisat : Rigny, Rivarennes, Bréhémont. En 1807, Amédée-Bretagne-Malo de Durfort, duc de Duras, revenu d'Angleterre et après avoir racheté le château de Duras, acquiert le château d'Ussé sur les Roger de Chalabre. Les cèdres du Liban ramenés de Terre sainte en 1817 par François-René de Chateaubriand pour son amie Claire de Kersaint, épouse du duc de Duras, sont encore visibles près de la chapelle. L'écrivain y aurait rédigé une partie des Mémoires d'outre-tombe.

Louis XVIII offrit aux châtelains d'alors son portrait, encore accroché au mur de l'escalier d'honneur.

L'architecte français Pierre-Charles Dusillion, qui restaura et « compléta » le château d'Azay-le-Rideau, fut également employé à Ussé ; il fut l'auteur vers 1835 de l'hôtel particulier du 14, rue Vaneau à Paris (VIIe) de style néo-Renaissance, dont la façade fut ornée par le sculpteur Molknecht.

La dernière des Durfort de Duras, Claire-Louise-Augustine-Félicité (1798-1883 ; fille aînée du duc Amédée-Bretagne-Malo ; sans postérité de ses deux mariages qui l'avait faite princesse de Talmont puis comtesse de La Rochejaquelein), transmet le domaine d'Ussé à son petit-neveu le comte Bertrand de Blacas : Bertrand était le fils de Xavier de Blacas (1819-1876), dernier fils du duc Pierre-Louis-Jean-Casimir de Blacas d'Aulps (1771-1839) et de sa femme Félicie-Georgine de Chastellux-Duras (1830-1897 ; mariée en 1849 ; nièce de Félicité de Durfort de Duras, elle était la fille d'Henri-Louis de Duras-Chastellux (1786-1863) et de Clara de Durfort de Duras (1799-1863), fille cadette du duc Amédée-Bretagne-Malo de Durfort de Duras). Le fils de Bertrand, le comte Louis de Blacas, a pour fille héritière Hélène de Blacas (1921-2005), qui épouse son cousin le 6e duc Pierre de Blacas d'Aulps (1913-1997) ; leur fils Casimir-Marie-Bertrand-Michel, 7e duc de Blacas d’Aulps, né à Ussé en 1943, devient ensuite propriétaire du domaine d'Ussé[10].

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le château d'Ussé servit de dépôt de repli, notamment pour une partie des collections de la Bibliothèque nationale de France et de la bibliothèque du Sénat[11]. Les caisses contenant ces collections précieuses étaient principalement entreposées au sein du château dans le donjon, la galerie centrale et la chapelle[12].

Description[modifier | modifier le code]

Le château présente deux styles architecturaux, l'un d'inspiration médiévale et gothique et l'autre de la Renaissance. La cour intérieure présente un exemple de ces deux styles.

La première partie des travaux menée par Antoine du Bueil de construction commence au début des années 1460 en reprenant un château déjà existant. L'aile ouest est élevée d'abord, suivie de l'enceinte sud et de la tour sud-est, dite « donjon ». Il s'agit du logis principal, qui conserve cet usage jusqu'au XXe siècle. Elle était desservie par une tour d'escalier à vis dans l'angle de la cour, disparu. Au fur et à mesure du chantier, les parties hautes s'enrichissent d'un décor de plus en plus flamboyant. Le résultat est proche des constructions contemporaines de Langeais et du Plessis-Bourré.

L'est est, plutôt datée des années 1485-1515, sous Jaques d'Espinay. Formant châtelet d'entrée et chapelle, elle abandonne l'aspect forteresse au profit de modèles résidentiels très ornés de l'époque de Charles V, comme au Louvre.

Le château sera achevé sous l'aspect actuel au XVIIe siècle. Le mur fermant la cour au nord est abattu pour ouvrir la vue sur le paysage, comme à Chaumont ou La Rochefoucauld. L'escalier en vis est remplacé par grand degré à quatre noyau intégré dans le logis, bossages et frontons remplacent les ornements gothiques, reproduisant les quelques ornements renaissance introduits par Jaques d'Epinay vers 1510. L'aile orientale est largement reprise pour l'harmoniser avec ces modifications. Vers 1670 la galerie qui reliait les deux ailes, qui comportait probablement à l'origine des hautes baies ouvertes sur la cour, est fermée par deux niveaux de fenêtres[13].

