Infirmier

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Infirmière ou infirmier
Infirmières volontaires de la Croix-Rouge italienne.
Présentation
Secteur
Métiers voisins
Compétences
Diplômes requis
Drapeau de la France France : bac +3
Drapeau du Québec Québec : DÉC technique (3 ans) ou Baccalauréat universitaire (3 ans) + examen de l'OIIQ, universitaire, admission sur Concours selon le numerus clausus établit par le Ministère de la Santé et des Sports
Évolutions de carrière
Codes
CITP
IDEO (France)
ROME (France)
J1506

Un infirmier (du latin in-firmus signifiant « qui n'est pas ferme, au moral comme au physique » ou « qui s'occupe des infirmes » étymologiquement parlant), est un professionnel de santé, dont la profession est de délivrer des soins infirmiers. Il existe trois spécialisations infirmières : infirmier-anesthésiste, infirmier de bloc opératoire, infirmier puériculteur.

Définitions institutionnelles

Selon le Code français de la santé publique, « est considérée comme exerçant la profession d'infirmière ou d'infirmier toute personne qui donne habituellement des soins infirmiers sur prescription ou conseil médical, ou en application du rôle propre qui lui est dévolu. L'infirmière ou l'infirmier participe à différentes actions, notamment en matière de prévention, d'éducation de la santé et de formation ou d'encadrement[1]. »

Selon l'Organisation mondiale de la santé, « la mission des soins infirmiers dans la société est d'aider les individus, les familles et les groupes à déterminer et réaliser leur plein potentiel physique, mental et social et à y parvenir dans le contexte de l'environnement dans lequel ils vivent et travaillent, tout cela en respectant un code de déontologie très strict. Ceci exige que les infirmiers apprennent et assurent des fonctions ayant trait au maintien et à la promotion de la santé aussi bien qu'à la prévention de la maladie. Les soins infirmiers englobent également la planification et la mise en œuvre des soins curatifs et de réadaptation, et concernent les aspects physiques, mentaux et sociaux de la vie en ce qu'ils affectent la santé, la maladie, le handicap et la mort. Les infirmiers permettent la participation active de l'individu, de sa famille et de ses amis, du groupe social et de la communauté, de façon appropriée dans tous les aspects des soins de santé, et encouragent ainsi l'indépendance et l'autodétermination. Les infirmiers travaillent aussi comme partenaire des membres des autres professions impliquées dans la prestation des services de santé. »

Selon le Conseil international des infirmières, « On entend par soins infirmiers les soins prodigués, de manière autonome ou en collaboration, aux individus de tous âges, aux familles, aux groupes et aux communautés – malades ou bien-portants – quel que soit le cadre. Les soins infirmiers englobent la promotion de la santé, la prévention de la maladie, ainsi que les soins dispensés aux personnes malades, handicapées et mourantes. Parmi les rôles essentiels relevant du personnel infirmier citons encore la défense, la promotion d'un environnement sain, la recherche, la participation à l'élaboration de la politique de santé et à la gestion des systèmes de santé et des patients, ainsi que l'éducation. »

Histoire

Origines de la profession

Gravure de 1504 - Der Tod der Crescentia Pirckheimer.

Au Moyen Âge, pour s'occuper des lépreux, des prostituées et divers « pseudo-soignants » étaient mis à contribution[réf. nécessaire]. Ce sont les ordres religieux féminins et masculins qui organisèrent les soins aux malades selon des critères en lien avec la charité et l'amour de Dieu[2]. Le soin est alors une activité « sacrée » bénévole et n'a qu'une valeur culturelle. Celle ou celui qui le pratique est pris en charge par la structure religieuse. Les religieuses soignent à domicile et dans les hôpitaux. Il faudra attendre la laïcisation et l'émergence d'infirmières et d'infirmiers laïques et la Première Guerre mondiale pour que se mette en place un mouvement vers la constitution d'un nouveau groupe social.

