Grand Prix automobile d'Allemagne 1952

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Grand Prix d'Allemagne 1952
Tracé de la course
Données de course
Nombre de tours 18
Longueur du circuit 22,810 km
Distance de course 410,580 km
Conditions de course
Météo temps chaud et ensoleillé
Affluence près de 300 000 spectateurs
Résultats
Vainqueur Alberto Ascari,
Ferrari,
h 6 min 13 s 3
(vitesse moyenne : 132,288 km/h)
Pole position Alberto Ascari,
Ferrari,
10 min 4 s 4
(vitesse moyenne : 135,864 km/h)
Record du tour en course Alberto Ascari,
Ferrari,
10 min 5 s 1
(vitesse moyenne : 135,706 km/h)

Le Grand Prix d'Allemagne 1952 (XV Grosser Preis von Deutschland), disputé sous la réglementation Formule 2 sur le Nürburgring le , est la vingt-et-unième épreuve du championnat du monde de Formule 1 courue depuis 1950 et la sixième manche du championnat 1952.

Contexte avant le Grand Prix[modifier | modifier le code]

Le championnat du monde[modifier | modifier le code]

À la suite de la défection des principaux constructeurs de F1 à la fin de la saison 1951, les instances internationales ont organisé le championnat du monde 1952 sous l'égide de la formule 2, hormis les 500 miles d'Indianapolis, traditionnellement disputés suivant l'ancienne formule internationale. Depuis le début de saison, le championnat est totalement dominé par la Scuderia Ferrari, qui avec la 500 F2 dispose de la monoplace la plus puissante et la plus évoluée du plateau. Privée de son principal pilote Juan Manuel Fangio, accidenté en début de saison, l'écurie Maserati a pris énormément de retard dans le développement de sa nouvelle monoplace. Autre rivale potentielle, la petite équipe Gordini, malgré une victoire à Reims (hors championnat) avec Jean Behra, manque d'organisation et de moyens pour pouvoir battre les Ferrari à la régulière. Leader de la Scuderia Ferrari et comptant trois succès (Belgique, France et Grande-Bretagne), Alberto Ascari est en tête du classement devant ses coéquipiers Piero Taruffi (vainqueur en Suisse) et Giuseppe Farina, une victoire dans ce Grand Prix d'Allemagne lui permettrait de s'attribuer le titre de champion du monde, quelle que soit l'issue des deux dernières épreuves.

Le circuit[modifier | modifier le code]

Inauguré en 1927 après deux ans de travaux, le Nürburgring est un circuit très sélectif tracé au cœur du massif de l'Eifel. Le Grand Prix emprunte la boucle nord (Nordschleife), qui développe près de 23 kilomètres et compte 176 virages, avec des pentes jusqu'à 17 %[1]. Le record de la piste est toujours détenu par Hermann Lang, qui a réalisé un tour en 9 min 52 s 2 (138,660 km/h) lors du Grand Prix de l'Eifel 1939, au volant d'une Mercedes de près de 500 chevaux, une performance que les meilleures monoplaces de formule 1 n'avaient pu améliorer en 1951, et qui restera probablement loin d'être approchée en 1952 : avec seulement 175 chevaux pour les plus puissantes, les monoplaces de F2 ne devraient pas être en mesure de franchir la barrière des dix minutes au tour.

Monoplaces en lice[modifier | modifier le code]

  • Ferrari 500 "Usine"
Ferrari 500 F2.
La Ferrari 500 F2 domine sans partage le championnat 1952.

La Scuderia Ferrari engage trois voitures pour ses pilotes habituels Alberto Ascari, Giuseppe Farina et Piero Taruffi. Avec son moteur quatre cylindres de 175 chevaux, la Ferrari 500 F2 domine les Grands Prix depuis le début de saison et reste invaincue en championnat. Deux autres 500 F2 sont engagées, celle de l'Écurie Francorchamps pilotée par Roger Laurent et celle de l'Écurie Espadon pour Rudi Fischer. Deux anciennes F2 à moteur V12 sont également présentes, une 166 pilotée par Piero Carini, ainsi que la deuxième voiture de l'Écurie Espadon, pilotée par Rudolf Schoeller.

  • Gordini T16 "Usine"
Maserati A6GCM.
Premier engagement officiel de Maserati cette saison, avec l'A6GCM qui sera pilotée par Felice Bonetto.

