Batanga (langue)

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Cet article traite des dialectes batanga (ndowè).

Batanga
Pays Cameroun, Gabon, Guinée équatoriale
Classification par famille
Codes de langue
IETF bnm
ISO 639-3 bnm
Glottolog bata1285
Guthrie A.32
Hommes en tenue traditionnelle
Hommes et femme en tenue traditionnelle

En Guinée équatoriale et au Gabon, les Batanga sont appelés ndowè qui signifie « ceux qui disent « iwε na éé » » pour dire « nous disons que » dans le but d'interpeller un auditeur. Les ndowè se divisent en deux sous-groupes :

  • les Bomba (benga, bapuku, banôhô, lohongè et batanga) qui pour interpeller un auditeur disent « mba na éé ».
  • les Bongwè (kombè, iyasa, eone, bohiko, mari) qui le font en disant « ngwε na éé ».

La consonne « s » en iyasa devient « r » en kombè. Exemple : « vusέcέ » qui veut dire « attends ! » en iyasa devient « vurέcέ ».

Les Bapuku de Guinée-Équatoriale sont les bapuku ba manga. Ils sont voisins des Benga. Les Bapuku du Cameroun sont les bapuku ba ebóndo. Les Bapuku et Benga forment une sous-famille parmi les Bomba tandis que Banôhô et Batanga forment l'autre sous-famille conformément à leurs langues. Les Banôhô seraient originaires de la région du Bas-Nyong, plus précisément de Lôtè d'après leur tradition orale. D'ailleurs un village à l'embouchure du Nyong, Behondo, parle à l'accent près la même langue que les Banôhô.

Le lohongè qui est uniquement parlé à Lokoundjé est une langue en voie de disparition. Elle est actuellement parlée par moins de trente personnes. À quelques mots prêts, elle représenterait la langue Tanga sans influence des langues voisines.

Les langues banôhô-batanga-lohongè seraient filles des langues bapuku-benga.

Origines[modifier | modifier le code]

Les langues ndowè sont très proches des langues kota, duala, isuwu, limba, mboko, odi, pongo, kpe, londo, ôrôkô, etc. Ces langues présentent une étroite parenté avec les langues de la province de l’Équateur en République démocratique du Congo comme le lingala, le bobangi et le lingombé. Le kakô et le mbimô parlées dans les départements de la Kadey et de la Boumba et Ngoko à l’est du Kamerun relèveraient des mêmes liens avec les confins oubanguiens :

kakɔ́ batanga français
peng penge blessure
mpupό mpupέ vent
sángwε ángwε père
nyangwέ nyangwέ mère
náni náni comment
pundɔ (sortir) ipúnda (sortir tôt le matin) sortir
ndεmbέ ndεmbέ frère cadet

Les gbaya à l’Est et dans l’Adamaoua utilisent le même préfixe « bo » comme les ndowè pour désigner le clan ainsi on trouve les noms des clans comme « bodante », « bodayi », etc. On pourra remarquer que les bangando de Moloundu qui sont parents des gbaya s’appellent « bongandό » c’est-à-dire « le clan du caiman » comme le dirait les ndowè pour dire « clan du caiman ». Tout ceci semblent indiquer que le batanga serait une langue qui viendrait des confins oubanguiens en passant par l’est du Cameroun.

Classification[modifier | modifier le code]

Les langues batanga appartiennent au groupe A de la sous-famille de langues bantoues stricte, du groupe de langue bantoïde sud de la famille des langues nigéro-congolaises.

Classification Guthrie : A.30 (Bube-Benga).

Voyelles[modifier | modifier le code]

Fermé i u
Mi-fermé e o
Mi-ouvert ɛ ɔ
Ouvert a

l L I Les tons notés sont :

  • le ton haut noté à l’aide de l’accent aigu : á
  • le ton moyen noté à l’aide du macron : ā
  • le ton bas est noté par la voyelle seule : a
  • le ton montant noté à l’aide de l’accent antiflexe : ǎ
  • le ton descendant noté à l’aide de l’accent circonflexe : â