Les écoles d'infirmiers ne se sont créées qu’à la fin du XIXe siècle (1836 en Allemagne, 1859 en Suisse, 1860 à Londres, 1878 à Paris), pour ne déboucher en France qu’en 1922 sur un « brevet de capacité d’infirmier professionnel », transformé en 1938 en « diplôme d’infirmier hospitalier » et seulement en 1951 en diplôme d’État infirmier[3],[4]. Il faut ensuite attendre la loi du pour voir apparaître une définition de l’infirmier avec un rôle propre, qui sera défini dans le décret du . Nouvelle pause dans le processus de professionnalisation jusqu’à la publication des règles professionnelles le . Puis encore une traversée du désert jusqu’à la loi du portant création d’un ordre national des infirmiers (ses décrets d’application sont parus au JO du 14 avril 2007, mais il manque encore les arrêtés pour la constitution de l’ordre infirmier).

Jusqu'au début des années 1960, le recrutement s'effectue par des catégories très diverses qui sont antagonistes : infirmiers de la Croix-Rouge, religieuses, infirmiers sortant de l'école. Après mai 1968, la profession se libérera des concepts d'obéissance, de soumission et de charité. Depuis la fin, en 1992, de la formation spécifique d'infirmier en psychiatrie, il n'existe en France qu'un seul diplôme d'infirmier le diplôme d'État d'infirmier.

Époque moderne

Le rapport de l'Odis L'état social de la France - 2004 propose une grille d'analyse des infirmiers sur la base des modèles de l'intelligence sociale. Des socioprofils sont définis sur la base du croisement de leur conscience de leur mission, la perception de leur contexte et leurs pratiques personnelles. Cette grille est utile aussi bien aux infirmiers pour mieux se comprendre et mieux comprendre leur environnement social et professionnel, qu'aux dirigeants hospitaliers pour analyser et développer leurs ressources humaines et organisationnelles.

Situation

En France

En France, l'ensemble des soins infirmiers est régi par le code de la santé publique (décret du ) ; auparavant, les compétences de l'infirmier étaient définies dans un décret dit « décret de compétence » (décret no 93-345 du , puis décret n°2002-194 du ). Paradoxalement, les étudiants en soins infirmiers (ESI) sont, pour 20 % d'entre eux, dans une telle situation précaire qu'ils sont contraints d'arrêter leur formation[réf. nécessaire]. Cette situation est en partie due au fait que les ESI dépendent du ministère de la Santé et du ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche (depuis le 28 mai 2013) , et non du ministère de l'Éducation nationale.

Une fois diplômé, le professionnel bénéficie de conditions relativement favorables en termes d'emploi. Dans les cinq premières années d'exercice, le taux de chômage est l'un des plus faibles de toutes les formations de même niveau : 0,7 %. 49 % des infirmiers nouvellement diplômés exercent au sein du service public. En début de carrière, à l'hôpital, le revenu mensuel moyen est de 1 450 euros. L'évolution de carrière est faible : avec 20 ans d'ancienneté un infirmier hospitalier culmine à 2 400 euros de salaire net[5]. Lors du mouvement infirmier de 1988, les revendications portaient sur la reconnaissance de l’identité professionnelle et l’équivalence universitaire à « bac + 3 » et c'est ainsi qu'est née la coordination infirmière[6]. En France, la profession d'infirmier s'articule autour de deux pôles : le rôle propre et le rôle médico-délégué.

Rôle propre

L'article R.4311-3 du code de santé publique dispose que[7] : « relèvent du rôle propre de l'infirmier ou de l'infirmière les soins liés aux fonctions d'entretien et de continuité de la vie et visant à compenser partiellement ou totalement un manque ou une diminution d'autonomie d'une personne ou d'un groupe de personnes. Dans ce cadre, l'infirmier a compétence pour prendre les initiatives et accomplir les soins qu'il juge nécessaires. »