Amédée Gordini engage trois monoplaces T16 (moteur six cylindres, environ 150 chevaux[2]) pour Robert Manzon, Maurice Trintignant et Jean Behra. Ce dernier, accidenté lors des essais du Grand Prix des Sables-d'Olonne, effectue ici son retour, bien qu'il n'ait pas encore tout à fait recouvré sa condition physique. Très agiles, ces monoplaces devraient être compétitives sur ce tracé difficile, mais manquent toutefois de puissance pour sérieusement inquiéter les Ferrari.

  • Maserati A6GCM "Usine"

L'usine Maserati a engagé une de ses nouvelles A6GCM pour Felice Bonetto, son premier pilote Juan Manuel Fangio, accidenté à Monza, étant toujours en convalescence. Cette monoplace qui dispose d'un moteur six cylindres développant 165 chevaux[3], devait être la concurrente directe de la Ferrari 500, mais sa mise au point a pris du retard et l'usine avait différé ses débuts en championnat. En début de saison, l'écurie brésilienne Escuderia Bandeirantes a acquis deux de ces voitures, engagées ici pour ses pilotes Gino Bianco et Eitel Cantoni.

  • HWM 52 "Usine"
Veritas Meteor.
Le pilote et journaliste Paul Pietsch pilotera une Veritas Meteor.

Principale équipe britannique présente (les Cooper et Connaught ayant boycotté l'épreuve allemande), HWM engage trois modèles 52 à moteur quatre cylindres Alta d'environ 145 chevaux[4], un pour son pilote habituel Peter Collins, les deux autres étant attribués pour l'occasion aux Belges Paul Frère et Johnny Claes. Une quatrième voiture est présente, celle de l'Australien Tony Gaze.

  • Aston NB41

Forfait au Grand Prix de Grande-Bretagne après des essais calamiteux, le pilote-constructeur Bill Aston engage à nouveau la monoplace qu'il a conçue. L'Aston-Butterworth, très proche de la Cooper T20 quant au châssis, est entraînée par un moteur boxer 4 cylindres refroidi par air, d'une puissance de l'ordre de 140 chevaux[4].

  • Veritas

Les Veritas, engagées par des écuries ou des pilotes privés, sont les plus représentées du plateau. Les trois monoplaces Veritas Meteor et les quatre spiders RS engagés sont équipés d'un moteur six cylindres en ligne développant environ 140 chevaux[4]. Le plus en vue des pilotes allemands participant au Grand Prix, Paul Pietsch (également journaliste), pilote ici un modèle Meteor engagé par le groupe de presse Motor-Presse-Verlag.

  • AFM & BMW

Quatre BMW spéciales et deux AFM, engagées par des pilotes locaux, complètent le plateau. Ces voitures sont toutes équipées d'un six cylindres dérivé de la BMW 328, gonflé à 130 chevaux environ.

Coureurs inscrits[modifier | modifier le code]

Liste des pilotes inscrits[5]
no  Pilote Écurie Constructeur Châssis Moteur Pneumatiques
101 Alberto Ascari Scuderia Ferrari Ferrari Ferrari 500 Ferrari L4 P
102 Giuseppe Farina Scuderia Ferrari Ferrari Ferrari 500 Ferrari L4 P
103 Piero Taruffi Scuderia Ferrari Ferrari Ferrari 500 Ferrari L4 P
104 Piero Carini Scuderia Marzotto Ferrari Ferrari 166 Ferrari V12 P
105 Felice Bonetto Officine Alfieri Maserati Maserati Maserati A6GCM Maserati L6 P
107 Robert Manzon Equipe Gordini Gordini Gordini T16 Gordini L6 E
108 Jean Behra Equipe Gordini Gordini Gordini T16 Gordini L6 E
109 Maurice Trintignant Equipe Gordini Gordini Gordini T16 Gordini L6 E
110 Marcel Balsa Privé BMW BMW Spéciale BMW L6 ?
111 Peter Collins HW Motors HWM HWM 52 Alta L4 D
112 Paul Frère HW Motors HWM HWM 52 Alta L4 D
113 Johnny Claes HW Motors HWM HWM 52 Alta L4 D
114 Bill Aston WS Aston WS Aston Aston NB41 Butterworth F4 D
115 Gino Bianco Escuderia Bandeirantes Maserati Maserati A6GCM Maserati L6 P
116 Eitel Cantoni Escuderia Bandeirantes Maserati Maserati A6GCM Maserati L6 P
117 Rudi Fischer Écurie Espadon Ferrari Ferrari 500 Ferrari L4 P
118 Rudolf Schoeller Écurie Espadon Ferrari Ferrari 212 Ferrari V12 P
119 Roger Laurent Écurie Francorchamps Ferrari Ferrari 500 Ferrari L4 P
120 Tony Gaze Privé HWM HWM 52 Alta L4 D
121 Fritz Riess Privé Veritas Veritas RS Veritas L6 ?
122 Theo Helfrich Privé Veritas Veritas RS Veritas L6 ?
123 Willi Heeks Privé AFM AFM 6 BMW L6 E
124 Helmut Niedermayr Privé AFM AFM 6 BMW L6 E
125 Toni Ulmen Privé Veritas Veritas RS Veritas L6 ?
126 Adolf Brudes Privé Veritas Veritas Meteor Veritas L6 ?
127 Paul Pietsch Motor-Presse-Verlag Veritas Veritas Meteor Veritas L6 ?
128 Hans Klenk Privé Veritas Veritas Meteor Veritas L6 ?
129 Josef Peters Privé Veritas Veritas RS Veritas L6 ?
130 Bernd Nacke Privé BMW BMW Eigenbau BMW L6 ?
135 Ernst Klodwig Privé BMW BMW Heck BMW L6 ?
136 Rudolf Krause Privé BMW BMW Greifzu BMW L6 ?

