Abbaye Notre-Dame de Barbery

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Abbaye de Barbery
image de l'abbaye
Ruines de l'abbaye.
Diocèse Diocèse de Bayeux
Patronage Notre-Dame
Numéro d'ordre (selon Janauschek) CCCCXLIV (444)[1]
Fondation
Dissolution 1791
Abbaye-mère Savigny
Lignée de Clairvaux
Abbayes-filles Aucune
Congrégation Ordre cistercien
Protection Logo monument historique Inscrit MH (2005)[2]
Coordonnées 49° 01′ 33″ N, 0° 20′ 49″ O[3]
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Calvados
Commune Barbery
Bretteville-sur-Laize
Géolocalisation sur la carte : Calvados
(Voir situation sur carte : Calvados)
Abbaye de Barbery
Géolocalisation sur la carte : Normandie
(Voir situation sur carte : Normandie)
Abbaye de Barbery
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Abbaye de Barbery

L’abbaye Notre-Dame de Barbery est une ancienne abbaye cistercienne dont les vestiges se dressent sur les communes françaises de Barbery et de Bretteville-sur-Laize dans le département du Calvados, en région Normandie.

Fondée le à l'instigation de Robert Marmion[4], l'abbaye est endommagée par un séisme au XVIIIe siècle puis fermée à la Révolution.

L'abbaye fait l’objet d’une inscription partielle au titre des monuments historiques[2].

Localisation[modifier | modifier le code]

Les vestiges de l'ancienne abbaye se dressent en lisière de forêts, au fond d'un vallon traversé par le ruisseau du Val-Clair, à 2 kilomètres au nord de Barbery, au hameau de l'Abbaye, dans le département français du Calvados. Initialement l'ancienne grange de Savigny, devenue abbaye en 1176, se situait un peu plus au sud autour de la ferme de la Vieille Abbaye, avant d'être transférée en 1181 sur le site actuel[5],[note 1].

Historique[modifier | modifier le code]

Robert Marmion, seigneur de la baronnie de Fontenay-le-Marmion, donne le tout ce qu’il possède à l’abbaye de Savigny, pour la création de l’abbaye de Barbery, qui devient sa dix-huitième abbaye-fille. Restée inachevée, son fils Robert finit la donation vers 1176. Robert Marmion, premier fondateur, tué en 1143 dans l’abbaye de Coventer, fut inhumé en partie en Angleterre et en partie dans la salle capitulaire de Barbery. En 1191, le comte de Meulan, Robert II, alors qu'il se trouve à Rouen souscrit un document en faveur de l'abbaye[7].

C’est sous l’abbatiat de Philippe Ier que l’église abbatiale est dédicacée en 1247.

Un des moines de l'abbaye, Gervais de Barbery, est au XIIIe siècle l'auteur d'un bestiaire rimé de 1 280 vers, qui présente successivement 29 bêtes[note 2].

En 1563, l’abbaye est pillée par les calvinistes. Passée sous le régime de la commende, elle est laissée à l'abandon[5]. Il faudra attendre 1639, et son introduction par Louis II Quinet dans la réforme de l’étroite observance pour que l'abbaye soit de nouveau un modèle de régularité. Dès lors et jusqu'en 1790 elle sera réputée pour être aussi sévère que l’abbaye de la Trappe. Au XVIIIe siècle, sous les abbatiats de Pierre II du Poisson et de son successeur Louis III Auderic de Lastours, ont poursuit sa reconstruction, mais vu le faible nombre de moines et le manque de fonds, la reconstruction resta à demi achevée.

Les archives conservées aux archives du Calvados sont importantes et anciennes et les actes de fondation du XIIe siècle ont été conservés.

Description[modifier | modifier le code]

Le , à la suite d'un tremblement de terre dont l'épicentre se trouve à Caen, les tours de l'abbaye s'effondrent[9].

De l'abbaye, il ne reste de nos jours qu'une partie d'un mur latéral de l’église abbatiale et quelques bâtiments dispersés. Situé dans la basse-cour, un bâtiment du XIVe siècle, de forme rectangulaire épaulé de contreforts, qui s'éclairait à l'étage par des baies en plein cintre. Au rez-de-chaussée, deux grandes salles voûtées prenaient le jour par d'étroites baies en tiers-point. Les voûtes et les colonnes du rez-de-chaussée ont été détruite par un ancien propriétaire. Lors de la guerre, les toits se sont effondrés et la végétation a repris ses droits. Il en subsiste néanmoins les murs et les retombées des ogives[5].

Du cloître, reconstruit au XVIIIe siècle, il ne subsiste qu'une galerie, qui est réemployée comme rez-de-chaussée d'un grenier en briques. La porterie de l'abbaye a été transformée en habitation[5].

Mobilier[modifier | modifier le code]

Sont conservées dans l'église Saint-Pierre de Barbery, une statue en pierre grandeur nature de saint Benoît provenant vraisemblablement du chœur de l'abbaye[10] et dans le cimetière, une Vierge de même taille commandée, entre 1710 et 1733, par l'abbé de Barbery, Louis-Auderic de Lastours, pour l'église abbatiale[11].

Protection aux monuments historiques[modifier | modifier le code]

Sont inscrits par arrêté du [2] :

  • l'assiette des sols ;
  • les façades et toitures de l'ensemble des bâtiments ;
  • l'ensemble des vestiges subsistants.

Armes de l'abbaye[modifier | modifier le code]

De gueules, semé de glands d'or[12].

