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Le '''tourisme gay''', parfois '''tourisme LGBT''', est un type de [[tourisme]] de [[Niche de marché|niche]] commercialisé auprès des [[homosexuel]]s, voire parfois plus largement aux [[Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres|personnes lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres]] (LGBT). Cette forme de tourisme propose des offres et des activités spécifiques à cette clientèle, leur garantissant une certaine liberté, voire de sécurité, pour les destinations, les [[Hébergement touristique|hébergements touristiques]], qui sont soit spécifiquement homosexuels, soit dits ''[[Gay-friendly]]''.
Le '''tourisme gay''', parfois '''tourisme LGBT''', est un type de [[tourisme]] de [[Niche de marché|niche]] commercialisé auprès des [[homosexuel]]s, voire parfois plus largement aux [[Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres|personnes lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres]] (LGBT). Cette forme de tourisme propose des offres et des activités spécifiques à cette clientèle, leur garantissant une certaine liberté, voire de sécurité, pour les destinations, les [[Hébergement touristique|hébergements touristiques]], qui sont soit spécifiquement homosexuels, soit dits ''[[Gay-friendly]]''.


== Histoire et concepts ==
== Concepts ==
Le terme « tourisme gay » est celui le plus utilisé dans la littérature académique ou de vulgarisation afin de parler du tourisme pratiqué par les membres des communautés [[Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres|communautés lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres]] (LGBT)<ref name="SF 2011 p.218">{{harvsp|Southall, Fallon 2011 b|p=218}}.</ref>.
Le terme « tourisme gay » est celui le plus utilisé dans la littérature académique ou de vulgarisation afin de parler du tourisme pratiqué par les membres des communautés [[Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres|communautés lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres]] (LGBT)<ref name="SF 2011 p.218">{{harvsp|Southall, Fallon 2011 b|p=218}}.</ref>.


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=== Chiffres du tourisme gay ===
=== Chiffres du tourisme gay ===
Le tourisme gay repose sur l'idée que le pouvoir d'achat des membres des [[Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres|communautés bisexuelles, gays, lesbiennes et transgenres]] seraient « très supérieures à celles de leurs alter ego hétérosexuels »<ref name="LM 2006"/>. On parle parfois de ''Pink money''<ref name="Mugnier 2014"/>. Selon les études, la part du budget loisirs de cette frange de la population serait également plus élevé<ref name="TM 2012"/>. Une étude française, commandée par IGLTA, le site gay-friendly ''Mygaytrip'' et le magazine ''[[Têtu (magazine)|Têtu]]'', indique que 73 % des gays et lesbiennes partiraient au moins 3 fois par ans, et certains jusqu'à 5 fois<ref name="TM 2012"/>. L'essentiel des voyages, 80 %, se feraient en Europe<ref name="TM 2012"/>. Le budget moyen attribué à ces voyages serait de « plus de 1 500 euros pour un séjour »<ref name="TM 2012"/>. Toutefois, le président-fondateur de la [[société de conseil]] Attract PR précise, qu'au-delà des idées reçues sur les caractéristiques de cette clientèle, ce marché de niche n'a rien d'homogène et pousse en réalité à la segmentation de l'offre<ref name="Mugnier 2014"/>. Ainsi pour les grands marchés comme les Etats-Unis, l'offre peut être communautaire tandis qu'en Europe et dans les pays moyens comme la France, celle-ci doit s'adapter<ref name="LM 2006"/>{{,}}<ref name="Mugnier 2014"/>.
Le tourisme gay repose sur l'idée que le pouvoir d'achat des membres des [[Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres|communautés bisexuelles, gays, lesbiennes et transgenres]] seraient « très supérieures à celles de leurs alter ego hétérosexuels »<ref name="LM 2006"/>. On parle parfois « nouvelle manne financière »<ref name="Martini">{{article|langue=|prénom1=Didier Martini (Doctorant)|titre=Entre visibilité de la revendication et de la confrontation et invisibilité de la contemplation et de la séduction : Le tourisme gay sur la Côte d’Aur : territoires, espaces et lieux|périodique=1ères DOCTORIALES du Tourisme de la Chaire « Culture, Tourisme, développement » |volume=|numéro=|jour=14-16 |mois=septembre |année=2011 |pages=11 pages|issn=|url texte=http://www.univ-paris1.fr/fileadmin/doctoriales-tourisme/Textes_doctoriales/Martini_Doctoriales.pdf |consulté le=26 novembre 2015}}.</ref> ou encore de l'expression ''Pink money''<ref name="Mugnier 2014"/>. Selon les études, la part du budget loisirs de cette frange de la population serait également plus élevé<ref name="TM 2012"/>. Une étude française, commandée par IGLTA, le site gay-friendly ''Mygaytrip'' et le magazine ''[[Têtu (magazine)|Têtu]]'', indique que 73 % des gays et lesbiennes partiraient au moins 3 fois par ans, et certains jusqu'à 5 fois<ref name="TM 2012"/>. L'essentiel des voyages, 80 %, se feraient en Europe<ref name="TM 2012"/>. Le budget moyen attribué à ces voyages serait de « plus de 1 500 euros pour un séjour »<ref name="TM 2012"/>. Toutefois, le président-fondateur de la [[société de conseil]] Attract PR précise, qu'au-delà des idées reçues sur les caractéristiques de cette clientèle, ce marché de niche n'a rien d'homogène et pousse en réalité à la segmentation de l'offre<ref name="Mugnier 2014"/>. Ainsi pour les grands marchés comme les Etats-Unis, l'offre peut être communautaire tandis qu'en Europe et dans les pays moyens comme la France, celle-ci doit s'adapter<ref name="LM 2006"/>{{,}}<ref name="Mugnier 2014"/>.