L'infirmier a une fonction d'observation, de dialogue avec le patient, pour identifier les problèmes et poser des diagnostics infirmiers, afin de pouvoir mettre en œuvre les moyens nécessaires pour une prise en charge adaptée. Il en va ainsi de la surveillance des complications spécifique à une pathologie ou un traitement mais aussi, de manière plus générale, le dépistage de situation de maltraitance ou de violence. Il assure en collaboration avec l'aide-soignant les soins d'hygiène, les soins fondamentaux, de confort et de sécurité du patient, il s'assure en outre de la bonne compréhension par le patient des explications données par le médecin mais aussi, dans le respect du secret professionnel, de l'information de sa famille ou de son entourage. Il accompagne le patient tout au long de son hospitalisation ou de ses soins pour lui permettre de maintenir le plus haut niveau d'autonomie possible, mais aussi d'intimité, et de dignité.

Rôle sur prescription

La prescription médicale est le seul lien existant entre le médecin et l'infirmier. Il est chargé de la mise en application des prescriptions médicales, et de la surveillance des effets secondaires ou complications qui pourraient en découler. Il n'est cependant pas qu'un simple exécutant, il doit en permanence faire le lien entre ses connaissances et les ordonnances faites par les médecins. En effet, il lui serait reproché d'avoir appliqué une prescription absurde. Il doit donc savoir interpeller le praticien lorsqu'il identifie une erreur ou en tout cas une prescription atypique, afin d'en obtenir confirmation.

Cela constitue une des difficultés majeures de la profession. L'infirmier doit en effet être en mesure de comprendre toutes les prescriptions, afin de savoir identifier non seulement les erreurs mais aussi la spécificité de chacune d'entre elles, pour en déterminer les risques et donc les surveillances ad hoc. Pour cela l'infirmier peut faire appel aux connaissances acquises lors de sa formation initiale, mais aussi par le biais d'une formation professionnelle continue.

Réflexion sur l'éthique

Les infirmiers, pour ce qui est d'une pratique rigoureuse de la profession, doivent se conformer à des règles de conduite admises et pratiquées. L'éthique de la profession touche, pour partie, au secret professionnel. L'obligation du secret qui lui est imposée est consacrée en France par l'article 378 du code pénal[réf. souhaitée]. Les dispositions de cet article sont rendues applicables aux infirmiers par l'article 481 du code de la santé publique[réf. souhaitée]. De manière plus générale, les infirmiers partagent une éthique, ainsi qu'une conception commune de l'être humain, des soins, de la maladie… C'est une profession tout particulièrement axée sur la communication.

Ordre infirmier et organisations

En France, le , l'assemblée nationale a adopté la proposition de loi créant un ordre infirmier. Cette proposition de loi soulève de nombreuses réserves chez les confédérations syndicales, mais répond à la demande d'un collectif de 43 syndicats et associations d'infirmiers. Les premières élections à l'ordre n'ont néanmoins recueilli qu'une très faible participation, de l'ordre de 20 % chez les infirmiers libéraux et 10 % chez les salariés, ce qui relance le débat sur la légitimité. Trois ans après la création de l'ordre, de nombreux professionnels refusent toujours l'inscription pourtant obligatoire. Le la création d'un ordre infirmier est adoptée en dernière lecture par l'Assemblée nationale ; J.O. no 299 du page 19689.

Au niveau international, voir :

Secteurs d'activités principaux

La majorité des infirmiers travaillent dans le secteur hospitalier, que ce soit dans le secteur privé ou public. Il existe par ailleurs de nombreuses possibilités de carrières pour exercer le métier d'infirmier.

Secteur hospitalier

Infirmières dans un corridor d'hôpital.