Qualifications[modifier | modifier le code]

Les séances qualificatives ont lieu les vendredi et samedi précédant la course. Sur ce circuit qu'il affectionne particulièrement, et qu'il a préalablement parcouru à bord d'une berline Fiat, Alberto Ascari (Ferrari) établit un temps de référence lors de la première journée, avec un tour en 10 min 8 s, laissant son coéquipier Giuseppe Farina à 17 secondes ! Le lendemain, Farina réplique avec 10 min 7 s, mais c'est finalement Ascari qui a le dernier mot, tournant en moins de 10 min 5 s, s'adjugeant la pole position. Derrière les deux leaders de la Scuderia, Maurice Trintignant obtient un méritoire troisième temps au volant de sa Gordini, devançant son coéquipier Robert Manzon et la troisième Ferrari d'usine pilotée par Piero Taruffi.
Tout comme l'année précédente, Paul Pietsch s'est montré le plus rapide des pilotes allemands : septième temps au volant d'une Veritas (à plus de cinquante secondes toutefois de la pole position), il s'élancera en seconde ligne. Chez Maserati, pour le premier engagement officiel en championnat mondial de la nouvelle A6GCM, le manque de développement et l'absence de Juan Manuel Fangio, toujours en convalescence à la suite de son accident de Monza, se font cruellement sentir : Felice Bonetto n'a obtenu que le dixième temps et s'élancera en troisième ligne. Quant aux HWM d'usine, seules celles de Paul Frère et Johnny Claes seront au départ, Peter Collins n'étant pas admis à participer, n'ayant pu boucler les trois tours d'essais réglementaires à la suite d'un bris de pont arrière[6].
Dans l'ensemble, les performances des formules 2 se sont révélées décevantes : toutes les monoplaces, à l'exception de celles d'Ascari et de Farina, se sont montrées moins rapides que les Mercedes 300 SL de Karl Kling et d'Hermann Lang, engagées ce même week-end pour la course d'endurance[7] !

  • Les organisateurs n'ayant pas communiqué les temps de qualification, seuls les temps (officieux) des premiers qualifiés sont connus.
Résultats (officieux) des qualifications
Pos. no  Pilote Écurie Temps Écart
1 101 Alberto Ascari Ferrari 10 min 04 s 4  
2 102 Giuseppe Farina Ferrari 10 min 07 s 0 + 2 s 6
3 109 Maurice Trintignant Gordini 10 min 19 s 1 + 14 s 7
4 107 Robert Manzon Gordini 10 min 25 s 3 + 20 s 9
5 103 Piero Taruffi Ferrari 10 min 26 s 3 + 21 s 9
6 117 Rudi Fischer Ferrari 10 min 41 s 9 + 37 s 5
7 127 Paul Pietsch Veritas 10 min 56 s 3 + 51 s 9

Grille de départ du Grand Prix[modifier | modifier le code]

Grille de départ du Grand Prix et résultats des qualifications[7]
1re ligne Pos. 4 Pos. 3 Pos. 2 Pos. 1

