Conseil national (Suisse)

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Conseil national
(de) Nationalrat
(it) Consiglio Nazionale
(rm) Cussegl Naziunal

51e législature

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Présentation
Type Chambre basse
Corps Assemblée fédérale
Création
Lieu Berne, canton de Berne
Durée du mandat 4 ans
Présidence
Président Andreas Aebi (UDC)
Élection
1er vice-présidente Irène Kälin (Les Verts)
Élection
2d vice-président Martin Candinas (Le Centre)
Élection
Structure
Membres 200 conseillers nationaux
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Composition actuelle.
Groupes politiques
Élection
Système électoral Scrutin proportionnel plurinominal à liste ouverte
Dernier scrutin 20 octobre 2019

Palais fédéral

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Photographie du lieu de réunion.

Divers
Site web parlement.ch
Voir aussi Conseil des États
Assemblée fédérale

Le Conseil national (en allemand : Nationalrat ; en italien : Consiglio Nazionale ; en romanche : Cussegl Naziunal) est la chambre basse de l'Assemblée fédérale suisse. Il représente la population suisse alors que le Conseil des États représente les cantons suisses. Il a été instauré par la constitution fédérale de 1848.

Renouvellement du Conseil national

Généralités

Le Conseil national en session.
Répartition des partis politiques au Conseil national (1919-2015).

Le Conseil national est intégralement renouvelé tous les quatre ans, l’avant-dernier dimanche du mois d’octobre[1]. Contrairement au Conseil des États, dont l'élection est régie par les différents droits cantonaux, l'élection du Conseil national est définie par le droit fédéral.

Répartition des sièges entre les cantons

Chaque canton constitue une circonscription électorale. Les sièges sont répartis entre les cantons proportionnellement à leur population résidante. Depuis la modification de la loi sur le recensement du 22 juin 2007, en vigueur depuis le 1er janvier 2008, la population résidante correspond à celle déterminée par le recensement de l'année suivant directement la dernière élection du Conseil national.

Ainsi, la répartition des sièges pour le renouvellement du Conseil national d’octobre 2015 se fonde sur le recensement établi le 31 décembre 2012. Avant, la répartition se fondait sur le recensement le plus récent, celui-ci ayant lieu tous les 10 ans. Le Conseil fédéral arrête par voie d'ordonnance le nombre de sièges par canton pour l'élection à venir[2]. La méthode de calcul utilisée est définie par l’article 17 de la loi sur les droits politiques[3].

Élection au système majoritaire

Dans les cantons qui n'ont droit qu'à un seul siège, à savoir actuellement Uri, Obwald, Nidwald, Glaris, Appenzell Rhodes-Extérieures et Appenzell Rhodes-Intérieures, l’élection a lieu au scrutin uninominal majoritaire à un tour. Les électeurs peuvent donner leur unique suffrage à n’importe quel citoyen éligible. Le candidat recueillant le plus de voix (majorité relative) est élu. En cas d’égalité, c’est le sort qui décide[4].

Élection au système proportionnel

Dans les autres cantons, l’élection a lieu au scrutin proportionnel plurinominal à liste ouverte depuis le renouvellement du Conseil national de 1919[5], à la suite de l'acceptation de l'initiative populaire « Élection proportionnelle du Conseil national ».

Listes électorales

Les électeurs possèdent autant de suffrages que de députés à élire et accordent ces suffrages aux candidats de leur choix. Ils ont le choix entre plusieurs listes électorales, préalablement déposées par les différents mouvements politiques du canton en question. Une de ces listes est vierge et à l'exception de celle-ci, toutes les autres possèdent un numéro d'ordre ainsi qu’un nombre de candidats (inférieur ou égal au nombre de sièges à pourvoir). Les électeurs choisissent une seule liste, qui sera alors leur bulletin de vote. Ils peuvent y effectuer les opérations suivantes[6] :

  • le latoisage, qui permet de biffer un ou plusieurs candidats de la liste choisie,
  • le panachage, qui permet de rajouter un ou plusieurs candidats à la liste choisie,
  • le cumul, qui permet d'accorder un suffrage supplémentaire à un candidat de la liste choisie.

Pour ces opérations, deux règles sont à respecter : premièrement, une liste ne peut comporter plus de candidats que de sièges à pourvoir et deuxièmement, une liste ne peut comporter plus de deux fois le nom d'un même candidat.

Types de suffrages

Si la liste choisie est la liste vierge, le numéro d'ordre d'une autre liste existante peut lui être attribué. Dans ce cas, les suffrages non utilisés sont attribués (en tant que suffrages complémentaires[7]) à la liste identifiée par le numéro d'ordre attribué à la liste vierge. Si aucun numéro d'ordre n'est attribué à la liste vierge, les suffrages non utilisés sont considérés comme des suffrages blancs.