L'infirmier peut exercer dans la plupart des services tels que ceux de médecine (cardiologie, gériatrie, pneumologie, neurologie, gastro-entérologie, etc.), de chirurgie (orthopédique, digestive, ORL, neurochirurgie, etc.), de réanimation (médicale ou chirurgicale), d'urgences, de pédiatrie (dans certains hôpitaux seulement) de psychiatrie ou encore en hémodialyse et en dialyse péritonéale. Les salaires actuels de la fonction publique hospitalière et du secteur privé sont très peu attractifs, ce qui entretient la pénurie chronique en personnel dont souffre le système de santé français. La durée moyenne de carrière d'un infirmier est de 30 ans dans le secteur public et de 35 ans en libéral[8]. Une différence notable cependant entre public et privé concerne les possibilités de s'inscrire dans un travail de recherche dans le domaine des soins infirmiers. En effet, le secteur public accepte plus facilement de consacrer du temps et de l'argent à ce type d'activité transversale que le privé.

Intérim

L'activité intérimaire de la profession d'infirmier(e)s est de plus en plus prisée par les jeunes diplômé(e)s[réf. souhaitée], ils travaillent surtout en clinique privées et quelques rares[réf. souhaitée] hôpitaux autorisés à employer des intérimaires pour pallier le manque d'effectif et d'attractivité de la fonction publique hospitalière.

Milieu scolaire

L'infirmier scolaire assure un suivi sanitaire des élèves, collégiens et lycéens à l'intérieur même de leur établissement. Il assure également une surveillance des jeunes exposés à des nuisances spécifiques, une surveillance sanitaire de l'hygiène générale en milieu scolaire et enfin une éducation à la santé et à la sécurité. Il organise les soins et les urgences dans les établissements et contribue à l'intégration scolaire des élèves atteints de handicaps ou de troubles de la santé. Il participe à la mise en place de dispositifs adaptés en cas d'événements graves survenus dans la communauté scolaire, ou de maladies transmissibles. Il contribue à l'apprentissage de la citoyenneté et à la lutte contre l'absentéisme, assure un suivi des élèves en difficulté, il participe à la protection des mineurs en danger, prévient les différents intervenants extérieurs en cas de besoin (Aide sociale à l'enfance, par exemple).

Tenu au secret professionnel, son action peut être individuelle (sous la forme d'entretiens par exemple, l'infirmier accueille et organise un suivi des élèves qui le sollicitent) ou collective, sous la forme d'actions de prévention des conduites à risque (par exemple, en partenariat avec les institutions ou les partenaires territoriaux ou associatifs locaux).

Libéral

L'infirmier libéral dispense des soins auprès de patients à domicile ou dans un cabinet privé, sur prescription médicale ou en fonction du rôle propre qui lui est dévolu. Il dispense aussi bien des soins d'hygiène et de prévention, que des soins plus techniques : prélèvement sanguin, chimiothérapieetc.

Crèche

L'infirmier peut, grâce à un diplôme de puériculture, prendre le poste de directeur de crèche ou de halte-garderie.

Armée

Les infirmiers sous le statut militaire sont également dénommés, en France, au sein du service de santé des armées : Mitha, militaires infirmiers et techniciens des hôpitaux des armées.

Sapeurs-pompiers

L'infirmier diplômé d'État peut exercer au sein du service de santé et de secours médical (SSSM) d'un SDIS. Il est alors un infirmier sapeur-pompier (ISP) qui est amené à exécuter des taches très variées (préparation des visites médicales, formation et encadrement des pompiers, mise en place de protocoles, gardes opérationnelles, etc.). Ces missions nécessitent une préparation spécifique enseignée par l'École nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers (ENSOSP) située à Aix-en-Provence, en France.

Il existe deux types d'engagement qui incluent le volontaire et le professionnel.

Entreprise

Historique et références législatives

En 2002, en France, la loi dite de modernisation sociale[9] promulgue l’appellation de « service de santé au travail », avec l’apparition de la notion de santé physique et mentale. La Réforme de la Médecine du Travail[10] en 2004, vient organiser les services et les équipes pluridisciplinaires.