Manzon
Gordini

Trintignant
Gordini

Farina
Ferrari
10 min 07 s 0

Ascari
Ferrari
10 min 04 s 4
2e ligne Pos. 7 Pos. 6 Pos. 5

Pietsch
Veritas

Fischer
Ferrari

Taruffi
Ferrari
3e ligne Pos. 11 Pos. 10 Pos. 9 Pos. 8

Behra
Gordini

Bonetto
Maserati

Heeks
AFM

Klenk
Veritas
4e ligne Pos. 14 Pos. 13 Pos. 12

Gaze
HWM

Frère
HWM

Riess
Veritas
5e ligne Pos. 18 Pos. 17 Pos. 16 Pos. 15

Helfrich
Veritas

Laurent
Ferrari

Bianco
Maserati

Ulmen
Veritas
6e ligne Pos. 21 Pos. 20 Pos. 19

Aston
WS Aston

Peters
Veritas

Brudes
Veritas
7e ligne Pos. 25 Pos. 24 Pos. 23 Pos. 22

Balsa
BMW

Schoeller
Ferrari

Krause
BMW

Niedermayr
AFM
8e ligne Pos. 28 Pos. 27 Pos. 26
Emplacement
vide

Carini
Ferrari

Cantoni
Maserati
9e ligne Pos. 32 Pos. 31 Pos. 30 Pos. 29
Emplacement
vide

Claes
HWM

Nacke
BMW

Klodwig
BMW

Déroulement de la course[modifier | modifier le code]

À l'occasion du vingt-cinquième anniversaire du Nürburgring, plusieurs courses de voitures de sport ont été organisées en prélude à la course de F2, et la présence des Mercedes 300 SL, qui ont récemment remporté les 24 Heures du Mans, a attiré de nombreux spectateurs sur le circuit : on en dénombre près de 300 000[2]. Le départ du Grand Prix est donné par temps chaud et ensoleillé.

Comme à son habitude, Alberto Ascari (Ferrari) effectue un envol parfait; à la sortie du virage sud, il devance la Gordini de Robert Manzon, la Ferrari de Giuseppe Farina et la Maserati de Felice Bonetto, qui a gagné six places au départ. Viennent ensuite Paul Pietsch (Veritas) et Maurice Trintignant (Gordini). Farina prend rapidement le dessus sur Manzon et s'empare de la seconde place. Au cours de ce premier tour, Bonetto, toujours en quatrième position, dérape et amorce un tête-à-queue. Pietsch et Trintignant, qui le suivaient de près, parviennent à l'éviter. Dans la manœuvre, Pietsch a endommagé sa boîte de vitesses, Trintignant sa suspension, tous deux doivent abandonner. Bonetto, quant à lui, est parvenu à repartir, mais ayant bénéficié de l'aide spectateurs il est aussitôt disqualifié. Au premier passage sur la ligne, Ascari compte déjà six secondes et demie d'avance sur son coéquipier Farina. Manzon vient ensuite, talonné par Piero Taruffi sur la troisième Ferrari d'usine. Suivent Rudi Fischer (Ferrari privée) et la Gordini de Jean Behra; Behra n'est pas complètement rétabli de son accident des Sables d'Olonne, et sur ce tracé exigeant il ne peut suivre le rythme de son coéquipier Manzon. Lors du second tour, Taruffi prend le meilleur sur Manzon; les Ferrari officielles occupent les trois premières places. Ascari augmente régulièrement son avance sur Farina, d'autant que ce dernier va devoir s'arrêter pour remplacer les bougies au début du quatrième tour, laissant la seconde place à Taruffi. Après cinq tours, Ascari, qui vient d'effectuer le meilleur tour en course à la moyenne de 135,7 km/h, compte plus d'une minute d'avance sur Taruffi et Farina. Celui-ci récupère bientôt la seconde place. La course sombre dans la monotonie, personne n'étant en mesure d'inquiéter les Ferrari. Peu avant la mi-course,alors qu'il occupe toujours la quatrième position, Manzon perd une roue et sort de la piste, heureusement sans dommage pour lui.