Liste des abbés[modifier | modifier le code]

  • Raoul 1177-, premier abbé.
  • Guillaume Ier, moine de Savigny
  • Richard
  • Guillaume II d’Ezzy -1206
  • Guillaume III de Cintheaux -1228
  • Philippe Ier
  • Gilbert
  • Robert -1275, 1277-[note 3]
  • Thomas d’Ys
  • Gautier
  • Philippe II -1306
  • Guillaume IV -1217
  • Guillaume V Marmion -1339[note 4]
  • Jean Ier
  • Michel Brasart
  • Guillaume VI Le Mazurier
  • Nicolas Ier Le Comte
  • Jean II Pimeule 1427-1469
  • Nicolas Gosland -1472
  • Renaud Levrard -1496
  • Jean III Levrard -1530, neveu de Renaud Levrard.
  • Denys Le Chevalier -1549
  • Bertrand Ménard
  • Louis Ier Ménard de la Ménardière -1579, prieur de Sainte-Barbe-en-Auge.
  • Gilles de Montaigu[note 5]
  • Pierre Ier Aubourg. Déposé comme simoniaque, il meurt en 1561.
  • Anne d’Escars 1582-1612, évêque de Lisieux, de Metz, cardinal.
  • Jacques Leblans -1615
  • Jean IV Thuault -1638
  • Louis II Quinet -1651, moine du Val-Richer. Docteur en théologie, prieur de Royaumont, confesseur du cardinal de Richelieu. Il démissionne.
  • Nicolas III Le Guédois -1677
  • François Verjus 1677-1710, évêque de Grasse, de Glandèves.
  • Pierre II du Poisson 1710-1722
  • Louis III Auderic de Lastours 1722-1733
  • Nicolas IV Lambelin 1733-1757
  • Bernard de Cairon, dernier abbé de Barbery 1757-1790.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • F. Vaultier, Recherches historiques sur l’ancien pays de Cinglais, au diocèse de Bayeux, Caen, Hardel, 1837, extrait des Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, n° 10, 1836, [fac-similé : Paris, Res universis, 1992], p. 59-77
  • Arcisse de Caumont, Statistique monumentale du Calvados, t. 2, Caen, Hardel, (lire en ligne), p. 220-229
  • Honoré Fisquet, La France pontificale (Gallia christiana), histoire chronologique et biographique des archevêques et évêques de tous les diocèses de France depuis l'établissement du christianisme jusqu'à nos jours, divisée en 17 provinces ecclésiastique. Rouen, E. Repos, Paris, 1864-1873. La France pontificale (Gallia christiana)
  • Lucien Musset, « Sites monastiques de Basse-Normandie. L'abbaye de Barbery », Art de Basse-Normandie, 23, 1961, p. 22-27.
  • V. Juhel et F. Saint-James, « L’abbaye de Barbery », dans Excursion de la Société des antiquaires de Normandie, Architecture cistercienne dans le Calvados, samedi , p. 31-44.
  • R. Da Cruz, L’abbaye cistercienne de Barbery (Calvados) de sa fondation jusqu’à 1247, mémoire de maîtrise sous la dir. de Véronique Gazeau et Claude Lorren, Université de Caen, 2001, Annexe I, Le chartrier de Barbery
  • Bernard Peugniez, Le guide routier de l'Europe Cistercienne, Éditions du Signe, , 1156 p. (ISBN 978-2-7468-2624-3), p. 250.
  • Dubois Adrien, Vincent Jean-Baptiste, « L’abbaye cistercienne de Barbery (Calvados) : liste abbatiale et restitution du bâti. », Annales de Normandie 1/2015 (65e année) , p. 39-152 [sur cairn.info]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. À Cintheaux, il subsiste un mur pignon de la grange détruite en 1944[6].
  2. Il existe aujourd’hui un unique exemplaire, de la seconde moitié du XIIIe siècle, du Bestiaire de Gervais[8].
  3. Déposé par le chapitre en 1275, il est réhabilité en 1277.
  4. Il est le fils de Jacques Marmion, dernier seigneur reconnu de cette famille.
  5. Il se résigne.

Références[modifier | modifier le code]

  1. (la) Leopold Janauschek, Originum Cisterciensium : in quo, praemissis congregationum domiciliis adjectisque tabulis chronologico-genealogicis, veterum abbatiarum a monachis habitatarum fundationes ad fidem antiquissimorum fontium primus descripsit, t. I, Vienne, Vindobonae, , 491 p. (lire en ligne), p. 192.
  2. a b et c « Ancienne abbaye Notre-Dame de Barbery », notice no PA00111032, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  3. (it) Luigi Zanoni, « Barbery », sur cistercensi.info, Certosa di Firenze (consulté le ).
  4. « Abbaye de Cisterciens Notre-Dame », notice no IA00000133, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  5. a b c et d Peugniez 2012, p. 250.
  6. « Manoir de Cisterciens de l'Abbaye de Barbery », notice no IA00000322, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  7. Anne-Marie Flambard Héricher (préf. Vincent Juhel), Le château de Vatteville et son environnement, de la résidence comtale au manoir de chasse royal, XIe – XVIe siècle, vol. Mémoire de la Société des antiquaires de Normandie, t. XLVIII, Caen, Société des antiquaires de Normandie, , 393 p. (ISBN 978-2-919026-27-2), p. 59.
  8. Baptiste Levoir et Marie-Anne Pirez, Les Gervais, Archives et culture, Paris, 1994, lire en ligne.
  9. Grégory Quenet, Les tremblements de terre aux XVIIe et XVIIIe siècles: la naissance d'un risque, Champ Vallon, Seyssel, 2005, lire en ligne.
  10. « Statue : saint Benoît », notice no PM14001599, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  11. « Statue : Vierge à l'Enfant (2) », notice no PM14001774, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  12. Alfred Canel, Armorial de la province des villes de Normandie, Rouen: A. Péron, 1849.