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« Steve Jobs » : différence entre les versions

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'''Steven Paul Jobs''', dit '''Steve Jobs''' (né le {{date|24|février|1955}} à [[San Francisco]] et mort le {{date|5|octobre|2011}} à son domicile de [[Palo Alto]]<ref name="Deces_Steve_Jobs" />{{,}}<ref name="Chic_Trib_20111005" />) est<!--merci de laisser ce verbe au présent, comme dans toutes les biographies--> un [[entrepreneur]] [[États-Unis|américain]] en [[informatique]], cofondateur avec [[Steve Wozniak]] et [[Ronald Wayne]] en 1976 d'[[Apple]]<ref name="Markkula1997" />, dont il a été le [[Chief executive officer|directeur général]] puis le président du conseil d'administration. Il est considéré comme l'un des pionniers de la [[micro-informatique]] pour avoir participé à l'introduction de l'[[ordinateur personnel]] dans les foyers, en ayant pris conscience du potentiel du couple {{citation|[[interface graphique]] et [[souris (informatique)|souris]]}} à la suite d'une visite, avec une équipe de sa société, au [[Palo Alto Research Center]] de [[Xerox]]. Cette idée mènera à la commercialisation par la société Apple Computer, début 1984, du [[Macintosh]], le premier ordinateur grand public offrant ces innovations.
'''Steven Paul Jobs''', dit '''Steve Jobs''' (né le 24 février 1955 à [[San Francisco]] et mort le 5 octobre 2011 à son domicile de [[Palo Alto]]) est<!--merci de laisser ce verbe au présent, comme dans toutes les biographies--> un [[entrepreneur]] et [[inventeur]] [[États-Unis|américain]], largement reconnu comme un visionnaire et un des pionniers de la révolution de l'[[ordinateur personnel]]. Co-fondateur [[chief executive officer|directeur général]] et [[président du Conseil d'administration]] d'[[Apple|Apple Inc]], il dirige aussi les [[Pixar Animation Studios]] et devient membre du conseil d'administration de [[The Walt Disney Company]] lors du rachat en 2006 de Pixar par Disney.


Apple est créée le 1er avril 1976 à [[Cupertino]] par Jobs, [[Ronald Wayne]] et [[Steve Wozniak]], puis constituée sous forme de société le 3 janvier 1977. Wozniak conçoit l'un des premiers ordinateurs personnels à rencontrer un succès commercial, l'[[Apple II]]. Jobs se charge de son aspect esthétique et du marketing avec [[Mike Markkula]] et d'autres. Au début des [[années 1980]], Steve Jobs saisit le potentiel commercial des travaux du [[Palo Alto Research Center|Xerox Parc]] sur le couple [[interface graphique]]/[[souris (informatique)|souris]], ce qui conduit à la conception de l'[[Apple Lisa]] puis en 1984 du [[Macintosh]], les premiers ordinateurs grand public à profiter de ces innovations.
Évincé en 1985 de l'entreprise qu'il a fondée, Steve Jobs crée [[NeXT]] cette même année, rachète en 1986 et développe les studios d'animation [[Pixar Animation Studios|Pixar]] - dont la première grande réussite commerciale est ''[[Toy Story]]'' en 1995 - , avant de revenir prendre la direction d'Apple, en 1997, et d'être à l'origine, dans les [[années 2000]], du lancement et des succès planétaires, de l'[[iMac]] (1998), de l'[[iPod]], d'[[iTunes]] et des [[Apple Store]]s (2001), de l'[[iTunes Store]] (2003), de l'[[iPhone]] (2007) et de l'[[iPad]] (2010). Il dirige conjointement Apple et Pixar jusqu'en 2006, lorsque la [[The Walt Disney Company|Walt Disney Company]] rachète Pixar, le propulsant au [[Conseil d'administration]] et au rang de premier actionnaire individuel du plus grand groupe de divertissement mondial.
Après avoir perdu une lutte de pouvoir à la tête d'Apple avec le directeur général qu'il avait pourtant recruté, [[John Sculley]], il quitte l'entreprise en septembre 1985 pour fonder [[NeXT]], qui développe une série d'ordinateurs destinés à l'[[enseignement supérieur]] et aux entreprises.


En 1986, il rachète à Lucasfilm Ltd sa division {{lang|en|Graphic Group}}, qui devient [[Pixar Animation Studios]] et rencontre le succès commercial en 1995 avec ''[[Toy Story]]'', un film dont il est le producteur executif. Il reste directeur-général propriétaire de la firme (à 50.1%) jusqu'à son acquisition par The Walt Disney Company en 2006, faisant de Jobs le premier actionnaire individuel avec 7% et membre du conseil d'administration de Disney.
En 2011, il est considéré possesseur de la trente-quatrième fortune [[États-Unis|américaine]]<ref name="forbes">{{en}} [http://www.forbes.com/profile/steve-jobs/ Profile : Steve Jobs], ''[[Forbes (magazine)|Forbes]]'', septembre 2011.</ref> et la cent dixième fortune mondiale<ref name="forbes"/>.


En 1996, NeXT est acquise par Apple. L'opération permet à Steve Jobs de revenir dans la firme qu'il a co-fondée et fournit a Apple le code de [[NeXTSTEP]] à partir duquel est développé le système d'exploitation [[Mac OS X]]. Cette même année il se voit confier le rôle de conseiller chez Apple, avant devenir en 1997 directeur-général par intérim, et de 2000 jusqu'à sa demission, directeur-général d'Apple. Il supervise durant cette période la création, le lancement et le développement de l'[[iMac]] (1998), de l'[[iPod]] , d'[[iTunes]] et de la chaine de magasins [[Apple Store]] (2001), de l'[[iTunes Store]] (2003), de l'i[[Phone]] (2007) et de l'[[iPad]] (2010), présentant les différents produits à un rythme pluriannuel lors de ses fameuses ''[[Stevenote|keynotes]]'' et faisant de sa compagnie une des plus riches au monde, si ce n'est, au gré des fluctuations du marché, la première capitalisation boursière de la planète.
Affecté par des problèmes de santé (un cancer du pancréas détecté en 2004) qui lui valent les années suivantes plusieurs arrêts de travail, hospitalisations, et notamment une greffe du foie en 2009, il annonce, le 24 août 2011, par une lettre<ref name="Letter-from-Steve" /> au conseil d'administration et à la communauté Apple, sa démission du poste de directeur général de l'entreprise. Il reste toutefois président du conseil d'administration, afin de continuer d'avoir de l'influence sur le fonctionnement de son entreprise<ref name="REUTERS20110824" />. Le 5 octobre 2011, [[Apple]] annonce sa mort, le jour même, à l'âge de 56 ans<ref name="Chic_Trib_20111005" />.


En 2003, Steve Jobs est diagnostiqué d'une forme rare de cancer pancréatique. Il passe les années suivantes à lutter contre la maladie, subissant plusieurs hospitalisations et arrêts de travail, apparaissant de plus en plus amaigri a fur et à mesure que sa santé décline. En aôut 2011, durant son troisième retrait pour raison médicale, il quitte son poste de directeur-général mais reste président du conseil d'administration d'Apple jusqu'à sa mort, le 5 octobre 2011 à son domicile de [[Palo Alto]] et à l'âge de 56 ans. Son décès soulève une importante vague d'émotion à travers le monde.
== Biographie ==
=== Origines et famille ===
Fils biologique d'un père [[syrie]]n [[Islam|musulman]] ayant réussi dans les affaires<ref>Walter Isaacson, ''Steve Jobs: The Exclusive Biography'', Little, Brown, 2011, p.3</ref>, Abdulfattah "John" Jandali, professeur de [[Science politique|sciences politiques]] et de Joanne Carole Schieble, une [[États-Unis|Américaine]] d'origine [[suisse]], Steven Paul Jobs dit Steve Jobs<ref>{{en}} {{Lien web|url=http://ei.cs.vt.edu/~history/Jobs.html |titre=Steve Paul Jobs |auteur=Lee Angelelli |date=7 décembre 1994 |consulté le=17 juin 2008}}.</ref> est né à [[San Francisco]] en [[Californie]]. Le père de Joanne, alors enceinte, menace de la déshériter si elle épouse un non catholique, si bien qu'elle se rend chez un avocat de San Francisco pour trouver une famille adoptive. Il est ainsi [[Adoption|adopté]] peu après sa naissance par Paul Jobs (mécanicien pour automobiles grâce auxquelles il communique à son fils le goût du design et lui apprend l'électronique) et Clara Hakobyan Jobs (fille d'immigrants arméniens ayant fui le génocide et veuve de guerre, elle est stérile suite à une [[grossesse extra-utérine]])<ref>Walter Isaacson, op. cité, p. 20</ref> vivant à [[Mountain View (Californie)|Mountain View]] en Californie. Ses parents biologiques se marient un an plus tard et ont un autre enfant, l'auteur [[Mona Simpson (auteur)|Mona Simpson]]<ref name="NYT20100729" />.


==Jeunesse et études ==
Il a une fille née en 1978, {{Lien|Lisa Brennan-Jobs}} avec Chris-Ann Brennan, une jeune femme qu'il n'a pas épousée. Jobs a vigoureusement nié cette paternité pendant deux ans, laissant la mère élever l'enfant dans des conditions précaires, selon [[CNN]]<ref name="MONEYCNN20080302" />.
[[Fichier:Apple Garage.jpg|thumb|2066 Crist Drive, [[Los Altos (Californie)|Los Altos]]. L'ancienne maison des Jobs, là où tout a commencé]]
Steven Paul Jobs nait le 24 février 1955 à [[San Francisco]] en [[Californie]], d'un père d'origine syrienne, Abdulfattah "John" Jandali ({{lang-ar|عبدالفتاح جندلي}}), étudiant en [[sciences politiques]] et de Joanne Carole Schieble, américaine d'origine suisse. Ils ne sont à l'époque pas mariés. Le père de Joanne, alors enceinte, la menace de la déshériter si elle épouse un non catholique, si bien qu'elle se rend chez un avocat de San Francisco pour trouver une famille adoptive.


Le nouveau-né est alors adopté par Paul Reinhold Jobs (1922–1993) et Clara Jobs, née Hagopian (1924–1986). Adulte, lorsqu'il est questionné à propos de ses parents adoptifs, Jobs répond que Paul et Clara Jobs {{citation|sont ses parents}}<ref name="NYTimes_19970112">[http://www.nytimes.com/1997/01/12/magazine/creating-jobs.html Creating Jobs] NYTimes.com 12 janvier 1997, consulté le 7 février 2012</ref>. Dans sa biographie autorisée, il déclare que se sont ses parents à 1000%<ref name="IsaacsonChap1" group="a"/>. Quant à sa ses parents biologiques, ils se marient en 1955 et ont un second enfant, [[Mona Simpson (auteur)|Mona Simpson]] en 1957 puis divorcent en 1962.
En 1991, il épouse [[Laurene Powell Jobs|Laurene Powell]], avec qui il a trois enfants : Reed (né en 1991), Erin (née en 1995) et Eve (née en 1998).


Alors que Steve a deux ans, ses parents adoptent une fille, Patty<ref group="a" name="IsaacsonChap1"/>. Trois ans plus tard, la famille Jobs déménage de San Francisco pour aller s'installer à [[Mountain View (Californie)|Mountain View]] en Californie suite à la mutation de Paul Jobs à [[Palo Alto]]. Paul est alors [[machiniste]] pour une firme qui fabrique des [[laser]]s, et apprend à son fils des rudiments d'électronique, tout comme à se servir de ses mains<ref name="Smithsonian 1995"/>. Clara, quant à elle, est comptable et apprend a Steve à lire avant qu'il aille à l'école<ref name="Smithsonian 1995"/>.
=== Études ===
Après avoir construit au ''Club des Explorateurs de Hewlett-Packard'' un [[fréquencemètre]] à partir de composants électroniques donnés par [[William Hewlett]] en 1967 et imaginé une [[Blue Box]] numérique avec son ami [[Steve Wozniak]] en 1971<ref name="Manenti">{{Lien web|url=http://tempsreel.nouvelobs.com/high-tech/20111102.OBS3630/les-secrets-d-apple-et-de-steve-jobs.html|titre=Les secrets d'Apple et de Steve Jobs|auteur=Boris Manenti|date=2 novembre 2011|site=[[Nouvel Obs]]}}</ref>, il termine ses études au [[Homestead High School]] de [[Cupertino]] ([[Californie]]) en 1972, puis s'inscrit au [[Reed College]] de [[Portland]] dans l'[[Oregon]], où il abandonne ses études après un semestre, tout en continuant à suivre des cours en auditeur libre. C'est ainsi qu'il assiste à des cours de [[calligraphie]], ce qui joue un rôle déterminant dans le développement de certains produits : {{citation|Si je n’avais pas suivi ce cours-là à la fac, jamais le Mac n’aurait eu de multiples polices de caractères ou de polices à espacement proportionnel. Comme ''[[Microsoft Windows|Windows]]'' a tout copié sur le Mac, il est probable qu’aucun ordinateur personnel ne les aurait. […] Cela apparaît très, très clairement lorsque, aujourd’hui, on regarde dix ans en arrière<ref>{{en}} {{citation étrangère|lang=en|If I had never dropped in on that single course in college, the Mac would have never had multiple typefaces or proportionally spaced fonts. And since Windows just copied the Mac, it’s likely that no personal computer would have them. […] it was very, very clear looking backwards ten years later.}} - [http://news.stanford.edu/news/2005/june15/jobs-061505.html Text of Steve Jobs' Commencement address (2005)], at [[Stanford University]].</ref>.}} Hippie barbu et hirsute, il expérimente la majijuana ou les acides. Pendant l'automne 1974, il retourne en Californie et commence à assister aux réunions du [[Homebrew Computer Club]] avec [[Steve Wozniak]]. Il obtient un emploi de technicien pour cinq dollars de l'heure dans la société [[Atari]] afin de programmer des [[jeu vidéo|jeux vidéo]] avec son ami, Steve Wozniak, son but initial étant de faire des économies pour une retraite spirituelle en [[Inde]] (imitant ainsi son ami et gourou {{Lien|Robert Friedland}}) qu'il réalise durant l'été 1974 : il y apprend l'intuition à travers le bouddhisme. À son retour, il pratique la spiritualité orientale, tout en continuant à expérimenter le [[LSD]] et écouter du rock'n'roll ou [[Bob Dylan]], chanteur dont il collectionne les albums<ref>{{Lien web|url=http://newyork.ibtimes.com/articles/239048/20111027/steve-jobs-lsd.htm|titre={{en}} Walter Isaacson: Where are the Steve Jobs LSD Experiences?|auteur=Michael Nunez|date=27 octobre 2011|site=International Business Times }}</ref>.


Jobs suit sa scolarité à la {{lang|en|Monta Loma Elementary}} à [[Mountain View (Californie)|Mountain View]]. Il entre ensuite à la toute proche {{lang|en|Crittenden Middle School}}, mais suite à des problèmes à l'école, il lance un ultimatum à ses parents : soit ils le font changer d'établissement, soit il arrête l'école. Ils déménagent alors à 5km plus au sud, au 2066 Crist Drive à [[Los Altos (Californie)|Los Altos]]. Ce qui lui permet de poursuivre son cursus scolaire à la {{lang|en|Cupertino Middle School}} puis à la {{lang|en|Homestead High School}} à [[Cupertino]]<ref group="a" name="IsaacsonChap1"/>. Larry Lang, un ingénieur qui habite à 100 mètres de leur ancienne maison, chez qui Jobs passe de nombreuses soirées, le fait entrer aux Club des Explorateurs de Hewlett-Packard. Quinze élèves s'y réunissent tous les mardis soir dans la cafétéria de l'entreprise et font venir un ingénieur en informatique de la société pour parler de ses travaux. Suite à l'une de ces conférences, il convie l'un des élèves à visiter son laboratoire, c'est à cette occasion que le jeune Steve voit le premier ordinateur de bureau qu'[[Hewlett-Packard]] développe, le {{lien|lang=en|fr=Hewlett-Packard 9100A|texte=9100A}}<ref group="a" name="IsaacsonChap1"/>. Agé de 13 ans, il n'hésite pas à téléphoner à [[William Hewlett]], le président de l'entreprise qui porte (à moitié) son nom. Steve est en train de construire un [[fréquencemètre]] et il a besoin de pièces. Ils discutent pendant 20 minutes, Helwett lui expédie les composants dont il a besoin, et lui offre un job d'été dans son entreprise.<ref name="Lohr" />.
=== Apple ===

==== Débuts ====
Après sa première année à Homestead High il travaille donc pour l'été sur l'une chaines d'assemblage d'Hewlett-Packard. A la même époque, un camarade de classe de Homestead High, {{lien|lang=en|fr=Bill Fernandez}}, lui présente [[Steve Wozniak]]. Ils partagent la même passion de l'électronique, ils deviennent amis, et vous réaliser ensemble de nombreux canulars. En septembre 1971, les deux Steve mettent la main sur un article du magazine [[Esquire (magazine)|Esquire]] qui explique comment fabriquer une [[Blue box]], un appareil qui permet de passer des appels longue distance de façon entièrement gratuite en fraudant donc les compagnies téléphoniques, et plus précisément [[American Telephone & Telegraph|AT&T]]. Ils décident alors d'en monter et de les vendre. Selon Jobs, cette expérience est à l'[[Histoire d'Apple|origine d'Apple]]<ref group="a" name="IsaacsonChap2"/>
En 1972 à sa sortie de Homestead High, il décide de poursuivre ses études à [[Reed College]] à [[Portland]] dans l'[[Oregon]]. Il y fait la rencontre de [[Daniel Kottke]]. Suite à plusieurs lectures d'ouvrage sur la [[spiritualité]] orientale lors de cette première année à Reed, ils deviennent tous les deux [[Végétarisme|végétariens]]. Toujours à Reed College, il fait la rencontre d'un autre adepte de la spiritualité orientale et son futur gourou, {{lien|lang=en|fr=Robert Friedland}}. Ce dernier dirige une grande ferme communautaire de {{unité|100|hectares}}, l'''All One Farm'' où le jeune Steve se rend souvent<ref group="a" name="IsaacsonChap3"/>.

Très vite, Jobs se rend compte qu'il s'ennuie à Reed, se trouvant dans l'obligation de suivre un certain nombre cours qui ne l'intéressent pas. Il décide donc d'abandonner ce cursus, sans en informer ses parents qui se sont pourtant littéralement ruinés pour l'y inscrire<ref name="commencement" />, et se choisit d'autres cours où il se rend en tant qu'[[auditeur libre]]. En 2005, Steve Jobs déclare {{citation|Si j'e n'avais pas suivi ce cours de [[calligraphie]], le [[Macintosh|Mac]] n'aurait jamais eu autant de [[Police d'écriture|polices d'écriture]] et des polices à espacement proportionnel. Et puisque [[Windows]] a simplement copié le Mac, il est vraisemblable qu'aucun ordinateur n'en aurait eu}}<ref group="N">Citation originale : {{citation étrangère|lang=en|If I had never dropped in on that single calligraphy course in college, the Mac would have never had multiple typefaces or proportionally spaced fonts.}}</ref>{{,}}<ref name="commencement"/>.

C'est une période où Steve Jobs expérimente assidument le [[LSD]] en écoutant les disques de [[Bob Dylan]], des [[Beatles]] et des groupes phares de la contre-culture californienne. Il déclare plus tard que prendre du LSD a été l'une des deux ou trois expériences les plus importantes de sa vie<ref group=a name="IsaacsonChap29"/>{{,}}<ref>[http://www.thefix.com/content/steve-jobs-think-different-and-lsd-9143 www.thefix.com] Steve Jobs: LSD Was One of The Best Things I've Done in My Life</ref>. Il évoque cette substance psychotrope hallucinogène comme étant à l'origine du slogan ''Think Different'' et la considère comme une des causes principales de sa réussite, pour lui avoir ouvert l'esprit en grand. Il lâchera également : {{citation|[[Bill Gates]] aurait l'esprit bien plus ouvert si plus jeune, il avait essayé l'Acide une fois ou si il s'était rendu dans un [[Âshram]]}}<ref>[http://www.huffingtonpost.com/ryan-grim/read-the-never-before-pub_b_227887.html The Huffigton Post] "Read the Never-Before-Published Letter From LSD-Inventor Albert Hofmann to Apple CEO Steve Jobs"</ref> <ref name="Lohr" />.

== Carrière ==
=== Début ===
Après avoir passé 18 mois au Reed College, Jobs revient chez ses parents à Los Altos en 1974 pour se trouver un emploi. L'hippie négligé qu'il est, se présente chez [[Atari]], firme en vogue à l'époque, avec la ferme intention d'y obtenir un emploi. Il s'attire les faveurs de son patron [[Nolan Bushnell]] qui l'embauche comme technicien, mais pas celles de nombreux employés, du fait notamment de sa forte odeur. Il estime en effet que son régime alimentaire végétarien strict et tout à fait personnel lui permet d'éviter la production de [[mucus]] et de toute odeur corporelle, et ne se lave donc pas<ref group=a name="IsaacsonChap4" />. Il se retrouve donc à devoir travailler pendant le service de nuit. Pendant son séjour chez Atari, il rencontre entre autre, le dessinateur industriel [[Ronald Wayne]] avec il devient ami<ref group=a name="IsaacsonChap4"/>.

il décide à cette époque de suivre la trace de son gourou du Reed College, Robert Friedland. Il entreprend donc un voyage en Inde. Sur place, il se rend à [[Haridwar]] pour la [[Kumbhamela]] puis prend la direction de [[Division de Kumaon|Nainital]] au pied de l'[[Himalaya]] où vivait le gourou Neem Karoli Baba. Là bas il y rencontre l'épidémiologiste [[Larry Brilliant]] avec qui il devient ami. Par la suite, il est rejoint par son ami Daniel Kottke. Après avoir passé sept mois en Inde, Steve revient aux États-Unis tête rasée et portant des habits traditionnels indiens, à l'image des [[Hare Krishna]]<ref group=a name="IsaacsonChap4"/>. A son retour, il récupère son poste chez Atari. Bushnell, lui demande alors de concevoir le [[circuit imprimé]] du jeu [[Breakout (jeu vidéo)|Breakout]] avec le moins de puces possibles. A la clé, en plus de la rémunération, il y aura un bonus proportionnel au nombre de puces économisés. Pour cela, il fait appel à son acolyte Steve Wozniak pour l'aider à le réaliser. Ce dernier réussit, en quatre jours, à concevoir un circuit en n'utilisant que 45 puces. Pour le travail réalisé, Jobs annonce à son compère qu'il coupe la poire en deux, 350$ chacun. Bien que Jobs le nie, certains témoins, dont Bushnell, confirment que Jobs a obtenu 5000$ et non 700 pour le travail réalisé. Wozniak, qui ne découvre les faits que 10 ans plus tard à la lecture de Zap, un ouvrage sur l'épopée d'Atari, reconnait avoir été blessé par l'attitude de son ami. {{citation|Steve avait sans doute besoin d'argent, mais il n'empêche qu'il m'a caché la vérité. J'aurais préféré qu'il soit honnête avec moi. S'il m'avait dit qu'il était dans le besoin, il savait que je lui aurais laissé cet argent. C'était un ami. Entre amis, on se soutient}} dit-il<ref group=a name="IsaacsonChap4"/>.

=== Apple Computer ===
{{Article détaillé|Histoire d'Apple}}
{{Article détaillé|Histoire d'Apple}}
[[File:Homebrew Computer Club Sep1976.png|thumb|right|upright|Homebrew Computer Club Newsletter, September 1976]]
[[Fichier:Stevejobs Macworld2005.jpg|vignette|upright|Steve Jobs à la [[WWDC|WWDC 2005]] avec son fameux pull noir ras du cou fabriqué par son ami [[Issey Miyake]]<ref>{{Lien web|url=http://tempsreel.nouvelobs.com/high-tech/20111026.OBS3309/exclusif-steve-jobs-les-confidences-du-biographe.html|titre=Steve Jobs, les confidences du biographe|auteur=Walter Isaacson|date=26 octobre 2011|site=Nouvel Obs}}</ref>.]]
En 1975, Jobs et Wozniak participent aux rencontres du [[Homebrew Computer Club]], où les amateurs d'informatique viennent échanger leurs idées concernant les machines de l'époque, telles que l'[[Altair 8800]]. Steve Wozniak fait connaissance avec les microprocesseurs en découvrant l'Altair équipé d'un [[Intel 8080]]. Il conçoit suite à cela l'[[Apple I]] pendant l'année 1975. La machine, bien que sommaire, impressionne Steve Jobs. Muni d'un petit moniteur, ils l'emmène pour le présenter aux Homebrew Computer Club. L'altruisme de Wozniak, l'aurait amené à distribuer gratuitement ses schémas de montage. Jobs au contraire, voit lui plus loin. Considérant que la plupart des gens n'ont pas le temps de monter une machine, Jobs et Wozniak pourraient donc assembler les circuits pour leur vendre l'ordinateur monté. Jobs suggère donc à son acolyte de créer leur propre entreprise. {{citation|Même si on perd notre mise, on aura une société à nous. Pour la première fois de notre vie.}} dit-il à son ami<ref group=a name="IsaacsonChap5" />.
Le {{1er}} avril 1976, Steve Wozniak, Steve Jobs et [[Ronald Wayne|Ron Wayne]] créent la société Apple.


Pour réunir les fonds nécessaires au lancement, Jobs, âgé de 21 ans, vend son [[Volkswagen Combi]], Wozniak, 25 ans, sa calculatrice [[HP-65]]. L'acte de la fondation d'Apple est signé le {{1er}} avril 1976 par Steve Jobs, Steve Wozniak et [[Ronald Wayne]]. Moins de deux semaines après, Wayne se sépare des deux Steve et récupère sa mise, mais très vite, un élément va apporter un coup d'accélérateur à Apple : [[Mike Markkula]], un [[business angel]] californien, apporte 250.000 dollars à la nouvelle compagnie, en plus d'un [[business plan]]<ref group=a name="IsaacsonChap5"/>. Wozniak et Jobs se mettent au travail dans le garage de la maison familiale de ce dernier, à [[Los Altos]], où avec quelques proches, ils assembent les 50 premiers Apple I que Steve Jobs a vendu au magasin ''Byte Shop'' de [[Menlo Park]]<ref group=a name="IsaacsonChap5" />. Le nom de l'entreprise est une idée de Jobs: ''Apple Computer''. Il est en effet dans la phase « pomme » de son régime et revient tout juste d'une plantation de pommiers. Il sait aussi que Apple se trouvera devant Atari dans l'annuaire. Ce nom se trouve cependant être aussi celui de la compagnie des [[Beatles]] ([[Apple Corps]]). Cela vaudra à son entreprise [[Contentieux entre Apple Corps et Apple Computer|plusieurs contentieux en justice]] durant les décennies suivantes.
Steve Jobs et [[Steve Wozniak]] (surnommés « les deux Steve »), âgés respectivement de 21 ans et 26 ans, fondent [[Apple]]. Leur premier local sera le garage de la famille Jobs dans lequel ils fabriqueront leur premier ordinateur, l'[[Apple I|Apple {{I}}]]. Il sera mis en vente en 1976 au prix de 666,66 dollars.


