Aller au contenu

Fiat 750 Abarth

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 15 avril 2021 à 23:04 et modifiée en dernier par Hugo.scouarnec (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

La Fiat Abarth 750 était, à l'origine, une transformation de la petite Fiat 600 née en , à l'aide d'un kit spécifique commercialisé par Abarth, une marque spécialisée dans les pots d'échappement et qui préparait des voitures de course.

Fiat 850TC Abarth

La première étape de la transformation de la Fiat 600 sera la 750 Abarth. Pour porter la cylindrée à 747 cm3, elle joue à la fois sur l'alésage et la course qui passeront de 60 x 56 mm à 61 x 64 mm. Avec un taux de compression augmenté à 9/1 et l'adoption d'un carburateur Weber de 32, la puissance est portée à 42 ch pour 5500 tr/min.

La carrosserie Fiat d'origine reste inchangée à la seule exception du logo Abarth qui prend la place du logo Fiat. L'intérieur se voit paré d'un compte-tours au tableau de bord et d'un scorpion trônant sur le bouton du klaxon au centre du volant.

Premier modèle de grande diffusion à être amélioré, la 750 Abarth connaît un vif succès auprès des jeunes amateurs peu fortunés désireux d'obtenir une voiture sportive et agile à un prix abordable. Elle fera des envieux parmi les couches bourgeoises soucieuses de se distinguer de la masse. Au début des années 1960, apparaît une version plus affûtée appelée MM, dont la puissance atteint 47 ch.

Il existait plusieurs kits de transformation :

  • le premier, le plus économique (52 000 £ires seulement) se limitait à l'adaptation de l'aspiration et au tuyau d'échappement,
  • le second beaucoup plus complet et plus cher (250 000 £ires) comprenait de nombreuses parties mécaniques avec une trousse d'outillage et une notice détaillée pour réaliser soi-même, ou faire réaliser par son mécanicien habituel, les modifications.

Plusieurs possibilités, en fonction du kit choisi, pour obtenir un taux de compression élevé, le plus poussé concerne la version Mille Miglia, destinée à la compétition et déconseillé pour une utilisation régulière sur route, car nécessitant un type d'essence particulier avec un indice d'octane non commercialisé auprès du grand public.

Les kits les plus élaborés incluaient la calandre complète Abarth, les bossages, les prises d'air complémentaires, des adhésifs Abarth ainsi que l'huile moteur nécessaire pour les moteurs poussés.

  • En option on pouvait obtenir pour 390 000 £ires une boîte de vitesses complète 121 Abarth à 5 rapports, spécifique pour les versions les plus complètes , avec un carter plat qui permettait aussi d'abaisser la voiture,
  • une seconde option concernait les freins à disque.

On rapporte le commentaire de Carlo Abarth lors de la présentation de ses premiers kits, qu'il allait mettre en vente chez les revendeurs Fiat à l'époque : «Récemment, j'ai reçu la visite d'un monsieur âgé (qui s'avéra être un brillant mécanicien, préparateur de voitures de compétition d'une grande marque étrangère) qui ne nous connaissait pas et n'avait donc jamais vu nos produits. Après avoir minutieusement visité tous nos ateliers où l'on fabriquait les pièces qui équipaient nos kits de transformation des 750 Abarth, il me demanda si tout ce qu'il avait pu voir était effectivement en vente. Comme je lui répondais affirmativement, il s'exclama : "Si c'est vrai, pourquoi devrais-je continuer à faire travailler mes équipes pour modifier et équilibrer les bielles, polir les arbres à cames, calibrer les ressorts, usiner les culasses, peser les pistons, et moi devenir fou pour contrôler chaque pièce alors que je pourrais acheter chez vous tout cela déjà prêt à monter ?" J'avoue m'être senti un peu orgueilleux. En un instant ce visiteur avait parfaitement compris le but de mon engagement dans ce domaine : offrir aux mécaniciens amateurs et professionnels des unités mécaniques prêtes à être montées sans aucune autre modification de la Fiat 600».

Une Fiat 750 Abarth, carrossée par Berthon, fera passer Abarth de simple préparateur en kit au rang de préparateur professionnel digne du plus grand respect des grands de l'automobile, qui l'avaient un peu dédaigné. En 1956 cette voiture battra une impressionnante série de records d'endurance et de vitesse. Le , sur la piste de Monza, devant une forte présence de journalistes et de représentants de constructeurs étrangers qui venaient assister à l'échec de cette voiture au moteur élaboré à partir d'un simple kit (battra les records suivants :

  • Record d'endurance sur 24 heures avec 3 743 km parcourus à une moyenne de 155 km/h, pas mal pour un 750 cm3 !!
  • Du 27 au , la même voiture sur le même circuit de Monza, bat les records des 5 000 et des 10 000 km, les 5 000 miles mais également le record sur 48 et 72 heures.