En 2012, selon une étude réalisée par ''Out Now Consulting'', un expert dans le marketing gay et lesbien, le tourisme gay « représenterait 165 milliards de dollars »<ref name="TM 2012"/>. Selon le président de l'International Gay and Lesbian Travel Association, le marché {{citation|aux États-Unis génère un chiffre d’affaires annuel de 54,1 milliards de dollars}}, un chiffre qui représente environ 10 % du marché touristique américain, en 2006<ref name="LM 2006"/>. Il est estimé à 65 milliards de dollars si l'on prend en compte le tourisme interne à travers les week-ends<ref name="ET 2006"/>. En Europe, même s'il n'existe pas d'études à proprement parlé sur le phénomène, toutefois un rapport de 2012 indique que les dépenses annuelles réalisées par les touristes européens homosexuels correspondent à {{nobr|65 milliards $}} ({{nobr|50 milliards d'euros}}) pour une population estimée à 2,6 % de la population européenne<ref name="TDN 2012">{{Article|langue=En |auteur=Vicky Karantzavelou |titre=Gay tourism matters |périodique=traveldailynews.com |jour=29 |mois=octobre |année=2012 |url texte=http://www.traveldailynews.com/news/article/51787/gay-tourism-matters |consulté le=25 novembre 2015}}.</ref>. La [[société de conseil]] ''Gay European Tourism Association'' a également publié un dossier sur le tourisme gay européen à destination des professionnels<ref>Gay European Tourism Association, « [http://www.geta-europe.org/guru-home.php#.VlV8HWQvf-k Helping you tap into a €50 billion markets] » sur le site de l'organisme.</ref>.
En 2012, selon une étude réalisée par ''Out Now Consulting'', un expert dans le marketing gay et lesbien, le tourisme gay « représenterait 165 milliards de dollars »<ref name="TM 2012"/>. Selon le président de l'International Gay and Lesbian Travel Association, le marché {{citation|aux États-Unis génère un chiffre d’affaires annuel de 54,1 milliards de dollars}}, un chiffre qui représente environ 10 % du marché touristique américain, en 2006<ref name="LM 2006"/>. Il est estimé à 65 milliards de dollars si l'on prend en compte le tourisme interne à travers les week-ends<ref name="ET 2006"/>. En Europe, même s'il n'existe pas d'études à proprement parlé sur le phénomène, toutefois un rapport de 2012 indique que les dépenses annuelles réalisées par les touristes européens homosexuels correspondent à {{nobr|65 milliards $}} ({{nobr|50 milliards d'euros}}) pour une population estimée à 2,6 % de la population européenne<ref name="TDN 2012">{{Article|langue=En |auteur=Vicky Karantzavelou |titre=Gay tourism matters |périodique=traveldailynews.com |jour=29 |mois=octobre |année=2012 |url texte=http://www.traveldailynews.com/news/article/51787/gay-tourism-matters |consulté le=25 novembre 2015}}.</ref>. La [[société de conseil]] ''Gay European Tourism Association'' a également publié un dossier sur le tourisme gay européen à destination des professionnels<ref>Gay European Tourism Association, « [http://www.geta-europe.org/guru-home.php#.VlV8HWQvf-k Helping you tap into a €50 billion markets] » sur le site de l'organisme.</ref>.
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Une partie des professionnels du marché s'organise en fondant, en 1983 aux États-Unis, l'association [[International Gay and Lesbian Travel Association]] (IGLTA)<ref name="IGLTA"/>. Il s'agit d'un [[syndicat professionnel]] fédère les professionnels du monde entier (Voyagistes, réceptifs, hôteliers, offices du tourisme, compagnies aériennes, etc.)<ref name="ET 2006">{{Article|titre=Tourisme gay, une clientèle à séduire |auteur=La Rédaction |périodique=L'Echo touristique |jour=23 |mois=juin |année=2006 |url=http://www.lechotouristique.com/article/tourisme-gay-une-clientele-a-seduire,30437}}</ref>, qui compte « près de 1 400 membres », en 2006<ref name="LM 2006"/>, plus de 2600 en 2011<ref>{{Article|titre=L’IGLTA accompagne la croissance du tourisme gay et lesbien |auteur=Christophe Martet |périodique= [[Yagg]] |jour=22 |mois=septembre |année=2011 |url=http://yagg.com/2011/09/22/liglta-accompagne-la-croissance-du-tourisme-gay-et-lesbien/}}.</ref>, implanté dans plus de 80 pays<ref name="IGLTA"/>. L'essentiel des membres sont concentrés en Amérique du Nord, en Australie, en Allemagne et en Grande-Bretagne<ref name="ET 2006"/>. La France n'était représentée en 2006 que par 18 membres, mais aucun OT<ref name="ET 2006"/>. Le directeur exécutif de l'''International Gay & Lesbian Travel Association'' relevait que la France « est un marché complexe, moins communautariste qu'aux Etats-Unis ou en Allemagne »<ref name="ET 2006"/>.
Une partie des professionnels du marché s'organise en fondant, en 1983 aux États-Unis, l'association [[International Gay and Lesbian Travel Association]] (IGLTA)<ref name="IGLTA"/>. Il s'agit d'un [[syndicat professionnel]] fédère les professionnels du monde entier (Voyagistes, réceptifs, hôteliers, offices du tourisme, compagnies aériennes, etc.)<ref name="ET 2006">{{Article|titre=Tourisme gay, une clientèle à séduire |auteur=La Rédaction |périodique=L'Echo touristique |jour=23 |mois=juin |année=2006 |url=http://www.lechotouristique.com/article/tourisme-gay-une-clientele-a-seduire,30437}}</ref>, qui compte « près de 1 400 membres », en 2006<ref name="LM 2006"/>, plus de 2600 en 2011<ref>{{Article|titre=L’IGLTA accompagne la croissance du tourisme gay et lesbien |auteur=Christophe Martet |périodique= [[Yagg]] |jour=22 |mois=septembre |année=2011 |url=http://yagg.com/2011/09/22/liglta-accompagne-la-croissance-du-tourisme-gay-et-lesbien/}}.</ref>, implanté dans plus de 80 pays<ref name="IGLTA"/>. L'essentiel des membres sont concentrés en Amérique du Nord, en Australie, en Allemagne et en Grande-Bretagne<ref name="ET 2006"/>. La France n'était représentée en 2006 que par 18 membres, mais aucun OT<ref name="ET 2006"/>. Le directeur exécutif de l'''International Gay & Lesbian Travel Association'' relevait que la France « est un marché complexe, moins communautariste qu'aux Etats-Unis ou en Allemagne »<ref name="ET 2006"/>.


Sur un même modèle différent de l'IGLTA, s'est créé la ''Gay European Tourism Association'' (GETA) pour le marché européen qui propose des conseils sur le tourisme gay<ref>{{Site officiel|http://www.geta-europe.org/}} de la Gay European Tourism Association.</ref>. Elle lance en 2012 son site Internet « Gay Welcome », qui permet d'aider les homosexuels à trouver des destinations ou événements en Europe<ref name="TDN 2012"/>.
Des groupes de conseils émergent. Le site américain ''Community Marketing''<ref>{{Site officiel|http://www.communitymarketinginc.com/}} de Community Marketing.</ref> proposent des « des données statistiques qualitatives et quantitatives sur les touristes gay et lesbiennes »<ref name="Martini"/>. En Europe, la ''Gay European Tourism Association'' (GETA) propose des conseils pour le marché européen<ref>{{Site officiel|http://www.geta-europe.org/}} de la Gay European Tourism Association.</ref>. Elle lance en 2012 son site Internet « Gay Welcome », qui permet d'aider les homosexuels à trouver des destinations ou événements en Europe<ref name="TDN 2012"/>.

La première agence spécialisée pour le tourisme gay masculin date de 1972, avec l'agence de Hanns Ebensten, ''hetravel.com''<ref name="Martini"/>.