Avec Fischer quatrième sur la voiture de l'écurie espadon, ce sont désormais quatre Ferrari qui occupent les quatre premières positions, loin devant la Gordini du courageux Behra. Grâce à l'avance acquise, l'équipe italienne peut effectuer le remplacement des pneus en toute sérénité. Premier à s'arrêter au début du dixième tour, Ascari repart en tête, comptant encore quarante-cinq secondes d'avance sur Farina. Celui-ci s'arrête au passage suivant. Au moment de repartir du stand, il cale deux fois, et perd la seconde place au profit de Taruffi, mais un tour plus tard Farina a redépassé son coéquipier.

Les positions semblent acquises, Ascari maintenant une confortable avance d'une cinquantaine de secondes sur Farina, lorsqu'au tout début du dix-septième tour le leader s'arrête en catastrophe à son stand, une fuite d'huile inondant le cockpit. Le temps de colmater la fuite et de ravitailler en lubrifiant, Farina est passé. Lorsqu'Ascari redémarre, il compte neuf secondes de retard, et il ne reste que deux boucles à parcourir. Tenant particulièrement à la victoire, pour lui synonyme de titre mondial, il s'élance à la poursuite de son coéquipier. L'écart semble d'abord se maintenir, au Karussel soit après un demi-tour son retard s'élève encore à huit secondes. Mais dans les enchaînements suivant, la maîtrise d'Ascari fait merveille, et l'avance de Farina commence à fondre : sept secondes au passage de Wippermann, cinq à Brünnchen, plus que trois à Schwalbenschwanz. À l'amorce de la grande ligne droite, Ascari a Farina en ligne de mire et à la fin du tour, devant les tribunes, il reprend la tête sous les acclamations de la foule. On aborde alors le dernier tour; dans la courbe sud, Farina tente de reprendre l'avantage, mais Ascari conserve sa position, et se détache rapidement, pour terminer la course avec près de quinze secondes d'avance sur son suivant, empochant à la fois la victoire, la médaille d'or pour son triplé (1950, 1951 et 1952) dans cette épreuve et surtout le titre mondial, à deux courses de la fin du championnat. Derrière Farina, Rudi Fischer prend la troisième place, Taruffi achevant la course au ralenti, victime d'un problème de pont arrière, et terminant quatrième à un tour du vainqueur, devant Behra.

Classements intermédiaires[modifier | modifier le code]

Classements intermédiaires des monoplaces aux premier, deuxième, quatrième, cinquième, neuvième, dixième et quinzième tours[8].

Classement de la course[modifier | modifier le code]

Classement de la course
Pos. no  Pilote Écurie Tours Temps/Abandon Grille Points
1 101 Alberto Ascari Ferrari 18 3 h 06 min 13 s 3 1 9
2 102 Giuseppe Farina Ferrari 18 + 14 s 1 2 6
3 117 Rudi Fischer Ferrari 18 + 7 min 10 s 1 6 4
4 103 Piero Taruffi Ferrari 17 + 1 tour 5 3
5 108 Jean Behra Gordini 17 + 1 tour 11 2
6 119 Roger Laurent Ferrari 16 + 2 tours 17
7 121 Fritz Riess Veritas-BMW 16 + 2 tours 12
8 125 Toni Ulmen Veritas-BMW 16 + 2 tours 15
9 124 Helmut Niedermayr AFM-BMW 15 + 3 tours 22
10 113 Johnny Claes HWM-Alta 15 + 3 tours 32
11 128 Hans Klenk Veritas 14 + 4 tours 8
12 135 Ernst Klodwig BMW 14 + 4 tours 29
Abd. 107 Robert Manzon Gordini 8 Accident 4
Abd. 123 Willi Heeks AFM-BMW 7 Perte d'une roue 9
Abd. 120 Tony Gaze HWM-Alta 6 Boîte de vitesses 14
Abd. 126 Adolf Brudes Veritas-BMW 5 Moteur 19
Abd. 110 Marcel Balsa BMW 5 Moteur 25
Abd. 130 Bernd Nacke BMW 5 Allumage 30
Abd. 116 Eitel Cantoni Maserati 4 Transmission 26
Abd. 136 Rudolf Krause BMW 3 Moteur 23
Abd. 118 Rudolf Schoeller Ferrari 3 Suspension 24
Abd. 114 Bill Aston WS Aston 2 Pression d'huile 21
Abd. 109 Maurice Trintignant Gordini 1 Accident 3
Abd. 127 Paul Pietsch Veritas 1 Boîte de vitesses 7
Dsq. 105 Felice Bonetto Maserati 1 Disqualifié 10
Abd. 112 Paul Frère HWM-Alta 1 Boîte de vitesses 13
Abd. 122 Theo Helfrich Veritas-BMW 1 Moteur 18
Abd. 129 Josef Peters Veritas-BMW 1 Moteur 20
Abd. 104 Piero Carini Ferrari 1 Freins 27
Abd. 115 Gino Bianco Maserati 0 Moteur 16  

Légende:

  • Abd.= Abandon.
  • Dsq.= Disqualifié.

