Suspects de l'affaire « Jack l'Éventreur »
Au moins cent suspects dans l'affaire « Jack l'Éventreur » ont été proposés[2],[3], mais aucun n'a été retenu par un nombre significatif d'experts, malgré des débats approfondis ou encore parce que les propositions ont été jugées superficielles ou farfelues[4]. Surnommé « Jack l'Éventreur » par la presse, ce tueur en série a été impliqué dans cinq des meurtres de Whitechapel entre août et novembre 1888 dans ce district de Londres.
Pistes suivies à l'époque par la police
Entre 1888 et 1891, le Metropolitan Police Service (MPS) monte un dossier sur onze meurtres brutaux qui surviennent dans le district élargi de Whitechapel dans l'East End londonien, dossier que le MPS nomme « Whitechapel murders » (« Meurtres de Whitechapel »)[5]. Parmi ces meurtres, cinq sont habituellement imputés à Jack l'Éventreur : Mary Ann Nichols, Annie Chapman, Elizabeth Stride, Catherine Eddowes, Mary Jane Kelly. Survenus entre août et à quelques rues de distance les uns des autres, ils sont dits « canoniques »[6]. Les six autres assassinats, Emma Elizabeth Smith, Martha Tabram, Rose Mylett, Alice McKenzie, Frances Coles et une femme jamais identifiée, sont peut-être de la main du tueur en série.
La rapidité des agressions et les types de mutilations sur certaines victimes, dont une éviscération et l'extraction d'organes, amènent des membres du MPS à spéculer que le tueur est soit médecin, soit boucher[7]. Cependant, d'autres experts rejettent cette hypothèse à cause de la grossièreté des coupures[8],[9]. Les alibis des bouchers et des assommeurs[note 1] de l'East End sont néanmoins vérifiés, ce qui les élimine comme suspects[10],[11]. La police interroge plus de 2 000 personnes, examine les faits et gestes de « plus de 300 » personnes et en arrête 80[12]. Pendant leurs enquêtes sur les meurtres, les policiers s'intéressent attentivement à plusieurs suspects masculins, mais n'en retiennent aucun.
Montague Druitt
Montague Druitt (en) ( - ) est un barrister du Dorset qui complète son revenu en travaillant comme directeur adjoint d'une école dans l'aire de Blackheath à Londres, jusqu'à son renvoi survenu peu de temps avant son suicide par noyade en 1888[13]. Des auteurs contemporains spéculent qu'il a été renvoyé à cause de son homosexualité, qui serait aussi la raison de son suicide[14]. Néanmoins, sa mère et sa grand-mère ont montré des symptômes de trouble psychique[15] et il est donc possible que lui aussi ait souffert d'une maladie similaire, d'origine héréditaire, ce qui pourrait expliquer son renvoi[13].
Survenu quelques jours après le dernier meurtre canonique, le , ce suicide conduit Melville Macnaghten, chef du département d'enquêtes criminelles de Scotland Yard, à soupçonner le noyé dans un mémorandum du . Toutefois, ce mémoire n'est pas exempt d'erreurs puisque Druitt y est qualifié de doctor âgé de 41 ans, alors qu'il n'a que 31 ans à sa mort, en sus de n'être pas membre du corps médical[16],[17],[18]. À l'encontre de l'hypothèse de Macnaghten, des auteurs relèvent que le lendemain du premier meurtre canonique, le , Druitt joue au cricket dans le Dorset. De surcroît, les experts pensent majoritairement que le tueur devait demeurer dans le quartier Whitechapel tandis que le barrister habite de l'autre côté de la Tamise, à Blackheath[19].
Dans un entretien publié dans l'édition du du journal Pall Mall Gazette, l'inspecteur Frederick Abberline élimine Druitt de la liste des suspects en arguant que la seule date de son suicide ne suffit pas pour l'incriminer[20].
Seweryn Kłosowski
Seweryn Antonowicz Kłosowski, alias George Chapman (en) (sans aucun lien avec la victime Annie Chapman), ( - ) naît dans le Royaume du Congrès, puis émigre au Royaume-Uni entre 1887 et 1888, un peu avant le début des meurtres de Whitechapel. Entre 1893 et 1894, il prend le nom de famille « Chapman ». Il empoisonne mortellement ses trois épouses successives, ce qui lui vaut le surnom d'« empoisonneur du district[trad 1] ». Il sera pendu pour ces assassinats en 1903. À l'époque des meurtres de Jack l'Éventreur, il vit dans Whitechapel, où il est barbier sous le nom de « Ludwig Schloski »[21],[22].
Selon H. L. Adam, qui a écrit un livre sur l'affaire des empoisonnements en 1930, Chapman aurait été le suspect numéro 1 de l'inspecteur Frederick Abberline[23]. D'ailleurs, après la condamnation de Chapman, le journal Pall Mall Gazette rapporte qu'Abberline l'a soupçonné[24]. Cependant, plusieurs spécialistes doutent fortement que Kłosowski soit Jack l'Éventreur car il est exceptionnel qu'un tueur en série change radicalement de modus operandi (Jack l'Éventreur a tué en utilisant un couteau)[25],[26],[27],[28],[29],[30].
Aaron Kosminski
Aaron Kosminski (né Aron Mordke Kozminski le - ) est un juif polonais interné à l'asile de Colney Hatch en 1891[31]. Melville Macnaghten identifie « Kosminski » dans son mémorandum de 1894[32], ainsi que l'ancien inspecteur en chef Donald Swanson dans un commentaire écrit en marge des mémoires de Robert Anderson[33],[34],[35],[36]. Anderson indique qu'un témoin a reconnu un juif polonais en tant que Jack l'Éventreur, mais qu'aucune accusation ne peut être portée parce que le témoin, juif lui aussi, refuse de déposer contre un autre juif[37] (voir Mesirah). Des auteurs doutent de cette affirmation, alors que d'autres la jugent véridique[38],[39],[40]. Dans son mémorandum, Macnaghten écrit que personne n'a jamais identifié le tueur en série, ce qui contredit l'affirmation d'Anderson[41]. En 1987, l'auteur Martin Fido parcourt les registres de l'asile de Colney Hatch dans le but d'y découvrir le nom de Kosminski. Il n'en trouve qu'un seul, celui d'« Aaron Kosminski », qui a vécu dans Whitechapel[42],[43],[44]. À l'asile, il se montre plutôt inoffensif. Sa maladie se manifeste par des hallucinations auditives, une peur paranoïaque d'être nourri par les autres et le refus de se laver ou de prendre un bain[45]. Selon l'ancien profileur du FBI John E. Douglas, les personnes souffrant de paranoïa se vantent habituellement des meurtres accomplis lorsqu'elles sont incarcérées, mais aucune note de l'asile ne rapporte de tels commentaires[46].
En 2014, un chef d'entreprise britannique, Russell Edwards, fait appel aux services d'un généticien qui tente de relier Kosminski à la victime Catherine Eddowes en cherchant des empreintes génétiques sur un châle. De nombreuses voix s'élèvent immédiatement contre cette hypothèse. Le châle n'apparaît pas sur la liste dressée par Scotland Yard sur la scène de crime de Catherine Eddowes, et l'ADN retrouvé sur le tissu serait de qualité médiocre. Si Edwards affirme que son étude prouve que Kosminski était bien le tueur en série, les spécialistes et historiens restent très divisés sur l'aspect scientifique de son travail[47],[48]. Ainsi, des experts, y compris Sir Alec Jeffreys, l'inventeur de la technique d'identification par empreintes génétiques, rejettent cette conclusion. De nombreux journaux, dont certains de ceux qui avaient annoncé la découverte de l'identité présumée du tueur, révèlent qu'une erreur avait été commise par le généticien Louhelainen dans ses analyses d'ADN[49]. En , le Journal of Forensic Sciences publie une étude selon laquelle l'ADN mitochondrial (mtADN) de Kominski et de Catherine Eddowes se trouvent tous deux sur le châle[50],[51], mais des scientifiques mettent l'étude en doute[52],[53].
Michael Ostrog
Michael Ostrog (c. 1833 - au plus tôt en 1904) est un escroc et voleur d'origine russe[5]. Il a emprunté de nombreux alias et s'est même affublé de quelques titres[54]. Il a par exemple affirmé avoir été chirurgien dans la Marine impériale de Russie. Les chercheurs n'ont pas découvert des preuves de délits plus graves que des escroqueries et des vols[55].
L'historien Philip Sugden a découvert des enregistrements qui montrent qu'Ostrog a été emprisonné en France pour de simples contraventions à l'époque des meurtres imputés à Jack l'Éventreur[56],[57]. Encore en vie en 1904, il meurt à une date inconnue[56],[58].