[[File:Apple Computer Logo rainbow.png|thumb|left|100px|[[Histoire d'Apple|Logo d'Apple]] à partir de 1977, créé par [[Rob Janoff]]. Les couleurs arc-en-ciel sont utilisée jusqu'en 1998]] Pour faire la promotions des produits Apple, Jobs contacte le grand publicitaire de la vallée, Regis McKenna. L'une des priorité est de trouver un nouveau logo. Steve Jobs précise alors {{citation|Je veux un truc évident sans chichi}}<ref group=a name="IsaacsonChap6"/>. Début juin 1977, la marque à la pomme commercialise l'[[Apple II]], conçu par Steve Wozniak. Il peut être considéré, trois ans avant la sortie de l'[[IBM PC]] comme le premier ordinateur personnel construit à grande échelle. Il rencontre le succès et fait la richesse de la jeune entreprise<ref group=a name="IsaacsonChap6" />.
Le nom Apple a été choisi par Steve Jobs, qui était alors dans sa phase ''pommes'' du régime [[végétarisme|végétarien]]<ref name="Manenti"/>{{,}}<ref>{{en}} {{Lien web |url=http://arts.guardian.co.uk/features/story/0,11710,1241745,00.html |titre={{lang|en |''The Guardian profile: Steve Jobs''}} |auteur=Duncan Campbell |date=18 juin 2004 |consulté le=17 juin 2008 |citation={{lang|en|''Married to Laurene Powell since 1991, Jobs has four children and is a vegetarian with a keen interest in organic farming and art.''}}}}</ref>, et le nom [[Macintosh]] viendrait de [[McIntosh (pomme)|McIntosh]], la variété de pomme favorite de [[Jef Raskin]]<ref name="BBCNEWS5102011" />.


En 1980, Apple entre en bourse, faisant rapidement de Jobs et Wozniak des millionnaires. En 1982, à l'âge de 27 ans, Steve Jobs est l'homme le plus jeune à entrer dans le [[Forbes 400]] (classement mondial des personnes les plus riches)<ref>{{en}} [http://www.forbes.com/2010/04/30/billionaires-by-age-personal-finance-jobs-gates.html Billionaires By Age: Who Got Rich How Young?] ''forbes.com'', consulté le 9 octobre 2011.</ref>, événement exceptionnel avant l'apparition des {{lang|en|''[[startup|start-ups]]''}} Internet. Le 20 mars 1983, Jobs embauche [[John Sculley]] de [[Pepsi-Cola]] pour diriger Apple en lui demandant : {{citation|Vous comptez vendre de l'eau sucrée toute votre vie ou vous voulez changer le monde avec moi ?}}<ref>{{Lien web |url=http://ichbiah.online.fr/stevejobs.htm |titre=Les 4 vies de Steve Jobs|auteur=Daniel Ichbiah|date=juin 2011.}}</ref>
En 1978, Apple recrute [[Michael Scott]] de la [[National Semiconductor]] afin de devenir son CEO<ref group=a name="IsaacsonChap6"/>. En décembre 1980, Apple, qui a gagné sa renommée avec l'Apple II, est introduite en bourse, ce qui fait de Steve Jobs un multimillionnaire à 25 ans<ref group=a name="IsaacsonChap9"/>. En 1983, Steve Jobs débauche [[John Sculley]], alors directeur général de de [[Pepsi-Cola]] pour remplacer Scott, en lui demandant {{citation|Comptez-vous continuer à vendre de l'eau sucrée le reste de votre vie, ou voulez-vous changer le monde avec moi ?}}<ref group=a name="IsaacsonChap14"/>.


Au début des [[années 1980]], Jobs est l'un des premiers à cerner le potentiel commercial de l'[[interface graphique]] couplée avec l'usage d'une [[souris (informatique)|souris]] qu'il découvre lors de sa visite au [[Xerox PARC]]. Cela conduira au lancement du [[Apple Lisa]] en 1983 puis du [[Macintosh]] en 1984, les premiers ordinateurs personnels à profiter de ces innovations qui restent encore aujourd'hui le standard général<ref group=a name="IsaacsonChap8"/>. Le lancement du Macintosh est accompagné d'une campagne publicitaire d'envergure décidée par Jobs et Sculley. Pendant la mi-temps du [[Super Bowl XVI|{{XVIIIe}} Super Bowl]], Apple fait diffuser à la télévision le [[1984 (publicité)|spot publicitaire 1984]] réalisé par [[Ridley Scott]], devant 90 millions de téléspectateurs. Ce spot remportera plusieurs prix prestigieux, et redéfinira la façon dont les entreprises envisagent leurs campagnes publicitaires, en privilégiant de montrer le signe, l'évocation, plutôt que le produit en lui-même<ref group=a name="IsaacsonChap15"/>.
La même année Apple sort [[Apple Lisa|Lisa]], l'un des premiers ordinateurs personnels à posséder une [[interface graphique]] et une [[souris (informatique)|souris]].


Le projet Macintosh est initié et mené par [[Jef Raskin]], brutalement écarté en février 1981 puis contraint à la démission par Steve Jobs lorsqu'il s'en saisit pour mettre en pratique ses idées déjà développées sur le Lisa d'une machine avec interface graphique et souris<ref name="wednesday" />. Il prend dès lors la tête d'un groupe de jeunes ingénieurs talentueux (au premier rang desquels figurent [[Andy Hertzfeld]], [[Bill Atkinson (informaticien)|Bill Atkinson]], [[Burrell Smith]], [[Susan Kare]], [[Joanna Hoffman]], [[Bud Tribble]]... <ref>[http://www.folklore.org/ProjectView.py?project=Macintosh&index=0&sortOrder=Sort%20by%20Date&detail=medium&gallery=1 Folklore.org] "The Original Macintosh", Image Gallery, consulté le 14/02/12</ref>) dont certains resteront ses amis et regroupés dans un bâtiment sur lequel flotte un drapeau noir orné d'un crâne barré par deux os : ils se baptisent « les pirates »<ref group=a name="IsaacsonChap13"/>
==== Macintosh ====
Steve Jobs veut embaucher les meilleurs pour chaque poste, et sa façon de recruter peut s'avérer très déstabilisante pour les candidats. Andy Hertzfeld raconte ainsi un entretien d'embauche pour le poste de responsable de la division logiciels auquel il assiste début 1982. Jobs demande à l'impétrant, interloqué : « êtes vous puceau ? », et enchaîne, « combien de fois avez-vous pris du LSD ? ». « Je crois que je ne suis pas la bonne personne pour ce job », répond le candidat. {{citation|Moi non plus, l'entretien est terminé}} lâche Jobs devant ses plus proches collaborateurs qui répriment un fou-rire.<ref>{{en}} [http://www.folklore.org/StoryView.py?project=Macintosh&story=Gobble_Gobble_Gobble.txt&topic=Management&sortOrder=Sort%20by%20Date&detail=medium Folklore.org] Andy Hertzfeld, "Gobble, Gobble, Gobble, consulté le 13.02.12</ref>
Le {{date|24|janvier|1984|en informatique}}, le [[Macintosh]] est mis sur le marché, c'est le premier [[ordinateur]] destiné au grand public comportant une interface graphique commandée par la [[Souris (informatique)|souris]]. Le projet Macintosh avait été lancé par un ingénieur d'Apple, [[Jef Raskin]]. Il s'agissait de concevoir un ordinateur de toute petite taille, très abordable, limité à quelques tâches et d'une extrême simplicité d'emploi. Steve Jobs, percevant le potentiel de ce projet, se l'est alors approprié, remettant en cause certains de ses objectifs, dont celui d'un prix économique {{Référence nécessaire}}. Les cours de calligraphie de Jobs lui revinrent pour introduire des polices de caractères à [[Chasse (typographie)|chasse]] variable, une innovation à l'époque, assurant un succès immédiat au [[Macintosh]] dans le monde des [[arts graphiques]] et de la [[Presse écrite|presse]], mais aussi de la [[communication]] d'[[entreprise]]{{Référence nécessaire}}.


Bien que Jobs est un chef charismatique et persuasif ([[Bud Tribble]] invente à cette époque le terme de « [[champ de distorsion de la réalité]] », qu'il emprunte à la série [[Star Trek]]<ref name="distorsion" /> et qui décrit la capacité de son patron à imposer aux autres ses conceptions, quelles qu'elles soient), certains salariés d'Apple le décrivent comme erratique et capricieux. Ce dernier n'hésite pas en effet à humilier ses collaborateurs en public et est réputé pour sa vision « binaire » de leur travail, soit « c'est génial », soit, le plus souvent, « c'est de la merde »<ref group=a name="IsaacsonChap11"/>. Il est capable de repousser une idée d'un de ses collaborateurs en la qualifiant de « stupide », et de revenir plus tard en s'étant attribué cette idée. Il sait imposer des délais qui paraissent impossibles à tenir en disant juste qu'il n'acceptera aucune objection<ref name="distorsion">{{en}} [http://www.folklore.org/StoryView.py?project=Macintosh&story=Reality_Distortion_Field.txt&topic=Management&sortOrder=Sort%20by%20Date&detail=medium Folklore.org] Andy Hertzfeld, "Reality Distorsion Field", consulté le 13/02/12</ref>. Il crée par ailleurs un rapport de force et un lourd climat de tension entre son équipe (celle du Macintosh) et celle qui s'occupe de l'ordinateur qui continue encore à cette époque à assurer l'essentiel des revenus de son entreprise : l'Apple II<ref name="wednesday">{{en}} [http://www.folklore.org/StoryView.py?project=Macintosh&story=Reality_Distortion_Field.txt&topic=Management&sortOrder=Sort%20by%20Date&detail=medium Floklore.org] Andy Hertztfeld, "Black Wednesday", consulté le 13/02/12</ref>,
==== D'Apple à NeXT Computers ====
en expliquant notamment : « C'est mieux d'être un pirate que de rejoindre la marine  »<ref>[http://www.folklore.org/StoryView.py?story=Pirate_Flag.txt Folklore.org] Andy Hertzfeld, "Pirate Flag", consulté le 15/02/12</ref>.
En [[1023456789 en informatique|1985]], après une lutte interne pour le pouvoir au sein d'Apple, Steve Jobs est démis de ses fonctions par John Sculley et évincé d'Apple (d'où l'expression {{citation étrangère|lang=en|to be Steved}}, {{citation|être viré de sa propre société}}). Après un moment de doute, il en profite pour participer à la fondation d'une nouvelle société, [[NeXT]] Computers, et rachète les studios d'animation [[Pixar Animation Studios|Pixar]] (originellement sous le nom de Graphics Group). Même si [[NeXT]] ne connaît pas de succès commercial, il y créera des ordinateurs haut de gamme au design audacieux et aux technologies innovantes : une interface graphique sobre étendant les capacités du Macintosh, une très haute résolution graphique en affichage niveau de gris, un disque magnéto-optique {{unité|256|Mo}}, une connectivité Ethernet, un système [[multitâche]] préemptif, et est entièrement développé en [[Objective-C]], [[langage objet]] dérivé du [[c (langage)|langage C]]. La machine utilise le même processeur que les Macintosh : un processeur Motorola {{unité|32|bits}} 68030, puis [[motorola 68040|68040]]. Une imprimante laser de haute qualité l’accompagnait {{Référence nécessaire}}.


Des ventes en berne fin 1984 pour Apple tendent la relation entre Jobs et Sculley. Une lutte de pouvoir interne va les amener à se tirer dans les pieds. Jobs manoeuvre pour débarquer Sculley, sûr de son fait, mais à son grand dam, ce dernier provoque une réunion du conseil d'administration le 24 mai 1985, réussit à ranger ses membres de son côté, et ceux-ci décident donc d'écarter Steve Jobs, en le « mettant au placard », déchargé de tout rôle décisionnel et opérationnel, avec le vague titre de responsable du {{citation étrangère|lang=en|Global thinking}} dans un bureau éloigné du centre décisionnel de la firme<ref name="andy">{{en}} [http://www.folklore.org/StoryView.py?project=Macintosh&story=The_End_Of_An_Era.txt&topic=Management&sortOrder=Sort%20by%20Date&detail=medium Folklore.org] Andy Hertzfeld, "End of an era", consulté le 13/02/12</ref>. Désabusé il quitte la firme en septembre 1985 pour fonder [[NeXT|NeXT Inc.]] Il ne parlera plus jamais à John Sculley<ref group=a name="IsaacsonChap17"/>
=== Pixar et Disney ===
En 1986, Steve Jobs, accompagné de deux ingénieurs de [[Lucasfilm Ltd.|Lucasfilm]], [[Edwin Catmull]] et [[Alvy Ray Smith]], fonde le studio d'animation [[Pixar Animation Studios|Pixar]]<ref>{{en}} {{Lien web |url=http://www.folklore.org/StoryView.py?project=Macintosh&story=The_End_Of_An_Era.txt | titre= The End Of An Era | auteur=Andy Hertzfeld | site=Folklore.org}}.</ref>. Cette société est créée à partir de la division infographie de [[Lucasfilm]], que Jobs rachète pour la somme de 10 millions de dollars à [[George Lucas]]. Dix ans plus tard, Pixar remporte un grand succès avec le film {{lang|en|''[[Toy Story]]''}}, premier film d'animation entièrement réalisé par ordinateur qui engrange plus de 360 millions de dollars de recette en salles. D'autres succès suivent avec ''[[1001 pattes]]'' ([[1998 au cinéma|1998]]), {{lang|en|''[[Toy Story 2]]''}} ([[1999 au cinéma|1999]]), ''[[Monstres et Cie]]'' ([[2001 au cinéma|2001]]), ''[[Le Monde de Nemo]]'' ([[2003 au cinéma|2003]]), ''[[Les Indestructibles]]'' ([[2004 au cinéma|2004]]), {{lang|en|''[[Cars (film)|Cars]]''}} ([[2006 au cinéma|2006]]), ''[[Ratatouille (film)|Ratatouille]]'' ([[2007 au cinéma|2007]]), {{lang|en|''[[WALL-E]]''}} ([[2008 au cinéma|2008]]), {{lang|fr|''[[Là-haut (film, 2009)|Là-haut]]''}} ([[2009 au cinéma|2009]]) et {{lang|en|''[[Toy Story 3]]''}} ([[2010 au cinéma|2010]]) faisant la renommée du studio.


===NeXT Computer===
En janvier 2006, le groupe [[The Walt Disney Company|Disney]] rachète Pixar pour 7,4 milliards de dollars par échange d'actions<ref>[http://www.agencenews.com/articles/20060507133557/les_actionnaires_societe_pixar_approuvent_rachat_par_disney.html ''Les actionnaires de la société Pixar approuvent le rachat par Disney''], ''[[La Presse canadienne]]'', 7 mai 2006.</ref>. Steve Jobs devient administrateur du groupe et premier actionnaire individuel de Disney avec plus de 6 % du capital<ref name="agrees">{{en}} [http://www.nytimes.com/2006/01/25/business/25disney.html Disney Agrees to Acquire Pixar in a $7.4 Billion Deal], ''[[The New York Times]]'', 25 janvier 2006.</ref>, devant le neveu de [[Walt Disney]], [[Roy E. Disney]] et l'ancien directeur général [[Michael Eisner]].
{{Article détaillé|NeXT}}
[[Image:NeXTstation.jpg|right|thumb|Une [[NeXTstation]] avec son clavier et sa souris d'origine et un moniteur [[NeXT MegaPixel]]]]


Après son départ amer d’Apple, Jobs fonde [[NeXT|NeXT Computer]], en déboursant 7 millions de dollars. Un an plus tard, manquant de fonds, et en l’absence d’un produit sur le marché, il se lance à la recherche d’investisseurs. Il attire l’attention du milliardaire [[Ross Perot]] qui investit massivement dans la compagnie. La station de travail NeXT, le [[NeXT Computer]], est commercialisée en 1988 pour un prix de 9.999 dollars. A l’image de l’[[Apple Lisa]], les ordinateurs NeXt possèdent une belle avance technologique, mais leur coût s’avère prohibitif pour le secteur de l’éducation auxquel ils sont destinés. Les produits de la marque gagnent toutefois une belle réputation pour leurs atouts techniques, au premier rang desquels figure la [[programmation orientée objet]]<ref group=a name="IsaacsonChap18"/>. Jobs veut vendre les produits NeXt aux communautés financière, scientifique et académique, soulignant les nouvelles technologies innovantes et expérimentales de l'ordinateur, telles que son [[Mach (noyau)|noyau Mach]], son [[processeur de signal numérique]], et le port [[Ethernet]] intégré.
==== Retour chez Apple ====
[[Image:Steve Jobs and Bill Gates (522695099).jpg|vignette|Steve Jobs et [[Bill Gates]] au [[D5 (conférence)|D5]] en 2007]]
Fin [[1996 en informatique|1996]], Apple, en difficulté, signe un partenariat avec [[Microsoft]]. Ce dernier donne alors {{unité|150|millions}} de dollars à Apple qui, à la recherche d'un nouveau [[système d'exploitation]] depuis plusieurs mois, achète [[NeXT]] pour {{unité|400|millions}} de dollars. Le système d'exploitation actuel des produits Apple, [[Mac OS X]] est le fruit du croisement entre [[Mac OS]] et [[NeXTStep]].


L’ordinateur de seconde génération, le [[NeXT Cube]] est commercialisé en 1990. Jobs qualifie ce produit de « premier ordinateur interpersonnel » qui va remplacer l’ordinateur personnel. Avec son client de messagerie NeXTMail, un système multimédia de [[courrier électronique]], le NEXT Cube peut pour la première fois offrir le partage de la voix, de l’image, des graphismes et de la vidéo dans un mail. {{citation|L’informatique interpersonnelle va révolutionner la communication et le travail de groupe}}, explique un Steve Jobs visionnaire à des journalistes. D'ailleurs, [[Tim Berners-Lee]] invente à cette époque le [[World Wide Web]] au [[CERN]] sur un Next Computer<ref>{{en}} [http://info.cern.ch/ The website of the world's first-ever web server ] cern.ch, consulté le 10 février 2012</ref>.
Au cours de l'année 1997, Steve Jobs, qui occupait depuis six mois une fonction de conseiller spécial du président d'Apple [[Gil Amelio]], provoque le départ de ce dernier ainsi qu'un remaniement du conseil d'administration de la société. Il est nommé [[président-directeur général]] intérimaire à la place de Gil Amelio. Depuis cette date, il ne perçoit qu'un salaire d'un [[Dollar américain|dollar]] comme rémunération pour son travail à la tête d'Apple<ref name="dollar_apple">{{Lien web |url=http://www.lefigaro.fr/valeurs/20070417.WWW000000313_apple_le_dollar_de_steve_jobs.html |titre=Apple : le dollar de Steve Jobs |auteur=David Pellecuer |éditeur=[[Le Figaro]] |date=15 octobre 2007 |consulté le=3 juin 2008}}.</ref>. Ses revenus proviennent essentiellement des [[stock-options]] de la société qu'il détient ; il bénéficie aussi des avantages liés à sa fonction<ref name="dollar_apple" />.


Steve Jobs dirige NeXT avec une obsession de la perfection esthétique, comme le souligne le développement et l’attention portée au cadre magnésium du NeXT Cube, en mettant une pression terrible à la division « matériel » de sa compagnie. En 1993, après n’avoir vendu que {{formatnum:50000}} machines, NeXT abandonne la fabrication pour se consacrer exclusivement au développement de logiciels, avec la mise en vente du NeXSTEP/Intel<ref>{{en}} [http://www.telegraph.co.uk/technology/5132085/The-10-greatest-flops-in-computer-history.html The 10 greatest flops in computer history] Telegraph.co.uk 15 avril 2009, consulté le 16 février 2012</ref>. La compagnie annonce ses premiers bénéfices de {{unité|1.03|millions de dollars}} en 1994<ref>Owen W. Linzmayer, Apple Confidential 2.0 : The Definitive History of the World's Most Colorful Company, p. 213</ref>. En 1996, NeXT Software, Inc commercialise [[WebObjects]] un système conçu pour le développement d’applications web. Après l’acquisition de NeXT Software par Apple en 1997, WebObjects est utilisé pour concevoir et exploiter les [[Apple Store]]s, l’[[ITunes Store]] et les services en ligne de [[MobileMe]]<ref>[http://www.macgeneration.com/news/voir/135591/fin-de-partie-pour-webobjects Fin de partie pour WebObjects ?] MacGeneration.com 8 juillet 2009, consulté le 16 février 2012</ref>. Il dit, à propos de ces années là, {{citation|Je ne le comprenais pas encore à l'époque, mais avoir été viré d'Apple a été la meilleure chose qui pouvait m'arriver. Cela m'a libéré et m'a permis d'entrer dans une des périodes les plus créatives de ma vie}}<ref name="Lohr" />.
Peu après son retour, l'[[iMac]] est commercialisé et détermine la nouvelle orientation commerciale de la compagnie : c'est le premier produit Apple ayant la désignation "i-" et misant fortement sur un design novateur. Avec ses courbes rondes, ses couleurs vives et sa fiabilité, l'iMac est un succès commercial qui permet à Apple de renouer avec les bénéfices et conforte la position de Jobs. L'iMac est rapidement suivi par l'[[iBook]], qui utilise la même recette et rencontre un succès similaire. Lors de la {{lien|MacWorld}} de 2000, Steve Jobs annonce qu'il devient président directeur général de plein droit. Il lance l'[[iPod]] en 2001, l'[[iPhone]] en 2007 et l'[[iPad]] en 2010, qui sont mis en avant dans les [[Apple Store]]s. Ces produits, accompagnés en ligne par [[iTunes]], l'[[iTunes store]] et l'[[App Store]], et la stratégie commerciale qui les accompagne, sont à l'origine de la réussite planétaire d'Apple, devenue une des plus riches compagnies au monde, et même, en août 2011<ref>[http://datanews.levif.be/ict/actualite/apercu/2011/08/11/apple-desormais-l-entreprise-la-plus-riche-au-monde/article-1195081348830.htm datanews.be]"Apple, désormais l’entreprise la plus riche au monde", consulté le 3/02/12</ref> ou en janvier 2012<ref>[http://www.leparisien.fr/flash-actualite-economie/apple-eblouit-wall-street-avec-ses-resultats-record-25-01-2012-1829045.php Le Parisien.fr], "Apple éblouit Wall Street avec ses résultats record", consulté le 03/02/12</ref>
la première capitalisation boursière de la planète.


==== Démission ====
=== Pixar ===
Le 24 août 2011, à 56 ans, Steve Jobs démissionne de son poste de directeur général d'[[Apple]] suite à son incapacité à effectuer son travail due à son [[Cancer du pancréas|cancer]], il conserve cependant sa fonction de président du [[conseil d'administration]]. Il transmet le poste à [[Tim Cook]] qui était jusqu'alors directeur des affaires opérationnelles depuis 2007. Quelques heures après l'annonce, l'action d'Apple chute de 5 %<ref>{{en}} [http://www.forbes.com/sites/steveschaefer/2011/08/24/steve-jobs-steps-down-apple-shares-drop-5-after-hours/ Steve Jobs Steps Down, Apple Shares Drop 5% After-Hours], ''[[Forbes (magazine)|Forbes]]'', 24 août 2011.</ref>.


En 1986, Steve Jobs rachète la division graphisme par ordinateur de [[Lucasfilm]], le ''Graphics Group'' qui sera renommée [[Pixar]]. Il débourse 10 millions de dollars dont la moitié sont versés au capital de la nouvelle compagnie. Celle ci, basée aux studios Kerner de [[George Lucas]] à [[San Rafael (Californie)]], avant de s’installer à [[Emeryville]], est initialement destinée â développer et à fournir du matériel numérique de conception graphique haut de gamme. Après avoir traversé plusieurs années sans aucune rentabilité consacrées à vendre l'ordinateur « [[Pixar Image Computer|Pixar Image]]», notamment au secteur de la médecine, le studio décroche un contrat avec la [[Walt Disney Company]] pour réaliser une série de films animés par ordinateur, que le géant du divertissement mondial va produire et distribuer<ref group="a" name="IsaacsonChap3"/>.
=== Maladie et mort ===
En juillet 2004, Steve Jobs doit subir une intervention chirurgicale afin de retirer une tumeur cancéreuse [[pancréas|pancréatique]]. Plus précisément, il est atteint d'une forme relativement rare de tumeur, plus simple à traiter, se nommant « [[tumeur neuroendocrinienne]] des [[îlots de Langerhans]] ». Cette intervention ne nécessitera aucun traitement complémentaire tel qu'une [[radiothérapie]] ou une [[chimiothérapie]]. Durant son absence, [[Timothy D. Cook]], dirigeant des ventes et opérations mondiales d'Apple, prendra le contrôle de l'entreprise. Il ne peut assister à l'[[Apple Expo]] de septembre 2004 et son vice-président, [[Philip W. Schiller]], évitera de justesse l'annulation de la conférence. Ainsi, Steve Jobs n'a donc pas tenu son {{lang|en|''[[Keynote]]''}}, conférence qu'il donne à des occasions bien précises et au cours de laquelle il donne les résultats financiers de l'entreprise, suivis par la présentation des nouveautés ; pour finir généralement par une surprise « {{lang|en|''One more thing…''}} » (« Encore une chose… »).