Le succès époustouflant fit la une mondiale. Abarth était devenu comme par enchantement un magicien qui pouvait tout faire avec un moteur. Combien de constructeurs lui ont demandé de revoir leurs mécaniques, de les fiabiliser de les rendre plus performantes ? peu ont pu revendiquer son intérêt à part les marques du groupe Fiat : Fiat Auto, Autobianchi, Simca, plus tard Lancia... c'est le journal allemand Das Auto Moto Und Sport dans son n° 15 du qui sera le plus élogieux de tous, même la presse italienne qui, il est vrai, connaissait bien les produits Abarth, n'en fit pas sa une et ne consacra pas un numéro complet à ce qui n'était encore pas une marque automobile.

Abarth passera un accord industriel stratégique avec Fiat Auto pour réaliser ses transformations directement sur des modèles qui lui seront livrés incomplets. Fiat qui livrera désormais à l'atelier Abarth des voitures dépourvues des éléments constituant la base de la transformation : vilebrequin, carburateurs, freins, échappement, etc.

Les choses se corsent nettement en 1961 avec le lancement de la 850 TC. Le moteur gagne 100 cm3 et passe à 847 cm3 (62,5 x 69 millimètres), la puissance gagne 10 ch à 52 ch. La voiture dépasse désormais les 140 km/h ; plusieurs rapports de pont sont disponibles et une boîte de vitesses à cinq rapports est proposée. La 850 TC donnera naissance à plusieurs versions plus puissantes :

  • la 850 TC Nürburgring à la suspension surbaissée disposant de 55 ch pour une vitesse maximale de 150 km/h
  • la 850 TC Nürburgring Corsa de 64 ch à 7 000 tr/min et 165 km/h.

La 850 TC deviendra ensuite la 1000 Berlina, dévoilée au Salon de l'Automobile de Turin en 1962. Moins pointue que la 850 TC Nürburgring, la 1000 Berlina est destinée à une utilisation moins exclusive sinon plus quotidienne. Son moteur de 982 cm3 ne développant "que" 60 ch la propulsant à 155 km/h. Fidèle à sa politique, Carlo Abarth ne tardera pas à lancer en 1965 une version très musclée destinée à la compétition, la 1000 Berlina Corsa, dont le moteur développant 70 ch pour une vitesse de 170 km/h, passera à 78 ch obtenus à 7 800 tr/min.

Les deux modèles 850 et 1000 s'illustreront sur les circuits européens et remporteront de nombreuses compétitions en catégorie tourisme. Avec l'année 1966 naissent deux nouveaux modèles extrêmement pointus, la 850 TC Corsa (70 ch à pas moins de 8 000 tr/min et 175 km/h) et la 1000 Berlina Corsa, qui développe maintenant 80 ch (185 km/h). Ce sont de vraies machines de course, aisément reconnaissables à leur appendice avant, siège du radiateur d'huile, et qui seront les terreurs des circuits. Trois ans plus tard, leur puissance sera encore accrue passant à 76 ch pour la 850 TC Corsa et 85 ch pour la 1000 Berlina Corsa.

L'année suivante, la gamme se voit complétée avec la TCR 1000 ou 1000 Berlina Corsa Radiale, une bête de compétition homologuée en Groupe 5, qui ne développe pas moins de 100 ch à 8 000 tr/min - soit 100 ch au litre… (excusez du peu). La voiture reçoit une culasse spéciale à chambre de combustion polysphérique avec soupapes en V. Gavé par deux carburateurs de 40, la gazelle (poids inférieur à 600 kg) touche le cap symbolique des 200 km/h. Lancé à cette vitesse sur une telle machine, la préoccupation principale du pilote est de rester sur la piste… (pense-t-on ?), elle saura très bien le faire puisqu'elle remportera, en 1967, la première place de la classe des moins d'un litre dans le Challenge Européen des voitures de tourisme.

En guise de point d'orgue et pour la dernière année de production de la Fiat 600, en 1969, la culasse radiale équipe le moteur de la 850 TC Corsa, également baptisée Radiale, avec 93 ch et 190 km/h.

Carrozzeria Viotti

Quelques exemplaires furent habillés d'une carrosserie spéciale de la Carrozzeria Viotti, le carrossier de Turin. Ils sont dotés d'un moteur porté à 747 cm3 et peuvent atteindre une vitesse maximale de 135 km/h[1].

Notes et références

Voir aussi

Liens externes