Pole position et record du tour[modifier | modifier le code]

Tours en tête[modifier | modifier le code]

  • Alberto Ascari : 18 tours (1-18)
  • Bien que premier à chacun des dix-huit passages sur la ligne, Ascari n'a pas mené la course de bout en bout : ayant dû s'arrêter au stand au début du dix-septième tour, il abandonne alors la première place à Giuseppe Farina, mais reprend la tête à la fin de ce même tour. Farina a effectivement mené la course durant vingt-deux kilomètres.

Classement général à l'issue de la course[modifier | modifier le code]

  • attribution des points : 8, 6, 4, 3, 2 respectivement aux cinq premiers de chaque épreuve et 1 point supplémentaire pour le pilote ayant accompli le meilleur tour en course (signalé par un astérisque)
Classement des pilotes
Pos. Pilote Écurie Points
SUI

500

BEL

FRA

GBR

ALL

NL

ITA
1 Alberto Ascari Ferrari 36 - - 9* 9* 9* 9*
2 Piero Taruffi Ferrari 22 9* - - 4 6 3
3 Giuseppe Farina Ferrari 18 - - 6 6 - 6
4 Rudi Fischer Ferrari 10 6 - - - - 4
5 Troy Ruttman Kuzma 8 - 8 - - - -
6 Robert Manzon Gordini 7 - - 4 3 - -
Mike Hawthorn Cooper 7 - - 3 - 4 -
8 Jim Rathmann Kurtis Kraft 6 - 6 - - - -
Jean Behra Gordini 6 4 - - - - 2
10 Sam Hanks Kurtis Kraft 4 - 4 - - - -
11 Ken Wharton Frazer Nash 3 3 - - - - -
Duane Carter Lesovsky 3 - 3 - - - -
Dennis Poore Connaught 3 - - - - 3 -
14 Alan Brown Cooper 2 2 - - - - -
Art Cross Kurtis Kraft 2 - 2 - - - -
Paul Frère HWM 2 - - 2 - - -
Maurice Trintignant Gordini 2 - - - 2 - -
Eric Thompson Connaught 2 - - - - 2 -
19 Bill Vukovich Kurtis Kraft 1 - 1* - - - -

À noter[modifier | modifier le code]

  • 6e victoire en championnat du monde pour Alberto Ascari.
  • 8e victoire en championnat du monde pour Ferrari en tant que constructeur.
  • 8e victoire en championnat du monde pour Ferrari en tant que motoriste.
  • Felice Bonetto est disqualifié pour avoir reçu de l'aide extérieure.
  • À l'issue de cette course, Alberto Ascari est champion du monde des pilotes.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Christian Moity, « Les maîtres du Ring », Revue L'Automobile, no 375,‎
  2. a et b Christian Huet, Gordini Un sorcier une équipe, Editions Christian Huet, , 485 p. (ISBN 2-9500432-0-8)
  3. Alan Henry, Ferrari : Les monoplaces de Grand Prix, Editions ACLA, , 319 p. (ISBN 2-86519-043-9)
  4. a b et c (en) Mike Lawrence, Grand Prix Cars 1945-65, Motor racing Publications, , 264 p. (ISBN 1-899870-39-3)
  5. (en) Bruce Jones, The complete Encyclopedia of Formula One, Colour Library Direct, , 647 p. (ISBN 1-84100-064-7)
  6. Chris Nixon, Mon Ami Mate, Éditions Rétroviseur, , 378 p. (ISBN 2-84078-000-3)
  7. a b et c (en) Mike Lang, Grand Prix volume 1, Haynes Publishing Group, , 288 p. (ISBN 0-85429-276-4)
  8. Edmond Cohin, L'historique de la course automobile, Editions Larivière, , 882 p.
  9. Christopher Hilton (trad. de l'anglais), Formule 1 : Les jours de gloire, Paris, Editions Solar, , 240 p. (ISBN 2-263-00124-7)
  10. Revue Auto course n°3 Vol II, Auto Course Ltd, 1952