John Pizer
John Pizer ou Piser (c. 1850 - 1897) est un juif polonais qui travaille comme bottier dans le district de Whitechapel. À l'époque des meurtres de Whitechapel, des gens le soupçonnent parce que des rumeurs circulent qu'un juif surnommé « Leather Apron » (« Tablier de cuir ») est responsable des meurtres. John Pizer, aussi surnommé « Tablier de cuir », est arrêté parce qu'il a la réputation de terrifier les prostituées du coin et qu'il a déjà été arrêté et condamné pour avoir blessé une personne d'un coup de couteau[59].
Le , quelques jours après les meurtres de Mary Ann Nichols (à la fin d') et d'Annie Chapman (au début de ), le sergent William Thicke procède à son arrestation, bien que l'inspecteur chargé de l'enquête déclare qu'il n'y a aucune preuve contre Pizer[60]. Il est innocenté quand la police établit qu'il a des alibis pour deux meurtres. En effet, Pizer se trouve chez des parents le jour de l'un des meurtres canoniques et il parle à un policier pendant que les deux observent un incendie sur les docks de Londres, le , à l'heure supposée du meurtre de Mary Ann Nichols[61]. Pizer et Thicke se connaissent depuis des années[62] et le premier a soutenu que son arrestation a été motivée par leur inimitié plutôt que par des preuves[59]. (Une lettre de H. T. Haslewood du quartier londonien de Tottenham, reçue le par le Home Office, accuse Thicke d'être le tueur en série, mais l'accusation a été rejetée faute de preuves[63].)
James Thomas Sadler
James Thomas Sadler est l'ami de Frances Coles, la dernière victime identifiée de l'affaire des meurtres de Whitechapel. Sadler a été arrêté, mais il y a trop peu d'indices contre lui. La police le soupçonne quand même d'être Jack l'Éventreur, mais il navigue en mer à l'époque des premiers meurtres canoniques. Il a été relâché sans accusation[64],[65]. Le mémorandum de 1894 de Macnaghten mentionne son nom en lien avec le meurtre de Coles. Même si Macnaghten écrit que Sadler « était d'humeur changeante et complètement dépendant à l'alcool, tout en se tenant régulièrement avec des prostituées de condition inférieure[trad 2] », il estime peu probable qu'un lien existe avec le tueur en série[66].
Francis Tumblety
Francis Tumblety (c. 1833 - 1903) gagne une « petite fortune » grâce à une « herbe amérindienne[trad 3] » qu'il vend à travers les États-Unis et le Canada en se disant médecin. Il est régulièrement qualifié de misogyne et de charlatan[67],[68]. Impliqué dans le décès de l'un de ses clients[69],[67],[68], la justice l'a épargné[68]. En 1865, il est arrêté pour complicité dans l'assassinat d'Abraham Lincoln, mais est relâché sans être accusé[70].
Tumblety se trouve en Angleterre en 1888 ; il est arrêté le , peut-être à cause d'une relation homosexuelle, pratique illégale à l'époque[71]. En attente de son procès, il s'enfuit en France, puis se rend aux États-Unis[72]. Déjà connu pour ses activités illicites et des accusations antérieures, il a été rapporté que son arrestation est en lien avec les meurtres de Jack l'Éventreur[73]. Les rapports américains selon lesquels Scotland Yard aurait tenté de le faire extrader n'ont pas été confirmés par les journaux britanniques ni par le MPS[74]. La police de New York a déclaré qu'il n'y a aucune preuve de sa complicité dans les meurtres de Whitechapel et les crimes pour lesquels il est sous caution à Londres ne sont pas soumis aux traités d'extradition[75]. Dans une lettre envoyée au journaliste et auteur George Robert Sims en 1913, l'inspecteur en chef John Littlechild du MPS déclare que Tumblety est soupçonné d'être le tueur en série[5],[76].
Opinions de la presse et du public de l'époque
Les meurtres de Whitechapel font l'objet d'une imposante couverture médiatique, ce qui attire l'attention de la société victorienne élargie. Des journalistes, des détectives amateurs et des lecteurs de journaux suggèrent des noms, que ce soit dans la presse ou à la police. La plupart des suggestions sont sans fondement et ne sont donc pas étudiées[77],[78],[79]. Par exemple, à l'époque des meurtres, le réputé comédien Richard Mansfield est en vedette dans une pièce de théâtre inspirée de L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde. Les meurtres sordides et la prestation de Mansfield amènent des gens à l'accuser d'être Jack l'Éventreur[80],[81].
William Henry Bury
William Henry Bury ( - ), récemment déménagé à Dundee depuis l'East End de Londres, étrangle sa femme, une ancienne prostituée, le . Après avoir infligé de graves blessures à l'abdomen de la morte, il met le corps dans un coffre. Le 10 février, il déclare à la police de la région que sa femme s'est suicidée. Arrêté, il est condamné pour meurtre puis pendu. Des policiers tentent d'établir un lien avec les assassinats de Jack l'Éventreur, mais Bury nie, même s'il a complètement avoué le meurtre de sa femme. Néanmoins, son bourreau, James Berry, promeut l'idée que Bury est le tueur en série[82].
Thomas Neill Cream
Thomas Neill Cream ( - ) est un médecin qui pratique clandestinement des avortements. Né à Glasgow en Écosse, il étudie à Londres et au Canada. Il exerce ensuite au Canada puis à Chicago aux États-Unis. En 1881, il est déclaré coupable d'avoir empoisonné l'époux de sa maîtresse[83]. Il est emprisonné à la prison d'État de Joliet en Illinois de jusqu'au , puis libéré pour bonne conduite. Il se rend à Londres où il tue encore, mais est rapidement arrêté. Pendu à la prison de Newgate le , il aurait prononcé ces mots juste avant de mourir : « Je suis Jack l'...[trad 4] », ce qui peut être interprété comme un aveu d'être le tueur en série[84]. Cependant, les policiers qui ont assisté à l'exécution ne mentionnent pas cette confession[84].
Puisque Cream est encore en prison à l'époque des meurtres imputés à Jack l'Éventreur, la plupart des experts jugent qu'il est impossible qu'il soit le tueur en série. Cependant, un auteur fait l'hypothèse qu'il a soudoyé des responsables de la prison et s'est retrouvé hors de ses murs avant la date officielle de libération[85]. De plus, le renommé barrister Edward Marshall Hall (en) émet l'hypothèse qu'un sosie a purgé la peine de prison à la place du médecin[86]. De telles hypothèses sont peu plausibles, car elles sont en contradiction avec les informations transmises par les autorités de l'Illinois, les journaux de l'époque, les défendeurs de Cream, la famille de Cream et Cream lui-même[87].
Thomas Hayne Cutbush
Thomas Hayne Cutbush (1865 - 1903), étudiant en médecine, est soigné à l'infirmerie de Lambeth en 1891 pour des troubles de délire, probablement causés par la syphilis[88]. Après avoir poignardé une femme dans le dos puis avoir tenté d'en poignarder une autre, il est capturé, déclaré dément et interné à l'hôpital Broadmoor en 1891, où il reste jusqu'à sa mort en 1903[89]. Dans une série d'articles publiés en 1894, le journal The Sun suggère que Cutbush est Jack l'Éventreur. La police n'a jamais étudié sérieusement cette piste ; le mémorandum de Melville Macnaghten, qui mentionne trois suspects : Druitt, Kosminski et Ostrog, a été rédigé dans le but de réfuter cette idée[90],[91],[92],[88],[93]. Le livre Jack the Myth (1993) d'A. P. Wolf avance que le mémorandum a été écrit pour protéger l'oncle de Cutbush, un policier et collègue de Macnaghten[94] ; un auteur plus récent, Peter Hodgson, avance aussi que Cutbush est le candidat le plus crédible[95].
Frederick Bailey Deeming
Frederick Bailey Deeming ( - ) assassine sa femme et ses quatre enfants à Rainhill dans le Lancashire en 1891. Ces meurtres n'étant pas découverts, il se rend plus tard la même année en Australie avec sa seconde épouse, qu'il tue à son tour. Après avoir trouvé le corps de la femme sous leur maison, la police étudie le passé de Deeming, ce qui mène à la découverte des corps en Angleterre. Arrêté, il est déclaré coupable. Après avoir rédigé un livre, il se vante en prison d'être Jack l'Éventreur, mais il a soit été en prison[96],[97], soit en Afrique du Sud[98] à l'époque des meurtres imputés au tueur en série. La police nie tout lien entre Deeming et Jack l'Éventreur[99]. Il a été pendu à Melbourne en 1892[100]. Selon un ancien détective de Scotland Yard, Robert Napper, la police britannique ne s'est jamais attachée à étudier les allées et venues de Deeming parce qu'il aurait eu deux alibis, mais Napper croit que l'homme n'est pas en prison selon certains indices qui laissent croire qu'il se trouve plutôt en Angleterre à l'époque des meurtres[101].