La médecine du travail possède un rôle essentiellement préventif, individuel et collectif comme : la surveillance de la santé physique et mentale des salariés et l'étude du milieu professionnel, le suivi d'indicateurs de santé au travail et un plan d'activité annuel rédigé par le Médecin du Travail, la formation et l'éducation à la prévention des risques professionnels, et l'organisation des actions de prévention[11] en adéquation avec le Plan national de Santé publique. Elle s'organise au sein du service de santé au travail qui est composée d'un ensemble d'acteurs qui sont : SAST (secrétaire assistante), IPRP (Intervenant en prévention des risques professionnels) , IST (Infirmiers de santé au travail), toxicologues, ergonomes, hygiénistes industriels, psychologues, etc.

L'ensemble des dispositions relatives à l'exercice de la profession d'infirmier de santé au travail est inclus dans le code de la santé publique. Il convient de distinguer les actes relevant du rôle propre de l'infirmier, les soins dispensés sur prescription médicale et les soins exercés en présence d'un médecin prescripteur. L’exercice de l'infirmier de santé au travail est également régi par les codes du travail (CdT) et de la Sécurité sociale (CSS). Les infirmiers diplômés peuvent effectuer une spécialisation de santé au travail dans le cadre d'un DIUST (diplôme Inter Universitaire de Santé au Travail) ou d'une licence professionnelle Métiers de la santé au travail et de la santé dans l'environnement. Dans les établissements soumis à l'obligation prévue, le personnel infirmier est mis à la disposition du médecin du travail du service interentreprises. Dans les établissements industriels de 200 à 800 salariés, l'emploi d'un infirmier est obligatoire[12].

Missions

L'infirmier de santé au travail exerce ses fonctions sous l'autorité de la direction d'une entreprise ou d'une Fonction publique et du médecin du travail. Il a pour mission notamment d'assister le médecin du travail dans l'ensemble de ses activités[13]. La circulaire OHEIX[14] précise le rôle infirmier en santé au travail. L'infirmier organise : le suivi médical des salariés, des actions de prévention ou de formation en milieu de travail, et la gestion des urgences et un service de garde.

La mission de prévention est prépondérante. Il s’agit de : prévention individuelle via la relation infirmier/salarié ou médecin/infirmier/salarié - c’est une démarche qui consiste à développer chez le salarié, la connaissance et la maîtrise de son comportement vis-à-vis d’un risque pour sa santé et sa sécurité (le tabac, l’alcool, l'alimentation du travailleur de nuit, les règles de sécurité à son poste..) ; et de prévention collective – c’est une démarche de promotion de la santé et de la sécurité pour un groupe de salariés. Ce peut être une action de sensibilisation à l’arrêt du tabac, la formation à l'utilisation d'un produit chimique CMR (cancérigène, mutagène, repro-toxique), la formation à la prévention des risques physiques PRAP (Prévention des risques liés à l'activité physique). L’infirmier utilise la collecte des données quantifiées (nombre de soins et motifs à l'infirmerie, métrologie du bruit, de la lumière, document unique d'évaluation des risques, fiche d’entreprise, fiche de données de sécurité, fiches toxicologiques, motif de visites médicales, résultats des prélèvements, des examens complémentaires) pour préparer un plan d'intervention en collaboration avec le médecin du travail. Il peut également animer les cours des sauveteurs secouristes du travail.

L’infirmier peut avoir pour mission de répertorier les fiches de données de sécurité, de créer les tâches de travail pour les relier au risque chimique et enfin des fiches de poste, dans l’objectif d’assister le médecin à calculer des niveaux d’expositions des personnes pour chaque poste de travail. Il s'occupe également de l’archivage des dossiers médicaux et des anciennes fiches de données pour une traçabilité des expositions des salariés.

Législation spécifique

Code du travail :

  • Article R.4623-52 du code du travail : effectifs entraînant l'obligation de recrutement d'un infirmier par l'entreprise
  • Article R.4623-54 du code du travail : obligation de recrutement d'un infirmier diplômé et missions
  • Article R.4623-55 du code du travail : présence d'au moins un infirmier pendant les heures normales de travail du personnel
  • Article R.4224-15 du code du travail : matériel de premier secours et secouriste
  • Circulaire T.E. no 25 du 25 juin 1975 relative au rôle du personnel infirmier d'entreprise en médecine du travail.

