Giuseppe Farina

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Giuseppe Farina
Description de l'image NinoFarina.jpg.
Biographie
Nom complet Emilio Giuseppe Farina
Surnom Nino Farina
Date de naissance
Lieu de naissance Turin, Piémont, Royaume d'Italie
Date de décès (à 59 ans)
Lieu de décès Aiguebelle, Savoie, France
Nationalité Drapeau de l'Italie Italien
Carrière
Années d'activité 1950-1956
Qualité Pilote automobile
Parcours
AnnéesÉcurie0C.0(V.)
1950-1951 Alfa Romeo 13 (4)
1952-1955 Ferrari 20 (1)

Statistiques
Nombre de courses 35 (33 départs)
Pole positions 5
Podiums 20
Victoires 5
Champion du monde 1950

Emilio Giuseppe Farina, surnommé Nino Farina, né le à Turin et mort le à Aiguebelle en France, est un pilote automobile italien.

En 1950, au volant d'une Alfa Romeo 158, il remporte le 13 mai à Silverstone la toute première course du championnat du monde des conducteurs de Formule 1, et devient en fin de saison le premier pilote à remporter le titre.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils d'un carrossier de Turin (avec lequel travaille son oncle Gian-Battista « Pinin » Farina), Giuseppe Farina obtient très tôt un doctorat de droit avant de se passionner dès son plus jeune âge pour l'automobile. En 1925, à l'âge de 19 ans, il fait ses débuts en compétition dans une course de côte, mais son père lui ordonne de se consacrer en priorité à ses études. Devenu docteur en sciences politiques, il n'entame réellement sa carrière de pilote qu'en 1932. Il dispute ses premières compétitions en circuit sur une Alfa privée puis sur une Maserati 4CLT/48, avant d'être intégré en 1936 à la Scuderia Ferrari, qui engage alors les Alfa Romeo d'usine. Farina justifie rapidement la confiance placée en lui en décrochant trois titres consécutifs de champion d'Italie. Il finit aussi sur route troisième du Tour d'Italie 1934 (Lancia Astura), et trois fois deuxième des Mille Miglia, en 1936 et 1937 (Alfa Romeo 8C 2900A), puis en 1940 (Alfa Romeo 6C 2500 SS). En 1936 il se blesse dans un accident où Marcel Lehoux trouve la mort. L'année 1937 le retrouve vainqueur de la Coppa Principesa di Piemonte avec la 12C-36. Sur la scène internationale, les Alfa n'ont par contre pas le niveau sur les circuits automobiles pour lutter contre les Mercedes et autres Auto Union. Farina doit attendre le Grand Prix de Tripoli le 12 mai 1940 pour, en l'absence des voitures allemandes, décrocher son premier grand succès international. Mais il s'agit de l'ultime épreuve internationale, avant que la guerre n'embrase l'Europe. Il dispute aussi des courses de côte, s'imposant par exemple à Pontedecimo-Giovi près de Gênes, sur l'Alfa Romeo 8C 2900BMM en 1938, et il se distingue encore en Sport lors du Grand Prix d'Anvers 1939 (deux victoires, en trois courses).

Photo de Giuseppe Farina au volant d'une voiture portant l'insigne de la Scuderia Ferrari et dépourvue de capot moteur.
Giuseppe Farina pilote pour Ferrari en 1955, sur Lancia D50.

Les courses reprennent en 1946, et Farina remporte en Suisse le Grand Prix des Nations, première grande épreuve internationale de l'après-guerre. Mais peu de temps après, il se brouille avec Alfa, ce qui l'amène à prendre du recul avec le sport automobile, même s'il pilote épisodiquement pour Maserati et Ferrari (victoire au Circuit de Garde 1948): il remporte ainsi le Grand Prix de Monaco de 1948 au volant d'une Maserati privée. En 1950, le championnat du monde de Formule 1 est créé, et c'est l'occasion pour Farina de renouer ses liens avec Alfa Romeo, dont l'équipe de pilotes a été décimée lors de la saison 1948 et qui avait même mis un terme à son engagement en compétition en 1949. Malgré une année loin des circuits, les Alfa dominent le championnat, qui se résume rapidement à un duel entre Farina (qui s'impose notamment lors du Grand Prix inaugural à Silverstone) et son équipier Juan Manuel Fangio. Le dernier mot revient finalement à l'Italien, peut-être moins brillant que l'Argentin en vitesse pure, mais tout aussi constant en course. En 1951, Farina fait honneur à son titre mondial avec une victoire à Spa, mais commence à accuser le poids des ans face à la nouvelle génération incarnée par Fangio (qui prend sa revanche de 1950 et devient champion du monde) et par Alberto Ascari, le leader de la Scuderia Ferrari. Il ne termine que quatrième du classement mondial, au cours d'une saison également ponctuée par trois victoires hors championnat, une sur Maserati et deux sur Alfa.