Carl Feigenbaum
Carl Ferdinand Feigenbaum (exécuté le ) est un juif allemand[102], à la fois commerçant et marin. Il est arrêté à New York en 1894 après avoir tranché le cou de Mme Juliana Hoffmann. Après son exécution, son avocat, William Sanford Lawton, affirme que Feigenbaum a avoué détester les femmes et exprimer le désir de les tuer et les mutiler. De plus, l'avocat croit que Feigenbaum est Jack l'Éventreur. Même si la presse contemporaine se fait l'écho de cette idée, elle ne sera pas reprise pendant au moins cent ans. En s'appuyant sur l'accusation de Lawton, l'ancien détective britannique Trevor Marriott avance que Feigenbaum est responsable des meurtres habituellement imputés au tueur en série, tout comme d'autres assassinats commis aux États-Unis et en Allemagne entre 1891 et 1894[103]. Selon Wolf Vanderlinden, quelques meurtres mentionnés par Marriott n'ont jamais été commis, car les journaux publient régulièrement des histoires mettant en jeu Jack l'Éventreur pour augmenter leur tirage. L'accusation de Lawton a été contestée par un partenaire du même cabinet d'avocats et il n'y a aucune preuve que Feigenbaum s'est trouvé à Whitechapel à l'époque des assassinats[104].
Robert D'Onston Stephenson
Robert D'Onston Stephenson, alias Roslyn D'Onston Stephenson, ( - ) est un journaliste et écrivain qui s'intéresse à l'occultisme et à la magie noire. De lui-même, il se fait admettre au London Hospital à Whitechapel un peu avant le début des meurtres et le quitte un peu après le dernier des onze meurtres. Dans un article, il affirme que la magie noire est le motif des meurtres et allègue que le tueur en série est un Français[105]. L'intérêt et l'opinion de Stephenson sur les crimes sont la conséquence d'une dénonciation à Scotland Yard d'un détective amateur le jour du réveillon de Noël de 1888[106]. Deux jours plus tard, Stephenson accuse le Dr Morgan Davies du London Hospital[107]. Ces évènements amènent le journaliste William Thomas Stead à soupçonner Stephenson[108]. Dans ses ouvrages sur l'affaire « Jack l'Éventreur », l'auteur et historien Melvin Harris écrit que Stephenson est l'un des principaux suspects[108]. La police aurait cependant jugé que la culpabilité de Stephenson et celle de Davies étaient invraisemblables[109]. Les tableaux de service du London Hospital montrent que le premier est sur place les nuits où les meurtres ont lieu[110].
Théories ultérieures
Presque toutes les personnes mentionnées dans les dossiers du MPS en lien avec l'affaire ont été soupçonnées, même si la police n'a mené aucune enquête à leur sujet. Puisque toutes les personnes ayant vécu à cette époque sont mortes, les auteurs modernes peuvent accuser n'importe qui « sans être obligés de produire quelque preuve historique que ce soit[trad 5] »[4]. La majorité de leurs suggestions n'est pas crédible[4] : on compte par exemple le romancier anglais George Gissing, le premier ministre britannique William Ewart Gladstone et l'artiste Frank Miles parmi les suspects suggérés[111].
Joseph Barnett
Joseph Barnett (c. 1858 - 1927) est un ancien porteur de poissons. Amant de la victime Mary Jane Kelly du 8 avril 1887 au 30 octobre 1888, leur liaison se termine après une querelle liée à l'hébergement régulier d'une amie de Mary Kelly, Maria Harvey, dans le studio de Miller's Court. Après le meurtre de Mary Jane Kelly, l'inspecteur Frederick Abberline interroge l'homme pendant quatre heures. Les vêtements de Barnett sont examinés pour y trouver du sang, mais il est relâché sans aucune charge[112].
Un siècle après les événements, l'auteur Bruce Paley conjecture que Barnett, amoureux prétendument méprisé ou jaloux, aurait commis les meurtres pour effrayer Kelly afin de l'inciter à renoncer à la prostitution, avant de finir par l'assassiner[112]. D'autres auteurs suggèrent qu'il aurait tué uniquement Kelly, puis mutilé son corps dans le but d'égarer la police, mais l'enquête d'Abberline l'aurait exonéré[113]. Des proches de Kelly ont également soupçonné le propriétaire de sa chambre, John McCarthy, ainsi qu'un ancien petit ami, Joseph Fleming[114].
Lewis Carroll
Lewis Carroll ( – ) est l'auteur d’Aventures d'Alice au pays des merveilles et De l'autre côté du miroir. Richard Wallace, dans son ouvrage Jack the Ripper, Light-Hearted Friend, recourt à des anagrammes pour découvrir, dans certains textes de Carroll, des phrases pouvant ressembler à des évocations des meurtres de Whitechapel. Cette thèse n'est pas prise au sérieux par les spécialistes[115].
David Cohen
David Cohen (1865 - 1889) est un juif polonais interné à l'asile de Colney Hatch à l'époque du dernier meurtre de Whitechapel. Dans son ouvrage The Crimes, Detection and Death of Jack the Ripper (1987), Martin Fido décrit cet habitant de l'East End londonien comme violemment antisocial et le soupçonne d'être Jack l'Éventreur. Fido prétend que le terme « David Cohen » sert à nommer un immigrant juif non identifié ou dont le nom est trop difficile à épeler[note 2],[116]. Fido affirme que Cohen est « Tablier de cuir » et spécule que son vrai nom est « Nathan Kaminsky », un fabricant de chaussures qui a vécu dans Whitechapel, qui a été soigné pour la syphilis et dont on perd la trace après le milieu de l'année 1888 — au moment même où Cohen apparaît dans Whitechapel[117]. Fido pense que les noms « Kaminsky » et « Kosminski » ont été confondus, ce qui a amené les policiers à soupçonner Aaron Kosminski. À l'asile, un régime strict est appliqué à Cohen après qu'il a commis des violences. Il meurt à l'asile en [118]. L'ancien profileur du FBI John E. Douglas fait valoir que les indices comportementaux recueillis sur les scènes de crime pointent en direction d'une personne « connue de la police, tel David Cohen [...] ou quelqu'un qui lui ressemble beaucoup[trad 6] »[119].
William Withey Gull
Sir William Withey Gull ( - ) est l'un des médecins de la reine Victoria. Son nom est cité dans le cadre d'une prétendue conspiration de la franc-maçonnerie et de la royauté britannique, dont Gull aurait été l'exécutant avec l'aide de son cocher John Netley. Cette théorie du complot fournit la base du livre Jack the Ripper : The Final Solution, de Stephen Knight : les meurtres auraient eu pour but, en éliminant des témoins, de cacher l'existence d'une enfant naturelle que le duc de Clarence aurait eu avec une prostituée. Du fait de la popularité de cette thèse parmi les auteurs de fiction et de son aspect dramatique, Gull est représenté comme le coupable des crimes dans plusieurs livres et films. C'est notamment le cas du téléfilm réalisé en 1988 (qui fait de Gull et Netley les coupables sans reprendre toutefois la thèse du complot) ainsi que de la bande dessinée From Hell et du film qui s'en inspire. Le film Meurtre par décret, qui s'inspire du livre de Knight sans le citer, reprend la thèse du complot maçonnique tout en changeant les noms de Gull et Netley. Les historiens n'ont jamais accordé foi à la thèse de la culpabilité de Gull, du fait du manque total de preuves ; de plus, à l'époque des meurtres, le médecin âgé de plus de 70 ans, se remet d'une crise cardiaque[120].
George Hutchinson
George Hutchinson est un ouvrier. Le , juste après la clôture de l'enquête du coroner McDonald sur le meurtre de Mary Kelly, il se rend auprès de la police londonienne pour déclarer que le , il a surveillé la chambre de Mary Jane Kelly après l'avoir aperçue avec un homme d'apparence douteuse. Il fait une description très détaillée du suspect, qu'il a vu par nuit noire[121],[122],[123],[124],[125]. Les supérieurs de la police contestent l'exactitude de sa déclaration. L'inspecteur Frederick Abberline, après avoir interrogé Hutchinson, croit toutefois que son témoignage est fiable[126]. Cependant, Robert Anderson, responsable du CID, affirmera — sans certitude — que le seul témoin qui a jamais vu le tueur est un juif. Puisque Hutchinson n'est pas un juif, il n'est pas ce témoin[127]. Quelques experts modernes suggèrent que Hutchinson est Jack l'Éventreur et qu'il a tenté d'égarer la police avec une fausse description, tandis que d'autres pensent qu'il a voulu attirer l'attention des médias dans l'intention de vendre une histoire aux journaux[125].