Le premier film issu de ce partenariat est ''[[Toy Story]]'' en 1995, dans lequel Steve Jobs est crédité en tant que producteur exécutif. Il apporte la célébrité, ainsi que la réussite critique et commerciale sur un plan mondial (le film rapporte 362 millions de dollars<ref group=a name="IsaacsonChap39"/>) à Pixar. Une semaine après la sortie de ''Toy Story'', Pixar est introduite en bourse, avec un résultat aussi glorieux et profitable que pour Apple en 1980<ref group=a name="IsaacsonChap39"/>. Durant les quinze années suivantes, sous la houlette du créatif directeur artistique [[John Lasseter]], le studio aligne les succès : ''[[1001 pattes]]'' (1998), ''[[Toy Story 2]]'' (1999) ''[[Monstres et Cie]]'' (2001), ''[[Le Monde de Nemo]]'' (2003), ''[[Les Indestructibles]]'' (2004), ''[[Cars]]'' (2006), ''[[Ratatouille (film)|Ratatouille]]'' (2007), ''[[WALL-E]]'' (2008), ''[[Là-haut]]'' (2009), ''[[Toy Story 3]]'' (2010), ''[[Cars 2]]'' (2011). Tous les films sortis à partir de 2003 (à l'exception de ''Cars'' en 2007) ont reçu l’[[oscar du meilleur film d’animation]]<ref>[http://awardsdatabase.oscars.org/ampas_awards/DisplayMain.jsp?curTime=1329420006588 The Academy Awards Database] Base de données sur le site officiel des oscars</ref>.
[[Image:Apple flags half-mast.jpg|vignette|upright|Drapeaux en berne au siège social d'[[Apple]], suite à la mort de Steve Jobs le 5 octobre 2011.]]


Dans les années 2003-2004, alors que le contrat liant Pixar à Disney arrive a échéance, les négociations entre Steve Jobs et [[Michael Eisner]] destinées à renouveler le partenariat échouent. Début 2004, Jobs annonce que Pixar cherche un autre distributeur pour les films de son studio.
Il apparaît au [[Worldwide Developers Conference|WWDC]] 2006 à [[San Francisco]], amaigri et secondé par trois personnes, pour la tenue du {{lang|en|''Keynote''}}.
En octobre 2005, [[Bob Iger]] remplace Michael Eisner à la tête de Disney, et il se met rapidement à l’oeuvre pour renouer de bonnes relations avec Jobs et Pixar. Le 24 janvier 2006, Jobs et Iger annoncent que Disney a décidé d’acheter Pixar pour une transaction de 7,4 milliards de dollars. Steve Jobs devient alors le premier actionnaire individuel de la plus grande compagnie de divertissement mondiale, avec environ 7% de parts. Celles-ci sont en effet, et de loin supérieures à celles de Michael Eisner (1,7%) ou de l’héritier [[Roy Edward Disney]], qui détient 1% jusqu’à sa mort en 2009 et dont les critiques envers Eisner (portant notamment sur son échec à négocier avec Pixar et Steve Jobs) ont accéléré son départ. Steve Jobs rejoint le conseil d’administration de Disney où il supervise la division « animation » de la compagnie au sein d’un comité spécial de pilotage constitué de six membres<ref group="a" name="IsaacsonChap32"/>.


=== Retour chez Apple et montée en puissance de l'entreprise ===
Le 27 août 2008, l'agence de presse Bloomberg publie par erreur une longue nécrologie de Steve Jobs, cofondateur et directeur général d'Apple. L'article de dix-sept pages est retiré trente secondes après sa publication<ref>[http://www.journaldunet.com/breve/international/30758/bloomberg-annonce-la-mort-de-steve-jobs--par-erreur.shtml Bloomberg annonce la mort de Steve Jobs (par erreur)], ''[[Le Journal du Net]]'', 29 août 2008.</ref>. Lors du ''Special Event'' du 14 octobre 2008 Steve Jobs donne en fin de conférence sa [[pression artérielle|tension artérielle]], afin de rassurer ceux qui douteraient de son état de santé.
[[File:Apple logo Think Different vectorized.svg|thumb|left|Logo de la campagne ''[[Think different]]'' créée par [[TBWA\Chiat\Day]] et lancée par Jobs son retour chez Apple en 1997]]
En décembre 1996, Apple annonce son intention de racheter NeXT. L’opération, effective le 4 février 1997, est estimée à 429 millions de dollars. Propriétaire à 45% de NeXT, Steve Jobs obtient 100 millions de dollars ainsi que 1.5 millions d'actions Apple<ref>Owen W. Linzmayer, Apple Confidential 2.0 : The Definitive History of the World's Most Colorful Company, p. 277</ref>. Cela lui permet de reprendre pied dans la compagnie qu’il a co-fondée en tant que « conseiller à mi-temps ». Steve Jobs déclare en janvier 1997 : {{citation|Je pense que nous avons l'opportunité de prendre la prochaine grande étape technologique et de dépasser [[Microsoft]] et tous les autres}}<ref name="Lohr" />.
Il redevient ''de facto'' le patron d'Apple lorsque le directeur général de l’époque, [[Gil Amelio]], est remercié en juillet 1997. Jobs est officiellement nommé « directeur général par intérim » au mois de septembre<ref group=a name="IsaacsonChap23"/>. En mars 1998, et afin de concentrer les efforts d’Apple sur un retour aux bénéfices, il met un point final aux programmes [[Apple Newton|Newton]], Cyberdog et OpenDoc ainsi qu'a la vente de licence Mac OS afin d'empêcher la multiplication des « [[Clone Macintosh|clones]] ». <!-- Dans les mois qui suivent, bien des employés d’Apple se montrent apeurés à l'idée de croiser leur patron dans un ascenseur, « terrorisés d’avoir éventuellement perdu leur travail une fois les portes ouvertes. La réalité étant que les ''exécutions sommaires'' étaient plutôt rares, mais qu’une poignée de victimes a suffi à terroriser toute l’entreprise », explique Alain Deutschman dans son livre « ''The second coming of Steve Jobs'' »<ref>{{en}} [http://www.salon.com/2000/10/11/jobs_excerpt/ The once and future Steve Jobs] Salon.com 11 octobre 2000, consulté le 10 février 2012</ref>. Du pur :en à dégager, qu'en penses-tu ? -->


La technologie de [[NeXT]] étant devenue propriété d’Apple une fois le rachat conclu, bon nombre de ses réalisations vont trouver place dans les produits de la firme à la pomme, au premier rang desquels figure [[NeXTSTEP]] qui est la base du système d’exploitation [[Mac OS X]].
En [[janvier 2009]], Steve Jobs donne, par le biais d'un communiqué publié sur Internet, des informations sur sa santé, précisant que sa perte de poids est due à la fois à une maladie liée à un « déséquilibre hormonal » et au traitement nécessitant un régime<ref>{{en}} [http://www.apple.com/pr/library/2009/01/05sjletter.html Letter from Apple CEO Steve Jobs], Apple, 5 janvier 2009.</ref>. Le 14 janvier 2009, il fait savoir par un [[courrier électronique|courriel]] à destination des employés d'Apple qu'il prend un congé maladie jusqu'à fin [[juin 2009]], estimant que ses problèmes de santé sont plus complexes qu'il ne l'avait pensé initialement<ref>{{en}} [http://www.apple.com/pr/library/2009/01/14advisory.html Apple Media Advisory], [[courrier électronique]] aux employés, 14 janvier 2009.</ref>. Le 20 juin 2009, ''[[The Wall Street Journal]]'' dévoile que Steve Jobs a subi une greffe de foie deux mois auparavant<ref>[http://www.lemonde.fr/technologies/article/2009/06/20/steve-jobs-aurait-subi-une-greffe-du-foie_1209171_651865.html Le patron d'Apple Steve Jobs aurait subi une greffe du foie], ''[[Le Monde]]'', 20 juin 2009.</ref>. Le 9 septembre 2009, Steve Jobs aborde cette greffe du foie en public lors d'un Special Event. Il précise qu'il a été transplanté d'un jeune homme d'une vingtaine d'années mort dans un accident de voiture. Il le remercie de sa générosité ''post mortem'' et enjoint le public à s'inscrire en tant que donneurs d'organes.


Sous la houlette de Steve Jobs, Apple monte en puissance avec tout d’abord l’introduction de l’[[iMac]] en 1998 puis, chaque année, de produits innovants dont le design et la qualité assoient la puissance de la marque. Lors de la [[Macworld Expo]] de l’an 2000, Steve Jobs enlève officiellement « intérim » du titre de sa fonction et devient directeur-général permanent. Dans le même temps, il souligne qu’il utilisera le titre « iCEO »<ref group=a name="IsaacsonChap22"/>.
Le 17 janvier 2011, Steve Jobs fait savoir par une note interne qu'il prendra un congé pour des raisons de santé, pour une durée indéterminée. Il mentionne, dans ce message, qu'il reste le directeur général d'Apple, chargeant [[Timothy D. Cook|Tim Cook]] des tâches du quotidien<ref>[http://www.lemonde.fr/technologies/article/2011/01/17/steve-jobs-patron-d-apple-de-nouveau-en-arret-maladie_1466847_651865.html Steve Jobs, patron d'Apple, de nouveau en arrêt maladie], ''[[Le Monde]]'', 17 janvier 2011.</ref>.
[[File:Stevejobs Macworld2005.jpg|upright|right|thumb|Steve Jobs sur scène à la [[Macworld Conference & Expo]], San Francisco, le 11 janvier 2005|alt=]]
Apple continue son développement, introduisant et développant de nouveaux appareils numériques et leur environnement au cours des années 2000. Avec le lancement de l’[[iPod]] et d’[[iTunes]] en 2001 puis de l’[[iTunes Store]] en 2003, la compagnie crée une véritable révolution dans l’industrie de la musique, désormais dématerialisée. Steve Jobs supervise dans le même temps la création de la chaîne de magasins [[Apple Store]], d'abord aux Etats-Unis puis dans le monde entier. Le succès est fulgurant. Le 29 juin 2007, Apple entre dans le marché des [[Téléphone mobile|téléphones portable]]s avec la commercialisation de l’[[iPhone]], un appareil cellulaire doté d’un écran tactile [[multitouch]] qui comprend aussi un iPod et un [[navigateur internet]], révolutionnant là aussi le marché de la téléphonie mobile. Il lance l'année suivante un véritable « écosystème » pour cet appareil, et bientôt pour tous les produits Apple : l'[[App Store]], créant ainsi une forme de standard pour tous les [[smartphone]]s.
le 27 janvier 2010, Steve Jobs présente l’i[[Pad]], un tablette numérique reprenant le principe de l’écran tactile multitouch. C’est encore une forme de révolution, la porte ouverte à un nouveau marché dans lequel vont s'engouffrer bien des marques. Enfin, tous les contenus personnels des utilisateurs stockés sur les différents appareils se retrouveront dans le « nuage numérique », l'[[iCloud]], à partir duquel ils pourront être redistribués, « n'importe où, n'importe quand », un service présenté par Jobs en juin 2011, lors de sa toute dernière keynote.


Sur l'enchaînement des deux derniers produits phares d'Apple, Steve Jobs explique à [[Walt Mossberg]] lors du forum D8 en 2010 : {{citation|Tout a commencé avec la tablette. J'avais cette idée de pouvoir se débarrasser du clavier et de pouvoir écrire sur un écran en verre, tactile, multitouch, avec ses doigts. J'ai demandé à mes collaborateurs s'ils pouvaient faire quelque chose. Six mois plus tard, ils sont revenus avec un prototype. Je l'ai alors donné à un de nos brillants ingénieurs de la division UI (interface utilisateurs). Il a obtenu cet effet de scrolling inertiel et élastique ainsi que d'autres choses fantastiques, et je me suis dit "Mon Dieu, on peut construire un téléphone avec ça !". J'ai alors mis le projet tablette de côté car produire un téléphone était quelque chose de bien plus important, et durant les deux années suivantes, nous sommes mis au travail sur l'iPhone. Avec tout ce que nous avons appris sur l'iPhone, nous sommes ensuite retournés à la conception de l'iPad}}<ref>[http://www.youtube.com/watch?v=jdbvAdINPPA Youtube] "Steve Jobs on the origine of iPhone", consulté le 14/02/12</ref>.  
Le 24 août 2011, Steve Jobs annonce sa démission du poste de directeur général d'Apple<ref name="Letter-from-Steve" />.


En août 2011, après 14 années de montée en puissance sous la direction de son charismatique patron, Apple est l'entreprise la plus riche du monde par sa capitalisation boursière<ref>[http://www.lemondenumerique.com/article-27536-apple-est-devenue-l-entreprise-la-plus-valorisee-au-monde-quelques-instants.html Le monde numérique]"Apple est devenue l'entreprise la plus valorisée au monde, quelques instants", consulté le 11/01/12</ref>, son trésor de guerre dépassant notamment celui du gouvernement des Etats-Unis<ref>[http://www.lefigaro.fr/societes/2011/10/19/04015-20111019ARTFIG00742-apple-l-entreprise-la-plus-riche-du-monde.php Le Figaro.fr]"Apple, l'entreprise la plus riche du monde", consulté le 11/01/12</ref>.
Steve Jobs succombe à sa maladie dans la nuit du mercredi 5 octobre 2011, d'un arrêt respiratoire dû à une tumeur au pancréas selon le certificat de décès<ref>{{article |langue= fr |prénom1= |nom1=Reuters |lien auteur1=Reuters |titre=HIGH-TECH|périodique=20 minutes (France) |lien périodique=20 minutes (France) |jour=11 |mois=octobre |année=2011, 4h10 |url texte=http://www.20minutes.fr/article/803388/steve-jobs-mort-arret-respiratoire-du-tumeur-pancreas |consulté le= }}</ref>. Il fut ensuite inhumé dans l'intimité, le 7 octobre 2011.


Toujours enclin a stimuler l’innovation, Jobs n’a jamais manqué de rappeler à ses collaborateurs une vielle maxime qu’il avait trouvée à l’époque du lancement du Macintosh : « {{lang|en|Real Artist Ship}} » , c’est à a dire qu'un vrai artiste sait aussi vendre ses créations, et que la finalité d’un produit reste d’être distribuée au public<ref> {{en}}[http://www.visualnews.com/2011/10/07/inspiration-from-steve-jobs-real-artists-ship/ Visualnews.com] Benjamin Starr, "Inspiration from Steve Jobs, Real Artist Ship, consulté le 14/02/12</ref>. De son vivant, Steve Jobs est à la fois admiré et critiqué pour ses formidables talents de persuasion, ce fameux « [[champ de distorsion de la réalité]] », c’est à dire qu’il est capable d’altérer la perception de son ou des ses interlocuteurs pour leur faire adopter ses propres conceptions, qu’elles s’avèrent par la suite justes ou non. Il sait ainsi décrocher des partenariats, avec l’industrie de la musique ou les opérateurs téléphoniques, à des conditions exceptionnelles pour son entreprise<ref>{{en}} [http://www.mondaynote.com/2009/06/21/the-real-iphone-10/ Jean-Louis Gassée] "The real iPhone 1.0"</ref>. Ce talent particulier apparait au grand public lors des discours de Steve Jobs aux Macworld Expos ou aux [[Worldwide Developers Conference]]s, ou il présente l’actualité de son entreprise lors de ses ''keynotes'', renommées pour l’occasion ''[[Stevenote]]s''. Lors de ces grandes messes où il parcours la scène en jeans, baskets, et vêtu d'un pull à col roulé St. Croix, le patron d'Apple sait captiver son auditoire, notamment en répétant à l'envi des mots récurrents tels que {{lang|en|''gorgeous, unbelievable, fantastic, hot, great, Incredible, magical, wonderful, amazing, awesome, revolutionnary, extraordinary, phenomenal, supercool, terrific, huge, tremendous, exciting, beautiful, remarquable''}} etc<ref>{{en}} [http://www.youtube.com/watch?v=1ZS8HqOGTbA Youtube.com] iPad Keynote in less than 180 Seconds: Incredible, Beautiful, Amazing!, consulté le 11/01/12</ref>. Il sait aussi maintenir le suspense et ravir son public avec le fameux « ''One more thing'' » (encore une petite chose) qu'il prononce à la fin de ses présentations pour annoncer par surprise une autre nouveauté importante...
Avec la mort de Steve Jobs, ses actions dans [[The Walt Disney Company|Disney]] et [[Apple]] ont été transférées à un fonds présidé par sa veuve, Laurene Powell Jobs, fonds nommé ''Steven P. Jobs Trust''<ref name="Trust">[http://www.businessweek.com/news/2011-11-25/jobs-s-7-7-disney-stake-transfers-to-trust-led-by-widow-laurene.html Jobs’s 7.7% Disney Stake Transfers to Trust Led by Widow Laurene]</ref>. Laurene Powell Jobs annonce le [[24 novembre]] 2011 qu'elle détient 138 millions d'actions de Disney, soit 4,6 milliards de $ ou 7,7 % de Disney et 5,55 millions d'action d'Apple soit 2,04 milliards de $ mais n'a pas l'intention d'influencer la direction de Disney<ref name="Trust"/>.


==== Hommages ====
=== Démission ===
L'information de la mort de Steve Jobs est relayée par Apple sur son site web, qui affiche en hommage sur sa page d'accueil, sans autre commentaire, son portrait en noir et blanc ainsi que ses dates de naissance et de mort<ref>[http://www.apple.com/fr/stevejobs/ En souvenir de Steve Jobs], Apple, texte édité et consulté le 6 octobre 2011.</ref>.


Steve Jobs lutte durant plus de sept ans contre la maladie, subissant notamment une greffe du foie en avril 2009. Au fil des années, la santé florissante de son entreprise contraste avec son apparence, de plus en plus amaigri. Le 17 janvier 2011, il prend un nouveau congé "pour une durée indéterminée". Il s'avèrera être le dernier. le 24 août 2011, le monde entier apprend qu'il démissionne de son poste de directeur-général d'Apple, annonçant dans une lettre adressée à tous ses collaborateurs qu'il souhaite que [[Tim Cook]] prenne définitivement sa place, et qu'il restera président du conseil d'administration afin de pourvoir continuer à superviser les activités de la marque qu'il a fondée<ref name="IsaacsonChap40" group="a"/>. Quelques heures après cette annonce, les actions boursières de la compagnie chutent de 5%. Cette relativement légère baisse , considérant l'importance de Jobs pour Apple, s'explique par le fait que ses problèmes de santé sont de notoriété publique depuis plusieurs années, et qu'il est en congé médical depuis déjà huit mois.
Les fans d'Apple et de Steve Jobs, pour leur part, ne manquent pas de lui rendre hommage : ce, sous plusieurs formes, dont réalisation graphique, audio-visuelle, bougies et ''post-it'', devant les différents ''[[Apple Store]]''<ref>[http://www.firasofting.com/blog/2011/en-hommage-a-steve-jobs/ En hommage à Steve Jobs : L’artiste nous a quitté], ''firasofting.com''</ref>{{,}}<ref>[http://www.iphon.fr/post/hommage-steve-jobs Steve Jobs : vidéos et hommages pour un homme qui a marqué et va manquer], ''iphon.fr''</ref>.


== L'entrepreneur ==
Le moteur de recherche [[Google]]<ref name="HUFFINGTONPOST20111005" /> lui rend également hommage sur sa page d'accueil avec simplement, sous la fenêtre de recherche : Steve Jobs, 1955 - 2011 : un lien hypertexte sur « Steve Jobs » menant au site d'Apple.
=== Patrimoine ===
Steve Jobs ne gagne qu’un dollar symbolique par an en tant que directeur-général d’Apple, mais il possède dans le même temps 5.426 millions d’actions de son entreprise, tout comme 138 millions d’actions Disney, celles qu’il avait reçues en 2006 lors du rachat de Pixar. Il plaisante en expliquant que son dollar annuel de revenu est divisé en 50 cents pour participer aux réunions, et 50 cents basés sur la performance. En plus de son salaire, il obtient de la part d'Apple le remboursement de ses frais de transport (200 000$ en 2010)<ref>[http://www.journaldunet.com/solutions/emploi-rh/salaire-2010-steve-jobs-apple-0111.shtml Le salaire annuel de Steve Jobs toujours de 1 dollar en 2010] JournalDuNet.com 12 janvier 2011, consulté le 7 février 2012</ref> mais aussi un [[Avion à réaction|Jet]] [[Gulfstream V]] en tant que bonus. En 2011, Forbes estime sa fortune personnelle à 7 milliards de dollars, faisant de lui, le {{39e}} plus grande fortune américaine<ref>[http://www.pcinpact.com/news/65923-bill-gates-richesses-fortunes-classement-etats-unis.htm 400 plus grosses fortunes américaines : le succès de la high-tech] PCINpact.com 22 septembre 2011, consulté le 8 février 2012</ref>.


=== Style de management et personnalité ===
{{citation|Steve était l'un des plus grands inventeurs américains, assez courageux pour penser différemment, assez audacieux pour croire qu'il pouvait changer le monde, et assez talentueux pour le faire}}, a déclaré le président [[Barack Obama]] dans un communiqué, se disant {{citation|attristé}} par la nouvelle<ref name="RStribute"/>.
[[Fichier:Apple Macintosh 128Kb naked.jpg|thumb|200px|right|L'intérieur du boîtier du premier Macintosh qui cache les signatures de toute l'équipe qui a participé à sa conception]]
Jobs est un perfectionniste d’une grande exigence, qui a toujours voulu positionner ses entreprises et leurs produits à la pointe de l’industrie des technologies de l’information en prévoyant les tendances du marché, mais aussi en les créant, tout du moins en termes d’innovations et de style. Il résume cela par une [[Maxime (langue)|maxime]] de la star canadienne du hockey [[Wayne Gretzky]] : {{citation|Je patine vers l’endroit où le palet va être, et non vers là où il a été}}<ref group="a" name="IsaacsonChap26"/>. Sur un plan personnel, ce n'est pas tant la richesse qui l'intéresse (il se range dans la catégorie des grands patrons les moins ostentatoires), que de laisser sa trace, d'assurer sa place parmi les grands entrepreneurs/inventeurs de l'histoire de son pays, ainsi que la pérennité de son entreprise, qui devra lui survivre<ref group=a name="IsaacsonChap41"/>.


Il restera toute sa vie un adepte de l'[[intégration verticale]], ou « système fermé », qui veut que son entreprise conçoive tout à la fois de façon exclusive : le matériel, le système d'exploitation qui l'anime, les logiciels, les applications, les périphériques. Cette philosophie débouchant sur des appareils « tout-en-un » qui reliés entre eux, proposeront l'expérience unique du « foyer numérique »<ref group=a name="IsaacsonChap29"/>, un environnement totalement généré par Apple : une vision que Jobs a dès le début des années 2000<ref group=a name="IsaacsonChap39"/>.
[[Steven Spielberg]] déclare quant à lui que {{citation|Steve Jobs est le plus grand inventeur depuis Thomas Edison, il a mis le monde à la portée de nos doigts<ref name="RStribute"/>.}}
Tout doit donc être contrôlé à 100%. L'intérieur (ce qui ne se voit pas, et auquel, du premier Macintosh au dernier iPhone, on ne peut pas accéder) doit être aussi parfait que l'extérieur. Il fait par exemple changer les vis du boitier du premier Macintosh afin qu'il soit impossible pour le public de l'ouvrir avec un tournevis conventionel<ref group="a" name="IsaacsonChap13"/> et refait la même chose 26 ans plus tard avec l'iPhone 4<ref group=a name="IsaacsonChap35"/>. Jobs s'oppose aussi formellement, à quelques années d'écart, à la mise à disposition d'iTunes sur les plateformes Windows<ref group=a name="IsaacsonChap30"/>, ou à l'ouverture de l'App Store aux développeurs externes qui viendront y déposer leurs créations, et doit à chaque fois être convaincu par ses plus proches collaborateurs, à l'aide d'arguments imparables<ref group=a name="IsaacsonChap30" /> et dans le dernier cas, à la condition express que ce soit Apple qui teste et qui approuve ces "apps" venues de l'extérieur avant de les proposer en ligne<ref group=a name="IsaacsonChap37"/>.