Consonnes[modifier | modifier le code]

valeur phonétique exemples
a A [a] mbamba (serpent), mbámbá (grand-parent), ncǎngo (beaux-frères dans une même famille);
b B [ɓ] botemu (faiblesse)
c C [tʃ] cɔci (église en tanga)
d D [ɗ] idango (source d’eau)
e E [e] ikédenge (lièvre)
ɛ Ɛ [ɛ] vɛ́ngɛ (aujourd’hui)
g G [ɡ] gɔ́vina (gouvernement)
h H [h] mehoni en tanga (chair)
i I [i] iyɔ́ni (honte)
k K [k] kékélé (traverse)
kp KP [kp] dié kpa en iyasa (jamais)
l L [l] melímɛ (un poisson de fleuve)
m M [m] mambo (les choses)
mb MB [ᵐb] mbόso (récipient pour écoper)
mp MP [ᵐp] mpupɛ (vent)
n N [n] inína (disparaître)
nd ND [ⁿd] ndéngé (proue)
ng NG [ᵑɡ] nganga (guérisseur)
nk NK [ᵑk] nkόhό (sucre)
ny NY [ɲ] nyánda (ongle)
o O [o] moto (être humain), dibόngo (débarcadère)
ɔ Ɔ [ɔ] ngɔbɔ́ (proverbe)
p P [p] bopele (padouk)
s S [s] sísako (citronnelle)
t T [t] tɛtɛ (grand-père)
u U [u] bulú (nuit), búdúbudu (turbulent)
v V [v] ivaha (chercher)
w W [w] bewɔ́wɔ (disputes)
y Y [j] iyíba (voler)
ng’ NG’ /ŋ/ ng’álo en noho, nkálo en puku (idiome)

Le batanga contient plusieurs consonnes occlusives prénasalisées :

Consonnes ɓ ɗ ɡ p k
Prénasalisation ᵐb ⁿd ᵑɡ ᵐp ᵑk

Quand le ɓ et le ɗ sont nasalisés, ils deviennent b et d.

Une particularité des langues ndowè est qu’elles ne tolèrent pas de terminaisons consonantiques. Ainsi les mots comme avion ou soupe seront toujours articulées « aviɔ́ŋi » ou « súpu ».

Phonologie[modifier | modifier le code]

Harmonie vocalique[modifier | modifier le code]

En batanga, comme aussi en lingala, les mots suivent un synharmonisme. La voyelle semi-fermée /o/ ne se trouve pas dans des mots contenant la voyelle semi-ouverte /ɔ/. Par exemple : dibɔ́ngɔ́ (genou) et dibóngo (débarcadère) existent mais * dibɔ́ngo et * dibongɔ́ n’existent pas.

Prosodie[modifier | modifier le code]

La pénultième syllabe des mots en Tanga est généralement accentuée, comme en italien et en swahili. Du fait du voisinage du limba et du koko, cet accent est moins ressenti dans la variante Tanga.

Grammaire[modifier | modifier le code]

Les classes nominales[modifier | modifier le code]

Le système de noms batanga est basé sur un ensemble de classes nominales organisées en paires singulier-pluriel, ou marquant des noms invariables, de noms collectifs ou de noms abstraits.

n[ⁿ], mo/ba- (1/2)
n[ⁿ], mu-/me- (3/4)
di-/ma- (5/6)
e-/be- (7/8)
n-/n- (9/10)
vi-, i-/lo- (11/12)
bo- (13)
va- (14)
ό- (15)
ná- (16)

Selon le grammairien Johannes Ittman[1] les classes 3 et 4 « désignent des êtres vivants ou en mouvement ou remplis d’une force vitale animiste, par ex. des hommes envoutés, des esprits, des phénomènes naturels, … ». Il dit aussi que les classes 5 et 6 « désignent des choses allant de pair comme les yeux, les joues, les mains, les cuisses, les dents, les jumeaux, etc., et par suite des choses comportant un élément double, comme une échelle, une lance, un fourreau d’épée, une nageoire caudale, un ventre ; … ».

