Augustin Dubail

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Augustin Dubail
Le général Dubail.
Fonctions
Grand chancelier de la Légion d'honneur
-
Gouverneur militaire de Paris
-
Biographie
Naissance
Décès
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Paris (France)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Yvon Auguste Edmond Dubail
Nationalité
Allégeance
Formation
Activité
Période d'activité
Autres informations
Arme
Unité
Grade militaire
Conflits
Distinctions

Augustin Dubail, né le à Belfort (France) et mort le à Paris (France), est un général français, grand-croix de la Légion d'honneur et médaillé militaire.

Saint-Cyrien, il combat pendant la guerre franco-allemande de 1870, puis, général, il commande une armée puis un groupe d'armées durant la Première Guerre mondiale.

Il est grand chancelier de la Légion d'honneur de 1918 à 1934.

Biographie[modifier | modifier le code]

Formation[modifier | modifier le code]

Augustin-Yvon-Edmond Dubail[1] est né à Belfort le . Il intègre l’École spéciale militaire de Saint-Cyr (ESM) le (promotion de Suez, 1868-1870). À sa sortie, le sous-lieutenant Dubail rejoint l'infanterie et il sert au 10e bataillon de chasseurs à pied.

Guerre de 1870[modifier | modifier le code]

Pendant la guerre franco-allemande de 1870, il prend part avec son bataillon de chasseurs aux premières batailles dans l’Est de la France avant d’être capturé à Metz en et interné en Allemagne. Libéré en avril 1871, il est affecté à l’armée de Versailles.

Officier dans l'infanterie et professeur à l'ESM[modifier | modifier le code]

En 1873, Dubail est promu lieutenant et il sert au 138e régiment d’infanterie.

Il est admis à suivre les cours de l’École supérieure de guerre, nouvellement créée, en 1877.

Classé 51e sur 67 en 1878, il gagne l’Algérie pour être employé au 1er régiment de zouaves.

De retour en métropole, le capitaine Dubail, excellent cartographe et géographe, est affecté à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1880, d’abord pour enseigner la géographie puis en qualité de professeur adjoint au cours d’art et d’histoire militaire de 1883 à 1886.

La notoriété de Dubail dépasse alors le cadre militaire. Il publie des ouvrages sur l’éducation militaire et la formation des officiers. Il est aussi l’auteur de manuels scolaires de géographie destiné au cours élémentaire. Il a aussi contribué à la Géographie illustrée de la France et de ses colonies de Jules Verne parue en 1876.

Il est ensuite appelé en février 1886 au ministère de la Guerre pour occuper les fonctions d’officier d’ordonnance du général Boulanger, ministre de la Guerre. Puis, il est affecté dans divers états-majors et régiments d’infanterie.

En 1901, il est promu colonel et il prend le commandement du 1er régiment de zouaves à Alger.

Général et commandant de l'ESM[modifier | modifier le code]

Général de brigade en , il commande plusieurs brigades d’infanterie jusqu’en 1906.

Le , il est placé à la tête de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr. Il est chargé de mettre en œuvre la réforme de la formation des officiers. Ainsi, avant leur scolarité de deux ans à Saint-Cyr, les élèves officiers sont désormais obligés d’effectuer un an de service militaire dans un corps de troupe. Quand ils intègrent l’École, les Saint-cyriens possèdent déjà de solides connaissances militaires, bouleversant ainsi l’instruction et l’enseignement à la « Spéciale ».

Augustin Dubail.

Membre du Conseil supérieur de la guerre[modifier | modifier le code]

Le , Dubail est promu général de division. Il prend d’abord le commandement de la 14e division d’infanterie puis il est nommé chef de cabinet du ministre de la Guerre, Maurice Berteaux, le .

En , Dubail devient brièvement chef d’état-major général de l’armée durant 2 mois, remplacé par Joseph Joffre.

Membre du Conseil supérieur de la guerre, vice-président du comité technique d’état-major, vice-président de la commission militaire supérieure des chemins de fer et inspecteur permanent des écoles militaires, Dubail est l’un des officiers généraux les plus en vue à la veille de la Première Guerre mondiale.

Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

À la déclaration de guerre, il commande la 1re armée en Lorraine. Il pénètre en Alsace par la trouée de Belfort et s’oppose à l’avancée allemande à l’occasion de la bataille de Sarrebourg et à la bataille de la trouée de Charmes.

Le , il coordonne les 1re et 3e armées tout en commandant la 1re armée[2].

Le [2], Dubail reçoit le commandement du groupe d'armées de l'Est (plus de 600 000 hommes), dans le secteur de Verdun. Dès le mois de , il signale l'insuffisance des défenses des forts en artillerie, mais ses avertissements sont ignorés par le haut-commandement.

Atteint par la limite d’âge, il est admis à la retraite en 1916.

Il est Gouverneur militaire du camp retranché de Paris de jusqu'au printemps 1918.