Sa philosophie consistant à positionner son entreprise et ses production à la convergence de l'art et de la technologie<ref group=a name="IsaacsonChap29" />, Steve Jobs est également littéralement obsédé par le [[design]]. Il considère que c'est une absolue priorité, la beauté et la simplicité, stimulé et épaulé dans la 2e partie de sa carrière chez Apple par [[Jonathan Ive]], le patron de ce secteur. Une démarche globale, qui va des cordons, adaptateurs électriques ou emballages aux escaliers translucides en colimaçon des Apple Stores<ref>[http://www.nytimes.com/interactive/2011/08/24/technology/steve-jobs-patents.html The New York Times] "Steve Jobs patents", consulté le 16/02/12</ref>, pour le moins couronnée de succès. Mais elle peut conduire par exemple en 2010 à l'affaire de l'''Antennagate'', ce premier modèle de l'iPhone 4 qui rencontre des problèmes de réseau quand on le tient d'une certaine façon, car Jobs et Ive ont tenu à ce que son contour soit d'une pureté de ligne parfaite, en aluminium brossé, au détriment du fonctionnement de son antenne, et sans tenir compte des avertissements de leurs ingénieurs à ce sujet<ref>{{en}} [http://www.washingtonpost.com/business/technology/steve-jobs-bio-handling-antennagate/2011/10/24/gIQA3MTTCM_story.html The Washington Post] {{en}} "Steve Jobs bio: Handling ‘Antennagate’", consulté le 08/02/12</ref>. Contraint à réagir par le ''buzz'' négatif qui enfle dans les semaines suivant la commercialisation de l'appareil, Jobs convoque une conférence de presse où il explique avant tout que les concurrents ne font pas mieux, que le problème a été surgonflé par la sphère médiatique, et offre un contour de protection (''bumper'') à tous les possesseurs de l'appareil<ref>{{en}} [http://www.guardian.co.uk/technology/2011/oct/24/steve-jobs-biography-antennagate The Guardian] {{en}} "Steve Jobs biography: he thought 'Antennagate' row was a smear", consulté le 10/02/12</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://www.youtube.com/watch?v=c2wvLlbyHcs Youtube]"Steve Jobs - iPhone 4 Problem", consulté le 10/02/12</ref>.
Selon [[George Lucas]] {{citation|la magie de Steve était que, bien que d'autres acceptent simplement le statu quo, il voyait le vrai potentiel dans tout ce qu'il touchait et il ne transigeait jamais sur cette vision<ref name="RStribute"/>.}}


Il a beaucoup été question de la personnalité agressive et exigeante de Steve Jobs. Le magazine ''[[Fortune (magazine)|Fortune]]'' (qui a sacré Jobs « directeur général de la décennie » en novembre 2009) a par exemple écrit qu’il était « considéré comme un des plus grands égotistes de la [[Silicon Valley]] ». Divers commentaires sur la nature de son tempérament peuvent être lus les ouvrages ''The Little Kingdom'' de Michael Moritz, ''The Second Coming of Steve Jobs'', d'Alan Deutschman ou ''iCon: Steve Jobs'', de Jeffrey S. Young & William L. Simon. En 1993, Jobs figure dans la liste des patrons les plus durs de ''Fortune'', en regard de la façon dont il dirige [[NeXT]]. Le confondateur de cette entreprise, Dan’l Lewis déclare dans ce même magazine que Steve Jobs, durant cette période, « avait des sautes d'humeur inimaginables ». [[Jef Raskin]], qui fut un temps au début des années 1980 chef de projet pour le [[Macintosh]] a déclaré que Jobs {{citation|aurait fait un excellent Roi de France}}<ref>{{en}} [http://www.folklore.org/StoryView.py?project=Macintosh&story=The_Little_Kingdom.txt The Little Kingdom] ANdy Hetzfeld, Folklore.org december 1982, consulté le 14 février 2012</ref>, faisant ainsi allusion à sa personnalité impérieuse et démesurée. Pour ce qui est de son style de management chez [[Pixar]], l’animateur américain [[Floyd Norman]] déclare qu’il {{citation|était un individu adulte, qui n’a jamais interféré avec le travail des cinéastes}}<ref>{{en}} [http://jimhillmedia.com/columnists1/b/floyd_norman/archive/2009/01/19/steve-jobs-a-tough-act-to-follow.aspx Steve Jobs: A Tough Act to Follow] jimhillmedia.com 19 janvier 2009, consulté le 14 février 2012</ref>.
[[Bill Gates]] et de nombreux autres expriment leur respect et admiration de son travail et de sa personne<ref name="RStribute">{{en}} [http://www.rollingstone.com/culture/news/tributes-pour-in-for-steve-jobs-20111006 Tributes Pour In for Steve Jobs — Apple icon's death resonates around the world — By Rolling Stone October 6, 2011 1:20 PM]. President Barack Obama: {{citation|Steve was fond of saying that he lived every day like it was his last. Because he did, he transformed our lives, redefined entire industries, and achieved one of the rarest feats in human history: he changed the way each of us sees the world... The world has lost a visionary…}} Bill Gates: {{citation|The world rarely sees someone who has had the profound impact Steve has had, the effects of which will be felt for many generations to come. For those of us lucky enough to get to work with him, it’s been an insanely great honor. I will miss Steve immensely.}}


Le biographe officiel Walter Isaacson qui publie « ''Steve Jobs'' » en 2011, se demande tout au long de son livre si la méchanceté dont fait parfois preuve son sujet est intentionnelle ou fait simplement partie d’un personnage entier, qui dit ce qu’il pense, pense ce qu’il dit, ne s'embarrasse jamais de considérations liées à l’empathie et ne peut pas (ou ne veut pas) contenir ses émotions. Il y a beaucoup d'exemples frappants à ce titre, le plus récent voyant un Steve Jobs très affaibli par la maladie en 2009, trouvant l'énergie de démolir littéralement et publiquement, dans l'auditorium du quartier général de Cupertino, l'équipe du service en ligne [[MobileMe]] (lancé en 2008, fermé en 2011) en lui disant « Vous avez sali la réputation d’Apple. Vous devriez vous détester d’avoir laissé tomber vos collègues ! »  et en congédiant sur le champ les responsables<ref name="Nelson">[http://www.nelsondumais.com/2011/11/21/«-steve-jobs-»-de-walter-isaacson-le-fil-d’ariane-qui-me-manquait/ La Chronique de Nelson] "« Steve Jobs » de Walter Isaacson: le fil d’Ariane qui me manquait", consulté le 9/02/12</ref> <ref group=a name="IsaacsonChap39"/>.
Steven Spielberg: {{citation|Steve Jobs was the greatest inventor since [[Thomas Edison]]. He put the world at our fingertips.}} George Lucas: {{citation|The magic of Steve was that while others simply accepted the status quo, he saw the true potential in everything he touched and never compromised on that vision.}}</ref>.
On apprend aussi que le fondateur d'Apple s'estime souvent au dessus des lois des hommes, affectant notamment de rouler dans une Mercedes sans plaques d'immatriculation et la garant n'importe où, par exemple sur les places réservées aux handicapés.<ref>{{en}} [http://www.folklore.org/StoryView.py?project=Macintosh&story=Handicapped.txt&topic=Personality%20Clashes&sortOrder=Sort%20by%20Date&detail=medium Folklore.org] Andy Hertzfeld, "Handicapped", consulté le 13/02/12</ref>.


Steve Jobs est également un grand fan de musique, et à son panthéon, figurent [[Bob Dylan]], dont il collectionne les albums depuis son plus jeune âge, et les [[Beatles]]. Il se réfère souvent au groupe de [[Liverpool]], notamment au cours de ses keynotes (en janvier 2007, lorsqu'il présente la fonction [[iPod]] du premier [[iPhone]], il joue deux morceaux de ''[[Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band]]''<ref>{{en}} [http://www.youtube.com/watch?v=Az3kPI2fINw Youtube] "The Beatles on Steve Jobs Iphone" , Consulté le 10/02/12. N.B.: les deux morceaux sont ''[[With a Little Help from My Friends]] et ''[[Lovely Rita]]'</ref>) ou la même année lors de la conférence télévisée ''All Things Digital'' où il partage le plateau avec [[Bill Gates]] et où il choisit un vers de la chanson ''[[Two of Us]]'' pour décrire avec beaucoup d'émotion leurs tumultueuses relations désormais apaisées : « You and I have memories longer than the road that stretches out ahead » (toi et moi, nous avons des souvenirs plus longs que la route qui s'étend devant)<ref>{{en}} [http://www.youtube.com/watch?v=85PMSYAguZ8 Steve Jobs and Bill Gates, Historic Interview]</ref>.
D'un autre côté, Steve Jobs n'est pas apprécié de tous. [[Richard Stallman]] déclarait {{citation|Steve Jobs, le pionnier de l’ordinateur conçu comme une prison cool, mise au point pour supprimer leur liberté aux idiots, est mort.}}. {{citation|Je ne suis pas content qu’il soit mort, mais je suis content qu’il soit parti.}}
Il déclare par ailleurs lors de l'émission [[60 Minutes]] de CBS : « Mon modèle pour le business, ce sont les Beatles. Quatre gars qui laissaient leurs tendances négatives de côté, qui s'équilibraient l'un l'autre. Et le total était plus grand que la somme des individualités. Les grandes choses dans le business ne sont jamais réalisées par une seule personne. Elle sont accomplies par une équipe. »<ref>{{en}} [http://www.youtube.com/watch?v=vVCB1vJWQIE Youtube] "Steve Jobs on Teamowrk", 60 minutes, consulté le 03/02/12</ref>  Il met également, à la fin de sa vie, toute son énergie dans les négociations avec [[EMI]] et la compagnie homonyme [[Apple Corps]] pour mettre fin au [[Contentieux entre Apple Corps et Apple Computer|contentieux]] qui les oppose afin de pouvoir proposer l'oeuvre de son groupe favori<ref group=a name="IsaacsonChap31"/> en téléchargement légal sur iTunes. C'est chose faite le 16 novembre 2010, et Steve Jobs s'occupe personnellement du lancement en grande pompe de cet évènement<ref>{{en}} [http://www.apple.com/pr/library/2010/11/16The-Beatles-Now-on-iTunes.html Apple.com] "The Beatles Now on iTunes", consulté le 10.02.12</ref> <ref group=a name="IsaacsonChap38"/>


Steve Jobs résume sa façon d’être dans son fameux discours à l’adresse des étudiants de l’université de Stanford en 2005 : « Votre temps est limité. Ne le gâchez pas en menant une existence qui n’est pas la votre. Ne soyez pas prisonniers des dogmes, ce n’est rien d’autre que vivre selon les conclusions et les réflexions d’autres personnes. Ne laissez pas le brouhaha des opinions des autres étouffer votre voix intérieure. Et par dessus tout, ayez le courage de suivre votre coeur et votre intuition : d’une manière ou d’une autre, ils savent ce que vous voulez vraiment devenir. Tout le reste est secondaire. Soyez insatiables. Soyez fous ».<ref>{{en}} [http://news.stanford.edu/news/2005/june15/jobs-061505.html Stanford University] {{en}} "Text of Steve Jobs' Commencement adress (2005)", consulté le 10/02/12</ref>.
== Style de gestion ==
La personnalité agressive et exigeante de Steve Jobs a été abondamment discutée. Le magazine ''[[Fortune (magazine)|Fortune]]'' (qui a « sacré » Jobs {{citation|directeur général de la décennie}} en novembre 2009)<ref>{{en}} {{Lien web |url=http://money.cnn.com/magazines/fortune/steve_jobs/2009/index.html |titre={{lang|en|''Steve Jobs: CEO of the Decade''}} |auteur=Adam Lashinsky |date=5 novembre 2009 |consulté le=10 novembre 2009}}.</ref> a écrit que « il est considéré comme le plus grand [[wikt:égotiste|égotiste]] de la [[Silicon Valley]] »<ref name="egomaniac">{{en}} [http://money.cnn.com/magazines/fortune/fortune_archive/2007/03/19/8402325/index.htm?source=yahoo_quote Steve Jobs' bad bet], ''[[Fortune (magazine)|Fortune]]'', 5 mars 2007.</ref>. Des commentaires sur son tempérament et son style peuvent être trouvés dans ''[[The Little Kingdom]]'', un livre de [[Michael Moritz]], l'une des rares biographies autorisées sur Steve Jobs. Des biographies non autorisées ont également paru : ''[[Steve Jobs: The Journey Is the Reward]]'', ''[[The Second Coming of Steve Jobs]]'' ou ''[[iCon: Steve Jobs]]''. Dans ''iCon: Steve Jobs'', les auteurs font remarquer que Paul Jobs, qui a adopté Steve, est aussi connu pour être agressif.


=== Relation avec Bill Gates et autres personnalités de l'industrie ===
Steve Jobs a toujours voulu qu'Apple soit une société majeure des technologies de l'information et de l'industrie, et cela en prévoyant et en fixant les tendances du marché, au moins en termes d'innovation et de style. Il résume son idée à la fin de la [[Macworld Conference & Expo]] de [[janvier 2007]] en citant l'ancien joueur de hockey [[Wayne Gretzky]]<ref>{{en}} [http://blog.seattlepi.nwsource.com/microsoft/library/applekeynote.html Jobs MACWORLD 2007].</ref> :
Steve Jobs et Bill Gates, tous deux nés en 1955, sont à l'origine d'un pan entier de l'histoire de la révolution micro-informatique. Là où l'un développe très vite des talents de design, de persuasion et de vente, l'autre, homme d'affaires précoce et avisé, sait aussi programmer, ce qu'il ne manquera jamais de souligner. En janvier 1976, Avant même la création d'Apple, Bill Gates écrit une [[An Open Letter to Hobbyists|fameuse lettre ouverte]] au [[Homebrew Computer Club|club informatique]], dont sont membres Jobs et Wozniak, pour fustiger l'utilisation libre des logiciels (en l'occurrence, son tout récent [[Altair BASIC|BASIC]]), créant un véritable précédent historique dans le monde numérique sur la question de la licence des programmes<ref>{{en}} [http://www.digibarn.com/collections/newsletters/homebrew/V2_01/gatesletter.html Digibarn computer museum] Homebrew computer club newsletter : Bill Gate's open letter to hobbyists</ref>.
{{Citation bloc|C'est une vieille citation de [[Wayne Gretzky]] que j'adore : ''Je patine vers l'endroit où le [[Palet (hockey sur glace)|palet]] va être, et non vers là où il a été''. Et nous avons toujours essayé de faire cela chez Apple. Depuis le tout début. Et nous le ferons toujours.}}


Comme le raconte [[Andy Hertzfeld]], {{citation|Chacun se croyait plus brillant que l'autre mais Steve affichait une condescendance ostensible à l'égard de Bill, en particulier en matière de goût et de style. Et Bill, de son côté, prenait Steve de haut parce qu'il ne savait pas écrire un programme}}<ref group=a name="IsaacsonChap16" />. Mais Apple est déjà sur le devant de la scène lorsque Microsoft balbutie, et c'est la marque à la pomme qui « met le pied à l'étrier » à la jeune firme de Seattle en lui faisant développer son tableur ([[Excel]]) et son traitement de texte ([[Microsoft Word|Word]]) pour le premier Macintosh<ref group=a name="IsaacsonChap16" /> commercialisé en 1984. Les relations entre les deux patrons vont s'envenimer lorsque Microsoft développe son propre système d'exploitation, [[Windows]] en reprenant le principe développé sur les ordinateurs Apple, l'interface graphique et la souris. Un accord stipulait en effet que Microsoft ne développerait rien dans ce sens pendant un an après la sortie du Macintosh programmée en janvier 1983. Mais l'appareil pommé prend un an de retard, et en novembre de la même année, Gates présente à New York les principes de son nouvel "[[Système d'exploitation|OS]]"<ref group=a name="IsaacsonChap16"/>. Une scène passée à la postérité se déroule alors à Cupertino où Gates et venu seul pour prendre un véritable savon. « C'est un coup en traître ! On t'a fait confiance et maintenant, tu nous fait les poches ! » hurle Jobs. « Il y a une autre façon de voir les choses », répond Bill, « Xerox était notre riche voisin à tous les deux, et quand je suis entré chez lui pour voler sa télévision, j'ai découvert que tu l'avais déjà emportée ! »<ref group=a name="IsaacsonChap16" />. Bill Gates se trouve être une des très rares personnes totalement insensibles au champ de distorsion de la réalité de Jobs.
[[Floyd Norman]], animateur américain, a dit qu'à [[Pixar Animation Studios|Pixar]], Steve Jobs était un {{citation|individu adulte}}, et n'a jamais interféré avec le travail des cinéastes<ref>{{en}} Floyd Norman, [http://jimhillmedia.com/columnists1/b/floyd_norman/archive/2009/01/19/steve-jobs-a-tough-act-to-follow.aspx Steve Jobs: A Tough Act to Follow], Jim Hill Media, 19 janvier 2009.</ref>.

Cette histoire, « Windows a copié le Mac », restera toujours un point d'achoppement entre les deux géants. A la fin de sa vie, Jobs dit encore « Ils nous ont dépouillé ! Bill n'a aucune éthique ! », à quoi ce dernier répond « Si c'est ce qu'il croit, c'est qu'il est définitivement perdu dans son champ de distorsion »<ref group=a name="IsaacsonChap16" />. Au cours des années 1990, Windows gagne haut la main la « guerre des systèmes d'exploitation » en atteignant une position quasi hégémonique. Ce qui n'empêche pas Steve Jobs de dire à cette époque : «  Le problème de Microsoft, c'est qu'ils n'ont pas de goût, absolument aucun. Je parle au sens le plus général du terme. Ces gens-là sont incapables d'avoir des idées, ils ne cherchent pas à apporter du savoir ou du bonheur à l'humanité avec leurs produits... Alors, oui, la réussite de Microsoft m'attriste. Leur succès ne me pose pas de problème en soi. Ils l'ont plus ou moins mérité, à force d'opiniâtreté. Ce qui me désespère, c'est qu'ils font des produits de troisième zone. »<ref group=a name="IsaacsonChap16" />

Ils s'opposent en fait sur un principe industriel : la verticalité (le système fermé) prônée par Jobs, et l'horizontalité (la mise en licence des programmes pour tous les appareils), crédo de Gates. Les relatons sont souvent houleuses, comme lorsque Gates, en position de force, refuse de créer le moindre programme pour les ordinateurs NeXT en dénigrant le nouveau produit lancé par Jobs après son départ d'Apple<ref group=a name="IsaacsonChap16" />. Lorsqu'il y revient, en 1997, Jobs décide d'enterrer la hache de guerre et de mettre un terme à une décennie de poursuites judiciaires avec Microsoft et propose à Gates d'entrer au capital d'Apple et de continuer à développer des programmes pour la marque à la pomme. Un mariage entériné lors d'une keynote où le patron de Microsoft apparaît en direct sur l'écran géant devant un Jobs du coup tout petit et un public stupéfait, ce qu'il considèrera à postériori comme une gaffe magistrale<ref group=a name="IsaacsonChap23"/>.

[[File:Steve Jobs and Bill Gates (522695099).jpg|thumb|left|Steve Jobs et Bill Gates sur le plateau de la conférence ''All Things Digital'', le 31 mai 2007]]
Durant les années 2000, chaque entreprise ayant trouvé sa place dominante sur le marché de l'informatique, les relations s'apaisent. Ainsi, lors du forum télévisé ''All Things Digital'' en mai 2007, les deux hommes qui partagent le plateau de [[Walt Mossberg]] se couvrent de louanges. Les yeux dans ceux de son rival historique, Gates déclare ; « J'ai vu Steve prendre des décisions fondées sur son instinct... Un instinct que, voyez-vous, j'ai beaucoup de mal à m'expliquer. Son mode opératoire est unique et, en un sens, magique. Et dans ces moments-là, je me dis Waouh ! »<ref group=a name="IsaacsonChap34"/>. A l'été 2011, Bill Gates rend une dernière visite à Steve Jobs, dont le cancer est en phase terminale. Ils restent plus de trois heures ensemble à discuter avec beaucoup d'émotion dans le salon de sa maison de Palo Alto, et concluent : Je croyais autrefois que le modèle ouvert, horizontal l'emporterait. Mais tu as prouvé que le modèle intégré, vertical pouvait aussi être une réussite », dit Gates. « Ton modèle marche aussi », lui répond Jobs.<ref group=a name="IsaacsonChap40"/>.

Avec les autres grands patrons de l'industrie informatique américaine, Steve Jobs n'est généralement pas tendre. Ainsi, un guerre des mots éclate à la fin des années avec 1990 avec le le constructeur d’ordinateurs [[Michael Dell]]. C’est d’abord le patron d’Apple qui qualifie les produits [[Dell]] de « vieilles bécanes tout sauf innovantes ». Le 6 octobre 1997, lorsque l’on demande à Michael Dell ce qu’il ferait s’il possédait un ordinateur Apple, il répond « Je le jetterais à la poubelle et je rendrais leur argent aux actionnaires». En 2006, Jobs envoie un email à tous les salariés de sa compagnie, au moment où la capitalisation boursière de la marque à la pomme dépasse celle de Dell : « A toute l’équipe : il apparait que les prédictions de Michael Dell ne se sont pas avérées exactes. A la clôture du marché aujourd’hui, Apple vaut plus cher que Dell. Les actions montent et descendent, et les choses pourraient être différentes demain, Mais je pense que cela vaut un petit moment de réflexion ce jour. Steve ».

Un de ses plus grands amis de l'industrie informatique est [[Larry Ellison]], le patron fondateur d'[[Oracle Corporation|Oracle]]. En 1995, Ellison veut entraîner son ami dans une tentative de putsch contre Apple, en rachetant l'entreprise et en lui donnant dans la foulée 25% des parts pour lui permettre de reprendre les rênes<ref group=a name="IsaacsonChap22"/>. Mais Jobs n'est pas chaud. Il n'est pas un partisan de ce genre d'offensive inamicale en bourse<ref group=a name="IsaacsonChap22"/>. Il veut revenir par la grande porte, ce qu'il fera fin 1996, avant d'inviter Ellison à siéger au conseil d'administration de la marque à la pomme. Situé dans le top dix des entrepreneurs les plus nantis au monde, Ellison qui invite souvent la famille Jobs en croisière sur un de ses luxueux Yachts, est surnommé « notre ami riche » par le fils de Steve, Reed Jobs, qui souligne ainsi le refus de son père d'afficher tout signe ostentatoire<ref group=a name="IsaacsonChap20"/>. Un autre grand ami de Jobs est Millard « Mickey » Drexler, directeur général du fabricant de vêtements [[Gap (entreprise)|Gap]] quand il lui offre un siège dans ce conseil d'administration d'Apple qu'il taille à sa mesure lors de son retour, à la fin des années 1990<ref group=a name="IsaacsonChap23"/>. Drexler donne souvent des conseils avisés à Jobs<ref group=a name="IsaacsonChap28"/>, et il dira de lui au moment de sa démission en août 2011 : «  Avoir vu Steve transformer Apple est la chose la plus incroyable que j'ai vue dans toute ma carrière »<ref group=a name="IsaacsonChap40" />.

Au début de son parcours d'entrepreneur, l'ennemi s'appelait [[IBM]]<ref group=a name="IsaacsonChap16" />. Il est ensuite devenu Microsoft. A la fin de sa vie, Steve Jobs va ferrailler contre [[Google]], sur un problème similaire : la naissance d'[[Android]], le système d'exploitation ouvert pour appareils mobiles développé par le Géant de [[Mountain View (Californie)|Moutain Wiew]] qui selon lui, est une honteuse copie d'[[iOS (Apple)|iOS]]<ref group=a name="IsaacsonChap38"/>. Il avait pourtant fait entrer le patron de Google, [[Eric Schmidt]], au conseil d'administration d'Apple<ref group=a name="IsaacsonChap38" />. Voici ce qu'il lui dit en 2010 : « Vous avez les mains sales. Je ne suis pas intéressé par un arrangement. Je ne veux pas de votre argent. Si vous m'offriez cinq milliards de dollars, je n'en voudrais pas ! Merci, j'en ai largement assez. Ce que je veux, c'est que vous cessiez de piquer nos idées pour Android. »<ref group=a name="IsaacsonChap38" />. Il déclare aussi : « Je détruirai Android, parce que c"est un produit volé. Je vais lancer une guerre thermonucléaire ! Ils vont avoir la peur de leur vie, parce qu'ils savent qu'ils sont coupables. En dehors de son moteur de recherche, les produits Google sont nuls. »<ref group=a name="IsaacsonChap38" />. Etrange parallèle avec ce qui s'est passé 30 ans auparavant avec Windows, et issue identique. Les éventuelles actions en justice sont vouées à l'échec<ref group=a name="IsaacsonChap38" />. Pourtant, alors que son décès approche, lors de son ultime congé maladie en 2011, Steve Jobs reçoit [[Larry Page]] à son domicile de Palo Alto. Ce dernier vient de reprendre les rênes de l'entreprise qu'il a confondée avec [[Sergey Brin]], et a sollicité une « audience » pour prendre conseil auprès du patron légendaire. « Ma première pensée a été de l'envoyer au diable. Mais j'ai réfléchi et je me suis dit que tout le monde m'avait aidé quand j'étais jeune, de [[William Hewlett|Bill Hewlett]] à l'ingénieur dans ma rue qui bossait chez [[HP]]. Alors je l'ai rappelé pour l'inviter à venir »<ref group=a name="IsaacsonChap40" />, dit Jobs. Il lui parle de l'importance du recrutement, du fait qu'il faut rester concentré sur pas plus de cinq produits phares, car tous les autres « vous tirent vers le bas, et en un rien de temps, on se transforme en Microsoft »<ref group=a name="IsaacsonChap40" />, et raconte : « J'ai essayé de l'aider de mon mieux. Je continuerai à le faire aussi avec des gens comme [[Mark Zuckerberg]]. Voilà comment je vais occuper le temps qui me reste. Je peux aider les générations suivantes à se rappeler comment naissent les grandes entreprises et à perpétuer la tradition. La [[Silicon Valley|Vallée]] m'a beaucoup soutenu. Je ferai de mon mieux pour lui rendre la pareille. »<ref group=a name="IsaacsonChap40" />

=== Inventions et design ===
Le sens du design de Steve Jobs a été grandement influencé par le Bouddhisme qu’il a expérimenté en Inde lors d’un voyage spirituel de sept mois. Ses capacités intuitives si développées on également connu l’influence de la spiritualité qu’il a étudiée avec différents maîtres, et selon lui, du [[LSD]].

Au 9 octobre 2011, il est listé comme inventeur, ou co-inventeur de 342 brevets américains liés à la technologie, et allant des ordinateurs actuels et appareils portables aux interfaces utilisateurs (dont les tactiles), haut-parleurs, claviers, adaptateurs électriques, coffrets, fermoirs, pochettes, cordons et emballages. La plupart de ces brevets on trait au design, mais 43 d’entre-eux sont listés comme des inventions de produits. Celui du nouveau dock du système d’exploitation Mac OS X 10.7 (''Lion'') 
a été validé le jour précédant sa mort.

=== Philanthropie ===
L'engagement philanthropique de Steve Jobs, comparé à celui de Bill Gates par exemple, est resté très discret. Après avoir quité Apple et fondé Next, il lance la ''Steven P. Jobs Foundation'', mais l'abandonne un an plus tard. Lors de son retour à la tête d'Apple en 1997, il arrête le programme caritatif de la firme. Cependant sous l'ère Jobs, Apple participe au programme [[Product Red]], en produisant des modèles rouges de ses iPods dont une partie des profits générés sont reversés au [[Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme]], faisant d'Apple son contributeur le plus important<ref>[http://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/mort-de-steve-jobs-qui-va-heriter-de-sa-fortune_264541.html Qui va hériter de la fortune de Steve Jobs?], [[L'Expansion]] - 6 octobre 2011, consulté le 20 janvier 2012</ref>. Son non ralliement a [[The Giving Pledge]], mouvement philanthropique lancé par [[Bill Gates]] et [[Warren Buffett]] en juin 2010, n'est pas passé inaperçu. Ces derniers invitaient les plus fortunés du pays à prendre l’engagement moral - et public - de destiner une grande partie de leur fortune à la philanthropie<ref>[http://www.letemps.ch/Page/Uuid/ab6e3504-f35e-11e0-92c2-95ec6bc4767d/Steve_Jobs_lhomme_qui_portait_bien_son_nom Steve Jobs l’homme qui portait bien son nom], Le Temps, 11 octobre 2011, consulté le 20 janvier 2012</ref>. Après une critique au sujet de sa philanthropie dans [[The New York Times]], [[Bono]], l'un des fondateurs de (RED), prend sa défense en rapportant que lorsqu'il a approché Steve Jobs au sujet de la marque (RED), il aurait dit : {{citation|Il n'y a rien de mieux que la chance de pouvoir sauver des vies}}<ref>{{en}} [http://www.nytimes.com/2011/09/02/opinion/bono-praises-steve-jobs-as-generous-and-poetic.html Bono Praises Steve Jobs as Generous and ‘Poetic’] [[New York Times]], {{1er}} septembre 2011, consulté le 20 janvier 2012</ref>.