Alfa Romeo quittant la compétition à la fin de la saison 1951, Farina trouve refuge chez Ferrari, devenue l'équipe dominatrice. Il termine vice-champion du monde en 1952, mais sans la moindre victoire, loin de son coéquipier Ascari, qui a écrasé la saison. Il renoue avec la victoire en Championnat du monde de Formule 1 1953 sur le Nürburgring et hors championnat au Grand Prix de Rouen-les-Essarts (ainsi que la même année en Championnat du monde des voitures de sport, pour la première édition des 500 kilomètres du Nürburgring, puis toujours en WSC pour un succès supplémentaire aux 24 Heures de Spa, avec Mike Hawthorn), mais il confirme sur l'ensemble de l'année qu'il est cependant sur le déclin. Affaibli par un grave accident survenu en catégorie Sport en 1954 à Monza, il ne fait que des apparitions ponctuelles (toujours chez Ferrari) lors des saisons 1954 (victoires tout de même aux 1 000 kilomètres de Buenos Aires et au Grand Prix d'Agadir en début d'année, après avoir terminé la saison 1953 par une victoire aux 12 Heures de Casablanca avec Piero Scotti fin décembre) et 1955, avant d'abandonner la Formule 1.

Le 30 juin 1966, alors qu'il fait route vers le circuit de Reims-Gueux pour assister au Grand Prix de France, il perd le contrôle de sa Ford Cortina Lotus aux environs du village d'Aiguebelle, en Savoie. S'écrasant contre un arbre, il est tué sur le coup[1].

Résultats en compétition automobile[modifier | modifier le code]

Résultats en championnat du monde de Formule 1[modifier | modifier le code]

Tableau synthétique des résultats de Giuseppe Farina en Formule 1
Saison Écurie Châssis Moteur Pneus GP disputés Victoires Pole positions Meilleurs tours Points inscrits Classement
1950 Alfa Romeo SpA Alfa Romeo 158 Alfa Romeo 158 L8 C Pirelli 6 3 2 3 30 Champion
1951 Alfa Romeo SpA Alfa Romeo 159 Alfa Romeo 158 L8 C Pirelli 7 1 0 2 22 4e
1952 Scuderia Ferrari Ferrari 500 Ferrari 500 L4 Pirelli
Englebert
7 0 2 0 27 2e
1953 Scuderia Ferrari Ferrari 500 Ferrari 500 L4 Pirelli 8 1 0 0 32 3e
1954 Scuderia Ferrari Ferrari 625
Ferrari 553
Ferrari 625 L4
Ferrari 554 L4
Pirelli 2 0 1 0 6 8e
1955 Scuderia Ferrari Ferrari 625
Ferrari 555
Lancia D50
Ferrari 555 L4
Ferrari 555 L4
Lancia D50 V8
Englebert 3 0 0 0 10,33 5e
1956 Bardahl-Ferrari Kurtis Kraft 500D Ferrari 446 L6 Firestone 0 0 0 0 0 Nc.
Résultats détaillés des saisons de Giuseppe Farina en Formule 1
Saison Écurie Châssis Moteur Pneus 1 2 3 4 5 6 7 8 9 Classement Points inscrits
1950 Alfa Romeo SpA Alfa Romeo 158 Alfa Romeo 158 L8 C P GBR
1er
MON
Abd
500
SUI
1re
BEL
4‡
FRA
7e
ITA
1er
Champion 30
1951 Alfa Romeo SpA Alfa Romeo 159 Alfa Romeo 158 L8 C P SUI
3e
500
BEL
1re
FRA
5e
GBR
Abd
RFA
Abd
ITA
3e*‡
ESP
3e
4e 19 (22)
1952 Scuderia Ferrari Ferrari 500 Ferrari 500 L4 P SUI
Abd
500 BEL
2e
FRA
2e
GBR
6e
P-B
2e
ITA
4e
2e 24 (27)
E RFA
2e
1953 Scuderia Ferrari Ferrari 500 Ferrari 500 L4 P ARG
Abd
500
P-B
2e
BEL
Abd
FRA
5e
GBR
3e
RFA
1er
SUI
2e
ITA
2e
3e 26 (32)
1954 Scuderia Ferrari Ferrari 625 Ferrari 625 L4 P ARG
2e
500
FRA
GBR
RFA
SUI
ITA
ESP
Abd
8e 6
Ferrari 553 Ferrari 554 L4 BEL
Abd
1955 Scuderia Ferrari Ferrari 625 Ferrari 555 L4 E ARG
2e*
MON
4e
5e 10,33
Ferrari 555 500
BEL
3e
Lancia D50 Lancia D50 V8 P-B
GBR
ITA
Np
1956 Bardahl-Ferrari Kurtis Kraft 500D Ferrari 446 L6 F ARG
MON
500
Nq
BEL
FRA
GBR
RFA
ITA
Nc 0
Légende
Légende : ici
  • Voiture partagée :
  • ‡ Point du meilleur tour en course.