Grand chancelier de la Légion d'honneur[modifier | modifier le code]

Le , il est nommé grand chancelier de la Légion d'honneur.

Au début des années 1920, il publie son journal de campagne.

Tombe du général au cimetière du Montparnasse
Tombe du général au cimetière du Montparnasse

En 1921, il crée la Société d'entraide des membres de la Légion d'Honneur (SMLH), avec le soutien du président de la République Alexandre Millerand, pour venir en aide aux récipiendaires les plus démunis. Enfin, en 1925 il ouvre le musée de la Légion d'honneur à Paris.

Le général Dubail s’éteint à Paris le . Il est inhumé au cimetière du Montparnasse à Paris.

Distinctions et honneurs[modifier | modifier le code]

Décorations[modifier | modifier le code]

L'ensemble de ses décorations est présenté au musée de la Légion d'honneur[3].

Décorations nationales[modifier | modifier le code]

Décorations étrangères[modifier | modifier le code]

Drapeau de la Belgique Belgique[modifier | modifier le code]
Drapeau de la Bulgarie Bulgarie[modifier | modifier le code]
Drapeau de l'Espagne Espagne[modifier | modifier le code]
Drapeau des États-Unis États-Unis[modifier | modifier le code]
Drapeau de l'Éthiopie Éthiopie[modifier | modifier le code]
Drapeau de l'Indochine française Indochine française (décoration coloniale)[modifier | modifier le code]
Drapeau du Japon Japon[modifier | modifier le code]
Drapeau de la Pologne Pologne[modifier | modifier le code]
Drapeau du Maroc Protectorat français au Maroc (décoration coloniale)[modifier | modifier le code]
Drapeau du Monténégro Monténégro[modifier | modifier le code]
Drapeau du Portugal Portugal[modifier | modifier le code]
Drapeau de la Roumanie Roumanie[modifier | modifier le code]
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni[modifier | modifier le code]
Drapeau de l'Empire russe Empire russe[modifier | modifier le code]
Drapeau de Saint-Marin Saint-Marin[modifier | modifier le code]
Drapeau de la Serbie Serbie[modifier | modifier le code]
Drapeau de la Suède Suède[modifier | modifier le code]
Protectorat français de Tunisie (décoration coloniale)[modifier | modifier le code]

Honneurs[modifier | modifier le code]

Publications[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Géographie de l'Alsace-Lorraine, avant et depuis 1870 (1877)
  • Précis d'histoire militaire (2 volumes, 1879)
  • Atlas de l'Europe militaire (1880)
  • Nouvelle méthode pratique pour l'enseignement de la géographie (1880-1888)
  • Cours classique de géographie (1882)
  • Quelques idées sur la poudre sans fumée et la tactique (1891)
  • Éducation militaire, traité méthodique (1892)
  • Le Livre de l'officier, conseil et méthode pour l'éducation et l'instruction militaires (1892)
  • Quatre années de commandement, 1914-1918. (1re armée. Groupe d'armées de l'Est. Armées de Paris.) Journal de campagne. Tome 1 & 2 (1920), Tome 3 (1921).
  • La Guerre racontée par nos généraux. I. Général Dubail : De Liége à Verdun. II. Maréchal Fayolle : De la Somme au Rhin. III. Maréchal Fayolle : Les Batailles de la délivrance (3 volumes, 1920)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Base léonore.
  2. a et b Rouquerol (Général), Les hauts de Meuse et Saint-Mihiel, 1914-1918, Paris, , 240 p. (lire en ligne), p. 112
  3. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s et t Jean-Noël Grandhomme, « Le Général Augustin Dubail (1851-1934), grand chancelier de la Légion d’honneur », Revue d’Alsace, no 146,‎ , p. 251–268 (ISSN 0181-0448, DOI 10.4000/alsace.4334, lire en ligne, consulté le )
  4. Décret du Commandant en chef L. 2956 de 1921 r. (Dziennik Personalny z 1922 r. Nr 1, s. 11)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Noël Grandhomme, « Le Général Augustin Dubail (1851-1934), grand chancelier de la Légion d’honneur », Revue d’Alsace, no 146,‎ , p. 251–268 (ISSN 0181-0448, DOI 10.4000/alsace.4334, lire en ligne, consulté le )
  • Gérard Géhin et Jean-Pierre Lucas, « Dubail, Augustin », dans Dictionnaire des généraux et amiraux français de la grande guerre 1914-1918, t. 1 : A-K, Paris, Archives & culture, , 699 p. (ISBN 978-2-350-77070-3).
  • Michel Wattel et Béatrice Wattel (préf. André Damien), « Dubail, Augustin », dans Les Grand’Croix de la Légion d’honneur : De 1805 à nos jours, titulaires français et étrangers, Paris, Archives et Culture, , 701 p. (ISBN 978-2-35077-135-9).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]