Exemple:

classe préfixe singulier traduction pluriel traduction
1, 2 m-/mo-/n-, wa-/ba- moto personne bato wato en iyasa personnes
3, 4 n-/ me- ndio grande marée medio grandes marées
5, 6 Ø/di-, ma- divíndí œil mavíndí nuages
7, 8 e-, be- elimbí caisse belimbí caisses
9, 10 Ø/n-, Ø/n- njuke souffrance njuke souffrances
11, 12 i-/lo- inôni oiseau lonôni oiseaux
13 bo- bonènè faiblesse
14 va- vae terre _
15 ό ό à
16 ná- ná, nanè comme-çi, comme-ça _

Classe nominale du mot « chien » en batanga[modifier | modifier le code]

Langue ce chien ces chiens
noho mbɔ́ te ni mbɔ́ te yi
npuku mbwá te ni mbwá te yi
lohongè imbwá te ni imbwá te yi
tanga imbwá te ni lombwá te lo
limba nin imbɔ́ lon lombɔ́
duala nin mbɔ́ yin mbɔ́

Ce mot appartient à la classe 9 au singulier 10 au pluriel qui n’admet pas de modification au pluriel cette classe a pour affixe ni au singulier et yi au pluriel. Le tanga et le limba se sont basés sur le « i » de imbwá pour le traiter comme un mot de la classe 11 où les mots au singulier commencent par « i » et font leur pluriel en « lo » classe 12 exemple inôni te vi (cet oiseau) au pluriel donnent lonɔni te lo (ces oiseaux). Il aurait fallu qu’on dît « imbwá te vi » pour qu’on ait au pluriel « lombwá te lo ». Donc « imbwá » ou « imbɔ́ » devrait rester invariable comme dans les autres langues.

Préfixes verbaux[modifier | modifier le code]

personne préfixe verbal(sujet) exemple traduction
1 sg. na, i na dipandi, i dipakandi je frappe
2 sg. o- o paekandi tu reçois
3 sg. animé a a beakandi il parle
3 sg. inanimé e e ndi c’est
1 pl. i i dipakandi nous frappons
2 pl. o o nɔngɔnkɔndini vous prenez
3 pl. animé ba- ba beakandi ils parlent
3 pl. inanimé be/i be/i ndi ce sont

Infixes sémantiques[modifier | modifier le code]

Il y a plusieurs infixes sémantiques en batanga. Ceux-ci permettent de modifier le sens des verbes, et parfois le mode ou le temps de conjugaison. Ils s’attachent directement à la suite de la racine du verbe, précédant ainsi la désinence. Par exemple le verbe idiba, « fermer », à la racine -diba (-dib- et la désinence -a) et sa forme réversive est dibua, « ouvrir », à la racine kokangola (-dib-, le réversif -u- et la désinence -a).

  • -bε : statif
    • idá «manger» → idábε « être mangé»
    • idibua « ouvrir » → idibuabε « être ouvert »
  • -am- : statif reflexif
    • ibumε «  tourner ventre contre terre» → ibumama « se tourner ventre contre terre»
    • idibua « ouvrir » → idibuama « trouver ouvert »
  • -an- : directif, statif
    • itála « regarder » → itálanè « se regarder (mutuellement) »
    • ibiya « connaître, savoir » → ibiyanε « se connaître (mutuellement), être connu »
  • -iy- : causatif
    • puma « sortir » → pumiyε « faire sortir »
  • -u- : réversif
    • pumba « jeter » → pumbua « ressusciter »
    • ipátε « accrocher » → ipátua « décrocher »
  • -ea : applicatif
    • ilinganea « plaider pour »
  • -ea : intransitif
    • ipumbea « se perdre »
  • -ea : reflexif
    • idiba « fermer » → idibanea « se fermer »

L'applicatif qui existe en duala et en lingala semble avoir disparu dans les langues ndowè.

Conjugaison[modifier | modifier le code]

Dans tout ce qui suivra nous noterons la langue nôhô N., la langue bapuku P., la langue batanga stricto-sensu T., la langue Benga B. et la langue Iyasa I..

Formes du verbes[modifier | modifier le code]

Action complètement terminée[modifier | modifier le code]

  • a) N., T. et L. na míndi ida ; P. i míndi ja « J’ai fini de manger ».

Accomplissement parfait (l’action s’est achevée dans le passé)[modifier | modifier le code]

  • b) N. et T. et L. na déindi ; P. i jéndi « j’ai mangé ».
  • a) N. et T.et L. na jáindi na mada ; P. i má já ndi «J’avais mangé ».
Narration (l’action a eu lieu dans le passé)
  • a) N. ,T., L. mba bo dáha ; P. mba bo jáka « je mangeai »
  • b) N. et L.et T. mba na dáha ; P. mba na jáka « je mangeai ».

