Ermitage (religion)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ermitage de Saint-Privat à Mende (France) installé dans une grotte.

Bien qu'aujourd'hui le sens du mot ermitage soit traditionnellement un endroit où un ermite vit dans l'isolement du monde, l'ermitage était (par le passé) couramment utilisé pour désigner un établissement où une personne (ou un groupe de personnes) vit religieusement, en isolement de la société.

Description[modifier | modifier le code]

Tradition chrétienne occidentale[modifier | modifier le code]

Ermitage Ste-Yolaine sur la carte de Cassini (XVIIIe siècle) de la commune de Pleine-Selve, Aisne.
Ermitage Notre-Dame du jardin fermé (en) à Warfhuizen (Pays-Bas)

Un ermitage est un type d'habitation domestique où vit un ermite. Bien que le niveau d'isolement puisse varier considérablement, le plus souvent, il est rattaché à un monastère voisin. En règle générale, les ermitages se composent d'au moins une pièce autonome, avec parfois un espace dédié (dans un bâtiment de plain pied) pour la dévotion religieuse, les fonctions de logement de base et une cuisine domestique adaptée au mode de vie ascétique de l'habitant. Selon le travail de l'ermite, des locaux tels qu'un studio, un atelier ou une chapelle peuvent être joints ou situés à proximité[1],[2].

À l'origine, les premiers ermitages étaient situés dans des grottes naturelles, des ruines de temple et même de simples cabanes (dans la forêt ou le désert). Au début du IVe siècle, les retraites spirituelles des Pères du Désert, qui avaient choisi de vivre « en dehors de la société » dans l'isolement relatif du désert de Nitrie en Égypte, ont commencé à attirer l'attention d'une communauté chrétienne plus large. La piété de ces ermites a souvent attiré à la fois les laïcs et d'autres ascètes, formant les premières communautés cénobitiques appelées sketes, comme à Nitrie et Kellia. Très rapidement, un nombre important de personnes se sont joints à ces ermites pour suivre leurs enseignements et leur style de vie. Il s'est alors mis en place un partage du travail et un échange de biens créant ainsi les premières communautés monastiques[1],[2].

Dans la période tardive du Moyen Âge, les monastères et les ermitages étaient financés par la royauté et la noblesse en échange de prières pour leur famille. Ceux-ci croyaient que cet échange profitait au salut de leur âme.

Les moines chartreux vivent habituellement dans une cellule ou un bâtiment d'une pièce, avec des espaces d'étude, de sommeil, de prière et de préparation de repas. La plupart des chartreux vivent une vie essentiellement solitaire, rencontrent leurs frères pour la communion, les repas partagés les jours de fêtes, mais également pour des promenades dans la nature, où ils sont encouragés à avoir des discussions simples sur leur vie spirituelle.

À l'époque moderne, les ermitages sont souvent adossés aux monastères, ou situés sur leurs terres, occupés par des moines qui reçoivent une dispense de leur abbé ou prieur afin de vivre une vie semi-solitaire. Dans tous les cas, les ermitages peuvent être localisés dans divers lieux, tant les zones rurales isolées que dans des maisons situées dans de grandes villes, parfois même dans des immeubles de grande hauteur, suivant les moyens de l'ermite.

Quelques exemples d'ermitages dans la tradition chrétienne occidentale :

Autres traditions[modifier | modifier le code]

Poustinia

Une poustinia est une petite cabane ou une pièce, peu utilisée, où l'on se rend seul pour prier « en présence de Dieu ». Le mot poustinia a son origine dans le mot russe pour désigner le désert.

Âshram

Dans l'hindouisme, un ermitage s'appelle un âshram. Traditionnellement, un âshram dans l'Inde ancienne était un lieu où les sages vivaient dans la paix et la tranquillité au milieu de la nature[4].

Ermitage non religieux[modifier | modifier le code]

Dans l'Europe du XVIIIe siècle, des riches propriétaires font aménager dans leur domaine des ermitages où ils invitent parfois un ermite de jardin. Cet erémitisme est avant tout pittoresque : il ne possède pas de motivation religieuse[5].

Galerie[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Ermitage », sur Centre National de Ressources Textuelles et Linguistique, cnrtl.fr (consulté le ).
  2. a et b Pierre Grammat, « Les édifices religieux historiques de la France : de Chartreuse à Ermitage.(2/3) », sur Century 21, century21.fr, (consulté le ).
  3. « Le Saint-Désert de Roquebrune-sur-Argens », sur Le Carmel en France, carmel.asso.fr (consulté le ).
  4. (en) « Glossary », sur Shri Gobardhana Pitha Garoi Ashram, garoiashram.org (consulté le ).
  5. Sophie Lefay, « Ermitages et ermites de jardin », Dix-Huitième Siècle,‎ (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]