== Vie privée ==
Les parents biologique de Steve Jobs se rencontrent à l'[[Université du Wisconsin]]. Abdulfattah "John" Jandali, un syrien musulman y fait ses études en science politique puis les enseigne fin des années 1960 à l'[[Université du Nevada]] à [[Reno (Nevada)|Reno]]. Rapidement, il se reconverti dans la restauration en rachetant un restaurant dans cette même ville. Il est depuis 2006, Vice President de l'hotel-casino Boomtown toujours à Reno. En décembre 1955, dix mois après avec donné leur enfant à l'adoption Joanne Carole Schieble et Adbulfattah se marient. En 1957, ils ont ensemble une fille, Mona. Après leur divorce en 1962, Jandali perd le contact avec sa fille. Schieble quant à elle se remarie et Mona prend alors le nom de son beau-père et devient ainsi connu sous le nom de [[Mona Simpson (auteur)|Mona Simpson]]<ref>{{en}} [http://online.wsj.com/article/SB10001424052970203499704576620911395191694.html For Jobs's Biological Father, the Reunion Never Came] The Wall Street Journal, 10 octobre 2011, consulté le 20 janvier 2012</ref>.

Dans les années 1980, Steve Jobs retrouve sa mère biologique Joanne qui lui révèle qu'il a une sœur biologique, Mona Simpson. Ils se rencontrent pour la première fois en 1985 et deviennent de proches amis<ref name="eulogy">{{en}} [http://www.nytimes.com/2011/10/30/opinion/mona-simpsons-eulogy-for-steve-jobs.html A Sister’s Eulogy for Steve Jobs] The New York Times, 30 octobre 2011, consulté le 21 janvier 2012</ref>. Mona decide par la suite de partir à la recherche de son père, elle le retrouve alors qu'il dirige un petit restaurant à [[Sacramento]]. Sans savoir qui son fils est devenu, Jandali raconte à sa fille qu'il a par le passé dirigé un grand restaurant dans la [[Silicon Valley]] ou même Steve Jobs est venu manger. {{citation|Oui, oui, il venait souvent. C'était un type sympa et il laissait toujours de gros pourboires.}}. Lors d'une de ses interviews enregistrée avec son biographe Walter Isaacson, Steve Jobs dit. {{citation|Lorsque j'étais à la recherche de ma mère biologique, j'ai étais évidemment aussi à la recherche de mon père biologique. J'en ai appris un petit peu à son sujet, mais ce que j'ais appris ne m'a pas plu. J'ai lui donc demandé à ma soeur de ne pas lui raconter que nous nous étions rencontrés ... ne rien raconter du tout à mon sujet.}}<ref>{{en}} [http://www.cbsnews.com/video/watch/?id=7385674n&tag=contentMain;contentBody Jobs refused to meet father] CBS-60 Minutes, 23 octobre 2011, consulté le 21 janvier 2011</ref>. En parlant de ses parents, Steve déclare {{citation|Ils ont été ma banque de sperme et d'ovules - cela n'a rien de méchant ; c'est juste la vérité : des donateurs de gamètes, c'est tout ce qu'ils sont - rien de plus.}}<ref name="IsaacsonChap1" group="a"/>. Jandali rapporte lui de son coté au [[The Sun|Sun]], que ses efforts pour contacter Jobs ont été vains<ref>{{en}} [http://www.thesun.co.uk/sol/homepage/features/3778186/First-chat-with-Apple-tycoons-dad.html First chat with Apple tycoons dad] The Sun, 27 août 2011, consulté le 21 janvier 2011</ref>.

La première fille de Steve Jobs, Lisa Brennan-Jobs né en 1978 de sa relation avec sa petite amie de l'époque Chris Ann Brennan. Pendant deux ans, elle élève l'enfant seule, alors que Jobs nie en être le père, prétendant qu'il est stérile<ref>{{en}} [http://money.cnn.com/2008/03/02/news/companies/elkind_jobs.fortune/index2.htm Trouble with Steve Jobs] cnn.com 5 mars 2008, consulté le 11 février 2012</ref>. A la même époque, il lance l'ordinateur [[Apple Lisa|Lisa]]. Par la suite, au moment de l'introduction en bourse d'Apple et sous la pression de ses associés, il finit par reconnaitre Lisa comme sa fille, et elle viendra vivre à ses côtés pendant quatre ans lors de son adolescence avant d'aller poursuivre ses études à [[Université Harvard|Harvard]]<ref group="a" name="IsaacsonChap20"/>.

En 1982, il rencontre la chanteuse [[Joan Baez]] avec qui il entretient un relation. Pour Elizabeth Holmes, l'amie de Steve Jobs depuis les années Reed, la principale raison de son intérêt pour Joan - hormis le fait qu'elle est belle, drôle et talentueuse - est qu'elle a eu une liaison avec [[Bob Dylan]]. « Steve adorait ce lien subliminal avec Dylan. ». Après s'être posé la question d'un hyopothétique marriage avec cette femme, plus vieille que lui et qui ne voudrait probablement plus d'enfant, il mettent fin à leur relation après 3 ans<ref group="a" name="IsaacsonChap20" />. Steve Jobs passe les années suivantes auprès de Tina Redse, jeune et jolie blonde qui se trouve à ses côté au moment où il doit quitter Apple en 1985, et qui restera sa petite amie jusqu'à sa rencontre avec Laurene Powell<ref name="andy" /> <ref>[http://www.nytimes.com/2011/10/26/opinion/limits-of-magical-thinking.html?_r=1 The New York Times] Maureen Dowd, "The Limit of Magical Thinking", consulté le 13/02/12</ref>.

Steve Jobs se rend à la ''Stanford Business School'' pour y donner une conférence en octobre 1989. Il y rencontre donc une autre jeune et jolie blonde, Laurene Powell qui y poursuit des études. Ils échangent leurs numéros de téléphone, il repart, puis il raconte, dix ans plus tard : « J'étais remonté dans ma voiture, au parking, la clé dans le contact, je devais me rendre à une réunion de travail. Puis je me suis dit "Si c'était ma dernière nuit sur terre, est-ce que je la passerais dans une réunion ou avec cette femme ?" J'ai traversé le parking en courant, et je lui ai demandé si elle voulait dîner avec moi. Elle a dit oui, nous sommes allés en ville, et depuis lors, nous ne nous quittons plus »<ref name="Lohr">[http://www.nytimes.com/1997/01/12/magazine/creating-jobs.html?pagewanted=8&src=pm The New York Times] Steve Lohr, « Creating Jobs », article publié le 12 janvier 1997, consulté le 12/02/12</ref>. Le 18 mars 1991, Steve (36 ans à l'époque) se marie avec Laurene (27 ans), lors d'une cérémonie au Ahwahnee Hotel dans le [[Parc national de Yosemite]]. Le mariage est présidé le moine bouddhiste [[zen]] Kobun Chino Otogawa. Le premier enfant de issu de cette union, Reed, voit le jour en septembre 1991 puis naissent ses sœurs Erin en août 1995 et Eve en 1998. La famille vie depuis à [[Palo Alto]]<ref group="a" name="IsaacsonChap20" />.

=== Problèmes de santé ===
[[File:Steve's Blood Pressure.jpg|thumb|right|Steve Jobs affiche l'état de sa pression sanguine lors d'une keynote en 2008]]
En octobre 2003, les médecins diagnostiquent Steve Jobs d'un cancer, qu'il ne révèle à ses employés et aux grand public qu'en aôut 2004, après avoir subi une intervention pour faire retirer une tumeur cancéreuse de son pancréas. Le pronostic pour les tumeurs pancréatiques est en général plutôt mauvais. Cependant, Jobs est atteint plus précisément, d'une forme relativement rare de tumeur, plus simple à traiter, une « [[tumeur neuroendocrinienne]] des [[îlots de Langerhans]] ». Malgré le diagnostic des médecins, il va à l'encontre de leurs recommandations en refusant de subir une intervention chirurgicale. Il lui préfère un [[régime alimentaire]] végétarien strict avec une grande quantité de carottes et de jus de fruits frais, des séances d'[[acupuncture]] et divers remèdes à base de plantes. C'est seulement après que sa femme et ses amis aient tenté de le raisonner et qu'il apprend que la tumeur a encore grossi, qu'il décide de se faire opérer. Il subit alors une [[opération de Whipple]] au Stanford University Medical Center en juillet 2004. Cette dernière se déroule bien et les médecins lui annoncent avoir retiré la tumeur avec succès, il n'a donc pas besoin de subir une [[chimiothérapie]] ou une [[radiothérapie]]. Durant son absence, il est remplacé à la tête de la firme par [[Tim Cook]].

Début août 2006, Steve Jobs est sur la scène de l'annuel ''Worldwide Developers Conference'' pour une de ses traditionnelles Keynotes. Son extrême minceur, son apparence décharnée et sa présentation inhabituellement apathique, ajouté à son choix de déléguer une partie importante de cette keynote à ses principaux collaborateurs alimente un florilège de commentaires dans la presse et sur internet à propos de son état de santé. Pourtant, selon un article du Ars Technica journal, les participants à cette WWDC qui ont rencontré Jobs en personne déclarent qu'il « à l'air de bien se porter ». Un porte-parole d'Apple souligne pour sa part que « la santé de Steve est robuste »

Deux plus tard, les rumeurs repartent de plus belle après la keynote de Steve Jobs au WWDC 2008. Les responsables d'Apple déclarent qu'il est victime d'un « problème courant » et qu'il prend des antibiotiques, tandis que l'on conjecture sur son extrême pâleur qui serait due aux conséquences de l'opération de Whipple qu'il a subie. Durant une conférence téléphonique de présentation des revenus d'Apple, en juillet 2008, les participants doivent répondre à une série de questions tournant autour de la santé de leur patron, et insistent sur le fait qu'il s'agit d'une « affaire privée ».

Le 28 août 2008, l'agence [[Bloomberg LP|Bloomberg]] publie par erreur une nécrologie de Steve jobs de 2500 mots dans son fil d'informations qui comprend des blancs sur son âge et la cause de son décès (le fait est que les agences de presse gardent toujours sous la main des nécrologies préparées à l'avance afin de réagir rapidement lors de la disparition de personnages célèbres). Bien que cette erreur soit rapidement rectifiée, la nouvelle est reprise dans la presse et sur internet. Steve Jobs apporte sa réponse au siège d'Apple lors de la keynote ''Let's Rock'' en septembre, choisissant de citer [[Mark Twain]] : « Les rapports sur ma mort son grandement exagérés ». Plus tard, lors d'un nouvel évènement médiatique, Steve Jobs conclut sa présentation en affichant sur l'écran géant une diapositive sur laquelle est inscrit « 110/70 », c'est à dire l'état de sa pression sanguine, expliquant par ailleurs qu'il n'acceptera aucune question supplémentaire sur sa santé.

Le 16 décembre 2008, Apple annonce que le vice-président en charge du marketing, [[Phil Schiller]] se chargera de la keynote au Macworld Conference and Expo 2009, ce qui relance à nouveau les spéculations sur la santé de Jobs. Ce dernier explique
sur une page publiée le 5 janvier 2009 sur le site apple.com qu'il souffre d'un « déséquilibre hormonal » depuis plusieurs mois.
Le 14 janvier 2009, dans une note interne à Apple, Steve Jobs écrit que durant les semaines précédentes, il a « appris que mes problèmes de santé étaient plus complexes que ce que je croyais » et annonce un congé maladie de six mois, jusqu'à la fin juin 2009, pour lui permettre de mieux se concentrer sur sa santé. Tim Cook prend à nouveau les rênes de la compagnie, tandis que Jobs reste impliqué dans les « décisions stratégiques majeures ». En avril 2009, il subit une greffe du foie au Methodist University Hospital Transplant Institute de [[Memphis]], [[Tennessee]]. Le pronostic vital pour Jobs est à ce moment déclaré « excellent ».

Le 17 janvier 2011, un an et demi après son retour consécutif à sa greffe du foie, Apple annonce qu'il prend un nouveau congé maladie. Jobs écrit à ses collaborateurs pour expliquer qu'il à pris cette décision, à nouveau, pour se concentrer sur sa santé. Comme en 2004 et en 2009, Tim Cook reprend son poste de directeur-général opérationnel tandis qu'il continuera à superviser les décisions stratégiques majeures de l'entreprise. Malgré ce nouveau congé maladie, Steve Jobs apparait lors du lancement de l'iPad 2 (le 2 mars), lors de la keynote où est présenté le service [[iCloud]] (le 6 juin), et enfin, devant le conseil municipal de la ville de [[Cupertino]] (le 7 juin), sa dernière apparition publique et télévisée où il présente le nouveau projet de campus géant d'Apple, un énorme bâtiment en forme d'anneau circulaire entouré de verdure qui doit abriter 12.000 employés<ref>{{en}} [http://www.youtube.com/watch?v=gtuz5OmOh_M Youtube]"Steve Jobs presents to the Cupertino City Concil (07/06/11)"</ref> .
Steve Jobs annonce finalement sa démission de son poste de CEO d'Apple le 24 août 2001. « Malheureusement, ce jour est arrivé », écrit-il, car il ne « peut plus, désormais, assumer [ses] fonctions et [ses] attentes en tant que CEO d'Apple ». Il devient le président du Conseil d'Administration d'Apple et nomme Tim Cook comme son successeur. Steve Jobs continue à travailler pour l'entreprise qu'il a fondée jusqu'à la veille de sa mort.

== Décès et hommages ==
[[Image:Apple flags half-mast.jpg|vignette|upright|Drapeaux en berne au siège social d'[[Apple]] le soir de la mort de Steve Jobs]]
Steve Jobs meurt le 5 octobre 2011 vers 15h00 (heure locale), dans son domicile de Palo Alto en Californie, des complications engendrées par la récidive de son cancer pancréatique neuroendocrinien, résultant en un arrêt respiratoire. L'annonce de son décès est faites par Apple par le biais d'un communiqué de presse<ref>[http://www.apple.com/fr/pr/library/2011/10/05Statement-by-Apples-Board-of-Directors.html Déclaration du conseil d'administration d'Apple] Apple.com - 5 octobre 2011, consulté le {{1er}} février 2012</ref>. Sa famille annonce dans un communiqué distinct, {{citation|Steve est mort en paix aujourd'hui entouré de sa famille}}<ref>[http://www.france24.com/fr/20111006-steve-jobs-emblematique-patron-apple-est-decede-mort-disparition Steve Jobs, l'emblématique patron d'Apple, est décédé] France24.com - 5 octobre 2011, consulté le {{1er}} février 2012</ref>.

Selon sa sœur Mona Simpson, présente aux cotés de son frère, Steve {{citation|regarde sa sœur Patty, puis pendant un long moment ses enfants, puis sa femme Laurene}}. Ses derniers mots, prononcés plusieurs heures avant sa mort ont été. {{citation étrangère|lang=en|Oh wow. Oh wow. Oh wow.}}<ref name="eulogy" />

Pendant les deux semaines qui suivent son décès, le site web d'Apple affiche une page d'accueil sobre, comportant une photo de lui en noir et blanc avec inscrit à coté, son nom ainsi que ses dates de naissance et de mort. L'[[hyperlien]] de l'image mène vers une nécrologie qui rend hommage à un visionnaire et à un génie créatif. Une adresse mail en fin de page permet d'adresser des condoléances, mémoires et pensées qui sont maintenant affichées sur sa page commémorative. Apple annonce avoir reçu plus d'un million d'e-mail à cette adresse<ref>{{en}} [http://www.apple.com/stevejobs/ Remembering Steve.] Apple.com, consulté le {{1er}} février 2012</ref>.
[[File:Outside Palo Alto apple store following Steve Job's death.jpg|thumb|left|Des fleurs et des iPad déposés devant l'Apple Store de Palo Alto en California peu après sa mort ]]
Le décès de Steve Jobs déclenche aux États-Unis mais aussi dans le monde entier une importante vague d'émotion. Devant tous les Apple Store du monde, la foule se presse pour déposer des fleurs, des mots de condoléance, des pommes, des appareils tactiles de la marque qui affichent des chandelles. De nombreuses personnalités, plus ou moins proches du lui, lui rendent également hommage. C'est par exemple le cas du président des États-Unis [[Barack Obama]], de [[Bill Gates]], du PDG de [[The Walt Disney Company]] [[Bob Iger]], de [[Steve Wozniak]] ainsi que d'autres grandes figures de la Silicon Valley.

Ses obsèques se déroulent le 7 octobre 2011 lors d'une petite cérémonie privée dont les modalités n'ont pas été révélées en respect envers la famille Jobs.
{{clr}}

== Honneur et reconnaissance ==
[[File:Steve Jobs (1).JPG|thumb|right|Statue de Steve Jobs au Science Park de Budapest]]
Après avoir fondé Apple, Steve Jobs devient un symbole pour sa firme mais aussi l'industrie informatique. Lorsque le [[Time (magazine)|Time]] nomme en 1982, l'[[ordinateur]] l'[[Personnalité de l'année selon Time Magazine|Homme de l’année]], le magazine publie un long profil de Steve Jobs en l'appelant {{citation|Le maestro le plus célèbre du micro[ordinateur]}}<ref>{{en}} [http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,953634,00.html Other Maestros of the Micro] - Time Magazine 3 janvier 1983, consulté le 7 février 2012</ref>

En 1985, le président [[Ronald Reagan]] lui remet à lui et son à son compère [[Steve Wozniak]] la [[National Medal of Technology and Innovation|{{lang|en|National Medal of Technology}}]]. Ils sont parmi les premiers à recevoir cette décoration<ref>{{en}} [http://www.uspto.gov/about/nmti/recipients/1985.jsp The National Medal of Technology and Innovation Recipients] uspto.org, consulté le 7 février 2012</ref>. En novembre 2007, le [[Fortune (magazine)|magazine Fortune]], lui donne le titre de d'{{citation|homme d'affaires le plus puissant}}<ref>[http://www.lemonde.fr/technologies/article/2007/11/28/steve-jobs-patron-de-l-annee-pour-fortune_983238_651865.html Steve Jobs, patron de l'année pour "Fortune"] - LeMonde.fr 28 novembre 2011, consulté le 7 février 2012</ref>. En novembre 2010, la magazine Forbes le classe {{17e}} dans son classement des personnes les plus puissantes<ref>{{en}} [http://www.forbes.com/lists/2011/20/powerful-people_2010.html Most powerful people 2010] Forbes.com, consulté le 7 février 2012</ref>. De son coté, le [[Financial Time]], nomme Jobs en décembre 2010, personnalité de l'année et conclu son article sur un extrait de la biographie de [[John Sculley]], sur les ambitions de l'homme qu'il a évincé : {{citation|Apple été censée devenir une merveilleuse société de produit grand public. C'était un plan lunatique. Le High-tech ne pouvait pas être vendu comme un produit grand public.}} et le journaliste y ajoute rhétoriquement, {{citation|Comment peut-on se tromper à ce point ?}}<ref>{{en}} [http://www.ft.com/intl/cms/s/0/f01db172-0e06-11e0-86e9-00144feabdc0.html#axzz1liewH65W Silicon Valley visionary who put Apple on top] FinancialTime.com 22 décembre 2010, consulté le 7 février 2012</ref>
Au moment de sa démission puis de nouveau après son décès, Steve Jobs est décrit par beaucoup comme un visionnaire, un pionnier et un génie. Il est parfois considéré comme le [[Thomas Edison]] et l'[[Henry Ford]] de son époque. « Un des plus grands innovateurs américains, assez courageux pour penser différemment, assez audacieux pour croire qu'il pouvait changer le monde, et assez talentueux pour le faire  », dit de lui le président des Etats-Unis [[Barack Obama]]<ref>{{en}}[http://www.whitehouse.gov/blog/2011/10/05/president-obama-passing-steve-jobs-he-changed-way-each-us-sees-world The Whitehouse blog] "President Obama on the Passing of Steve Jobs", consulté le 12/02/12</ref>.


Le 21 décembre 2011, la société Graphisoft dévoile à [[Budapest]] la première statue en bronze au monde de Steve Jobs.<ref>{{en}} [http://news.yahoo.com/steve-jobs-remembered-statue-hungary-105305141.html Steve Jobs to be remembered with statue in Hungary] news.yahoo.com 10 décembre 2011, consulté le 7 février 2012</ref>


== Notes et références ==
== Notes et références ==

;Notes
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;Références
* {{ouvrage|titre=Steve Jobs|prénom1=Walter|nom1=Isaacson|lien auteur=Walter Isaacson|année=2011|éditeur=[[Éditions Jean-Claude Lattès|JC Lattès]]|isbn=978-2709638326}}
{{références|colonnes=3|groupe=a|références=
<ref group=a name="IsaacsonChap1">Chapitre 1 - L'enfance</ref>
<ref group=a name="IsaacsonChap2">Chapitre 2 - Un couple improbable</ref>
<ref group=a name="IsaacsonChap3">Chapitre 3 - Tout lâcher </ref>.
<ref group=a name="IsaacsonChap4">Chapitre 4 - Atari et l'Inde</ref>.
<ref group=a name="IsaacsonChap5">Chapitre 5 - L'Apple I </ref>
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<br/>
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{{références|références=
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<ref name="Markkula1997">{{ouvrage |lang=en |url=http://www.nytimes.com/1997/09/01/business/an-unknown-co-founder-leaves-after-20-years-of-glory-and-turmoil.html|titre=An 'Unknown' Co-Founder Leaves After 20 Years of Glory and Turmoil|date=1{{er}} septembre 1997|éditeur=[[The New York Times]] | auteur=John Markoff | consulté le=24 août 2011}}.</ref>
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<ref name="REUTERS20110824">{{en}} [http://www.reuters.com/article/2011/08/24/us-apple-idUSTRE77N82K20110824 Steve Jobs resigns as CEO, named chairman].</ref>
<ref name="NYT20100729">{{en}} [http://www.nytimes.com/2010/07/29/fashion/29simpson.html Mona Simpson Writes for Crowds, and Avoids Them] - Celia McGee, ''[[The New York Times]]'', 28 juillet 2010.</ref>
<ref name="MONEYCNN20080302">{{en}} [http://money.cnn.com/2008/03/02/news/companies/elkind_jobs.fortune/index2.htm Steve Jobs (pg 2)], CNN Money, 5 mars 2008.</ref>
<ref name="BBCNEWS5102011" >{{en}} {{cite news |title=Apple's first Macintosh turns 25 |first= |last= |url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/technology/7846575.stm |newspaper=BBC News |date= |accessdate=5 octobre 2011}}.</ref>
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== Voir aussi ==
== Annexe ==
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}}
===Bibliographie ===

=== Bibliographie ===
==== En français ====
==== En français ====
* {{ouvrage|titre=Steve Jobs|prénom1=Walter|nom1=Isaacson|lien auteur=Walter Isaacson|année=2011|éditeur=[[Éditions Jean-Claude Lattès|JC Lattès]]|isbn=978-2709638326}}
* {{ouvrage |langue=fr |prénom1=Jeffrey Sterling |nom1=Young |lien auteur1= |responsabilité1=auteur de la version originale |prénom2=Marc |nom2=Nichanian |lien auteur2= |responsabilité2=traduction de l'anglais américain |titre=Steve Jobs co-fondateur d'Apple Inc.|sous-titre=Un destin fulgurant, les dessous de la révolution informatique |lien titre= |numéro d'édition= |titre original={{lang|en|texte=…}} |éditeur=Micro Application |lien éditeur=Micro Application |lieu=Paris |année= 1989 |volume= |tome= |pages totales=431 |format={{unité|24|cm}}, couverture illustrée en couleur |isbn=2-8689-9250-1 |lire en ligne= |consulté le=}}


* [[Daniel Ichbiah]], ''Les 4 vies de Steve Jobs'', Leduc S., Paris, 2011, coll. « Documents », 256 p., {{isbn|2-8489-9467-3|978-2-8489-9467-3}}.
* [[Daniel Ichbiah]], ''Les 4 vies de Steve Jobs'', Leduc S., Paris, 2011, coll. « Documents », 256 p., {{isbn|2-8489-9467-3|978-2-8489-9467-3}}.

* {{Lien|Walter Isaacson}} (2 novembre 2011), ''Steve Jobs'' [traduction de « Steve Jobs », en anglais américain, chez Simon & Schuster, 24 octobre 2011], JC Lattès, coll. « Essais et documents », 600 p., {{isbn|2-7096-3832-0|978-2-7096-3832-6}}

* [[Stéphane Ribes]], ''Steve Job, du visionnaire de génie au dernier clic'', Ed. Exclusif, Collection Privée, Paris, 2012, ISBN 978-2-84891-107-6

— '''Biographie officielle (posthume)'''.


