Jean Fournier (résistant, 1917-1961)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Jean Fournier
Naissance
Annecy (Haute-Savoie, France)
Décès (à 44 ans)
Châteaudun (Eure-et-Loir, France)
Origine Drapeau de la France France
Allégeance Drapeau français République française
Royal Air Force Royal Air Force
Drapeau de la France Forces françaises libres
Arme Armée de l'air
Grade Colonel
Années de service 19391961
Commandement Base aérienne 279 Châteaudun
Conflits Seconde Guerre mondiale
Guerre d'Indochine
Distinctions Commandeur de la Légion d'honneur
Compagnon de la Libération
Croix de Guerre 1939-1945
Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs
Distinguished Flying Cross (Royaume-Uni)
Distinguished Flying Cross (États-Unis)

Jean Fournier (Annecy, - Châteaudun, ) est un militaire français, Compagnon de la Libération par décret du 20 novembre 1944. Professeur de lettres, il est mobilisé à la déclaration de la Seconde Guerre mondiale et demande à être affecté à l'armée de l'air. D'abord observateur embarqué, il devient pilote dans les rangs de la Royal Air Force après avoir rejeté le régime de Vichy. Combattant pendant la bataille d'Angleterre, il effectue pendant toute la guerre un grand nombre de missions au-dessus des territoires occupés par les Allemands puis participe à la bataille de Normandie où il appuie les troupes au sol. Restant dans l'armée après la guerre, il combat lors de la guerre d'Indochine où il est blessé, puis il occupe des fonctions à l'État-major de l'OTAN et commande une base aérienne. Il trouve la mort lors d'un vol d'entraînement en 1961.

Biographie[modifier | modifier le code]

Avant-guerre[modifier | modifier le code]

Né le dans une famille de commerçants à Annecy, Jean Fournier est d'abord élève au collège de Villefranche-sur-Saône avant de se rendre à Paris pour continuer ses études au Lycée Henri-IV[1]. Licencié ès-lettres, il exerce en tant que professeur avant la guerre.

Formations durant la campagne de France en 1940[modifier | modifier le code]

Mobilisé en , il demande à être affecté dans une école d'observateur de l'Armée de l'air. Il intègre donc les rangs du 106e bataillon de l'air à Bordeaux. En , il est transféré à l'école des observateurs de Rabat au Maroc d'où il sort breveté en . Il est alors démobilisé sans avoir connu les combats mais demeure toutefois dans la réserve en tant qu'aspirant[2]. Devenu professeur au lycée de Tanger, il choisit de fuir le régime de Vichy et embarque pour Gibraltar d'où il rejoint l'Angleterre le [3].

En 1940 dans la Royal Air Force[modifier | modifier le code]

La Royal Air Force l'accepte dans ses rangs ; il obtient le brevet de pilote en . Après de brefs passages aux 17e et 132e Squadron, il est affecté au Groupe de chasse Île-de-France avec le grade de sous-lieutenant[1]. Le , la disparition prématurée du capitaine Eugène Reilhac qui commandait le groupe entraîne Jean Fournier à la tête de celui-ci avec le grade de commandant[2]. Basé sur l'aérodrome d'East Fortune en Écosse, le groupe est chargé de la protection du secteur Glasgow-Édimbourg. Puis, déployé à Merston dans le Sud de l'Angleterre, il effectue au-dessus de la France de nombreuses missions, en préparation au futur débarquement de Normandie, escortant des bombardiers, détruisant des voies de communication, des installations portuaires et des sites de lancement de V1[1]. Le , Jean Fournier, aux commandes de son Spitfire, participe à la couverture des troupes progressant à partir des plages normandes[3]. Le groupe de chasse s'installe le à Sommervieu près de Bayeux. Dès lors, les missions consistent à appuyer les troupes alliées dans leur avancée en Belgique et aux Pays-Bas. En , Jean est mis au repos après trois années ininterrompues de combats. Il totalise alors 274 missions de combat et une victoire aérienne homologuée[1].

Après-guerre[modifier | modifier le code]

Après la guerre, le commandement demande avec insistance à Jean Fournier de rester dans l'armée, ce que celui-ci accepte. Il séjourne au Staff College britannique puis au Standing Group de Washington puis prend part à la guerre d'Indochine[3]. Lieutenant-colonel, il commande l'un des Groupes aériens tactiques, ou GATAC. En , à la suite d'une grave blessure à Saïgon, il est rapatrié et affecté à l'État-major de l'OTAN[1]. À ses 274 missions durant la seconde guerre mondiale, s'ajoutent vingt-cinq missions en Extrême-Orient.

Colonel en 1959, il prend le commandement de la base aérienne 279 à Châteaudun[1]. Voulant sans cesse se perfectionner aux commandes des nouveaux chasseurs de l'armée, il accumule les vols d'entraînement. C'est au cours de l'un d'eux qu'il disparaît le en pilotant un Fouga CM-170 Magister[2], alors qu'il s'apprêtait à prendre le commandement de la base aérienne de Creil.

Une stèle de la base aérienne 279 Châteaudun lui rend hommage[4]. L'aéroclub de Châteaudun porte son nom[5].

Décorations[modifier | modifier le code]

 
Commandeur de la Légion d'Honneur Compagnon de la Libération Croix de Guerre 1939-1945
Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs Médaille des évadés Médaille de l'Aéronautique
Distinguished Flying Cross
(Royaume-Uni)
Distinguished Flying Cross
(États-Unis)
Croix de Guerre
(Tchécoslovaquie)
Ordre de l'Aigle blanc
(Serbie)
Officier de l'Ordre National
(Vietnam)

Références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Henry Lafont, Aviateurs de la liberté : Mémorial des Forces Aériennes Françaises Libres, Vincennes, SHAA, , 320 p. (ISBN 2-904521-46-1).
  • Vital Ferry, Croix de Lorraine et Croix du Sud 1940-1942 : Aviateurs belges et de la France libre en Afrique, Paris, Editions du Gerfaut, , 286 p. (ISBN 2-914622-92-9, lire en ligne).
  • Mémorial des Compagnons - 1940-1945 : Compagnons morts entre le 18 juin 1940 et le 8 mai 1945, Paris, Imprimerie nationale, .
  • Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : Histoire des Compagnons de la Libération, Paris, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2).
  • Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, , 1230 p. (ISBN 978-2-35639-033-2 et 2-35639-033-2).
  • « Les Forces Aériennes Françaises Libres. Juin 1940 : naissance des FAFL au Moyen-Orient », Icare (revue), no 128,‎ .
  • Yves Morieult, « Les French Flight des escadrilles françaises au sein de la RAF », Aéro Journal, no 33,‎ .
  • Dominique Breffort, « Les Forces Aériennes Françaises Libres et la reconstitution de l'armée de l'air (1940-1945) », Wing Masters, no HS n°3,‎ .

Liens externes[modifier | modifier le code]