Présent[modifier | modifier le code]

  • a) N. et L.et T. na tubwandi idá ; P. i tubwandi ijá « je commence à manger ».
  • b) N. et L.et T. na ndi idá ; P. i ndi ijá « je suis en train de manger ».
  • c) N. et L.et T. na dándi ; P. i jándi « je mange ».
  • e) N. et L.et T. na bi té na dáha ; P. i bi te i jáka « je continue de manger ».
  • f) N. et L.et T. naha ndi ida ; P. na bei ja « j’ai commencé à manger ».

Futur[modifier | modifier le code]

  • a) N. et L.et T. na landi ida ; P. i ka jándi « je mangerai ou je vais manger». (ka est aussi auxiliaire du futur en égyptien antique)

Principales formes modales des verbes[modifier | modifier le code]

Infinitif
  • N. ,T., L. idá ; P. ijá « manger »
Indicatif (intemporel)
  • à) itératif

N. ,T., L. na dáha ; P. na jáka « je mangeais continuellement »

  • b) verbe dans la relative

N. ,T., L. moto a dέhε ; P. moto a jásε « l’homme qui mange »

N. moto wami á ma vέnɔ ; L. et T. moto amέ á vέnɔ; P. moto wamέ a vέsε « l’homme à qui je donne »

Potentiel
  • N. ,T., L. na ndi na daha ; P. i ndi i jaka « je peux manger »
Habituel
  • N. ,T., L. na jandi idá ; P. i jandi ijá « j’ai l’habitude de manger »
Conditionnel
  • a) réel

N. ,T., L. na déi ngέ ; P. i jé ngέ « si je mange »

  • b) irréel

N. ,T., L. na jai idá ; P. i jaki já « si je mangeais »

Concession
  • a) réel

N. ,T., L. tɔmbété na dálε; P. tɔmbété i jalέ « si je mange »

N. ,T., L. na dálέ té; P. i jálέ té « si je mange »

  • b) irréel

N. ,T., L. tɔmbéte na jai idá ; P. tɔmbété i jaki já « si je mangeais »

Optatif

N. ,T., L. na dáe ; P. i jáse B. i jáke « que je mange »

Impératif

N. ,T., L. dáhá ; P. et B. jáká « mange »

Formes verbales négatives[modifier | modifier le code]

Négation avec hí (ton haut)
  • a) présent
    • N. na hí ma da ; L. et T. ná dá ; P. ná jáká «  je ne mange pas »
  • b) Parfait
    • N., L. et T. ná déi ; P. ná bo já ou ná já « je n’ai pas mangé »
    • N. ná hí déi te ;L. et T. ná hi ma dá té ; P. náhá jé té « je n’ai pas encore mangé »
Négation par hi (ton bas)
  • N., L. et T. na hi dé P. na hi jé (moi n’ayant pas mangé)
Négation par itíwε
  • N., L. et T. na itíwε na dáha; P. na itíwε na jáka « je ne peux pas mangé »
Négation par ibέwέ
  • N.,L., T., P.,Ibέwέ ijá « sans avoir mangé »
Prohibitif
  • N., L. et T. ná dáhá ; P. ná jáká « je ne dois pas manger »

Les nombres[modifier | modifier le code]

1. -yɔkɔ́/yɔ'ɔ 6. ntόbá 11. jόmu na jɔ́kɔ́
2. -ba 7. ntόbá na -ɔ́kɔ́ ou εmbwεdi 12. jom na béba
3. -lálo 8. lɔmbi 20 mabό ma ba
4. –naí 9. Dibuá 30 mabό ma lálo
5. –tánu 10. Jόmu 100 ébwéa; 1000 tɔ́jέni

Le Batanga et les langues voisines[modifier | modifier le code]

Le Benga et le Pongwè[modifier | modifier le code]

Le benga du fait de son voisinage avec le pongwè s’est écarté sur certains point du reste des langues bomba. Le préfixe « M-» de la 1re classe nominale est muté en « U-» qui est propre aux langues myénés confère le tableau ci-dessous et le « l » est souvent transformé en « r». Ainsi nlési (riz) est transformé en urési (riz).