* Carmine Gallo (24 juin 2011), ''Les secrets d'innovation de Steve Jobs : 7 principes pour penser autrement'', [[Pearson (maison d'édition)|Pearson Education]], coll. « Village mondial », {{isbn|2-7440-6486-6|978-2-7440-6486-9}}
* Carmine Gallo (24 juin 2011), ''Les secrets d'innovation de Steve Jobs : 7 principes pour penser autrement'', [[Pearson (maison d'édition)|Pearson Education]], coll. « Village mondial », {{isbn|2-7440-6486-6|978-2-7440-6486-9}}
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* {{en}} Deutschman, Alan (2001). ''The Second Coming of Steve Jobs''. Broadway. {{ISBN|0-7679-0433-8}}.
* {{en}} Deutschman, Alan (2001). ''The Second Coming of Steve Jobs''. Broadway. {{ISBN|0-7679-0433-8}}.
* {{en}} Freiberger, Paul; Swaine, Michael (1999). ''Fire in the Valley: The Making of The Personal Computer''. McGraw-Hill Trade. {{ISBN|0-07-135892-7}}.
* {{en}} Freiberger, Paul; Swaine, Michael (1999). ''Fire in the Valley: The Making of The Personal Computer''. McGraw-Hill Trade. {{ISBN|0-07-135892-7}}.
*{{Ouvrage | langue = en | prénom1 = Owen W. | nom1 = Linzmayer | titre = Apple Confidential 2.0 | sous-titre = The Definitive History of the World's Most Colorful Company
* {{en}} Gallo, Carmine (2910), ''The Innovation Secrets of Steve Jobs: Insanely Different Principles for Breakthrough Success'' (Kindle Edition), McGraw-Hill Professional, 256 p. {{isbn|0-0717-4875-X|978-0-0717-4875-9}}. — {{lire en ligne|text=Lire des extraits en ligne|lien=http://www.amazon.fr/Innovation-Secrets-Steve-Jobs-Breakthrough/dp/007174875X/ref=ntt_at_ep_dpi_1}}.
| numéro d'édition = 2 | éditeur = No Starch Press| année = 2004 | mois = janvier | pages totales = 323 | format = poche | isbn = 978-1-59327-010-0 | isbn10 = 1-59327-010-0 | lccn = 2003017567}}
* {{en}} Gallo, Carmine (2909), ''The Presentation Secrets of Steve Jobs: How to Be Insanely Great in Front of Any Audience'' (Kindle Edition), McGraw-Hill Professional, 256 p. {{isbn|0-0716-3608-0|978-0-0716-3608-7}}. — {{lire en ligne|text=Lire des extraits en ligne|lien=http://www.amazon.fr/Presentation-Secrets-Steve-Jobs-Insanely/dp/0071636080/ref=ntt_at_ep_dpi_3}}.
* {{en}} Hertzfeld, Andy (2004). ''Revolution in the Valley''. O'Reilly Books. {{ISBN|0-596-00719-1}}.
* {{en}} Hertzfeld, Andy (2004). ''Revolution in the Valley''. O'Reilly Books. {{ISBN|0-596-00719-1}}.
* {{en}} Isaacson, Walter (24 octobre 2011). ''Steve Jobs''. Simon & Schuster. 656 p. {{isbn|1-4516-4853-7|978-1-4516-4853-9}}. — '''Biographie officielle (posthume)'''.
* {{en}} Kahney, Leander (2004). ''The Cult of Mac''. No Starch Press. {{ISBN|1-886411-83-2}}.
* {{en}} Kahney, Leander (2004). ''The Cult of Mac''. No Starch Press. {{ISBN|1-886411-83-2}}.
* {{en}} Levy, Steven (1984). ''Hackers: Heroes of the Computer Revolution''. Anchor Press, Doubleday. {{ISBN|0-385-19195-2}}.
* {{en}} Levy, Steven (1984). ''Hackers: Heroes of the Computer Revolution''. Anchor Press, Doubleday. {{ISBN|0-385-19195-2}}.
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* {{en}} Malone, Michael S. (1999). ''Infinite Loop''. Aurum Press. {{ISBN|1-85410-638-4}}. Bantam Doubleday Dell. {{ISBN|0-385-48684-7}}.
* {{en}} Malone, Michael S. (1999). ''Infinite Loop''. Aurum Press. {{ISBN|1-85410-638-4}}. Bantam Doubleday Dell. {{ISBN|0-385-48684-7}}.
* {{en}} Markoff, John (2005). ''What the Dormouse Said: How the 60s Counterculture Shaped the Personal Computer Industry''. New York: Viking. {{ISBN|0-670-03382-0}}.
* {{en}} Markoff, John (2005). ''What the Dormouse Said: How the 60s Counterculture Shaped the Personal Computer Industry''. New York: Viking. {{ISBN|0-670-03382-0}}.
* {{en}} Moritz, Michael (1984). ''The Little Kingdom: The Private Story of Apple Computer''. William Morrow & Co. 336 p. {{isbn|0-6880-3973-1|978-0-6880-3973-8}}. — '''Biographie autorisée par Steve Jobs'''
* {{en}} Moritz, Michael (1984). ''The Little Kingdom: The Private Story of Apple Computer''. William Morrow & Co. 336 p. {{isbn|0-6880-3973-1|978-0-6880-3973-8}}.
* {{en}} Sculley, John; Byrne, John A. (1987). ''Odyssey — Pepsi to Apple: A journey of adventure, ideas and the future''. Harpercollins. 450 p. {{isbn|0-0601-5780-1|978-0-0601-5780-7}}.
* {{en}} Simon, William L.; Young, Jeffrey S. (2005). ''iCon: Steve Jobs, The Greatest Second Act in the History of Business''. John Wiley & Sons. 368 p. {{ISBN|0-4717-2083-6|978-0-4717-2083-6}}.
* {{en}} Simon, William L.; Young, Jeffrey S. (2005). ''iCon: Steve Jobs, The Greatest Second Act in the History of Business''. John Wiley & Sons. 368 p. {{ISBN|0-4717-2083-6|978-0-4717-2083-6}}.
* {{en}} Stross, Randall E. (1993). ''Steve Jobs and The NeXT Big Thing''. Atheneum Books. {{ISBN|0-689-12135-0}}.
* {{en}} Stross, Randall E. (1993). ''Steve Jobs and The NeXT Big Thing''. Atheneum Books. {{ISBN|0-689-12135-0}}.
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* {{en}} Wozniak, Steve (2006). iWoz: ''Computer Geek to Cult Icon: How I invented the personal computer, co-founded Apple and had fun doing it''. W. W. Norton & Co. {{ISBN|0-393-06143-4}}.
* {{en}} Wozniak, Steve (2006). iWoz: ''Computer Geek to Cult Icon: How I invented the personal computer, co-founded Apple and had fun doing it''. W. W. Norton & Co. {{ISBN|0-393-06143-4}}.


=== Liens externes ===
===Articles connexes ===

===Liens externes ===
* {{en}} [http://www.youtube.com/watch?v=UF8uR6Z6KLc Steve Jobs' 2005 Stanford Commencement Address (Stay Hungry, Stay Foolish)] {{vid}}
* {{en}} [http://www.youtube.com/watch?v=UF8uR6Z6KLc Steve Jobs' 2005 Stanford Commencement Address (Stay Hungry, Stay Foolish)] {{vid}}
* {{imdb nom|id=0423418}}
* {{imdb nom|id=0423418}}

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{{Portail|informatique|Apple|Pixar}}


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Version du 24 février 2012 à 21:02

Steve Jobs
Description de cette image, également commentée ci-après
Steve Jobs présentant l'iPhone 4 en blanc, lors du Discours d'ouverture (Keynote) de sa Présentation du .
Nom de naissance Steven Paul Jobs
Naissance
San Francisco, Californie, États-Unis
Décès (à 56 ans)
Palo Alto, Californie, États-Unis
Nationalité Drapeau des États-Unis Américain
Activité principale
Autres activités
Signature de Steve Jobs

Steven Paul Jobs, dit Steve Jobs (né le 24 février 1955 à San Francisco et mort le 5 octobre 2011 à son domicile de Palo Alto) est un entrepreneur et inventeur américain, largement reconnu comme un visionnaire et un des pionniers de la révolution de l'ordinateur personnel. Co-fondateur directeur général et président du Conseil d'administration d'Apple Inc, il dirige aussi les Pixar Animation Studios et devient membre du conseil d'administration de The Walt Disney Company lors du rachat en 2006 de Pixar par Disney.

Apple est créée le 1er avril 1976 à Cupertino par Jobs, Ronald Wayne et Steve Wozniak, puis constituée sous forme de société le 3 janvier 1977. Wozniak conçoit l'un des premiers ordinateurs personnels à rencontrer un succès commercial, l'Apple II. Jobs se charge de son aspect esthétique et du marketing avec Mike Markkula et d'autres. Au début des années 1980, Steve Jobs saisit le potentiel commercial des travaux du Xerox Parc sur le couple interface graphique/souris, ce qui conduit à la conception de l'Apple Lisa puis en 1984 du Macintosh, les premiers ordinateurs grand public à profiter de ces innovations. Après avoir perdu une lutte de pouvoir à la tête d'Apple avec le directeur général qu'il avait pourtant recruté, John Sculley, il quitte l'entreprise en septembre 1985 pour fonder NeXT, qui développe une série d'ordinateurs destinés à l'enseignement supérieur et aux entreprises.

En 1986, il rachète à Lucasfilm Ltd sa division Graphic Group, qui devient Pixar Animation Studios et rencontre le succès commercial en 1995 avec Toy Story, un film dont il est le producteur executif. Il reste directeur-général propriétaire de la firme (à 50.1%) jusqu'à son acquisition par The Walt Disney Company en 2006, faisant de Jobs le premier actionnaire individuel avec 7% et membre du conseil d'administration de Disney.

En 1996, NeXT est acquise par Apple. L'opération permet à Steve Jobs de revenir dans la firme qu'il a co-fondée et fournit a Apple le code de NeXTSTEP à partir duquel est développé le système d'exploitation Mac OS X. Cette même année il se voit confier le rôle de conseiller chez Apple, avant devenir en 1997 directeur-général par intérim, et de 2000 jusqu'à sa demission, directeur-général d'Apple. Il supervise durant cette période la création, le lancement et le développement de l'iMac (1998), de l'iPod , d'iTunes et de la chaine de magasins Apple Store (2001), de l'iTunes Store (2003), de l'iPhone (2007) et de l'iPad (2010), présentant les différents produits à un rythme pluriannuel lors de ses fameuses keynotes et faisant de sa compagnie une des plus riches au monde, si ce n'est, au gré des fluctuations du marché, la première capitalisation boursière de la planète.

En 2003, Steve Jobs est diagnostiqué d'une forme rare de cancer pancréatique. Il passe les années suivantes à lutter contre la maladie, subissant plusieurs hospitalisations et arrêts de travail, apparaissant de plus en plus amaigri a fur et à mesure que sa santé décline. En aôut 2011, durant son troisième retrait pour raison médicale, il quitte son poste de directeur-général mais reste président du conseil d'administration d'Apple jusqu'à sa mort, le 5 octobre 2011 à son domicile de Palo Alto et à l'âge de 56 ans. Son décès soulève une importante vague d'émotion à travers le monde.

Jeunesse et études

2066 Crist Drive, Los Altos. L'ancienne maison des Jobs, là où tout a commencé

Steven Paul Jobs nait le 24 février 1955 à San Francisco en Californie, d'un père d'origine syrienne, Abdulfattah "John" Jandali (arabe : عبدالفتاح جندلي), étudiant en sciences politiques et de Joanne Carole Schieble, américaine d'origine suisse. Ils ne sont à l'époque pas mariés. Le père de Joanne, alors enceinte, la menace de la déshériter si elle épouse un non catholique, si bien qu'elle se rend chez un avocat de San Francisco pour trouver une famille adoptive.

Le nouveau-né est alors adopté par Paul Reinhold Jobs (1922–1993) et Clara Jobs, née Hagopian (1924–1986). Adulte, lorsqu'il est questionné à propos de ses parents adoptifs, Jobs répond que Paul et Clara Jobs « sont ses parents »[1]. Dans sa biographie autorisée, il déclare que se sont ses parents à 1000%[a 1]. Quant à sa ses parents biologiques, ils se marient en 1955 et ont un second enfant, Mona Simpson en 1957 puis divorcent en 1962.

Alors que Steve a deux ans, ses parents adoptent une fille, Patty[a 1]. Trois ans plus tard, la famille Jobs déménage de San Francisco pour aller s'installer à Mountain View en Californie suite à la mutation de Paul Jobs à Palo Alto. Paul est alors machiniste pour une firme qui fabrique des lasers, et apprend à son fils des rudiments d'électronique, tout comme à se servir de ses mains[2]. Clara, quant à elle, est comptable et apprend a Steve à lire avant qu'il aille à l'école[2].

Jobs suit sa scolarité à la Monta Loma Elementary à Mountain View. Il entre ensuite à la toute proche Crittenden Middle School, mais suite à des problèmes à l'école, il lance un ultimatum à ses parents : soit ils le font changer d'établissement, soit il arrête l'école. Ils déménagent alors à 5km plus au sud, au 2066 Crist Drive à Los Altos. Ce qui lui permet de poursuivre son cursus scolaire à la Cupertino Middle School puis à la Homestead High School à Cupertino[a 1]. Larry Lang, un ingénieur qui habite à 100 mètres de leur ancienne maison, chez qui Jobs passe de nombreuses soirées, le fait entrer aux Club des Explorateurs de Hewlett-Packard. Quinze élèves s'y réunissent tous les mardis soir dans la cafétéria de l'entreprise et font venir un ingénieur en informatique de la société pour parler de ses travaux. Suite à l'une de ces conférences, il convie l'un des élèves à visiter son laboratoire, c'est à cette occasion que le jeune Steve voit le premier ordinateur de bureau qu'Hewlett-Packard développe, le 9100A[a 1]. Agé de 13 ans, il n'hésite pas à téléphoner à William Hewlett, le président de l'entreprise qui porte (à moitié) son nom. Steve est en train de construire un fréquencemètre et il a besoin de pièces. Ils discutent pendant 20 minutes, Helwett lui expédie les composants dont il a besoin, et lui offre un job d'été dans son entreprise.[3].

Après sa première année à Homestead High il travaille donc pour l'été sur l'une chaines d'assemblage d'Hewlett-Packard. A la même époque, un camarade de classe de Homestead High, Bill Fernandez, lui présente Steve Wozniak. Ils partagent la même passion de l'électronique, ils deviennent amis, et vous réaliser ensemble de nombreux canulars. En septembre 1971, les deux Steve mettent la main sur un article du magazine Esquire qui explique comment fabriquer une Blue box, un appareil qui permet de passer des appels longue distance de façon entièrement gratuite en fraudant donc les compagnies téléphoniques, et plus précisément AT&T. Ils décident alors d'en monter et de les vendre. Selon Jobs, cette expérience est à l'origine d'Apple[a 2] En 1972 à sa sortie de Homestead High, il décide de poursuivre ses études à Reed College à Portland dans l'Oregon. Il y fait la rencontre de Daniel Kottke. Suite à plusieurs lectures d'ouvrage sur la spiritualité orientale lors de cette première année à Reed, ils deviennent tous les deux végétariens. Toujours à Reed College, il fait la rencontre d'un autre adepte de la spiritualité orientale et son futur gourou, Robert Friedland. Ce dernier dirige une grande ferme communautaire de 100 hectares, l'All One Farm où le jeune Steve se rend souvent[a 3].

Très vite, Jobs se rend compte qu'il s'ennuie à Reed, se trouvant dans l'obligation de suivre un certain nombre cours qui ne l'intéressent pas. Il décide donc d'abandonner ce cursus, sans en informer ses parents qui se sont pourtant littéralement ruinés pour l'y inscrire[4], et se choisit d'autres cours où il se rend en tant qu'auditeur libre. En 2005, Steve Jobs déclare « Si j'e n'avais pas suivi ce cours de calligraphie, le Mac n'aurait jamais eu autant de polices d'écriture et des polices à espacement proportionnel. Et puisque Windows a simplement copié le Mac, il est vraisemblable qu'aucun ordinateur n'en aurait eu »[N 1],[4].

C'est une période où Steve Jobs expérimente assidument le LSD en écoutant les disques de Bob Dylan, des Beatles et des groupes phares de la contre-culture californienne. Il déclare plus tard que prendre du LSD a été l'une des deux ou trois expériences les plus importantes de sa vie[a 4],[5]. Il évoque cette substance psychotrope hallucinogène comme étant à l'origine du slogan Think Different et la considère comme une des causes principales de sa réussite, pour lui avoir ouvert l'esprit en grand. Il lâchera également : « Bill Gates aurait l'esprit bien plus ouvert si plus jeune, il avait essayé l'Acide une fois ou si il s'était rendu dans un Âshram »[6] [3].

Carrière

Début

Après avoir passé 18 mois au Reed College, Jobs revient chez ses parents à Los Altos en 1974 pour se trouver un emploi. L'hippie négligé qu'il est, se présente chez Atari, firme en vogue à l'époque, avec la ferme intention d'y obtenir un emploi. Il s'attire les faveurs de son patron Nolan Bushnell qui l'embauche comme technicien, mais pas celles de nombreux employés, du fait notamment de sa forte odeur. Il estime en effet que son régime alimentaire végétarien strict et tout à fait personnel lui permet d'éviter la production de mucus et de toute odeur corporelle, et ne se lave donc pas[a 5]. Il se retrouve donc à devoir travailler pendant le service de nuit. Pendant son séjour chez Atari, il rencontre entre autre, le dessinateur industriel Ronald Wayne avec il devient ami[a 5].

il décide à cette époque de suivre la trace de son gourou du Reed College, Robert Friedland. Il entreprend donc un voyage en Inde. Sur place, il se rend à Haridwar pour la Kumbhamela puis prend la direction de Nainital au pied de l'Himalaya où vivait le gourou Neem Karoli Baba. Là bas il y rencontre l'épidémiologiste Larry Brilliant avec qui il devient ami. Par la suite, il est rejoint par son ami Daniel Kottke. Après avoir passé sept mois en Inde, Steve revient aux États-Unis tête rasée et portant des habits traditionnels indiens, à l'image des Hare Krishna[a 5]. A son retour, il récupère son poste chez Atari. Bushnell, lui demande alors de concevoir le circuit imprimé du jeu Breakout avec le moins de puces possibles. A la clé, en plus de la rémunération, il y aura un bonus proportionnel au nombre de puces économisés. Pour cela, il fait appel à son acolyte Steve Wozniak pour l'aider à le réaliser. Ce dernier réussit, en quatre jours, à concevoir un circuit en n'utilisant que 45 puces. Pour le travail réalisé, Jobs annonce à son compère qu'il coupe la poire en deux, 350$ chacun. Bien que Jobs le nie, certains témoins, dont Bushnell, confirment que Jobs a obtenu 5000$ et non 700 pour le travail réalisé. Wozniak, qui ne découvre les faits que 10 ans plus tard à la lecture de Zap, un ouvrage sur l'épopée d'Atari, reconnait avoir été blessé par l'attitude de son ami. « Steve avait sans doute besoin d'argent, mais il n'empêche qu'il m'a caché la vérité. J'aurais préféré qu'il soit honnête avec moi. S'il m'avait dit qu'il était dans le besoin, il savait que je lui aurais laissé cet argent. C'était un ami. Entre amis, on se soutient » dit-il[a 5].

Apple Computer

Homebrew Computer Club Newsletter, September 1976

En 1975, Jobs et Wozniak participent aux rencontres du Homebrew Computer Club, où les amateurs d'informatique viennent échanger leurs idées concernant les machines de l'époque, telles que l'Altair 8800. Steve Wozniak fait connaissance avec les microprocesseurs en découvrant l'Altair équipé d'un Intel 8080. Il conçoit suite à cela l'Apple I pendant l'année 1975. La machine, bien que sommaire, impressionne Steve Jobs. Muni d'un petit moniteur, ils l'emmène pour le présenter aux Homebrew Computer Club. L'altruisme de Wozniak, l'aurait amené à distribuer gratuitement ses schémas de montage. Jobs au contraire, voit lui plus loin. Considérant que la plupart des gens n'ont pas le temps de monter une machine, Jobs et Wozniak pourraient donc assembler les circuits pour leur vendre l'ordinateur monté. Jobs suggère donc à son acolyte de créer leur propre entreprise. « Même si on perd notre mise, on aura une société à nous. Pour la première fois de notre vie. » dit-il à son ami[a 6].

Pour réunir les fonds nécessaires au lancement, Jobs, âgé de 21 ans, vend son Volkswagen Combi, Wozniak, 25 ans, sa calculatrice HP-65. L'acte de la fondation d'Apple est signé le 1er avril 1976 par Steve Jobs, Steve Wozniak et Ronald Wayne. Moins de deux semaines après, Wayne se sépare des deux Steve et récupère sa mise, mais très vite, un élément va apporter un coup d'accélérateur à Apple : Mike Markkula, un business angel californien, apporte 250.000 dollars à la nouvelle compagnie, en plus d'un business plan[a 6]. Wozniak et Jobs se mettent au travail dans le garage de la maison familiale de ce dernier, à Los Altos, où avec quelques proches, ils assembent les 50 premiers Apple I que Steve Jobs a vendu au magasin Byte Shop de Menlo Park[a 6]. Le nom de l'entreprise est une idée de Jobs: Apple Computer. Il est en effet dans la phase « pomme » de son régime et revient tout juste d'une plantation de pommiers. Il sait aussi que Apple se trouvera devant Atari dans l'annuaire. Ce nom se trouve cependant être aussi celui de la compagnie des Beatles (Apple Corps). Cela vaudra à son entreprise plusieurs contentieux en justice durant les décennies suivantes.

Logo d'Apple à partir de 1977, créé par Rob Janoff. Les couleurs arc-en-ciel sont utilisée jusqu'en 1998

Pour faire la promotions des produits Apple, Jobs contacte le grand publicitaire de la vallée, Regis McKenna. L'une des priorité est de trouver un nouveau logo. Steve Jobs précise alors « Je veux un truc évident sans chichi »[a 7]. Début juin 1977, la marque à la pomme commercialise l'Apple II, conçu par Steve Wozniak. Il peut être considéré, trois ans avant la sortie de l'IBM PC comme le premier ordinateur personnel construit à grande échelle. Il rencontre le succès et fait la richesse de la jeune entreprise[a 7].

En 1978, Apple recrute Michael Scott de la National Semiconductor afin de devenir son CEO[a 7]. En décembre 1980, Apple, qui a gagné sa renommée avec l'Apple II, est introduite en bourse, ce qui fait de Steve Jobs un multimillionnaire à 25 ans[a 8]. En 1983, Steve Jobs débauche John Sculley, alors directeur général de de Pepsi-Cola pour remplacer Scott, en lui demandant « Comptez-vous continuer à vendre de l'eau sucrée le reste de votre vie, ou voulez-vous changer le monde avec moi ? »[a 9].

Au début des années 1980, Jobs est l'un des premiers à cerner le potentiel commercial de l'interface graphique couplée avec l'usage d'une souris qu'il découvre lors de sa visite au Xerox PARC. Cela conduira au lancement du Apple Lisa en 1983 puis du Macintosh en 1984, les premiers ordinateurs personnels à profiter de ces innovations qui restent encore aujourd'hui le standard général[a 10]. Le lancement du Macintosh est accompagné d'une campagne publicitaire d'envergure décidée par Jobs et Sculley. Pendant la mi-temps du XVIIIe Super Bowl, Apple fait diffuser à la télévision le spot publicitaire 1984 réalisé par Ridley Scott, devant 90 millions de téléspectateurs. Ce spot remportera plusieurs prix prestigieux, et redéfinira la façon dont les entreprises envisagent leurs campagnes publicitaires, en privilégiant de montrer le signe, l'évocation, plutôt que le produit en lui-même[a 11].

Le projet Macintosh est initié et mené par Jef Raskin, brutalement écarté en février 1981 puis contraint à la démission par Steve Jobs lorsqu'il s'en saisit pour mettre en pratique ses idées déjà développées sur le Lisa d'une machine avec interface graphique et souris[7]. Il prend dès lors la tête d'un groupe de jeunes ingénieurs talentueux (au premier rang desquels figurent Andy Hertzfeld, Bill Atkinson, Burrell Smith, Susan Kare, Joanna Hoffman, Bud Tribble... [8]) dont certains resteront ses amis et regroupés dans un bâtiment sur lequel flotte un drapeau noir orné d'un crâne barré par deux os : ils se baptisent « les pirates »[a 12] Steve Jobs veut embaucher les meilleurs pour chaque poste, et sa façon de recruter peut s'avérer très déstabilisante pour les candidats. Andy Hertzfeld raconte ainsi un entretien d'embauche pour le poste de responsable de la division logiciels auquel il assiste début 1982. Jobs demande à l'impétrant, interloqué : « êtes vous puceau ? », et enchaîne, « combien de fois avez-vous pris du LSD ? ». « Je crois que je ne suis pas la bonne personne pour ce job », répond le candidat. « Moi non plus, l'entretien est terminé » lâche Jobs devant ses plus proches collaborateurs qui répriment un fou-rire.[9]

Bien que Jobs est un chef charismatique et persuasif (Bud Tribble invente à cette époque le terme de « champ de distorsion de la réalité », qu'il emprunte à la série Star Trek[10] et qui décrit la capacité de son patron à imposer aux autres ses conceptions, quelles qu'elles soient), certains salariés d'Apple le décrivent comme erratique et capricieux. Ce dernier n'hésite pas en effet à humilier ses collaborateurs en public et est réputé pour sa vision « binaire » de leur travail, soit « c'est génial », soit, le plus souvent, « c'est de la merde »[a 13]. Il est capable de repousser une idée d'un de ses collaborateurs en la qualifiant de « stupide », et de revenir plus tard en s'étant attribué cette idée. Il sait imposer des délais qui paraissent impossibles à tenir en disant juste qu'il n'acceptera aucune objection[10]. Il crée par ailleurs un rapport de force et un lourd climat de tension entre son équipe (celle du Macintosh) et celle qui s'occupe de l'ordinateur qui continue encore à cette époque à assurer l'essentiel des revenus de son entreprise : l'Apple II[7], en expliquant notamment : « C'est mieux d'être un pirate que de rejoindre la marine  »[11].

Des ventes en berne fin 1984 pour Apple tendent la relation entre Jobs et Sculley. Une lutte de pouvoir interne va les amener à se tirer dans les pieds. Jobs manoeuvre pour débarquer Sculley, sûr de son fait, mais à son grand dam, ce dernier provoque une réunion du conseil d'administration le 24 mai 1985, réussit à ranger ses membres de son côté, et ceux-ci décident donc d'écarter Steve Jobs, en le « mettant au placard », déchargé de tout rôle décisionnel et opérationnel, avec le vague titre de responsable du « Global thinking » dans un bureau éloigné du centre décisionnel de la firme[12]. Désabusé il quitte la firme en septembre 1985 pour fonder NeXT Inc. Il ne parlera plus jamais à John Sculley[a 14]

NeXT Computer

Une NeXTstation avec son clavier et sa souris d'origine et un moniteur NeXT MegaPixel

Après son départ amer d’Apple, Jobs fonde NeXT Computer, en déboursant 7 millions de dollars. Un an plus tard, manquant de fonds, et en l’absence d’un produit sur le marché, il se lance à la recherche d’investisseurs. Il attire l’attention du milliardaire Ross Perot qui investit massivement dans la compagnie. La station de travail NeXT, le NeXT Computer, est commercialisée en 1988 pour un prix de 9.999 dollars. A l’image de l’Apple Lisa, les ordinateurs NeXt possèdent une belle avance technologique, mais leur coût s’avère prohibitif pour le secteur de l’éducation auxquel ils sont destinés. Les produits de la marque gagnent toutefois une belle réputation pour leurs atouts techniques, au premier rang desquels figure la programmation orientée objet[a 15]. Jobs veut vendre les produits NeXt aux communautés financière, scientifique et académique, soulignant les nouvelles technologies innovantes et expérimentales de l'ordinateur, telles que son noyau Mach, son processeur de signal numérique, et le port Ethernet intégré.

