Bieuzy

Bieuzy | |
![]() Façade de la chapelle Saint-Gildas. | |
Administration | |
---|---|
Pays | ![]() |
Région | Bretagne |
Département | Morbihan |
Arrondissement | Pontivy |
Canton | Pontivy |
Intercommunalité | Centre Morbihan Communauté |
Maire Mandat |
Alain L'Aigle 2017-2020 |
Code postal | 56310 |
Code commune | 56016 |
Démographie | |
Gentilé | Bieuzyate |
Population municipale |
769 hab. (2015 ![]() |
Densité | 41 hab./km2 |
Population aire urbaine |
13 500 hab. |
Géographie | |
Coordonnées | 47° 59′ 00″ nord, 3° 03′ 46″ ouest |
Altitude | 90 m Min. 37 m Max. 176 m |
Superficie | 18,98 km2 |
Localisation | |
Liens | |
Site web | bieuzy.fr |
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Bieuzy [bjøzi] (aussi appelée Bieuzy-les-Eaux pour la distinguer de Bieuzy-Lanvaux ancienne trève de Pluvigner) est une commune du département du Morbihan, dans la région Bretagne, en France.
Sommaire
Géographie[modifier | modifier le code]
Commune avec un riche passé historique, Bieuzy nous offre une vue panoramique au belvédère de Castennec, ancien camp romain où passe la voie romaine de Vannes à Carhaix.
Municipalités limitrophes[modifier | modifier le code]
Toponymie[modifier | modifier le code]
Attestée sous les formes Sanctus Bilci en 1125 puis Beuzi en 1288 [1].
Le nom breton de la commune est Bizhui. Il vient de saint Bieuzy (saint fêté le 24 novembre et dont le nom vient probablement du vieux breton biu, bihui[2], « vivant »[3]).
Histoire[modifier | modifier le code]
Étymologie et origines[modifier | modifier le code]
Bieuzy (saint fêté le 24 novembre et dont le nom vient probablement du vieux breton biu, bihui[2], « vivant »[3]), disciple de saint Gildas, les deux missionnaires gallois et écossais séjournant selon la légende en 538 dans une grotte située sur les bords du Blavet. Cet ermitage implanté pour christianiser le peuple breton est devenu au XVe siècle la chapelle Saint-Gildas. Saint Bieuzy se charge plus particulièrement de l'instruction des habitants du pays et donna naissance à un centre paroissial. Le recteur Bieuzy laisse plus tard le nom au village. Selon l'hagiographe Guy Autret de Missirien, saint Bieuzy est l'auteur d'un curieux miracle. Vers 570, un valet lui demande d'interrompre sa messe pour aller guérir la meute des chiens de son seigneur atteinte de rage mais Bieuzy refuse. Le seigneur breton furieux vient lui fendre le crâne avec un glaive (une hache, couteau ou coutelas selon les versions de la légende), le coup étant si violent que l’outil y reste planté. Bieuzy aurait trouvé la force de parcourir à pied 80 kilomètres pour se rendre à l’abbaye de Rhuys où il meurt sous la bénédiction de son maître saint Gildas. La légende raconte aussi que le seigneur de retour chez lui trouve tous ses animaux (chevaux, animaux de ferme) enragés et que les chiens mordent à mort le tyran et ses serviteurs[4].
La Vénus de Quinipily[modifier | modifier le code]
« Une statue d'origine orientale dominait une boucle du Blavet à Bieuzy-les-Eaux. Pour les contemporains, c'était une Vénus et son culte impliquait peut-être de s'accoupler auprès d'elle pour guérir une stérilité. En 1661, l'évêque de Vannes la fit jeter dans la rivière. Trois ans plus tard elle est remise en place. En 1670, l'évêque envoie des ouvriers la détruire. Craintivement superstitieux, ils se contentent de la jeter à nouveau dans le Blavet après avoir entaillé un bras et un sein. Vers 1696, un seigneur de Baud la fait retailler et installe dans le parc de son château cette Vénus de Quinipily qu'on y voit encore aujourd'hui »[5].
Le XXe siècle[modifier | modifier le code]
La Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]
L'abbé Emmanuel Rallier, recteur de Bieuzy, fut assassiné le par des résistants FTP de la région de Baud, alors que bien qu'ayant montré des sympathies vichystes, il n'avait jamais collaboré[6].
Politique et administration[modifier | modifier le code]
Jumelages[modifier | modifier le code]
Démographie[modifier | modifier le code]
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[8]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[9].
En 2015, la commune comptait 769 habitants[Note 1], en augmentation de 1,85 % par rapport à 2010 (Morbihan : +3,21 %, France hors Mayotte : +2,44 %).