Code de la sécurité sociale :

  • Article D.441-1 du code de la sécurité sociale : tenue d'un registre de déclaration d'accidents du travail

Humanitaire

Une infirmière (à gauche) et un médecin (à droite) attachés à une équipe d'assistance médicale à La Nouvelle-Orléans après le passage de l'ouragan Katrina.

On retrouve des infirmiers au sein d'ONG comme médecins sans frontières ou médecins du monde.

Grille des salaires

En France

Le salaire des infirmiers varie selon plusieurs critères; tel que le travail dans le secteur privé ou public, l'ancienneté, le type de contrat, les horaires (jour/nuit). Dans la Fonction Publique, le salaire de base (débutant) suppléé des primes avoisine les 1 515  brut. Alors qu'en fin de carrière, le salaire peut approcher les 2 550 . La grille des salaires des infirmiers appartient à la Catégorie A de la Fonction Publique. Celle-ci se divise en 2 grilles salariales, selon la classe à laquelle appartient l'infirmier.

  • La « classe normale » qui comprend neuf échelons, dont l'indice majoré varie de 327 à 515, avec un salaire compris entre environ 1515 et 2 385 .
  • La « classe supérieure » qui comprend sept échelons, dont l'indice majoré varie de 423 à 551, avec un salaire compris entre environ 1960 et 2 550 .

Il existe également des infirmiers appartenant à la catégorie A de la Fonction Publique. Cette catégorie est surtout liée aux fonctions de cadres de santé, directeurs d'hôpitaux, psychologues… Celle-ci se divise en 2 grilles salariales, selon la classe à laquelle appartient l'infirmier.

  • La « classe normale » qui comprend 11 échelons, dont l'indice majoré varie de 335 à 566, avec un salaire compris entre environ 1550 et 2 620 .
  • La « classe supérieure » qui comprend 11 échelons, dont l'indice majoré varie de 487 à 570, avec un salaire compris entre environ 1790 et 2 640 .

Dans le secteur privé, les grilles de salaires diffèrent du public.

Formation

Au Québec

Pour pouvoir exercer la profession d'infirmière au Québec, il faut avoir réussi un des quatre parcours scolaires disponibles soit :

  • Diplôme d'études collégiales (DÉC) techniques :
    • 2 ans d'études collégiales, dans le cadre d'un DÉC accéléré (pour les infirmiers auxiliaires possédant un diplôme d'études professionnelles (DÉP) en Santé, assistance et soins infirmiers)[15], ou
    • 3 ans d'études collégiales, pour les détenteurs du diplôme d'études secondaires (DÉS)[16];
  • Baccalauréat (B. Sc.) :
    • 2 ans à l'université en Sciences Infirmières : formation intégrée (aboutit au même diplôme que la formation initiale, mais le DÉC en soins infirmiers permet l'admission directe en 2e année du baccalauréat), ou
    • 3 ans à l'université : formation initiale (après un DÉC préuniversitaire)[17].

Le droit d'exercice légal de la profession dans la province est limité aux diplômés inscrits au tableau des membres de l'Ordre des infirmières et des infirmiers du Québec (OIIQ)[18].

En France

L'accès à cette profession est réglementé. La réussite du concours d'entrée en institut de formation en soins infirmiers subordonne l'accession à un Institut de formation en soins infirmiers dans lequel l'étudiant accède à une formation universitaire de trois ans. Le concours se décompose de 2 épreuves :

  • une épreuve écrite dont la première partie est un test psychotechnique et la deuxième épreuve est la culture générale (texte comme article de journal… et questions) : le candidat doit obtenir un minimum de 20/40, sans avoir moins de 8/20 dans une des 2 épreuves. S'il obtient 20/40, il est convoqué pour l'épreuve orale d'admission ;
  • une épreuve orale qui se compose de la présentation d'un sujet distribué avant et du questionnement du jury composé de 3 membres, seules les notes au-dessus de 10/20 sont inscrites sur la liste principale et les notes comprises en 8/20 et 10/20 sont inscrites sur les listes secondaires. Les candidats inscrits sur la liste principale devront alors accepter leur affectation par lettre écrite, s'ils ne répondent pas ou refusent, alors, ce sont les candidats de la liste complémentaire qui se verront proposer une place à l'IFSI où ils se sont inscrits ou une autre IFSI de leurs secteurs.