La [[Commerce électronique|vente en ligne]] permet aux différents clients d'avoir un choix varié mais aussi une recherche plus discrète et ciblée<ref name="LM 2006"/>. Aux États-Unis, les sites d'[[agence de voyages|agences de voyages]] en ligne ont mis en place une sélection de voyages ''gay-frienldy'' voire gay pour leur clientèle, notamment les agences ''Orbitz'' ou encore ''Travelcocity''<ref name="LM 2006"/>. En France, en 2006, les agences en ligne ''Vivacances'' (voyagiste en ligne du [[groupe Galeries Lafayette]], qui se lance sur le marché en 2004), ''[[Lastminute.com]]'', qui s'était associé avec ''Attitude Travels'', ou encore ''[[Ebookers]]'' proposent eux aussi une recherche ''gay-friendly'' dédiée à la clientèle gay et lesbienne<ref name="ET 2006"/>{{,}}<ref name="TM 2012">{{Article|titre=Les gays aiment les agents de voyages... qui ne le leur rendent pas ! |auteur=Laury-Anne Cholez |périodique= TourMag |jour=11 |mois=avril |année=2012 |url=http://www.tourmag.com/Les-gays-aiment-les-agents-de-voyages-qui-ne-le-leur-rendent-pas-_a51117.html}}.</ref>. ''Attitude Travels'', qui s'était développé dans ce tourisme de niche à Paris dans le quartier du Maraiss<ref name="LM 2006"/>, a disparu en octobre 2011<ref name="ET 2006"/>{{,}}<ref name="TM 2012"/>. Le dernier représentant de cette forme de tourisme était Têtu Travels qui était « une [[marque blanche]] de l'opérateur gayvasion », créé par la fondatrice de Croisitour, Colette Vieira da Silva<ref name="TM 2012"/> (aujourd'hui disparu).
La [[Commerce électronique|vente en ligne]] permet aux différents clients d'avoir un choix varié mais aussi une recherche plus discrète et ciblée<ref name="LM 2006"/>. Aux États-Unis, les sites d'[[agence de voyages|agences de voyages]] en ligne ont mis en place une sélection de voyages ''gay-frienldy'' voire gay pour leur clientèle, notamment les agences ''Orbitz'' ou encore ''Travelcocity''<ref name="LM 2006"/>. En France, en 2006, les agences en ligne ''Vivacances'' (voyagiste en ligne du [[groupe Galeries Lafayette]], qui se lance sur le marché en 2004), ''[[Lastminute.com]]'', qui s'était associé avec ''Attitude Travels'', ou encore ''[[Ebookers]]'' proposent eux aussi une recherche ''gay-friendly'' dédiée à la clientèle gay et lesbienne<ref name="ET 2006"/>{{,}}<ref name="TM 2012">{{Article|titre=Les gays aiment les agents de voyages... qui ne le leur rendent pas ! |auteur=Laury-Anne Cholez |périodique= TourMag |jour=11 |mois=avril |année=2012 |url=http://www.tourmag.com/Les-gays-aiment-les-agents-de-voyages-qui-ne-le-leur-rendent-pas-_a51117.html}}.</ref>. ''Attitude Travels'', qui s'était développé dans ce tourisme de niche à Paris dans le quartier du Maraiss<ref name="LM 2006"/>, a disparu en octobre 2011<ref name="ET 2006"/>{{,}}<ref name="TM 2012"/>. Le dernier représentant de cette forme de tourisme était Têtu Travels qui était « une [[marque blanche]] de l'opérateur gayvasion », créé par la fondatrice de Croisitour, Colette Vieira da Silva<ref name="TM 2012"/> (aujourd'hui disparu).
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=== Tourisme urbain ===
=== Tourisme urbain ===
{{Article détaillé|Quartier gay}}
{{Article détaillé|Quartier gay}}
Le tourisme gay ubrain se développe principalement dans les grandes métropoles mondiales, qui disposent souvent d'un quartier gay, exception faite de Berlin<ref name="LM 2006"/>. La ville de [[Philadelphie]] (Pennsylvanie) est l'une des premières villes américaines à jouer de cette image à la suite de la sortie du film ''[[Philadelphia (film, 1993)|Philadelphia]]'', en 1993<ref name="LM 2006"/>.
Le tourisme gay ubrain se développe principalement dans les grandes métropoles mondiales, qui disposent souvent d'un quartier gay, exception faite de Berlin<ref name="LM 2006"/>. Dés le début du {{s-|XX}}, de grandes villes européennes comme Paris, Berlin ou encore Amsterdam « deviennent des lieux de destinations pour les populations homosexuelles »<ref name="Martini"/>. Pour l'Amérique, ce sont celles de San Francisco ou encore New-York qui prennent cette place de pôle<ref name="Martini"/>. La ville de [[Philadelphie]] (Pennsylvanie) est l'une des premières villes américaines à jouer de cette image à la suite de la sortie du film ''[[Philadelphia (film, 1993)|Philadelphia]]'', en 1993<ref name="LM 2006"/>.


Au début des [[années 1990]], l'[[Australie]] devient le premier pays dans lequel a été créé un {{citation|[[hôtel]] 100 % gay<ref name="LM 2006"/>.}}
Au début des [[années 1990]], l'[[Australie]] devient le premier pays dans lequel a été créé un {{citation|[[hôtel]] 100 % gay<ref name="LM 2006"/>.}}
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La plage est un lieu symbolique du tourisme gay, chargée de [[Représentation sociale|représentations]]. En 2008, les français Emmanuel Jaurand co-écrit avec Stéphane Leroy un article relevant que « L'investissement affectifs des gays par rapport au littoral, au moins en tant que décor ou cadre de vacances, est d'autant plus marquant qu'il s'exprime continûment dans les représentations produites par les artistes homosexuels depuis le XIXe siècle » (faisant référence au corps dénudés au bord de la plage)<ref name="JL 2008">{{harvsp|Jaurand, Leroy 2008 b|p=4-5}}.</ref>. Ces cadres de vacances, dont les plages, font l'objet d'une promotion où la la presse spécialisée mondiale, comme le [[Spartacus International Gay Guide]], joue avec ces représentations, notamment les « 4 S » (''[[Représentation sociale|représentations]]'')<ref name="JL 2008"/>.
La plage est un lieu symbolique du tourisme gay, chargée de [[Représentation sociale|représentations]]. En 2008, les français Emmanuel Jaurand co-écrit avec Stéphane Leroy un article relevant que « L'investissement affectifs des gays par rapport au littoral, au moins en tant que décor ou cadre de vacances, est d'autant plus marquant qu'il s'exprime continûment dans les représentations produites par les artistes homosexuels depuis le XIXe siècle » (faisant référence au corps dénudés au bord de la plage)<ref name="JL 2008">{{harvsp|Jaurand, Leroy 2008 b|p=4-5}}.</ref>. Ces cadres de vacances, dont les plages, font l'objet d'une promotion où la la presse spécialisée mondiale, comme le [[Spartacus International Gay Guide]], joue avec ces représentations, notamment les « 4 S » (''[[Représentation sociale|représentations]]'')<ref name="JL 2008"/>.


