Jean Hamburger

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Jean Hamburger
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Fonctions
Président
Académie des sciences
-
Fauteuil 4 de l'Académie française
-
Biographie
Naissance
Décès
(à 82 ans)
Paris (Drapeau de la France France)
Sépulture
Nationalité
Formation
Activités
Médecin, résistant, médecin écrivain, chercheurVoir et modifier les données sur Wikidata
Père
Abraham Hamburger (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Enfants
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signature de Jean Hamburger
Signature de Jean Hamburger

Jean Hamburger, né le à Paris et mort le dans la même ville, est un médecin et essayiste français, membre de l'Académie française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et études[modifier | modifier le code]

Jean Hamburger naît le dans le 8e arrondissement de Paris[1], en France, fils d'Abraham Hamburger[2], un marchand d'art d'origine juive[3] installé au coin de la place Vendôme et de la rue Saint-Honoré, à Paris.

Après des études secondaires au lycée Carnot, Jean Hamburger fait des études universitaires à la faculté des sciences et à la faculté de médecine de Paris. Il est l'élève du professeur Louis Pasteur Vallery-Radot.

Carrière en médecine[modifier | modifier le code]

Il est interne (1931), chef de clinique (1936), médecin des hôpitaux (1945), professeur agrégé (1946), chef de service à l'hôpital Necker (1951-1982), professeur de clinique néphrologique à la faculté de médecine de Paris (hôpital Necker), de 1958 à 1982, directeur du groupe de recherche en néphrologie de l'Association Claude Bernard et de l'Institut national d'hygiène (1951-1964), puis de l'unité de recherche Inserm U25 (sur le rein et l'immunologie des greffes) en 1964-1982, président de la Commission scientifique spéciale 5 de l'Inserm (métabolisme inorganique, physiologie et pathologie rénales et ostéo-articulaires) en 1964-1967, et 1968-1974, président de la Société française de néphrologie en 1957-1959, puis de la Société internationale de néphrologie en 1960-1963, puis de la Société internationale de transplantation en 1968-1970.

Il décide, avec Louis Michon, Nicolas Oeconomos, Pierre Delinotte et Jean Vaysse, la première transplantation rénale en France, en décembre 1952, sur le jeune charpentier de seize ans Marius Renard, l'opération a un retentissement exceptionnel à l'époque[4]. Il définit les méthodes et les règles de ce type de transplantation avec l'aide de René Küss et de Gabriel Richet. Il obtient un premier succès prolongé en 1953, mais c'est Joseph Murray et Donnall Thomas qui ont le premier succès définitif en 1954 avec de vrais jumeaux. Hamburger s'oriente vers cette approche entre faux jumeaux en 1959, et entre non-jumeaux en 1962 avec l'utilisation des immunosuppresseurs développés par Murray.

Il est le créateur du concept de réanimation médicale en 1953 et de la discipline qu’il a proposé de nommer néphrologie, c'est-à-dire l'étude du rein normal et des maladies du rein. Il réalise le premier rein artificiel français en 1955 et présente la dialyse du rein.

Il est l'auteur de recherches fondamentales sur l’immunologie des maladies rénales, l’immunologie des greffes et les maladies auto-immunes.

En 1969, il est invité avec Jean Bernard par le président de la République, Georges Pompidou, au palais de l'Élysée, afin de parler de l'état de la recherche médicale [5].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Jean Hamburger est marié avec la pianiste Annette Haas (1912-2002). Ils ont trois enfants : l'architecte et peintre Bernard Hamburger (1940-1982), le chanteur-auteur-compositeur Michel Berger (1947-1992) et Françoise.

En 1953 il est opéré pour une tuberculose, il refuse l’anesthésie et veut lui-même diriger sa propre opération. Mais après l’opération, il ne reconnaît pas sa famille. Recouvrant la mémoire, il a changé. Il abandonne femme et enfants sans donner de raison[6].

Le , il présente son ouvrage à approche biologisante[7] La puissance et la fragilité dans Italiques. À la question « Êtes-vous quelqu'un d'optimiste ou de pessimiste ? » il répond : « La tendance d'un homme comme moi et mille autres et cent mille autres, c'est d'être un spectateur, à certains égards, et un spectateur, disons qu'il y a un certain nombre d'éléments dont vous avez l'air de vous moquer totalement du matin au soir en faisant vos systèmes et c'est pourtant fondamental, c'est le centre de l'histoire[8],[9]. »

Il se remarie avec Catherine Deschamps (1931-2006).

Jean Hamburger est mort le . Il est inhumé au cimetière de Montmartre (division 29). Son fils Michel meurt six mois plus tard d'une crise cardiaque et le rejoint dans la même tombe où son nom n'est pas inscrit.

