Nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette
Pays | |
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Région | |
Commune | |
Superficie |
25 hectares |
Tombes |
20 000 |
Personnes |
44 833 |
Mise en service |
1925 |
Patrimonialité | |
Coordonnées |
Sauvons nos tombes |
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La nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette est un cimetière militaire et mémorial français situé sur la colline éponyme, à 165 mètres d’altitude, sur le territoire de la commune d'Ablain-Saint-Nazaire près d'Arras (Pas-de-Calais).
Inaugurée en 1925, elle commémore les milliers de combattants morts sur un des champs de bataille les plus disputés de la Première Guerre mondiale entre et . Environ 45 000 combattants y reposent, dont la moitié dans des tombes individuelles. La superficie totale du site comprenant le cimetière, la basilique, la tour-lanterne et le musée, fait plus de 25 hectares. C'est la plus grande nécropole militaire française.
À l'occasion du centenaire de la Grande Guerre, le est inauguré un mémorial comportant les noms de 600 000 soldats, dénommé L'Anneau de la Mémoire. Il est situé sur les bords de la colline de Notre-Dame-de-Lorette.
Mémoire et commémoration
La nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette a pour vocation la commémoration des batailles du début de la Première Guerre mondiale qui ont eu lieu en cet endroit et qui furent des plus disputées et des plus meurtrières du front occidental (Somme, Artois, Flandre française, Flandre belge), mais aussi pour la région Nord-Pas-de-Calais. Elle commémore aussi les victimes de toutes les guerres de toutes les nations.
Notre-Dame-de-Lorette a été classée site historique par décret du [réf. nécessaire].
Une tombe du Soldat inconnu de la guerre d'Algérie y a également été inaugurée le [1].
Le site avant la Grande Guerre
La colline de Notre-Dame-de-Lorette doit son nom à l'oratoire édifié au XVIIIe siècle par le peintre Florent Guilbert à son retour de pèlerinage à la Santa-Casa de la Vierge à Lorette en Italie[2]. L'oratoire est détruit pendant la Révolution et est remplacée par une chapelle détruite elle aussi lors des bombardements de la colline en 1914 et 1915[3].
La bataille de Notre-Dame-de-Lorette
D' à , la colline de Lorette, située sur le territoire d'Ablain-Saint-Nazaire, est l'objet de luttes farouches entre l'armée française et l'armée allemande.
Cette position dominante, qui ne s'élève qu'à 165 m au-dessus du niveau de la mer, offre un observatoire exceptionnel sur le bassin minier au nord, et la plaine d'Arras au sud.
En une année, 188 000 soldats, dont 100 000 français, sont morts pour défendre ou prendre « l'éperon de Notre-Dame-de-Lorette »[4].
Le cimetière militaire
Immédiatement après la guerre, le site de la colline de Notre-Dame-de-Lorette est choisi pour rassembler les dépouilles de soldats provenant de plus de 150 cimetières de l'Artois et des Flandres françaises[4]. Le cimetière est un vaste espace de recueillement de près de 13 ha (mesurant 645 m d'ouest en est, sur 200 m du sud au nord). C'est le plus grand cimetière militaire français : 40 058 corps y reposent dans des tombes individuelles et dans huit ossuaires.
C'est en 1925 que la nécropole est inaugurée avec son immense cimetière, sa place d'Armes, les ossuaires, la basilique et la tour-lanterne[4].
Les tombes individuelles
Surmontées dans un premier temps de croix en bois, comme dans tous les cimetières militaires français, les tombes de Lorette ont été surmontées par une croix en ciment à partir de mars 1933, sous la direction de M. Aulery. Les croix de bois retirées ont été par la suite repeintes en noir et utilisées dans les cimetières allemands que la France entretenait alors[5].