L’ordinateur de seconde génération, le NeXT Cube est commercialisé en 1990. Jobs qualifie ce produit de « premier ordinateur interpersonnel » qui va remplacer l’ordinateur personnel. Avec son client de messagerie NeXTMail, un système multimédia de courrier électronique, le NEXT Cube peut pour la première fois offrir le partage de la voix, de l’image, des graphismes et de la vidéo dans un mail. « L’informatique interpersonnelle va révolutionner la communication et le travail de groupe », explique un Steve Jobs visionnaire à des journalistes. D'ailleurs, Tim Berners-Lee invente à cette époque le World Wide Web au CERN sur un Next Computer[13].

Steve Jobs dirige NeXT avec une obsession de la perfection esthétique, comme le souligne le développement et l’attention portée au cadre magnésium du NeXT Cube, en mettant une pression terrible à la division « matériel » de sa compagnie. En 1993, après n’avoir vendu que 50 000 machines, NeXT abandonne la fabrication pour se consacrer exclusivement au développement de logiciels, avec la mise en vente du NeXSTEP/Intel[14]. La compagnie annonce ses premiers bénéfices de 1,03 millions de dollars en 1994[15]. En 1996, NeXT Software, Inc commercialise WebObjects un système conçu pour le développement d’applications web. Après l’acquisition de NeXT Software par Apple en 1997, WebObjects est utilisé pour concevoir et exploiter les Apple Stores, l’ITunes Store et les services en ligne de MobileMe[16]. Il dit, à propos de ces années là, « Je ne le comprenais pas encore à l'époque, mais avoir été viré d'Apple a été la meilleure chose qui pouvait m'arriver. Cela m'a libéré et m'a permis d'entrer dans une des périodes les plus créatives de ma vie »[3].

Pixar

En 1986, Steve Jobs rachète la division graphisme par ordinateur de Lucasfilm, le Graphics Group qui sera renommée Pixar. Il débourse 10 millions de dollars dont la moitié sont versés au capital de la nouvelle compagnie. Celle ci, basée aux studios Kerner de George Lucas à San Rafael (Californie), avant de s’installer à Emeryville, est initialement destinée â développer et à fournir du matériel numérique de conception graphique haut de gamme. Après avoir traversé plusieurs années sans aucune rentabilité consacrées à vendre l'ordinateur « Pixar Image», notamment au secteur de la médecine, le studio décroche un contrat avec la Walt Disney Company pour réaliser une série de films animés par ordinateur, que le géant du divertissement mondial va produire et distribuer[a 3].

Le premier film issu de ce partenariat est Toy Story en 1995, dans lequel Steve Jobs est crédité en tant que producteur exécutif. Il apporte la célébrité, ainsi que la réussite critique et commerciale sur un plan mondial (le film rapporte 362 millions de dollars[a 16]) à Pixar. Une semaine après la sortie de Toy Story, Pixar est introduite en bourse, avec un résultat aussi glorieux et profitable que pour Apple en 1980[a 16]. Durant les quinze années suivantes, sous la houlette du créatif directeur artistique John Lasseter, le studio aligne les succès : 1001 pattes (1998), Toy Story 2 (1999) Monstres et Cie (2001), Le Monde de Nemo (2003), Les Indestructibles (2004), Cars (2006), Ratatouille (2007), WALL-E (2008), Là-haut (2009), Toy Story 3 (2010), Cars 2 (2011). Tous les films sortis à partir de 2003 (à l'exception de Cars en 2007) ont reçu l’oscar du meilleur film d’animation[17].

Dans les années 2003-2004, alors que le contrat liant Pixar à Disney arrive a échéance, les négociations entre Steve Jobs et Michael Eisner destinées à renouveler le partenariat échouent. Début 2004, Jobs annonce que Pixar cherche un autre distributeur pour les films de son studio. En octobre 2005, Bob Iger remplace Michael Eisner à la tête de Disney, et il se met rapidement à l’oeuvre pour renouer de bonnes relations avec Jobs et Pixar. Le 24 janvier 2006, Jobs et Iger annoncent que Disney a décidé d’acheter Pixar pour une transaction de 7,4 milliards de dollars. Steve Jobs devient alors le premier actionnaire individuel de la plus grande compagnie de divertissement mondiale, avec environ 7% de parts. Celles-ci sont en effet, et de loin supérieures à celles de Michael Eisner (1,7%) ou de l’héritier Roy Edward Disney, qui détient 1% jusqu’à sa mort en 2009 et dont les critiques envers Eisner (portant notamment sur son échec à négocier avec Pixar et Steve Jobs) ont accéléré son départ. Steve Jobs rejoint le conseil d’administration de Disney où il supervise la division « animation » de la compagnie au sein d’un comité spécial de pilotage constitué de six membres[a 17].

Retour chez Apple et montée en puissance de l'entreprise

Logo de la campagne Think different créée par TBWA\Chiat\Day et lancée par Jobs son retour chez Apple en 1997

En décembre 1996, Apple annonce son intention de racheter NeXT. L’opération, effective le 4 février 1997, est estimée à 429 millions de dollars. Propriétaire à 45% de NeXT, Steve Jobs obtient 100 millions de dollars ainsi que 1.5 millions d'actions Apple[18]. Cela lui permet de reprendre pied dans la compagnie qu’il a co-fondée en tant que « conseiller à mi-temps ». Steve Jobs déclare en janvier 1997 : « Je pense que nous avons l'opportunité de prendre la prochaine grande étape technologique et de dépasser Microsoft et tous les autres »[3]. Il redevient de facto le patron d'Apple lorsque le directeur général de l’époque, Gil Amelio, est remercié en juillet 1997. Jobs est officiellement nommé « directeur général par intérim » au mois de septembre[a 18]. En mars 1998, et afin de concentrer les efforts d’Apple sur un retour aux bénéfices, il met un point final aux programmes Newton, Cyberdog et OpenDoc ainsi qu'a la vente de licence Mac OS afin d'empêcher la multiplication des « clones ».

La technologie de NeXT étant devenue propriété d’Apple une fois le rachat conclu, bon nombre de ses réalisations vont trouver place dans les produits de la firme à la pomme, au premier rang desquels figure NeXTSTEP qui est la base du système d’exploitation Mac OS X.

Sous la houlette de Steve Jobs, Apple monte en puissance avec tout d’abord l’introduction de l’iMac en 1998 puis, chaque année, de produits innovants dont le design et la qualité assoient la puissance de la marque. Lors de la Macworld Expo de l’an 2000, Steve Jobs enlève officiellement « intérim » du titre de sa fonction et devient directeur-général permanent. Dans le même temps, il souligne qu’il utilisera le titre « iCEO »[a 19].

Steve Jobs sur scène à la Macworld Conference & Expo, San Francisco, le 11 janvier 2005

Apple continue son développement, introduisant et développant de nouveaux appareils numériques et leur environnement au cours des années 2000. Avec le lancement de l’iPod et d’iTunes en 2001 puis de l’iTunes Store en 2003, la compagnie crée une véritable révolution dans l’industrie de la musique, désormais dématerialisée. Steve Jobs supervise dans le même temps la création de la chaîne de magasins Apple Store, d'abord aux Etats-Unis puis dans le monde entier. Le succès est fulgurant. Le 29 juin 2007, Apple entre dans le marché des téléphones portables avec la commercialisation de l’iPhone, un appareil cellulaire doté d’un écran tactile multitouch qui comprend aussi un iPod et un navigateur internet, révolutionnant là aussi le marché de la téléphonie mobile. Il lance l'année suivante un véritable « écosystème » pour cet appareil, et bientôt pour tous les produits Apple : l'App Store, créant ainsi une forme de standard pour tous les smartphones. le 27 janvier 2010, Steve Jobs présente l’iPad, un tablette numérique reprenant le principe de l’écran tactile multitouch. C’est encore une forme de révolution, la porte ouverte à un nouveau marché dans lequel vont s'engouffrer bien des marques. Enfin, tous les contenus personnels des utilisateurs stockés sur les différents appareils se retrouveront dans le « nuage numérique », l'iCloud, à partir duquel ils pourront être redistribués, « n'importe où, n'importe quand », un service présenté par Jobs en juin 2011, lors de sa toute dernière keynote.

Sur l'enchaînement des deux derniers produits phares d'Apple, Steve Jobs explique à Walt Mossberg lors du forum D8 en 2010 : « Tout a commencé avec la tablette. J'avais cette idée de pouvoir se débarrasser du clavier et de pouvoir écrire sur un écran en verre, tactile, multitouch, avec ses doigts. J'ai demandé à mes collaborateurs s'ils pouvaient faire quelque chose. Six mois plus tard, ils sont revenus avec un prototype. Je l'ai alors donné à un de nos brillants ingénieurs de la division UI (interface utilisateurs). Il a obtenu cet effet de scrolling inertiel et élastique ainsi que d'autres choses fantastiques, et je me suis dit "Mon Dieu, on peut construire un téléphone avec ça !". J'ai alors mis le projet tablette de côté car produire un téléphone était quelque chose de bien plus important, et durant les deux années suivantes, nous sommes mis au travail sur l'iPhone. Avec tout ce que nous avons appris sur l'iPhone, nous sommes ensuite retournés à la conception de l'iPad »[19].  

En août 2011, après 14 années de montée en puissance sous la direction de son charismatique patron, Apple est l'entreprise la plus riche du monde par sa capitalisation boursière[20], son trésor de guerre dépassant notamment celui du gouvernement des Etats-Unis[21].

Toujours enclin a stimuler l’innovation, Jobs n’a jamais manqué de rappeler à ses collaborateurs une vielle maxime qu’il avait trouvée à l’époque du lancement du Macintosh : « Real Artist Ship » , c’est à a dire qu'un vrai artiste sait aussi vendre ses créations, et que la finalité d’un produit reste d’être distribuée au public[22]. De son vivant, Steve Jobs est à la fois admiré et critiqué pour ses formidables talents de persuasion, ce fameux « champ de distorsion de la réalité », c’est à dire qu’il est capable d’altérer la perception de son ou des ses interlocuteurs pour leur faire adopter ses propres conceptions, qu’elles s’avèrent par la suite justes ou non. Il sait ainsi décrocher des partenariats, avec l’industrie de la musique ou les opérateurs téléphoniques, à des conditions exceptionnelles pour son entreprise[23]. Ce talent particulier apparait au grand public lors des discours de Steve Jobs aux Macworld Expos ou aux Worldwide Developers Conferences, ou il présente l’actualité de son entreprise lors de ses keynotes, renommées pour l’occasion Stevenotes. Lors de ces grandes messes où il parcours la scène en jeans, baskets, et vêtu d'un pull à col roulé St. Croix, le patron d'Apple sait captiver son auditoire, notamment en répétant à l'envi des mots récurrents tels que gorgeous, unbelievable, fantastic, hot, great, Incredible, magical, wonderful, amazing, awesome, revolutionnary, extraordinary, phenomenal, supercool, terrific, huge, tremendous, exciting, beautiful, remarquable etc[24]. Il sait aussi maintenir le suspense et ravir son public avec le fameux « One more thing » (encore une petite chose) qu'il prononce à la fin de ses présentations pour annoncer par surprise une autre nouveauté importante...

Démission

Steve Jobs lutte durant plus de sept ans contre la maladie, subissant notamment une greffe du foie en avril 2009. Au fil des années, la santé florissante de son entreprise contraste avec son apparence, de plus en plus amaigri. Le 17 janvier 2011, il prend un nouveau congé "pour une durée indéterminée". Il s'avèrera être le dernier. le 24 août 2011, le monde entier apprend qu'il démissionne de son poste de directeur-général d'Apple, annonçant dans une lettre adressée à tous ses collaborateurs qu'il souhaite que Tim Cook prenne définitivement sa place, et qu'il restera président du conseil d'administration afin de pourvoir continuer à superviser les activités de la marque qu'il a fondée[a 20]. Quelques heures après cette annonce, les actions boursières de la compagnie chutent de 5%. Cette relativement légère baisse , considérant l'importance de Jobs pour Apple, s'explique par le fait que ses problèmes de santé sont de notoriété publique depuis plusieurs années, et qu'il est en congé médical depuis déjà huit mois.

L'entrepreneur

Patrimoine

Steve Jobs ne gagne qu’un dollar symbolique par an en tant que directeur-général d’Apple, mais il possède dans le même temps 5.426 millions d’actions de son entreprise, tout comme 138 millions d’actions Disney, celles qu’il avait reçues en 2006 lors du rachat de Pixar. Il plaisante en expliquant que son dollar annuel de revenu est divisé en 50 cents pour participer aux réunions, et 50 cents basés sur la performance. En plus de son salaire, il obtient de la part d'Apple le remboursement de ses frais de transport (200 000$ en 2010)[25] mais aussi un Jet Gulfstream V en tant que bonus. En 2011, Forbes estime sa fortune personnelle à 7 milliards de dollars, faisant de lui, le 39e plus grande fortune américaine[26].

Style de management et personnalité

L'intérieur du boîtier du premier Macintosh qui cache les signatures de toute l'équipe qui a participé à sa conception

Jobs est un perfectionniste d’une grande exigence, qui a toujours voulu positionner ses entreprises et leurs produits à la pointe de l’industrie des technologies de l’information en prévoyant les tendances du marché, mais aussi en les créant, tout du moins en termes d’innovations et de style. Il résume cela par une maxime de la star canadienne du hockey Wayne Gretzky : « Je patine vers l’endroit où le palet va être, et non vers là où il a été »[a 21]. Sur un plan personnel, ce n'est pas tant la richesse qui l'intéresse (il se range dans la catégorie des grands patrons les moins ostentatoires), que de laisser sa trace, d'assurer sa place parmi les grands entrepreneurs/inventeurs de l'histoire de son pays, ainsi que la pérennité de son entreprise, qui devra lui survivre[a 22].

Il restera toute sa vie un adepte de l'intégration verticale, ou « système fermé », qui veut que son entreprise conçoive tout à la fois de façon exclusive : le matériel, le système d'exploitation qui l'anime, les logiciels, les applications, les périphériques. Cette philosophie débouchant sur des appareils « tout-en-un » qui reliés entre eux, proposeront l'expérience unique du « foyer numérique »[a 4], un environnement totalement généré par Apple : une vision que Jobs a dès le début des années 2000[a 16]. Tout doit donc être contrôlé à 100%. L'intérieur (ce qui ne se voit pas, et auquel, du premier Macintosh au dernier iPhone, on ne peut pas accéder) doit être aussi parfait que l'extérieur. Il fait par exemple changer les vis du boitier du premier Macintosh afin qu'il soit impossible pour le public de l'ouvrir avec un tournevis conventionel[a 12] et refait la même chose 26 ans plus tard avec l'iPhone 4[a 23]. Jobs s'oppose aussi formellement, à quelques années d'écart, à la mise à disposition d'iTunes sur les plateformes Windows[a 24], ou à l'ouverture de l'App Store aux développeurs externes qui viendront y déposer leurs créations, et doit à chaque fois être convaincu par ses plus proches collaborateurs, à l'aide d'arguments imparables[a 24] et dans le dernier cas, à la condition express que ce soit Apple qui teste et qui approuve ces "apps" venues de l'extérieur avant de les proposer en ligne[a 25].

Sa philosophie consistant à positionner son entreprise et ses production à la convergence de l'art et de la technologie[a 4], Steve Jobs est également littéralement obsédé par le design. Il considère que c'est une absolue priorité, la beauté et la simplicité, stimulé et épaulé dans la 2e partie de sa carrière chez Apple par Jonathan Ive, le patron de ce secteur. Une démarche globale, qui va des cordons, adaptateurs électriques ou emballages aux escaliers translucides en colimaçon des Apple Stores[27], pour le moins couronnée de succès. Mais elle peut conduire par exemple en 2010 à l'affaire de l'Antennagate, ce premier modèle de l'iPhone 4 qui rencontre des problèmes de réseau quand on le tient d'une certaine façon, car Jobs et Ive ont tenu à ce que son contour soit d'une pureté de ligne parfaite, en aluminium brossé, au détriment du fonctionnement de son antenne, et sans tenir compte des avertissements de leurs ingénieurs à ce sujet[28]. Contraint à réagir par le buzz négatif qui enfle dans les semaines suivant la commercialisation de l'appareil, Jobs convoque une conférence de presse où il explique avant tout que les concurrents ne font pas mieux, que le problème a été surgonflé par la sphère médiatique, et offre un contour de protection (bumper) à tous les possesseurs de l'appareil[29],[30].

Il a beaucoup été question de la personnalité agressive et exigeante de Steve Jobs. Le magazine Fortune (qui a sacré Jobs « directeur général de la décennie » en novembre 2009) a par exemple écrit qu’il était « considéré comme un des plus grands égotistes de la Silicon Valley ». Divers commentaires sur la nature de son tempérament peuvent être lus les ouvrages The Little Kingdom de Michael Moritz, The Second Coming of Steve Jobs, d'Alan Deutschman ou iCon: Steve Jobs, de Jeffrey S. Young & William L. Simon. En 1993, Jobs figure dans la liste des patrons les plus durs de Fortune, en regard de la façon dont il dirige NeXT. Le confondateur de cette entreprise, Dan’l Lewis déclare dans ce même magazine que Steve Jobs, durant cette période, « avait des sautes d'humeur inimaginables ». Jef Raskin, qui fut un temps au début des années 1980 chef de projet pour le Macintosh a déclaré que Jobs « aurait fait un excellent Roi de France »[31], faisant ainsi allusion à sa personnalité impérieuse et démesurée. Pour ce qui est de son style de management chez Pixar, l’animateur américain Floyd Norman déclare qu’il « était un individu adulte, qui n’a jamais interféré avec le travail des cinéastes »[32].

Le biographe officiel Walter Isaacson qui publie « Steve Jobs » en 2011, se demande tout au long de son livre si la méchanceté dont fait parfois preuve son sujet est intentionnelle ou fait simplement partie d’un personnage entier, qui dit ce qu’il pense, pense ce qu’il dit, ne s'embarrasse jamais de considérations liées à l’empathie et ne peut pas (ou ne veut pas) contenir ses émotions. Il y a beaucoup d'exemples frappants à ce titre, le plus récent voyant un Steve Jobs très affaibli par la maladie en 2009, trouvant l'énergie de démolir littéralement et publiquement, dans l'auditorium du quartier général de Cupertino, l'équipe du service en ligne MobileMe (lancé en 2008, fermé en 2011) en lui disant « Vous avez sali la réputation d’Apple. Vous devriez vous détester d’avoir laissé tomber vos collègues ! »  et en congédiant sur le champ les responsables[33] [a 16]. On apprend aussi que le fondateur d'Apple s'estime souvent au dessus des lois des hommes, affectant notamment de rouler dans une Mercedes sans plaques d'immatriculation et la garant n'importe où, par exemple sur les places réservées aux handicapés.[34].

Steve Jobs est également un grand fan de musique, et à son panthéon, figurent Bob Dylan, dont il collectionne les albums depuis son plus jeune âge, et les Beatles. Il se réfère souvent au groupe de Liverpool, notamment au cours de ses keynotes (en janvier 2007, lorsqu'il présente la fonction iPod du premier iPhone, il joue deux morceaux de Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band[35]) ou la même année lors de la conférence télévisée All Things Digital où il partage le plateau avec Bill Gates et où il choisit un vers de la chanson Two of Us pour décrire avec beaucoup d'émotion leurs tumultueuses relations désormais apaisées : « You and I have memories longer than the road that stretches out ahead » (toi et moi, nous avons des souvenirs plus longs que la route qui s'étend devant)[36]. Il déclare par ailleurs lors de l'émission 60 Minutes de CBS : « Mon modèle pour le business, ce sont les Beatles. Quatre gars qui laissaient leurs tendances négatives de côté, qui s'équilibraient l'un l'autre. Et le total était plus grand que la somme des individualités. Les grandes choses dans le business ne sont jamais réalisées par une seule personne. Elle sont accomplies par une équipe. »[37]  Il met également, à la fin de sa vie, toute son énergie dans les négociations avec EMI et la compagnie homonyme Apple Corps pour mettre fin au contentieux qui les oppose afin de pouvoir proposer l'oeuvre de son groupe favori[a 26] en téléchargement légal sur iTunes. C'est chose faite le 16 novembre 2010, et Steve Jobs s'occupe personnellement du lancement en grande pompe de cet évènement[38] [a 27]

Steve Jobs résume sa façon d’être dans son fameux discours à l’adresse des étudiants de l’université de Stanford en 2005 : « Votre temps est limité. Ne le gâchez pas en menant une existence qui n’est pas la votre. Ne soyez pas prisonniers des dogmes, ce n’est rien d’autre que vivre selon les conclusions et les réflexions d’autres personnes. Ne laissez pas le brouhaha des opinions des autres étouffer votre voix intérieure. Et par dessus tout, ayez le courage de suivre votre coeur et votre intuition : d’une manière ou d’une autre, ils savent ce que vous voulez vraiment devenir. Tout le reste est secondaire. Soyez insatiables. Soyez fous ».[39].

Relation avec Bill Gates et autres personnalités de l'industrie

Steve Jobs et Bill Gates, tous deux nés en 1955, sont à l'origine d'un pan entier de l'histoire de la révolution micro-informatique. Là où l'un développe très vite des talents de design, de persuasion et de vente, l'autre, homme d'affaires précoce et avisé, sait aussi programmer, ce qu'il ne manquera jamais de souligner. En janvier 1976, Avant même la création d'Apple, Bill Gates écrit une fameuse lettre ouverte au club informatique, dont sont membres Jobs et Wozniak, pour fustiger l'utilisation libre des logiciels (en l'occurrence, son tout récent BASIC), créant un véritable précédent historique dans le monde numérique sur la question de la licence des programmes[40].

Comme le raconte Andy Hertzfeld, « Chacun se croyait plus brillant que l'autre mais Steve affichait une condescendance ostensible à l'égard de Bill, en particulier en matière de goût et de style. Et Bill, de son côté, prenait Steve de haut parce qu'il ne savait pas écrire un programme »[a 28]. Mais Apple est déjà sur le devant de la scène lorsque Microsoft balbutie, et c'est la marque à la pomme qui « met le pied à l'étrier » à la jeune firme de Seattle en lui faisant développer son tableur (Excel) et son traitement de texte (Word) pour le premier Macintosh[a 28] commercialisé en 1984. Les relations entre les deux patrons vont s'envenimer lorsque Microsoft développe son propre système d'exploitation, Windows en reprenant le principe développé sur les ordinateurs Apple, l'interface graphique et la souris. Un accord stipulait en effet que Microsoft ne développerait rien dans ce sens pendant un an après la sortie du Macintosh programmée en janvier 1983. Mais l'appareil pommé prend un an de retard, et en novembre de la même année, Gates présente à New York les principes de son nouvel "OS"[a 28]. Une scène passée à la postérité se déroule alors à Cupertino où Gates et venu seul pour prendre un véritable savon. « C'est un coup en traître ! On t'a fait confiance et maintenant, tu nous fait les poches ! » hurle Jobs. « Il y a une autre façon de voir les choses », répond Bill, « Xerox était notre riche voisin à tous les deux, et quand je suis entré chez lui pour voler sa télévision, j'ai découvert que tu l'avais déjà emportée ! »[a 28]. Bill Gates se trouve être une des très rares personnes totalement insensibles au champ de distorsion de la réalité de Jobs.

Cette histoire, « Windows a copié le Mac », restera toujours un point d'achoppement entre les deux géants. A la fin de sa vie, Jobs dit encore « Ils nous ont dépouillé ! Bill n'a aucune éthique ! », à quoi ce dernier répond « Si c'est ce qu'il croit, c'est qu'il est définitivement perdu dans son champ de distorsion »[a 28]. Au cours des années 1990, Windows gagne haut la main la « guerre des systèmes d'exploitation » en atteignant une position quasi hégémonique. Ce qui n'empêche pas Steve Jobs de dire à cette époque : «  Le problème de Microsoft, c'est qu'ils n'ont pas de goût, absolument aucun. Je parle au sens le plus général du terme. Ces gens-là sont incapables d'avoir des idées, ils ne cherchent pas à apporter du savoir ou du bonheur à l'humanité avec leurs produits... Alors, oui, la réussite de Microsoft m'attriste. Leur succès ne me pose pas de problème en soi. Ils l'ont plus ou moins mérité, à force d'opiniâtreté. Ce qui me désespère, c'est qu'ils font des produits de troisième zone. »[a 28]

Ils s'opposent en fait sur un principe industriel : la verticalité (le système fermé) prônée par Jobs, et l'horizontalité (la mise en licence des programmes pour tous les appareils), crédo de Gates. Les relatons sont souvent houleuses, comme lorsque Gates, en position de force, refuse de créer le moindre programme pour les ordinateurs NeXT en dénigrant le nouveau produit lancé par Jobs après son départ d'Apple[a 28]. Lorsqu'il y revient, en 1997, Jobs décide d'enterrer la hache de guerre et de mettre un terme à une décennie de poursuites judiciaires avec Microsoft et propose à Gates d'entrer au capital d'Apple et de continuer à développer des programmes pour la marque à la pomme. Un mariage entériné lors d'une keynote où le patron de Microsoft apparaît en direct sur l'écran géant devant un Jobs du coup tout petit et un public stupéfait, ce qu'il considèrera à postériori comme une gaffe magistrale[a 18].

Steve Jobs et Bill Gates sur le plateau de la conférence All Things Digital, le 31 mai 2007

Durant les années 2000, chaque entreprise ayant trouvé sa place dominante sur le marché de l'informatique, les relations s'apaisent. Ainsi, lors du forum télévisé All Things Digital en mai 2007, les deux hommes qui partagent le plateau de Walt Mossberg se couvrent de louanges. Les yeux dans ceux de son rival historique, Gates déclare ; « J'ai vu Steve prendre des décisions fondées sur son instinct... Un instinct que, voyez-vous, j'ai beaucoup de mal à m'expliquer. Son mode opératoire est unique et, en un sens, magique. Et dans ces moments-là, je me dis Waouh ! »[a 29]. A l'été 2011, Bill Gates rend une dernière visite à Steve Jobs, dont le cancer est en phase terminale. Ils restent plus de trois heures ensemble à discuter avec beaucoup d'émotion dans le salon de sa maison de Palo Alto, et concluent : Je croyais autrefois que le modèle ouvert, horizontal l'emporterait. Mais tu as prouvé que le modèle intégré, vertical pouvait aussi être une réussite », dit Gates. « Ton modèle marche aussi », lui répond Jobs.[a 20].