Au cours des [[années 1970]], la communauté homosexuelle masculine s'implantent notamment dans les hauts lieux du [[tourisme naturiste]] : l'[[île du Levant]] en France, l'[[Sylt|île de Sylt]] en Allemagne, [[Ibiza]] aux [[Îles Baléares|Baléares]], [[Myconos]] [[Cyclades]] [[grèce|grecques]]<ref name="BDJ p.311 b">{{harvsp|Barthe-Deloizy, Jaurand 2005|p=311-312, « [https://books.google.fr/books?id=uXUwqdWXq0kC&pg=PA311 Des îles investies par les gays] »}}.</ref>. Ces lieux deviennent ainsi des rendez-vous saisonniers pour les homosexuels.
Au cours des [[années 1970]], la communauté homosexuelle masculine se développe dans les hauts lieux du tourisme, notamment du [[tourisme naturiste]] : l'[[île du Levant]] en France, l'[[Sylt|île de Sylt]] en Allemagne, [[Ibiza]] aux [[Îles Baléares|Baléares]], [[Myconos]] [[Cyclades]] [[grèce|grecques]]<ref name="BDJ p.311 b">{{harvsp|Barthe-Deloizy, Jaurand 2005|p=311-312, « [https://books.google.fr/books?id=uXUwqdWXq0kC&pg=PA311 Des îles investies par les gays] »}}.</ref>. Ces lieux deviennent ainsi des rendez-vous saisonniers pour les homosexuels. Les auteurs français Barthe-Deloizy et Emanuel Jaurand observent qu'{{citation|[...] ignorant les principes de base de l’éthique naturiste, les homosexuels transforment la plage et ses abords en un lieu de drague voire de pratique sexuelles}}<ref name="BDJ p.311 b"/>.


Le site ''mygaytrip'' propose sur son site, en 2015, une liste de plages considérées comme « gay », tolérées parfois par les municipalités, en France métropolitaine et d'Outre-mer<ref>{{Lien web|url=http://www.mygaytrip.com/actualites-gay/voyage/3679-plages-gays-un-ete-en-france |titre= Plages gays : un été en France |auteur=Guillaume Nargeot |site=le site mygaytrip.com |en ligne le=8 juillet 2015 |consulté le=26 novembre 2015 }}.</ref>. + http://www.gaymag.fr/index.php/le-tour-de-france-des-plages-gays/
* https://books.google.fr/books?id=Sa8a8cFtwwMC&pg=PT58
* https://books.google.fr/books?id=Ae39o9m66hIC&pg=PA262


=== Croisières ===
=== Croisières ===
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[[Image:2004-GayPrideBrazil-45409.jpeg|vignette|Vue de la Gay Pride de [[São Paulo]] (Brésil, 2004), considéré comme l'une des marches des fiertés les plus importantes dans le monde, avec une participation de 3 millions de personne en 2010.]]
[[Image:2004-GayPrideBrazil-45409.jpeg|vignette|Vue de la Gay Pride de [[São Paulo]] (Brésil, 2004), considéré comme l'une des marches des fiertés les plus importantes dans le monde, avec une participation de 3 millions de personne en 2010.]]


Le tourisme gay prend en compte les grands événements de renoms extra-nationaux, comme les différents festivals et [[Marche des fiertés|marches des fiertés]] à travers le monde<ref name="SF 2011 p.221"/>{{,}}<ref>{{harvsp|Jaurand, Leroy 2010|p=Les auteurs citent notamment les travaux de Luongo (2002), Markwell (2002), Markwell et Waitt (2009)}}.</ref>. Ces dernières {{incise|aussi appelée ''Christopher Street Day'' (CSD)}} célèbre le premier soulèvement des homosexuels contre les agressions de la police à [[Greenwich Village]] ([[New York]], USA), le {{date-|27 juin 1969}}<ref>Sur cette question voir Marianne Blidon, « [http://www.lrdb.fr/articles.php?lng=fr&pg=1247 Le bal interlope, la drag queen et les bloggeurs gays. Retour sur le mythe de la libération ou l’amnésie des générations] », ''La_Revue'', {{numéro|3}}, mis en ligne en septembre 2009.</ref>. Ce type d'événements festifs qui attirent une population extra-nationale deviennent ainsi un produit touristique et en font des destinations majeurs<ref name="JL 2010"/>. En 2010, ce sont plus de 350 marches des fiertés recensées à travers le monde<ref name="SF 2011 p.222">{{harvsp|Southall, Fallon 2011 b|p=222}}.</ref>.
Le tourisme gay prend en compte les grands événements de renoms extra-nationaux, comme les différents festivals et [[Marche des fiertés|marches des fiertés]] à travers le monde<ref name="SF 2011 p.221"/>{{,}}<ref>{{harvsp|Jaurand, Leroy 2010|p=Les auteurs citent notamment les travaux de Luongo (2002), Markwell (2002), Markwell et Waitt (2009)}}.</ref>. Ces dernières {{incise|aussi appelée ''Christopher Street Day'' (CSD)}} célèbre le premier soulèvement des homosexuels contre les agressions de la police à [[Greenwich Village]] ([[New York]], USA), le {{date-|27 juin 1969}}<ref>Sur cette question voir Marianne Blidon, « [http://www.lrdb.fr/articles.php?lng=fr&pg=1247 Le bal interlope, la drag queen et les bloggeurs gays. Retour sur le mythe de la libération ou l’amnésie des générations] », ''La_Revue'', {{numéro|3}}, mis en ligne en septembre 2009.</ref>. Ce type d'événements festifs qui attirent une population extra-nationale deviennent ainsi un produit touristique et en font des destinations majeurs<ref name="JL 2010"/>. En 2010, ce sont plus de {{nobr|350 marches}} des fiertés recensées à travers le monde<ref name="SF 2011 p.222">{{harvsp|Southall, Fallon 2011 b|p=222}}.</ref> qui attirent des milliers de participants d'autres pays mais qui actuellement ne font pas l'objet de statistiques<ref name="Martini"/>.


=== Australie ===
=== Australie ===
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La première [[WorldPride]] a eu lieu en 2000 à [[Rome]], en Italie, rassemblant entre 100 000 et 200 000 participants<ref name="WM 2006 p.203">{{harvsp|Waitt, Markwell 2006|p=203-204, « Chapter 6 Special Events and Festivals »}}.</ref>.
La première [[WorldPride]] a eu lieu en 2000 à [[Rome]], en Italie, rassemblant entre 100 000 et 200 000 participants<ref name="WM 2006 p.203">{{harvsp|Waitt, Markwell 2006|p=203-204, « Chapter 6 Special Events and Festivals »}}.</ref>.


L'organisation des [[Gay Games]], dans la ligne des grands événements sportifs, attire eux aussi des touristes<ref name="JL 2010"/>.
L'organisation des [[Gay Games]], dans la ligne des grands événements sportifs, attire eux aussi des touristes<ref name="JL 2010"/>. Il est considéré comme un « évènement majeur dans le domaine du sport et de la culture »<ref name="Martini"/>. Là encore, même si aucune statistique n'existe, des « milliers de sportifs amateurs ou professionnels, homosexuels, lesbiennes, bisexuels, transsexuels, hétérosexuels, handicapés ou non » se rendent à l'événement<ref name="Martini"/>. L'organisation des jeux de 2006 à Chicago (USA) ont ainsi « contribué pour 50 à 80 millions de dollars à l’économie locale »<ref name="Martini"/>.


