Château du Plessis-Bourré
Château du Plessis-Bourré | |||
Vue à partir de l’entrée nord du château | |||
Période ou style | Renaissance | ||
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Type | Forteresse | ||
Début construction | 1468 | ||
Fin construction | 1473 | ||
Propriétaire initial | Jean Bourré | ||
Propriétaire actuel | privé | ||
Protection | ![]() |
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Site web | www.plessis-bourre.com | ||
Coordonnées | 47° 36′ 03″ nord, 0° 32′ 40″ ouest | ||
Pays | ![]() |
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Région | Pays de la Loire | ||
Département | Maine-et-Loire | ||
Commune | Écuillé | ||
Géolocalisation sur la carte : Pays de la Loire
Géolocalisation sur la carte : Maine-et-Loire
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Le château du Plessis-Bourré est situé sur le territoire de la commune d’Écuillé en Maine-et-Loire, à une quinzaine de kilomètres au nord d’Angers, à mi-chemin des vallées de la Mayenne et de la Sarthe. Il figure parmi les châteaux de la Loire n’ayant que peu subi de modifications quant à leur architecture extérieure depuis sa construction, il y a plus de cinq siècles, ce qui en fait un lieu très sollicité pour des tournages.
Historique[modifier | modifier le code]
Jean Bourré, grand argentier et principal confident du roi de France Louis XI, a fait l’acquisition du domaine du Plessis-le-Vent, propriété de la famille de Sainte-Maure, le . Sur cet ancien manoir, il fit construire, de 1468 à 1473, le château actuel. Jean Bourré étant souvent absent, c'est sa femme, Marguerite de Feschal, qui veille au bon déroulement des travaux depuis le château de Vaux.
Plus tard, Charles Bourré fut chambellan du roi, seigneur de Vaux et de Beaumont.
Le château reçut la visite de deux rois de France au XVe siècle :
- Louis XI, le , lors d'un pèlerinage à Notre-Dame de Béhuard ;
- Charles VIII, le , accompagné de sa sœur aînée, la régente Anne de Beaujeu.
En 1751, le château est acheté par la famille de Ruillé, dont un membre, Jean-Guillaume de Ruillé, est mis à mort, en 1794, par des révolutionnaires d’Angers.
En 1850, le château est à vendre. Personne ne veut l’acheter et le château risque d’être transformé en carrière de tuffeau, quand maître Avenant, notaire à Angers, soucieux de préserver le site, décide de l’acquérir, en 1851.
En 1911, il est acheté par Henri Vaïsse, neveu de Claude-Marius Vaïsse, préfet et sénateur de Lyon sous le Second Empire, et surnommé le « Haussmann Lyonnais ». À son décès, Henri Vaïsse lègue le château à son neveu, François Reille-Soult, duc de Dalmatie et député du Tarn, descendant des maréchaux d'empire Soult, Reille, et Masséna, qui l’ouvre au public et crée le circuit de visite.
En 1978, la veuve du Duc de Dalmatie demande au Comte Bruno de Ferrières de Sauvebœuf, alors époux d'Antoinette, née de Croix et descendante de la famille Vaïsse, de reprendre la gestion du château et de ses terres. Ils y resteront jusqu'en 2018 et vivront dans la demeure pendant plus de 40 ans. Ils auront 3 enfants, Victor (1976), Matthias (1978) et Jean-Baptiste (1980) et resteront jusqu'à ce jour les seuls qui auront vécu aussi longtemps dans la propriété[réf. nécessaire].
En 2018, Bruno de Ferrières de Sauvebœuf et son épouse prennent leur retraite et laisse la gestion du château du Plessis-Bourré à une nouvelle génération de descendants du duc de Dalmatie :
- Comte et Comtesse Aymeric d'Anthenaise (cogérant) ;
- Jean-François Reille Soult, Duc de Dalmatie (cogérant) ;
- Baron Xavier Reille Soult de Dalmatie.
Le château est classé (avec la pièce d'eau, les douves et les avenues) au titre des monuments historiques, par arrêté du [1].
Architecture[modifier | modifier le code]
L’espace aménagé autour du château recrée l’illusion que le château sort des eaux qui l’entourent.
En raison de ses larges douves que franchit un pont de quarante-quatre mètres de long et d’une architecture clairement défensive - double pont-levis, donjon et chemin de ronde - c’est une forteresse, mais aussi une résidence d’agrément.
C’est cette particularité qui lui confère les qualités d’un château dit de transition, car il témoigne de l’arrivée de la Renaissance (hautes fenêtres à meneaux, grands salons…), tout en conservant les caractéristiques de la place forte (quatre tours massives, douves, ponts-levis et chemin de ronde).