James Kelly
James Kelly ( - ) est identifié la première fois comme suspect dans le livre Jack the Ripper. 100 Years of Investigation (1987) de Terence Sharkey. Cette thèse est reprise dans le documentaire Prisoner 1167: The madman who was Jack the Ripper (1997) de Jim Tully[128]. Il poignarde à mort sa femme en 1883. Déclaré dément, il est interné à l'asile de Broadmoor, d'où il s'enfuit au début de 1888. En 1927, soit presque 40 ans après sa fuite, il retourne volontairement à l'asile de Broadmoor, où il meurt deux ans plus tard.
Charles Allen Lechmere
Charles Allen Lechmere (en) (1849–1920), aussi connu sous le nom de Charles Cross, est un charretier londonien et livreur de viande. Il travaille depuis plus de vingt ans dans l'entreprise de transport Pickfords (en). Sur le chemin de son travail, il est le premier à découvrir le corps de Mary Ann Nichols, première victime canonique de Jack l'éventreur. Selon le journaliste suédois Christer Holmgren, il témoigne sous un faux nom et a un comportement intrigant sur les lieux du meurtre. Il aurait menti à la police au sujet du temps qu'il aurait mis pour aller de son domicile à son lieu de travail. Habitant 22 Doveton Street à Bethnal Green, les lieux du crime des autres victimes seraient sur le chemin que Cross emprunte pour aller à son travail[129],[130]. Il est érigé au rang des suspects en 2014 par Holmgren dans le documentaire Jack the Ripper: The Missing Evidence[131] (diffusé en France sous le titre Jack l'éventreur, la fin du mystère[132]). Holmgren s'appuie sur le comportement suspect de Lechmere dans la nuit du crime, et dans les jours qui suivent, notamment en donnant à la police son nom alternatif de Cross, qui est le nom de son beau-père, ainsi que sur la « géographie du crime » : les meurtres de Jack l'éventreur seraient situés soit sur son trajet qui le mène à son travail depuis son domicile, dans le quartier de Bethnal Green, soit à proximité de ses anciens domiciles[133].
Jacob Levy
Jacob Levy (1856 - ) est né dans le quartier d'Aldgate à Londres en 1856. Il a repris la boucherie de son père et, en 1888, il habite sur Middlesex Street avec son épouse et ses enfants. Il vit donc sur le territoire où Jack l'Éventreur a sévi (et près de l'endroit où Catherine Eddowes est assassinée). Jacob Levy porte la syphilis qu'il a contractée auprès de prostituées, ce qui constitue un mobile. Boucher, il possède l'expertise pour retirer des organes[134].
John McCarthy
John McCarthy a été le propriétaire du logement occupé par Mary Jane Kelly, à la même adresse que sa boutique, au 27, Dorset Street. « Après avoir été un personnage aussi central de l’affaire concernant la mort de Mary Jane Kelly, il est peu surprenant que McCarthy ait été considéré comme complice, voire suspect de ce meurtre[135]». C’est également la thèse soutenue par le sociologue français Michel Moatti, qu'il détaille dans les notes d'auteur et le Carnet d'enquête qui font suite à son roman Retour à Whitechapel[136]. McCarthy a également été cité comme suspect possible, en 1998, par un groupe d’enquêteurs canadiens[137]. Ces différents auteurs concluent, après enquête, que différents indices désignent le logeur de Mary Kelly[138].
James Maybrick
James Maybrick ( - ) est un négociant de coton originaire de Liverpool. Sa femme Florence, soupçonnée d'avoir empoisonné son mari à l'arsenic, est condamnée pendant un procès médiatisé, et peut-être biaisé, sous la supervision du juge James Fitzjames Stephen, père d'un autre suspect, James Kenneth Stephen[139].
Shirley Harrison, dans son livre Jack the Ripper : The American Connection, affirme que Maybrick est à la fois Jack l'Éventreur et le meurtrier surnommé « Servant Girl Annihilator » (que l'on peut traduire par « Destructeur des servantes ») ayant sévi à Austin au Texas. Michael Barrett publie en 1990 un journal intime, qui aurait été rédigé par Maybrick, comprenant une confession des meurtres attribués à Jack l'Éventreur.
En 1995, Barrett avoue avoir rédigé le journal intime et décrit en détail le processus qu'il a suivi pour le produire. Sous serment, sa femme Anne et lui jurent qu'ils l'ont forgé[140]. Après leur divorce, Anne Barrett nie avoir forgé le journal ; les deux modifient régulièrement leur récit dans les années subséquentes. Les historiens ont discrédité le journal, mettant en évidence des erreurs factuelles sur certains meurtres[141]. Des spécialistes en écrits ont aussi déclaré le journal faux : l'écriture manuscrite diffère du testament de Maybrick (en partie ou complètement olographe)[142],[143] et l'encre comprend un agent de conservation apparu sur le marché en 1974[144].
Alexander Pedachenko
Alexander Pedachenko (prétendument né en 1857 et mort en 1908) est nommé dans les mémoires du journaliste et correspondant de guerre William Le Queux, Things I Know about Kings, Celebrities and Crooks. Le Queux affirme qu'il a vu un manuscrit en français écrit par Raspoutine qui déclare que Jack l'Éventreur est un médecin russe dément nommé Alexander Pedachenko au service de l'Okhrana (la police secrète de l'Empire russe). Il aurait commis les meurtres dans le but de jeter le discrédit sur Scotland Yard. Il aurait été aidé par deux complices : « Levitski » et une tailleuse nommée « Winberg »[145].
Cependant, il n'existe aucune preuve solide que Pedachenko ait jamais existé et plusieurs parties de l'histoire de Le Queux manquent de cohérence après étude approfondie[146]. Par exemple, l'une des sources indiquées est un journaliste russe basé à Londres et appelé Nideroest, connu pour inventer des histoires à sensations. Les critiques du livre, qui connaissent la réputation de Nideroest, le qualifient de « menteur sans scrupules[trad 7] »[147]. L'historien et journaliste Donald McCormick soupçonne Pedachenko d'être le tueur en série, mais tout en rajoutant des éléments qu'il aurait inventés[148].
Walter Sickert
Walter Richard Sickert ( - ) est un artiste britannique mentionné la première fois en 1959 comme suspect par Donald McCormick dans son livre The Identity of Jack the Ripper[149]. Fasciné par les meurtres de Jack l'Éventreur, Sickert va jusqu'à occuper une pièce où, selon les rumeurs, Jack l'Éventreur aurait demeuré ; il peint également des toiles en s'inspirant de la pièce. Il est plus tard mentionné dans la prétendue conspiration de la franc-maçonnerie et de la royauté britannique, thèse mise en avant par Joseph Gorman, qui dit être le fils illégitime de Sickert[150]. Cette thèse est reprise et augmentée par Jean Overton Fuller, ainsi que par la romancière Patricia Cornwell dans son livre Portrait of a Killer. Cependant, la plupart des spécialistes n'estiment pas qu'il s'agit d'un suspect crédible parce qu'il est en France au moment où la plupart des meurtres imputés à Jack l'Éventreur sont commis[150],[151],[152].
Joseph Silver
En 2007, l'historien sud-africain Charles van Onselen affirme, dans le livre The Fox and the Flies : The World of Joseph Silver, Racketeer and Psychopath, que le juif polonais Joseph Silver, aussi connu sous le nom de « Joseph Lis », est Jack l'Éventreur[153]. Pourtant, Van Onselen ne présente aucune preuve que Silver a jamais été à Londres à l'époque des meurtres. Critiqué, Van Onselen répliquera qu'un faisceau d'indices circonstanciels suffit à en faire un suspect.