Les [[White Party|White Parties]]<ref name="JL 2010"/> sont devenues aussi un produit d'appel pour les grandes villes américaines que l'on retrouve décliné à l'international.
Les [[White Party|White Parties]]<ref name="JL 2010"/> sont devenues aussi un produit d'appel pour les grandes villes américaines que l'on retrouve décliné à l'international.
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* {{ouvrage|langue=En|auteur=Stephen Clift, ‎Michael Luongo, ‎Carry Callister |titre= Gay Tourism : Culture, Identity and Sex |éditeur= Continuum |lieu=|année=2002 |pages totales=280 |isbn= 978-0-82646-696-9 |lire en ligne= |id=}}
* {{ouvrage|langue=En|auteur=Stephen Clift, ‎Michael Luongo, ‎Carry Callister |titre= Gay Tourism : Culture, Identity and Sex |éditeur= Continuum |lieu=|année=2002 |pages totales=280 |isbn= 978-0-82646-696-9 |lire en ligne= |id=}}
* {{ouvrage|langue=En|auteur=Martin Cox |titre= Gay Holidaymaking : A Study of Tourism and Sexual Culture |éditeur= University College London |lieu=|année=2001 |pages totales=280 |isbn= |lire en ligne= |id=Cox 2001}} (Thèse)
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Version du 26 novembre 2015 à 18:26

Le tourisme gay, parfois tourisme LGBT, est un type de tourisme de niche commercialisé auprès des homosexuels, voire parfois plus largement aux personnes lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT). Cette forme de tourisme propose des offres et des activités spécifiques à cette clientèle, leur garantissant une certaine liberté, voire de sécurité, pour les destinations, les hébergements touristiques, qui sont soit spécifiquement homosexuels, soit dits Gay-friendly.

Concepts

Le terme « tourisme gay » est celui le plus utilisé dans la littérature académique ou de vulgarisation afin de parler du tourisme pratiqué par les membres des communautés communautés lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT)[1].

Les chercheurs anglais Carol Southall et Paul Fallon, dans un chapitre consacré au « LGBT Tourism » en 2011, définissent le « tourisme gay » comme un concept étant plus large que le « tourisme homosexuel » et est à replacer dans un contexte de reconnaissances globales des gays et des lesbiennes (sociales, culturelles, économiques, politiques)[2]. L'étude porte ainsi sur les enclaves — gays and lesbians enclaves — touristiques gays et lesbiennes à travers le monde en y associant également les différents festivals et marches des fiertés[2], appelées Gay Pride ou LGBT Pride. Le « tourisme homosexuel » représente quant à lui un tourisme axé sur la recherche de plus de libertés sensuelles ou sexuelles[2]. Les différents travaux, ceux précités ou ceux des géographes français Emmanuel Jaurand et Stéphane Leroy, qui citent notamment l'ouvrage de Stephen Clift, ‎Michael Luongo, Carry Callister, ‎Gay Tourism : Culture, Identity and Sex (2002), démontrent que le type « tourisme homosexuel » est apparu vers les XVIIIe siècle et XIXe siècle sur les littoraux de l'Europe du Nord ou de la Méditerranée avec la recherche de lieux où la pression morale et la répression sont moins fortes vis-à-vis des homosexuels, notamment sexuelles, auxquels ont associe la pratique « d’une expérience esthétique et artistique »[2],[3] (lire également la partie sur le « tourisme balnéaire »). Le tourisme gay en tant que marché débute en Europe au cours des années 1990[2], ce qu'observe John d’Alessandro, le directeur exécutif de l’International Gay and Lesbian Travel Association (IGLTA), dans un article publié en 2006[4]. Les professionnels du tourisme considère ce nouveau marché comme « un segment lucratif et à fort potentiel »[5]. Toutefois, les premières formes de tourisme en lien avec un marché du voyage des homosexuels remontent aux années 1970, en Amérique du Nord[4],[2].

Les anglais Carol Southall et Paul Fallon préfèrent quant à eux l'usage du terme « Tourisme LGBT », même s'il est moins courant, dans la mesure où il est moins connoté que celui de « tourisme gay »[Note 1]. Cette distinction tient aussi au fait que l'approche du tourisme gay oublie souvent les autres composantes (bisexuelles et transgenres)[2]. Howard Hughes, professeur de management du tourisme à l'université métropolitaine de Manchester, souligne que le terme « LGBT Tourism » reste un ensemble fourre-tout (the catch-all term 'lesbian, gay, bisexual and transgender')[7]. L'association International Gay and Lesbian Travel Association (IGLTA) utilise toutefois l'expression dans sa communication (cf. site Internet) plaçant son action dans un cadre du tourisme LGBBT, « The leading member-based global organization dedicated to LGBT tourism[8]. »

L'anglaise Howard Hughes utilise l'expression « Pink tourism » (« Tourisme rose ») pour titre de son ouvrage, mais qui n'aborde pas le tourisme des bisexuels et transgenres, à défaut d'utiliser une expression proche « gay and lesbian tourism » (« Tourisme gay et lesbien »), mais qui est contesté par Martin Cox dans sa thèse intitulée Gay Holidaymaking (2001)[7]. En effet, pour Martin Cox le terme de « gay and lesbian tourism » se limiterait à un entre-soi homosexuel[7].

Le « tourisme queer » fait aussi l'objet d'une distinction par les deux auteurs anglais qui le définissent comme un tourisme culturel des lieux visités par le prisme de l'homosexualité[2]. Ils donnent ainsi l'exemple de l'offre Go Pink China avec une approche de l'histoire homosexuelle chinoise[2]. Les deux auteurs français précités mettent en avant également cette distinction d'avec le « tourisme des gays » ou encore du tourisme sexuel, bien qu'étant majoritairement le fait des hétérosexuels mais relevant que « la prostitution masculine à destination de clients homosexuels existe dans des lieux touristiques fréquentés par les gays »[3].

Les premières études universitaires sur le sujet débutent également au cours de la décennie des années 1990[5]. La première thèse traitant du sujet date de l'an 2000 et a pour terrain l'Australie[5]. Il s'agit du travail de l'anglais Loykie Loïc Lominé, intitulé Just for sex ? : my own private thesis on gay tourism in Australia[9]. Le tourisme est ainsi analysé par le champs des Gender Studies qui démontrent qu'auparavant les approches relevaient d'une « indifférenciation » en mettrant de côté notamment les homosexuels[10]. L'ensemble des études tend à démontrer la « production d'« espace-temps touristique » spécifique », notamment à travers les travaux de géographes français Emmanuel Jaurand et Stéphane Leroy (voir Bibliographie) ou encore de la géographe néo-zélandaise Linda Malam[11],[10].

Secteur économique

Le tourisme gay correspond à un marché réduit, très spécialisé du tourisme[12]. Il s'organise dés les années 1980 aux États-Unis où les communautés homosexuelles sont nombreuses et dynamiques, avant de se développer en Europe dans la décennie suivante. Bien que la clientèle soit peu nombreuse, les représentations sociales sur le pouvoir d'achat réel ou supposé de ces communautés ou encore sur l'homogénéité du marché sont nombreuses.