Particularité architecturale, les douves ne baignent pas directement les murs de la forteresse, une petite terrasse, large de trois mètres, permet aux artilleurs de prendre position tout autour du château.
Objets classés[modifier | modifier le code]
Il abrite aussi des chefs-d'œuvre, tapisseries, tableaux, boiseries et meubles :
- Le plafond à caissons de la salle des gardes forme vingt-quatre tableaux. L’auteur des peintures du plafond à caissons est anonyme. Six grands caissons comprennent chacun quatre hexagones ; seize de ces tableaux affichent une symbolique des alchimistes de l’époque, notamment inspiré des trois grands principes actifs : le mercure, le soufre et le sel ; les huit autres représentent des scènes proverbiales[2] et sont d’« esprit malin et hardi ». Cette hardiesse est telle que les tableaux furent dissimulés au XVIIIe siècle au regard des hôtes.
- une Vierge aux douleurs, en bois polychrome.
- deux tapisseries des Flandres, inspirées des Actes des Apôtres. Une tapisserie du martyre de saint Étienne.
- un portrait de Jean Bourré en 1461, un autre de Marguerite de Feschal, son épouse et un portrait de Charles Bourré, peints au XVIIe siècle.
- deux natures mortes signées de Quentin de la Tour.
- de nombreux meubles sont aussi des objets classés[3].
Un logis alchimique ?[modifier | modifier le code]
En 1945, l’hermétiste Eugène Canseliet publie Deux logis alchimiques, en marge de la science et de l'histoire qui prolongent Les demeures philosophales de Fulcanelli, et dans lequel il affirme que le château du Plessis-Bourré est orné de symboles alchimiques et ésotériques. Il n’y a cependant aucun élément historique qui permette cette interprétation, et, « l’idée que des monuments ou des œuvres d'art contiennent un symbolisme alchimique ne remonte qu'au XVIIe siècle[4],[5]. »
Cinéma et télévision[modifier | modifier le code]
Le château a servi de décors à de nombreux films films parmi lesquels :
- 1970 : Peau d’Âne, film de Jacques Demy, avec Catherine Deneuve et Jean Marais ;
- 1980 : Louis XI, un seul roi pour la France, téléfilm de Jean-Claude Lubtchansky ;
- 1989 : Jeanne d’Arc, le pouvoir et l’innocence, téléfilm de Pierre Badel ;
- 1997 : Le Bossu, film de Philippe de Broca ;
- 2003 : Fanfan la Tulipe, film de Gérard Krawczyk, avec Vincent Perez et Pénélope Cruz ;
- 2008 : La Reine et le Cardinal, téléfilm de Marc Rivière, diffusé en 2009, avec Philippe Torreton ;
- 2010 : La Princesse de Montpensier, film de Bertrand Tavernier ;
- 2010 : Louis XI, le pouvoir fracassé, téléfilm d’Henri Helman, diffusé en 2011, avec Jacques Perrin.
Annexes[modifier | modifier le code]
Références[modifier | modifier le code]
- Notice no PA00109098, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Inspirées des Dictz moraulx d'Henri Baude.
- Base Palissy.
- Robert Halleux, Les textes alchimiques, Turnhout (Belgique), Brepols, 1979, p. 148-153.
- Quand la chimie s'appelait alchimie Visite commentée de la salle des gardes du curieux château angevin du Plessis-Bourré, avec l'historien Bernard Joly Sciences et Avenir août 2007
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Chanoine Charles Urseau, Les Peintures du plafond de la salle des gardes au château du Plessis-Bourré (Maine-et-Loire), Paris, impr. de Plon-Nourrit, , 11 p.Mémoire lu à la réunion des Sociétés des beaux-arts des départements, tenue à Paris le 4 juin 1909 ;
- Fulcanelli, Les Demeures Philosophales et le symbolisme hermétique dans ses rapports avec l'art sacré et l'ésotérisme du Grand Œuvre, Paris, Jean Schemit, (réimpr. Jean-Jacques Pauvert, Paris, 1965) ;
- Eugène Canseliet, Deux Logis alchimiques, Paris, Jean-Jacques Pauvert, ;
- Michel Bulteau, Le Plessis-Bourré : alchimie et mystères, Paris, Livre-Essor, , 131 (16 de pl.) p. ;
- André Cherpillod, Le Plessis-Bourré et l'alchimie / Le Plessis-Bourré kaj alĥemio, Courgenard (Sarthe) : A. Cherpillod, , 40 p.texte bilingue français-espéranto ;
Articles connexes[modifier | modifier le code]
Lien externe[modifier | modifier le code]
- Site officiel du Château de Plessis-Bourré
- Ressource relative à l'architecture :