James Kenneth Stephen
James Kenneth Stephen ( - ) est accusé la première fois dans une biographie de Michael Harrison publiée en 1972 qui porte sur un autre suspect, le Prince Albert Victor de Clarence. Harrison rejette l'idée qu'Albert Victor est le tueur en série, lui préférant Stephen, poète et tuteur du prince au Trinity College à Cambridge. Il mentionne que Stephen est misogyne et que son écriture manuscrite ressemble à celle de la lettre « From Hell », qui aurait été rédigée par Jack l'Éventreur. Harrison suppose que Stephen aurait eu une attirance sexuelle pour Albert Victor, qu'il aurait éprouvé de la jalousie envers les amoureuses du prince et que ce dernier n'aurait pas éprouvé les mêmes sentiments envers Stephen[154]. Cependant, des spécialistes réfutent les conclusions de Harrison[155]. En effet, il n'y a aucune preuve que Stephen ait jamais éprouvé de l'amour pour Albert Victor[156], même s'il s'est laissé mourir de faim après avoir appris la mort de ce dernier[157],[158].
En 1978, Frank Spiering prolonge cette thèse dans son livre Prince Jack, qui dépeint Albert Victor comme un meurtrier et Stephen comme son amant. La thèse est largement rejetée, parce qu'il s'agit plutôt d'un ouvrage de fiction inspiré de thèses sensationnalistes antérieures que le fruit d'une recherche historique authentique[159],[160],[161]. Spiering prétend avoir découvert des notes secrètes de la main d'un autre suspect, William Gull, dans la bibliothèque de la New York Academy of Medicine (NYAS), lesquelles comprendraient une confession d'Albert Victor rédigée sous hypnose. Spiering avance de plus que le prince serait mort d'une surdose de morphine, administrée sur l'ordre du premier ministre britannique Robert Gascoyne-Cecil et peut-être du père d'Albert Victor, Édouard VII. La NYAS nie cependant conserver de telles notes[162]. Les Royal Archives (qui maintiennent des archives sur les membres de la royauté britannique) ont proposé à Spiering de consulter leurs documents, mais il a répliqué : « Je refuse de consulter quelque dossier que ce soit[trad 8],[163]. »
Albert Victor de Clarence
Le prince Albert Victor, duc de Clarence et Avondale ( - ) est mentionné la première fois en 1962 quand l'écrivain Philippe Jullian publie une biographie de son père, Édouard VII. L'auteur rapporte des rumeurs qui accusent Albert Victor d'être responsable des meurtres imputés à Jack l'Éventreur. Il tient peut-être ces rumeurs du médecin Thomas E. A. Stowell. En 1960, Stowell a mentionné des rumeurs à l'auteur Colin Wilson, qui à son tour les aurait rapportées à Harold Nicolson, un biographe que Jullian décrit comme une source d'anecdotes jamais publiées. Nicolson aurait pu transmettre la thèse de Stowell à Jullian[164],[165]. Le public apprend cette thèse dans un article de Stowell publié en 1970 dans le magazine The Criminologist où il avance qu'Albert Victor a commis les meurtres en état de démence, après avoir contracté la syphilis. Cette thèse est largement rejetée, puisque le prince a de solides alibis et qu'il est peu probable qu'il ait jamais souffert de la syphilis[166]. Stowell a plus tard nié qu'Albert Victor soit Jack l'Éventreur[167]. Des recherches pour confirmer ou infirmer cette thèse seront gênées parce que Stowell décédera quelques jours après la publication de l'article et que son fils brûlera les documents en sa possession[168].
Plus tard, les tenants d'une conspiration, notamment Stephen Knight dans son ouvrage Jack the Ripper : The Final Solution, élaboreront une thèse liant le duc de Clarence aux meurtres, sans en faire le coupable. Selon cette version, le petit-fils de la reine se serait secrètement marié et une fille serait née de cette union. Pour étouffer toute rumeur, la reine Victoria, le premier ministre britannique Robert Gascoyne-Cecil, leurs amis francs-maçons et le Metropolitan Police Service auraient conspiré pour supprimer toute personne ayant eu vent de l'existence de la fille du prince, le médecin William Gull se chargeant d'exécuter les meurtres. Plusieurs faits contredisent cette thèse, et son créateur, Joseph Gorman (également connu sous le nom de « Joseph Sickert »), avouera à la presse qu'il s'agissait d'un canular[169].
John Williams
Sir John Williams a été l'obstétricien de Béatrice du Royaume-Uni, l'une des filles de la reine Victoria. Il est accusé d'être le tueur en série dans Uncle Jack, livre paru en 2005[170]. Les auteurs affirment que les victimes ont personnellement connu le médecin, qu'il les aurait tuées et mutilées dans le but de trouver les causes de l'infertilité et qu'un couteau appartenant à Williams, mal affûté, aurait servi à commettre les meurtres[171].
Jennifer Pegg a démontré que la majeure partie des recherches sont biaisées ; par exemple, les notes d'un calepin, recopiées dans le livre, ont été modifiées dans le but de servir la thèse avancée et une phrase manuscrite dans le calepin n'a pas été écrite par l'auteur original du calepin[172],[173]. Par ailleurs, l'auteur John Morris avance que l'épouse de Williams, incapable d'avoir des enfants, s'est vengée dans un moment de folie sur des femmes en âge de procréer[174].
Autres thèses
D'autres suspects ont été proposés : le boucher suisse Jacob Isenschmid, le coiffeur allemand Charles Ludwig, l'apothicaire atteint d'un trouble psychique Oswald Puckridge (1838-1900), l'étudiant en médecine et dément John Sanders (1862-1901), le clochard suédois Nikaner Benelius et le philanthrope Thomas Barnardo (qui aurait affirmé avoir rencontré la victime Elizabeth Stride peu avant son assassinat)[176]. Isenschmid et Ludwig ont été innocentés quand un meurtre a été commis pendant qu'ils sont en prison[177]. Il n'existe aucune preuve contre Puckridge, Sanders, Benelius et Barnardo[178]. Donald McCormick ajoute d'autres suspects : le psychiatre L. Forbes Winslow[179], qui a participé aux enquêtes sur Jack l'Éventreur et aussi proposé un suspect : G. Wentworth Bell Smith, un homme à la fois religieux et fanatique[180]. En 1999, dans le volume collectif The Mammoth Book of Jack the Ripper, M. J. Trow (en) avance le nom de Frederick Nicholas Charrington (en), un philanthrope en conflit avec Barnardo[181] ayant œuvré dans le milieu des prostituées, tout en jugeant l'hypothèse peu probable, se servant plus de son cas comme d'un exemple afin d'illustrer le fait que presque n'importe qui à l'époque était susceptible de correspondre au profil du tueur[182],[183],[184],[185]. En 2009, le même auteur cite un employé de morgue, Robert Mann, qu'il ajoute à la liste des suspects[186].
Des suspects, peut-être fictifs, ont aussi été proposés, dont le « Dr Stanley »[187], le chef de culte Nicolaï Vasiliev[188], le marin norvégien « Fogelma »[189] et la couturière russe Olga Tchkersoff[190]. Sophie Herfort avance que Melville Macnaghten, qui a participé aux recherches de Jack l'Éventreur en tant que chef du département d'enquêtes criminelles de Scotland Yard en 1890[17],[18], est le coupable en s'appuyant sur les dires et les mémoires du policier, ainsi que les lettres attribuées à Jack l'Éventreur[191],[192].
L'écrivain Arthur Conan Doyle a proposé une meurtrière surnommée « Jill the Ripper ». Les partisans de cette thèse croient que la tueuse a imité ou travaillé comme sage-femme, et pouvait donc porter des vêtements ensanglantés sans attirer l'attention tout comme approcher les victimes plus aisément qu'un homme[193]. D'autres femmes ont été proposées : la meurtrière Mary Pearcey[194], la meurtrière Constance Kent[195] et la théosophe Helena Blavatsky[196]. Dans l'édition du du journal Marion Daily Star (publié en Ohio aux États-Unis), un article mentionne Elizabeth Halliday, une femme à l'allure masculine atteinte d'un trouble psychique arrêtée à New York et accusée d'avoir assassiné ses deux derniers maris (dont les corps ont aussi été mutilés), un beau-fils et deux femmes. Accusée des meurtres de Whitechapel, dont elle a « constamment » parlé, elle nie tout lien et il n'y a aucun indice qui contredit ses affirmations[197].
Lettres
Quelques auteurs connus pour leurs recherches sur le tueur en série, dont Patricia Cornwell, croient que Jack l'Éventreur a envoyé des lettres à la police et à la presse écrite[198]. L'ADN de la colle sur le timbre-poste de l'une de ces lettres a été qualifié de « médico-légalement impropre[trad 9] »[199]. Les matériaux disponibles ont été trop souvent manipulés et sont donc trop contaminés pour en tirer quelque résultat utile que ce soit[200],[201]. De plus, beaucoup d'experts pensent que les lettres sont des canulars[202]. Néanmoins, l'un des descendants du tueur en série américain H. H. Holmes a utilisé ces échantillons dans le but de relier son ancêtre aux meurtres imputés à Jack l'Éventreur[203].