Une fois les bulletins de vote dépouillés, le nombre de suffrages qu'a reçu une liste est la somme des suffrages complémentaires (suffrages non utilisés ou candidats biffés et non remplacés) et des suffrages nominatifs[8] (suffrages reçus par les candidats de la liste). C'est ce nombre de suffrages qui permet de déterminer la force d'une liste et qui est utilisé lors de la répartition des sièges.

Apparentements

Deux types d'alliances sont possibles entre deux ou plusieurs listes[9]. Cependant, elles ne sont utiles qu'en vue de la répartition des sièges et ne constituent pas une éventuelle promesse de partage du pouvoir. Les deux possibilités sont :

  • l'apparentement, qui se fait entre partis d’idéologie proche (p. ex. socialistes et écologistes),
  • le sous-apparentement, qui permet de différencier les listes d'un même parti par un ou plusieurs des critères suivants : l'âge (p. ex. listes jeunes et listes seniors), le sexe (p. ex. listes femmes), la région ou l'aile du parti.

La répartition des sièges s'effectue selon le système Hagenbach-Bischoff, d'abord entre les différents apparentements, puis entre les sous-apparentements et enfin entre les listes de ces sous-apparentements.

Force des partis

Le nombre de suffrages dont dispose un électeur variant d'un canton à l'autre, il n'est pas possible d'obtenir la force d'un parti au niveau fédéral simplement en additionnant le nombre de suffrages obtenus par les listes du parti dans tous les cantons. Pour mesurer la force d'un parti au niveau fédéral, l'Office fédéral de la statistique a défini la notion d'électeurs fictifs, qui se calcule au niveau cantonal en divisant le nombre de suffrages obtenus par un parti par le nombre moyen de suffrages utilisés par les électeurs (très proche du nombre de sièges que le canton possède). Plus précisément :

La force d'un parti au niveau fédéral peut alors être obtenue en additionnant le nombre d'électeurs fictifs du parti pour chaque canton. Le pourcentage du parti s'obtient en divisant cette somme par le nombre total d'électeurs fictifs (au niveau fédéral)[10].

Groupes interparlementaires

Le Conseil national comprend un certain nombre de groupes interparlementaires composés aussi bien de membres du Conseil national que du Conseil des États. Ils sont fondés pour regrouper en leur sein tous les députés, indépendamment de leur parti politique, intéressés à débattre d'une question particulière ou d'un sujet. Il existe des dizaines de groupes interparlementaires, dont les plus importants sont consacrés à l'économie, à l'environnement, à l'éducation et à l'agriculture. D'autres s'intéressent à nouer des contacts étroits avec les parlements nationaux d'autres pays.

Action des députés

Un député au Conseil national peut déposer une initiative parlementaire, soit une demande concrète de modification de la législation, une motion, soit une demande d'examen de l'opportunité de modifications législatives, un postulat, soit une demande d'évaluation d'un sujet particulier, ou une interpellation, soit une demande de réponse circonstanciée au Conseil fédéral, ou encore poser une simple question au Conseil fédéral, qui peut être écrite ou orale.

Composition actuelle

Répartition des sièges par parti

Les dernières élections du Conseil national ont eu lieu le 20 octobre 2019.

Nombre de sièges par parti au Conseil national (2011-2019)
Partis Sigles Groupes Tendances politiques Sièges 2011 (%) Sièges 2015 (%) Sièges 2019 (%)[11]
Union démocratique du centre UDC V conservateur/libéral/nationaliste 54 (27 %) 65 (29 %) 53 (26 %)
Parti socialiste PSS S social-démocrate 46 (19 %) 43 (19 %) 39 (17 %)
Parti libéral-radical PLR RL libéral/radical 30 (15 %) 33 (16 %) 29 (15 %)
Le Centre (fusion du PDC (25 sièges) et du PBD (3 sièges) en 2021) LC C démocrate chrétien/centre droit 28 (13 %)
Parti écologiste (Les Verts) PES G écologiste/progressiste 15 (8 %) 11 (7 %) 28 (13 %)
Parti démocrate-chrétien (fusionne dans Le Centre en 2021) PDC C démocrate chrétien/centre droit 28 (12 %) 27 (12 %)
Parti vert libéral PVL GL écologiste/libéral 12 (5 %) 7 (5 %) 16 (8 %)
Parti bourgeois-démocratique (fusionne dans Le Centre en 2021) PBD C libéral/conservateur 9 (5 %) 7 (4 %)
Parti évangélique PEV C chrétien/centre gauche 2 (2 %) 2 (2 %) 3 (2 %)
Parti suisse du travail PST-POP G extrême gauche 1 (1 %) 1 (1 %)
SolidaritéS Sol. G extrême gauche 1 (1 %)
Union démocratique fédérale UDF V chrétien/conservateur/nationaliste 1 (1 %)
Ligue des Tessinois Lega V régionaliste/populiste 2 (1 %) 2 (1 %) 1 (1 %)
Parti chrétien-social d'Obwald PCO régionaliste/christianisme social 1 (1 %) 1 (1 %)
Mouvement citoyens genevois MCG régionaliste/populiste 1 (1 %) 1 (1 %)
  • V = Volkspartei (traduction littérale du nom allemand de l'UDC, « parti du peuple »)
  • S = socialiste
  • RL = radical-libéral
  • C = centre (centre et évangélique, M-E)
  • G = Grün (Verts)
  • GL = Grünliberal (Verts libéraux)

