Neuf-Brisach
Neuf-Brisach | |
Neuf-Brisach, ville inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco. | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Haut-Rhin |
Arrondissement | Colmar-Ribeauvillé |
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays de Brisach |
Maire Mandat |
Richard Alvarez 2014-2020 |
Code postal | 68600 |
Code commune | 68231 |
Démographie | |
Gentilé | Néo-Brisaciens, Néo-Brisaciennes |
Population municipale |
1 950 hab. (2014) |
Densité | 1 466 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 01′ 08″ nord, 7° 31′ 45″ est |
Altitude | Min. 194 m Max. 198 m |
Superficie | 1,33 km2 |
Élections | |
Départementales | Neuf-Brisach (chef-lieu) |
Localisation | |
Liens | |
Site web | site officiel Neuf-Brisach |
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Neuf-Brisach (en allemand : Neu-Breisach) est une commune française située dans le département du Haut-Rhin, en région Alsace.
En 2008, Neuf-Brisach, membre du réseau des sites majeurs de Vauban, est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO[1] :
« Neuf-Brisach, ville créée ex nihilo en 1697 dans la plaine d’Alsace, après la perte de Vieux-Brisach au-delà du Rhin, est la seule et magnifique illustration du « troisième système » de Vauban. C’est Louis XIV lui-même qui, parmi les trois projets soumis par Vauban, choisit le plan octogonal qui est parvenu jusqu’à nous... »
— Réseau Vauban[2]
Géographie
Neuf-Brisach se trouve dans la partie de la plaine alsacienne, proche de la frontière allemande et du Rhin (5 km).
Situation
Située dans la plaine d'Alsace, Neuf-Brisach est à 3,5 km du pont sur le Rhin, qui marque la frontière, et de la ville allemande de Vieux-Brisach située sur l'autre rive. Le territoire communal est uniquement constitué de la « ville nouvelle », des fortifications et de leurs emprises. Le bourg de Volgelsheim à l'Est est contigu, son territoire communal s'étendant de la place forte jusqu'au Rhin. Les communes rurales de Wolfgantzen à l'Ouest, sur la route de Colmar, Biesheim au Nord et Weckolsheim au Sud, se situent dans un environnement proche.
Transports
Neuf-Brisach est accessible par l'autoroute A35, qui passe à Colmar, et diverses routes départementales[3]. Colmar est à 15 km, Mulhouse à 35 km et Fribourg, en Allemagne, à 33 km. Des services de transport en commun routier en bus[3] permettent de relier Neuf-Brisach à Colmar. Le TGV dessert Colmar et l'aéroport le plus proche, EuroAirport Bâle-Mulhouse[3], est à 56 km, l'aéroport international de Strasbourg[3] étant distant de 82 km.
Les moyens de transports touristiques ne sont pas uniquement liés à la route puisqu'on peut prendre un train touristique et historique à l'ancienne gare de Volgelsheim pour rejoindre l'embarcadère de Sans-Soucis et embarquer sur un bateau pour une croisière sur le Rhin. La Route verte, symbole de l'amitié franco-allemande[4], reliant dès le début des années 1960 les Vosges françaises au massif allemand de la Forêt-Noire, permet de relier en randonnée pédestre ou en cyclotourisme les villes historiques que sont Neuf-Brisach la française et Vieux-Brisach l'allemande.
Histoire
En 1697, les traités de Ryswick signés à Rijswijk, ville hollandaise des faubourgs de La Haye, mettent fin à la guerre de la Ligue d'Augsbourg entre Louis XIV et la Grande Alliance. La France perd la place forte de Brisach sur la rive allemande du Rhin. Afin de combler la perte de l'ancienne place forte, qui laisse un vide défensif entre Strasbourg et Mulhouse, Louis XIV décide de la construction d'une nouvelle ville fortifiée face à Brisach, située à une demi-lieue du Rhin, pour prévenir toute invasion d'outre-Rhin. Il en confie l'étude à ses architectes Vauban et Jacques Tarade[5].
Louis XIV choisit, entre trois projets, une place forte au plan octogonal, avec 8 tours bastionnées, couvertes d'autant de contregardes (en), outre les tenaillons, les grandes et petites demi-lunes et autres ouvrages.
La construction débute le avec la pose de la première pierre. Un canal est spécialement creusé jusqu’aux Vosges pour acheminer le grès rose nécessaire à la construction. Les fortifications de la nouvelle citadelle sont achevées en 1702 ; le a lieu la pose de la première pierre de l'église Saint-Louis, achevée en 1736. La mairie est achevée en 1758.
En dehors d'une alerte, en 1743, elle n'a jamais joué de rôle dans l'histoire de l'Europe, ni même dans l'histoire locale. Après avoir été investie à deux reprises en 1814 et 1815, c'est en novembre 1870 que Neuf-Brisach est assiégée pour la première fois. Sa garnison de 5 500 hommes enfermée dans des fortifications surannées s'oppose vainement aux troupes allemandes.