ndowe benga pongwè français
ntángáni otángáni otángáni européen
nlési olési orési ris (qui vient de l’anglais rice)
mpángíyi upángíyi le seigneur
edídi ilina ilina esprit
mpόlo upόlo riche ou roi
ntόba utόba six
numbu udumbu bouche
epédi egόmbe temps

Le tanga et le limba[modifier | modifier le code]

Le tanga langue ndowè parlée sur les rives de l’embouchure du Nyong, du fait du voisinage avec le Malimba et du Duala ou par l’évangélisation de l’église évangélique aurait emprunté les mots suivants :

ndowe lohongè ntanga balimba duala français
ngangwε ngangwε mbulédi ngango mbulédi parapluie
nyόkwedi nyόkwedi mulêdi mulêdi mulêdi enseignant
sukúlu sukúlu esukúlu esukúlu esukúlu école

Le tanga a la particularité d’aspirer plus fortement le « h » que les autres langues ndowè exactement comme en malimba.

Quand un verbe est terminé par la désinence « -ua » comme « dangua (marcher) », « langua (parler)» le tanga forme le parfait en remplaçant « -ua » par la désinence « -όi » au lieu de « -ui » comme dans les autres langues ndowè. Exemple : « na dangόi ndi » au lieu de « na dangui ndi » (j’ai marche). Cette particularité serait une influence due au limba. En limba on dit : « na dangόi » et en duala « na dangό ».

Le tanga a d’autres mots en commun avec le limba qui n’existent pas dans d’autres langues ndowè ; exemple : « pĭ » pour tranquillité, « tang » pour important, « dɔ́la » pour la pièce de cinq francs prononcée avec la consonne occlusive bilabiale « d » comme en français au lieu du « d » implosif commun au ndowè. Les occlusives « d » et « b » telles qu’elles sont articulées en français n’existent pas dans les langues ndowè, d’où le martyre que font subir les instituteurs allogènes aux élèves batanga pour les contraindre à bien prononcer ces consonnes qui n’existent pas dans leur langue.

Le Lohonge et le Tanga[modifier | modifier le code]

Le lohongè, langue ndowè parlée sur les rives de l’embouchure de la lokoundje et le tanga langue parlée à l’embouchure du Nyong , à l’exception d’emprunt faits par le tanga au limba, ne diffèrerait que sur les mots suivants :

lohongè ntanga français
yangá pέnjε brousse (en ewodi on dit aussi « yangá » pour dire brousse, en bakoko pέέ signifie brousse)
epúpúdú epúduhú la fosse
mabɔdɔ /ntɔntɔbu ntɔntɔbu la boue
mbɔngí divíɔ le balai díɔ en limba
kwédí duwá le deuil liwá en lingala, duwa en benga
inyɔpɔlɔ Itɔmbɔ éplucher
mwáho mbwa Matin en benga ubwa
sɔ́si cɔ́ci et sɔ́si église (church en anglais)
iangwa futbôlu ijoa bôlu jouer au football
sɔ́ hɔ́ donc (conclusion)

Les Ewodis appellent leur pays Nkόndo. Nkόndo est un lieu sacré dans le fleuve Lokoundje vers l’embouchure.

Le Noho, le Lohonge et le Tanga[modifier | modifier le code]

Le noho langue des banoho, le lohongè et le tanga sont directement inter-compréhensibles et semblent être des langues intermédiaires entre le puku-benga et le limba-duala. Les différences entre noho, lohongè et tanga sont les suivantes :