La formation se déroule sur 3 ans, qui, d'après la réforme de LMD de 2008 donne au futur infirmier le statut d'étudiant infirmier ou ESI (étudiant en soins infirmiers) et le cursus infirmier s'inscrit dans un cycle universitaire dont la :

  • 1re Année qui est répartie en 2 semestres
    • s1 : CM 231 h + TD 234 h + S 175 h + TPG 60 h
    • s2 : CM 126 h + TD 183 h + S 350 h + TPG 41 h
  • 2e Année en 2 semestres
    • s3 : CM 118 h + TD 177 h + S 350 h + TPG 55 h
    • s4 : CM 109 h + TD 187 h + S 350 h + TPG 54 h
  • 3e Année en 2 semestres
    • s5 : CM 116 h + TD 184 h + S 350 h + TPG 50 h
    • s6 : CM 50 h + TD 85 h + S 525 h + TPG 40 h

CM : cours magistraux obligatoire ou non ; TD : travaux dirigée présence obligatoire ; S : stages, basés sur 35 h/semaines dont 4 obligatoires (lieux de vie, psychiatrie, long séjour et cours séjour MCO médecine chirurgie obstétrique) ; TPG : temps personnel guidé.

La validation des UE unité d'enseignement se fait par

  • présence supérieure à 80 % en cours sur les CMO, TP, TD par UE (et non plus par semestre réforme LMD ayant lieu l'été 2011)
    • travaux de groupe, travail individuel et partiels répartie en 30ECTS par semestre donc 180ECTS au total de la formation pour la validation du DE ;
  • la validation du stage se fait par la présence supérieur à 80 % sur la totalité du stage et par la validation des compétences demandée d'avoir acquérir à un certain niveau de formation comme la C3 relative à accompagner une personne dans la réalisation de ses soins quotidien au fin de stage 2…
  • le DE sera attribué à toute personnes présentant au-dessus de 160 ECTS, par la validation de son portefolio (outil pédagogique qui recense la validation des 10 compétences en stage et actes infirmiers) et la validation du TFE travaux de fin d'étude qui est à élaborer dès le S3.

cela débouchant sur une licence l+3 et un diplôme d'État d'Infirmier. Les infirmiers diplômés d'État peuvent ensuite se spécialiser (sur concours) :

L'intégration à ces cursus de spécialisation se fait sur concours d'entrée. Pour les spécialisations d'infirmier anesthésiste et d'infirmier de bloc opératoire, il est nécessaire de justifier de deux années d'expériences minimum en tant qu'infirmier. La spécialisation de puériculteur est faisable dans la continuité de l'école d'infirmiers. La spécialisation de cadre de Santé est faisable après 4 années d'exercice en tant qu'infirmier.

D'autres spécialisations sont possibles mais, contrairement à celles ci-dessus, elles ne font pas l'objet d'un diplôme d'État :

  • infirmier hygiéniste ;
  • infirmier stomathérapeute ;
  • infirmier spécialiste clinique ;
  • infirmier spécialiste escarres ;
  • infirmier en santé publique.

Les infirmiers peuvent intégrer un Service de Santé et de Secours Médical des sapeurs-pompiers (SSSM ou 3SM) et devenir infirmier sapeur-pompier (ISP). Ils peuvent aussi rejoindre le service de santé des armées.