Victoires en Championnat du monde de Formule 1[modifier | modifier le code]

Tableau synthétique des victoires de Giuseppe Farina en Formule 1
no  Année Manche Grand Prix Circuit Départ Écurie Châssis Résumé
1 1950 01/07 Grande-Bretagne Silverstone 1er Alfa Romeo Alfa Romeo 158 Résumé
2 1950 04/07 Suisse Bremgarten 5e Alfa Romeo Alfa Romeo 158 Résumé
3 1950 07/07 Italie Monza 3e Alfa Romeo Alfa Romeo 158 Résumé
4 1951 03/08 Belgique Spa-Francorchamps 2e Alfa Romeo Alfa Romeo 159 Résumé
5 1953[2] 07/09 Allemagne Nürburgring 3e Scuderia Ferrari Ferrari 500 Résumé

Autres victoires en Formule 1[modifier | modifier le code]

Tableau synthétique des victoires hors championnat de Giuseppe Farina[3]
no  Année Épreuve Circuit Départ Écurie Châssis
1 1948 Grand Prix des Nations Genève 1er Maserati 4CLT/48
2 1948 Grand Prix de Monaco Monaco 1er Maserati 4CLT/48
3 1948 Circuit de Garde Salò 1er Ferrari Ferrari 125
4 1949 Grand Prix de Lausanne Lausanne 1er Maserati 4CLT/48
5 1950 Grand Prix de Bari Bari - Alfa Romeo 158
6 1950 International Trophy Silverstone 1er Alfa Romeo 158
7 1951 Grand Prix de Paris Bois de Boulogne 2e Maserati 4CLT/48
8 1951 Ulster Trophy Dundrod 1er Alfa Romeo 159
9 1951 Goodwood Trophy Goodwood 1er Alfa Romeo 159
10 1953 Grand Prix de Rouen-les-Essarts Rouen-les-Essarts 1er Ferrari 500/625
11 1954 Grand Prix de Syracuse Syracuse 3e Ferrari 625

Victoires en championnat du monde de voitures de sport[modifier | modifier le code]

Tableau synthétique des victoires de Giuseppe Farina en championnat du monde de Voitures de Sport[4]
# Année Épreuve Manche Écurie Voiture Coéquipier
1 1953 24 Heures de Spa 04/07 Scuderia Ferrari Ferrari 375 MM Mike Hawthorn
2 1953 1 000 kilomètres du Nürburgring 05/07 Scuderia Ferrari Ferrari 375 MM Alberto Ascari
3 1954 1 000 kilomètres de Buenos Aires 01/06 Scuderia Ferrari Ferrari 375 MM Umberto Maglioli

Résultats aux 24 heures du Mans[modifier | modifier le code]

Année Écurie Châssis Coéquipier Résultat
1953 Scuderia Ferrari Ferrari 340 MM Mike Hawthorn Abandon au cours de la deuxième heure (mise hors course)[5]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Pierre Abeillon, « Nino Farina : un véritable guerrier », La revue de L'Automobile historique, no 5,‎
  2. En 1952 et 1953, les courses du championnat du monde des conducteurs se disputèrent exceptionnellement sous la règlementation Formule 2
  3. Christian Naviaux, Les Grands Prix de Formule 1 hors championnat du monde : 1946-1983, Nîmes, Éditions du Palmier, , 128 p. (ISBN 2-914920-05-9)
  4. Endurance - 50 ans d'histoire volume 1 (1953-1963), par Christian Moity - Éditions ETAI 2004
  5. Christian Moity, Les 24 Heures du Mans 1949-1973, Editions EDITA SA,

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]