nôhô puku lohongè tanga français
kápí páyí páyí páyí pagaie
pwεtε kwεtε kwεtε kwεtε patate
disό / pl máso íso / pl. lόso íso/ pl. lόso íso/pl.lόso chique
úve / pl. úve wé/pl. wé iwé/ pl. bejá Iwé/ pl. bejá poissons (idem en benga et en yoruba)
véi véi yόvi yόvi soleil
duhu iyuhu ngenge ngenge ventre (njenje en balimba, njege en ewodi)
menyεlε mahέ mahánε mahánε terre, sable
títo títo títo nyama animal
taba taba taba mbόdi chèvre
kwedi kwedi kwedi duwá la mort (idem en benga, liwá en lingala)
ibí/ wubí ibí/lubí ibí/lubí ibí/lubí excréments
ndíto/pl.bito muajό/pl.bajό mwáto/pl.báto mwáto/pl.báto femme (idem en pongo-songo)
payε paya tátε ou teta tátε ou teta père
vákε vasé en puku váyε váhè demain (idem en benga)
nyɔ́tí ndɔ́tɔ́ nyɔ́ti nyɔ́ti rève (idem en balimba)
ovéve ovelε ováni ováni où (owani en pongo, owέní en duala)
inɔngɔ́ ikόndό inɔngɔ́ inôngô lit
nέvε nálε náni náni comment
ivéla iléva/ivéla ivéla ivéla conseillé
elόmbo elόmbo yεi yεi truc (yii en balimba)
όtwε ohɔ́vɔ όto όto là-bas
mbendá mbendá iwondε iwondε iwonda en PS.
mbɔ́ / pl. mbɔ́ mbwá / pl. mbwá imbwá / pl. imbwá imbwá/lombwá chien
yongo ikό yongo yongo pieds
inia inia inyangea inyangea piétiner
viό/woyό viό/loyό iyόdo/loyόdo iyόdo/loyόdo rivière
viόmbo viémbo viόmbo yόmbo chanson
iyá iyá ihá ihá faire
iwɔ́ngɔ iwɔ́ngɔ iwɔ́ngɔ iόngoledε balayer
mbɔngí mbɔngí mbɔngí divíɔ

La phrase « na hí ma da te » en noho signifie « je n’ai jamais eu à manger » alors qu’en Lohongè et en Tanga, elle veut dire « je n’ai pas encore mangé ces derniers instants ».

Le Batanga et les langues voisines[modifier | modifier le code]

Le tanga, le lohongè et le nôhô appellent le lit « inɔngɔ́ » alors le puku l’appelle « ikondo ». On peut remarquer que certains dialectes basa’a appelle le lit « nang » d’autres « ikondo ». Le mot « epôla» qui signifie espace entre deux banquettes d’une embarcation en ndowè veut simplement dire espace en basa’a entre deux objets ou deux personnes.

Les Mabea appellent les Balimba ,« Bɔjimbɔ » mot qui viendrait du Batanga « Balimba ».

Les batanga aurait emprunté certains mots au bulu par exemple : « esamsε » pour friperie, « nkadipɔ » qui vient de « nkatefɔ » pour catéchiste, « makuskus » pour vendeuse ambulante, « zeze » pour simple, « mfɔ́bú » pour commérages.

« Faux amis » entre Bomba et Malimba-Duala[modifier | modifier le code]

batanga malimba / duala
nyɔpínya (citron) nyɔpínya (chaussette)
pɔ́kε (grande cuvette) pɔ́kε (Pots à excréments)
idimbea (Ignorer) idimbea (oublier)
pέmbέ (craie, pain) pέmbέ (craie)
nyama (gencive) nyama (animal)
ibánga (craindre) ibánga (refuser)
etombá (Pays) tumbá (clan)
mbeá (Marmite) mbeá (Pipe)
nnanga (Albinos) munanga (teint clair)
sísako (citronnelle) sísako (peigne)
itámbí (plante de pieds, huitre) etámbí (chaussure)
mbamba (serpent) mbamba (dévergondé)
tongo (chambre) tongo (source)
iyόmbwε (souhaiter) iyόmbwέhε (regretter)
moto á nɔngí (l’homme qui a pris) moto nu nɔngí (l’homme qui a pris)
ndábo é kwédí (la maison qui est tombé) ndábo ní kwédí (la maison qui est tombé)
pɔ́kɔ́pɔkwε (vérité) pɔ́kɔ́pɔkɔ (continuellement)
muanamwáto (garçon) munámuto (mwanámwáto veut dire en batanga la fille de mwáto)
nyulu (les fesses) munyuru (anus) pour dire anus en batanga « díɔ dá nyulu » c’est-à-dire œil des fesses.