Des possibilités de diplômes universitaires remplacent l'ancien système de spécialisation dans le cadre de l'intégration de la formation infirmière dans le cursus LMD (Licence - Master - Doctorat). Il existe un Master à Paris, l’objectif du Master est de donner aux étudiants les fondamentaux en soins cliniques infirmiers leur permettant d’accéder au Master 2 spécialisé. Le Master 2 est à Marseille. Spécialité 1 : Infirmière de pratiques avancées en cancérologie en sciences infirmières. Spécialité 2 : Infirmière de pratiques avancées en gérontologie. Spécialité 3 : Infirmière coordinatrice de parcours complexes de soins.

Depuis 2011, un Master en sciences cliniques en soins infirmiers a vu le jour à la faculté de Saint Quentin en Yvelines en collaboration avec Saint ANNE formation. Il comporte 3 spécialité en Master 2 : spécialité 1 : soins palliatifs et douleur, spécialité 2 : psychiatrie, spécialité 3 : maladies chroniques et dépendance.

En Belgique

Contrairement à la France, il n'y a pas de concours d'entrée dans l'école et la formation dure 3 ans. On distingue l'infirmier(ère) breveté(e) et l'infirmier(ère) bachelier(ère) (anciennement gradué(e)). La formation est plus théorique pour les bacheliers(ères). Les spécialisations infirmières sont variées pour les bacheliers : pédiatrie, SIAMU (soins intensifs et aide médicale urgentes), bloc opératoire, psychiatrie, santé communautaire, oncologie, imagerie médicale et radiothérapie depuis peu anesthésiste et aussi sage-femme (qui est une profession médicale en France). Et très récemment en 2007, la spécialisation en gériatrie s'est ajoutée. Pour les brevetés il existe la spécialisation en psychiatrie. Le diplôme est reconnu en France (que l'on soit breveté ou bachelier) cependant les spécialisations ne sont reconnues qu'en Belgique. Le diplôme français d'infirmier(ère) est reconnu comme tous les diplômes européens depuis septembre 2009 (formation infirmière universitaire dans toute l'Europe y compris en France).

Journée internationale

La Journée internationale de l'infirmier est célébrée dans le monde entier le 12 mai, jour anniversaire de la naissance de Florence Nightingale. Chaque année, le Conseil international des infirmières commémore cette date par la production et la distribution de dossiers. En 2006, le thème du dossier était Effectifs suffisants = vies sauvées.

Notes et références

  1. Article L4311-1 du code de la santé publique
  2. Nathalie Lelièvre, Les obligations de l'infirmier: responsabilités juridiques et professionnelles, (ISBN 2853852458)
  3. « Quelle place de l'infirmière dans l'évolution socio-historique des professions de soin ? », sur Infirmiers.com, (consulté le ).
  4. « A l’origine de la formation d’infirmière », sur Croix-Rouge (consulté le ).
  5. .:: Syndicat National des Professionnels Infirmiers - cfe cgc | À l’hôpital public : salaires et grilles indiciaires de la FPH +++ ::.
  6. .: Coordination Nationale Infirmière - CNI
  7. L'article R.4311-3 du code de santé publique
  8. Muriel BARLET, Marie CAVILLON, La profession infirmière : Situation démographique et trajectoires professionnelles n 101 novembre 2010, p. 40 document
  9. Loi 2002-73 du 17 janvier 2002 de modernisation sociale (articles 189 à 195) code du travail
  10. Décret n° 2004-760 du 28 juillet 2004 relatif à la réforme de la médecine du travail
  11. article R4511-5 du code du travail
  12. Article R. 4623-52 du code du Travail
  13. Décret 79-231 du 20 mars 1979 du code du travail – Article R. 4623-54
  14. Circulaire TE n°25 du 25 juin 1975 - Code du travail
  15. « 180.B0 - Soins infirmiers »
  16. « 180.A0 - Soins infirmiers »
  17. « Baccalauréat en sciences infirmières – Formation initiale »
  18. « OIIQ - Tableau des membres »

Annexes

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Articles connexes

Bibliographie

Liens externes

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