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Capacité d'attention

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Un enfant se concentrant sur son jeu vidéo.

La capacité d'attention désigne le temps qu'un individu passe à se concentrer sur une tâche précise avant d'être distrait[1]. La distraction se produit lorsque l'attention est détournée de manière incontrôlable vers une autre activité ou une autre sensation[2]. Il se dit que former sa capacité d'attention fait partie de l'éducation, notamment en ce que cela permet le développement des compétences d'écoute et d'analyse[3].

Capacité d'attention en fonction de l'âge

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Les enfants plus âgés sont capables de périodes d'attention plus longues que les enfants plus jeunes[4]. Les estimations courantes quant à la capacité d’attention des adolescents et des adultes en bonne santé l'estiment à 5 heures, un nombre en partie rendu possible par le fait que les individus peuvent choisir à plusieurs reprises de se recentrer sur la même chose[5] . Cette capacité à renouveler son attention permet aux gens de « prêter attention » à des choses qui durent plus de quelques minutes, comme les longs films. Des études tendraient à montrer que, chez les humains, la capacité d'attention atteint son niveau le plus élevé au début de la quarantaine, puis diminue progressivement avec la vieillesse[6].

Il faut cependant faire attention à la manière dont sont menées les études expérimentales à ce sujet, car le type d'activité utilisé dans les tests de capacité d'attention affecte les résultats, les individus étant généralement capables d'une durée d'attention plus longue lorsqu'ils font quelque chose qu'ils trouvent agréable ou intrinsèquement motivant[5]. L'attention est également accrue si la personne est capable d'effectuer la tâche avec fluidité, par rapport à une personne qui aurait des difficultés à accomplir la tâche, ou qui viendrait tout juste d'apprendre la tâche. La fatigue, la faim, le bruit et le stress émotionnel réduisent également l'attention consacrée à la tâche.

Divers résultats expérimentaux

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Dans une première étude sur l'influence du tempérament sur la capacité d'attention, les mères de 232 jumeaux ont été interrogées périodiquement sur les similitudes et les différences de comportement affichées par leurs jumeaux durant la petite enfance. Les résultats ont montré que chacune des variables comportementales (fréquence des colères, intensité des colères, irritabilité, pleurs et demande d'attention) avait une relation inverse significative avec la capacité d'attention. En d’autres termes, le jumeau avec la capacité d’attention la plus longue était également le jumeau le moins capricieux[7].

Une étude portant sur 2 600 enfants a révélé qu'une exposition précoce à la télévision vers l'âge de deux ans était associée à des problèmes d'attention ultérieurs tels que l'inattention, l'impulsivité, la désorganisation et la distraction[8],[9]. Cette étude corrélationnelle ne précise pas si regarder la télévision augmente les problèmes d'attention chez les enfants, ou si les enfants qui sont naturellement enclins à l'inattention sont attirés de manière disproportionnée par la stimulation télévisuelle ; ou s'il existe un autre facteur, tel que les compétences parentales, qui doivent être également prises en compte.

Une autre étude examinant les relations entre la capacité d'attention et la persévérance des enfants à l'âge préscolaire et les résultats scolaires ultérieurs a révélé que la capacité d'attention et la persistance des enfants de quatre ans prédisaient de manière significative les résultats en mathématiques et en lecture qu'ils auraient à 21 ans. Par exemple, les enfants scolarisés sans la capacité d'être attentifs, de se souvenir des instructions et de faire preuve de maîtrise de soi, ont plus de difficultés à l'école primaire et tout au long du secondaire[10].

Dans une autre étude portant sur 10000 enfants (âgés de huit à 11 ans), des fluctuations de la capacité d’attention ont été observées pendant la journée scolaire, avec des niveaux d’attention plus élevés l’après-midi et des niveaux plus faibles le matin. L'étude a également révélé que la sensibilisation et la productivité des élèves augmentaient après un week-end de deux jours, mais diminuaient considérablement après les vacances d'été[11].

Références

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  1. Beger R, Present-Day Corporate Communication: A Practice-Oriented, State-of-the-Art Guide, Singapore, Springer, , 18 p. (ISBN 978-981-13-0401-9)
  2. Schaefer C, Millman H, How to Help Children with Common Problems, Northvale, NJ, Jason Aronson Inc., , 18 p. (ISBN 978-1-56821-272-2)
  3. Maconie R, The Way of Music: Aural Training for the Internet Generation, Lanham, MD, Scarecrow Press, , 100 p. (ISBN 978-0-8108-5879-4)
  4. Alexander J. Simon, Courtney L. Gallen, David A. Ziegler, Jyoti Mishra, Elysa J. Marco, Joaquin A. Anguera et Adam Gazzaley, « Quantifying attention span across the lifespan », Frontiers in Cognition, vol. 2,‎ (ISSN 2813-4532, PMID 37920687, PMCID 10621754, DOI 10.3389/fcogn.2023.1207428 Accès libre)
  5. a et b Cornish D, Dukette D, The Essential 20: Twenty Components of an Excellent Health Care Team, Pittsburgh, PA, RoseDog Books, , 72–73 p. (ISBN 978-1-4349-9555-1, OCLC 721335045)
  6. Fortenbaugh FC, DeGutis J, Germine L, Wilmer JB, Grosso M, Russo K, Esterman M, « Sustained Attention Across the Life Span in a Sample of 10,000: Dissociating Ability and Strategy », Psychological Science, vol. 26, no 9,‎ , p. 1497–1510 (PMID 26253551, PMCID 4567490, DOI 10.1177/0956797615594896)
  7. Wilson RS, Brown AM, Matheny AP, « Emergence and persistence of behavioral differences in twins », Child Development, vol. 42, no 5,‎ , p. 1381–1398 (PMID 5167837, DOI 10.2307/1127905, JSTOR 1127905)
  8. Christakis DA, Zimmerman FJ, DiGiuseppe DL, McCarty CA, « Early television exposure and subsequent attentional problems in children », Pediatrics, vol. 113, no 4,‎ , p. 708–713 (PMID 15060216, DOI 10.1542/peds.113.4.708, CiteSeerx 10.1.1.554.172)
  9. « How TV can 'rewire' brains of tiny tots », The Washington Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. McClelland MM, Acock AC, Piccinin A, Rhea SA, Stallings MC, « Relations between Preschool Attention Span-Persistence and Age 25 Educational Outcomes », Early Childhood Research Quarterly, vol. 28, no 2,‎ , p. 314–324 (PMID 23543916, PMCID 3610761, DOI 10.1016/j.ecresq.2012.07.008)
  11. D. Batejat, D. Lagarde, Y. Navelet et M. Binder, « [Evaluation of the attention span of 10,000 school children 8-11 years of age] », Archives de Pédiatrie, vol. 6, no 4,‎ , p. 406–415 (ISSN 0929-693X, PMID 10230480, DOI 10.1016/s0929-693x(99)80222-x, lire en ligne)

Articles connexes

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