Avec les autres grands patrons de l'industrie informatique américaine, Steve Jobs n'est généralement pas tendre. Ainsi, un guerre des mots éclate à la fin des années avec 1990 avec le le constructeur d’ordinateurs Michael Dell. C’est d’abord le patron d’Apple qui qualifie les produits Dell de « vieilles bécanes tout sauf innovantes ». Le 6 octobre 1997, lorsque l’on demande à Michael Dell ce qu’il ferait s’il possédait un ordinateur Apple, il répond « Je le jetterais à la poubelle et je rendrais leur argent aux actionnaires». En 2006, Jobs envoie un email à tous les salariés de sa compagnie, au moment où la capitalisation boursière de la marque à la pomme dépasse celle de Dell : « A toute l’équipe : il apparait que les prédictions de Michael Dell ne se sont pas avérées exactes. A la clôture du marché aujourd’hui, Apple vaut plus cher que Dell. Les actions montent et descendent, et les choses pourraient être différentes demain, Mais je pense que cela vaut un petit moment de réflexion ce jour. Steve ».

Un de ses plus grands amis de l'industrie informatique est Larry Ellison, le patron fondateur d'Oracle. En 1995, Ellison veut entraîner son ami dans une tentative de putsch contre Apple, en rachetant l'entreprise et en lui donnant dans la foulée 25% des parts pour lui permettre de reprendre les rênes[a 19]. Mais Jobs n'est pas chaud. Il n'est pas un partisan de ce genre d'offensive inamicale en bourse[a 19]. Il veut revenir par la grande porte, ce qu'il fera fin 1996, avant d'inviter Ellison à siéger au conseil d'administration de la marque à la pomme. Situé dans le top dix des entrepreneurs les plus nantis au monde, Ellison qui invite souvent la famille Jobs en croisière sur un de ses luxueux Yachts, est surnommé « notre ami riche » par le fils de Steve, Reed Jobs, qui souligne ainsi le refus de son père d'afficher tout signe ostentatoire[a 30]. Un autre grand ami de Jobs est Millard « Mickey » Drexler, directeur général du fabricant de vêtements Gap quand il lui offre un siège dans ce conseil d'administration d'Apple qu'il taille à sa mesure lors de son retour, à la fin des années 1990[a 18]. Drexler donne souvent des conseils avisés à Jobs[a 31], et il dira de lui au moment de sa démission en août 2011 : «  Avoir vu Steve transformer Apple est la chose la plus incroyable que j'ai vue dans toute ma carrière »[a 20].

Au début de son parcours d'entrepreneur, l'ennemi s'appelait IBM[a 28]. Il est ensuite devenu Microsoft. A la fin de sa vie, Steve Jobs va ferrailler contre Google, sur un problème similaire : la naissance d'Android, le système d'exploitation ouvert pour appareils mobiles développé par le Géant de Moutain Wiew qui selon lui, est une honteuse copie d'iOS[a 27]. Il avait pourtant fait entrer le patron de Google, Eric Schmidt, au conseil d'administration d'Apple[a 27]. Voici ce qu'il lui dit en 2010 : « Vous avez les mains sales. Je ne suis pas intéressé par un arrangement. Je ne veux pas de votre argent. Si vous m'offriez cinq milliards de dollars, je n'en voudrais pas ! Merci, j'en ai largement assez. Ce que je veux, c'est que vous cessiez de piquer nos idées pour Android. »[a 27]. Il déclare aussi : « Je détruirai Android, parce que c"est un produit volé. Je vais lancer une guerre thermonucléaire ! Ils vont avoir la peur de leur vie, parce qu'ils savent qu'ils sont coupables. En dehors de son moteur de recherche, les produits Google sont nuls. »[a 27]. Etrange parallèle avec ce qui s'est passé 30 ans auparavant avec Windows, et issue identique. Les éventuelles actions en justice sont vouées à l'échec[a 27]. Pourtant, alors que son décès approche, lors de son ultime congé maladie en 2011, Steve Jobs reçoit Larry Page à son domicile de Palo Alto. Ce dernier vient de reprendre les rênes de l'entreprise qu'il a confondée avec Sergey Brin, et a sollicité une « audience » pour prendre conseil auprès du patron légendaire. « Ma première pensée a été de l'envoyer au diable. Mais j'ai réfléchi et je me suis dit que tout le monde m'avait aidé quand j'étais jeune, de Bill Hewlett à l'ingénieur dans ma rue qui bossait chez HP. Alors je l'ai rappelé pour l'inviter à venir »[a 20], dit Jobs. Il lui parle de l'importance du recrutement, du fait qu'il faut rester concentré sur pas plus de cinq produits phares, car tous les autres « vous tirent vers le bas, et en un rien de temps, on se transforme en Microsoft »[a 20], et raconte : « J'ai essayé de l'aider de mon mieux. Je continuerai à le faire aussi avec des gens comme Mark Zuckerberg. Voilà comment je vais occuper le temps qui me reste. Je peux aider les générations suivantes à se rappeler comment naissent les grandes entreprises et à perpétuer la tradition. La Vallée m'a beaucoup soutenu. Je ferai de mon mieux pour lui rendre la pareille. »[a 20]

Inventions et design

Le sens du design de Steve Jobs a été grandement influencé par le Bouddhisme qu’il a expérimenté en Inde lors d’un voyage spirituel de sept mois. Ses capacités intuitives si développées on également connu l’influence de la spiritualité qu’il a étudiée avec différents maîtres, et selon lui, du LSD.

Au 9 octobre 2011, il est listé comme inventeur, ou co-inventeur de 342 brevets américains liés à la technologie, et allant des ordinateurs actuels et appareils portables aux interfaces utilisateurs (dont les tactiles), haut-parleurs, claviers, adaptateurs électriques, coffrets, fermoirs, pochettes, cordons et emballages. La plupart de ces brevets on trait au design, mais 43 d’entre-eux sont listés comme des inventions de produits. Celui du nouveau dock du système d’exploitation Mac OS X 10.7 (Lion) 
a été validé le jour précédant sa mort.

Philanthropie

L'engagement philanthropique de Steve Jobs, comparé à celui de Bill Gates par exemple, est resté très discret. Après avoir quité Apple et fondé Next, il lance la Steven P. Jobs Foundation, mais l'abandonne un an plus tard. Lors de son retour à la tête d'Apple en 1997, il arrête le programme caritatif de la firme. Cependant sous l'ère Jobs, Apple participe au programme Product Red, en produisant des modèles rouges de ses iPods dont une partie des profits générés sont reversés au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, faisant d'Apple son contributeur le plus important[41]. Son non ralliement a The Giving Pledge, mouvement philanthropique lancé par Bill Gates et Warren Buffett en juin 2010, n'est pas passé inaperçu. Ces derniers invitaient les plus fortunés du pays à prendre l’engagement moral - et public - de destiner une grande partie de leur fortune à la philanthropie[42]. Après une critique au sujet de sa philanthropie dans The New York Times, Bono, l'un des fondateurs de (RED), prend sa défense en rapportant que lorsqu'il a approché Steve Jobs au sujet de la marque (RED), il aurait dit : « Il n'y a rien de mieux que la chance de pouvoir sauver des vies »[43].

Vie privée

Les parents biologique de Steve Jobs se rencontrent à l'Université du Wisconsin. Abdulfattah "John" Jandali, un syrien musulman y fait ses études en science politique puis les enseigne fin des années 1960 à l'Université du Nevada à Reno. Rapidement, il se reconverti dans la restauration en rachetant un restaurant dans cette même ville. Il est depuis 2006, Vice President de l'hotel-casino Boomtown toujours à Reno. En décembre 1955, dix mois après avec donné leur enfant à l'adoption Joanne Carole Schieble et Adbulfattah se marient. En 1957, ils ont ensemble une fille, Mona. Après leur divorce en 1962, Jandali perd le contact avec sa fille. Schieble quant à elle se remarie et Mona prend alors le nom de son beau-père et devient ainsi connu sous le nom de Mona Simpson[44].

Dans les années 1980, Steve Jobs retrouve sa mère biologique Joanne qui lui révèle qu'il a une sœur biologique, Mona Simpson. Ils se rencontrent pour la première fois en 1985 et deviennent de proches amis[45]. Mona decide par la suite de partir à la recherche de son père, elle le retrouve alors qu'il dirige un petit restaurant à Sacramento. Sans savoir qui son fils est devenu, Jandali raconte à sa fille qu'il a par le passé dirigé un grand restaurant dans la Silicon Valley ou même Steve Jobs est venu manger. « Oui, oui, il venait souvent. C'était un type sympa et il laissait toujours de gros pourboires. ». Lors d'une de ses interviews enregistrée avec son biographe Walter Isaacson, Steve Jobs dit. « Lorsque j'étais à la recherche de ma mère biologique, j'ai étais évidemment aussi à la recherche de mon père biologique. J'en ai appris un petit peu à son sujet, mais ce que j'ais appris ne m'a pas plu. J'ai lui donc demandé à ma soeur de ne pas lui raconter que nous nous étions rencontrés ... ne rien raconter du tout à mon sujet. »[46]. En parlant de ses parents, Steve déclare « Ils ont été ma banque de sperme et d'ovules - cela n'a rien de méchant ; c'est juste la vérité : des donateurs de gamètes, c'est tout ce qu'ils sont - rien de plus. »[a 1]. Jandali rapporte lui de son coté au Sun, que ses efforts pour contacter Jobs ont été vains[47].

La première fille de Steve Jobs, Lisa Brennan-Jobs né en 1978 de sa relation avec sa petite amie de l'époque Chris Ann Brennan. Pendant deux ans, elle élève l'enfant seule, alors que Jobs nie en être le père, prétendant qu'il est stérile[48]. A la même époque, il lance l'ordinateur Lisa. Par la suite, au moment de l'introduction en bourse d'Apple et sous la pression de ses associés, il finit par reconnaitre Lisa comme sa fille, et elle viendra vivre à ses côtés pendant quatre ans lors de son adolescence avant d'aller poursuivre ses études à Harvard[a 30].

En 1982, il rencontre la chanteuse Joan Baez avec qui il entretient un relation. Pour Elizabeth Holmes, l'amie de Steve Jobs depuis les années Reed, la principale raison de son intérêt pour Joan - hormis le fait qu'elle est belle, drôle et talentueuse - est qu'elle a eu une liaison avec Bob Dylan. « Steve adorait ce lien subliminal avec Dylan. ». Après s'être posé la question d'un hyopothétique marriage avec cette femme, plus vieille que lui et qui ne voudrait probablement plus d'enfant, il mettent fin à leur relation après 3 ans[a 30]. Steve Jobs passe les années suivantes auprès de Tina Redse, jeune et jolie blonde qui se trouve à ses côté au moment où il doit quitter Apple en 1985, et qui restera sa petite amie jusqu'à sa rencontre avec Laurene Powell[12] [49].

Steve Jobs se rend à la Stanford Business School pour y donner une conférence en octobre 1989. Il y rencontre donc une autre jeune et jolie blonde, Laurene Powell qui y poursuit des études. Ils échangent leurs numéros de téléphone, il repart, puis il raconte, dix ans plus tard : « J'étais remonté dans ma voiture, au parking, la clé dans le contact, je devais me rendre à une réunion de travail. Puis je me suis dit "Si c'était ma dernière nuit sur terre, est-ce que je la passerais dans une réunion ou avec cette femme ?" J'ai traversé le parking en courant, et je lui ai demandé si elle voulait dîner avec moi. Elle a dit oui, nous sommes allés en ville, et depuis lors, nous ne nous quittons plus »[3]. Le 18 mars 1991, Steve (36 ans à l'époque) se marie avec Laurene (27 ans), lors d'une cérémonie au Ahwahnee Hotel dans le Parc national de Yosemite. Le mariage est présidé le moine bouddhiste zen Kobun Chino Otogawa. Le premier enfant de issu de cette union, Reed, voit le jour en septembre 1991 puis naissent ses sœurs Erin en août 1995 et Eve en 1998. La famille vie depuis à Palo Alto[a 30].

Problèmes de santé

Fichier:Steve's Blood Pressure.jpg
Steve Jobs affiche l'état de sa pression sanguine lors d'une keynote en 2008

En octobre 2003, les médecins diagnostiquent Steve Jobs d'un cancer, qu'il ne révèle à ses employés et aux grand public qu'en aôut 2004, après avoir subi une intervention pour faire retirer une tumeur cancéreuse de son pancréas. Le pronostic pour les tumeurs pancréatiques est en général plutôt mauvais. Cependant, Jobs est atteint plus précisément, d'une forme relativement rare de tumeur, plus simple à traiter, une « tumeur neuroendocrinienne des îlots de Langerhans ». Malgré le diagnostic des médecins, il va à l'encontre de leurs recommandations en refusant de subir une intervention chirurgicale. Il lui préfère un régime alimentaire végétarien strict avec une grande quantité de carottes et de jus de fruits frais, des séances d'acupuncture et divers remèdes à base de plantes. C'est seulement après que sa femme et ses amis aient tenté de le raisonner et qu'il apprend que la tumeur a encore grossi, qu'il décide de se faire opérer. Il subit alors une opération de Whipple au Stanford University Medical Center en juillet 2004. Cette dernière se déroule bien et les médecins lui annoncent avoir retiré la tumeur avec succès, il n'a donc pas besoin de subir une chimiothérapie ou une radiothérapie. Durant son absence, il est remplacé à la tête de la firme par Tim Cook.

Début août 2006, Steve Jobs est sur la scène de l'annuel Worldwide Developers Conference pour une de ses traditionnelles Keynotes. Son extrême minceur, son apparence décharnée et sa présentation inhabituellement apathique, ajouté à son choix de déléguer une partie importante de cette keynote à ses principaux collaborateurs alimente un florilège de commentaires dans la presse et sur internet à propos de son état de santé. Pourtant, selon un article du Ars Technica journal, les participants à cette WWDC qui ont rencontré Jobs en personne déclarent qu'il « à l'air de bien se porter ». Un porte-parole d'Apple souligne pour sa part que « la santé de Steve est robuste »

Deux plus tard, les rumeurs repartent de plus belle après la keynote de Steve Jobs au WWDC 2008. Les responsables d'Apple déclarent qu'il est victime d'un « problème courant » et qu'il prend des antibiotiques, tandis que l'on conjecture sur son extrême pâleur qui serait due aux conséquences de l'opération de Whipple qu'il a subie. Durant une conférence téléphonique de présentation des revenus d'Apple, en juillet 2008, les participants doivent répondre à une série de questions tournant autour de la santé de leur patron, et insistent sur le fait qu'il s'agit d'une « affaire privée ».

Le 28 août 2008, l'agence Bloomberg publie par erreur une nécrologie de Steve jobs de 2500 mots dans son fil d'informations qui comprend des blancs sur son âge et la cause de son décès (le fait est que les agences de presse gardent toujours sous la main des nécrologies préparées à l'avance afin de réagir rapidement lors de la disparition de personnages célèbres). Bien que cette erreur soit rapidement rectifiée, la nouvelle est reprise dans la presse et sur internet. Steve Jobs apporte sa réponse au siège d'Apple lors de la keynote Let's Rock en septembre, choisissant de citer Mark Twain : « Les rapports sur ma mort son grandement exagérés ». Plus tard, lors d'un nouvel évènement médiatique, Steve Jobs conclut sa présentation en affichant sur l'écran géant une diapositive sur laquelle est inscrit « 110/70 », c'est à dire l'état de sa pression sanguine, expliquant par ailleurs qu'il n'acceptera aucune question supplémentaire sur sa santé.

Le 16 décembre 2008, Apple annonce que le vice-président en charge du marketing, Phil Schiller se chargera de la keynote au Macworld Conference and Expo 2009, ce qui relance à nouveau les spéculations sur la santé de Jobs. Ce dernier explique sur une page publiée le 5 janvier 2009 sur le site apple.com qu'il souffre d'un « déséquilibre hormonal » depuis plusieurs mois. Le 14 janvier 2009, dans une note interne à Apple, Steve Jobs écrit que durant les semaines précédentes, il a « appris que mes problèmes de santé étaient plus complexes que ce que je croyais » et annonce un congé maladie de six mois, jusqu'à la fin juin 2009, pour lui permettre de mieux se concentrer sur sa santé. Tim Cook prend à nouveau les rênes de la compagnie, tandis que Jobs reste impliqué dans les « décisions stratégiques majeures ». En avril 2009, il subit une greffe du foie au Methodist University Hospital Transplant Institute de Memphis, Tennessee. Le pronostic vital pour Jobs est à ce moment déclaré « excellent ».

Le 17 janvier 2011, un an et demi après son retour consécutif à sa greffe du foie, Apple annonce qu'il prend un nouveau congé maladie. Jobs écrit à ses collaborateurs pour expliquer qu'il à pris cette décision, à nouveau, pour se concentrer sur sa santé. Comme en 2004 et en 2009, Tim Cook reprend son poste de directeur-général opérationnel tandis qu'il continuera à superviser les décisions stratégiques majeures de l'entreprise. Malgré ce nouveau congé maladie, Steve Jobs apparait lors du lancement de l'iPad 2 (le 2 mars), lors de la keynote où est présenté le service iCloud (le 6 juin), et enfin, devant le conseil municipal de la ville de Cupertino (le 7 juin), sa dernière apparition publique et télévisée où il présente le nouveau projet de campus géant d'Apple, un énorme bâtiment en forme d'anneau circulaire entouré de verdure qui doit abriter 12.000 employés[50] . Steve Jobs annonce finalement sa démission de son poste de CEO d'Apple le 24 août 2001. « Malheureusement, ce jour est arrivé », écrit-il, car il ne « peut plus, désormais, assumer [ses] fonctions et [ses] attentes en tant que CEO d'Apple ». Il devient le président du Conseil d'Administration d'Apple et nomme Tim Cook comme son successeur. Steve Jobs continue à travailler pour l'entreprise qu'il a fondée jusqu'à la veille de sa mort.

Décès et hommages

Drapeaux en berne au siège social d'Apple le soir de la mort de Steve Jobs

Steve Jobs meurt le 5 octobre 2011 vers 15h00 (heure locale), dans son domicile de Palo Alto en Californie, des complications engendrées par la récidive de son cancer pancréatique neuroendocrinien, résultant en un arrêt respiratoire. L'annonce de son décès est faites par Apple par le biais d'un communiqué de presse[51]. Sa famille annonce dans un communiqué distinct, « Steve est mort en paix aujourd'hui entouré de sa famille »[52].

Selon sa sœur Mona Simpson, présente aux cotés de son frère, Steve « regarde sa sœur Patty, puis pendant un long moment ses enfants, puis sa femme Laurene ». Ses derniers mots, prononcés plusieurs heures avant sa mort ont été. « Oh wow. Oh wow. Oh wow. »[45]

Pendant les deux semaines qui suivent son décès, le site web d'Apple affiche une page d'accueil sobre, comportant une photo de lui en noir et blanc avec inscrit à coté, son nom ainsi que ses dates de naissance et de mort. L'hyperlien de l'image mène vers une nécrologie qui rend hommage à un visionnaire et à un génie créatif. Une adresse mail en fin de page permet d'adresser des condoléances, mémoires et pensées qui sont maintenant affichées sur sa page commémorative. Apple annonce avoir reçu plus d'un million d'e-mail à cette adresse[53].

Fichier:Outside Palo Alto apple store following Steve Job's death.jpg
Des fleurs et des iPad déposés devant l'Apple Store de Palo Alto en California peu après sa mort

Le décès de Steve Jobs déclenche aux États-Unis mais aussi dans le monde entier une importante vague d'émotion. Devant tous les Apple Store du monde, la foule se presse pour déposer des fleurs, des mots de condoléance, des pommes, des appareils tactiles de la marque qui affichent des chandelles. De nombreuses personnalités, plus ou moins proches du lui, lui rendent également hommage. C'est par exemple le cas du président des États-Unis Barack Obama, de Bill Gates, du PDG de The Walt Disney Company Bob Iger, de Steve Wozniak ainsi que d'autres grandes figures de la Silicon Valley.

Ses obsèques se déroulent le 7 octobre 2011 lors d'une petite cérémonie privée dont les modalités n'ont pas été révélées en respect envers la famille Jobs.

Honneur et reconnaissance

Statue de Steve Jobs au Science Park de Budapest

Après avoir fondé Apple, Steve Jobs devient un symbole pour sa firme mais aussi l'industrie informatique. Lorsque le Time nomme en 1982, l'ordinateur l'Homme de l’année, le magazine publie un long profil de Steve Jobs en l'appelant « Le maestro le plus célèbre du micro[ordinateur] »[54]

En 1985, le président Ronald Reagan lui remet à lui et son à son compère Steve Wozniak la National Medal of Technology. Ils sont parmi les premiers à recevoir cette décoration[55]. En novembre 2007, le magazine Fortune, lui donne le titre de d'« homme d'affaires le plus puissant »[56]. En novembre 2010, la magazine Forbes le classe 17e dans son classement des personnes les plus puissantes[57]. De son coté, le Financial Time, nomme Jobs en décembre 2010, personnalité de l'année et conclu son article sur un extrait de la biographie de John Sculley, sur les ambitions de l'homme qu'il a évincé : « Apple été censée devenir une merveilleuse société de produit grand public. C'était un plan lunatique. Le High-tech ne pouvait pas être vendu comme un produit grand public. » et le journaliste y ajoute rhétoriquement, « Comment peut-on se tromper à ce point ? »[58] Au moment de sa démission puis de nouveau après son décès, Steve Jobs est décrit par beaucoup comme un visionnaire, un pionnier et un génie. Il est parfois considéré comme le Thomas Edison et l'Henry Ford de son époque. « Un des plus grands innovateurs américains, assez courageux pour penser différemment, assez audacieux pour croire qu'il pouvait changer le monde, et assez talentueux pour le faire  », dit de lui le président des Etats-Unis Barack Obama[59].


Le 21 décembre 2011, la société Graphisoft dévoile à Budapest la première statue en bronze au monde de Steve Jobs.[60]

Notes et références

Notes
  1. Citation originale : « If I had never dropped in on that single calligraphy course in college, the Mac would have never had multiple typefaces or proportionally spaced fonts. »


Références
  1. a b c d et e Chapitre 1 - L'enfance
  2. Chapitre 2 - Un couple improbable
  3. a et b Chapitre 3 - Tout lâcher
  4. a b et c Chapitre 29 - Le Foyer numérique
  5. a b c et d Chapitre 4 - Atari et l'Inde
  6. a b et c Chapitre 5 - L'Apple I
  7. a b et c Chapitre 6 - L'Apple II
  8. Chapitre 9 - Passer en bourse
  9. Chapitre 14 - Entrée en scène de John Sculley
  10. Chapitre 8 - Xerox et Lisa
  11. Chapitre 15 - Le lancement
  12. a et b Chapitre 13 - Fabriquer le Mac
  13. Chapitre 11 - Le champs de distortion de la réalité
  14. Chapitre 17 - Icare
  15. Chapitre 18 - NeXT
  16. a b c et d Chapitre 39 - Vers l'infini
  17. Chapitre 32 - Les amis de Pixar
  18. a b et c Chapitre 23 - La Restauration
  19. a b et c Chapitre 22 - La seconde venue
  20. a b c d e et f Chapitre 40 - Troisième round
  21. Chapitre 26 - L'iMac
  22. Chapitre 41 - Héritage
  23. Chapitre 35 - L'iPhone, trois produits révolutionnaires en un
  24. a et b Chapitre 30 - L'iTunes Store
  25. Chapitre 37 - l'iPad
  26. Chapitre 31 - Music Man
  27. a b c d e et f Chapitre 38 - Nouvelles batailles
  28. a b c d e f g et h Chapitre 16 - Gates et Jobs
  29. Chapitre 34 - Premier round
  30. a b c et d Chapitre 20 - Un homme comme les autres
  31. Chapitre 28 - les Apple Stores


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  2. a et b "Smithsonian Oral and Video Histories: Steve Jobs" si.edu - Consulté le 2 janvier 2011.
  3. a b c d et e The New York Times Steve Lohr, « Creating Jobs », article publié le 12 janvier 1997, consulté le 12/02/12
  4. a et b 'You've got to find what you love,' Jobs says news-service.stanford.edu - Consulté le 2 janvier 2011
  5. www.thefix.com Steve Jobs: LSD Was One of The Best Things I've Done in My Life
  6. The Huffigton Post "Read the Never-Before-Published Letter From LSD-Inventor Albert Hofmann to Apple CEO Steve Jobs"
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  8. Folklore.org "The Original Macintosh", Image Gallery, consulté le 14/02/12
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  12. a et b (en) Folklore.org Andy Hertzfeld, "End of an era", consulté le 13/02/12
  13. (en) The website of the world's first-ever web server cern.ch, consulté le 10 février 2012
  14. (en) The 10 greatest flops in computer history Telegraph.co.uk 15 avril 2009, consulté le 16 février 2012
  15. Owen W. Linzmayer, Apple Confidential 2.0 : The Definitive History of the World's Most Colorful Company, p. 213
  16. Fin de partie pour WebObjects ? MacGeneration.com 8 juillet 2009, consulté le 16 février 2012
  17. The Academy Awards Database Base de données sur le site officiel des oscars
  18. Owen W. Linzmayer, Apple Confidential 2.0 : The Definitive History of the World's Most Colorful Company, p. 277
  19. Youtube "Steve Jobs on the origine of iPhone", consulté le 14/02/12
  20. Le monde numérique"Apple est devenue l'entreprise la plus valorisée au monde, quelques instants", consulté le 11/01/12
  21. Le Figaro.fr"Apple, l'entreprise la plus riche du monde", consulté le 11/01/12
  22. (en)Visualnews.com Benjamin Starr, "Inspiration from Steve Jobs, Real Artist Ship, consulté le 14/02/12
  23. (en) Jean-Louis Gassée "The real iPhone 1.0"
  24. (en) Youtube.com iPad Keynote in less than 180 Seconds: Incredible, Beautiful, Amazing!, consulté le 11/01/12
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  35. (en) Youtube "The Beatles on Steve Jobs Iphone" , Consulté le 10/02/12. N.B.: les deux morceaux sont With a Little Help from My Friends et Lovely Rita'
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  42. Steve Jobs l’homme qui portait bien son nom, Le Temps, 11 octobre 2011, consulté le 20 janvier 2012
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  59. (en)The Whitehouse blog "President Obama on the Passing of Steve Jobs", consulté le 12/02/12
  60. (en) Steve Jobs to be remembered with statue in Hungary news.yahoo.com 10 décembre 2011, consulté le 7 février 2012

Annexe

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Bibliographie

En français

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En anglais (versions originales)

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Articles connexes

Liens externes

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