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Dominique Fernandez

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Dominique Fernandez, né le à Neuilly-sur-Seine, est un écrivain, essayiste et italianiste français, membre de l’Académie française.

Biographie

Famille

Dominique Fernandez est le fils de Ramón Fernández, critique littéraire français d'origine mexicaine et collaborationniste[1], à qui il consacrera en 2009 son livre Ramon, et de Liliane Chomette, ancienne élève de l'École normale supérieure de jeunes filles (promotion 1920 Lettres), professeur de lettres, née à Saint-Anthème (Puy-de-Dôme) le , et morte à Paris (15e) le [2]. Ses parents divorcent en 1939. Son père meurt d'une embolie en août 1944 . Sa mère épouse en secondes noces Angelo Tasca.

Formation et débuts

Ancien élève de l'École normale supérieure[1] (promotion 1950 Lettres), il obtient l'agrégation d'italien en 1955 (2e)[3] et devient deux ans plus tard professeur à l’Institut français de Naples.

L’Académie française lui décerne le prix Durchon-Louvet en 1962 pour l'ensemble de son œuvre. En 1968, il soutient sa thèse sur « L’échec de Pavese » et obtient le titre de docteur ès lettres. Il est ensuite nommé professeur d’italien à l’université Rennes 2.

Carrière universitaire et littéraire

Il partage son temps entre son travail d'enseignant, l'écriture de ses livres et la rédaction de ses articles pour La Quinzaine littéraire, L'Express, la revue suisse d'art et de culture Artpassions ou le Nouvel Observateur.

Il reçoit le Prix Médicis en 1974, pour Porporino ou les Mystères de Naples, histoire d'un castrat dans l'Italie du XVIIIe siècle. En 1982, son roman fondé sur la vie de Pasolini, Dans la main de l'ange, est couronné du Prix Goncourt[4].

Il est membre du comité d'honneur de la Maison internationale des poètes et des écrivains de Saint-Malo[5].

À 77 ans, il est élu à l'Académie française le , au siège laissé vacant par le décès du professeur Jean Bernard ; il est reçu sous la Coupole le par Pierre-Jean Rémy[6]. Se qualifiant de « premier académicien ouvertement gay[7] », il a fait figurer Ganymède sur le pommeau de son épée[1].

Il est l'inventeur de la « psychobiographie[4] », qu'il définit comme « l'étude de l'interaction entre l'homme et l'œuvre et de leur unité saisie dans ses motivations inconscientes[8]. » Cette méthode est voisine de la « psychocritique », dite aussi « psychanalyse critique », de Charles Mauron.

Grand voyageur, spécialiste de l'art baroque et de la culture italienne, Dominique Fernandez a ramené de ses nombreux voyages en Italie, en Bohême, au Portugal, en Roumanie, en Russie, en Syrie, au Brésil ou en Bolivie des récits illustrés par le photographe Ferrante Ferranti, son compagnon durant quinze ans[1].

Homosexualité

Il ne fait pas mystère de son homosexualité, révélée au public lors de la parution de Porporino ou les Mystères de Naples, en 1975, et sur laquelle il a notamment écrit dans son ouvrage L'Étoile rose (1978). Suivent plusieurs textes comme La Gloire du paria (1987), le premier roman français évoquant le sida, Le Rapt de Ganymède (1989) qui décrit la culture homosexuelle du XXe siècle, L'Amour qui ose dire son nom. Art et homosexualité (2001), Amants d'Apollon : L'Homosexualité dans la culture (2015).

En 1999, il prend la défense du PACS. Il fut aussi un des « cinq soutiens indéfectibles » de Gabriel Matzneff[9]. En prenant à nouveau la défense de Matzneff dans Le Monde en 2020, estimant que son oeuvre reste importante malgré la pédophilie, Dominique Fernandez s'attire de vives critiques[10].

À plusieurs occasions, l'écrivain a soutenu la Russie de Vladimir Poutine, dans la lignée d'Hélène Carrère d'Encausse et Andreï Makine à l'Académie française – et ce même après la première guerre en Ukraine de 2014 –, ce qui leur a valu d'être appelé "la Kremlin Académie"[11]. « La Crimée n’a jamais été ukrainienne. Elle était russe. Je suis allé en Crimée, ils détestent les Ukrainiens » a déclaré Fernandez[11].

Engagement

Dominique Fernandez est membre du comité d'honneur de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD)[12].

Vie privée

Il a été marié de 1961 à 1971 à Diane de Margerie avec qui il a eu un fils, Ramon Fernandez (prénommé comme son grand-père paternel), et une fille, Laetitia.

Décorations

Œuvres

Romans

Essais

Récits de voyage

Divers

Adaptation au théâtre

Notes et références

  1. a b c et d Édouard Launet, « Du père à l’épée », Libération, .
  2. "Verstorben am 17. Mai 1985 - Paris 15, 75 Paris, 33 rue Olivier de Serres, Hôpital Saint Michel" en ligne.
  3. « Les agrégés de l'enseignement secondaire. Répertoire 1809-1960 / Ressources numériques en histoire de l'éducation », sur cnrs.fr (consulté le ).
  4. a et b Notice biographique sur le site de l'Académie française.
  5. Dodik Jégou et Christophe Penot, La Maison internationale des poètes et des écrivains, Éditions Cristel, Saint-Malo, 2002, 57 p. (ISBN 2-84421-023-6).
  6. Étienne de Montety, « Dominique Fernandez reçu sous la Coupole », Le Figaro, 14 décembre 2007.
  7. Ce qui n'est pas exact. On peut, par exemple, citer Jean Cocteau qui fut élu à l'Académie française en 1955.
  8. L'Arbre jusqu'aux racines : psychanalyse et création, éditions Grasset, 1972.
  9. « Gabriel Matzneff salue 5 soutiens indéfectibles dans son livre auto-édité », sur Le HuffPost, (consulté le ).
  10. « Affaire Matzneff : « Tous s’achètent une bonne conscience en attaquant un homme à terre » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. a et b « La Kremlin Académie : enquête sur une russophilie bien ancrée sous la Coupole », sur L'Obs, (consulté le )
  12. « Rencontre avec le comité d’honneur de l’ADMD », sur Paperblog (consulté le )
  13. « L'amour qui ose dire son nom », sur lexpress.fr, (consulté le )
  14. La traduction anglaise du livre remporte aux États-Unis le prix Lambda Literary.
  15. « Ah, le bel Italien dans Moi, Caravage ! », Paris-Match,‎ (lire en ligne).

Voir aussi

Liens externes