Conspiration
Certains supposent que Jack l'Éventreur est dans les faits plusieurs tueurs. Stephen Knight promeut une théorie selon laquelle plusieurs criminels ont agi[204], alors que d'autres avancent que chaque meurtre a été commis indépendamment par un assassin différent[205].
Le MPS a pensé que le tueur a demeuré dans le district de Whitechapel[206]. Puisqu'il a rapidement disparu après chaque meurtre, il est fort probable qu'il connaissait très bien le district, y compris ses ruelles et des caches[207]. Cependant les habitants de Whitechapel, pauvres, ont souvent été de passage et ont régulièrement eu recours à des alias. De plus le gouvernement a noté peu de choses sur les citoyens de ce district.
Notes et références
Citations originales
- (en) « borough poisoner »
- (en) « was a man of ungovernable temper and entirely addicted to drink, and the company of the lowest prostitutes »
- (en) « Indian Herb »
- (en) « I am Jack the... »
- (en) « without any need for any supporting historical evidence »
- (en) « known to the police as David Cohen... or someone very much like him »
- (en) « unscrupulous liar »
- (en) « I don't want to see any files. »
- (en) « not forensically reliable »
Notes
- Il s'agit de bouchers qui assomment les animaux à dépecer (voir par exemple « Assommeur », dans Dictionnaire vivant de la langue française, Université de Chicago (lire en ligne)).
- Le terme « David Cohen » aurait été utilisé au Royaume-Uni de la même façon que « John Doe » est utilisé aux États-Unis.
Références
- (en) « The Illustrated London News 1888- 1889 ; The Whitechapel Murders (Jack the Ripper) », James Payne (consulté le )
- (en) Ken Whiteway, « A Guide to the Literature of Jack the Ripper », Canadian Law Library Review, vol. 29, , p. 219-229
- Eddleston 2002, p. 195-244.
- Evans et Rumbelow 2006, p. 261
- (en) « The Suspects », Metropolitan Police, (consulté le )
- Cook 2009, p. 151.
- Par exemple, le médecin légiste L. S. Winslow, l'un des premiers à travailler sur le dossier, l'affirme. (consulter (en) Robert F. Haggard, « Jack the Ripper As the Threat of Outcast London », Essays in History, vol. 35, (lire en ligne, consulté le )
- Consulter par exemple la lettre du 10 novembre 1888 du médecin Thomas Bond envoyée à Robert Anderson, citée dans Rumbelow 2004, p. 145-147
- Commentaires de Percy Clark, assistant du médecin légiste du MPS George Bagster Phillips, interviewé pour l'édition du 14 mai 1910 du journal East London Observer, cité dans Cook 2009, p. 187 et Evans et Rumbelow 2006, p. 238.
- Rumbelow 2004, p. 274.
- Rapport de l'inspecteur Donald Swanson du 19 octobre 1888 envoyé au Home Office, document HO 144/221/A49301C, cité dans Begg 2003, p. 206.
- Rapport du 19 octobre 1888 de l'inspecteur Donald Swanson transmis au Home Office, document HO 144/221/A49301C, cité dans Begg 2003, p. 205, Evans et Rumbelow 2006, p. 113 et Evans et Skinner 2000, p. 125.
- Rumbelow 2004, p. 155
- Marriott 2005, p. 233-234.
- Begg 2003, p. 260.
- Fido 1987, p. 203.
- Marriott 2005, p. 231-234.
- Rumbelow 2004, p. 157.
- Marriott 2005, p. 223.
- Cité dans Begg 2003, p. 264.
- Rumbelow 2004, p. 188-193.
- Sugden 2002, p. 441.
- (en) Hargrave Lee Adam, The Trial of George Chapman, William Hodge, , cité dans Begg 2003, p. 281, Evans et Rumbelow 2006, p. 229, Fido 1987, p. 177 et Rumbelow 2004, p. 193.
- Éditions des 24 et 31 mars 1903 du journal Pall Mall Gazette, cités dans Evans et Skinner 2000, p. 646-651
- Begg 2003, p. 282.
- Cullen 1965, p. 204.
- Evans et Rumbelow 2006, p. 229.
- Marriott 2005, p. 247.
- Rumbelow 2004, p. 195.
- Inspecteur Edmund Reid, cité dans Evans et Rumbelow 2006, p. 237.
- Registres d'admission de l'asile de Colney Hatch, cité dans Begg 2003, p. 269.
- Notes de Macnaghten, citées par Evans et Skinner 2000, p. 584-587, Fido 1987, p. 147-148 et Rumbelow 2004, p. 142.
- Begg 2003, p. 269.
- Evans et Rumbelow 2006, p. 243.
- Evans et Skinner 2000, p. 635.
- Rumbelow 2004, p. 179.
- Commentaire cité dans Begg 2003, p. 266, Evans et Rumbelow 2006, p. 236, Evans et Skinner 2000, p. 626-633 et Fido 1987, p. 169.
- Begg 2003, p. 276.
- Evans et Rumbelow 2006, p. 249-253.
- Rumbelow 2004, p. 182.
- Evans et Rumbelow 2006, p. 255.
- Begg 2003, p. 269-270.
- Marriott 2005, p. 238.
- Fido 1987, p. 215.
- Notes de l'asile, citées dans Begg 2003, p. 270 et Fido 1987, p. 216 et 228.
- Douglas et Olshaker 2001, p. 89.
- (en) « Jack the Ripper unmasked by amateur sleuth as Aaron Kosminski », Mail Online, (lire en ligne, consulté le )
- (en) « Jack the Ripper identified as Aaron Kosminski from 126 year old DNA from blood on the shawl of victim Catherine Eddowes », Daily KOS, (lire en ligne, consulté le )
- (en) Steve Connor, « Jack the Ripper: Scientist who claims to have identified notorious killer has 'made serious DNA error' », The Independent, (lire en ligne, consulté le )
- (en) Jari Louhelainen, « Forensic Investigation of a Shawl Linked to the “Jack the Ripper” Murders », Journal of Forensic Sciences, vol. 0, no 0, (DOI 10.1111/1556-4029.14038, résumé)
- (en) Olivia Tobin, « Jack the Ripper was Polish barber Aaron Kosminski, scientists claim after fresh DNA tests », Evening Standard, (lire en ligne, consulté le )
- (en) David Adam, « Does a new genetic analysis finally reveal the identity of Jack the Ripper? », Science, (lire en ligne, consulté le )
- (en) Jerry Coyne, « Adam Rutherford calls the Jack the Ripper identification “a joke” », sur Why Evolution Is True blog, (consulté le )
- Jerry Coyne (en) est un biologiste américain spécialisé en spéciation et opposant notoire du dessein intelligent.
- Sugden 2002, p. 433.
- Marriott 2005, p. 250.
- Begg 2003, p. 277.
- Sugden 2002, p. xix.
- Evans et Skinner 2000, p. 591.
- Marriott 2005, p. 251.
- Rapport de l'inspecteur Joseph Helson rattaché au CID de la division J, archive du Metropolitan Police Service, document MEPO 3/140 pages 235-238, cité dans Begg 2003, p. 99 et Evans et Skinner 2000, p. 24
- Rumbelow 2004, p. 49.
- Whitehead et Rivett 2006, p. 48.
- Evans et Rumbelow 2006, p. 213.
- Evans et Rumbelow 2006, p. 218-222.
- Evans et Skinner 2001, p. 141.
- Notes de Macnaghten citées dans Rumbelow 2004, p. 143.
- Rumbelow 2004, p. 266.
- Whitehead et Rivett 2006, p. 126.
- Evans et Skinner 2000, p. 611-616.
- (en) Theodore Roscoe, The Web of Conspiracy, Englewood Cliffs, N.J., Prentice-Hall, , p. 301-302 et 502
- Evans et Skinner 2000, p. 621.
- Nouvelle dans le journal Ludington Record du 20 décembre 1888.
- [PDF] (en) « Something About Dr. Tumblety », The New York Times, (lire en ligne, consulté le ), cité dans Rumbelow 2004, p. 266
- Evans et Skinner 2000, p. 616.
- L'inspecteur en chef Byrnes, cité dans Begg 2003, p. 280.
- Evans et Skinner 2001, p. 203.
- Begg 2003, p. 165.
- Evans et Skinner 2001, p. 105.
- Rumbelow 2004, p. 105-116.
- Lettre datée du 5 octobre 1888 de l'auteur « M.P. » reçue par la City of London Police (document conservé par le Corporation of London Records Office), citée dans Evans et Rumbelow 2006, p. 277 et Evans et Skinner 2001, p. 149.