Lieux et monuments[modifier | modifier le code]
Les landes du Crano[12] à 2 km au nord-est de Bieuzy ont une superficie d'un seul tenant qui a permis la conservation de plusieurs espèces d'intérêt patrimonial, ce qui en fait le plus important site classé en ZNIEFF (zone naturelle d’intérêt écologique faunistique et floristique) de toute la vallée du Blavet : la lande-fourré à Ajonc d'Europe prédomine, la faune présente des particularités notables, avec une forte représentation des passereaux caractéristiques des landes (fauvette pitchou, grisette des jardins, bruant jaune, gobemouche gris…) et des reptiles (lézards vert et des murailles, couleuvres à collier, vipères péliade). Le chevreuil et le sanglier fréquentent également le site[13]. Les landes reposent sur un massif granitique classé sous le nom de « granite du Crano », à texture grenue et relativement leucocrate, daté à 300 Ma. Ce type de granite forme plusieurs petits pointements d’extension pluri-hectométrique à kilométrique mais aussi des massifs d’extension plus conséquente dans la région. Sa matrice feldspathique emballe de nombreux îlots plurimillimétriques de quartz, de nombreuses paillettes purimillimétriques de micas, biotite et muscovite, et parfois des porphyroblastes sub-automorphes de feldspaths, centimétriques et localement pluricentimétriques (granite à « dents de cheval »)[14].
Vestiges préhistoriques et antiques[modifier | modifier le code]
- Dolmen de Kermabon
- La Maison de Rohan tire son nom du breton Roch'an (« petit rocher »), nom du lieu sur le site de Castel-Noec (Castennec[15]) en Bieuzy, où le Blavet creuse difficilement son lit dans les micaschistes à biotites (roches issues d'un thermométamorphisme[16] développé par le massif granitique de Pontivy), formant un méandre profond entre des rives escarpées. Les cycles d'érosion successifs ont isolé un pédoncule de méandre fluvial en un éperon escarpé de 900 m de long, dont la partie médiane, très étroite (dénivelé de 45 m, largeur inférieure à 10 m), sépare l'entrée de l'éperon (Castennec), au nord, de la boucle du Blavet, au sud (la Couarde)[17]. Sur cet éperon est édifié entre 1120 et 1128, le château du même nom par Alain de Porhoët. Alain, vicomte de CastelNoec, prend dès lors le nom de Rohan et devient Alain Ier de Rohan[18].
À l'origine sur cet éperon vingt kilomètres en aval de ce qui deviendra Pontivy, existait une forteresse protohistorique puis le camp romain de Sulim (le nom Sulim sur la carte de Peutinger est une forme dérivée de Sulis (en), apparenté au nom gaulois du soleil), forteresse frontière importante sur la voie romaine d'Angers à Brest. À l'est, sur la rive gauche (au niveau du village de Saint-Nicolas-des-Eaux), un gué protohistorique fut remplacé par un pont qui est resté, jusqu'au haut Moyen Âge, le principal point de franchissement du fleuve. L'abandon de Castennec dans les années 1120 et l'importance politique des Rohan se traduisent deux siècles plus tard par le déclin du réseau routier gallo-romain, et l'essor de Pontivy comme nouveau nœud routier[19].
Église et chapelles[modifier | modifier le code]
- L'église Notre-Dame.
- La chapelle Saint-Gildas.
- La chapelle de la Trinité à Castenec.
- La chapelle de Saint-Samson XVIe siècle.
- La chapelle de la Vraie-Croix XVIe siècle.
Fontaines[modifier | modifier le code]
- Fontaine de Saint-Bieuzy XVIe siècle.
Moulins[modifier | modifier le code]
- Moulin à farine de Rimaison.
Curiosités[modifier | modifier le code]
- Ruines du château de Rimaison XVIe siècle.
- Château de Kerven (les ruines étaient encore visibles en 1845).
- La stèle gauloise de Castennec.
- Pierre tombale médiévale XIIIe siècle, découverte en 1971.
Mémorial[modifier | modifier le code]
- Ce mémorial, situé près du golf de Rimaison, rend hommage aux 14 maquisards et parachutistes français qui furent fusillés à l'endroit du mémorial, le 18 juillet 1944.
Langue bretonne[modifier | modifier le code]
- L’adhésion à la charte Ya d’ar brezhoneg a été votée par le Conseil municipal le 26 janvier 2016.
Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]
- Saint Bieuzy (du breton buhezeg, plein de vie) ou Bihy ou Bihuy ou Bihuit (VIe siècle), disciple de saint Gildas de Rhuys, ermite puis curé à Bieuzy, où il aurait été tué d'un coup d'épée lui fendant le crâne par un seigneur breton dont il refusa de soigner les chiens afin de pouvoir célébrer sa messe[20]. On l'invoque contre la rage et de nombreuses fontaines portent son nom. Il est fêté le 24 novembre.