Les élections fédérales de 2019 ont vu une nette diminution des sièges de l'Union démocratique du centre (-12), au profit des Verts (+17) et des Vert'libéraux (+9).

Répartition des sièges par canton

Répartition des sièges par année dans chaque canton depuis 1979[12] :

Canton 1979 1983 1987 1991 1995 1999 2003 2007 2011 2015 2019[13]
Zurich 35 35 35 35 34 34 34 34 34 35 35
Berne 29 29 29 29 27 27 26 26 26 25 24
Lucerne 9 9 9 9 10 10 10 10 10 10 9
Uri 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Schwytz 3 3 3 3 3 3 4 4 4 4 4
Obwald 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Nidwald 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Glaris 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Zoug 2 2 2 2 3 3 3 3 3 3

3

Fribourg 6 6 6 6 6 6 7 7 7 7 7
Soleure 7 7 7 7 7 7 7 7 7 6 6
Bâle-Ville 7 6 6 6 6 6 5 5 5 5 5
Bâle-Campagne 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7
Schaffhouse 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2
Appenzell Rhodes-Extérieures 2 2 2 2 2 2 1 1 1 1 1
Appenzell Rhodes-Intérieures 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Saint-Gall 12 12 12 12 12 12 12 12 12 12 12
Grisons 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5
Argovie 14 14 14 14 15 15 15 15 15 16 16
Thurgovie 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6
Tessin 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8

8

Vaud 16 17 17 17 17 17 18 18 18 18 19
Valais 7 7 7 7 7 7 7 7 7 8 8
Neuchâtel 5 5 5 5 5 5 5 5 5 4 4
Genève 11 11 11 11 11 11 11 11 11 11 12
Jura 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2

En 2019, à la suite de l'évolution de la population, les cantons de Berne et de Lucerne perdent chacun un siège au Conseil national, alors que les cantons de Genève et Vaud gagnent un élu supplémentaire chacun[13].

Notes et références

  1. « Article 19 de la loi fédérale du 17 décembre 1976 sur les droits politiques (LDP) », sur www.admin.ch (consulté le )
  2. « Article 16 de la loi fédérale du 17 décembre 1976 sur les droits politiques (LDP) », sur www.admin.ch (consulté le )
  3. « Article 17 de la loi fédérale du 17 décembre 1976 sur les droits politiques (LDP) », sur www.admin.ch (consulté le )
  4. « Article 47 de la loi fédérale du 17 décembre 1976 sur les droits politiques (LDP) », sur www.admin.ch (consulté le )
  5. « Votation populaire du 13.10.1918 », sur www.admin.ch (consulté le )
  6. « Article 35 de la loi fédérale du 17 décembre 1976 sur les droits politiques (LDP) », sur www.admin.ch (consulté le )
  7. « Article 37 de la loi fédérale du 17 décembre 1976 sur les droits politiques (LDP) », sur www.admin.ch (consulté le )
  8. « Article 36 de la loi fédérale du 17 décembre 1976 sur les droits politiques (LDP) », sur www.admin.ch (consulté le )
  9. « Article 31 de la loi fédérale du 17 décembre 1976 sur les droits politiques (LDP) », sur www.admin.ch (consulté le )
  10. « Définitions », sur www.bfs.admin.ch (consulté le )
  11. « Elections fédérales 2019 - Résultats en direct », sur rts.ch (consulté le ).
  12. « Répartition des sièges entre les cantons au Conseil national », sur OFS (consulté le )
  13. a et b Modifications concernant la répartition des sièges entre les cantons lors du renouvellement intégral du Conseil national en 2019, Conseil fédéral, 30 août 2017

Voir aussi

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Bibliographie

Base légale

Articles connexes

Liens externes