François Mitterrand, président de la République en exercice, déclare à sa mort : « Avec lui disparaît une personnalité remarquable. Il avait su allier avec rigueur et intelligence son apport à la recherche et une réflexion de moraliste sur le rôle du médecin face aux grandes découvertes. Il a contribué à maintenir la grande tradition médicale française. Il restera un exemple pour de nombreuses générations confrontées à de nouvelles questions éthiques sur l'homme et la vie. »[10]

Académie française[modifier | modifier le code]

Membre du réseau de résistance du musée de l'Homme, fondateur et vice-président de la Fondation pour la recherche médicale, membre des Conseils de l'ordre de la Légion d'honneur et des Arts et Lettres, président du Conseil d'administration et du Conseil scientifique du Palais de la découverte, il devient membre en 1974 de l'Académie des sciences et, en 1975, de l'Académie nationale de médecine ainsi que de plusieurs académies étrangères, dont le Royal College of physicians. Il est fait docteur honoris causa des universités d'Athènes, Buenos Aires, Édimbourg, Genève, Louvain, Lund et Porto.

Le , le même jour que Michel Mohrt, il est élu membre de l'Académie française au 4e fauteuil, succédant à Pierre Emmanuel.

Honneurs[modifier | modifier le code]

Décorations[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • 1935 : Les Migraines (avec Louis Pasteur Vallery-Radot), éditions Masson.
  • 1936 : Physiologie de l'innervation rénale, éd. Masson.
  • 1944 : Petite Encyclopédie médicale, Éditions Cartier (3 éditions), puis Flammarion-Médecine, et Lavoisier (21 éditions).
  • 1948 : Nouveaux procédés d'exploration fonctionnelle du rein, éd. Flammarion.
  • 1949 : Métabolisme de l'eau, éd. Flammarion.
  • 1951 : Traité de pathologie médicale (3 volumes), éd. Flammarion.
  • 1952 : Le Retentissement humoral de l'insuffisance rénale, éd. Lorie, Bruxelles.
  • 1954 : Techniques de réanimation médicale, éd. Flammarion.
  • 1961 : L'Insuffisance rénale, éd. Springer Verlag.
  • 1963 : Conseils aux étudiants en médecine, éd. Flammarion.
  • 1966 : Traité de néphrologie (2 volumes), éd. Flammarion.
  • 1971 : La Transplantation rénale, éd. Flammarion.
  • 1971 : Structure and Function of the Kidney, éd. Saunders.
  • 1972 : La Puissance et la Fragilité, éd. Flammarion.
  • 1975 : Dictionnaire de médecine, préface et direction, éd. Flammarion.
  • 1976 : L’Homme et les Hommes, éd. Flammarion.
  • 1979 : Demain, les autres, éd. Flammarion.
  • 1979 : Néphrologie (2 volumes), éd. Flammarion.
  • 1981 : Un jour, un homme..., éd. Flammarion.
  • 1982 : Introduction au langage de la médecine, éd. Flammarion.
  • 1983 : Le Journal d’Harvey, éd. Flammarion.
  • 1984 : La Raison et la Passion, éd. Le Seuil.
  • 1985 : Le Dieu foudroyé, éd. Flammarion.
  • 1986 : Le Miel et la Ciguë, éd. Le Seuil.
  • 1988 : Monsieur Littré, éd. Flammarion.
  • 1988 : La Plus Belle Aventure du monde, éd. Gallimard.
  • 1988 : Zouchy et quelques autres histoires, éd. Flammarion.
  • 1989 : Dictionnaire promenade, éd. Le Seuil.
  • 1990 : La Puissance et la Fragilité. Vingt ans après, éd. Flammarion.
  • 1990 : Le Livre de l’aventure humaine, éd. Flammarion.
  • 1991 : Les Belles Imprudences, réflexion sur la condition humaine, éditions Odile Jacob.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Insee, « Extrait de l'acte de décès de Jean Hamburger », sur MatchID
  2. Yves Bigot, Quelque chose en nous de Michel Berger, Éditions Don Quichotte, , 133 p. (ISBN 978-2-35949-088-6, lire en ligne)
  3. Discours de Jean Bernard, Académie française.
  4. « L’histoire méconnue de la greffe du rein », sur Renaloo, (consulté le ).
  5. Jean Bernard et Jean Dausset, La Mosaïque humaine : Entretiens sur les révolutions de la médecine et le devenir de l'homme, Calmann-Lévy, , 308 p. (ISBN 978-2-7021-4891-4, lire en ligne)
  6. « Michel Berger, quelques mots d’amour - Humanisme : le Contrat social », sur humanisme.canalblog.com, (consulté le )
  7. Sébastien Lemerle, « Les habits neufs du biologisme en France », Actes de la recherche en sciences sociale, nos 176-177,‎ , p. 75.
  8. Italiques, ORTF, deuxième chaîne, 16 mars 1972.
  9. « C’est arrivé le… 18 avril 1985, Le Pr Jean Hamburger est reçu à l’Académie française » Le généraliste.
  10. http://discours.vie-publique.fr/notices/927003400.html.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]