Chiffres du tourisme gay

Le tourisme gay repose sur l'idée que le pouvoir d'achat des membres des communautés bisexuelles, gays, lesbiennes et transgenres seraient « très supérieures à celles de leurs alter ego hétérosexuels »[4]. On parle parfois « nouvelle manne financière »[13] ou encore de l'expression Pink money[14]. Selon les études, la part du budget loisirs de cette frange de la population serait également plus élevé[15]. Une étude française, commandée par IGLTA, le site gay-friendly Mygaytrip et le magazine Têtu, indique que 73 % des gays et lesbiennes partiraient au moins 3 fois par ans, et certains jusqu'à 5 fois[15]. L'essentiel des voyages, 80 %, se feraient en Europe[15]. Le budget moyen attribué à ces voyages serait de « plus de 1 500 euros pour un séjour »[15]. Toutefois, le président-fondateur de la société de conseil Attract PR précise, qu'au-delà des idées reçues sur les caractéristiques de cette clientèle, ce marché de niche n'a rien d'homogène et pousse en réalité à la segmentation de l'offre[14]. Ainsi pour les grands marchés comme les Etats-Unis, l'offre peut être communautaire tandis qu'en Europe et dans les pays moyens comme la France, celle-ci doit s'adapter[4],[14].

En 2012, selon une étude réalisée par Out Now Consulting, un expert dans le marketing gay et lesbien, le tourisme gay « représenterait 165 milliards de dollars »[15]. Selon le président de l'International Gay and Lesbian Travel Association, le marché « aux États-Unis génère un chiffre d’affaires annuel de 54,1 milliards de dollars », un chiffre qui représente environ 10 % du marché touristique américain, en 2006[4]. Il est estimé à 65 milliards de dollars si l'on prend en compte le tourisme interne à travers les week-ends[16]. En Europe, même s'il n'existe pas d'études à proprement parlé sur le phénomène, toutefois un rapport de 2012 indique que les dépenses annuelles réalisées par les touristes européens homosexuels correspondent à 65 milliards $ (50 milliards d'euros) pour une population estimée à 2,6 % de la population européenne[17]. La société de conseil Gay European Tourism Association a également publié un dossier sur le tourisme gay européen à destination des professionnels[18].

En France, l'agence parisienne Attitude Travels, estimait en 2006, « Après 19 mois d’activité, [un] chiffre d’affaires de 3,5 millions d’euros »[4]. La société spécialisée a fermé ses portes cinq ans plus tard[15].

Professionnels du tourisme

Une partie des professionnels du marché s'organise en fondant, en 1983 aux États-Unis, l'association International Gay and Lesbian Travel Association (IGLTA)[8]. Il s'agit d'un syndicat professionnel fédère les professionnels du monde entier (Voyagistes, réceptifs, hôteliers, offices du tourisme, compagnies aériennes, etc.)[16], qui compte « près de 1 400 membres », en 2006[4], plus de 2600 en 2011[19], implanté dans plus de 80 pays[8]. L'essentiel des membres sont concentrés en Amérique du Nord, en Australie, en Allemagne et en Grande-Bretagne[16]. La France n'était représentée en 2006 que par 18 membres, mais aucun OT[16]. Le directeur exécutif de l'International Gay & Lesbian Travel Association relevait que la France « est un marché complexe, moins communautariste qu'aux Etats-Unis ou en Allemagne »[16].

Des groupes de conseils émergent. Le site américain Community Marketing[20] proposent des « des données statistiques qualitatives et quantitatives sur les touristes gay et lesbiennes »[13]. En Europe, la Gay European Tourism Association (GETA) propose des conseils pour le marché européen[21]. Elle lance en 2012 son site Internet « Gay Welcome », qui permet d'aider les homosexuels à trouver des destinations ou événements en Europe[17].

La première agence spécialisée pour le tourisme gay masculin date de 1972, avec l'agence de Hanns Ebensten, hetravel.com[13].

La vente en ligne permet aux différents clients d'avoir un choix varié mais aussi une recherche plus discrète et ciblée[4]. Aux États-Unis, les sites d'agences de voyages en ligne ont mis en place une sélection de voyages gay-frienldy voire gay pour leur clientèle, notamment les agences Orbitz ou encore Travelcocity[4]. En France, en 2006, les agences en ligne Vivacances (voyagiste en ligne du groupe Galeries Lafayette, qui se lance sur le marché en 2004), Lastminute.com, qui s'était associé avec Attitude Travels, ou encore Ebookers proposent eux aussi une recherche gay-friendly dédiée à la clientèle gay et lesbienne[16],[15]. Attitude Travels, qui s'était développé dans ce tourisme de niche à Paris dans le quartier du Maraiss[4], a disparu en octobre 2011[16],[15]. Le dernier représentant de cette forme de tourisme était Têtu Travels qui était « une marque blanche de l'opérateur gayvasion », créé par la fondatrice de Croisitour, Colette Vieira da Silva[15] (aujourd'hui disparu).

Il existe par ailleurs des guides papiers sur le tourisme gay. Le guide Spartacus International Gay Guide publie annuellement depuis 1970. L'ancien magazine français Têtu proposait ainsi une fois par an un hors-série TÊTU Voyage, lancée en 2006 à l'occazsion du salon Top Resa; le salon des professionels du tourisme et des voyages[14].

Lieux du tourisme gay

Rue du quartier du Castro à San Francisco (États-Unis).

Le tourisme homosexuel est fortement lié au quartier ou village des grandes métropoles internationales ou il se développe en parallèle des « hauts lieux internationaux ou nationaux »[2] du tourisme de masse. Parmi ceux-ci, on peut citer, avec les géographes français Emmanuel Jaurand et Stéphane Leroy, les sites de « Playa del Inglès et Sitges (Espagne), Cherry Grove (New-York) (en), Provincetown et San Francisco [avec le quartier du Le Castro] (États-Unis), Mykonos (Grèce), la Côte d’Azur ou Berck-Plage »[5] (France).

  • Station balnéaire : Torre del Lago Puccini, la commune de Viareggio, dans la province de Lucques, en Toscane (Italie), située entre le lac de Massaciuccoli et la mer Tyrrhénienne.
  • Purple Drag, Cruising With Pride
  • "coming out du tourisme gay et lesbien" https://books.google.fr/books?id=RpORAwAAQBAJ&pg=PA157 / Marketing du tourisme - 3e éd par Isabelle Frochot, Patrick Legohérel (158 à 160) Attention il s'agit d'un encadré du président de l'ATTRACT / Attract PR, consulting, marketing stratégique et opérationnel de l'attractivité des territoires et des industries du tourisme et des voyages (www.attract-pr.com/fr/accueil)

Tourisme urbain

Le tourisme gay ubrain se développe principalement dans les grandes métropoles mondiales, qui disposent souvent d'un quartier gay, exception faite de Berlin[4]. Dés le début du XXe siècle, de grandes villes européennes comme Paris, Berlin ou encore Amsterdam « deviennent des lieux de destinations pour les populations homosexuelles »[13]. Pour l'Amérique, ce sont celles de San Francisco ou encore New-York qui prennent cette place de pôle[13]. La ville de Philadelphie (Pennsylvanie) est l'une des premières villes américaines à jouer de cette image à la suite de la sortie du film Philadelphia, en 1993[4].