Si la ville est partiellement détruite par les bombardements, elle sera reconstruite. Devenu une place forte allemande, ses fortifications largement modifiées à partir des années 1875 pour s'adapter au nouvelles conditions de la guerre et réaliser le cœur de l'importante tête de pont allemande de Neuf-Brisach (Brückenkopf Neubreisach). Cette tête de pont équipée des matériels les plus modernes est un ensemble majeur des fortifications du Rhin supérieur.
Une ligne de chemin de fer est construite sur une partie des dehors murs.
Du fait de son enclavement dans les fortifications, la ville n'a pas de possibilité d'extension.
Sa garnison est dissoute en 1992[6].
Neuf-Brisach, dernière fortification construite ex nihilo par Vauban, est considérée comme l’aboutissement de son œuvre en matière d'architecture militaire. La ville sévèrement touchée par les bombardements américains de 1945 est aujourd’hui restaurée et, depuis , fait partie des douze fortifications majeures de Vauban qui sont classées au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Quelques dates :
- En 1792, le général Favart d'Herbigny commandait la défense de Neuf-Brisach.
- En 1793, Jean-Antoine Louis fit libérer des officiers municipaux du village accusés d'avoir refusé d'obéir aux réquisitions militaires des deux pro-consuls d'Alsace, Saint-Just et Lebas.
- Le , le général de division François-Joseph Offenstein (1760-1837) fut nommé commandant de la place de Neuf-Brisach en remplacement du général Gromard, suspendu.
Héraldique
Les armes de Neuf-Brisach se blasonnent ainsi : |
Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[13]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[14],[Note 1].
En 2014, la commune comptait 1 950 habitants, en diminution de −4,04 % par rapport à 2009 (Haut-Rhin : 1,52 %, France hors Mayotte : 2,49 %).
Lieux et monuments
Neuf-Brisach est membre du Réseau des sites majeurs de Vauban et classée au Patrimoine mondial de l'UNESCO, signé à Québec début juillet 2008.
Les lieux à voir à Neuf-Brisach :
- les fortifications en forme d'étoile à 16 pointes ;
- la place d'Armes au centre de la ville ;
- le musée Vauban retraçant l'histoire de la ville (ouvert du 1er mai au 30 septembre, tous les jours sauf le mardi, de 10 h à 12 h et de 14 h à 17 h) ;
- les fossés, l'enceinte de sûreté, les huit tours bastionnées, les tenailles, contre-gardes, demi-lunes et réduits de demi-lunes ;
- le canal Vauban.
Édifices religieux
- Église Royale Saint-Louis, XVIIIe siècle
- Temple protestant, XIXe siècle
Personnalités liées à la commune
- Louis XIV (1638-1715), roi de France qui a commandé et financé la construction de Neuf-Brisach.
- Sébastien Le Prestre de Vauban (1633-1707), Concepteur de Neuf-Brisach (fortifications et ville nouvelle).
- Nicolas Remi Favart d'Herbigny (1735-1800), Général commandant la défense de Neuf-Brisach en 1792.
- Jean-Antoine Louis, Membre du Comité de sûreté générale en octobre 1793.
- Jean Gheneser (1766-1851), militaire du Premier Empire d'origine russe décédé à Neuf-Brisach. Sa tombe est toujours visible dans le cimetière communal de Neuf-Brisach[17]
- Louis Antoine de Saint-Just (1767-1794), Pro-consul d'Alsace.
- François-Joseph d'Offenstein (1760-1837), Général français.
- Charles O'Brien de Thomond (1699-1761), Gouverneur de Neuf-Brisach.
- Paul Ferdinand Stanislas Dermoncourt (1771-1847), militaire.
- Nicolas Louis Jordy (1758-1825), militaire.
- Frédéric-Georges Herr (1855-1932), général français né le 7 mai 1855 à Neuf-Brisach.
- Jean-Jacques Keller (1635-1700), orfèvre et fondeur d'origine Suisse, vint s'installer en France et établit une fonderie de canons à Vieux-Brisach.
- Jules Thurmann (1804-1855), géologue suisse né le 5 novembre 1804 à Neuf-Brisach.
- Louis Schlaefli (1938-), historien et conservateur de la bibliothèque du Grand Séminaire de Strasbourg
Festivités
- Le 1er mai a lieu la fête du muguet
- Des groupes musicaux et folkloriques animent la commune. Un marché des terroirs se tient autour de la Place d'Armes. Des forains participent aussi à la fête.
- Le marché de Noël se tient le deuxième week-end de décembre. On y trouve le « Village 1700 » avec de nombreux exposants en costume d'époque, des artisans, des jeux d'autrefois pour les plus jeunes. Un sapin géant de 25 m, symbole de Noël en Alsace, illumine la place centrale de mille feux.