- Lettre datée du 4 octobre 1888 de Mrs S. Luckett habitant au 10 Somerford Grove reçue par la City of London Police (document conservé par le Corporation of London Records Office), citée dans Evans et Rumbelow 2006, p. 283
- Evans et Skinner 2001, p. 207-208.
- Evans et Skinner 2001, p. 209.
- Evans et Skinner 2001, p. 212 et Rumbelow 2004, p. 206
- (en) Donald Bell, « Jack the Ripper - The Final Solution? », The Criminologist, vol. 9, no 33, , cité dans Evans et Skinner 2001, p. 212 et Rumbelow 2004, p. 206-207.
- (en) Edward Majoribanks, For the Defence : The Life of Sir Edward Marshall Hall, New York, Macmillan & Co., , cité dans Rumbelow 2004, p. 208
- Rumbelow 2004, p. 206-208.
- Rumbelow 2004, p. 141-142.
- (en) Wendy Moore et Ben Leach, « Broadmoor files could unmask Jack the Ripper », The Daily Telegraph, (lire en ligne, consulté le )
- Begg 2003, p. 284.
- Cook 2009, p. 198-199.
- Marriott 2005, p. 235.
- Whitehead et Rivett 2006, p. 105 et 110.
- Whitehead et Rivett 2006, p. 110.
- (en) Peter Hodgson, Jack the Ripper : Through the Mists of Time, PS Historical, , 201 p. (ISBN 978-1-907728-25-9, présentation en ligne)
- Fido 1987, p. 182.
- Rumbelow 2004, p. 268.
- Evans et Skinner 2001, p. 214.
- Édition du 8 avril 1892 du journal Pall Mall Gazette, cité dans Evans et Skinner 2000, p. 577-578
- (en) « Deeming at the Gallows; The Wife Murderer Hanged at Melbourne This Morning », The New York Times, , p. 1 (lire en ligne) (frais de consultation requis)
- [vidéo] (en) Dennis Cometti (narration), Prime Suspect, Jack The Ripper, Discovery channel,
- (en) « Feigenbaum Family History », ancestry, (consulté le )
- Dans la seconde édition de son livre, (en) Trevor Marriott, Jack The Ripper : The 21st Century Investigation, John Blake Publishing, , 2e éd., 356 p. (ISBN 978-1-84454-370-0).
- (en) Wolf Vanderlinden, « Carl Ferdinand Feigenbaum: An Old Suspect Resurfaces », dans Ripper Notes: The Legend Continues, Inklings Press, (ISBN 978-0-9789112-2-5), p. 4-24
- Woods et Baddeley 2009, p. 179-181.
- Evans et Skinner 2000, p. 608-609.
- Evans et Skinner 2000, p. 606-608.
- Rumbelow 2004, p. 254-258 et Woods et Baddeley 2009, p. 181-182
- Evans et Skinner 2001, p. 204.
- Dimolianis 2011, chap. 4.
- Whitehead et Rivett 2006, p. 115.
- Rumbelow 2004, p. 262 et Whitehead et Rivett 2006, p. 122-123
- Rumbelow 2004, p. 262.
- Whitehead et Rivett 2006, p. 123.
- Woods et Baddeley 2009, p. 61.
- Fido, cité dans Rumbelow 2004, p. 180-181
- Fido 1987, p. 215-219.
- Fido 1987, p. 220.
- Douglas et Olshaker 2001, p. 79-80.
- Douglas et Olshaker 2001, p. 72-74.
- Cullen 1965, p. 180.
- Evans et Rumbelow 2006, p. 190-192.
- Evans et Skinner 2000, p. 376-377.
- Fido 1987, p. 96.
- Marriott 2005, p. 263.
- Rapport de l'inspecteur Frederick Abberline du 12 novembre 1888, archives du Metropolitan Police Service, document MEPO 3/140 pages 230-232, cité dans Begg 2003, p. 238-239 et Evans et Skinner 2000, p. 377-378.
- Cook 2009, p. 176.
- (en) Jim Tully, Prisoner 1167 : The madman who was Jack the Ripper, Carroll & Graf Pub, , 396 p. (ISBN 978-0-7867-0543-6)
- (en) « Was Jack the Ripper a cart driver from Bethnal Green? », sur telegraph.co.uk, .
- Williams 2018, p. 31-32.
- Épisode 3 de la série The Missing Evidence
- Diffusé la première fois sur Chanel 5 : (en) « Jack the Ripper: The Missing Evidence », Channel 5, .
- Rediffusion : (en) « Jack the Ripper: The Missing Evidence », RadioTimes,
- « Jack l'éventreur, la fin du mystère ? », France 5,
- (en) « The Ripper of our nightmares: 5 theories about Jack the Ripper’s identity », HistoryExtra,
- (en) Paul Roland, The Crimes of Jack the Ripper : The Whitechapel Murders Re-Examined, Arcturus Publishing Limited, (EAN 978-1848588448), p. 276-278
- (en) « John McCarthy », Casebook.org, (consulté le )
- Julie Malaure, « " Retour à Whitechapel ", de Michel Moati », sur lepoint.fr, (consulté le ).
- (en) « John McCarthy », Casebook.org, (consulté le )
- « Mercredi 6 février 2013 : Jack L'éventreur enfin identifié ? », RTL, (lire en ligne, consulté le )
- Whitehead et Rivett 2006, p. 124.
- Affidavit de Michael Barrett du 5 janvier 1995, cité dans Marriott 2005, p. 272-277.
- Whitehead et Rivett 2006, p. 125.
- Marriott 2005, p. 272.
- Rumbelow 2004, p. 252-253.
- Rumbelow 2004, p. 251.
- Le Queux, cité dans Rumbelow 2004, p. 197 et Whitehead et Rivett 2006, p. 103.
- Begg 2006, p. 309.
- Cité dans Rumbelow 2004, p. 198.
- Woods et Baddeley 2009, p. 147.
- Knight 1976, p. 250.
- (en) Wendy Baron, « Sickert, Walter Richard (1860-1942) », dans Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, (lire en ligne) (frais de consultation requis)
- (en) Stephen P. Ryder, « Patricia Cornwell and Walter Sickert: A Primer », Casebook.org (consulté le )
- (en) Matthew Sturgis, « Making a killing from the Ripper », The Sunday Times, (lire en ligne, consulté le )
- (en) Associated Press, « Historian claims to identify Jack the Ripper », CTV Television Network, (lire en ligne, consulté le )
- (en) Michael Harrison, Clarence : The life of H.R.H. the Duke of Clarence and Avondale (1864-1892), Londres et New York, W. H. Allen, , 253 p. (ISBN 0-491-00722-1), p. 164-181
- (en) Thomas J. Mann, « The Ripper and the Poet: A Comparison of Handwriting », World Association of Document Examiners Journal, vol. 2, no 1, , cité dans Rumbelow 2004, p. 219.
- Aronson 1994, p. 117.
- Aronson 1994, p. 105.
- (en) Deborah McDonald, The Prince, His Tutor and the Ripper, McFarland Press,
- Meikle 2002, p. 177.
- Rumbelow 2004, p. 244.
- Trow 1997, p. 153.
- Lettre de la New York Academy of Medicine du 13 janvier 1986, cité dans Rumbelow 2004, p. 244.
- Spiering, cité dans Rumbelow 2004, p. 244.
- (en) Stewart P. Evans, « On the Origins of the Royal Conspiracy Theory », Ripper Notes, (lire en ligne, consulté le )
- (en) Andrew Cook, Prince Eddy : The King Britain Never Had, Stroud, Gloucestershire, Tempus Publishing Ltd., , 319 p. (ISBN 0-7524-3410-1), p. 8-9
- Consulter par exemple Rumbelow 2004, p. 211-213
- (en) T. E. A. Stowell, « Jack the Ripper », The Times, no 58018, , p. 9 (colonne F)
- (en) « The Times Diary: Ripper file destroyed », The Times, no 58023, , p. 12 (colonne E) (lire en ligne, consulté le )
- Édition du 18 juin 1978 du journal The Sunday Times, cité dans Rumbelow 2004, p. 237.
- (en) Tony Williams et Humphrey Price, Uncle Jack, Londres, Orion, , 227 p. (ISBN 978-0-7528-6708-3)
- Cité dans Whitehead et Rivett 2006, p. 128-129.