Les ossuaires
La nécropole comporte huit ossuaires :
- l’ossuaire principal, situé sous la tour-lanterne, recueille des ossements ramassés sur la colline de Notre-Dame-de-Lorette elle-même ;
- l'ossuaire no 1, situé à la bordure ouest de la nécropole, recueille des ossements provenant : d'Arras (cimetière du Saint-Sacrement), de Bapaume (cimetière communal), de Bucquoy (cimetière communal), de Fresnes-lès-Montauban, de Gavrelle, de Lorette (ancien cimetière), de Neuville-Vitasse, de Neuvireuil (fosse commune), d'Oppy, de Ramillies, de Souchez (la Sucrerie), et de Saint-Nicolas (cimetière communal et ancienne route de Bailleul) ;
- l'ossuaire no 2, situé à la bordure ouest de la nécropole, recueille des ossements provenant : d'Agny (cimetière militaire), d'Anzin-Saint-Aubin, d'Écurie, de La Chapelle (cimetière 2), de La Targette (en partie), du cimetière de la vallée, de Thélus, de Vimy et de Wancourt ;
- l'ossuaire no 3, situé à la bordure ouest de la nécropole, recueille des ossements provenant : de la Forestière, de Souchez (la Sucrerie), et de Wancourt (fosse commune) ;
- l'ossuaire no 4, situé à la bordure ouest de la nécropole, recueille des ossements provenant : d'Hénin-sur-Cojeul, d'Hersin-Coupigny, d'Houdain, d'Hulluch, de La Motte (Belgique), de La Targette, Des Pylones, de Loos-en-Gohelle, Lorette (plateau), de Mazingarbe, de Monchy-au-Bois, de Neuville-Saint-Vaast (Labyrinthe), de Paillencourt, de Roclincourt (Château), de Sailly-sur-la-Lys, Saint-Laurent-Blangy Souchez (Cabaret Rouge), Vermelles, Villers-au-Bois, Villers-Châtel, Villers-Station, Wailly, de Wingles, d'Agny (cimetière militaire), La Targette (fosse commune) et de Saint-Nicolas ;
- l'ossuaire no 5, situé à la bordure ouest de la nécropole, recueille des ossements provenant : d'Aix-Noulette (Zeffe, Orchard, Wosten), d'Anzin-Saint-Aubin, de La Faisanderie, de Foncquevillers, de Grenay (cimetière du Maroc), d'Hannescamps (fosse commune), d'Hébuterne (cimetière militaire), de Marqueffles, de Saint-Nicolas et de Vaulx-Vraucourt ;
- l'ossuaire no 3 bis, situé à l'est de la tour-lanterne, recueille des ossements provenant : d'Achiet-le-Petit, d'Acq, d'Aix-Noulette, d'Angres, d'Annay, d'Annequin, d’Berles-au-Bois, de Biache-Saint-Vaast, de Boiry-Sainte-Rictrude, de Bois de la haie, de Boisleux-au-Mont, de Bucquoy (ferme Duquesnoy), de Cagnicourt, de Camblain-l'Abbé (cimetière annexe), de Carency, de la côte 119, de la côte 140, de Douchy-lès-Ayette, de Duisans, d'Écoivres, d'Ennetières-en-Weppe (Nord), d'Étrun, de Fresnoy-en-Gohelle, de Gouy-en-Gohelle, de Guémappe et d'Hamblain-les-Prés ;
- l'ossuaire no 4 bis, situé à l'est de la tour-lanterne, recueille des ossements provenant : d'Achiet-le-Grand, d'Arras (Saint-Sauveur), de Bailleul-Sir-Berthoult (fosse commune), de Barastre, de Beaulencourt, de Beaurains, de Beugny (fosse commune), de Blairville, de Bois-Bernard, de Feuchy, de Givenchy-lès-la-Bassée, d'Hendecourt-lès-Ransart, de Liévin, de Neuvireuil, Saint-Hilaire-lez-Cambrai et de Serre-Hébuterne.
Le carré musulman
Le carré musulman qui compte 576 tombes a été profané à trois reprises depuis 2007 :
- dans la nuit du 18 au 19 avril 2007, 52 tombes musulmanes ont été profanées ;
- dans la nuit du 5 au 6 avril 2008, 148 tombes ont été recouvertes d'inscriptions injurieuses anti-islam ;
- dans la nuit du 7 au 8 décembre 2008, plusieurs centaines de tombes musulmanes ont été profanées[6].
La tour-lanterne
La tour-lanterne est l'œuvre de l'architecte Louis Marie Cordonnier. Elle s'élève à 52 m de hauteur et repose sur une base carrée de 12 m de côté[2],[4].
La première pierre de la tour-lanterne est posée le par le maréchal Pétain[4].
Son inauguration, présidée par le Président du Conseil Paul Painlevé, a lieu le en présence de 50 000 personnes[réf. nécessaire].
Le sommet de la tour contient une lanterne qui tourne à raison de cinq tours par minute et dont la lumière est visible à plusieurs kilomètres à la ronde. La tour abrite une crypte dans laquelle se trouve un ossuaire ainsi qu'une chapelle ardente[2],[4].
La chapelle-basilique
La chapelle-basilique de Notre-Dame-de-Lorette qui est aussi l'œuvre de Louis Marie Cordonnier, est un édifice de type romano-byzantin de 46 m de longueur et de 14 m de largeur. Elle est inaugurée le par le président du Conseil Paul Painlevé, puis bénie le par Mgr Julien, évêque d'Arras[4]. Ce dernier, décédé en 1930, fut selon son propre vœu, inhumé dans cette chapelle[7].