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Patrick Galliou, Le Morbihan, Paris, Académie des inscriptions et belles-lettres Ministère de l'éducation nationale Ministère de la recherche etc, (ISBN 978-2-877-54238-8), « Carte archéologique de la Gaule[Pré-inventaire archéologique] », p. 56.
- Louis Rosenzweig, Répertoire archéologique du département du Morbihan, Paris, Imprimerie impériale, 1863, col. 69 s. v. Bieuzy (Répertoire archéologique de la France, 56) (en ligne).
- François Marie Cayot-Délandre, Le Morbihan, son histoire et ses monuments, Vannes, A. Cauderan, 1847, p. 406-412 (en ligne).
Articles connexes[modifier | modifier le code]
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Monuments historiques, bâtiments et objets artistiques
- Douard Christel, Toscer Catherine et Tanguy Judith, Inventaire du patrimoine par le conseil régional de Bretagne, 2001
- Les « objets immobiliers », « objets mobiliers », « illustrations », d'après l'Inventaire général du patrimoine culturel du ministère de la Culture
- Bieuzy sur topic-topos d'après l'ouvrage de Flohic éd., Le patrimoine des communes du Morbihan, sous la dir. de Michèle Bourret, Charenton-le-Pont, 1996, 2 vol. (Le patrimoine des communes de France, 56) ; nouv. éd. 2000 (ISBN 2-84234-107-4).
- Bieuzy sur Les Mégalithes du Monde
- Notices d'autorité : Bibliothèque nationale de France (données)
Notes et références[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2018, millésimée 2015, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2017, date de référence statistique : 1er janvier 2015.
Références[modifier | modifier le code]
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, page 1049
- Buhezec en breton moderne.
- Alain Stéphan, Tous les prénoms bretons, Éditions Jean-paul Gisserot, (lire en ligne), p. 24
- Alain Dag'Naud, Lieux insolites et secrets de toutes les Bretagne, Éditions Jean-paul Gisserot, (lire en ligne), p. 24
- Jean Rohou, "Catholiques et Bretons toujours ? (essai sur l'histoire du christianisme en Bretagne)", éditions Dialogues, Brest, 2012, [ISBN 978-2-918135-37-1]
- http://bretagne-39-45.forums-actifs.com/t1811-affaire-rallier-juillet-1944-bieuzy-lanvaux
- « Alain L’Aigle est le nouveau maire de Bieuzy », sur Actu.fr, (consulté le 30 novembre 2017)
- L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
- Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014 et 2015.
- Toponyme issu de krann, désignant originellement un endroit où il reste des racines, puis adopté comme nom de famille. cf. Francis Gourvil, Noms de famille bretons d'origine toponymique, Société archéologique du Finistère, , p. 52.
- « Landes du Crano », sur mnhn.fr, .
- Sa paragénèse comprend du quartz (36-38 % en petites et moyennes plages regroupées en îlots holoquartzeux), du feldspath potassique (30-32 % d'orthose en petites et moyennes plages xénomorphes et en fréquentes moyennes et grandes plages subautomorphes assez fréquemment maclées), du feldspath plagioclase (25-27 % d'albite-oligoclase en petites et moyennes plages et plus rarement en grandes, souvent sub-automorphes et plus ou moins damouritisées), de la biotite (3-4 % en moyennes et grandes paillettes, parfois maclées sagénite et éventuellement plus ou moins chloritisées), de la muscovite (2-3 % en moyennes et grandes paillettes associées à celles de biotite, ou en petites paillettes aciculaires disposées en gerbe), exceptionnellement de la sillimanite et accessoirement de l’apatite (gros granules, parfois sub-automorphes) et du zircon (en petits grains, souvent associés aux paillettes de biotite). cf. BÉCHENNEC F., THIÉBLEMONT D., avec la collaboration de Cocherie A., Mougin B., Notice explicative, Carte géol. France (1/50 000), feuille Bubry (349), éditions du BRGM, 2011, p. 26-27
- Le site porte le nom de Castellum Noïec ou Castrum Noici, Châteaunoix, Château-Nu, Castel-Noez ou Castel-Noec, devenu plus tard Castennec.
- Au contact du granite, le schiste a été modifié et présente un faciès plus noirâtre, gaufré et tacheté.
- Carte archéologique de la Gaule. Le Morbihan, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, , p. 80.
- Charles Floquet, Châteaux et manoirs bretons des Rohan, Y. Salmon, , p. 71.
- Jean-Yves Le Moing, Noms de lieux de Bretagne, Bonneton, , p. 25.
- Albert Le Grand, Les Vies des Saints de Bretagne Armorique, 1636, tiré de l'édition dite des "trois chanoines" (Quimper, 1901)