On conserve un projet de vaste rampe d'accès avec pont-levis envisagé en 1660.

Les jardins à la française ont été inspirés par Le Nôtre, le jardinier de Louis XIV.

Intérieur[modifier | modifier le code]

Hall d'entrée[modifier | modifier le code]

Le hall d'entrée se situe dans la partie du château datant du XVe siècle. L'escalier vis-à-vis a été réalisé au XIXe siècle par Madame de la Rochejacquelein. On y voit deux commodes italiennes d'époque Renaissance, et à droite, sur un panneau de bois sculpté, l'Ange Saint-Michel, du XVIe siècle, provenant des stalles de la chapelle.

Salle des Gardes[modifier | modifier le code]

La salle des gardes était l'entrée du château au XVe siècle. Elle était accessible par un pont-levis, aujourd'hui à l'emplacement d'une fenêtre. Le plafond du XVIIe siècle est peint en faux marbre, selon une technique italienne de trompe-l'œil.

La salle des Gardes abrite la collection d'armes et objets orientaux (principalement indiens), rapportés au XIXe siècle par le comte Stanislas de Blacas : un guerrier indien du XVIIIe siècle, un kouttar (arme indienne de un ou deux mètres et qui servait à la chasse aux tigres), des armes d'apparat en argent finement ciselé, incrustées de jade, d'ivoire, et d'émail, un coffre syrien en bois de cèdre incrusté de nacre, sur lequel est disposée une collection de miniatures peintes sur ivoire qui représentent les principaux monuments des Indes dont le Taj Mahal.

On peut observer les souvenirs présentés dans la seconde vitrine, dus au duc de Blacas (1770-1839), tandis que la grande vitrine de gauche est réservée à un thème différent chaque année. Au-dessus, la généalogie du duc de Duras (portrait de gauche), propriétaire du château en 1807.

Dans la pièce attenante sont rassemblées des porcelaines de Chine et du Japon.

Salon Vauban[modifier | modifier le code]

Ancienne chapelle médiévale (l'abside était à l'emplacement des fenêtres actuelles), cette pièce fut restaurée au cours de l'hiver 1995.

Le salon est meublé d'un cabinet italien en ébène et poirier noirci (le bois qui l'imite le mieux), incrusté d'ivoire, de nacre et de lapis-lazuli, datant du XVIe siècle, et refermant quarante-neuf tiroirs secrets, ainsi qu'un « bureau Mazarin» (meuble français du XVIIe siècle), marqueté en bois de citronnier et de rose. Le reste du mobilier est de style Régence (début du XVIIIe siècle), entièrement démontable (à châssis), afin de changer de tissu, suivant les saisons.

Les murs sont décorés de trois tapisseries de Bruxelles, datant du XVIe siècle, représentant le thème biblique de David et Goliath, de la même époque que les tapisseries de David et Bethsabée du musée national de la Renaissance, au château d'Écouen.

Sont également exposés un portrait de Madame de Maintenon, une peinture sur bois du XVIIe siècle Le Repas de Balthazar (au-dessus de la cheminée), ainsi que, au-dessus du bureau, un portrait de Chateaubriand , ami de la propriétaire d'alors, la duchesse de Duras.

Femme écrivain, elle fut connue pour deux romans : Édouard et Ourika, qui lui vaudront en récompense le vase en porcelaine de Sèvres exposé lui aussi dans le salon, offert par Louis XVIII, sur lequel figure une scène du roman Ourika.

Ancienne cuisine[modifier | modifier le code]

Avec sa voûte en tuffeau sculpté en berceau, il s'agit de la plus ancienne pièce du château. La salle était autrefois le débouché d'un souterrain creusé directement dans les fondations. Aujourd'hui condamné, il débouchait au milieu de la forêt de Chinon, et permettait de se sauver, en cas de guerre.

On peut y observer des tapisseries d'Audenarde, datant du XVIIe siècle, ainsi qu'un coffre gothique du XVe siècle.

Grande galerie[modifier | modifier le code]

Au XVe siècle, il s'agissait d'un passage en arcades, ouvert sur la cour qui fut transformé en logis au cours des XVIIe et XIXe siècles; elle relie les ailes Est et Ouest du château.