Les vitraux sont l’œuvre du maître-verrier Lorin d’après les dessins de Henri Pinta (prix de Rome)[réf. nécessaire]. Six vitraux du transept de la chapelle, offerts par les britanniques (par la commission impériale des sépultures militaires britanniques), ont été exécutés par l’artiste anglais Payne[réf. nécessaire]. Les travaux des mosaïques de l’intérieur de la chapelle ont été réalisés par la maison Gaudin, de Paris[réf. nécessaire].
L'anneau de la Mémoire
Le , à l'occasion du centenaire de la Grande Guerre, est inauguré un mémorial sur lequel sont gravés les noms de 600 000 soldats de toutes les nationalités morts en Flandre française et en Artois entre 1914 et 1918[8]. Le mémorial, dessiné par l'architecte Philippe Prost, consiste en un anneau d'un périmètre de 345 m, sur lequel sont inscrits les noms des soldats par ordre alphabétique, sans distinction de nationalité, de grade ou de religion[9].
Le mémorial est établi sur la colline, au sud-est de la nécropole, sur un terrain de 2,2 ha cédé à la région Nord-Pas-de-Calais par le ministère de la Défense, dans le cadre d’une convention signée le 13 avril 2011[10],[11].
Galerie de photographies
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L'entrée de la nécropole.
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Cinquantenaire du cessez-le-feu du .
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La tombe du général Barbot, commandant de la 77e division lors de la 2e bataille d'Artois.
Voir aussi
Bibliographie
- Henri René, Lorette, une bataille de douze mois : octobre 1914-octobre 1915, Paris, Perrin et Cie, , 264 p.
- Auguste Leclercq, Notre-Dame de Lorette en France, en Artois : octobre 1914-octobre 1915, Paris, Arras : Nouvelle Société anonyme du Pas-de-Calais, , 60 p.
- Association du Monument de Notre-Dame de Lorette. Auteur, Ce qu'il faut savoir de Notre-Dame de Lorette : aide-mémoire à l'usage des pèlerins et visiteurs, Paris, Edia, , 20 p.
- Association du Monument de Notre-Dame de Lorette. Auteur, Ce qu'il faut savoir de Notre-Dame de Lorette : Aide-Mémoire à l'usage des gardes d'honneur de Notre-Dame de Lorette des pèlerins et des visiteurs, Arras, Nouvelle Société anonyme du Pas-de-Calais, , 40 p.
- Eugène Julien, Aux glorieux morts de Lorette (1921-1929), Arras, Nouvelle Société anonyme du Pas-de-Calais, , 100 p.
- Joseph Joubert, Les combats de Notre-Dame de Lorette, Paris, Payot, , 229 p.
- Yves Buffetaut, Notre-Dame de Lorette, 18 décembre 1914, Ysec, , 80 p. (ISBN 2846730199)
Articles connexes
Liens externes
- Notre-Dame-de-Lorette sur le site internet « Les Chemins de mémoire »
- Site internet de la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale
Notes et références
- Claude Carlier, « Un lieu de mémoire : La nécropole nationale de Notre-Dame de Lorette », Historiens et Géographes, vol. 89, no 364 « Le monde à la fin de la Grande Guerre », , p. 140–144.
- « Notre-Dame-de-Lorette », sur des Chemins de mémoire (consulté le ).
- [PDF]« Circuit des hauts-lieux de la Grande Guerre en Artois », sur La Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale (consulté le ).
- Les champs de bataille : Flandres, Artois, Michelin, (ISBN 2067186248), p. 215.
- « Adieu les Croix de bois », article du journal Le Grand Écho du Nord de la France, paru le 1er avril 1933.
- « Nouvelle profanation de tombes musulmanes du cimetière militaire Notre-Dame-de-Lorette », LeMonde.fr, 8 décembre 2008.
- Edward Montier: Monseigneur Julien, évêque d'Arras, Editions Beauchesne, 1971, p. 36
- Emmanuel Crépelle, « Notre-Dame de Lorette: la construction de l’anneau de la mémoire passe par le déminage du site », La Voix du Nord, (lire en ligne, consulté le ).
- Sonia Leglise, « Mémorial Notre-Dame-de-Lorette », sur le site darchitectures.com, (consulté le ).
- [PDF]« Conférence de presse. Programme des commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale mis en oeuvre par le Conseil régional Nord-Pas-de-Calais », sur le site du Conseil régional du Nord-Pas-de-Calais, (consulté le )
- « Histoire : un mémorial international pour le centenaire de la guerre 14-18 », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le ).