Gouvernement Émile Combes

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Gouvernement Émile Combes

Troisième République

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Le nouveau ministère en 1902
Président de la République Émile Loubet
Président du Conseil Émile Combes
Formation
Fin
Durée 2 ans, 7 mois et 11 jours
Composition initiale
Coalition Bloc des gauches (PRRRS - ARD - RI et soutien sans participation du PSF)
Représentation
Chambre des députés
324  /  589

Le gouvernement Émile Combes est le gouvernement de la Troisième République en France du au .

Le cabinet est formé d'une majorité de radicaux et s'appuie sur la majorité du bloc des gauches élue le mois précédent. Cette majorité est diminuée à cause de la division des Républicains modérés. Elle compte 338 députés et 57,4 % de sièges. La majorité se réduira encore après le retrait de socialistes du bloc des gauches en 1904, à la suite de la décision de l'Internationale socialiste de ne plus soutenir de gouvernements bourgeois. Le gouvernement Émile Combes se signale notamment par son anticléricalisme et son action en matière de séparation des Églises et de l'État.

Composition[modifier | modifier le code]

Portefeuille Titulaire Parti
Président du Conseil Émile Combes PRRRS
Ministres
Ministre de l'Intérieur et des Cultes Émile Combes PRRRS
Ministre de la Justice Ernest Vallé PRRRS
Ministre des Affaires étrangères Théophile Delcassé[1] RI
Ministre des Finances Maurice Rouvier ARD
Ministre de la Guerre Louis André[1] (jusqu'au ) SE
Maurice Berteaux[2] PRRRS
Ministre de la Marine Camille Pelletan PRRRS
Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts Joseph Chaumié ARD
Ministre des Travaux publics Émile Maruéjouls PRRRS
Ministre du Commerce, de l’Industrie, des Postes et Télégraphes Georges Trouillot RI
Ministre de l'Agriculture Léon Mougeot PRRRS
Ministre des Colonies Gaston Doumergue PRRRS
Sous-secrétaires d’État
Sous-secrétaire d'État aux Postes et Télégraphes Alexandre Bérard (à partir du ) PRRRS

Politique menée[modifier | modifier le code]

La politique du ministère Combes s'explique par le contexte de l'affaire Dreyfus qui a fortement réactivé l'anticléricalisme et a suscité une méfiance des milieux républicains envers une partie de l'armée.

Émile Combes applique avec intransigeance les lois de 1901 et 1904 sur le droit des associations et la liberté d'enseignement. Les congrégations religieuses se voient interdites d'enseigner. En les relations diplomatiques avec le Vatican sont rompues, ce qui débouchera, après la démission du cabinet, sur le vote de la loi de séparation des Églises et de l'État du .

À la tête du ministère de la Marine, Camille Pelletan mène une politique Jeune École, privilégiant les petites unités (torpilleurs, sous-marins) aux dépens des navires cuirassés, et une politique démocratique de méfiance envers les amiraux de l'état-major, de soutien aux carrières des officiers d'origines modestes et d'écoute des matelots et des ouvriers des arsenaux. Accusé d'ébranler la discipline et d'être un péril national, il doit accepter la nomination d'une commission d'enquête extra-parlementaire sur la situation de la Marine.

À la tête du ministre de la Guerre, le général André est compromis dans le scandale de l'affaire des fiches (fichage clandestin par des relais maçonniques permettant de faire dépendre l'avancement des officiers en fonction de leurs opinions politiques et religieuses). Le général André est ainsi contraint à la démission en , ce qui contribue à la chute du gouvernement Combes le .

Postérité du ministère Combes[modifier | modifier le code]

Le ministère Combes laissera un souvenir très différent et très clivé selon les milieux politiques. Pour la gauche anti-cléricale, il sera l'incarnation d'un gouvernement de combat tenace et courageux. Pour la droite catholique et nationaliste, qui le surnommera le « régime abject », il sera l'incarnation du sectarisme républicain.

Le combisme incarnera jusqu'à la guerre de 1914 la tendance gauche du Parti radical, attaché au maintien du bloc des gauches incarné par la formule « pas d'ennemis à gauche ».

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Membre du précédent gouvernement ayant conservé son poste.
  2. À la suite de l'affaire des fiches.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sources primaires[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]