On peut y admirer une collection de tapisseries de Bruxelles, du XVIIIe siècle, réalisées d'après des cartons de David Teniers le Jeune. Au centre, un buste de Louis XIV d'après Bernini (l'original est au château de Versailles). On peut également observer une série de médaillons du XIXe siècle, provenant de la ville de Faenza, en Italie (d'où le nom de faïence). Sur la gauche, un coffre de mariage français de style Renaissance.

Grand escalier[modifier | modifier le code]

Le grand escalier.

Le grand escalier droit du château, à rampe en fer forgé, est d'inspiration italienne du XVIIe siècle. On peut y voir une chaise à porteur du XVIIIe siècle, une paire de bottes de postillon (2 kg chacune), qui ont inspiré Charles Perrault, une commode espagnole de voyage, du XVIIe siècle, ainsi qu'un canon du XIXe siècle, provenant du château de Beaupréau, qui a servi lors de la naissance du duc de Blacas en 1943 pour annoncer sa naissance.

En haut de l'escalier, une tapisserie de Beauvais du XVIIIe siècle représentant une scène mythologique, un grand portrait de Louis XVIII, ainsi que le Sacre de Louis XV à Reims, peint en 1772, d'après le tableau de Martin des batailles au château de Versailles.

Vue de l'antichambre et de la copie des Noces de Cana.
La chambre du Roi.

Antichambre[modifier | modifier le code]

Réalisée au XVIIe siècle lors de l'aménagement des appartements royaux, elle est meublée d'un bureau de style Boulle (XVIIIe siècle). Les murs sont ornés de deux portraits en pastel du poitevin Jean Valade (1710-1787), ainsi que d'une copie des Noces de Cana de Véronèse. Dans les angles, des laques de Chine du XVIIIe siècle.

Chambre du Roi[modifier | modifier le code]

Cette pièce a été restaurée en 1995.

Les soieries du XVIIIe siècle, (dites gros de Tours rouge cerise), aux motifs d'inspiration chinoise, ont été réalisées dans les manufactures de Tours. L'ensemble du mobilier date de 1770. Le salon et le lit à baldaquin (dit à la polonaise) sont de style Louis XVI. Le miroir de Venise date du XVIIe siècle. Les quatre commodes sont de styles différents : deux de style Régence, une de style Louis XV et la dernière de style Transition. Le parquet en chêne à caissons date du XVIIe siècle.

La chambre du Roi possède également une collection de portraits : à droite de la fenêtre, Louis XIV, d'après Rigaud ; à gauche, Madame Victoire ; au-dessus de la cheminée, Mademoiselle de Blois, princesse de Conti, et enfin un portrait équestre du prince de Conti.

Collégiale Notre-Dame[modifier | modifier le code]

Construite entre 1521 et 1535 par Charles d'Espinay et son épouse Lucrèce de Pons, la collégiale d'Ussé, dédiée à la Vierge et à sainte Anne, fait office d'oratoire privé et de chapelle funéraire. La porte d'entrée, en anse de panier, est surmontée d'un entablement et d'un fronton cintré à coquille. Les embrasements de l'arc sont ornés de dix-sept médaillons d'où apparaissent les bustes des douze Apôtres sur les côtés (le Christ est au centre). À droite du Christ, et de haut en bas se trouvent Pierre, Jean, Jacques le Majeur, André, Thomas, et peut-être Jacques le Mineur. Les quatre médaillons du bas ont pour thème la Mort.

Les stalles du XVIe siècle, de style gothique enrichies de décors « à l'Italienne », sont de Jean Goujon.

Une statue de Dieu le père trône sous un baldaquin, tandis que l'on peut admirer une Vierge en faïence émaillée de Luca della Robbia.

La Belle au Bois dormant[modifier | modifier le code]

Charles Perrault se serait inspiré de ce château pour le conte de la Belle au bois dormant[14]. Ce conte sera repris par la suite par Walt Disney pour son film. Le château en contient une mise en scène, installée le long du chemin de ronde, grâce à un ensemble de statues de cire.

Les bâtiments du domaine[modifier | modifier le code]

Intérieur de la chapelle.

Il existe sur le domaine du château d'Ussé :

  • une chapelle[15] ;
  • des écuries et une sellerie, avec une exposition d'attelage à chevaux ;
  • le château et un pavillon ;
  • les jardins[16] ;
  • des caves ;
  • une orangerie.

