Abbaye de la Noë

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Abbaye de la Noë
image de l'abbaye
Vue générale de l'édifice
Nom local La Noé
Diocèse Diocèse d'Évreux
Patronage Notre-Dame
Numéro d'ordre (selon Janauschek) CXCIX (199)[1]
Fondation 1er janvier 1145
Dissolution 1791
Abbaye-mère Abbaye Notre-Dame de Jouy
Lignée de Abbaye de Pontigny
Abbayes-filles Aucune
Congrégation Ordre cistercien
Protection IGPC Notice no IA27000142
Coordonnées 48° 59′ 44″ N, 1° 02′ 43″ E[2].
Pays Drapeau de la France France
Province Duché de Normandie
Région Normandie
Département Eure
Commune La Bonneville-sur-Iton
Géolocalisation sur la carte : Eure
(Voir situation sur carte : Eure)
Abbaye de la Noë
Géolocalisation sur la carte : Normandie
(Voir situation sur carte : Normandie)
Abbaye de la Noë
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Abbaye de la Noë

L’abbaye de la Noë (parfois orthographiée la Noé) est une ancienne abbaye cistercienne, fondée au XIIe siècle par des cisterciens de l'abbaye Notre-Dame de Jouy, et qui était située sur le territoire de l'actuelle commune de La Bonneville-sur-Iton, dans le département de l'Eure.

Histoire[modifier | modifier le code]

Fondation[modifier | modifier le code]

L'abbaye est fondée en 1144 ou 1145 par Mathilde l'Emperesse, fille du roi d'Angleterre Henri Ier et duchesse de Normandie[3]. Peu de temps après, Roger de Baudemont, seigneur de Houlbec, lui donne la terre de Chantelou, appelée plus tard la Moinerie, d'une contenance de 474 acres où une première grange est fondée avant 1165[4].

Au Moyen Âge[modifier | modifier le code]

L'abbaye, comme les autres abbayes cisterciennes, fonde sa subsistance sur le travail des moines. Ces derniers commencent par mettre en valeur les terres marécageuses qui leur ont été attribuées[5].

Ils créent ou reçoivent ensuite des granges plus ou moins éloignées de l'abbaye (par exemple celle dite de « Chantelou » et plus tard de « La Moinerie » à Houlbec-Cocherel[4]) et copient des documents dans le scriptorium, aussi bien profanes (l'abbaye est notamment connue pour avoir copié des documents relatifs à la légende de la guerre de Troie)[6] que religieux[7].

L'abbaye est, comme de nombreuses autres au Moyen Âge, le lieu d'inhumation de nobles. La Noë est particulièrement connue pour être la sépulture d'une partie du corps de Philippe le Hardi[8].

La commende[modifier | modifier le code]

Comme la majorité des abbayes européennes, celle de la Noë passe sous le régime de la commende sans doute au début du XVIe siècle à la suite du concordat de Bologne. L'abbé commendataire, qui n'est souvent ni un religieux, ni même, après quelques décennies, un clerc, s'arroge les revenus de l'abbaye et les consacre à son propre usage[9]. Au XVIIe siècle, le déclin de l'abbaye s'accompagne d'une dégradation de ses dépendances[4].

Architecture et description[modifier | modifier le code]

L'abbaye est fermée et vendue comme bien national à la Révolution. Il n'en reste que quelques ruines.

Filiation et dépendances[modifier | modifier le code]

La Noë est fille de Notre-Dame de Jouy et possède des granges plus ou moins éloignées de l'abbaye :

  • celle dite de « Chantelou » et plus tard
  • celle de « La Moinerie » à Houlbec-Cocherel, inscrite aux Monuments historiques[4].

Liste des abbés[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (la) Leopold Janauschek, Originum Cisterciensium : in quo, praemissis congregationum domiciliis adjectisque tabulis chronologico-genealogicis, veterum abbatiarum a monachis habitatarum fundationes ad fidem antiquissimorum fontium primus descripsit, t. I, Vienne, , 491 p. (lire en ligne), p. 173.
  2. « Noë, la », sur cistercensi.info, Ordre cistercien (consulté le ).
  3. « Abbaye de la Noë. La Bonneville-sur-Iton, Eure », sur data.bnf.fr, BNF (consulté le ).
  4. a b c et d Notice no IA27000142, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  5. « 27190 Bonneville-sur-Iton (La) », Les Communes de l'Eure et leurs églises (consulté le ).
  6. Louis Faivre d'Arcier, Histoire et géographie d'un mythe, Librairie Droz, , 539 p. (ISBN 9782900791790, lire en ligne), p. 72, 169, 349-350, 405.
  7. Inventaire général du patrimoine culturel, « Commentaire sur les Psaumes de Pierre Lombard », sur calames.abes.fr, Catalogue en ligne des archives et des manuscrits de l'enseignement supérieur (consulté le ).
  8. « Philippe III le Hardi », sur tombes-sepultures.com, Tombes et sépultures dans les cimetières et autres lieux (consulté le ).
  9. Bernard Bodinier, De la Révolution à la séparation de l’Église et de l’État : le sort des abbayes normandes, Katholieke Universiteit Leuven, 17 p. (lire en ligne), p. 3.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Maurice Béguin, L'abbaye cistercienne de la Noë et l'organisation de son domaine entre Évreux et Couches (1166-1250) : Thèse de l’École des chartes, École des chartes,
  • Martine Dalas, Sceaux de chartes de l'abbaye de la Noë conservés à la Bibliothèque nationale : 12e-13e siècles : inventaire, Paris,