Au début des années 1990, l'Australie devient le premier pays dans lequel a été créé un « hôtel 100 % gay[4]. »

Tourisme balnéaire

Rainbow flag flottant sur la plage de Capocotta dans la région du Latium, en Italie.

La plage est un lieu symbolique du tourisme gay, chargée de représentations. En 2008, les français Emmanuel Jaurand co-écrit avec Stéphane Leroy un article relevant que « L'investissement affectifs des gays par rapport au littoral, au moins en tant que décor ou cadre de vacances, est d'autant plus marquant qu'il s'exprime continûment dans les représentations produites par les artistes homosexuels depuis le XIXe siècle » (faisant référence au corps dénudés au bord de la plage)[22]. Ces cadres de vacances, dont les plages, font l'objet d'une promotion où la la presse spécialisée mondiale, comme le Spartacus International Gay Guide, joue avec ces représentations, notamment les « 4 S » (représentations)[22].

Au cours des années 1970, la communauté homosexuelle masculine se développe dans les hauts lieux du tourisme, notamment du tourisme naturiste : l'île du Levant en France, l'île de Sylt en Allemagne, Ibiza aux Baléares, Myconos Cyclades grecques[23]. Ces lieux deviennent ainsi des rendez-vous saisonniers pour les homosexuels. Les auteurs français Barthe-Deloizy et Emanuel Jaurand observent qu'« [...] ignorant les principes de base de l’éthique naturiste, les homosexuels transforment la plage et ses abords en un lieu de drague voire de pratique sexuelles »[23].

Le site mygaytrip propose sur son site, en 2015, une liste de plages considérées comme « gay », tolérées parfois par les municipalités, en France métropolitaine et d'Outre-mer[24]. + http://www.gaymag.fr/index.php/le-tour-de-france-des-plages-gays/

Croisières

Des croisières 100 % gays sont organisées, elles accueillent ainsi 2 000 personnes à bords[4]. Elles sont majoritairement américaines[4].

La première organisation de ce type de croisière à destination d'une clientèle francophone est organisée en 2008 par le voyagiste Attitude Travels et commercialisé en Europe par l'intermédiaire de 80 voyagistes classiques ou en ligne (France, Belgique, Luxembourg, Angleterre, Canada)[25]. Elle fut organisée avec la Compagnie Croisières de France, qui mit à disposition un navire d'une capacité de 900 places[25]. Elle rassembla environ « six cents personnes pour un circuit en Méditerranée »[12]. Les lesbiennes à qui était ouverte la croisière représentait « moins de 10 % des participants »[12].

Événements LGBT internationaux

Lesbisch-schwules Stadtfest - Lesbian and Gay City Festival de Berlin (2007).
Vue de la Gay Pride de São Paulo (Brésil, 2004), considéré comme l'une des marches des fiertés les plus importantes dans le monde, avec une participation de 3 millions de personne en 2010.

Le tourisme gay prend en compte les grands événements de renoms extra-nationaux, comme les différents festivals et marches des fiertés à travers le monde[2],[26]. Ces dernières — aussi appelée Christopher Street Day (CSD) — célèbre le premier soulèvement des homosexuels contre les agressions de la police à Greenwich Village (New York, USA), le [27]. Ce type d'événements festifs qui attirent une population extra-nationale deviennent ainsi un produit touristique et en font des destinations majeurs[12]. En 2010, ce sont plus de 350 marches des fiertés recensées à travers le monde[28] qui attirent des milliers de participants d'autres pays mais qui actuellement ne font pas l'objet de statistiques[13].

Australie

En Australie, le Mardis Gras de Sidney est l'un des événements les plus touristiques du pays, attirant ainsi pas moins de 600 000 à 700 000 participants[29],[30],[31],[32],[33],[34]. Ce festival lancée en 1978 et se déroulant à la fin du mois de février et debut mars en Australie, dans la ville attire en 2010 environ 22 000 visiteurs et rapporté 21 millions d'euros[34] (US $ 30.4 million[33]).

Allemagne

La Lesbisch-schwules Stadtfest (de) ou Lesbian and Gay City Festival de Berlin, fondé en 1993, attire un peu plus de 400 000 participants chaque année, durant le mois de juin[35]. La capitale fédérale allemande accueille la Berlin Pride ou plus couramment la CSD Berlin en juillet, avec plus d'un demi millions de participants[36].

Autres événements majeurs

La première WorldPride a eu lieu en 2000 à Rome, en Italie, rassemblant entre 100 000 et 200 000 participants[29].

L'organisation des Gay Games, dans la ligne des grands événements sportifs, attire eux aussi des touristes[12]. Il est considéré comme un « évènement majeur dans le domaine du sport et de la culture »[13]. Là encore, même si aucune statistique n'existe, des « milliers de sportifs amateurs ou professionnels, homosexuels, lesbiennes, bisexuels, transsexuels, hétérosexuels, handicapés ou non » se rendent à l'événement[13]. L'organisation des jeux de 2006 à Chicago (USA) ont ainsi « contribué pour 50 à 80 millions de dollars à l’économie locale »[13].

Les White Parties[12] sont devenues aussi un produit d'appel pour les grandes villes américaines que l'on retrouve décliné à l'international.

Pour allers plu loin

Bibliographie

Ouvrages

  • (en) Carol Southall, Paul Fallon, « LGBT tourisme », dans Peter Robinson, Sine Heitmann, Peter U. C. Diek, Research Themes for Tourism, CABI, (lire en ligne), p. 218-231
  • (en) « Gay tourisme », dans Melanie Smith, Nicola MacLeod, Margaret Hart Robertson, Key concepts in tourist studies, SAGE, (lire en ligne), p. 80-83
  • (en) Lynda Johnston, Queering Tourism : Paradoxical Performances of Gay Pride Parades, Routledge ; Reissue edition, coll. « Routledge Studies in Human Geography », , 160 p. (ISBN 978-0-41548-210-3)
  • (en) Gordon Waitt, Kevin Markwell, Gay Tourism : Culture and Context, New-York, Psychology Press, , 307 p. (ISBN 978-0-78901-603-4, lire en ligne)
  • (en) Howard L. Hughes, Pink tourism : Holidays of gay Men and Lesbians, Wallingford, CABI, , 234 p. (ISBN 978-1-84593-119-3, lire en ligne)
  • (en) Stephen Clift, ‎Michael Luongo, ‎Carry Callister, Gay Tourism : Culture, Identity and Sex, Continuum, , 280 p. (ISBN 978-0-82646-696-9)
  • (en) Martin Cox, Gay Holidaymaking : A Study of Tourism and Sexual Culture, University College London, , 280 p. (Thèse)