Le château dans les arts et la culture[modifier | modifier le code]

Peinture[modifier | modifier le code]

Le peintre Frank Myers Boggs a représenté le château dans la vue classique surplombant les jardins dans une aquarelle de 1912 passée en vente à Biarritz le (cf. reproduction couleur dans "La Gazette Drouot" no 35 du 14/10/2016, p. 178).

Filmographie[modifier | modifier le code]

Le château a servi de cadre en 2006 au film Aurore de Nils Tavernier, avec Carole Bouquet et François Berléand, et au clip "Noir ou Blanc" de Scorlyne et Francyrien en 2014[17].

Évènements[modifier | modifier le code]

Le château a accueilli le un point de ravitaillement du Prologue du Raid Centrale Paris.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Anne-Claude Bonnin de La Bonninière, 2e marquis de Beaumont, était le fils de Jean-Baptiste-Claude, 1er marquis de Beaumont, et de sa première femme Anne-Françoise-Elisabeth Quantin, fille d'André-François Quantin, trésorier général de France, et de Marie-Anne Coudreau. Cette dernière étant la fille d'Ursin Coudreau, fils de Mathurin Coudreau et de Françoise Bernin d'Ussé, elle-même fille de Thomas Bernin d'Ussé, sœur de Louis Ier Bernin d'Ussé et tante de Louis II Bernin d'Ussé. De plus, la mère de Louis II Bernin d'Ussé était Catherine Coudreau, fille d'André Ier Coudreau (maire de Tours en 1650), le propre frère de Mathurin Coudreau. Ursin Coudreau, l'arrière-grand-père d'Anne-Claude Bonnin de La Bonninière, était donc à la fois le cousin germain de Louis II Bernin d'Ussé — par sa mère Françoise Bernin — et de la mère de ce dernier, Catherine Coudreau — par son père Mathurin Coudreau. Françoise Bernin de Valentinay d'Ussé était l'arrière-arrière-grand-mère — soit la trisaïeule — d'Anne-Claude, marquis de Beaumont.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Coordonnées vérifiées sur Géoportail et Google Maps
  2. Notice no PA00098034, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  3. « Ussé, p. 337-345 », sur Dictionnaire géographique, historique et biographique d'Indre-et-Loire et de l'ancienne province de Touraine, t. VI, par Jacques-Xavier Carré de Busserolle, chez Rouillé-Ladevèze, à Tours, 1884
  4. « Ussé », sur site de toponymie de Denis Jeanson
  5. « Briant V de Montjean », sur Geneanet Pierfit.
  6. « Fonds de Beaumont, p. 12, 18, 37-39 (en 2009) », sur Archives départementales d'Indre-et-Loire.
  7. « La maison Bonnin de La Bonninière de Beaumont, notice historique et généalogique de 1897, p. 26 », sur Gallica ; Bibliothèque nationale de France.
  8. « Marie-Anne Coudreau », sur Geneanet, arbre de Bernard Gemin-Jacovidès.
  9. « Robespierre dans la vallée de Montmorency : Madame Roger de Chalabre, son admiratrice passionnée », sur Valmorency, site d'Histoire et du Patrimoine de la Vallée de Montmorency.
  10. « Le château d'Ussé, 2012 », sur Noblesse & Royauté.
  11. Martine Poulain, Livres pillés, lectures surveillées : Les bibliothèques françaises sous l'Occupation, Paris, Gallimard, (1re éd. 2008), 753 p., p. 79-113
  12. Anaelle Lahaeye, « La Bibliothèque nationale sous l'Occupation : Le dépôt de repli du château d’Ussé », sur hypotheses.org, (consulté le )
  13. Jean Guillaume, Sophie Lamirault-Sorin, « Le château d'Ussé », Congrès archéologique de France, vol. 1997, no 155,‎ , p. 369-385 (lire en ligne).
  14. « Dossier de presse du Chateau d'Ussé , page 8 », sur chateaudusse.fr.
  15. La vie de Jeanne d'Arc, série de tapisseries qui auraient été tissées à Aubusson dans la maison Corneille, y est conservée.
  16. Comité des Parcs et Jardins de France.
  17. Fran Cyrien, « CLIP "Noir ou Blanc" Francyrien / Scorlyne », (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]