« Faux amis » Bongwe et Duala[modifier | modifier le code]

bongwè duala
ekɔbε (rencontrer) kɔbɔ (trébucher)
eímbwε (penser) jŏmbwέhέ (regretter)

« Faux amis » Bomba et Bongwe[modifier | modifier le code]

batanga iyasa
iyόmbwε (souhaiter) eímbwε (penser)
iémba (danser) eímba (chanter) mais dans les langues bomba, le mot chanson est traduit par viembo ou viombo.
iya bojija (être impertinent) edyidea (craindre)

Mots communs Bomba et Malimba inexistants en Douala[modifier | modifier le code]

bomba malimba douala français
evέlí ehέlí nyɔ́ngí envie
ivεliεnε ihεlεhεnε wεlisanε supporter
ŋébá muébá emunε vague
ikúta ikúta isilo coup de poing
eduwá eduwá bilá bagarre/guerre
ihínya iyínya sanja uriner
iyemba iyémba danser
divíɔ en tánga díɔ dipapan balai
iόngoledε en tánga iόngoledε papa balayer
diyakwahuen tánga diyakwahu sísako peigne

Mots communs Bongwe et Duala inexistants en Bomba[modifier | modifier le code]

bongwè duala français
epɔndí dipɔndí trou
ebόka ebόko la cour
ebolό ebolό le travail
muní muní le doigt
ebεbε dibεbε la cuisse
edué edué les hanches
nyama nyama viande
kɔ́tɔ́ kɔ́tɔ́ barrière
makandé makandí les fesses
eíma yόma un truc

Mots communs Bomba-Duala inexistants en Bongwe[modifier | modifier le code]

bomba duala/malimba
ipɔ (venir) pɔ (venir)
kɔ́ (escargot) kɔ́ (escargot)
ibíya (savoir) ibíya (savoir)
nání, Nέ (comment) nέní (comment)
nlɔ́mbi (ver intestinal) mulɔ́mbi (vers intestinal)
isόpa (sucer) sόpa (sucer)
dibobε (araignée) dibobε (araignée)
ibuledε (détruire) bulεlε (détruire)
isúbedε (boiter) itibεlε (boiter)
iwámiyε (se hâter) wámsè (se hater)
boála (faiblesse) boála (boala)
iyanga (côtiser) sanga (cotiser)
mpémbá (nez) mpembá (nez)
epεyi (partie) epasi (partie)
itόmba (passer) tόmba (passer)
mbúwa (le derrière) mbúsa (le derrière)
idípa (frapper) idípa (frapper)
diyakwahu (peigne) diyakwahu (peigne)
ebabadi (douleur) ebabadi (douleur)
ikwέhε (fermer) kwésε (fermer)
ibɔ́tɔ (s’habiller) ibɔ́tɔ (s’habiller)
imaya (finir) imεyε (finir)
bohό (face) bosό (face)
idímbea (ignorer) idímbea (oublier)
ibánga (craindre) bánga (refuser)
díɔ (œil) dísɔ (œil)
edímo (fantôme) edímo (fantome)
ngɔmbε (varan) ngɔmbε (varan)
ebɔ́du (menton) ebɔ́du (menton)
ilunga (maigrir) ilunga (maigrir)
bokangá, bohangá (poitrine) boangá (poitrine)
mbémbé (pleurs) mbémbé (pleurs)

Faux amis entre bongwè et Bomba[modifier | modifier le code]

banôhô iyasa
iveka (goûter) eveka (reconnaître)
iyémba (danser) eímba (chanter) mais dans les langues bomba, le mot chanson est traduit par viémbo ou viόmbo.

Mots créant la divergence entre Bongwe et Bomba[modifier | modifier le code]