Articles

  • Emmanuel Jaurand, Stéphane Leroy, « ”Bienvenue aux gays du monde entier”. Tourisme gay et mondialisation », Mondes du tourisme,‎ , p. 299-309 (lire en ligne) (la pagination utilisée est celle du document publié sur HAL)
  • Stéphane Leroy, Emmanuel Jaurand, « Tourisme sexuel : « clone maudit du tourisme » ou pléonasme ? De la sexualité dans le tourisme en général et dans le tourisme gay en particulier », Mondes du tourisme, no 3,‎ , p. 53-65 (lire en ligne)
  • Stéphane Leroy, Emmanuel Jaurand, « Le tourisme gay : aller ailleurs pour être soi-même ? », EspacesTemps.net,‎ (lire en ligne)
  • (en) J. Carlos Monterrubio, « Identity and Sex: Concurent Aspects of Gay Tourism », TOURISMOS, An International Multidisciplinary Journal of Tourism, vol. 4, no 2,‎ , p. 155-167 (lire en ligne).
  • [PDF] Emmanuel Jaurand, Stéphane Leroy, « A la recherche du paradis perdu. Pratiques et représentations du littoral des touristes gays », HAL,‎ , p. 16 (lire en ligne)
  • Stéphane Leroy, « Le Paris gay. Éléments pour une géographie de l'homosexualité », Annales de géographie, vol. 6, no 646,‎ , p. 579-601 (lire en ligne) (Voir bibliographie)
  • (en) Stephen Clift, Simon Forrest, « Gay men and tourism : destinations and holiday motivations », Tourism Management, vol. 20, no 5,‎ , p. 615–625
  • (en) Howard Hughes, « Holidays and homosexual identity », Tourism Management, vol. 18, no 1,‎ , p. 3-7
  • (en) Briavel Holcomb, Michael Luongo, « Gay Tourism in the United States », Annals of Tourism Research, vol. 23, no 3,‎ , p. 711–713.

Articles connexes

Liens externes

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Notes et références

Notes

  1. Les deux chercheurs précisent notamment en introduction à l'article consacré au « LGBT Tourism » « Readers will probably be more familiar with the terme "gay tourism" which is commonplace in the existing academic literature, although the terme "gay" technically refers to a narrower market of gay men and lesbians. Gay tourism" is in fact often used in a wider, more generic sense as a surrogate for LGBT tourism[1]. » Puis développent et expliquent dans les paragraphes suivants la notion[6].

Références

  1. a et b Southall, Fallon 2011 b, p. 218.
  2. a b c d e f g h i j et k Southall, Fallon 2011, p. 221.
  3. a et b Jaurand, Leroy 2011 b, p. 3-4.
  4. a b c d e f g h i j k l m n et o Marc Fernandez, « Le tourisme gay se porte bien, merci ! », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  5. a b c et d Jaurand, Leroy 2011 b, p. 3.
  6. Southall, Fallon 2011 b, p. 218-221.
  7. a b et c Hughes 2006, p. 2.
  8. a b et c Site officiel notamment la page « About IGLTA » de International Gay and Lesbian Travel Association (IGLTA).
  9. Thèse de Loykie Loïc Lominé (2000), Just for sex ? : my own private thesis on gay tourism in Australia, Université de l'Essex, 650 pages.
  10. a et b Guillaume Éthier, Lucie K. Morisset, Bruno Sarrasin, Épistémologie des études touristiques, Presses de l'Université du Québec (PUQ), , 231 p. (ISBN 978-2-76053-487-2, lire en ligne), p. 187.
  11. l'article : (en) Linda Malam, « Performing Masculinity on the Thai Beach Scene », Tourism Geographies : An International Journal of Tourism Space, Place and Environment, vol. 6, no 4,‎ , p. 455-471 (lire en ligne).
  12. a b c d e et f Jaurand, Leroy 2010, p. 1.
  13. a b c d e f g h et i « Entre visibilité de la revendication et de la confrontation et invisibilité de la contemplation et de la séduction : Le tourisme gay sur la Côte d’Aur : territoires, espaces et lieux », 1ères DOCTORIALES du Tourisme de la Chaire « Culture, Tourisme, développement »,‎ , p. 11 pages (lire en ligne).
  14. a b c et d Philippe Mugnier, président-fondateur d'ATTRACT, « Encadré 6.6 - Le coming-out du tourisme gay et lesbien », dans Isabelle Frochot, Patrick Legohérel, Marketing du tourisme, Dunod, , 3e éd. (ISBN 978-2-10071-351-6, lire en ligne), p. 157-160..
  15. a b c d e f g h et i Laury-Anne Cholez, « Les gays aiment les agents de voyages... qui ne le leur rendent pas ! », TourMag,‎ (lire en ligne).
  16. a b c d e f et g La Rédaction, « Tourisme gay, une clientèle à séduire », L'Echo touristique,‎ (lire en ligne)
  17. a et b (en) Vicky Karantzavelou, « Gay tourism matters », traveldailynews.com,‎ (lire en ligne).
  18. Gay European Tourism Association, « Helping you tap into a €50 billion markets » sur le site de l'organisme.
  19. Christophe Martet, « L’IGLTA accompagne la croissance du tourisme gay et lesbien », Yagg,‎ (lire en ligne).
  20. Site officiel de Community Marketing.
  21. Site officiel de la Gay European Tourism Association.
  22. a et b Jaurand, Leroy 2008 b, p. 4-5.
  23. a et b Barthe-Deloizy, Jaurand 2005, p. 311-312, « Des îles investies par les gays ».
  24. Guillaume Nargeot, « Plages gays : un été en France », sur le site mygaytrip.com, (consulté le ).
  25. a et b La Rédaction, « Croisière 100% gays et lesbiennes », L'Echo touristique,‎ (lire en ligne).
  26. Jaurand, Leroy 2010, p. Les auteurs citent notamment les travaux de Luongo (2002), Markwell (2002), Markwell et Waitt (2009).
  27. Sur cette question voir Marianne Blidon, « Le bal interlope, la drag queen et les bloggeurs gays. Retour sur le mythe de la libération ou l’amnésie des générations », La_Revue, no 3, mis en ligne en septembre 2009.
  28. Southall, Fallon 2011 b, p. 222.
  29. a et b Waitt, Markwell 2006, p. 203-204, « Chapter 6 Special Events and Festivals ».
  30. (en) Kevin Markwell, « Mardi Gras tourism and the construction of Sydney as an international gay and lesbian city », GLQ: A Journal of Lesbian and Gay Studies, vol. 8, nos 1-2,‎ , p. 81-99 (lire en ligne).
  31. « « Mardi Gras » Gay et lesbien de Sydney », sur sur le site de l'Office du tourisme d'Australie - www.australia.com/fr (consulté le ).
  32. (en) Madeleine Coorey - AFP, (Agence France Presse) SYDNEY, « Sydney’s Mardi Gras becomes pride of Aussie tourism », sur sur le site du journal Taipei Times - www.taipeitimes.com, (consulté le ).
  33. a et b (en) Article du The Sun-Herald, Christine Sams, « Statements and sequins on parade - Specials Event MardiGras », sur www.smh.com.au, (consulté le ).
  34. a et b Madeleine Coorey (for AFP Agence France Presse), « Sydney: le Mardi gras homosexuel attire les touristes », sur www.lapresse.ca, (consulté le )
  35. « Lesbian and Gay City Festival », sur sur le site de la mairie de Berlin - www.berlin.de/en (consulté le ).
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