- Tous les deux ans, la place forte vit au rythme d'un bivouac napoléonien (campement, reconstitutions de batailles, 300 figurants en costume...)
Visites guidées
Des visites guidées sont proposées toute l'année par l'office de tourisme du Pays de Brisach. Les guides en costumes campent des personnages historiques tels que Vauban, Louvois, Laubanie, Tarade et retracent la vie de la cité au temps de Louis XIV. En été, les visites se déroulent chaque premier dimanche du mois ainsi que les mardis et les jeudis en français et les mercredis et samedis en allemand.
Jumelages
La commune de Neuf-Brisach est jumelée avec la commune de Meilhan-sur-Garonne, située dans la région Aquitaine et dans le département de Lot-et-Garonne, ainsi qu'avec sa sœur jumelle côté allemand Breisach am Rhein (Vieux-Brisach en français), située dans le district de Fribourg-en-Brisgau et dans le Land du Bade-Wurtemberg.
Galerie
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Plan de la ville en fleur sur la place d'Armes
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Neuf-Brisach la française
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Neuf-Brisach & Vieux-Brisach vues par Spot
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Fossé et fortifications au niveau de la Porte de Bâle
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Accès sud-ouest : la Porte de Belfort et le musée Vauban
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Accès nord-ouest : la Porte de Colmar
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Vieux-Brisach l'allemande
Annexes
Bibliographie
- Dominique Toursel-Harster, Jean-Pierre Beck, Guy Bronner, Dictionnaire des monuments historiques d’Alsace, Strasbourg, La Nuée Bleue, , 663 p. (ISBN 2-7165-0250-1)Monuments historiques de Neuf-Brisach, pp. 265 à 269
- René Dinkel, L'Encyclopédie du patrimoine (Monuments historiques, Patrimoine bâti et naturel - Protection, restauration, réglementation. Doctrines - Techniques - Pratiques), Paris, éditions Les Encyclopédies du patrimoine, , 1512 p. (ISBN 2-911200-00-4)Chapitre VII Les monuments au service de l'écologie : Mise en valeur des fortifications Vauban à Neuf-Brisach, pp 219-220
- Louis Schlaefli, « À Neuf-Brisach en 1944-45 : simples souvenirs d'un enfant », in Annuaire de la Société d'histoire de la Hardt et du Ried, 2002, no 15, p. 119-123
Articles liés
- Réseau des sites majeurs de Vauban
- Liste des villes créées par Vauban
- Route verte - Grüne Straße
- Chemin de fer touristique du Rhin
- Cité idéale
- Ville nouvelle
- Biesheim
Liens externes
- Neuf-Brisach. trois siècles d'histoire de la fortification
- Office de Tourisme du Pays de Brisach
- Monuments historiques - Citadelles - Neuf-Brisach
- Site officiel de Neuf-Brisach
- La place forte de Neuf-Brisach
Notes et références
Notes
- Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
Références
- Réseau des Sites Majeurs de Vauban inscrits à l'UNESCO, lien du 14/07/2009
- Site vauban.org, page Neuf-Brisach, lien du 14/07/2009
- Office du Tourisme des Bords du Rhin, comment se rendre à Neuf-Brisach lien du 14/07/2009
- Historique de la Route Verte (Grüne-Straße), lien du 14/07/2009.
- La plate-forte de Neuf-Brisach : Cicatrices de guerre
- Paragraphe extrait du pendant de l'article en allemand le 15 mars 2011.
- Archives Départementales du Haut-Rhin
- CGAE, lien du 15/07/2009 : « LEROY Nicolas Claude né le 10.6.1765 à St-Marcel, colonel d'artillerie en retraite, marié, 1 enfant, maire de Neuf-Brisach, nomination: 1820 »
- CGAE, lien du 15/07/2009 : « WIMPFFEN (Baron de) Herrmann, baron, maréchal de camp + 3.2.1820, marié, 2 enfants, maire de Neuf-Brisach, nomination: 1815 »
- CGAE, lien du 15/07/2009 : « BLEIN Hyacinthe né le 29.6.1772 à Neuf-Brisach, marchand, marié, / enfants, maire de Neuf-Brisach, nomination: 1813 »
- CGAE, lien du 15/07/2009 : « MOREAU Henri né le 3.10.1747 à Neuf-Brisach, marié, 7 enfants, maire de Neuf-Brisach, nomination: 1811 »
- CGAE, lien du 15/07/2009 : « JOURDAIN Jean Louis André né le 30.11.1757 à Neuf-Brisach, secrétaire de la municipalité, sergent de la guerre, conseiller municipal, administrateur de l'hospice, notaire +, marié, 3 enfants, maire de Neuf-Brisach, nomination: 1808 »
- L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
- Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 2011201220132014 .
- Monuments napoléoniens en péril dans le Haut-Rhin (68)