- (en) Jennifer Pegg, « Uncle Jack Under the Microscope », Ripper Notes, Inklings Press, no 24, (ISBN 0-9759129-5-X)
- (en) Jennifer Pegg, « 'Shocked and Dismayed': An Update on the Uncle Jack Controversy », Ripper Notes, Inklings Press, no 25, , p. 54-61 (ISBN 0-9759129-6-8)
- (en) « British author claims serial killer ‘Jack the Ripper' was a woman in new book », Herald Sun, (lire en ligne, consulté le )
- (en) Robert L. Gambone, Life on the Press : The Popular Art and Illustrations of George Benjamin Luks, Jackson, University Press of Mississippi, , XIII-284 p. (ISBN 978-1-60473-222-1), p. 108.
- (en) Richard Davenport-Hines, « Jack the Ripper (fl. 1888) », dans Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, (lire en ligne) (frais de consultation requis)
- Evans et Rumbelow 2006, p. 86-88.
- Evans et Rumbelow 2006, p. 88 et 80.
- Cullen 1965, p. 91.
- Whitehead et Rivett 2006, p. 109.
- Williams 2018, p. 206.
- Jakuboski 1999.
- Begg, Fido et Keith 1996.
- (en) Christopher J. Morley, Jack the Ripper : A Suspect Guide, (lire en ligne), p. 35. Frederick Nicholas Charrington
- (en) « Frederick Nicholas Charrington », sur londonremembers.com (consulté en )
- Trow 2009.
- Thèse promue dans (en) Leonard Matters, The Mystery of Jack the Ripper, W.H. Allen, , citée dans Meikle 2002, p. 74-75 et Whitehead et Rivett 2006, p. 101.
- Whitehead et Rivett 2006, p. 104-105.
- Whitehead et Rivett 2006, p. 111.
- Thèse promue dans (en) E. T. Woodhall, Jack the Ripper : Or When London Walked in Terror, Mellifont Press, , mentionnée dans Whitehead et Rivett 2006, p. 101-102
- « En bref », LaLibre.be, (lire en ligne, consulté le )
- Série télévisée L'Ombre d'un doute, épisode « Jack l'Éventreur, son vrai visage » diffusé sur France 3 le 12 octobre 2011
- (en) Peter Ackroyd, « Introduction », dans Werner 2008, p. 17.
- Evans et Skinner 2000, p. 577.
- Meikle 2002, p. 65.
- Whitehead et Rivett 2006, p. 115
- (en) « Elizabeth 'Lizzie' Halliday », Casebook.org (consulté le )
- Cornwell 2002.
- (en) Kathy Marks, « Was Jack the Ripper a Woman? », The Independent, (lire en ligne, consulté le )
- Meikle 2002, p. 197.
- Rumbelow 2004, p. 246.
- Consulter par exemple Evans et Skinner 2000, p. 178-188.
- (en) Simon McCormack, « Was Jack The Ripper H.H. Holmes? Serial Killer's Relative Says He Has Proof », Huffington Post, (lire en ligne)
- (en) Stephen Knight, Jack the Ripper : The Final Solution, Londres, Bounty Books, (réimpr. 2000) (ISBN 0-7537-0369-6)
- Consulter par exemple (en) Peter Turnbull, The Killer who Never was : A Re-appraisal of the Whitechapel Murders of 1888, Lawrence Clark Publishers, , 298 p. (ISBN 978-1-900540-00-1)
- Mémoires de Robert Anderson, citées dans Evans et Skinner 2000, p. 626-633
- Un « responsable de Scotland Yard » l'affirme selon l'édition du 8 avril 1892 du journal Pall Mall Gazette, cité dans Evans et Skinner 2000, p. 577-578
Annexes
Bibliographie
- (en) Theo Aronson, Prince Eddy and the Homosexual Underworld, Londres, John Murray, (ISBN 0-7195-5278-8).
- (en) Paul Begg, Jack the Ripper : The Definitive History, Londres, Pearson Education, , 310 p. (ISBN 0-582-50631-X).
- (en) Paul Begg, Jack the Ripper : The Facts, Anova Books, , 550 p. (ISBN 1-86105-687-7).
- (en) Paul Begg, Martin Fido et Skinner Keith, The Jack the Ripper A-Z, Headline Book Publishing, (ISBN 0-7472-5522-9, présentation en ligne).
- (en) Andrew Cook, Jack the Ripper, Stroud, Gloucestershire, Amberley Publishing, , 253 p. (ISBN 978-1-84868-327-3, présentation en ligne).
- (en) Patricia Cornwell, Portrait of a Killer, G.P. Putnam's Sons, (ISBN 0-399-14932-5). Traduction française : Patricia Cornwell, Jack l'Éventreur : affaire classée - Portrait d'un tueur, 2 Terres, (ISBN 0-425-19273-3).
- (en) Tom Cullen, Autumn of Terror, Londres, The Bodley Head, .
- (en) Spiro Dimolianis, Jack The Ripper & Black Magic : Victorian Conspiracy Theories, Secret Societies & the Supernatural Mystique of the Whitechapel Murders, McFarland & Co., , 228 p. (ISBN 978-0-7864-4547-9).
- (en) John Douglas et Mark Olshaker, The Cases That Haunt Us, New York, Simon and Schuster, , 352 p. (ISBN 978-0-7432-1239-7, présentation en ligne).
- (en) John J. Eddleston, Jack the Ripper : An Encyclopedia, Londres, Metro Books, , 256 p. (ISBN 1-84358-046-2).
- (en) Stewart P. Evans et Donald Rumbelow, Jack the Ripper : Scotland Yard Investigates, Stroud, Gloucestershire, Sutton Publishing, , 304 p. (ISBN 0-7509-4228-2).
- (en) Stewart P. Evans et Keith Skinner, Jack the Ripper : Letters from Hell, Stroud, Gloucestershire, Sutton Publishing, , 306 p. (ISBN 0-7509-2549-3).
- (en) Stewart P. Evans et Keith Skinner, The Ultimate Jack the Ripper Sourcebook : An Illustrated Encyclopedia, Londres, Constable and Robinson, (ISBN 1-84119-225-2)
- (en) Martin Fido, The Crimes, Detection and Death of Jack the Ripper, Londres, Weidenfeld and Nicolson, , 241 p. (ISBN 0-297-79136-2).
- (en) Maxim Jakuboski (dir.), The Mammoth Book of Jack the Ripper, Robinson Publishing, , 512 p. (ISBN 978-1854875372).
- (en) Maxim Jakuboski et Nathan Braund, Jack the Ripper, Castle Books, (ISBN 0-7858-1616-X)
- (en) Stephen Knight, Jack the Ripper : The Final Solution, Londres, Bounty Books, (réimpr. 2000) (ISBN 0-7537-0369-6)
- (en) Trevor Marriott, Jack the Ripper : The 21st Century Investigation, Londres, John Blake, , 310 p. (ISBN 1-84454-103-7).
- (en) Denis Meikle, Jack the Ripper : The Murders and the Movies, Richmond, Surrey, Reynolds and Hearn Ltd., , 240 p. (ISBN 1-903111-32-3).
- (en) Donald Rumbelow, The Complete Jack the Ripper. Fully Revised and Updated, Penguin Books, , 310 p. (ISBN 978-0-14-017395-6).
- (en) Philip Sugden, The Complete History of Jack the Ripper, Carroll & Graf Publishers, , 544 p. (ISBN 0-7867-0276-1).
- (en) Mei J. Trow, The Many Faces of Jack the Ripper, West Sussex, Summersdale, Chichester, , 192 p. (ISBN 1-84024-016-4).
(en) Mei J. Trow, Jack the Ripper : Quest for a Killer, Pen & Sword Books, (ISBN 978-1-84563-126-0).
- (en) Alex Werner (dir.) (préf. Peter Ackroyd), Jack the Ripper and the East End, Chatto & Windus, , 288 p. (ISBN 978-0-7011-8247-2).
- Ouvrage collectif qui comprend des textes de Peter Ackroyd, Clive Bloom, John Marriott, Anne Kershen, Louise Jackson et Laura Vaughan.
- (en) Mark Whitehead et Miriam Rivett, Jack the Ripper, Harpenden, Hertfordshire, Pocket Essentials, , 160 p. (ISBN 978-1-904048-69-5)
- (en) Paul Williams, Jack the Ripper suspects, Rj Parker Publishing, (présentation en ligne).
- (en) Paul Woods et Gavin Baddeley, Saucy Jack : The Elusive Ripper, Hersham, Surrey, Ian Allan Publishing, , 272 p. (ISBN 978-0-7110-3410-5)
Liens externes
- (en) Jack the Ripper sur le site Casebook.org
- (en) Profil du tueur sur le site du FBI