Bomba Bongwè Français
ipúma ekúdwε sortir
vákε en nôhô kolo hier
eyadό ebolό travail
buhwá diόba jour
ipɔ epába venir
ipenju munɔ́ doigt
kɔ́ mutobá escargot
yinɔ́ ebɔ́ main
ibíya epulε savoir
ivénga evúsè attendre
nání en lohongέ et tánga
nè, nèvè en Banoho
nalè en Bapuhu
diε comment
ilɔ́ngɔ eímba chanter
nlɔ́mbí masɔ́ngɔ́lɔ́di ver intestinal
ikila isíngila frotter
diboa ebεbε cuisse
mbamba nyɔ́ serpent
dibobε ikásáká araignée
itúbwa eέlε commencer
isόpa ivíva sucer
mpόpa mweya queue
ibuledε epukwè détruire
iyingila ebwásama se retourner
ehená edué les hanches
ebáko, ebáha ilápá morceau (de bâton de manioc)
isúbedε eénga boiter
ilepana esosiε embrasser
ipepa eputa chasser
iwámiε esá evόla se presser de
háká itúma couteau
ekala ebungu natte à coucher
diyɔngɔ́ etsεndi lance
iyɔngɔnedε eímbwε penser
ijengiε epáriè déranger
inɔngɔ einga prendre
boála idε faiblesse
nkálo molapo la langue parlée
iyόkoledε etákiyε suivre attentivement
ná buhwá die diόba, die kpa jamais
mpémbá diόy nez
ivέ evinyε, etá Salaire
itámbí ikόsɔ Plante de pieds
epεyi mbaa, alí partie
itόmba idola passer
mbúwa singa le derrière
hangánε téma milieu
idípa edoka battre
diyakwahu mbasa peigne
bwámu sa bien, beau
mbana epɔndí trou
iyόnga evítε poursuivre
díε diόnga kula cherté
ipôhô epɔnɔ choisir
ebabadi so douleur
ibɔtɔ edá s’habiller
mbeyí mutea clair de teint
imaha eiyε finir
bohό mondόngo la figure
idímbea ekáta oublier
nyama behuni gencives
ibánga enyɔ, edyidea craindre
mekáho kɔ́tɔ́ barrière
mahánε tsέlέ sable
ndímo mokúku fantome
iyɔyi eyεi avarice
ikúwa s’éclater (sac)
ngɔmbε mongakό varan
iyɔ́dɔ ebόnga durcir
ebɔ́du ebεbεku menton
ilέkε etόsama surnager
eyohwá evínyá secret murmuré
inôngô ebɔmbɔ prendre
ilunga ekwánia maigrir
dibɔkúbɔ́hu mbobɔ́ fontanelle
bokangá, boangá ngonga poitrine
mbémbé duwé pleurs
ilόndihè etímiε remplir
itála etɔ́ regarder
ka enε, tsa, nga comme
inɔngɔ́ einga prendre
ivéledε eléviε montrer
όto, όtwè esáo là-bas
ibemba edinga durer
ɳ'nyulu makandé les fesses
díhɔ dá ɳ'nyulu isekídí l’anus
ikamidε/ iyéméa emεmε accepter
éhádi esésédí acte, agissement
épédi ehinjé temps
oyíε oyíε, àsá interjection de dérision
ibanganedε elénjiε oublier
ijénga/itua elengama souffrir
bwámu sa bien
iyόkwana se moquer en imitant
impεmbεnε epεtεnε concurrencer
ipεdεnε epetiε être contagieuse
ikátima esisibwana s’effrayer
eálá
iyέlíέnε esɔ́ngɔ́lɔnɔ se traverser sans se croiser
ikɔ́
mwalo
iyemba eveka reconnaitre
tepε tɔ́ aussi
ndεmbέ modimí petit frère ou petite sœur de même sexe
ivomu
bote d’abords
bohɔ́mbi mbevi partie de pêche bredouille
ípε injε si
iɔ́tɔ epaha, eôtô décrocher du sol
_______ ndoko ne…pas
ibonganea ekɔbɔ renccontrer
hwé wéyi poisson
ɳ'ditò mwàdò femme
Na hi ma la Na bé tchètchè Je ne pars pas
ivèhè étâ donner
idiya élika laisser
masâ mahongo safour
ɳ'hu'u mosuku sauce à la pulpe de noix de palme
nè/nèvè/nalè diè/dia comment

Lexique[modifier | modifier le code]

  • Exemples : Liste Swadesh du batanga
Mot Traduction
terre Vahe
ciel loba
eau Madiba, miba
feu veya
homme (être humain) moto
homme momo
femme mwǎto en tánga
manger Ida
boire iniôto
grand -nɛ́nɛ
petit -adi
nuit bulú
jour buhwa


Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Grammatik des Duala, Berlin, 1939

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Massouka Mbandje, Grammaire du Batanga, 2015 (inédit)
  • (en) Phil Davison, Batanga Survey Report, SIL, Yaoundé, septembre 1991, [lire en ligne]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]